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  • [Film] Le discours d'un roi

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    Titre original : The King's Speech

    Réalisé par : Tom Hooper

    Date de sortie : 02 février 2011

    Genre : Drame

    Pays d’origine : Angleterre

    Durée : 1h58

    Casting : Colin firth, Helena Bonham Carter, Derek Jacobi, Geoffrey Rush, Timothy Spall, Guy Pearce, Michael Gambon…

    Résumé : D’après l’histoire vraie et méconnue du père de l’actuelle Reine Elisabeth, qui va devenir, contraint et forcé, le Roi George VI, suite à l’abdication de son frère Edouard VIII. D’apparence fragile, incapable de s’exprimer en public, considéré par certains comme inapte à la fonction, George VI tentera de surmonter son handicap grâce au soutien indéfectible de sa femme et d’affronter ses peurs avec l’aide d’un thérapeute du langage aux méthodes peu conventionnelles. Il devra vaincre son bégaiement pour assumer pleinement son rôle, et faire de son empire le premier rempart contre l’Allemagne nazie.

    Les récompenses : Le film a remporté 21 prix dont les Oscars du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur acteur (Colin Firth) et de meilleur scénario original.

    Mon avis : L’histoire se penche sur George VI dans la période qui entoure son accession au trône. Affublé d’un bégayement, probablement dû aux maltraitances subies des mains d’une nourrice revancharde, Albert, fils cadet de George V, n’était pas destiné à devenir roi et ne s’en portait pas plus mal.

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    Heureusement pour lui, sa femme, Elizabeth Bowes-Lyon, voyant que le frère aîné d’Albert développe de plus en plus sa liaison avec une américaine deux fois divorcée, se méfie et décide de lui trouver un spécialiste pour l’aider à vaincre son bégaiement.

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    Elle déniche un spécialiste peu orthodoxe, mais comme les méthodes traditionnelles ont toutes échouées, elle va convaincre son époux de se prêter au jeu.

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    Et bien lui en prend, car, comme elle le craignait, Edward, le frère aîné, abdique bientôt pour épouser son américaine et Albert monte sur le trône sous le nom de règne George VI.

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    Il faut savoir qu’aucun roi d’Angleterre n’a pris comme nom de règne Albert, respectant le vœu de la Reine Victoria pour laquelle le seul Albert devait être son défunt époux, le prince consort. Mais en plus, dans les circonstances où George V est monté sur le trône, Albert était considéré comme trop allemand.

    Pour la réalité historique du film, le réalisateur a eu la chance d’avoir accès au journal intime de Lionel Logue, le spécialiste qui permit au roi de vaincre son bégaiement, qui venait d’être découvert. Ce document a permis aussi bien au réalisateur qu’à l’acteur qui interprète Lionel Logue de mieux appréhender le personnage.

    Helena Bonham-Carter est excellente dans ce second rôle qui est tout de même à l’origine de la rencontre des deux protagonistes. Colin Firth est vraiment fait pour ce genre de rôle où il apparaît à la fois sérieux et un peu décalé.

    Le titre du film lui-même nous montre que le but ultime est le discours du roi lors de l’entrée en guerre de l’Angleterre. C’est une sorte de challenge, une épreuve. S’il arrive à faire ce discours convenablement, c’est qu’il peut arriver à faire tout le reste. Car s’il n’est pas à l’aise en public, son intelligence et sa capacité à régner ne sont pas remise en cause. Mais être roi est avant tout un métier public. Si le roi ne peut pas s’exprimer, c’est toute la monarchie qui en pâtira car, après tout, la gouvernance est d’abord affaire de ministres (Dont Churchill qui était premier ministre).

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    La reine Elisabeth II, interrogée au sujet du film, s’est dit émue par le film et impressionnée par l’acteur Colin Firth qui interprète son père. Elle a ajouté que le film est très proche de ce qu’a réellement été sa famille à cette période.
    La reine mère avait demandé au scénariste de ne pas raconter cette histoire de son vivant car ces souvenirs la faisaient encore souffrir. Sa volonté a été respectée et le scénariste a attendu plus de trente ans pour écrire la pièce qui servira de base au scénario du film.


     

  • [Livre] Les secrets de Norah

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    Résumé : Autobiographie de Norah Shariff qui risque de créer des remous, le livre Les Secrets de Norah nous amène dans un monde dur, rempli d’obstacles s’interposant entre sa famille immédiate et la liberté. En effet, elle a grandi dans un enfer créé à la fois par les comportements abusifs et violents d’un père dégénéré, les stricts préceptes de ses grands-parents, et dans un système religieux opprimant. Elle-même victime des conjonctures, Norah cherche malgré tout à constamment épauler, voire surprotéger sa mère, qui subit quotidiennement un véritable calvaire où la violence tant physique que psychologique est de mise. Avec le temps, Norah se rend bien compte qu'elle est en train d’y laisser sa vie en entier. Cependant, sa force de tempérament et son audace seront ses deux clés maîtresse pour se libérer de ses horribles entraves.

     

    Auteur : Norah Shariff

     

    Edition : JLC

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 2007

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Norah revient sur les évènements racontés par sa mère dans « le voile de la peur » en les décrivant de la manière dont elle les a perçus. Elle étoffe le récit de Samia par des épisodes traumatisants que celle-ci a ignoré pendant des années.
    Au fil des pages, je n’ai pas pu m’empêcher de comparer Norah à sa mère, surtout Samia telle que je l’ai perçue dans son second livre « les femmes de la honte ».
    Norah a plus la tête sur les épaules que Samia. Là où Samia claque son argent, fait des crédits, ne réfléchit pas et fonce sans aucune préparation pour venir en aide aux femmes musulmanes, mettant sa propre famille en danger sur le plan financier, Norah, animé du même désir de venir en aide à son prochain est parfaitement consciente qu’il lui faut des moyens pour cela.
    Non seulement elle est réfléchie, mais elle s’analyse avec beaucoup de recul. Si elle semble inconstante en changeant d’emploi à ce qui semble être la moindre contrariété, elle évalue clairement son besoin de changement et l’angoisse qui l’étreint quand la routine se met en place. Elle attribue ces problèmes pour se fixer au manque de stabilité de son enfance et adolescence et au fait qu’à chaque fois qu’elle s’est « posée » durant cette période, cela a été le point de départ de nouvelles souffrances.
    Pour autant elle ne se laisse pas aller et si elle démissionne ou provoque son renvoie, elle se remet aussitôt en selle et recherche un nouvel emploi quasiment immédiatement.
    La peur est toujours présente même si elle la juge irrationnelle maintenant qu’elle et sa famille vivent au Quebec mais, après ce qu’elle a vécu, comment ne pas ressentir de peur, rationnelle ou non ?
    Elle a conscience de ses erreurs, comme la surprotection envers ses petits frères et le fait qu’elle prenne la place de sa mère, ce qui semble arranger celle-ci, et tente de corriger ces erreurs, même si cela prend du temps.
    Elle n’hésite pas, d’ailleurs, à mettre sa mère face à ses propres erreurs pour ne pas la laisser s’enliser dans une situation qui finirait par faire souffrir Samia.
    J’ai trouvé son écriture plus fluide et plus structurée.

    Un extrait : On m'observe, je le sens. Quelqu'un me scrute. Un homme, sûrement ! Si cet autobus pouvait rouler plus vite... Est-ce que je me retourne ? J'hésite... Pas maintenant ! J'ai trop peur. Il pose ses yeux sur moi, je le sens, je le sais. S'il essaie de me faire du mal, je crie... Mais je n'en peux plus, je dois vérifier. Arrête de trembler et décide-toi ! Un et deux et trois... Voilà, c'est fait !

    Personne ne me dévisage, personne ne détourne les yeux. Les deux hommes assis sur la banquette sont plongés dans leur lecture, mon voisin regarde par la fenêtre et celui d'en arrière somnole doucement. Je suis soulagée, mais mon coeur bat encore la chamade ; un frisson me secoue de la tête aux pieds.

    Norah, ce que tu peux être ridicule parfois ! Tout cela est fini, c'est du passé. Tu es au Canada maintenant, tu es en sécurité ; il ne t'arrivera rien.

    J'ai beau faire appel à la raison, je contrôle difficilement mes peurs.

    Mon regard se pose un bref instant sur l'homme au teint foncé et aux cheveux frisés, assis sur le banc de l'autre côté de l'allée. Je respire à peine et mon cœur s'accélère dangereusement.

    Que me veut-il, celui-là ? Avec sa tête d'Arabe... Ne le fixe surtout pas et ignore-le ! Fais ce que je te dis ! Comme ton arrêt d'autobus est l'avant-dernier, il descendra sûrement avant toi.

    Les arrêts se succèdent les uns les autres, trop lentement à mon goût. De la rue Atwater jusqu'à Lachine, je fixe les panneaux publicitaires collés aux murs afin de me changer les idées, mais il ne sort toujours pas. Je sens ses yeux vrillés dans mon dos.

    Ils nous ont retrouvés, j'en suis sûre! Il me suit. Il ne doit pas découvrir où nous habitons. Qu'est-ce que je fais ? Je descends maintenant. Même s'il fait noir et que je doive marcher un peu, il faut que je le sème.

    Je demande l'arrêt. Je descends et je me retrouve sur le trottoir... seule. La portière se referme en exhalant son bruit de succion et l'autobus continue son chemin.

    Je reprends mon souffle. Pendant quelques secondes, je demeure immobile, plantée au bord du trottoir, hébétée. Le scénario suggéré par ma paranoïa s'écroule. Cette histoire n'est que pure imagination. Dois-je rire ou pleurer ? Je ne sais plus. Je sens que mes nerfs lâchent.

    Tu es à Montréal depuis quelques années déjà et rien de fâcheux ne t'est arrivé. Pourquoi t'imaginer qu'on te poursuit encore ? Combien de temps ces peurs vont-elles durer ?

    Un bruit de klaxon me ramène subitement à la réalité. En voulant tourner, une voiture a failli me heurter. Revenons au moment présent! Je me dirige vers la maison, mais j'ai l'impression que la montée n'en finit plus tant je suis épuisée.

    Je rentre rarement aussi tard le soir. J'inspire profondément, le temps de m'imprégner de la nuit. Je contemple le ciel où s'accroche une lune immense entourée d'étoiles. Comme une amie généreuse, elle m'offre sa douceur et m'entoure le cœur d'un baume apaisant. Quelle joie de retrouver ma maison, ma famille, mon cocon de sécurité !

    Aujourd'hui, je ne redoute plus de revenir chez moi. Pendant longtemps, dans mon enfance, j'ai eu peur de franchir la porte de la maison familiale. Je ne m'y sentais jamais en sécurité. Je savais, à coup sûr, que la soirée finirait par des pleurs et des cris.

    Maintenant, ce sont des cris de joie qui soulignent mon arrivée. Mes trois petits frères se précipitent vers moi et me sautent dessus. Ils m'offrent généreusement leur sourire radieux et leurs yeux pleins d'amour. Je donnerais ma vie pour ces trois petits bouts d'homme.

     

  • [Film] Bienvenue chez les Ch'tis

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    Titre original : Bienvenue chez les Ch’tis

    Réalisé par : Dani Boon

    Date de sortie : 27 février 2008

    Genre : Comédie

    Pays d’origine : France

    Durée : 1h46

    Casting : Kad Merad, Dani Boon, Zoé Felix, Philippe Duquesne, Anne Marivin…

    Résumé : Philippe Abrams est directeur de la poste de Salon-de-Provence. Il est marié à Julie, dont le caractère dépressif lui rend la vie impossible. Pour lui faire plaisir, Philippe fraude afin d'obtenir une mutation sur la Côte d'Azur. Mais il est démasqué: il sera muté à Bergues, petite ville du Nord.

    Mon avis : Dès le début, j’ai eu envie de mettre des baffes à la femme de Philippe. Parce que Madame a des exigences, Madame trouve que Salon de Provence ce n’est pas suffisamment le sud et Madame croit qu’il suffit de claquer des doigts pour que son mari soit muté dans la ville de son choix (à elle, hein, pas son choix à lui). Et elle lui pourrit tellement la vie, qu’il finit par faire un truc stupide pour obtenir sa mutation et bien sûr, ça ne marche pas et il écope d’une mutation disciplinaire dans le nord.
    Et là, au lieu de se rendre compte qu’elle a poussé son mari à commettre cette fraude, qu’elle est insupportable et ne pense qu’à elle, Madame décide que la mutation dans le nord, il ira sans elle. Super la solidarité dans le mariage, hein ?

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    Il faut dire que pour les sudistes, le Nord-Pas-de-Calais c’est un peu le grand nord…Limite au-delà de toute civilisation connue et puis on comprend rien à ce qu’il raconte ces gens là… et coté fromage qui pue, ils nous battent à plate couture !

    Et puis finalement….Philippe se rend compte qu’ils ne sont pas si frustres que ça ces ch’tis, ils sont même sympathiques (plus que sa femme en tout cas).

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    Le duo Kad Merad/Dani Boon fonctionne bien même si je préfère le premier au second. J’ai préféré Dani Boon dans d’autres films comme « de l’autre coté du lit », mais en tant que réalisateur, il s’est bien débrouillé surtout dans la mesure où c’est le second film qu’il dirige.

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    Les gags s’enchaînent, pas toujours subtils mais qui tirent toujours un sourire voire un rire.
    Ce n’est certes pas le film de l’année, m’enfin (comme dirait Gaston Lagaffe) ça reste un divertissement sympa à voir au moins une fois.


     

  • C'est lundi que lisez vous #49

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Livre] La guerrière d’Argalone Tome 2 : Un choix douloureux


    Je remercie les éditions Artalys pour cette lecture

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    Résumé : Grâce à sa connaissance de la guerre et à ses dons de magicienne, Alexia a aidé ses compatriotes à chasser l’armée noire, mais l’enlèvement de Tomas par le prince Grahir a entaché cette belle victoire.

    Accompagnée du capitaine William, de Maxi et de trois autres de ses camarades, elle se lance à la recherche de Tomas dans le royaume ennemi, où la place de la femme est inexistante. Horrifiée de voir autant de cruauté et si peu de considération, elle doit tenir sa langue et contenir sa magie pour ne pas faire échouer sa mission. Heureusement, elle fera de belles rencontres qui l’aideront à supporter cette culture si différente de la sienne.

    Plongée dans ce monde dont elle ignore tout, elle découvrira ses origines extraordinaires et devra faire des choix douloureux. Arrivera-t-elle à sauver Tomas ? Et Maxi retrouvera-t-il sa place dans le cœur d’Alexia ?

     

    Auteur : Frédérique Arnould

     

    Edition : Artalys

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 02 mars 2015

     

    Prix moyen : 4,99€ en numérique, 15,90€ en papier

     

    Mon avis : Dans ce second tome, on retrouve les défauts du premier tome : une tendance de l’auteur à mal maîtriser le masculin et le féminin (ex : en parlant d’un homme, l’auteur parle de sa vie de mortelle au lieu de sa vie de mortel), quelques incohérences (un cousin devient un frère quelques lignes plus tard), et toujours une sur-description des évènements.
    Parfois, lesdits évènements vont un peu trop vite, des choses qui, une fois mises en place, devraient s’étendre sur plusieurs pages et être entrecoupées d’autres actions, se résolvent soudainement de manière, la plupart du temps, qui manque de crédibilité.

    Mais c’est défauts n’empêchent pas que ce tome soit totalement addictif. J’ai eu du mal à le poser pour dormir.
    Au niveau de l’histoire, le tome s’ouvre trois jours après la fin du précédent. Le capitaine William, Alexia, Maxi, le capitaine Harry et 2 autres soldats, partent en expédition vers les terres ennemies pour retrouver Tomas, enlevé à la fin du tome précédent.
    Dans ce tome, Maxi et Alexia m’ont énervée.
    Maxi un peu, car son attitude est parfois agressive sans raison et puérile avec son père (mon Dieu, on ne lui a pas raconté en détail la vie de son père avant qu’il vienne au monde, c’est un scandale).
    Alexia beaucoup, je la trouve de plus en plus puérile et inconsciente : elle n’en fait qu’à sa tête, et peu importe les avis des autres, et surtout elle voudrait que rien ne change entre elle et Maxi, qu’il soit son meilleur ami comme avant que leur village soit attaqué, sans prendre un instant en considération les sentiments du jeune homme. Elle se montre d’un égoïsme absolu et je ne comprends vraiment pas ce que ces garçons lui trouvent.
    J’ai trouvé sans ce tome la réponse à une question que je me posais depuis le début du tome 1, à savoir qui est l’assassin de la femme du prince William, dont le meurtre a déclenché la guerre entre les deux royaumes.
    La fin est plus abrupte que celle du tome précédent, moins compréhensible. Elle donne tout autant envie de découvrir la suite mais on a moins l’impression d’avoir une fin de tome car elle était trop brutale.
    Pour autant, j’ai hâte de découvrir le tome suivant.


    Un extrait : Les voiles du baldaquin ondulaient allègrement comme les vagues d’une mer paisible, m’offrant un spectacle agréable pour mon réveil. Allongée sur un lit avec l’étrange impression d’y être depuis trop longtemps, je me hissai sur mes coudes, toute tremblante. Les deux immenses fenêtres à ma droite laissaient entrer les rayons du soleil qui me caressaient les joues avec douceur, réchauffant mon cœur semblant saigner comme s’il avait été poignardé.

    Je regardai tout autour de moi avec appréhension, je ne reconnaissais rien de la chambre où je me trouvais. Un léger élancement à la tête m’occasionnait une vive douleur, comme l’écho lointain d’un marteau frappant mes tympans. Mes yeux s’illuminèrent et j’oubliai cette gêne quand j’aperçus Maxi allongé sur un sofa. Je me levai et m’approchai doucement de lui. Je m’assis à son côté et admirai ses traits délicats. J’aurais dû me sentir rassurée par sa présence, mais j’étais embarrassée. Et ce sentiment se renforça lorsque je remarquai le visage fermé de mon ami, qui d’ordinaire était beaucoup plus serein. Pour le tirer des bras de Morphée, je lui caressai la joue avec tendresse. Au bout de quelques secondes, ses paupières s’ouvrirent en découvrant ses merveilleux yeux azur.

    « Comment vas-tu ? me demanda-t-il la voix encore endormie.

    — J’ai l’impression d’avoir trop bu. »

    Il se redressa et me fixa avec un air préoccupé. Son regard était terne comme si la flamme qui l’animait s’était éteinte. Inquiète, je reconsidérai l’espace dans lequel nous nous trouvions et, les sourcils froncés, j’essayai de me remémorer ma soirée de la veille.

    « Tu ne t’en rappelles pas !

    — Il semblerait que non. Où sommes-nous ? Est-ce que mes parents sont là ?

    — Le soldat Martin a eu la main lourde sur la dernière dose. »

    Une douleur lancinante me parcourut le corps avant de se concentrer vers la tête. Je fis la grimace et me massai le cuir chevelu pour tenter de la canaliser. Au contact de mes doigts, j’eus comme un flash et tous mes souvenirs me revinrent en mémoire.

    « Tomas ! » m’exclamai-je, affolée.

    Maxi me prit dans ses bras afin de me rassurer. Il resserra son étreinte avec force comme pour m’empêcher de quitter la chambre. Il avait un air hagard et demeurait implacablement silencieux. Tous les appels de détresse que je lui lançai restèrent sans réponse, augmentant davantage mon angoisse.

    J’étais impuissante et complètement désabusée. Mon cœur, qui avait eu tant de mal à se reconstruire, était de nouveau blessé. Lentement, je me libérai de ses bras.

    « Combien de temps s’est écoulé depuis… »

    Ma voix s’étrangla dans un sanglot que je m’efforçai de contenir. Je ne souhaitais pas faire de peine à Maxi, je ne voulais pas pleurer devant lui de peur d’accroître la tristesse qui le submergeait déjà.

    « Cela fait trois jours.

    — Trois jours ! répétai-je. Comment ai-je pu dormir si longtemps ?

    — Le soldat Martin a dû te donner plusieurs fois des tranquillisants. Tu étais hystérique dès que tu te réveillais. »

    Muette, je fixai le vide. Quelques bribes d’images me passèrent devant les yeux. Je tremblai en voyant mon mentor, le visage déformé par le chagrin, me maintenir fermement pour que le soldat Martin puisse m’administrer un calmant. Mes cris de désespoir appelant Tomas résonnaient encore dans ma tête comme une musique âcre.

    Des frissons me parcoururent l’échine, je revins vers Maxi en tentant de cacher mon malaise. Je compris rapidement que je n’y étais pas parvenue en découvrant son sourire morose.

     « Dans quel état est le capitaine ? »

    Maxi resta muet, comme pour me dissimuler quelque chose. Faisant fi de ma douleur, je me levai comme une flèche. Angoissée, je me précipitai hors de la chambre malgré les protestations de mon ami dont la voix se brisait au fur et à mesure que je m’éloignai.  

    Je surpris mon mentor dans le bureau, debout face à une des fenêtres ouvertes. Ses cheveux bruns mal coiffés dansaient paresseusement sous l’effet de la brise.

    « Capitaine ! » lançai-je pour l’informer de ma présence.

    Il se tourna lentement vers moi avant de se diriger vers son bureau. Il me considéra avec tristesse, puis inséra quelques objets dans un sac posé négligemment sur sa table de travail. Il avait troqué son uniforme contre une tenue de simple paysan : une chemise beige et un pantalon marron qui ne ressemblaient pas à ceux que portaient les paysans d’Argalone.

     

  • Le tiercé du samedi #47

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres que vous refuseriez de lire même si votre vie en dépendait (ça peut être un auteur)

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    L'enfant de la délivrance

     

     

     

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    Un livre auto-édité et j'ai vite compris pourquoi: totale méconnaissance de la grammaire, de la ponctuation et même du vocabulaire. Au bout de quelques pages à essayer de comprendre un texte complètement incohérent et à tenter de comprendre quel mot l'auteur voulait utiliser à la place de celui qu'elle avait réellement utilisé, j'ai abandonné et on ne m'y reprendra plus.
    C'est malheureusement assez courant dans les livres auto-édités, certains "auteurs" pensant que les maisons d'éditions n'ont juste pas conscience de leur "immense talent"...
    Je ne refuserais pas pour autant les livres auto-édités, mais ils devront me convaincre dans les 20 premières pages. Il y a trop de bons livres qui attendent pour perdre son temps.

     

     

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    Du coté de chez Swann

     

     

     

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    Régulièrement je retente de lire ce livre et je ne dépasse jamais la page 10. Rien à faire. Par contre, en cas d'insomnie, c'est super efficace! Et garantie sans effet de dépendance!

     

     

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    Amelie Nothomb

     

     

     

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    C'est viscéral, je ne supporte rien chez elle: ni son écriture, ni l'attitude qu'elle affiche (sa biographie fictive qu'elle s'obstine à afficher partout et à faire afficher par sa maison d'édition, alors que sa vraie biographie a été confirmée par sa famille, m'insupporte particulièrement).
    J'ai essayé de lire ses œuvres dans le cadre d'un challenge, et dire que je me suis ennuyée est un euphémisme. J'ai péniblement fini l'une d'entre elle et je me suis dit: PLUS JAMAIS!!!



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres qui vous ont poursuivi jusque dans vos rêves, même là on n’est pas tranquille, non mais quand même faudrait voir à pas exagérer, comment vous allez expliquer votre épuisement à votre patron ???

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Garde tout, surtout les gosses

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    Résumé : Florence et Denis Leroy ont tout réussi. Ils ont une belle maison, deux belles carrières et trois beaux enfants. Mais aujourd'hui, après vingt ans de mariage, ils divorcent. Problème : ni l'un ni l'autre ne veut la garde des enfants, trois ados insupportables ! Face à ce cas exceptionnel, c'est à leurs " chers petits " que le juge remet la décision de choisir avec quel parent ils veulent vivre. Pas évident : l'aîné, 17 ans, est un ado lymphatique, la cadette, 16 ans, est en plein éveil sexuel et le petit dernier, 12 ans, est un surdoué introverti. La partie ne fait que commencer, un match que chacun compte bien remporter afin de ne plus être soumis aux contraintes familiales... 

     

    Auteur : Guillaume Clicquot

     

    Edition : Hugo roman français

     

    Genre : humour

     

    Date de parution : 15 janvier 2015

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Dès les premières pages, on constate de nombreuses différences avec le film inspiré de ce livre.
    Le métier de Florence n’est pas le même et surtout sa promotion lui est proposée bien avant le divorce. Denis est plus antipathique que sa version cinéma. Dans celle-ci, s’il a bien une aventure, elle n’a lieu qu’alors que lui et sa femme ont déjà entamé la procédure de divorce. Ici son infidélité existe depuis des années, et Florence ferme les yeux, ne cherchant pas vraiment à savoir jusqu’à ce que la preuve lui saute à la figure.
    Contrairement au film, la Florence du livre est affligeante de naïveté, gobant allégrement les mensonges de son mari alors même qu’elle vient de le prendre en flagrant délit quelques minutes plus tôt.
    Dans le livre, Denis est beaucoup plus cruel que Florence dans ses actes pour pousser les enfants à le détester. Il en devient limite dangereux. Cependant, elle n’est pas en reste. Mais là où Denis est parfaitement conscient de ses actes, Florence est toujours dans une sorte de monde à part qui nous fait sans cesse nous demander si elle est conne ou juste inconsciente.
    J’ai bien aimé vers la fin du livre, la riposte des enfants et les conséquences qui en découlent. Il est dommage que cela n’ait pas été repris dans le film parce que dans ce dernier j’ai trouvé que les gamins s’en tiraient à bon compte, sans avoir eu à vraiment prendre conscience de leur attitude.
    La fin est sans surprise, et c’est dommage, mais le déroulé du livre était amusant.


    Un extrait : Huit longues années que Florence s’épanchait auprès de lui des tourments de sa vie avec son cortège d’interrogations sur ses échecs éducatifs et l’affection réelle que ses enfants lui portaient. Les rares effusions d’attachement n’étaient plus que calcul et deal pour obtenir une faveur. Julien distribuait des baisers machinalement, de furtifs bonjour-bonsoir pour endormir la vigilance parentale et échapper ainsi aux questionnements sur son niveau scolaire. Emma ajustait ses câlins en fonction de ses besoins matériels, du planning de ses sorties nocturnes et afin d’obtenir l’absolution pour ses conquêtes masculines dont le turn-over donnait le vertige. Pour le dernier, Arthur, le contact physique avait toujours été une torture, surtout en public. L’obligation de tendre la joue pour dire bonjour à des inconnus sous prétexte d’être un petit le répugnait. Certes, plus jeune, il y avait quelque chose de mignon chez le dernier de la fratrie. Néanmoins, son regard méfiant, introspectif et décontenançant, repoussait les plus audacieux à le saluer. En grandissant, Arthur avait imposé cette même distance à ses parents. Florence avait donc assisté, impuissante, à la transformation de ses enfants. Aujourd’hui, Julien la désespérait. Il ne souffrait pas de procrastination, car il lui aurait fallu avoir des projets à remettre au lendemain. Il n’était pas non plus velléitaire, tant son absence d’envie émanait de sa personne; aucune volonté, aucune ambition paraissaient réveiller sa vie végétative. Il était l’aîné, celui sur qui l’on fonde tous les espoirs, celui qui profite des grandes théories éducatives qu’on expérimente, celui qui a ses deux parents rien que pour lui au début de son existence. Et pourtant que restait-il de tous ces avantages ? Rien. Néant : un légume ! Emma, pour sa part, devait suivant toute logique bénéficier de l’expérience acquise avec son frère aîné et de l’image exemplaire que lui renvoyait sa mère. Petite princesse de son papa, il n’en fut rien. Très vite la jeune fille avait su imposer ses caprices et, quand son père résistait, sans le moindre scrupule, elle basculait dans le camp de sa mère. Tantôt elle usait de ses charmes avec lui, tantôt elle revendiquait son exception féminine auprès d’elle. Emma vivait donc une vie de séductrice qui slalome et évite tous les obstacles. L’ovni de la famille, Arthur, fut quant à lui détecté « précoce » dès le CP. Loin d’être une garantie de réussite scolaire, ce diagnostic entraîna une mention particulière à son égard, l’inquiétude devenant permanente. Comme tout couple bourgeois vivant dans un secteur privilégié, Florence et Denis étaient fiers de cette nouvelle qui les gratifiait d’une ascendance génétique hors pair, chose que les deux aînés n’avaient pas confirmée. Ce qui les rassurait moins, c’était l’incroyable littérature sur le sujet, les déconvenues dont ils devaient se prémunir et les signes cliniques d’un dysfonctionnement pathogène. Une armée de spécialistes fut ainsi convoquée au chevet du petit trésor. Psy, pédo-psy, orthophonistes, thérapeutes en tous genres, chacun y alla de sa théorie pour interpréter chaque comportement suspect du garçon. Loin de se sentir humilié par cet encadrement thérapeutique comme nombre d’enfants en difficulté, Arthur avait très vite apprécié ce tête-à-tête avec ces adultes dont il décodait peu à peu la logique. Il prit le parti de se faire oublier d’eux, d’observer leur monde et d’asseoir sa propre maturité à leur insu. Il sauta deux classes et talonnait Emma. Seul inconvénient de sa situation, Arthur devait subir la jalousie de ses camarades de classe qui peinaient à obtenir la moyenne, et les rackets dont il faisait les frais compte tenu de sa petite taille. Soucieux de son indépendance, il n’en faisait jamais état, car il savait son martyre limité dans le temps. Tout cet environnement hostile ne faisait en revanche qu’accentuer son isolement, son enfermement et, surtout, son dédain pour les autres adolescents. Hissé à la hauteur intellectuelle de ses aînés, il eut pour consolation d’obtenir tous les passe-droits parentaux. À présent, il avait douze ans, mais raisonnait déjà comme un adulte.

    Florence devait se rendre à l’évidence, elle avait engendré les trois tares de l’adolescence : la mollesse avec Julien, l’appétit sexuel avec Emma et l’émancipation intellectuelle avec Arthur.

     

  • [Film] Barbie apprentie princesse

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    Titre original : Barbie: Princess Charm School

     

    Réalisé par : Terry Klassen, Ezekiel Norton

     

    Date de sortie : 2011

     

    Genre : Film d’animation

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h21

     

    Casting : Noemie Orphelin (Blair Willows), Angélique Leleux (Mlle Privet), Claire Tefnin (Delancy Devine), Nathalie Hons (Mme Devine)…

     

    Résumé : Au royaume de Gardania, Blair Willows, une jeune fille de condition modeste, rêve depuis toujours d'intégrer la fameuse école de princesses du pays. Chaque année, une seule et unique fille du peuple est sélectionnée pour y entrer. Quand la sœur de Blair l'inscrit secrètement au tirage au sort, son vœu se réalise enfin. Mais à son arrivée à l'école, elle ne se fait pas que des amies.

     

    Mon avis : Quand son nom est tiré au sort pour intégrer l’école de princesse, dans le but de devenir un jour dame d’honneur, la première réaction de Blair est de refuser. Il faut dire que c’est son travail qui fait vivre sa famille et qui permet de soigner sa mère malade. Mais celle-ci lui fait justement remarquer que si elle obtient son diplôme, elle pourra changer leur vie.

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    Arrivée au château qui sert d’école, Blair est émerveillée mais se heurte immédiatement à Delancy Devine, future reine de Gardania. Celle-ci est vraiment odieuse, elle méprise clairement le peuple qu’elle est censée gouverner et ne se prend pas pour une m***e.

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    Quant à se mère, Dame Devine, elle est horrible et certainement le professeur le plus détesté de l’école. De plus, dès leur première rencontre, on voit bien qu’elle en sait plus sur Blair qu’elle ne le dit.

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    Car un mystère entoure la naissance de Blair, en effet, elle confie à ses amis que sa mère l’a trouvée sur la pas de sa porte alors qu’elle n’avait qu’un an.
    Comme un fait exprès (oui bon ok, ils ne sont pas super subtils chez Barbie), à chaque fois que Blair commet une bourde ou provoque un incident, c’est Delancy qui en est victime (ou responsable par la suite).
    La directrice, émue par Blair et un peu soupçonneuse quant à la haine que lui porte Dame Devine, décide de l’aider à s’intégrer et à s’en sortir mieux face à ses cours.

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    Portia, l’amie de Delancy, est complètement évaporée. Elle vit sur sa propre planète et ce n’est vraiment que parce qu’elle est l’amie (ou plutôt le faire-valoir) de Delancy.

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    Delancy est peut-être une petite peste, mais je crois que c’est plus dû à son désir d’imiter et de satisfaire sa mère qu’à sa nature profonde. A plusieurs reprises elle semble être gênée par les déclarations de sa mère, même si elle n’ose pas intervenir.
    Evidemment le tout est un peu cousu de fil blanc mais les fillettes ne viendront rien venir (ou alors elles en ont déjà trop vu dans leur vie ces pauvres petites).


     

     

  • [Livre] Marie-Antoinette : carnet secret d’une reine

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    Résumé : Qui n'a jamais rêvé de s'immerger dans l'intimité de Marie-Antoinette, archiduchesse d'Autriche, dernière reine de France et de Navarre, femme célèbre et controversée devenue un véritable mythe ? Sous la forme d'une belle édition à la fabrication soignée, nous vous proposons de découvrir son journal intime. Porté par Benjamin Lacombe, accompagné par le regard de Cécile Berly, historienne, spécialiste de Marie-Antoinette, ce carnet d'une richesse graphique inouïe (peintures, aquarelles, crayonnes) mêlera certaines des lettres authentiques de Marie-Antoinette et de ses proches aux pages fictives de son journal intime. Un livre exceptionnel pour les amateurs d'Histoire et de beaux ouvrages illustrés.

     

    Auteur : Benjamin Lacombe

     

    Edition : Soleil

     

    Genre : Album historique

     

    Date de parution : 03 décembre 2014

     

    Prix moyen : 25€

     

    Mon avis : L’approche choisie par Benjamin Lacombe est une bonne idée. On découvre ainsi les lettres authentiques envoyées à Marie-Antoinette par sa mère, lettres qu’il faut parfois relire pour les comprendre, le style étant très différent de ce à quoi nous sommes habitués de nos jours. A ces lettres, Benjamin Lacombe a ajouté un journal intime fictif de la dauphine puis reine de France en s’appuyant sur les éléments historiques que nous connaissons.
    Marie-Antoinette n’ayant jamais aimé écrire, il a pris soin de faire des entrées espacées, au début desquelles la reine avoue souvent avoir délaissé son journal.
    Il nous reproduit également des lettres des proches de Marie-Antoinette.
    Au début du livre, une préface de l’historienne Cécile Berly, nous éclaire sur le côté historique de l’ouvrage, modérant par exemple le choix de Lacombe de faire de la liaison de Fersen et la reine une chose avérée alors qu’il est probable qu’elle ait plus ressemblé à de l’amour courtois.
    A la fin de l’ouvrage, une mention discrète nous précise que les lettres présentées sur un fond de papier à lettre ont été reproduites à l’identique.

    Le point fort de cet ouvrage, et de la part de Benjamin Lacombe cela n’étonne pas, c’est les illustrations. Parfois un peu dérangeante comme un mélange de Gorjuss et de Tim Burton, mais toujours magnifiques, on ne se lasse pas de les revoir, découvrant à chaque fois de nouveaux détails qui nous avaient échappés.

     

    En extrait, étant donné qu’il n’y a pas de risque de spoiler, le pire des cancres en histoire sachant normalement comment à fini la dernière reine de France, je vous propose de découvrir la dernière lettre de Marie-Antoinette. Cette lettre était adressée à la sœur de Louis XVI, Madame Elisabeth. Cette dernière ne l’a jamais reçue.

    Un extrait : C’est à vous ma sœur, que j’écris pour la dernière fois. Je viens d’être condamnée, non pas à une mort honteuse, elle ne l’est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère. Comme lui innocente, j’espère montrer la même fermeté que lui dans ses derniers moments. Je suis calme comme on l’est quand la conscience ne reproche rien. J’ai un profond regret d’abandonner mes pauvres enfants ; vous savez que je n’existais que pour eux et vous, ma bonne et tendre sœur. Vous qui avez par votre amitié tout sacrifié pour être avec nous, dans quelle position je vous laisse !

    J’ai appris, par le plaidoyer même du procès, que ma fille était séparée de vous. Hélas ! La pauvre enfant, je n’ose pas lui écrire, elle ne recevrait pas ma lettre. Je ne sais même pas si celle-ci vous parviendra. Recevez pour eux deux ici ma bénédiction. J’espère qu’un jour, lorsqu’ils seront plus grands, ils pourront se réunir avec vous, et jouir en entier de vos tendres soins. Qu’ils pensent tous deux à ce que je n’ai cessé de leur inspirer, que les principes et l’exécution exacte de ses devoirs sont la première base de la vie, que leur amitié et leur confiance mutuelle, en feront le bonheur.

    Que ma fille sente qu’à l’âge qu’elle a, elle doit toujours aider son frère par les conseils que l’expérience qu’elle aura de plus que lui et son amitié pourront lui inspirer ; que mon fils, à son tour, rende à sa sœur tous les soins, les services, que l’amitié peut inspirer ; qu’ils sentent enfin tous deux que, dans quelque position où ils pourront se trouver, ils ne seront vraiment heureux que par leur union. Qu’ils prennent exemple de nous. Combien, dans nos malheurs, notre amitié nous a donné de consolations, et, dans le bonheur, on jouit doublement quand on peut le partager avec un ami ; et où en trouver de plus tendre, de plus cher que dans sa propre famille ?

    Que mon fils n’oublie jamais les derniers mots de son père, que je lui répète expressément : qu’il ne cherche jamais à venger notre mort ! J’ai à vous parler d’une chose bien pénible en mon cœur. Je sais combien cet enfant doit vous avoir fait de la peine ; pardonnez-lui, ma chère sœur ; pensez à l’âge qu’il a, et combien il est facile de faire dire à un enfant ce qu’on veut, et même ce qu’il ne comprend pas. Un jour viendra, j’espère, où il ne sentira que mieux tout le prix de vos bontés et de votre tendresse pour tous deux. Il me reste à vous confier encore quelques pensées. J’aurai voulu les écrire dès le commencement du procès ; mais, outre qu’on ne me laissait pas écrire, la marche en a été si rapide que je n’en aurais réellement pas eu le temps.

    Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle de mes pères, dans celle où j’ai été élevée, et que j’ai toujours professée. N’ayant aucune consolation spirituelle à attendre, ne sachant pas si il existe encore ici des prêtres de cette religion, et même le lieu où je suis les exposerait trop s’il y entrait une fois, je demande sincèrement pardon à Dieu de toutes les fautes que j’ai pu commettre depuis que j’existe. J’espère que dans sa bonté Il voudra bien recevoir mes derniers vœux, ainsi que ceux que je fais depuis longtemps pour qu’Il veuille bien recevoir mon âme dans sa miséricorde et sa bonté. Je demande pardon à tous ceux que je connais, et à vous, ma sœur, en particulier, de toutes les peines que, sans le vouloir, j’aurai pu vous causer. Je pardonne à tous mes ennemis le mal qu’ils m’ont fait. Je dis ici adieu à mes tantes et à tous mes frères et sœurs. J’avais des amis ; l’idée d’en être séparée pour jamais et leurs peines sont un des plus grands regrets que j’emporte en mourant ; qu’ils sachent, du moins, que jusqu’à mon dernier moment, j’ai pensé à eux.

    Adieu ma bonne et tendre sœur ; puisse cette lettre vous arriver ! Pensez toujours à moi : je vous embrasse de tout mon cœur, ainsi que ces pauvres et chers enfants. Mon Dieu ! Qu’il est déchirant de les quitter pour toujours. Adieu, adieu ! Je ne vais plus m’occuper que de mes devoirs spirituels. Comme je ne suis pas libre dans mes actions, on m’amènera peut-être un prêtre ; mais je proteste ici que je ne lui dirai pas un mot, et que je le traiterai comme un être absolument étranger.

     

  • [Film] Asterix le domaine des dieux

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    Titre original : Astérix, le domaine des dieux

     

    Réalisé par : Louis Clichy, Alexandre Astier

     

    Date de sortie : 26 novembre 2014

     

    Genre : Film d’animation

     

    Pays d’origine : France, Belgique

     

    Durée : 1h26

     

    Casting : Roger Carel (Astérix), Guillaume Briat (Obélix), Alexandre Astier (Centurion Oursenplus), Alain Chabat (Sénateur Prospectus), Philippe Morier-Genoud (César), Lionel Astier (Cétautomatix), Florence Foresti (Bonemine), Lorant Deutsch (Anglaigus)…

     

    Résumé : Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur. Exaspéré par la situation, Jules César décide de changer de tactique : puisque ses armées sont incapables de s’imposer par la force, c’est la civilisation romaine elle-même qui saura  séduire ces barbares Gaulois. Il fait donc construire à côté du village un domaine résidentiel luxueux destiné à des propriétaires romains. : « Le Domaine des Dieux  ». Nos amis gaulois résisteront ils à l’appât du gain et au confort romain ? Leur village deviendra-t-il une simple attraction touristique ? Astérix et Obélix vont tout faire pour contrecarrer les plans de César.

     

    Mon avis : Le domaine des dieux est l’adaptation de la 17ème BD d’Astérix et Obélix, qui est également la préférée d’Alexandre Astier.
    Le plan machiavélique de Cesar semble être une réussite car, si au début le village est contre l’idée du « Domaine des dieux » et fait tout pour en détruire le projet, lorsqu’il se rend compte que chacun des villageois peut s’enrichir sur le dos des romains, c’est le plébiscite.
    Les seuls à garder la tête froide sont Astérix, Obélix, Panoramix et Assuracetourix (mais lui c’est peut être parce que les romains ne sont pas plus réceptif à son « art » que les gaulois).

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    Même si ce nouvel opus en image 3D est très bien fait, même si Uderzo lui-même a été convaincu par les premiers tests de modélisation, j’avoue que je préfère les versions traditionnelles. Je trouve que cette technologie fait perdre beaucoup de son charme à l’ensemble bien que celle-ci ait permis un rendu très fidèle aux dessins de la BD.
    Heureusement il y a les dialogues et les gags pour nous remettre dans l’ambiance. Comme toujours des jeux de mots, des références cinématographique, voire politiques, qui passeront certainement loin au dessus de la tête des plus jeunes, mais feront sourire les adultes.
    (J’ai particulièrement aimé quand Abraracourcix s’exclame « Je vous ai compris ! » et qu’en voix off un gaulois lui rétorque « à propos de quoi ? »).

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    Petit moment de nostalgie : c’est la dernière fois que nous entendons LA voix d’Asterix. En effet, Roger Carel, qui double le petit gaulois depuis 1967, a déclaré qu’il s’agissait là de sa dernière prestation.

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    Pour le prochain film d’animation, Asterix aura donc une voix différente (à moins qu’un imitateur ne soit engagé pour le doublage ?), ce qui sera sans doute un choc pour ceux qui le suivent depuis longtemps.