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[Livre] Nos âmes jumelles

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Résumé : L'une est blonde, l'autre brune. L'une solaire et populaire, l'autre timide et solitaire. Sonia dite Yuna écrit pour une association, Trames, qui publie un fanzine. Elle y rencontre Lou-Tiamat, qui s'affirme dans l'art du dessin suite au divorce brutal de ses parents. Leur amitié virtuelle se double d'échanges sur leurs créations et leur vie affective. Jusqu'au jour où les deux jeunes filles se rencontrent un week-end autour d'un projet…


Auteur : Samantha Bailly

 

Edition : Rageot

 

Genre : Jeunesse

 

Date de parution : 27 Mai 2015

 

Prix moyen : 13€

 

Mon avis : Sonia et Lou n’ont rien en commun au premier abord : l’une est blonde, populaire, en première L, dotée de parents baba cool pour lesquels aucune contrainte n’est envisageable, l’autre est brune, timide, solitaire, un poil harcelée au lycée, en première S, et pourvue d’une mère rigoriste qui ne pense qu’à la contrôler par tous les moyens possibles.
Et pourtant, les deux filles ont une passion commune : l’art. Le dessin pour Lou, l’écriture pour Sonia : passions certes différentes mais complémentaires, la première illustrant les histoires de la seconde.
Mais leurs points communs sont plus nombreux qu’il n’y parait. Chacune souffre de l’attitude de ses parents. Lou est étouffée par sa mère qui ne la laisse jamais respirer, contrôlant le moindre de ses faits et gestes. A l’inverse Sonia se sent abandonnée par ses parents avec qui elle vit comme avec des colocataires. L’attitude de ces derniers l’ayant poussée à demander à entrer en internat pour avoir un cadre plus délimité, des repères.
Il faut dire que les parents en tienne une couche chacun dans leur genre. On peut se dire que les adolescents ne sont jamais contents, mais là, un juste milieu serait appréciable dans l’attitude des uns et des autres. Surtout côté parental, parce que dans ce livre, les seuls à faire des efforts ce sont les ados. Quoi que la mère de Lou va évoluer bien plus que les parents de Sonia au fil de l’histoire.
J’ai trouvé que l’auteur décrivait parfaitement la cruauté et, n’ayons pas peur des mots, la stupidité de certains ados, hélas nombreux, qui pensent que seule leur vie est la norme, que tous ceux qui ont des passions différentes, des facilités ou des difficultés, peu ou beaucoup d’interactions sociales méritent de se voir mis à l’écart, moqués ou insultés.
Que ce soit du côté de Lou, taxée d’être une intello (insulte suprême a priori chez les moins de 18 ans…) ou du côté de Sonia avec son meilleur ami qui subit insultes et moqueries du fait de son homosexualité, le harcèlement « ordinaire » est bien décrit.
L’auteur parle aussi des rencontres via internet. Si Sonia et Lou développe une belle amitié, la révélation sur l’identité d’Eru m’a vraiment surprise, je ne m’attendais pas du tout à ça ! Mais heureusement que les filles sont unies, ça leur permet d’avancer quoi qu’il arrive.
Le point le plus mis en avant dans ce livre est la nécessité de s’accrocher si on veut atteindre ses rêves parce que tout ne vous sera pas servi sur un plateau d’argent et surtout, il ne faut pas avoir peur de rêver.
Comme le disait Oscar Wilde : « Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles ».
Le livre aurait pu se suffire à lui-même, d’autant plus que, en tête de chaque chapitre, une citation de Lou ou de Sonia nous raconte comment les choses se passent pour elles 10 ans après leur rencontre. Mais l’auteur a décidé de faire de son roman une trilogie. Il me reste donc deux tomes à lire qui correspondront respectivement à l’année de terminale et la première année de fac des filles. Je suis impatiente de me replonger dans l’univers de Lou et So.

 

Un extrait : Assise sur le rebord de son lit, Sonia feuillette son ancien agenda, un épais carnet rouge. Elle sourit en voyant se succéder les devoirs, les gribouillis, les longs mots rédigés dans des couleurs fluo. Il est temps de se tourner vers cette nouvelle année scolaire. La rentrée, cette rentrée tant attendue. Première L.

Elle a choisi option arts, esquivant avec soulagement les pénibles mathématiques qui faisaient chuter sa moyenne générale.

À présent, elle va se concentrer sur ce qui l’intéresse le plus : la littérature.

Elle range le vieil agenda dans le tiroir de son bureau, puis s’empare de son successeur. Flambant neuf, d’un bleu laqué parcouru de reliefs, pourvu d’une reliure ouvragée. Il ressemble à un véritable livre. Pour le reste, toujours le même sac élégant, des feuilles volantes, des pochettes cartonnées usées, quelques stylos se battent en duel. Elle range les fournitures, puis vérifie une dernière fois sa valise. Des vêtements pliés approximativement, sa trousse de toilette, une serviette de bain. Tout semble y être.

À présent qu’elle a bonne conscience, elle ouvre son ordinateur portable. Ses doigts agiles tapent immédiatement sur Google : Fanzine Trames.

Le site internet apparaît, interface agréable, design épuré. Depuis plusieurs semaines, elle s’y rend chaque jour, et connaît les rubriques par cœur : Association, Galerie, Textes, Fanzines, Forum, Boutique. Elle a découvert le concept du fanzine au gré du Net, en cherchant des conseils sur l’écriture. Fanzine est la contraction de fanatic magazine, autrement dit un magazine réalisé par des amateurs passionnés. Cela tombe bien : elle est ET amateur ET passionnée.

Elle hésite. L’icône de son document Word la nargue. Cela fait un moment à présent qu’elle songe à mettre son poème sur le forum, rien que pour obtenir un avis, pour voir s’il suscite des réactions. Mais elle a peur. Et si tout le monde détestait ? Lui jetait au visage qu’elle n’a aucun talent ? Cela anéantirait le rêve qui l’habite depuis le début du collège, celui qu’elle note avec application sur chaque feuille d’orientation.

 

Quel métier envisagez-vous plus tard ?

Écrivain.

 

Soudain, on frappe à la porte.

– So ?

Son père.

– Oui, tu peux entrer.

Il pousse le battant, dévoilant son visage dévoré par une barbe qui s’éternise depuis quelques jours.

– Qu’est-ce qu’il fait sombre ici !

Il presse l’interrupteur, et les lampes tendues d’abat-jour colorés s’allument.

– Qu’est-ce qu’il y a ? demande Sonia, agacée d’être dérangée.

– Tu es prête pour demain ?

– Oui.

– Tu as fait des courses avec maman ?

– Non, elle n’a pas eu le temps.

Il fronce les sourcils. Sonia explique :

– Elle a dû emmener Lucky chez le vétérinaire.

Lucky, l’un des très nombreux chats de la maison. Sa mère n’a pas un métier classique : elle élève des persans. Matthieu, le meilleur ami de Sonia, est fasciné par cette famille atypique. Une mère qui a toujours un chaton à vous placer entre les bras. Un père régisseur lumière dans un théâtre parisien, qui ponctue les repas d’anecdotes sur la capitale, les caprices et/ou les talents des comédiens. Mais ce que Sonia perçoit surtout, c’est sa mère plus investie dans l’achat du prochain griffoir que dans son orientation.

 

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