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[Livre] La symphonie des abysses - Livre 1

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Lecture terminée le : 17 juillet 2019

 

Résumé : VOUS PENSIEZ ÊTRE AU PARADIS ?

Un gigantesque atoll, des plages de sable fin, une eau turquoise...

Un mur infranchissable.

 

IL VOUS FAUDRA D'ABORD VIVRE EN ENFER :

ARTICLE 1 : Tout contact physique, toute marque d'amour sont proscrits.

ARTICLE 2 : Il est interdit de chanter, d'écouter ou de faire de la musique.

ARTICLE 3 : Quiconque se livrera à ces activités illicites sera mis à mort.

 

VOUS N'ÊTES PERSONNE.

VOUS APPRENDREZ À OBÉIR.


Auteur : Carina Rozenfeld

 

Edition : Robert Laffont (R)

 

Genre : Fantasy

 

Date de parution : 13 Février 2014

 

Prix moyen : 18€

 

Mon avis : Deux histoires : Celle d’Abrielle et celle de Sand et Cahill. Deux histoires différentes mais tellement semblables.
Abrielle, Sand et Cahill vivent dans deux villages si éloignés qu’aucun ne se souvient de l’existence de l’autre.
Pourtant, tous sont prisonniers d’un Atoll entouré d’un mur infranchissable de 30 mètres de haut, électrifié de surcroît sur sa partie haute. Tous sont soumis à un règlement intérieur strict. La plupart des articles sont similaires, et personne ne sait qui a mis en place ce règlement qui est considéré par tous comme ayant toujours existé. Tout comme le mur d’ailleurs, même si personne ne sait qui l’a construit et pourquoi tout lien avec l’extérieur a cessé depuis des siècles.
Cependant, chaque village a un article principal dont la transgression est punie de mort. Le fait même que chacun des villages a une interdiction majeure différente alors que le reste est identique, me fait me poser plein de questions.
Je n’imagine pas deux groupes distincts écrire des règlements aussi identiques ; tout comme je ne vois pas un seul groupe écrire un article principal distinct pour chaque village.
Est-ce qu’un seul groupe existait à l’origine et a explosé parce qu’ils n’étaient pas d’accord sur ce qu’il fallait interdire ? Ou est-ce une expérience comme dans divergente ?
Je ne sais pas mais j’espère avoir les réponses dans le livre 2.
Dans le village d’Abrielle, la musique est interdite. Or Abi entend des mélodies dans sa tête et elle sait qu’un jour, elle n’arrivera plus à se taire et à les garder pour elle.
Situation d’autant plus dangereuse que Braden, le gardien en chef, chargé de faire respecter le règlement, lui voue une haine farouche depuis que son père a disparu en même temps que le père d’Abrielle.
Braden est vraiment un sale type, avec un mauvais fond. Il aime le pouvoir que lui donne sa fonction et en abuse.
A priori, son père était un mec bien, du moins d’après ce que raconte la mère d’Abi. Dommage que le caractère n’ait pas été aussi héréditaire que la fonction !
Dans le village de Sand et Cahill, qu’on découvre d’abord comme Ca et Sa, les enfants naissent neutres, ni homme ni femme. Ils choisiront leur genre à leur majorité et on leur injecte alors un sérum qui va les « terminer ».
Ici, c’est le contact physique et l’amour qui sont interdit, ce qui me parait encore plus ignoble que l’interdiction de la musique.
Or Sa et Ca s’aiment, avant même de savoir de quel sexe sera chacun d’eux. En fait ils ne veulent même pas le savoir car peu leur importe.

Comme on s’en doute, le chemin de ces trois personnes va se croiser après que chacun ait été contraint de fuir son chez-lui.
A eux trois, ils décident de partir à la recherche d’un possible moyen de passer cette saloperie de mur.
J’ai beaucoup aimé cette histoire même si j’ai eu plus de mal à lire la partie sur Sand et Cahill à cause de l’écriture inclusive à laquelle je n’adhère pas du tout. J’ai essayé de considérer cette manière de parler comme une langue extraterrestre au vu des particularités de cette société, mais j’ai quand même avancé très lentement sur cette partie.
La fin du livre laisse les personnages dans une situation incertaines qui me donne très envie (et un peu peur aussi) de me plonger dans le second tome.
Ce qui ne saurait tarder…

 

Un extrait : Les rayons dorés du soleil inondant la place du village, devant l’immeuble gris aux angles rongés par le vent et le sel… Des femmes occupées à leurs tâches quotidiennes, des familles déjeunant à l’ombre des calebassiers, une journée tranquille, identique à toutes celles qui se sont déjà déroulées, et qui ressemblera à toutes les suivantes…

L’eau glacée faisait trembler ses mains. La vieille timbale en aluminium cabossée tinta contre le seau métallique et quelques gouttes froides jaillirent pour s’écraser sur l’herbe.

— Fais attention, Aby. Tu sais bien que…

— … que l’eau est précieuse. Je sais, oui. Je ne suis plus un bébé.

La femme la plus âgée soupira et haussa les épaules avant de se consacrer à sa propre tâche. Ce n’était pas la peine de discuter. Ces derniers temps, surtout depuis la mort de Paol, la communication avec sa fille était devenue difficile. Elle aurait pu lui demander pourquoi, proposer d’écouter, chercher à comprendre afin d’aider son unique enfant, mais elle s’en gardait bien. Elle avait trop peur de la réponse.

Abrielle serra les lèvres et ignora le regard un peu trop pesant de sa mère. D’un geste rapide, elle repêcha le gobelet tombé dans le seau. Il fallait faire vite. D’autres familles attendaient de pouvoir utiliser la vaisselle pour déjeuner à leur tour. Les assiettes et les fourchettes déjà lavées séchaient, posées au soleil, sur la pelouse épaisse.

La lumière se reflétait vaguement sur leur surface dépolie, usée par les années. Sa corvée achevée, Aby rassembla prestement les couverts dans le creux de son tablier qu’elle tenait relevé d’une main et, en se hâtant, alla les transmettre à ceux qui patientaient, pendant que leur repas mijotait sur les tables à feu de la cuisine extérieure, exhalant des parfums familiers. Puis elle retourna près de sa mère.

— C’est bon. Baako a tout récupéré. Je peux y aller, maintenant ?

Du bout de ses doigts fébriles à la peau fripée par la longue immersion dans l’eau, elle chassa une mèche de cheveux bruns qui chatouillait son front.

— Aller où ?

— Je ne sais pas, n’importe où. C’est une façon de parler. Une façon de te demander si tu as encore besoin de moi.

— Alors pourquoi tu ne me demandes pas tout simplement : « Est-ce que tu as encore besoin de moi » ?

Abrielle haussa les épaules.

— Je peux y aller ?

— Oui. On a terminé nos tâches pour la journée.

 

Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

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