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Selene raconte... - Page 36

  • [Film] Un mariage de princesse

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    Titre original : The Princess Diaries 2: Royal Engagement

     

    Réalisé par : Garry Marshall

     

    Date de sortie : 20 octobre 2004

     

    Genre : Romance

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h53

     

    Casting : Anne Hathaway, Julie Andrews, Hector Elizondo, Callum Blue, Chris Pine…

     

    Résumé : Mia est enfin prête à assumer son rôle de princesse de Genovie. Mais alors qu'elle commence à peine à prendre ses marques au palais royal avec sa belle et sage grand-mère Clarisse, elle apprend que ses jours en princesse sont comptés...
    Mia doit perdre sa tiare en échange de la couronne royale. Et comme si les choses n'étaient pas assez compliquées avec ces nouvelles règles, la loi impose aux princesses d'être mariées avant d'être couronnées, sous peine de perdre leur trône...
    Entre prétendants maladroits et beaux gosses insupportables, la quête du parfait mari ne sera pas de tout repos...

     

    Mon avis : Plusieurs années ont passé depuis qu’Amélia a découvert et accepté son rôle de princesse de Génovie.
    Aujourd’hui, elle est une princesse accomplie, (presque) parfaite et elle se prépare à prendre la place de sa grand-mère sur le trône.

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    Mais un arriviste sans scrupules (oui, vous le sentez que j’ai détesté le bonhomme) rappelle au Parlement une loi (totalement injuste, idiote et inutile) qui veut qu’une femme ne puisse pas régner si elle n’est pas mariée (par contre, pas de soucis pour qu’un homme célibataire monte sur le trône).
    Mia a donc un mois pour se marier, sinon c’est le neveu de l’affreux bonhomme susnommé qui sera, de fait, l’héritier du trône.
    Le film a beau regorger de situations à mourir de rire, il n’en aborde pas moins le sujet du mariage arrangé, voire du mariage forcé, puisque Amélia n’a que deux choix : se marier ou perdre sa couronne.

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    Ainsi derrière l’humour, le film dénonce plusieurs situations : Le patriarcat (toujours présent, même quand le souverain est une femme puisque les membres du Parlement sont tous des hommes), mais aussi l’opulence des dirigeants face aux plus pauvres (Amélia s’offusque que les orphelins vivent dans des locaux vétustes alors que la couronne possède un château qui ne sert que pour la villégiature des membres du Parlement).
    J’aime toujours autant Joseph et bien sur la Reine Clarisse. Le sens du devoir est très présent chez ces deux-là, mais c’est quand ils laissent parler leurs émotions que je les préfère.

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    J’ai aussi beaucoup apprécié Andrew, un peu une victime collatérale de toute cette histoire, mais qui est vraiment un homme bien, gentil, attentionné et terriblement compréhensif. Dommage qu’il n’y ait pas d’étincelles entre lui et Amélia car c’est une perle rare.
    Même s’il est plus moqueur, plus casse-pied, j’ai beaucoup apprécié Nicolas, ce jeune homme manipulé par son oncle et persuadé par lui d’être réellement un meilleur choix. Ce n’est pas le gout du pouvoir qui le motive mais l’amour de son pays.

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    C’est donc difficile de le détester.
    Après, c’est un Disney, donc dès la 1ère demi-heure de film, on sait très bien comment tout ça va finir. Mais après tout, « ce qui compte, ce n’est pas la destination, c’est le voyage » (Robert Louis Stevenson)



  • [Livre] Un automne à Kyoto

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    Lecture terminée le : 14 juillet 2019

     

    Résumé : Passer l'automne à Kyoto. Toute une saison, autant dire une éternité... Margaux en rêvait depuis toujours. Mais la veille de son départ pour le Japon, elle n'a plus envie. Entre-temps, elle a rencontré Mathias et ça change tout. Comment va-t-elle supporter ces trois longs mois de séparation, privée de Mathias, de ses caresses et ses baisers ? Pour ne rien arranger, elle vient d'apprendre que sa mère ne faisait plus partie du voyage et qu'elle-même allait jouer les jeunes filles au pair, coincée entre un père pas facile à vivre et une petite sœur énergique comme une pile électrique. Si elle savait ! Là-bas, Margaux va s'émerveiller devant ses premières feuilles d'érable rouges, les momiji, les fleurs de camélia et les temples illuminés. Elle va rencontrer Éric Dufay, jeune photographe au sourire carnassier et aux yeux pétillants qui a un don certain pour l'agacer. Là-bas, l'automne va passer plus vite que prévu.


    Auteur : Karine Reysset

     

    Edition : L’école des loisirs

     

    Genre : Contemporain

     

    Date de parution : 2010

     

    Prix moyen : 10€

     

    Mon avis : Un automne à Kyoto est un tout petit livre de moins de 200 pages mais qui m’a provoqué bien plus d’émotions que bien des pavés.
    Margaux, 16 ans, était impatiente de partir passer une saison au Japon, en famille, jusqu’à ce qu’elle rencontre Mathias et qu’elle apprenne que sa mère ne sera finalement pas du voyage.
    Or, entre son père artiste, taciturne et dépressif, incapable de passer du temps avec ses filles, et sa sœur de 4 ans, véritable pile électrique épuisante, Margaux n’est plus guère emballée par le projet.
    Arrivée au Japon, elle peine à trouver sa place. Elle est enfermée dans un rôle de petite fille par son père qui demande à un voisin de les surveiller quand il s’éloigne d’elles un quart d’heure et en parallèle, par son attitude distante, il lui demande d’endosser son rôle d’adulte pour tenir la maison et s’occuper sans cesse de sa sœur, ce qui épuise l’adolescente qui n’a pas un instant à elle.
    Très vite, elle commence à douter de la raison invoquée par sa mère (un travail) pour ne pas venir. Elle sent que son petit monde est en train de s’effondrer et communiquer avec Matthias est moins satisfaisant que prévu, le jeune homme n’étant clairement pas intéressé par tout ce qui touche Margaux. Mais une amourette d’ado de moins d’un mois peut-elle vraiment survivre à trois mois de séparation, alors qu’ils se connaissent finalement bien peu et n’ont quasiment jamais passé de moments en tête à tête, Mathias étant, comme tous les garçons de son âge, greffé à sa bande de potes ?
    Tout cela, Margaux nous le raconte trois mois après les faits. Elle nous parle donc avec un certain recul et répond souvent à nos questions au moment où on se les pose. Je l’ai trouvé très sévère envers elle-même.
    J’ai éprouvé une forte antipathie pour son père, qui se sert de ses filles comme d’armes contre son épouse. C’est le type même du gars qui veut priver sa femme de la présence de ses enfants, mais dont on sent que s’occuper de sa fille de 4 ans le gonfle profondément, et qui compte donc sur sa fille adolescente pour gérer tout ça, sans se préoccuper de si cela met la jeune fille en difficulté pour travailler ses cours (CNED).
    Du moment que Môssieu a la paix !
    En revanche, j’ai vraiment beaucoup aimé la mère, bien qu’on ne la voie qu’à travers ses lettres et quelques appels téléphoniques. J’ai particulièrement aimé la lettre qu’elle envoie à Margaux pour lui expliquer la situation tout en indiquant clairement que les choix qu’elle fait en tant que femme ne regardent qu’elle. C’est important car même si sa fille lui en veut sur le moment, c’est une manière de lui dire : ce n’est en rien ta faute, tu n’as aucune responsabilité dans cette histoire, c’est une décision personnelle.
    Quant à Éric, le photographe, je n’ai rien pensé de particulier de lui. C’est un homme à un tournant de sa vie, s’engageant sur un chemin dont il n’est pas sûr. Une certaine faiblesse sous ses airs de bad boy qui lui permet de se laisser émouvoir par l’adolescente. Par un mauvais bougre, pas un héros romantique non plus.
    Il n’a d’intérêt qu’en cela où il permet à Margaux de se découvrir elle-même.
    L’écriture est poétique. Dans les réflexions de Margaux, on trouve des haïku, des listes aux titres à rallonge…
    La description de Kyoto est zen, on croirait voir une carte postale, et c’est presque à regret qu’on referme ce livre plein d’émotions et de mélancolie (et qu’on se dit qu’on va économiser pour aller visiter Kyoto !)

     

    Un extrait : Cette salle, sans porte ni fenêtre, ouverte sur la nature, donnant sur cyprès immense soutenu par une dizaine de tuteurs aussi épais que des troncs d’arbres, invite à la méditation, à la réflexion ; trois minutes, une heure, sept ans, une décennie, pour repenser à tout ce qui s’est passé ces trois derniers mois. Cet arbre-là est là depuis près de huit siècles, qui suis-je face à lui ?
    Margaux, seize ans et demi en théorie, une sœur de quatre printemps, des parents qui s’aiment, des parents qui se séparent, un amoureux, deux amoureux (plus d’amoureux ?). Je pourrais très bien être née de la dernière pluie ou avoir déjà traversé les millénaires accrochée au dos d’un éléphant ou d’un papillon, me ballottant au gré du vent.

     

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  • [Livre] La légende des quatre – T02 – Le clan des tigres

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    Lecture terminée le : 12 juillet 2019

     

    Résumé : La guerre contre les hommes est imminente : les hauts Conseils des Yokaïs se préparent déjà au pire tandis que Bregan, Maya, Nel et Wan associent leurs efforts pour éviter l’inéluctable. Et, alors que le visage de leur véritable ennemi se dévoile, les quatre héritiers n’ont qu’une idée en tête : éviter le bain de sang qui se prépare et protéger ceux qui leur sont chers...


    Auteur : Cassandra O'Donnell

     

    Edition : Flammarion jeunesse

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 07 novembre 2018

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Après les événements du 1er tome, les quatre héritiers des quatre clans yokaï payent l’alliance qu’ils ont conclue dans le 1er tome et qui est vu comme une trahison par leurs clans respectifs.
    Brennan, l’héritier du clan des tigres, voit son titre remis en cause et enchaîne les combat à mort pour le défendre contre ses opposants.
    Nel, la jeune Rapaï, elle, a dû faire face à la colère de sa mère, bien plus redoutable que son conseil, mais on ne connaitra les détails de sa punition, qu’elle évoque au détour d’une conversation, d’un ton détaché, que plus tard dans le livre.
    De la même manière, on ne comprendra pourquoi Wan, le serpaï taciturne, ne semble pas être affecté par la réaction de son clan.
    C’est finalement Maya, la princesse lupaï, qui paye le prix le plus élevé : Enfermée, isolée (alors que les loups ont besoin d’être au contact de leur meute), interdite de transformation (ce qui est de la torture et pourrait la conduire à la folie), et condamnée au bannissement à la prochaine pleine lune (ce qui équivaut à une condamnation à mort).
    Mais, seuls conscients du danger que représentent les humains, ils décident de passer outre l’avis des anciens et de se réunir à nouveau pour tirer cette histoire au clair.
    Au cours de leur longue route vers l’endroit reculé où les hommes sont allés chercher les vestiges d’armes destructrices, on en apprend plus sur les adolescents et notamment sur Wan.
    Celui-ci est plus calculateur et froid que les autres adolescents, mais, quand on comprend le fonctionnement de la société Serpaï, que ce soit la naissance et la petite enfance ou la passation de pouvoir, on se dit que son attitude est peut-être une façade nécessaire qui ne reflète qu’en partie sa personnalité.
    Oui, bon, ok, je ne le cache pas, j’ai une affection particulière pour les deux psychopathes de la bande : Wan et Nel.
    Maya et Brennan sont trop raisonnables, quoique leur évolution à la fin du tome, me plaise bien.
    J’ai vraiment aimé ce tome, bien que j’avoue avoir affublée l’auteur de pas mal de nom d’oiseaux à une ou deux reprises.
    Dans cette suite, les 4 jeunes yokaï, surtout Brennan et Maya, doivent s’imposer au conseil de leur clan, leur montrer qu’ils ne se plieront pas à leurs désirs et qu’ils exigent d’être entendus. Ce qui ne va pas être du goût de tout le monde.
    La fin est assez inattendue quand on prend en compte les guerres intestines habituelles entre les camps yokaï.
    Cette fin promet un 3ème et un 4ème tome très sombres, dominés par la guerre avec les humains qui semble inévitable, ces derniers refusant de vivre plus longtemps sous la coupe des Yokaï et les Yokaï refusant de laisser plus de libertés à ceux qui ont déjà pratiquement détruit la planète.
    Donc effectivement, la guerre semble inévitable, et, traitez moi de psychopathe, mais j’ai hâte de voir ça !

     

    Un extrait : — Euh… tu es sûr de ce que tu fais ? grimaça Cook en regardant d’un air inquiet autour de lui.

    Une forte odeur de résine emplissait la forêt. Les branches des arbres se balançaient au-dessus de sa tête en dessinant d’étranges ombres chinoises sur le sol et s’étendaient au-dessus du sentier comme pour empêcher les intrus d’entrer.

    — Non, parce que ça va peut-être t’étonner, mais me faire égorger par une bande de canidés enragés ne figure curieusement pas sur la liste des trucs cool que j’avais prévu de faire aujourd’hui, poursuivit Cook d’un ton ironique.

    Bregan leva les yeux au ciel. Il n’était pas stupide. Pénétrer sur le territoire des Lupaïs était complètement insensé. Il risquait non seulement sa vie en franchissant les frontières d’un autre clan mais aussi de déclencher la fureur du Conseil des tigres. Ce dernier s’était montré très clair : il ne lui pardonnerait pas la moindre incartade. Plus maintenant. Pas alors qu’il tenait Bregan en partie responsable de la rupture du traité de paix conclu avec les humains et que sa position de prochain souverain du clan Taïgan ne tenait qu’à un fil. Mais Bregan s’en moquait. Il était fou d’inquiétude. Il n’avait pas eu de nouvelles de Maya depuis plusieurs semaines et il devait la voir coûte que coûte.

    — Si ça te fiche la trouille à ce point, tu peux toujours faire demi-tour, répondit Bregan d’un ton agacé.

    Cook lui lança un regard incrédule.

    — Ben voyons… Et à ta mère ? Je lui dis quoi à ta mère ? « Désolé d’avoir abandonné votre crétin de fils seul en territoire ennemi, vous ne m’en voulez pas, j’espère ? »

    — Si je comprends bien, tu préfères te faire bouffer par la meute plutôt que de devoir affronter ma mère ?

    Cook hocha vigoureusement la tête.

    — Sans hésitation.

     

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  • [Livre] Entre deux mondes

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    Lecture terminée le : 08 juillet 2019

     

    Résumé : Fuyant un régime sanguinaire et un pays en guerre, Adam a envoyé sa femme Nora et sa fille Maya à six mille kilomètres de là, dans un endroit où elles devraient l'attendre en sécurité. Il les rejoindra bientôt, et ils organiseront leur avenir.

    Mais arrivé là-bas, il ne les trouve pas. Ce qu'il découvre, en revanche, c'est un monde entre deux mondes pour damnés de la Terre entre deux vies. Dans cet univers sans loi, aucune police n'ose mettre les pieds.

    Un assassin va profiter de cette situation.

    Dès le premier crime, Adam décide d'intervenir. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il est flic, et que face à l'espoir qui s'amenuise de revoir un jour Nora et Maya, cette enquête est le seul moyen pour lui de ne pas devenir fou.

    Bastien est un policier français. Il connaît cette zone de non-droit et les terreurs qu'elle engendre. Mais lorsque Adam, ce flic étranger, lui demande son aide, le temps est venu pour lui d'ouvrir les yeux sur la réalité et de faire un choix, quitte à se mettre en danger.


    Auteur : Olivier Norek

     

    Edition : Michel Lafon

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 05 octobre 2017

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Second livre d’Olivier Norek après Surtension que je lis, je me retrouve à peu de choses près dans le même état d’esprit que lors de ma première lecture de l’auteur.
    J’ai plongé assez rapidement dans l’histoire.
    Difficile de ne pas s’attacher à Adam, ce flic syrien qui risque sa vie en luttant à la fois contre DAESH et contre le gouvernement en place. Sur le point d’être découvert, il envoie en urgence sa femme et sa fille en France par la voie périlleuse des passeurs.
    Elles doivent l’attendre dans la « jungle de Calais », de là, ils comptent rejoindre l’Angleterre ensemble.
    Bond en avant de plusieurs semaines, et nous rencontrons Bastien. Flic dépassé par la dépression de sa femme, il a accepté d’être muté à Calais pour qu’elle puisse se rapprocher de sa mère.
    Il accepte mal l’attitude de ses collègues vis-à-vis des migrants : l’inertie. Qu’ils se battent, s’entretuent, s’en prennent aux calaisiens, rien n’est fait. La police ne rentre pas dans la jungle de Calais et se contente d’y reconduire les migrants qui ont commis des actes répréhensibles à l’extérieur sans les inquiéter.
    La jungle de Calais est donc une zone de non droit, et, à part quelques personnages comme Adam ou le petit Kalini, je n’ai pas ressenti la moindre empathie pour cette population violente, qui semble penser que les malheurs qu’ils ont vécu leur donnent tous les droits en compensation et sont incapable de se serrer les coudes entre eux, alors qu’ils sont dans la même galère.
    Les actes qui se déroulent dans ce camp sont insoutenables et on ne peut pas trouver des excuses à ceux qui les commettent.
    Petit bémol dans ma lecture, comme dans Surtensions, plusieurs histoires sont entamées, de manière fort détaillée, pour finir en queue de poisson ou même disparaitre en cours de route.
    Si je ne doute pas que, dans la vraie vie, cela doit arriver fréquemment, il n’en demeure pas moins que n’étant pas flic mais lectrice et lisant un thriller et non un documentaire, j’aurais apprécié d’avoir le fin mot de toutes les histoires entamées.
    J’ai aussi trouvé que le 4ème de couverture induisait en erreur concernant le contenu du roman.
    On nous promet des meurtres et une enquête là où il faut attendre plus de la moitié du roman pour qu’il y ait un meurtre, sans qu’aucune enquête soit faite.
    Le roman s’attache bien plus à parler des migrants, des passeurs, et de leurs méthodes, des trafics, des tentatives de passage en Angleterre…
    Le livre est résolument pro-migrant, rejetant la faute de l’attitude des migrants, afghans et libyens surtout, qui créent une vrai mafia à l’intérieur de la jungle, sur le gouvernement anglais (français aussi mais dans une moindre mesure) qui leur refuse l’installation dans leur pays.
    Un engagement politique qui est tout à l’honneur de l’auteur mais qui ne m’a pas apporté ce que je cherchais : un thriller.
    En dehors de cet aspect politique qui m’a dérangée, la lecture n’était pas déplaisante, bien au contraire.

    La fin est bouleversante et terriblement frustrante.
    Mais, malgré la frustration, elle rattraperait presque les éléments négatifs du récit.

     

    Un extrait : Insatiables, les pelleteuses dévoraient les cabanes et les tentes, les réduisant à l’état de débris pour en faire, un peu plus loin, des montagnes de plastiques, de tissus et de vêtements qui seraient anéantis par le feu lorsque le vent se serait calmé.

    Il ne restait plus rien sur cette lande de ce que l’espoir y avait construit.

    La pelle mécanique releva sa mâchoire et s’apprêta à traverser ce no man’s land de destructions. Le moteur s’emballa, l’engin cahota sur le sol irrégulier durci par le froid puis fit ligne droite vers sa prochaine cible, une vieille cabane en palettes de bois et au toit de carton. Une des dernières.

    Quelques années auparavant, une déchetterie et un cimetière se partageaient l’endroit. Puis l’État y parqua les migrants aux rêves d’Angleterre. Ce matin, la déchetterie avait repris forme. Mais lorsque les dents puissantes de la pelle mécanique s’enfoncèrent dans la terre, c’est le cimetière qui ressuscita.

    Comme il y avait trois bras visibles, à moitié déterrés par la pelleteuse, les ouvriers en déduisirent qu’il y avait au moins deux corps, là, dans ce trou, à la périphérie immédiate du camp. Dont celui d’un enfant, assurément, vu la taille d’un des bras. D’un coup de talkie, le chef d’équipe fut averti.

    Dissimulée à une vingtaine de mètres de là, une ombre longea l’orée des premiers arbres qui entouraient la Jungle, sans jamais perdre de vue le manège des engins. De leur côté, les ouvriers se placèrent en couronne autour de la scène, bêtement hypnotisés par l’horreur.

    L’un d’eux leva les yeux et vit une silhouette sortir des bois. Guenilles, cheveux longs et poisseux, peau noire, marron ou tout simplement sale. Et une machette, tachetée de rouille, tenue par la poignée le long de la jambe. L’homme s’approcha doucement, fixant chacun comme une menace, faisant taper la lame contre sa cuisse alors qu’il avançait. Il n’y eut personne d’assez valeureux pour se mettre en travers de son chemin et ils firent tous plusieurs pas en arrière.

    Face au trou, l’inquiétant inconnu s’agenouilla et se mit à gratter avec les mains cette terre qui recouvrait encore les cadavres. D’abord frénétiquement, accompagnant ses gestes de grognements animaux, puis de plus en plus calmement. Il toucha une jambe, caressa une main comme si elle était vivante. Il se saisit du bras d’enfant pour le porter juste sous ses yeux, puis il le renifla avant de le laisser retomber. Rigidifié par la mort, le bras demeura levé et droit quelques secondes puis, sous son propre poids, se reposa au ralenti sur le sol.

    Même en plein jour, l’homme restait une silhouette. Un amas de fringues répugnantes et de crasse, les bras plongés dans un charnier qu’il arrêta de fouiller comme s’il avait subitement perdu tout espoir. Il se releva, hagard, et repartit à reculons, machette toujours en main, pour disparaître à nouveau dans la forêt.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #257

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    chasseuse de vampire T10 la vipère de l'archange.jpg Lt Eve Dallas T33,5 dans l'enfer du crime.jpg Lt Eve Dallas T34 célébrité du crime.jpg

    marie tudor la souffrance du pouvoir.jpg La chorale des dames de Chilbury.jpg

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    les étranges soeurs.jpg la bible des fées.jpg

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #98

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente La mort s'invite à Pemberley de P.D. James

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    Les habitantes de Meryton s’accordaient à penser que Mr et Mrs Bennet avaient eu bien de la chance de trouver des maris à quatre de leurs cinq filles. Meryton, un petit bourg du Hertfordshire, ne figure sur l’itinéraire d’aucun voyage d’agrément, n’ayant à offrir ni cadre pittoresque ni épisode historique notable. Quant à Netherfield Park, son unique grande demeure, aussi imposante soit-elle, elle n’est pas mentionnée dans les ouvrages consacrés aux architectures remarquables du comté. La ville possède une salle des fêtes où se tiennent régulièrement des bals, mais elle n’a pas de théâtre, et la plupart des divertissements restent confinés dans les maisons particulières, où les ragots viennent adoucir l’ennui des dîners et des tables de whist qui rassemblent invariablement la même société.

    Une famille de cinq filles à marier peut être assurée de susciter l’intérêt et la compassion de tous ses voisins, surtout lorsque les distractions sont rares. Or la situation des Bennet était particulièrement fâcheuse. En l’absence d’un héritier mâle, le domaine de Mr Bennet devait en effet revenir à son cousin, le révérend William Collins, lequel, comme Mrs Bennet aimait à le déplorer à grands cris, était légalement en droit de les expulser de chez elles, ses filles et elle, avant même que son époux ne reposât, froid, dans sa tombe. Il faut convenir que Mr Collins avait cherché à réparer ce tort, dans la mesure de ses possibilités. Malgré le dérangement que lui imposait cette démarche, mais avec l’approbation de sa redoutable protectrice Lady Catherine de Bourgh, il avait quitté sa paroisse de Hunsford dans le Kent pour rendre visite aux Bennet, dans la charitable intention de se choisir une épouse parmi leurs cinq filles. Ce projet fut accueilli avec enthousiasme par Mrs Bennet, laquelle jugea cependant préférable de l’avertir que, selon toute vraisemblance, Miss Bennet, l’aînée, serait fiancée sous peu. Son choix s’était donc porté sur Elizabeth, la deuxième en âge et en beauté, mais il s’était heurté à un refus inébranlable qui l’avait contraint à chercher une réponse plus favorable à ses prières auprès de l’amie d’Elizabeth, Miss Charlotte Lucas. Miss Lucas avait reçu sa demande avec un empressement flatteur et l’avenir auquel pouvaient s’attendre Mrs Bennet et ses filles avait été ainsi tranché, sans que la plupart de leurs voisins en conçoivent un trop grand regret. À la mort de Mr Bennet, Mr Collins envisageait d’installer ces dames dans un des plus spacieux cottages du domaine, où elles bénéficieraient de la nourriture spirituelle de sa tutelle et de l’alimentation matérielle des reliefs de la table de Mrs Collins, agrémentées d’un occasionnel présent de gibier ou d’une flèche de lard.

    La famille Bennet avait toutefois eu le bonheur d’échapper à ces bienfaits. À la fin de l’année 1799, Mrs Bennet pouvait s’enorgueillir d’être la mère de quatre filles mariées.

     

    Alors, tenté?

  • [Film] Edward aux mains d’argent

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    Titre original : Edward Scissorhands

     

    Réalisé par : Tim Burton

     

    Date de sortie : 10 avril 1991

     

    Genre : Fantastique

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h45

     

    Casting : Johnny Depp, Winona Ryder, Diane Wiest…

     

    Résumé : Edward n'est pas un garçon ordinaire. Création d'un inventeur, il a reçu un cœur pour aimer, un cerveau pour comprendre. Mais son concepteur est mort avant d'avoir pu terminer son œuvre et Edward se retrouve avec des lames de métal et des instruments tranchants en guise de doigts.

     

    Mon avis : Film culte de Tim Burton, sûrement le premier que j’ai vu d’ailleurs, j’ai toujours autant de plaisir à le revoir et le pumpkin autumn challenge était la période parfaite pour cela.
    Edward est, bon, en vrai, je sais pas trop ce qu’il est. Il a figure humaine mais a été construit de toute pièce, comme un robot. Je peux vous dire que je m’en suis posée des questions, gamine.

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    Bon aujourd’hui, j’ai tranché : c’est magique ! Parfaitement. Comme le Père Noël.

    Sauf que la magie a des ratés et qu’elle n’a rien fait quand le créateur d’Edward meurt d’une crise cardiaque (en même temps, c’est Jurassic Park à lui tout seul, le gars) sans avoir eu le temps de finir sa création qui, au lieu des jolies mimines qu’il avait préparé pour lui, se retrouve affublé à la place d’une enchevêtrement de ciseaux bien tranchants (L’histoire dit pas comment il aiguise ses engins, mais je veux bien son truc). (Alors pourquoi des ciseaux, déjà, à la base ? Je suis perplexe. « Sinon, il n’y aurait plus de film » dirait ma mère…).

    Sorti de son isolement par la gentille Peg, représentante Avon (ils sont partout ceux-là !), il intègre sa famille et fait sensation dans le voisinage.

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    Au-delà de l’histoire même d’Edward (conçu pour faire pleurer dans les chaumières), j’ai vraiment adoré la critique à peine voilée de la société. Toutes ces femmes de banlieue qui s’ennuient, avec leurs époux tous plus beaufs les uns que les autres, leurs enfants déjà ancrés dans la société de consommation, comme le petit ami de la fille de Peg qui veut tout sans avoir à faire d’effort.
    Et tous ces gens qui, dès que la différence cesse de les amuser ou de les fasciner, se retournent contre l’objet de leur fascination pour en faire un objet de peur sur qui se focalise toutes les suspicions.
    Franchement la famille de Peg m’a semblée la seule à être normale dans ce quartier. Tous les autres sont imbuvables.
    Le pire de tous est clairement le mec de Kim, la fille de Peg. C’est un gosse de riche qui ne supporte pas que son père refuse de lui payer ses caprices et exige qu’il bosse pour avoir son propre argent.
    Tout le contraire d’Edward, si gentil et serviable mais dont la naïveté lui jouera des tours.
    La fin est un peu triste, mais très émouvante.
    Je crois que je ne me lasserai jamais de le revoir.
    Même si je pleure à chaque fois.



  • [Livre] Rois de Cendres

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    Lecture terminée le : 07 juillet 2019

     

    Résumé : August et Jack n'ont jamais fait partie du même monde. August est discret, alors que Jack est la star du lycée. Pourtant, tous deux partagent bien des secrets, à commencer par leur amitié qui remonte à l'enfance. Quand Jack semble envahi par des hallucinations inquiétantes, c'est le monde d'August qui s'effondre. Il réagit alors de la seule façon qui lui semble envisageable : en plongeant dans la folie de Jack.


    Auteur : K. Ancrum

     

    Edition : Milan

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 20 février 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : August et Jack sont deux amis fusionnels. Leur amitié a quelque chose de malsain. C’est une relation de domination mais il est difficile de dire qui est le plus affecté des deux. Jack est littéralement abandonné par ses parents et son seul socle affectif c’est August. August, de son côté, se démène pour garder la tête hors de l’eau, notamment financièrement, depuis le divorce de ses parents et la dépression de sa mère.
    Si Jack se pose comme le dominant, August est celui qui gère le quotidien.
    Jack voit un autre monde, qui se superpose au monde réel et cela, jusque-là, n’avait pas posé de problème, mais le « monde de Jack » semble devenir de plus en plus menaçant et Jack en est de plus en plus affecté.
    Les chapitres sautent d’une idée à l’autre de manière un peu déroutante, sans forcément beaucoup de logique au premier abord. C’est sur la durée seulement qu’une logique se dégage.
    Même si c’est un peu dur à suivre au début, cela renforce la folie de Jack et, dans une certaine mesure d’August.
    En effet, je trouve qu’August est aussi « fou » que Jack, peut-être même plus car il plonge dans le délire de Jack de son plein gré et c’est lui qui est l’instigateur de la relation malsaine qu’il y a entre eux.
    Ce que j’ai beaucoup aimé dans ce livre, c’est que, au fur et à mesure que Jack s’enfonce dans la folie, la noirceur envahit littéralement les pages du livre au point de finir avec une police blanche sur des pages complètement noires.
    Au-delà de l’histoire en elle-même, j’ai beaucoup aimé l’analyse que fait l’auteur dans sa postface sur la responsabilité de chacun et notamment des adultes qui n’ont pas été capable de voir que Jack s’enfonçait dans la folie parce qu’ils ne s’intéressaient pas à lui dans son ensemble mais seulement aux parties de lui qui les concernaient directement, laissant des ados essayer de gérer tout ça tout seuls.
    Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette lecture est intense.
    Je suis passée par toute une palette d’émotions : colère, inquiétude, tristesse…
    Au point qu’après cette lecture, il m’a fallu quelques jours avant de pouvoir lire autre chose.

     

    Un extrait : Les seules fois où ils se croisaient délibérément au bahut, c’était lors des matchs. Leur équipe de football américain n’était pas la meilleure, mais étant donné que c’était l’unique événement sportif de cette ville, on en faisait généralement tout un foin.
    August n’aimait même pas le football, ce qui ne l’empêchait pas d’assister aux matchs. Jack avait une passion ridicule pour le sport et cette année, il jouait en première ligne, alors August n’avait aucune excuse. Il n’applaudissait jamais, c’était trop d’efforts. Mais il se pointait, et ça semblait suffire.
    Après les matchs, ils se retrouvaient au vestiaire avant de prendre la Chevrolet Camaro pourrie de Jack pour aller faire les cons dans les champs.
    Ils se battaient pour rire. Ce genre de trucs.
    C’était une tradition. Ça rattrapait toutes les journées pendant lesquelles ils ne se voyaient pas. Sincèrement, il valait mieux que personne ne sache qu’ils se connaissaient mieux que ce qu’on soupçonnait. Ils étaient si éloignés l’un de l’autre dans le spectre social que personne n’aurait compris qu’ils se mettent à traîner ensemble du jour au lendemain. Ça aurait été comme se donner en spectacle, et August détestait ça. Certaines choses gagnaient à rester intimes.

     

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  • [Livre] Les dames de Kimoto

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    Lecture terminée le : 04 juillet 2019

     

    Résumé : Elles sont trois, ces dames de la famille Kimoto, avec leurs amours, leurs passions, leurs drames qui racontent le destin de la femme japonaise de la fin du XIXe siècle à aujourd'hui.


    Auteur : Sawako Ariyoshi

     

    Edition : Folio

     

    Genre : Classique

     

    Date de parution : 2018 dans cette édition. Première édition 1959 ; première édition française 1983

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : La mère, la fille, la petite-fille : de la fin du XIXème siècle à la fin des années 50, ce sont ces trois générations de femmes que l’on va suivre.

    On reste néanmoins du côté du point de vue de Hana que l’on suit de son mariage, à l’âge de 22 ans, à sa mort.
    Hana, élevée par sa grand-mère, construit sa vie selon la plus pure des traditions concernant le rôle et la place de la femme dans la société japonaise.
    Elle refuse catégoriquement l’évolution de la société. Son attitude montre bien que les traditions archaïques qui relèguent les femmes au rôle de quasi-esclave sont pérennisées non pas par les hommes, mais bien par les femmes.
    Quand sa fille, Fumio, cherche à s’émanciper du carcan de la tradition, elle provoque le désespoir de sa mère et même parfois des réactions violentes. Hana va faire pression sur son époux, qui serait plutôt partisan de laisser sa fille agir à sa guise, pour qu’il remette la demoiselle dans le rang, mais en vain.
    Fumio n’est guère délicate, mais il est fort à parier que la douceur ne lui aurait pas permis de s’extirper du destin qui aurait dû être le sien.

    La fille de Fumio, elle, dont la jeunesse va être bouleversée par la seconde guerre mondiale et la transformation politique du pays, va faire le lien entre modernité et tradition par la nostalgie qu’elle ressent pour cette dernière qu’elle n’a pas vraiment vécu.
    L’histoire est belle, bien écrite et prenante.
    Toutefois, j’ai un reproche à lui faire : A chaque fois que Fumio essuie un revers de fortune, c’est lié à son refus de suivre une tradition, comme si le sort la punissait de refuser de se plier aux croyances de sa mère. Je trouve dommage qu’un auteur qu’on a comparé à Simone de Beauvoir entérine l’asservissement de la femme en laissant entendre que tout se serait bien passé pour Fumio si elle était restée à sa place et s’était soumise aux désirs de sa mère.
    Certaines de ces traditions sont incompréhensibles pour un occidental moderne, comme l’obligation pour une jeune fille qui se marie de rompre les liens avec sa famille puisqu’elle « appartient » dorénavant à celle de son mari, ou encore l’obligation pour les fils cadet de partir fonder une nouvelle branche, sans héritage et sans le droit de conserver le nom de famille.
    D’autres semblent ridicules comme devoir nettoyer les toilettes quand on est enceinte pour assurer un accouchement facile (mais au moins, les toilettes seront propres, c’est déjà ça !).
    J’ai quand même eu l’impression constante que l’auteur voyait d’un mauvais œil l’abandon des traditions car elle ne cesse de montrer des conséquences désastreuses à leur non-respect.
    Cette lecture était agréable même si j’ai regretté que le livre prenne le parti des traditions archaïques plutôt que de montrer les côtés positifs de l’évolution.

     

    Un extrait : Tenant sa petite-fille Hana par la main, Toyono gravissait l’escalier de pierre d’une démarche décidée qui surprenait chez une femme de cet âge. Elle allait avoir soixante-seize ans et, renouant avec une habitude abandonnée depuis longtemps, elle avait fait venir, trois jours auparavant, une coiffeuse de Wakayama : ses cheveux blancs gonflés sur les côtés et relevés en arrière en un volumineux chignon – arrangement un peu trop jeune pour elle soulignaient ce que la journée avait d’exceptionnel. Sa chevelure épaisse et luisante gardait la trace de la beauté qu’elle avait eue autrefois, avant de perdre sa couleur de jais. Toyono, vêtue pour cette visite solennelle de deux kimonos superposés à petits motifs réguliers, semblait aider la jeune fille à monter les marches plutôt que s’appuyer sur elle. L’allure imposante de la Dame de Kimoto s’expliquait parce qu’en ce jour sa petite-fille quittait définitivement la demeure familiale pour se marier.

    Le mont Kudo était encore voilé par les brumes matinales de ce début de printemps. La main serrée dans celle de sa grand-mère, Hana franchissait les dernières marches de pierre. Elle aussi était coiffée avec recherche – une coiffure de mariée aux coques luisantes – et l’éclat rosé de son teint de jeune fille transparaissait sous l’austère maquillage blanc. Elle portait un kimono de cérémonie de crêpe de soie violet à très longues manches, et le gland de métal accroché à la pochette glissée entre les pans croisés du kimono tintait légèrement à chaque pas. Hana était si tendue qu’elle vibrait au bruit. L’étreinte de la main autour de la sienne lui rappelait que, maintenant qu’elle allait être admise comme bru dans une nouvelle famille, elle cesserait d’appartenir à celle où elle avait vécu les vingt années de son existence. Elle lui disait aussi la tristesse et le regret de sa grand-mère qui devait se résoudre à la laisser partir.

    Le prieur du temple Jison, averti la veille de leur visite, les attendait devant le pavillon consacré à Miroku. Il n’avait pas revêtu sa robe sacerdotale car Toyono avait précisé qu’elles ne venaient pas assister à son office. Il s’inclina avec déférence devant l’aïeule d’une famille qui, depuis des générations, manifestait un intérêt bienveillant à la trésorerie de son temple.

     

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  • [Livre] Les gardiens des anges – T02 – Les ailes de l’oubli

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    Lecture terminée le : 02 avril 2020

     

    Résumé : « Je m’appelle Lily, j’ai 18 ans et je fais partie de ces humains dotés de pouvoirs qu’on nomme les potentiels.

    J’ai été transformée en chasseuse et j’ai dû quitter Lyon ainsi que mes amis et tous mes souvenirs d’enfance pour le centre d’entraînement créé par mon père.

    Bienvenue à Brocéliande !

    Tu parles...

    Je n’ai pas le droit de sortir à cause de ce nécromancien qui me traque pour pouvoir renaître à travers moi. Heureusement, j’ai de nouveaux amis sur qui je peux compter, parce qu’entre mon père qui élude mes questions, et Max qui agit comme si je n’existais pas, je vais peut-être bien devenir folle. À moins que je ne finisse par tuer l’un de mes nouveaux professeurs...

    Et je ne vous ai pas encore parlé de ce garçon qui hante mes rêves et dont je ne vois jamais le visage. Il m’appelle à l’aide, et je crois être la seule à pouvoir le retrouver.

    La routine, quoi !

     

    Je m’appelle Lily, et je suis une chasseuse. »


    Auteur : Michèle Beck

     

    Edition : Autoédité

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 03 Avril 2020

     

    Prix moyen : 15,90€

     

    Mon avis : Sa mémoire effacée de toute traces de Matthew, Lily a rejoint le complexe d’entrainement de son père et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle est sur la défensive.
    Elle semble ne pas adhérer à la logique des lieux qui veut qu’un bon surnat est un surnat mort.
    J’avoue que pour le peu de cours qu’on nous dévoile, je partage les réserves de Lily (je dirais même que je me méfie un peu de toute cette clique).
    En particulier, Luc me sort des yeux. J’y peux rien, c’est viscéral. Même quand il agit bien, il m’insupporte. Je n’ai aucune confiance en lui et, pour moi, il a sacrifié le bonheur de sa fille pour servir ses propres intérêts (enfin, du moins pour servir sa cause).
    J’ai bien aimé que Lily ne se laisse pas faire. Elle ne rend pas la tâche facile à son père. Parfois, je l’aurais souhaité plus dure avec lui. Il le mérite ! (Oui je suis plus vindicative et rancunière que Lily !).
    J’ai aussi beaucoup aimé la manière dont le subconscient de Lily tente de passer outre la modification de sa mémoire.
    En alternance avec les chapitres de Lily, on a des chapitres consacré à Matthew, toujours à la recherche des gardiennes disparues.
    De sacrées révélations sur les anges, et surtout les archanges, sont faites dans ce tome et j’ai hâte de voir ce que ces révélations vont donner dans le prochain tome.
    Enfin, à chaque début de partie, on a une chapitre sur cette mystérieuse jeune femme du XIIème siècle. Comment est-elle liée à Lily et Matthew ? Dans ce tome, on commence à entrevoir des réponses…
    L’histoire avance bien, les divers indices semés dans le tome précédent, et même dans ce tome, débouchent sur des révélations, voire sur de nouvelles questions.
    La fin est atroce. Un tel sadisme de la part d’un auteur ne devrait pas être permis et devrait être puni par la loi !
    Je peux vous dire que je l’ai maudite de s’arrêter là, à ce moment précis, nous laissant pleins d’interrogations et de doutes.
    Et bien sûr, maintenant, je surveille de près l’arrivée du tome 3 !

     

    Un extrait : Le claquement d’une porte me réveille en sursaut. Pendant un instant, je suis désorientée, puis je comprends. C’est ma nuit. Mon épreuve de la mise à mort.

    Tout le monde attend avec impatience cet évènement. Pour un bon nombre d’entre nous, c’est la première rencontre avec un surnat. Le premier affrontement.

    J’ai déjà eu affaire à un démon par le passé, avant mon arrivée au complexe, et même à un mort-vivant. On m’a demandé de garder ce dernier point pour moi. Je n’en parle donc pas. Cependant, tout est bien présent dans mon esprit. Les images, les sons, les odeurs. La souffrance de perdre mon meilleur ami, Charly.

    Bien que tous les élèves du complexe se languissent de l’épreuve de la mise à mort, personne n’entre dans les détails. On ne sait pas comment ça se passe. Le seul fait établi est qu’au cours d’une nuit, on doit tuer une créature surnaturelle. Laquelle ? Certains disent que c’est la loterie. Je ne suis pas de cet avis, je pense que mon père les choisit en fonction de nos capacités.

    Ce qui me surprend le plus c’est que personne ne s’inquiète d’avoir à tuer. Créatures surnaturelles ou pas, qui nous donne le droit de les supprimer ainsi ? À mon sens, c’est une exécution.

    Allongée par terre, je me redresse et procède à l’inventaire des lieux. Une salle rectangulaire, avec une fenêtre donnant sur une autre pièce, et deux portes. Sur le sol taché par diverses substances — du sang de toute évidence, mais aussi le contenu de l’estomac des précédents candidats — je repère un poignard.

    Au même instant, une des portes s’ouvre dans un grincement métallique et laisse entrer un homme. De grande taille, il semble confus. Sa respiration est rapide et bruyante. Un liquide, mélange de rouge et de noir, s’écoule de ses yeux.

    Les cris de Max, de l’autre côté de la vitre, attirent mon attention. Le silence de mon père, qui se tient près de lui, est plus éloquent.

    — Elle n’est pas prête à affronter un vampire !

    Mon père reste statique. Je ne sais pas ce qui me vexe le plus : le manque de confiance accordé par Max, ou la désinvolture de Luc face à ma mort prochaine.

     

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