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Selene raconte... - Page 35

  • [Livre] La traque des anciens dieux – T01 – Les deux princes

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    Lecture terminée le : 24 juillet 2019

     

    Résumé : Marc est un prince. Malheureusement, il aurait préféré un statut plus modeste (bourgeois, ou même comptable) pour échapper aux traditions magiques qui pèsent sur ses épaules. Quand sa princesse, à la suite d'une faille juridique, se révèle être un deuxième prince, tout aussi mécontent de la situation, les deux fiancés partent en quête pour détruire l'enchantement qui les relie. Leur voyage leur fera traverser le monde et rencontrer d'étranges compagnons : un escroc philosophe, une sorcière revêche, une fée terrifiante et deux dragons à l'humour particulier. Ils ignorent que c'est une mission bien plus importante qui les attend au bout du chemin, une mission qui demandera tout leur courage et leur persévérance pour la mener à bien.


    Auteur : H. Lenoir

     

    Edition : Lulu

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 2015

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : J’ai reçu ce livre à Noël et j’ai enfin trouvé le temps de le lire.
    C’est un livre très dense, avec beaucoup d’informations, ce qui fait que je n’ai pas avancé très vitre dans ma lecture.
    Mais même si j’ai avancé lentement, je n’en ai pas moins apprécié ma lecture.
    Déjà, dès le prologue, le ton est donné. Les dieux balancent tout un tas de malédictions/obligations magiques pour se venger des familles puissantes qui leur doivent du pognon.
    Notre histoire commence plus de 3000 ans plus tard.
    Marc est un prince, un benjamin, pas destiné à régner, donc, qui, après avoir tout fait pour éviter la quête traditionnelle des jeunes princes, va être sommé par sa reine de mère de partir réveiller d’un baiser la première princesse ensorcelée qu’il croisera, et plus vite que ça, merci bien.
    Bon gré, mal gré, mais au moins sans les collants (à près de trente ans, il peut s’en dispenser), le voilà parti et, guidé par un renard pas très catholique et plutôt moqueur (si ça avait été moi, il aurait fini en paletot, le rouquin), trouve une tour, embrasse la princesse enfouie jusqu’au menton dans les couvertures et l’histoire devrait se terminer là par un superbe mariage et une ribambelle d’enfants que leur reine de grand-mère aurait sommé de suivre la tradition etc…
    Sauf que…
    Et à partir de là, l’auteur se fiche allégrement de la pomme des contes de fées et de leurs structure classique.
    Entre les princesses endormies qui se révèlent être des princes vexés comme des poux d’être dans cette situation, des marraines-fée à tendance psychopathe, des dragons un poil désespéré par le genre humain, des escrocs….
    On a là une fine équipe qui lance dans une quête… mais qui les dépasse… Même si la quête est supposée être dans le sang des princes, ces deux-là se demandent plus d’une fois ce qu’ils fichent là.
    Le plus jeune des deux, Eleuthère (oui, famille traditionnelle), est le plus enthousiaste. Mais il faut dire qu’il a passé 3 ans dans une tour, soumis à un sortilège qui l’a maintenu à 17 ans.
    Pendant la quête, laquelle est pleine de rebondissements et d’aventures, les personnages ne cessent de discuter des éléments classiques des contes : les sorcières, les grenouilles enchantées, les porchers valeureux, les gardiennes d’oies ou les fileuses.
    Leurs discussions à ce sujet, leur ton, tour à tour désabusé ou irrité, m’a déclenché de vraies crises de fou-rires. Je ne lirai plus jamais les contes de fée de la même façon.
    Les deux princes, Marc et Eleuthère, bien que la magie voudrait les voir former un couple, sont plutôt comme deux amis, voire même comme deux frères.
    Parmi leurs compagnons de route, j’ai particulièrement apprécié la petite dragonne, Bi Cui.
    Mais tous les personnages sont attachant, chacun à leur manière.
    Malgré l’humour très présent, la quête n’en ai pas moins une vraie aventure, pleine de danger.
    La fin est à la fois prévisible (la série s’appelle la traque des anciens dieux, on se doute bien qu’il va y avoir des dieux à traquer) et surprenante à plusieurs égards.
    Le livre comporte quelques coquilles (mots manquants, fautes) mais relativement peu pour un livre autoédité de cette longueur.
    J’ai déjà prévu d’acheter la suite et il ne va pas falloir tarder parce que j’ai très envie de découvrir la suite.

     

    Un extrait : Entre deux missions urgentes, Marc se documenta un peu plus et en tira une leçon : chaque tradition défiée était sanctionnée par une catastrophe. Chaque maléfice ignoré, chaque coutume bafouée engendraient un bouleversement qui mettait des années à être aplani. La règle était la même pour les pays voisins, même les royaumes les plus jeunes qui se trouvaient au nord. Confronté à des témoignages irréfutables, il se résigna à un jour accomplir son destin.
    Cependant, l’incendie avait eu une conséquence positive : la crise qu’il engendra permit de faire passer inaperçu l’anniversaire de ses seize ans. Le reste de la cour, plongée dans l’organisation des ravitaillements et les négociations avec l’empire voisin, oublia sa quête initiatique. Quand la situation se calma, le prince avait depuis longtemps terminé sa poussée de croissance, portait un collier de barbe et ne pouvait plus être pris pour un jouvenceau.
    Les quêtes initiatiques n’étaient pas une obligation, davantage une précaution. Comme aucun cataclysme n’était advenu en réponse à ce manquement à l’étiquette, on le laissa tranquille. Peut-être que, quelque part, un petit tremblement de terre s’était produit pour contrebalancer la situation ; mais pour le moment, le destin du prince Marc ne paraissait rien exiger de lui, et comme il était devenu indispensable à la gestion du pays, le roi décida d’ignorer le problème.
    Pendant quelques années, il put donc vivre une vie atypique. Il put lire quand il le voulait, discuter avec les personnes qui l’intéressaient et trouver des moyens d’améliorer la vie de ses sujets sans avoir à débattre de relations diplomatiques pendant des heures.
    Il put éviter les ridicules habits de cour imposés dans les cérémonies officielles. Il put se contenter d’apprendre le combat à l’épée tout en restant nul à l’arc et à la joute. Il put soigneusement oublier d’apprendre le luth. Il put éviter d’engendrer une tripotée d’héritier et de vivre heureux avec la jeune fille de ses rêves. Bref, il put faire ce qui lui plaisait. Le roi son père, qui avait déjà deux fils brillants pour lui succéder, était pleinement satisfait de se contenter d’utiliser les talents de son benjamin anticonformiste quand il avait besoin de lui, et de le laisser en paix le reste du temps.
    Malheureusement, sa mère n’était pas de cet avis.
    La reine venait d’un des royaumes les plus traditionnels du continent, Deshevron, et avait vu d’un mauvais œil que son fils échappât à sa quête. Elle avait vu d’une encore plus mauvais œil qu’il ne cherchât pas à se marier par la suite. C’était ce qui se faisait. Marc parvint à éviter ses tentatives de fiançailles ainsi qu’à ignorer ses reproches jusqu’à ses vingt-sept printemps, ce qui, chez un prince, approchait sérieusement de l’âge de la retraite, quand elle les coinça, un beau matin, son père et lui, dans un recoin de couloir.

    - Ca suffit, dit-elle. Marc, vous allez-vous marier.

    Le père et le fils échangèrent un regard. Gaius de Keilles ne craignait ni l’empire du nord, ni les barbares du sud, et il avait fait face à de nombreuses crises, mais sa femme entrait dans une tout autre catégorie.

     

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  • [Livre] La symphonie des abysses - Livre 1

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    Lecture terminée le : 17 juillet 2019

     

    Résumé : VOUS PENSIEZ ÊTRE AU PARADIS ?

    Un gigantesque atoll, des plages de sable fin, une eau turquoise...

    Un mur infranchissable.

     

    IL VOUS FAUDRA D'ABORD VIVRE EN ENFER :

    ARTICLE 1 : Tout contact physique, toute marque d'amour sont proscrits.

    ARTICLE 2 : Il est interdit de chanter, d'écouter ou de faire de la musique.

    ARTICLE 3 : Quiconque se livrera à ces activités illicites sera mis à mort.

     

    VOUS N'ÊTES PERSONNE.

    VOUS APPRENDREZ À OBÉIR.


    Auteur : Carina Rozenfeld

     

    Edition : Robert Laffont (R)

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 13 Février 2014

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Deux histoires : Celle d’Abrielle et celle de Sand et Cahill. Deux histoires différentes mais tellement semblables.
    Abrielle, Sand et Cahill vivent dans deux villages si éloignés qu’aucun ne se souvient de l’existence de l’autre.
    Pourtant, tous sont prisonniers d’un Atoll entouré d’un mur infranchissable de 30 mètres de haut, électrifié de surcroît sur sa partie haute. Tous sont soumis à un règlement intérieur strict. La plupart des articles sont similaires, et personne ne sait qui a mis en place ce règlement qui est considéré par tous comme ayant toujours existé. Tout comme le mur d’ailleurs, même si personne ne sait qui l’a construit et pourquoi tout lien avec l’extérieur a cessé depuis des siècles.
    Cependant, chaque village a un article principal dont la transgression est punie de mort. Le fait même que chacun des villages a une interdiction majeure différente alors que le reste est identique, me fait me poser plein de questions.
    Je n’imagine pas deux groupes distincts écrire des règlements aussi identiques ; tout comme je ne vois pas un seul groupe écrire un article principal distinct pour chaque village.
    Est-ce qu’un seul groupe existait à l’origine et a explosé parce qu’ils n’étaient pas d’accord sur ce qu’il fallait interdire ? Ou est-ce une expérience comme dans divergente ?
    Je ne sais pas mais j’espère avoir les réponses dans le livre 2.
    Dans le village d’Abrielle, la musique est interdite. Or Abi entend des mélodies dans sa tête et elle sait qu’un jour, elle n’arrivera plus à se taire et à les garder pour elle.
    Situation d’autant plus dangereuse que Braden, le gardien en chef, chargé de faire respecter le règlement, lui voue une haine farouche depuis que son père a disparu en même temps que le père d’Abrielle.
    Braden est vraiment un sale type, avec un mauvais fond. Il aime le pouvoir que lui donne sa fonction et en abuse.
    A priori, son père était un mec bien, du moins d’après ce que raconte la mère d’Abi. Dommage que le caractère n’ait pas été aussi héréditaire que la fonction !
    Dans le village de Sand et Cahill, qu’on découvre d’abord comme Ca et Sa, les enfants naissent neutres, ni homme ni femme. Ils choisiront leur genre à leur majorité et on leur injecte alors un sérum qui va les « terminer ».
    Ici, c’est le contact physique et l’amour qui sont interdit, ce qui me parait encore plus ignoble que l’interdiction de la musique.
    Or Sa et Ca s’aiment, avant même de savoir de quel sexe sera chacun d’eux. En fait ils ne veulent même pas le savoir car peu leur importe.

    Comme on s’en doute, le chemin de ces trois personnes va se croiser après que chacun ait été contraint de fuir son chez-lui.
    A eux trois, ils décident de partir à la recherche d’un possible moyen de passer cette saloperie de mur.
    J’ai beaucoup aimé cette histoire même si j’ai eu plus de mal à lire la partie sur Sand et Cahill à cause de l’écriture inclusive à laquelle je n’adhère pas du tout. J’ai essayé de considérer cette manière de parler comme une langue extraterrestre au vu des particularités de cette société, mais j’ai quand même avancé très lentement sur cette partie.
    La fin du livre laisse les personnages dans une situation incertaines qui me donne très envie (et un peu peur aussi) de me plonger dans le second tome.
    Ce qui ne saurait tarder…

     

    Un extrait : Les rayons dorés du soleil inondant la place du village, devant l’immeuble gris aux angles rongés par le vent et le sel… Des femmes occupées à leurs tâches quotidiennes, des familles déjeunant à l’ombre des calebassiers, une journée tranquille, identique à toutes celles qui se sont déjà déroulées, et qui ressemblera à toutes les suivantes…

    L’eau glacée faisait trembler ses mains. La vieille timbale en aluminium cabossée tinta contre le seau métallique et quelques gouttes froides jaillirent pour s’écraser sur l’herbe.

    — Fais attention, Aby. Tu sais bien que…

    — … que l’eau est précieuse. Je sais, oui. Je ne suis plus un bébé.

    La femme la plus âgée soupira et haussa les épaules avant de se consacrer à sa propre tâche. Ce n’était pas la peine de discuter. Ces derniers temps, surtout depuis la mort de Paol, la communication avec sa fille était devenue difficile. Elle aurait pu lui demander pourquoi, proposer d’écouter, chercher à comprendre afin d’aider son unique enfant, mais elle s’en gardait bien. Elle avait trop peur de la réponse.

    Abrielle serra les lèvres et ignora le regard un peu trop pesant de sa mère. D’un geste rapide, elle repêcha le gobelet tombé dans le seau. Il fallait faire vite. D’autres familles attendaient de pouvoir utiliser la vaisselle pour déjeuner à leur tour. Les assiettes et les fourchettes déjà lavées séchaient, posées au soleil, sur la pelouse épaisse.

    La lumière se reflétait vaguement sur leur surface dépolie, usée par les années. Sa corvée achevée, Aby rassembla prestement les couverts dans le creux de son tablier qu’elle tenait relevé d’une main et, en se hâtant, alla les transmettre à ceux qui patientaient, pendant que leur repas mijotait sur les tables à feu de la cuisine extérieure, exhalant des parfums familiers. Puis elle retourna près de sa mère.

    — C’est bon. Baako a tout récupéré. Je peux y aller, maintenant ?

    Du bout de ses doigts fébriles à la peau fripée par la longue immersion dans l’eau, elle chassa une mèche de cheveux bruns qui chatouillait son front.

    — Aller où ?

    — Je ne sais pas, n’importe où. C’est une façon de parler. Une façon de te demander si tu as encore besoin de moi.

    — Alors pourquoi tu ne me demandes pas tout simplement : « Est-ce que tu as encore besoin de moi » ?

    Abrielle haussa les épaules.

    — Je peux y aller ?

    — Oui. On a terminé nos tâches pour la journée.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #259

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #100

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente La rumeur de Elin Hilderbrand

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    On n’aimait pas les ragots. On les adorait.

    Est-ce que tu es au courant ?

    La plupart du temps, vivre à Nantucket nous réconfortait ; on avait l’impression que l’océan nous tenait au creux de sa main. Mais parfois, cette île nous pesait et nous agaçait. L’hiver était difficile à supporter. Quant au printemps, il était pire encore, parce qu’il ressemblait exactement à l’hiver, sauf pendant quelques brèves semaines.

    Que disait T.S. Eliot, déjà ? « Avril est le mois le plus cruel. »

    Les ragots se propageaient toujours de façon effrénée au printemps. Ils coulaient comme l’eau d’un ruisseau après le dégel ; ils se répandaient comme du pollen. On ne pouvait pas s’empêcher de les répéter, de la même façon qu’on ne pouvait s’empêcher de frotter nos yeux allergiques.

    Nous n’étions pas mal intentionnés, méchants ou cruels. On mourait simplement d’ennui et après une longue période sans les touristes, l’argent ou la magie de l’été, nos réservoirs étaient vides.

    De plus, on était des êtres humains, en proie à la curiosité. On avait conscience que des choses se passaient ailleurs dans le monde, qu’on décodait des génomes humains sur le campus du MIT, que les plaques tectoniques bougeaient en Californie, que Poutine faisait la guerre à l’Ukraine, mais ces événements ne retenaient pas autant notre attention que ceux qui se déroulaient sur les cent soixante-huit kilomètres carrés de notre île. On échangeait des ragots chez le coiffeur, chez l’esthéticienne, au rayon « produits frais » du supermarché, au bar du Boarding House ; on recommençait le vendredi soir pendant l’apéritif au Club de pêche, le samedi à 17 heures entre les prie-Dieu de la messe et quand on faisait la queue pour acheter le New York Times, le dimanche matin.

    Est-ce que tu es au courant ?

    Personne ne pouvait prévoir qui serait notre prochaine cible. Mais si quelqu’un nous avait dit, pendant ce mois d’avril glacial et gris, qu’on passerait le plus clair de l’été à parler de Grace et Eddie Pancik…

    … de Trevor Llewellyn et Madeline King…

    … et de Benton Coe, le célèbre paysagiste…

    … on serait sans doute restées muettes de surprise.

    Non, c’est pas vrai.

    Impossible.

    C’était les gens les plus gentils qu’on connaissait.


    Alors, tentés?

  • Bilan du mois d'avril 2020

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    En avril, j'ai lu 19 livres dont 2 BD, 1 manga et 16 romans pour un total de 6203 pages

     

    En BD j'ai lu les deux fameuses BD de Pénélope Bagieu
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    J'ai lu un manga
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    En roman, j'ai reçu deux SP
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    Puis j'ai pioché des romans au gré de mes envies et de mes challenges
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    arret d'urgence.jpg chasseuse de vampire T10 la vipère de l'archange.jpg La chorale des dames de Chilbury.jpg

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    Lt Eve Dallas T33,5 dans l'enfer du crime.jpg Lt Eve Dallas T34 célébrité du crime.jpg Lt eve Dallas - T35 - Démence du crime.jpg

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    Côté écran, je n'ai vu qu'un film
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    Mais c'est parce que je suis plus sur les séries
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    Avec le confinement, je ne commande plus rien car les colis n'arrivent jamais chez moi mais à la poste et je ne veux pas prendre de risques inutiles. De plus, avec la fermeture de mondial relay pendant la crise, je ne reçois pas ma box mensuelle qui est mise de côté par les concepteurs. Du coup, quand le service reprendra, j'aurais sans doute 3 box en même temps : celles de mars, avril et mai + une 4ème HS qui devrait arriver fin mai/début juin.

    Du coup c'est tout pour ce mois-ci!
    Prenez soin de vous, ne prenez pas de risques inutiles et on se retrouve fin mai pour le prochain bilan!

  • [Livre] Le pensionnat de Mlle Géraldine – T02 – Corsets et Complots

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    Lecture terminée le : 05 juillet 2019

     

    Résumé : A-t-on vraiment besoin de quatre digitales pour décorer une table pour six personnes ? Ou bien est-ce six digitales pour tuer quatre invités ? La première année d’école de Sophronia a certainement été enthousiasmante. D’abord, son pensionnat pour jeunes dames de qualité l’entraîne à devenir espionne (Maman sera si surprise !). Ensuite, elle est mêlée à une intrigue à propos d’un appareil volé et on lui jette une tourte au fromage dessus. Aujourd’hui, Sophronia connaît chaque recoin de l’école, laisse traîner son oreille dans les quartiers des enseignants et monte clandestinement à la chaufferie du dirigeable où elle apprend qu’un simple voyage scolaire à Londres peut cacher davantage que ce qu’elle croit… Vampires, loups-garous et humains sont tous après le prototype récupéré par Sophronia dans Étiquette & Espionnage, qui a le potentiel d’améliorer le transport aérien surnaturel. Sophronia doit découvrir qui est derrière un dangereux complot pour contrôler le prototype… et survivre à la saison de Londres munie d’un carnet de bal complet.


    Auteur : Gail Carriger

     

    Edition : Calmann-Lévy

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 25 septembre 2014

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : J’avais beaucoup aimé le 1er tome. Cette série me permet de me familiariser avec l’univers steampunk avant d’attaquer Le protectorat de l’ombrelle, qui, parait-il, présente une histoire plus complexe.
    Sophronia avance dans ses études et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle apprécie sa nouvelle vie, au point d’avoir les meilleures notes de sa promotion.
    Si sa copine Dimity ne s’en sort pas si mal, ce n’est pas le cas de la peste Monique, qui, malgré son ancienneté, se ramasse en beauté.
    En six mois, temps écoulé entre les deux tomes, les personnages sont devenus plus matures, plus sûr d’eux. Vieve en est même au point de faire à Sophronia une offre qu’elle ne pourra pas refuser, en mini géni du mal qu’elle aspire à être.
    Sophronia de son côté, si elle n’a plus aucun problème à comploter (à part peut-être encore quelques tiraillements de conscience), est nettement moins à l’aise avec l’art subtil du flirt. Et pourtant, elle ne manque pas de charmants messieurs dans son entourage que ce soit Savon, Lord Mersey ou même le mystérieux lord Akeldama dont in parle peu mais qui promet d’être intéressant dans les prochains tomes.

    J’ai beaucoup aimé l’attitude de Sophronia face au comportement hostile de ses camarades. Elle n’est pas comme beaucoup de personnages féminins dans les romans fantasy qui sont souvent en mode Calimero devant les contrariétés. Non, Sophronia se demande si elle a mal agit et doit s’excuser, constate que non, et donc hausse les épaules en se disant que ça leur passera et poursuit ce qu’elle a à faire, à savoir protéger son amie Dimity, malgré elle s’il le faut, qui semble être la cible de kidnappeurs non identifiés.
    Mais si Sophronia est particulièrement douée pour repérer du cyanure sur un gâteau sec, elle galère nettement plus pour mener une enquête, n’ayant rien de Sherlock Holmes. Mais en apprentie espionne qui se respecte, ce qu’elle ne découvre pas par la logique, elle le découvre par la filature, et se débrouille toujours pour avoir les réponses à ses questions.
    A la fin du tome, deux personnages quittent l’école volante de Mlle Géraldine mais j’ai l’impression qu’on n’a pas fini d’entendre parler d’eux pour autant.
    Si le 1er tome s’attacher à présenter l’univers, dans celui-ci on s’attache plus aux différents complots, surtout politiques.
    On en apprend plus également sur les professeurs, et notamment sur le professeur Braithwope.
    J’ai hâte de voir comment les choses vont évoluer dans les prochains tomes, surtout qu’il n’en reste que 2 pour terminer la série.

     

    Un extrait : « Quand vous voulez, mademoiselle Temminnick ! »

    Dimity se trouvait déjà à côté de Lady Linette. L’amie de Sophronia lui fit signe de les rejoindre d’une main dissimulée par sa jupe. D’ordinaire, c’était Dimity qui rêvassait et Sophronia qui devait la houspiller.

    Sophronia bondit. « Veuillez m’excuser, Lady Linette. J’étais perdue dans mes pensées. Les quantités de digitales peuvent être tout à fait éclairantes.

    – Excellent, mademoiselle Temminnick. Une excuse exprimée en terme d’intérêt scolaire. Néanmoins, nous devons partir. »

    Pendant la plus grande partie du séjour de six mois de Sophronia au pensionnat de Mlle Géraldine pour le perfectionnement des jeunes dames de qualité, les leçons n’avaient jamais été interrompues. Même pas quand des bandits de haut vol les avaient attaquées. Les jeunes dames de qualité restaient en classe durant les conflits. Et aucune élève n’avait jamais été ôtée à l’autorité d’un professeur par un autre professeur. Quelle impolitesse !

    Et puis, au cours du mois précédent, en commençant par cette satanée Monique, toutes les compagnes de Sophronia avaient été systématiquement emmenées par Lady Linette de la même façon. Elles étaient revenues traumatisées et silencieuses. Sophronia avait employé tout son savoir-faire, dont elle avait appris une bonne partie chez Mlle Géraldine, pour résoudre ce mystère. En vain. Même ses amies proches, Sidheag et Agatha, n’avaient pas voulu expliquer ce qui s’était passé quand Lady Linette avait disparu avec elles.

     

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  • [Livre] Pauvre âme en perdition

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    Lecture terminée le : 15 juillet 2019

     

    Résumé : Nous connaissons tous l'histoire de la petite sirène, ce conte ancestral qui nous rappelle qu'il faut parfois perdre sa voix pour mieux la retrouver. Ariel désire explorer le monde et s'aventurer au-delà des frontières du royaume de son père, le roi des océans. Par amour, elle renonce à sa voix et manque d'y laisser la vie. Mais le bien l'emporte, et elle sort de ces épreuves métamorphosée et heureuse.
    Pourtant, ce n'est que la moitié de l'histoire. Qu'en est-il de son ennemie Ursula, la terrible sorcière des mers? Pourquoi et comment est-elle devenue si retorse et pleine de haine, dédaignée par la cour de Triton?
    Voici l'histoire d'une pauvre âme en perdition...


    Auteur : Serena Valentino

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 09 mai 2019

     

    Prix moyen : 14€

     

    Mon avis : 3ème tome de la série consacrée aux « vilains » de Disney, ce livre s’attache à Ursula. Pourquoi et comment la sorcière des mers est-elle devenu telle qu’elle est et qu’est ce qui l’a poussée à s’en prendre ainsi à Ariel ?
    Chaque histoire a deux versions et nous allons pouvoir entendre celle d’Ursula.
    Autant le dire tout de suite : si Ursula a connu des souffrances, cela n’excuse en rien son comportement.
    Triton, le père d’Ariel, sans surprise, n’est pas quelqu’un de bien (Je ne l’ai jamais aimé, vous l’aurez compris) mais la surprise, en revanche, vient des liens qu’il a avec Ursula, et que je n’avais absolument pas envisagés.
    Contrairement à la méchante Reine, qui bien que commettant des horreurs, agit sous une certaine influence et n’a jamais totalement ouvert son cœur à la haine, Ursula, elle, se complaît dans cette haine.
    On retrouve les trois sœurs qui étaient déjà présentes dans les deux tomes précédents et qui sont prêtes à tout pour retrouver leur petite sœur, Circé, qui leur en veut depuis la fin du tome précédent.
    A chaque tome, on en apprend plus sur ces trois-là (elles me font penser aux trois sorcières de Macbeth) et il semblerait que le tome 5 leur soit entièrement consacré (j’ai hâte… mais j’ai peur !).
    Les personnages secondaires des différents tomes sont tous interconnectés. Ainsi la princesse Tulipe, dont le château surplombe le domaine d’Ursula et qui a déjà eu affaire à la sorcière, semble avoir une histoire commune avec le prince Adam, alias La Bête.
    L’histoire d’Ursula est plus courte que les précédents et on s’attarde moins sur ses sentiments profonds que sur ceux de la Reine car ceux-ci semblent être étouffés par sa jalousie, sa soif de vengeance et son goût du pouvoir qui domine tout le reste.
    A plusieurs reprises, les sœurs sorcières reçoivent des messages de la fée noire, alias Maléfique. Celle-ci semble menaçante envers les trois sœurs et ces dernières paraissent ressentir une certaine crainte, alors que jusque-là, elles n’avaient l’air d’avoir peur de personne.
    Du coup, je suis vraiment impatiente de découvrir l’histoire de Maléfique dans le tome 4, d’autant plus que le tome est le plus épais de tous et que je pense donc qu’on va en apprendre encore plus sur ces trois punaises qui sèment la terreur et la destruction partout où elles passent !

     

    Un extrait : Le brouillard ondulait dans le sillage d’Ursula comme un tentacule gris et noirâtre tandis qu’elle avançait dans la ville apparemment abandonnée d’Ipwich. Le rire de la sorcière résonnait sur les cottages aux volets clos où se terraient les pitoyables habitants, terrifiés par la déesse des mers assoiffée de vengeance qui s’était abattue sur eux tel un cauchemar devenu réalité.
    Pour cette excursion, Ursula avait adopté sa forme humaine et utilisé sa magie afin de contrôler les brumes, donnant vie à de longs tentacules menaçants qui s’enroulaient autour d’elle et la suivaient à la trace, flétrissant tout ce qu’ils touchaient. Elle semait la dévastation en une longue trainée de putréfaction aussi noire que le pétrole.
    Elle se dirigea vers la principale place de la ville et s’arrêta devant la tour de l’Horloge. Ses tentacules prirent le bâtiment d’assaut, le transformant en un obélisque noir et trapu qui aurait pu être utilisé dans un but autrement plus sinistre que celui de marquer le passage du temps.
    Sa magie était imprégnée de haine. Dans laquelle palpitait une douleur vive et profonde. Ces humains lui avaient enlevé la seule personne qui l’avait jamais aimé et elle allait les faire souffrir. Elle dirigea ses appendices lugubres vers la mer, invoquant ses sombres serviteurs.


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  • [Livre] La cité dénaturée

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    Lecture terminée le : 21 avril 2020

     

    Résumé : Suite aux changements climatiques, la nature est devenue hostile. Pour s’en protéger, la Cité a été créée, avec en son sein un environnement docile. Christian y coule des jours tranquilles, en compagnie de ses frères et sœurs de couvée. Quand, par accident, il entre en possession d’étranges graines capables de faire pousser de la nourriture, il se retrouve au cœur d’une conspiration et devient la proie de tous les officiels de la Cité. Commence alors pour Christian et Tahiti-Bise, son vieux chaton doté de parole, une fuite qui les conduira aux limites de leur monde, à la découverte du pouvoir des fruits et légumes biologiques.


    Auteur : Laurent Salipante

     

    Edition : Plumes Solidaires

     

    Genre : Science-Fiction

     

    Date de parution : 24 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : En général, quand un roman est très court, je trouve toujours qu’il est bâclé à un endroit ou à un autre. En général c’est la fin qui est sacrifiée : trop rapide, précipitée, comme si les auteurs voulaient, en un minimum de mots, donner les informations qui auraient dû être distillées sur 50 ou 60 pages.
    Mais pas ici. L’auteur a réussi à nous livrer une histoire complète et avec une fin digne de ce nom, sans précipitation, en moins de 200 pages.
    Au début j’ai eu du mal à entrer dans l’histoire car les chapitres alternent entre deux périodes différentes et l’histoire qui les relie ne se dévoile que peu à peu.
    Mais il n’a pas fallu longtemps pour que je sois plongée totalement dans cette histoire et que je tourne les pages de plus en plus vite afin de savoir ce qui avait mené de la 1ère période (celle de Christian le jeune) à la seconde (celle de Christian l’ancien). Et bien sûr, je voulais savoir comment ça allait finir !
    Ce roman est une dystopie (bon ok, en fait, c’est plus un roman d’anticipation, vu la situation actuelle, mais c’est trop flippant pour l’envisager, alors je préfère le voir comme une dystopie).
    Dans la 1ère période, on est dans un futur très aseptisé. Rien n’est naturel. Les enfants naissent pas « fournées » et, à de rares exceptions près, sont dépourvus de parents. Tout est synthétique que ce soit les animaux (parlant, souvent), la nourriture ou les arbres et les fleurs.
    Christian, notre héros, est d’ailleurs parfaitement… satisfait n’est pas le mot, plutôt blasé, habitué, conditionné à tout cela et n’a nulle envie de voir les choses changer. D’ailleurs le changement semble être synonyme de danger. Mais les circonstances, et une rencontre, vont le faire remettre en question toutes ses certitudes.
    Dans la 2nd période, on retrouve Christian, plus âgé, bien qu’on ne sache pas combien de temps s’est écoulé, dans une situation totalement différente.
    Au fur et à mesure de la lecture, on comprend comment et pourquoi Christian a évolué d’une période à l’autre.
    La fin m’a mise un peu mal à l’aise.
    J’ai eu le sentiment que l’Humain était incapable d’apprendre de ses erreurs. Qu’il en commettra toujours de nouvelles car il ne semble porté que par un désir de pouvoir, de domination, d’appropriation.
    Ce roman a beau montrer à quel point l’Humain a besoin de la nature, je me demande combien de grands privilégiés seraient prêts à abandonner un peu de leur fortune, un peu de leur pouvoir pour le bien de la planète, de la nature dont on a tant besoin, et quand, dans les circonstances de crises sanitaires actuelles, je vois les lobbies réclamer un moratoire sur les mesures environnementales au nom du profit, je crains que le monde de l’auteur ne finisse par devenir une réalité.
    J’ai beaucoup aimé l’écriture de l’auteur. Elle est fluide, sans fioriture et les descriptions, sans être longues, rendent la lecture très visuelle.
    J’espère vraiment que l’Humanité finira par avoir le même sursaut de conscience que certains des personnages du livre et qu’on évitera d’en arriver au monde de Laurent Salipante !

     

    Un extrait : — Christian!

               La voix stridente de Ludivine Soller fend l’air. Une flèche de mépris entre les allées fleuries du deuxième étage de Vizions — l’agence de publicité possède, comme toutes les entreprises de la Cité, un luxuriant open-parc de travail. Elle demeure la prêtresse incontestée de la section animation. Flamboyante, hors de la masse grouillante des besogneux tâcherons, Ludivine Soller a ses quartiers sous un somptueux saule artificiel, le symbole de sa réussite.

               Christian déteste cette harpie aux cheveux rouges et aux dents longues qui ne cesse de harceler les agents sous ses ordres, s’imaginant qu’un chef se comporte de la sorte. Elle le lui rend bien, lui reprochant sans arrêt sa nonchalance. Christian est un des jeunes animateurs de Vizions. Sa description physique s’avère peu remarquable : des cheveux noirs coupés mi-courts, des yeux marron noisette, une enveloppe épidermique blanche, élastique comme il se doit, ferme, sans tache ni disgrâce, un corps pourvu d’un réseau pileux à la fois souple et solide d’un brun tout à fait quelconque, des pommettes saillantes et un nez étroit qui ne porte pas ombrage à ses collègues.

               Christian n’entretient que peu de rapports avec les autres Citoyens. Il en arrive parfois à douter de ce que les technogénéticiens nomment dans leur jargon «les atomes crochus», pour parler en réalité dun élémentaire travail de neuro-génétique sociale. Ce lien lunit pourtant aux Citoyens de la même fournée. Tous des frères et des sœurs. Parmi eux néanmoins, une femme et un homme comptent particulièrement : Amanda et Georges. Ses seuls atomes crochus.

               — Christian!

               C’est la troisième fois depuis ce matin que Ludivine Soller l’interrompt dans la création de sa réclame. Christian se lève sans hâte, abandonnant ses personnages holographiques, en pleine extase figée, devant un paquet de céréales pour le petit-déjeuner. Il s’étire en bâillant et s’engage avec résignation dans l’allée centrale bordée d’hibiscus rouges synthétiques, une des nombreuses créations de la firme MontasoFlore. Les fleurs exhalent une large gamme d’antioxydants et un peu de vitamine C. Il inspire à pleins poumons les molécules revigorantes.

               Les baies vitrées filtrantes dispensent une lumière homogène sur les aires de travail. Une clarté pâle conçue pour stimuler la production d’ACTH de cette usine à hormones qu’est l’hypophyse. L’attention des animateurs s’en trouve renforcée, leur mémoire immédiate augmentée. Le seul inconvénient est qu’une exposition prolongée peut avoir l’effet inverse : plonger l’honnête travailleur dans une torpeur abrutissante. Impossible dès lors de distinguer un effet secondaire des baies d’une véritable paresse.

               Christian se demande parfois si l’apathie qui le gagne chaque jour davantage est provoquée par cette stimulation de son cerveau.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #258

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #99

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente La faute de Paula Daly

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    Il arrive un peu en avance, se gare en marche arrière et descend de voiture. Le froid le gifle, lui mord la peau. Il sent bon ; un parfum coûteux.

    Il s’est arrêté à une centaine de mètres de l’école, là où, par temps clair, on bénéficie d’une vue imprenable sur le lac et les montagnes en arrière-plan. S’il faisait meilleur, il y aurait là un vendeur de glaces et des touristes japonais avec leurs appareils photos braqués sur le panorama. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, le ciel d’automne est trop couvert et à cette époque de l’année, la nuit tombe rapidement.

    Les arbres se reflètent dans l’eau du lac, une eau boueuse, couleur café – dans peu de temps, elle virera au gris ardoise. L’air est immobile.

    Et s’il prenait un chien, songe-t-il un bref instant. Une gentille bête, genre épagneul, ou alors l’une de ces grosses peluches blanches. Les enfants aiment les chiens, pas vrai ? Ça vaudrait le coup d’essayer.

    Il regarde autour de lui mais pour l’instant, rien ne bouge. Seul, l’œil aux aguets, il inspecte les alentours, évalue les risques.

    L’évaluation des risques fait partie de son boulot. En général, il se contente d’inventer un truc et couche noir sur blanc ce que l’officier de sécurité-incendie a envie de lire, en ajoutant quelques petits détails pour faire bonne mesure.

    Là, c’est différent. Il a vraiment besoin d’une estimation très précise. D’autant plus qu’il se sait impulsif, capable de commettre une négligence qu’il finirait par payer. De cela, il n’est pas question. Pas cette fois-ci.

    Il jette un coup d’œil à sa montre. Il lui reste encore du temps avant son prochain rendez-vous. C’est vraiment le gros avantage de ce boulot : les longues plages de liberté. Une liberté qu’il peut consacrer à cet autre… passe-temps.

    Sur l’instant, il ne trouve pas de terme plus exact. C’est vrai, il s’agit d’un simple passe-temps. Rien de sérieux. Il essaie des trucs pour voir si ça lui plaît, tout comme ces gens qui décident de suivre des cours du soir sans trop savoir quelle matière choisir.

    « Vous pourriez participer à une ou deux séances de calligraphie avant d’opter pour une inscription à l’année. »

    « Finalement, je ne suis pas sûr que les cours de conversation française répondent à vos attentes. »

    Il sait que son intérêt peut disparaître du jour au lendemain mais, après tout, les gens brillants n’ont-ils pas tendance à s’ennuyer plus vite que les autres ? Or il se considère comme quelqu’un de brillant.

    Quand il était enfant, on le disait velléitaire, incapable de se tenir tranquille et de se concentrer sur une seule et unique chose. Cela lui arrive encore aujourd’hui. Voilà pourquoi il ne doit pas s’engager à la légère. Il veut en avoir le cœur net et être convaincu d’aller jusqu’au bout avant même de faire le premier pas.

    Sa montre affiche 15 h 40. Ils seront bientôt là – les premiers se dépêcheront de rentrer chez eux.

    Remontant en voiture, il attend patiemment.

    En premier lieu, il étudiera ses propres réactions pour savoir si son intuition se confirme. Et si c’est le cas, alors il sera fixé.

    Quand il les aperçoit, son cœur s’affole. Sans manteau, ni bonnet, leurs chaussures sont trop légères pour la saison. Deux filles aux cheveux teints passent devant sa voiture, l’air maussade, les jambes épaisses, sans galbe.

    Non, songe-t-il, ça ne va pas. Rien à voir avec ce qu’il recherche.

    Viennent ensuite deux groupes de garçons de 14-15 ans qui jouent à se donner des tapes derrière la tête en rigolant bêtement. L’un d’entre eux l’aperçoit et, hilare, lui adresse deux doigts d’honneur. Pas bien méchant, pense-t-il.

    C’est alors qu’elle apparaît.

    Elle marche seule d’un air décidé, le dos bien droit, à courtes et fermes enjambées. Elle doit avoir dans les 12 ans, probablement un peu plus. Peut-être fait-elle plus jeune que son âge.

    Quand elle passe devant sa voiture, son cœur se met à palpiter et un délicieux frisson le traverse de part en part. Elle vient de ralentir, comme pour laisser de la distance entre elle et les garçons. Elle semble hésiter. Fasciné, il regarde son expression changer lorsqu’elle trouve enfin le courage de presser le pas.

    Moitié courant, moitié sautillant, ses pieds touchent à peine le bitume alors qu’elle accélère l’allure. On dirait un jeune faon ! se dit-il, émerveillé. Ses hanches étroites remuent très vite quand elle dépasse le groupe qui chahute.

    Ses mains posées sur le volant sont moites. Désormais, il en a le cœur net : il ne s’est pas trompé. Souriant, il sait qu’il a eu raison de venir.

    Il baisse le pare-soleil pour examiner son visage dans le miroir. S’il a toujours la même apparence, il se sent pourtant différent. C’est incroyable, comme si toutes les pièces d’un puzzle avaient enfin trouvé leur place. Une expression lui vient à l’esprit, un truc banal dont il n’avait jamais pleinement éprouvé le sens : « Tout va pour le mieux. »

    Il met le contact, allume le siège chauffant et, sans cesser de sourire, prend la direction de Windermere.

     

    Alors, tenté?