Résumé : Sera ne s'est jamais sentie à sa place parmi son peuple, les Céruléennes. Curieuse de tout, elle questionne sans cesse ses trois mères, sa meilleures amie Leela et même la Grande Prêtresse.
Elle attend aussi avec impatience le jour ou le cordon qui relie la Cité du Ciel au monde d'en dessous sera rompu, permettant aux Céruléennes de partir en quête d'une nouvelle planète d'attache.
Mais lorsque Sera est choisie comme sacrifice pour rompre le cordon, elle ne sait quoi ressentir. Pour sauver sa Cité et ses concitoyennes, elle doit se précipiter du bord au prix de sa vie.
Sauf que tout ne se passe pas comme prévu et qu'elle survit à sa chute, atterrissant en un lieu appelé Kaolin. Sera a entendu des histoires sur les humain qui y habitent et elle ne tarde pas à se rendre compte que les mises en garde de ses mères étaient justifiées.
Auteur : Amy Ewing
Edition : Robert Laffont
Genre : Young Adult
Date de parution : 14 Février 2019
Prix moyen : 19€
Mon avis : Dans ce livre, on suit 3 personnages principaux : Sera, Leo et Agnès.
Sera est une céruléenne. Son peuple, uniquement composé de femmes, vit dans une cité mobile, reliée à une planète « hôte » par un cordon. Le temps que la cité passe accrochée à une planète semble dépendre de la richesse des ressources de cette dernière.
L’ancrage et l’arrachement à une planète requiert le sacrifice d’une céruléenne. Et pour détacher la cité, qui après 900 ans doit chercher une nouvelle planète, c’est Sera qui est « Elue ».
Toute la première partie tourne autour des céruléennes. On découvre leur mode de vie, leur société, leur religion, leurs coutumes…
Malgré tout, ce monde reste très mystérieux d’autant plus qu’il semble s’y passer des choses pas très catholiques (si j’ose dire).
Puis nous allons découvrir Kaolin, l’un des deux pays composant la planète où est ancrée la cité.
Ici aussi on va découvrir les coutumes et règles de vie, et le moins qu’on puisse dire, c’est que le pays est misogyne. Les femmes n’ont aucun droit. C’est dans ce pays que vivent Leo et Agnes. Leur père est un homme riche, influent, mais aussi cupide, cruel et arrogant qui voue une haine profonde à l’autre pays existant : Pelago. Pourtant, il semble avoir des liens mystérieux avec ce pays.
Leo n’a pas une personnalité très attractive au début du livre, mais il semble plus blessé qu’autre chose.
Agnès, elle, a des ambitions que les lois de son pays ne lui permettent pas d’assouvir. Et son père n’a aucunement l’intention de lui faciliter la tâche.
Le destin de ces trois jeune gens va être lié quand Sera, au lieu de mourir pour sa cité, survie à sa chute et est capturée pour le compte de Xavier, le père d’Agnès et Leo.
En étant sur une planète, les pouvoirs de Sera vont révéler d’autres facettes que celles qu’elle connaissait déjà.
Mais comme elle n’a pas de mode d’emploi, elle tâtonne un peu.
Dans ce premier tome, si on en apprend pas mal sur la cité des céruléennes et sur Kaolin, on ne sait pas grand-chose sur Pelago. J’ai hâte d’en apprendre plus dans le prochain tome pour voir à quel point leur manière de vivre est différente de celle de leurs voisins.
Il y a beaucoup de questions qui restent en suspens, comme ce qu’il se passe exactement sur la cité du ciel, comment est Pelage, qui est la mystérieuse grand-mère de Leo et Agnès que tout le monde semble redouter, si Agnès va réaliser ses rêves, si Leo va trouver sa voie, si Sera va retrouver les siens… Comme je l’ai dit : j’ai beaucoup de questions…
J’avais déjà beaucoup aimé « Le joyau » du même auteur et je trouve qu’elle a créé ici un univers tout aussi riche et original, et je suis vraiment impatiente de découvrir la suite !
Un extrait : Nous sommes les Céruléennes. Notre sang est magique.
Les mères de Sera le lui répétaient depuis sa naissance. Elles le lui enseignèrent avant même qu’elle ne parle, ne pense par elle-même ou ne comprenne ce que ça signifie. Toutes les enfants céruléennes savaient que la magie coulait dans leurs veines ; que leur sang possédait des vertus curatives et qu’il créait entre elles une connexion des plus intimes.
Aujourd’hui toutefois, cette magie n’était d’aucun secours à Sera.
Dans le bois nébuleux, il faisait froid ; c’était le seul endroit de la Cité du Ciel où l’air n’était pas parfaitement tempéré. L’herbe craquela sous ses pieds nus lorsqu’elle se pencha pour saisir une poignée de filaments de nuage accrochés aux feuilles noires d’un arbre nébuleux. Des filaments aussi fins qu’une toile d’araignée. Les cheveux d’ange lui échappèrent des mains pour aller se fixer sur une feuille plus en hauteur, hors de sa portée.
- Zut !
Deux filles proches d’elle poussèrent un petit cri de surprise. Koreen lui décocha un regard perspicace. Rejetant sa chevelure bleu vif dans son dos, elle enroula son nuage jusqu’à former un fil des plus délicats, comme pour montrer l’exemple à Sera. Celle-ci baissa les yeux sur sa robe en fils de nuage, celle que sa mère céladon lui avait confectionnée ; elle sut qu’elle n’arriverait jamais à tisser assez de nuages pour s’en fabriquer une elle-même.
- Ne cherche pas à les attraper, lui conseilla Leela, qui quitta son métier à tisser où elle avait déjà réuni une épaisse bobine de fil prête à être convertie en tissu. Laisse-les venir à toi.
- Facile à dire pour toi, rétorqua Sera. Voilà trois semaines qu’on travaille dans ce bois et je n’ai fait aucun progrès.
- On passera bientôt aux mines de gemmes d’étoiles, répondit Leela. Peut-être que tu y trouveras ta vocation.
Leela était la meilleure amie de Sera. Sa seule amie, à vrai dire. Sa fougue, ses emportements incontrôlables et ses questions incessantes n’avaient pas l’air de la déranger. Pas plus que ses accès de rire frénétiques qui effrayaient même les oiseaux dans la volière.
Leela la regarda, pleine d’espoir. Sera ne put se résoudre à lui dire qu’elle ne se croyait pas taillée non plus pour la chasse aux pierres précieuses. Elle ignorait quel rôle lui était destiné dans la Cité. Et bientôt, elle allait avoir dix-huit ans, elle deviendrait adulte. Elle craignait que la grande prêtresse ne lui attribue par défaut une place de novice au temple. C’était bien le dernier endroit au monde où Sera s’imaginait. Elle adorait Mère Soleil, évidemment, toutefois elle ne voyait pas l’intérêt de passer ses journées à chanter des cantiques en son honneur et à nettoyer le temple.