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[Livre] Jack l'éventreur: affaire classée

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Résumé : Entre les mois d'août et novembre 1888, au moins sept femmes furent assassinées à Londres dans le quartier de Whitechapel. La nature effroyable de ces meurtres provoqua la panique et la terreur dans l'East End, et donna naissance au surnom qui allait devenir synonyme de serial Biller Jack l'Eventreur. Pendant cent quinze ans, ces meurtres ont constitué une des plus grandes énigmes criminelles du monde. C'est lors d'une visite à Scotland Yard, en mai 2001, que Patricia Cornwell s'est intéressée à " l'affaire " Jack l'Éventreur et à la personnalité ambiguë et inquiétante de Walter Sickert, un peintre impressionniste britannique célèbre à la fin du XIXe siècle. Très vite, elle a eu l'intime conviction que Sickert et l'Eventreur ne faisaient qu'un. Après avoir mis en piste les plus fins enquêteurs et experts en médecine légale, l'auteur nous livre les résultats de son enquête et, comme un véritable témoin à charge, présente ses preuves. Grâce à sa connaissance des enquêtes criminelles, à l'étendue de sa documentation et à ses talents de romancière, Patricia Cornwell reconstitue l'arrière-plan de cette sinistre affaire l'Angleterre à l'époque victorienne. Patricia Cornwell réussit un véritable thriller, avec une parfaite maîtrise et une conviction sans faille


Auteur : Patricia Cornwell

 

Edition : Le livre de poche

 

Genre : Documentaire

 

Date de parution : 04 février 2004

 

Prix moyen : 8€

 

Mon avis : Patricia Cornwell nous offre ici un documentaire portant sur une identification possible de Jack l’éventreur.
Pour autant, je n’ai pas été particulièrement convaincue par son exposé.
Pas tant parce que je n’imagine pas Walter Sickert dans le rôle de Jack l’éventreur que parce que Patricia Cornwell veut tellement nous convaincre de sa théorie qu’elle balaie d’un revers de la main tous les indices qui ne pointent pas dans son sens.
Pire encore, les « indices » qu’elle nous apporte n’en sont pas vraiment.
Très vite, elle m’a perdue avec sa manière de dire très souvent : « Il n’y a pas de preuve que Walter Sickert ait été là ce jour-là. Mais comme il n’y a pas de preuve qu’il ait été ailleurs, ça veut dire qu’il était là ».
Vous êtes d’accord qu’avec une méthode d’investigation pareille, les innocents qui n’ont pas d’alibi solide comme du rock ont du souci à se faire ?
En fait, elle m’avait perdu dès son introduction quand elle affirme que tous les petits amis de femmes qui pratiquent l’épilation intégrale sont en fait des pédophiles. Cette manière, très américaine, de mépriser et juger autrui m’a hérissée.
De la même manière, elle fait une critique très dure des actions de la police, leur reprochant même de ne pas avoir effectué des recherches scientifiques… qui n’avaient pas encore été inventée. Il semblerait que Madame Cornwell, si elle se targue d’être une inspectrice chevronnée, n’est guère au point en histoire et qu’elle croit que c’est par simple caprice que les inspecteurs n’ont pas fait analyser les traces de sang ! Et que dire de cet Abberline qui a eu le culot de se montrer discret, de ne pas parler à tort et à travers dans la presse, de ne pas avoir tenu un journal intime qu’il aurait légué par anticipation à un musée... comment ce rustre a-t-il osé mettre dans de bâtons dans les roues à un écrivain en mal de sensations fortes ? Un vrai scandale !
Patricia Cornwell n’est absolument pas objective et ça dessert énormément son propos.
Elle apparait comme désespérée (ayant mis une fortune dans la recherche de preuves qui ne sont pas probantes) et de mauvaise foi.
On a l’impression qu’elle présente les faits sans aucun respect pour la vérité pour peu qu’elle puisse les rapprocher de sa théorie.
Au final, plus Patricia Cornwell insistait pour convaincre, en l’absence de la moindre preuve tangible, de la véracité de sa théorie, et plus je doutais de la culpabilité de Sickert. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il était innocent, car je serais bien incapable de donner un avis éclairé sur l’identité de cet homme, mais je ne suis absolument pas convaincu que Sickert se cachait sous le « masque ».
Ce que j’ai bien aimé, en revanche, c’est l’historique des meurtres de Jack l’éventreur, les circonstances de chaque découverte qui montrent à quel point cet homme avait confiance en lui, abandonnant des cadavres presque aux pieds des policiers qui patrouillaient. J’ai aussi aimé la description de la vie dans les bas-fonds de Londres.
Tout ce côté « récit » était vraiment très intéressant. Par contre le volet « enquête » est clairement à revoir et Patricia Cornwell devrait se limiter à écrire des enquêtes de fiction, où elle est sûre du résultat et où elle maîtrise toutes les preuves.

 

Un extrait : Pour Walter Sickert, imaginer Whistler amoureux d’une femme avec laquelle il avait des relations sexuelles a peut-être été le catalyseur qui fit de cet homme l’un des meurtriers les plus dangereux et les plus insaisissables de tous les temps. Il commença alors à exécuter ce qu’il avait imaginé durant la majeure partie de sa vie, pas seulement dans ses pensées, mais aussi dans des croquis d’enfant qui représentaient des femmes kidnappées, attachées et poignardées.

La psychologie d’un meurtrier violent et dénué de remords ne se définit pas en reliant des points entre eux. Il n’existe pas d’explications simples, ni d’enchaînements infaillibles de causes et d’effets. Mais la boussole de la nature humaine indique une certaine direction, et les sentiments de Sickert ne pouvaient qu’être embrasés par le mariage de Whistler avec la veuve de l’architecte et archéologue Edward Godwin, l’homme qui avait vécu précédemment avec la comédienne Ellen Terry et qui était le père de ses enfants.

La belle et sensuelle Ellen Terry était une des actrices les plus célèbres de l’époque victorienne, et Sickert était obsédé par elle. Adolescent, il les suivait partout, elle et son partenaire de scène, Henry Irving. Et voilà que Whistler se retrouvait lié aux deux obsessions de Sickert, et dans son univers, ces trois étoiles formaient une constellation dont il était exclu. Les étoiles se fichaient pas mal de lui. Il était véritablement M. Nemo.

Mais à la fin de l’été 1888, il se donna un nouveau nom de scène qui, durant toute sa vie, ne serait jamais rattaché à lui ; un nom qui, bientôt, serait plus connu que ceux de Whistler, Irving ou Terry.

La concrétisation des fantasmes violents de Jack l’Éventreur débuta en ce jour d’insouciance du 6 août 1888, lorsqu’il sortit en douce des coulisses pour effectuer ses débuts dans une série d’épouvantables représentations destinées à devenir le mystère criminel le plus connu de toute l’histoire. On croit généralement, à tort, que son épopée violente prit fin aussi brutalement qu’elle commença, qu’il surgit de nulle part et quitta ensuite la scène.

Des décennies ont passé, puis cinquante ans, puis cent ; ses crimes sexuels sanglants se sont banalisés et sont devenus anodins. Ils sont devenus des énigmes, des week-ends du mystère, des jeux, des « Circuits Éventreur » qui s’achèvent par quelques pintes au pub Ten Bells. Saucy Jack, Jack l’Effronté, comme il se surnommait parfois, a tenu le premier rôle dans des films noirs avec de célèbres acteurs, des trucages et une avalanche de ce que l’Éventreur disait adorer : du sang, du sang, du sang. Ses carnages n’inspirent plus ni la peur, ni la colère, ni même la pitié, alors que ses victimes se décomposent en silence, certaines dans des tombes anonymes.

 

Petite déception 2 étoiles.jpg

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