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Selene raconte... - Page 31

  • Premières lignes #108

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Blood Orange de Harriet Tyce

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    D'abord, tu allumes une cigarette. La fumée s'enroule et se déroule en volutes qui s'élèvent vers le plafond. Dès la première taffe, elle te prend la gorge, avant de s'infiltrer dans tes poumons et de doucement pénétrer dans ton sang. Les choses sérieuses peuvent commencer.

    Agenouillé sur le canapé, tu noues la corde à la bibliothèque située derrière toi. Le filet de fumée remonte, t'effleure le visage, te pique les yeux.

    Tu poses ta clope dans le cendrier.

    Ensuite, tu entoures la corde d'un foulard en soie, pour atténuer la rugosité, et tu tires dessus, une fois, deux fois, pour vérifier que ça tienne bien. Tu as déjà effectué ce rituel auparavant. Tu as tout vérifié. Tu as tout mesuré, calibré à la perfection. Pas question d'aller trop loin. Une petite mort, rien de plus.

    Et la touche finale, l'orange que tu as disposée sur une assiette. Tu prends le couteau bien aiguisé, avec un manche en bois et une lame d'acier moucheté, et tu l'enfonces dans le fruit. Un demi, un quart, un huitième. La pelure de l'orange, la peau blanche, la chair saignante, rouge ; une vraie palette de coucher de soleil.

    Ce sont là tous les ingrédients dont tu as besoin. Le picotement de la fumée dans l'air. L'enveloppe de soie autour de la corde râpeuse. Les silhouettes qui dansent devant tes yeux. Le bourdonnement du sang dans tes oreilles quand tu te rapproches de ce que tu désires, de plus en plus près, l'agrume sucré sur ta langue qui te ramène en arrière, avant le point de non-retour.

    Tu sais que tu es en sécurité ici, que personne ne viendra te déranger. Rien que toi et le sommet éclatant que tu es sur le point d'atteindre.

    Plus que quelques battements de cœur.

     

    Alors, tentés?

  • C'est lundi que lisez-vous? #266

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

     

  • Premières lignes #107

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Un bûcher sous la neige de Susan Fletcher

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    Édimbourg 18 février 1692

    Jane,

    Je ne me souviens d’aucun hiver qui fût aussi cruel ou me mît à si rude épreuve. Tempêtes de neige et gel sévissent depuis des semaines. Un féroce vent du nord s’infiltre dans ma chambre et tourmente la bougie à la lumière de laquelle j’écris. Par deux fois, elle s’est éteinte. Ce qui va m’obliger à être concis.

    J’ai reçu des nouvelles aussi détestables que le temps.

    Édimbourg grelotte et tousse, mais chuchote aussi. Au long de ses venelles comme sur ses marchés, on parle tout bas de traîtrise et d’une tuerie advenues dans la rude contrée des Highlands. La mort y est souvent violente, mais j’entends dire que les morts en question présentent une particularité méprisable. C’est un véritable massacre, semble-t-il, qu’a subi un clan. Ses hôtes ont trahi sa confiance et tué les gens dans leur lit.

    À soi seul, un tel forfait serait abominable. Mais ce n’est pas tout.

    Jane, on murmure qu’il a été commis par des soldats.

    Mieux que quiconque, tu connais ma façon de penser. Tu connais mes sentiments, et si la chose est vraie – si ce sont des soldats qui ont versé ce sang –, alors ce doit être sur l’ordre du roi (ou l’Orange, l’appellerai-je, le prétendu roi, car il n’est pas le mien).

    Il faut que je me rende dans cette vallée. Elle est sauvage et reculée, dit-on, et la neige en rendra sans doute l’accès difficile, mais c’est mon devoir. Il me faut découvrir ce que je pourrai et le communiquer, mon amour, car si Guillaume est l’instigateur de ce crime cela peut amener sa perte, et notre succès. Tout ce que je souhaite, tu le sais, c’est rétablir le vrai roi sur son trône.

    Prie pour mon entreprise. Demande au Seigneur d’en favoriser l’issue. Prie pour la sauvegarde de tous nos frères en cette cause, car sa défense nous fait courir de grands risques. Et pourrais-tu aussi prier pour un temps plus clément ? Cette neige me donne la toux.

    La bougie coule. Je suis contraint de terminer cette lettre, faute de quoi j’écrirai bientôt à la seule lumière du feu qui ne suffit pas pour mes yeux.

    Avec l’amour de Dieu et le mien,

    Charles

    I

    « La lune en est la souveraine. » du Troène

    Herbier complet Culpeper 1653

    Quand ils viendront me chercher, je penserai à l’extrémité de la corniche du nord, car c’est là que j’ai été le plus heureuse, avec le ciel et le vent, et les collines toutes sombres de mousse ou de l’ombre d’un nuage les survolant. Je reverrai ce moment où un coin de montagne s’éclaire soudain, comme si ce rocher avait été choisi entre tous les autres par le soleil, marqué par ses rayons. Il va briller, puis s’assombrir à nouveau. Je serai là cheveux au vent puis rentrerai chez moi. J’aurai en moi ce rocher éclairé par le soleil. Je le garderai en sécurité.

    Ou bien je penserai à ma course dans la neige. Il n’y avait pas de lune mais je voyais l’étoile du matin, on dit que c’est l’étoile du diable mais c’est aussi celle de l’amour. Elle luisait cette nuit-là, elle luisait très fort. Et moi je courais au-dessous en me répétant que tout aille bien que tout aille bien. Puis j’ai vu les terres en bas qui étaient tellement paisibles, tellement blanches et immobiles et endormies que j’ai pensé que l’étoile avait peut-être entendu, alors tout allait bien, la mort n’approchait pas. C’était une nuit de beauté, à ce moment. La plus grande beauté que j’avais vue de toute ma vie. Ma courte vie.

    Ou encore je penserai à toi.

    Dans mes derniers instants silencieux, je penserai à lui près de moi. Comment, très doucement, il a dit : toi…

    Certains l’appellent un sombre endroit, comme s’il n’y avait rien de bon à trouver dans ces collines. Mais du bon,

    moi je sais qu’elles en étaient pleines. Je grimpais sur les hauteurs enneigées. Je m’accroupissais au bord du loch et je me penchais pour y boire, si bien que mes cheveux flottaient dans l’eau, et je levais la tête pour voir la brume tomber. Par une claire nuit de gel, alors qu’on racontait que tous les loups avaient disparu, j’en ai entendu un qui hurlait du côté de Bidean nam Bian. C’était un cri tellement long et triste que j’ai fermé les yeux en l’entendant. Il pleurait sa propre fin, je crois, ou la nôtre, comme s’il savait. Les nuits là-bas ne ressemblaient à aucune autre. Les collines étaient très noires, des formes découpées dans du drap, le drap du ciel bleu foncé, étoilé. Je connaissais les étoiles, mais pas ces étoiles-là.

    Voilà de quoi elles étaient faites, les nuits. Et les jours, c’étaient des nuages et des rochers. Les jours, c’étaient des sentiers dans l’herbe, et cueillir mes plantes dans des coins détrempés qui me tachaient les mains et laissaient sur moi leur odeur de tourbe. J’étais mouillée, je sentais la tourbe. Des biches suivaient leurs chemins. Je les suivais moi aussi, ou me blottissais dans leurs tanières et le reste de leur chaleur. Je voyais ce que leurs yeux noirs avaient vu avant mes yeux à moi. Les jours là-haut, voilà de quoi ils étaient faits : des petites choses. Par exemple, observer la rivière qui se sépare en deux autour d’un rocher et après se réunit.

    Ce n’était pas sombre. Non.

    L’obscurité, il fallait que je la trouve. Il fallait basculer des rochers ou la chercher dans des grottes. Les nuits d’été pouvaient être tellement claires, tellement remplies de lumière que je me recroquevillais comme une souris, me couvrais les yeux avec la main pour avoir un peu d’obscurité où dormir. C’est comme ça que je dors, même maintenant, recroquevillée.

    Je penserai à ces choses-là. Quand ma vie va finir. Je ne penserai pas aux tirs de mousquets ni à l’odeur qu’on respirait près d’Achnacon. Ni aux corps ensanglantés.

    Je penserai à l’extrémité de la corniche du nord. Au vent qui faisait voler mes cheveux autour de moi. À la vallée que je voyais s’éclairer et s’assombrir sous les nuages, ou au moment où il m’a dit tu m’as changé, debout près de moi. J’ai pensé c’est le bon endroit, en me tenant là. J’ai pensé c’est mon endroit : le mien, car j’étais faite pour lui.

    Il m’attendait, et j’avais fini par le trouver.

     

    Alors, tentés?

  • [Livre] Les arcanes d’Hemera – T01

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    Lecture terminée le : 15 septembre 2019

     

    Résumé : « Croyez-vous en une vie après la mort, mademoiselle Rivière ? »

    C’est un discours pour le moins intrigant que tient le directeur adjoint de l’Organisation à Allyn, après lui avoir fortement conseillé de le suivre dans un lieu mystérieux.

    D’après lui, Allyn possèderait le même don qu’Axel, son frère défunt, à savoir celui de circuler dans un monde parallèle… mais dans quel but ?

    Tout cela la laisse perplexe. Même si depuis deux mois elle vit une situation pour le moins surprenante, ce n’est pas pour autant qu’elle va croire en ce genre de choses.

    Et pourtant…

    Entraînée par le flot de révélations et le désir d’en apprendre plus sur son frère, elle doit se rendre à l’évidence, l’Organisation et la mission qui lui est confiée semblent bien réelles ! Et presque tous comptent sur elle pour reprendre le poste qu’Axel a laissé vacant.

    Allyn va donc se retrouver confrontée à un univers dont elle ignorait l’existence, et devoir supporter un coéquipier lunatique qui refuse de travailler avec elle pour une raison encore obscure…


    Auteur : Elyna E.C.

     

    Edition : Inceptio

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 12 septembre 2018

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Alerte coup de cœur !

    J’ai ce livre depuis début janvier 2019 et Dieu seul sait pourquoi il m’a fallu 9 mois pour le sortir de ma PAL (qui as dit « en même temps, t’as vu la taille de ta PAL ? »)

    Le début m’a agacée. J’avais envie de foutre des baffes à ce crétin de Fortin, le directeur adjoint de l’Organisation (oui, bon, ok, ce point précis n’a guère changé au fil de ma lecture).
    Et puis… et puis Allyn, notre héroïne têtue comme une bourrique, plonge dans un livre… et là, c’en était fini de moi ! J’étais accro !
    Alors vous pensez bien que quand on plonge dans les Affres, ce monde où l’Organisation fait ses missions, rien ni personne n’aurait plus pu me sortir de ce livre (sauf l’épuisement, lui, il a réussi quelques heures. Mais là, c’est de la prise en traître !).
    Le fait qu’Allyn ne connaisse rien de ce monde-là nous permet de le découvrir avec elle et donc de ne pas être perdu (enfin pas plus que le personnage principal, en tout cas).
    Les circonstances qui entourent la mort des parents d’Allyn, tout comme celles qui entourent la mort de son frère, Axel, sont assez nébuleuses et ne se révèlent que petit à petit.
    Ce dernier drame semble d’ailleurs être le point d’apparition, du moins aux yeux d’Allyn, de Maël, son « fantôme de compagnie ». Si au début il semble être un fantôme normal (si j’ose dire), très vite, j’ai eu l’impression qu’il cachait pas mal de choses. Je l’aime bien cela dit, même si ses crises de jalousie sont un peu pénibles.

    Allyn présente quelques capacités qui la distinguent des autres mais, comme elle ne semble pas les maîtriser du tout, on ne peut pas vraiment dire qu’elles lui permettent de s’élever au-dessus du lot.

    Et sinon, on en parle de Lucas ? Ancien équipier d’Axel, qui devient l’équipier d’Allyn, de toute évidence à contrecœur, j’ai eu très sérieusement envie de lui taper la tête contre un mur (crépis de préférence) jusqu’à ce qu’il nous crache enfin ce qu’il a sur le cœur ! Non vraiment, faut qu’il se détende ce garçon ! Parce que souffler le chaud et le froid comme ça, c’est usant pour les nerfs ! Surtout les nôtres !

    Si je ne savais pas qu’il s’agit là d’un premier roman, je ne l’aurais jamais deviné tant il est dépourvu des défauts qu’on rencontre généralement dans ces ouvrages.
    Il est vraiment abouti, et si je ne sais pas quel est le travail éditorial fait dessus, je remarque néanmoins que beaucoup de grosses maisons d’édition (qui en plus vendent leurs livres plus chers) n’atteignent pas cette qualité.
    Pour en revenir au livre, j’ai vraiment tout aimé, que ce soit l’histoire ou les personnages.
    D’ailleurs l’auteur se laisse aller à de très nets penchants sadiques avec eux. Elle ne leur épargne rien (non mais des clowns quoi !).
    Quant à la fin… la fin !!
    Bon sang ! Même si j’ai engueulé l’auteur (qui s’est honteusement déchargé sur sa maison d’édition à ce sujet), j’ai bien aimé cette fin. Surtout parce que j’ai déjà le tome 2 et que je ne vais donc pas attendre longtemps pour connaitre la suite !

     

    Un extrait : - Allo la Terre, tu es parmi nous ?

    Bien qu’il sût pertinemment qu’Anna détestait qu’on la dérange dans ce genre d’occasion, Axel ne put résister à la tentation de la bousculer pour lui faire rompre le contact avec la pierre froide.

    - Axel ! Espèce d’idiot ! tu m’as fait peur.

    - Et toi aussi tu fais flipper, tu décroches de là parfois ?

    - Pour faire quoi ?

    A cette question pleine de bon sens, Axel fut incapable d’apporter une réponse.

    - Ca tombe bien que tu sois là, ajouta-t-elle en baissant les yeux vers la pelouse verdoyante, j’ai quelque chose à te montrer.

    - Dois-je me méfier ?

    - Ca risque de ne pas te plaire.

    Axel réprima un grognement.

    - Je te vois venir… Anna, si c’est encore pour plaider la cause d’Aldrik, laisse tomber, ça n’en vaut pas la peine. Tu sais bien que je ne…

    - Je ne te ferais pas cet affront, Axel, le coupa-t-elle. Et je suis très sérieuse, viens voir ça.

    Le front plissé, Axel étudia l’expression figée de son amie lorsqu’elle pivota face au dolmen afin d’y reposer sa paume. Il n’était pas, pour sa part, très familier avec cet instrument. Ce dernier exigeait une sacrée maîtrise, non pas physique, mais mentale ; car il était toujours difficile de se confronter au monde des vivants tout en en étant soi-même privé pour l’éternité.

    - Anna… Je sais que tu adores ce truc, mais sérieusement, ce sera sans moi.

    - Reste !

    Le cri qu’elle laissa échapper attisa sa curiosité. On pouvait qualifier Anna de bien des façons, mais l’hystérie n’en faisait pas partie.

    - Ils cherchent à te remplacer, Axel, articula-t-elle avec difficulté. Je crois que tu devrais voir ça.

     

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  • [Livre] La gitane aux yeux bleus

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    Lecture terminée le : 16 juin 2020

     

    Résumé : Atticus Craftsman, un trentenaire anglais venu à Madrid afin de fermer l’unique librairie de l’entreprise de son père qui n’est pas rentable, a disparu. Cette librairie a une particularité : elle n’est gérée que par des femmes et celles-ci, Berta, Soleá, María, Asunción et Gaby, possèdent un plan pour empêcher la fermeture. Il semblerait qu’elles aient donc à voir avec la mystérieuse disparition d’Atticus, survenue quelques temps après son arrivée. L’inspecteur Manchego, chargé de l’enquête, va tant bien que mal essayer de comprendre ce qu’il s’est passé.


    Auteur : Mamen Sánchez

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 04 Juin 2020

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Malgré ce que le résumé pourrait laisser croire, ce roman tient plus du roman contemporain que du policier.
    Certes, il y a bien un policier dans l’histoire mais, sans aller jusqu’à dire qu’il ne sert à rien, il est plus un prétexte à rire qu’à voir appréhender des criminels.
    Malgré des sujets parfois graves, parfois émouvant, l’auteur a une plume qui passe sans transition et sans difficulté de l’émotion à la quasi-absurdité.
    On a donc des anglais en Espagne… et attention, des anglais très…anglais, vraiment très très anglais. Et puis pourvus de ces noms à coucher dehors (Marlow, Atticus…).
    Quasiment tous les moments drôles et/ou absurdes ont lieu en présence de cette famille bizarre comme tout et se pensant le summum de la distinction et du bon goût.
    En revanche toute l’émotion est ressenti en présence de l’une (ou plusieurs) des cinq femmes s’occupant de la version espagnole de la revue littéraire appartement à la famille anglaise.
    Berta, Asunción, Maria, Gaby et Solea sont exceptionnelles. Chacune a son histoire, chacune ses problèmes, elles sont d’âges divers, ont des vies familiales différentes, mais sont soudées comme les doigts de la main.
    Je ne saurais dire quel personnage j’ai préféré tant ils sont tous sympathiques (à part 1, mais il est là pour qu’on le déteste. Quant aux parents d’Atticus, s’ils ne sont pas à proprement parlé sympathiques, ils sont si involontairement drôles qu’ils entrent sans problèmes dans la catégorie « personnages appréciés »).
    Dans les personnages secondaires, j’ai adoré plus que tout la grand-mère de Soléa, Remedios. Elle est vraiment géniale (comme tout le reste de sa famille, d’ailleurs).
    J’ai vraiment beaucoup aimé ma lecture.
    Quelqu’un a dit dans son avis que ce roman serait vraiment parfait pour être adapté au théâtre.
    Je suis tout à fait d’accord, une pièce adaptée de ce roman serait surement géniale.

     

    Un extrait : Berta Quiñones, la pauvre, n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Debout depuis six heures du matin, elle tuait le temps en attendant de pouvoir appeler les filles, réfléchissant à la manière dont elle leur annoncerait la mauvaise nouvelle, tout en lançant une machine, astiquant le sol de la cuisine, arrosant les plantes et passant l’aspirateur.
    Ce n’était pas son programme habituel du dimanche. Berta était l’exact inverse d’une maniaque du ménage. Les jours de congé, elle oubliait tout et tout le monde pour trainer au lit jusqu’à pas d’heure, comme une fillette solitaire et heureuse. Puis elle se préparait un café au lait, sortait sur le balcon et adressait son plus beau bâillement à sa rue déserte avant de passer le reste de la matinée à lire.
    La concernant, la solitude avait été un choix délibéré et avisé. Bien entendu, comme toutes les célibataires de la littérature, elle avait vécu dans sa jeunesse sa propre histoire d’amour non partagée. Et pas qu’un peu. En vérité, et Berta avait un peu honte de se l’avouer, le garçon de ses rêves n’avait même jamais soupçonné l’amour qu’elle lui portait. Jamais ils n’avaient échangé un seul mot. Ils ne se voyaient que de loin, et l’on peut penser qu’après les cinq années que dure leur « histoire » - au cours desquelles il ne leva qu’une fois la tête pour la regarder -, il n’eut pas la moindre pensée pour la fillette à lunettes, aux longues nattes, qu’il aperçut un matin en train de l’observer depuis le balcon de sa maison, la première du village, face au bureau du télégraphe.

     

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  • [Livre] Maîtresse de tous les maux

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    Lecture terminée le : 16 septembre 2019

     

    Résumé : Nous connaissons tous cette histoire : une belle jeune fille rencontre un beau prince. Mais la demoiselle apprend qu'elle a été maudite par une Fée noire, la condamnant à sombrer dans un sommeil éternel. Malgré la protection de trois bonnes fées, la malédiction se réalise. Mais le bien triomphe du mal : le prince défait le dragon cracheur de feu, et réveille la princesse grâce à son baiser d'amour véritable.
    Pourtant, ce n'est que la moitié de l'histoire : qu'en est-il de la Fée noire, Maléfique ? Pourquoi maudit-elle cette princesse innocente ? Bien des récits ont tenté d'expliquer ses motivations. Voici l'une de ces histoires, un conte ancestral où l'amour et la trahison côtoient la magie et les rêves.
    Voici l'histoire de la Maîtresse de tous les maux.


    Auteur : Serena Valentino

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 09 mai 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Maléfique est l’un de mes personnages préféré, j’attendais donc avec impatience de lire son histoire.
    Le fil conducteur reste les trois sœurs qui sont de plus en plus présentes au fil des tomes (D’ailleurs, le tome 6 leur sera apparemment entièrement consacré), mais Maléfique n’est pas laissée de côté pour autant.
    Les chapitres alternent entre le présent (dans lequel on retrouve quelques personnages comme Blanche-Neige et sa Belle-mère) et l’histoire de Maléfique depuis son enfance.
    Toute cette partie dans le passé a vraiment été ma préférée. Les fées en prennent pour leur grade (et moi, à part Clochette, les fées ont tendance à profondément m’énerver).
    Dans la partie présente, j’ai beaucoup aimé l’histoire autour d’Aurore, mais j’ai trouvé qu’il y avait quelques incohérence ou en tout cas que l’auteur s’était dispensée d’expliquer certaines choses qui étaient, à mon sens, indispensables (Et là, je ne peux vraiment pas en dire plus dans spoiler à mort).
    Maléfique a un côté féministe qui dénote dans un conte de fée. Elle fait un discourt génial sur le fait qu’il y en a marre que l’on demande aux princesses d’être des cruches qui ont besoin d’attendre après des hommes pour être sauvées au lieu de se sauver toutes seules.
    J’aime toujours autant les réécritures de Serena Valentino qui sont des réécritures de Disney, plutôt que des réécritures de contes.
    En effet, dans ses réécritures, elle intègre toujours des scènes des films d’animation, ce qui rend l’histoire encore plus cohérente.
    C’est difficile d’en dire plus sans en révéler trop, alors je dirai simplement foncez, mais lisez les tomes dans l’ordre, sinon l’histoire des sœurs vous perdra vite et elle est quand même assez présente pour que ce soit essentiel de la suivre. Et ces trois furies sont assez difficiles à suivre comme ça !

     

    Un extrait : Elle avait plus que jamais besoin des trois sorcières et elle avait bien peur de les avoir perdues. Elle se dirigea vers le miroir magique suspendu au mur, celui que les sœurs lui avaient donné des années auparavant.

    - Montre-moi Lucinda ! Montre-moi Ruby ! Montre-moi Martha ! ordonna-t-elle.

    La surface du miroir s’éclaira d’un éclat violet. La fée noire n’avait jamais maîtrisé la magie des miroirs aussi bien que les étranges sœurs et elle utilisait rarement leur présent ; cependant, des images troubles des sorcières apparurent après quelques instants. Elles erraient sans but dans une grande salle pleine de miroirs et semblaient répéter un nom à l’infini, que Maléfique n’arrivait pas à distinguer.

    - Lucinda ! Vous m’entendez ? J’ai besoin de vous, cria Maléfique

    L’espace d’un instant, elle crut qu’elles l’avaient entendue car elles s’arrêtèrent brutalement.

    - Mes sœurs, où êtes-vous ? J’ai besoin de votre aide pour aurore, hurla Maléfique.

    Soudain, l’image de Lucinda se fit plus nette. Son visage vacilla dans la brume violette et elle transmit frénétiquement ses instructions à la fée noire.

    - Tu dois entrer dans ce château, Maléfique. Va par le feu, la fumée et les rimes, va par tous les moyens ! Crée toi-même l’instrument de son destin s’il le faut et envoie-la dans la terre des rêves. Nous l’attendrons. Mais tu dois faire en sorte qu’elle ne se réveille jamais. Nos pouvoirs ne sont pas les mêmes ici ! Tout dépend de toi. Va, maintenant !

     

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  • [Livre] Le parfum de Katsu

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    Lecture terminée le : 13 septembre 2019

     

    Résumé : À quelques jours des noces qui doivent l’unir à Akeko Kawa, l’héritière du clan ennemi de son peuple, l’honorable seigneur de guerre Toru Okami croise la route de Katsu, modeste paysanne mariée à un homme violent qui se plaît à l’humilier chaque jour. Toru est troublé par la beauté sauvage et le parfum envoûtant de la jeune femme. Quand celle-ci sauve d’une chute le père gravement malade de Toru, le seigneur l’invite à rejoindre le château pour devenir la suivante de sa future épouse…


    Auteur : Claire Volanges

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Romance historique

     

    Date de parution : 28 avril 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : En général, dans la collection Nouvelle Plume, je prends des thrillers. Alors pourquoi ai-je choisi le parfum de Katsu ? Bonne question.
    En vérité, j’ai dû le voir sur une des chaînes booktube que je suis (généralement les suggestions de vibration littéraires qui ne me déçoivent jamais).
    Le parfum de Katsu a frôlé le coup de cœur. Mais vraiment frôlé. A vrai dire, je ne saurais pas dire pourquoi je n’ai pas atteint le coup de cœur parce que j’ai très vite complétement happée par cette histoire.
    L’histoire d’amour entre Katsu et Toru semble impossible : elle est mariée, il est sur le point de conclure un mariage politique.
    Leur les sentiments ne s’expriment pas physiquement, mais à travers des regards et les mots.
    La vie maritale de Katsu est toxique mais dans le japon féodal, une femme valait moins qu’un cheval et on se doute bien que la jeune femme n’a aucun recours contre sa brute de mari.
    Pour autant, si Katsu se soumet à son mari, contrainte et forcée, dans sa tête elle ne capitule pas. Son mari possède peut être son corps, mais il ne peut l’empêcher de s’élever intellectuellement au-dessus de lui.
    Akeko, la future épouse de Toru n’est guère mieux lotie. Alors, oui, elle ne subit pas de violence physique mais elle souffre aussi, même si elle cache sa souffrance derrière son attitude insupportable.
    Je ne vais pas dire que je l’ai appréciée mais on ne peut pas dire non plus qu’elle n’a aucune raison d’être amère.
    A part Akeko, Rintinto (le mari de Katsu), et quelques autres personnages qu’on croise ou qui sont juste cités, j’ai apprécié tous les autres personnages. Oui, même le frère cadet de Toru qui se conduit comme un vrai con, mais peut-être parce qu’il ne supporte pas l’idée de ne pas être maître de son destin.
    Le côté historique semble particulièrement bien documenté.
    A chaque terme japonais, une note de bas de page nous en explique le sens.
    Encore mieux, ces termes et leur explication sont récapitulés dans un glossaire à la fin du livre.
    C’est quelque chose de particulièrement apprécié car il n’y a rien qui m’énerve plus que de devoir aller sans cesse à la fin du livre à chaque fois que je tombe sur un terme inconnu, tout comme je déteste avoir à re-feuilleter un bouquin pour retrouver un terme en particuliers.

    A la fin du livre, il y a également un rappel des diverses légendes qui sont évoqués dans le roman.
    D’habitude, j’ai horreur de tomber sur un « à suivre » sans avoir été prévenue que le livre n’est finalement pas un one shot.
    Mais là, non, au contraire, j’ai été contente de savoir que j’allais pouvoir retrouver cet univers sans pour autant que la fin m’ait collée en PLS.

     

    Un extrait : Le village était endormi. On entendait à peine le chuchotement du vent dans les arbres. Même la pluie tombait avec la nonchalance d’une berceuse. Personne ne s’éveillait à une heure aussi précoce. Personne à part une jeune femme qui venait d’enfiler un pantalon et une chemise élimés pour prendre l’air.
    Anxieuse, elle jeta un regard à son mari qui cuvait son alcool de riz sur leur natte commune. Debout dans la pièce principale où ses beaux-parents dormaient, Katsu fit quelques pas sur les nattes posées à même la terre battue avant de pousser l’écran qui la séparait de l’extérieur.
    Comme à son habitude, elle prit les deux seaux en bois posés devant l’entrée pour aller chercher de l’eau. Elle aurait pu le faire à n’importe quelle heure de la journée, mais l’aube lui permettait de gagner quelques minutes de liberté.
    La rue était déserte. Le sol trempé de pluie brillait sous les faibles rayons de la lune. Le jour ne se lèverait pas avant une bonne heure, et Katsu se réjouissait par avance de ce petit moment de tranquillité. Aussi fugaces et éphémères soient-elles, elle savait que ces minutes lui appartenaient et que personne ne pourrait les lui ravir.
    Bientôt, elle pourrait savourer les premiers rayons du soleil. Cette promesse l’emplissait chaque matin de gratitude et lui permettait de rester debout.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #265

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #106

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente #Murder de Gretchen McNeil

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    Dès que Dee Guerrera ouvrit les paupières et contempla l’entrepôt faiblement éclairé autour d’elle, elle sut qu’elle était foutue.

    Cinquante millions de personnes sont sur le point de me regarder mourir.

    Étendue sur le sol en béton, le froid pénétrant ses vêtements, elle se rappela les événements déments qui l’avaient conduite ici. Trois semaines auparavant, les choses les plus importantes dans sa vie consistaient à s’occuper de ses candidatures à l’université et à s’assurer que quelqu’un l’accompagnerait au bal de fin d’année.

    Puis le cadavre, le procès.

    Elle avait à peine eu le temps de digérer ce qui s’était passé qu’elle s’était retrouvée dans une salle de tribunal, à écouter un jury la déclarer coupable de meurtre avec préméditation.

    Ça s’est passé ce matin ? Hier ? Dee essaya de se rappeler combien de temps s’était écoulé depuis le verdict, mais son esprit était embrouillé, sa respiration laborieuse comme si on l’avait droguée…

    L’huissier de justice. Alors que le juge lisait sa sentence, l’huissier de justice était arrivé derrière elle. Elle s’était attendue à ce qu’on la raccompagne dans sa cellule, mais au lieu de cela, elle avait senti une main sur son poignet, un pincement sur son bras. Sans doute une aiguille. Ils l’avaient endormie pour la transporter à Alcatraz 2.0.

    Alcatraz 2.0. Elle avait entendu le juge prononcer ces mots, mais elle avait encore du mal à y croire. Cette sentence était généralement réservée aux meurtriers les plus tristement célèbres. Ils faisaient parler d’eux. Ils étaient dangereux. Ils obtenaient de bonnes audiences. Dee était une inconnue de dix-sept ans incapable de donner un coup de poing, et encore moins de rester vivante suffisamment longtemps sur Alcatraz 2.0 pour susciter le moindre engouement.

    Pourtant, elle était sur le point de devenir l’attraction vedette de l’émission la plus regardée du pays.

    Youpi ?

    Alcatraz 2.0, l’île dans la baie de San Francisco où les condamnés étaient traqués par des tueurs approuvés par le gouvernement afin de divertir les États-Unis. Le concept était né de l’imagination d’un magnat de la télévision seulement connu sous un pseudonyme : le Postman. Quand une ancienne star de la télé-réalité avait été élue à la présidence du pays, le Postman avait utilisé son influence pour vendre au gouvernement fédéral l’idée de transformer la peine capitale en spectacle. Diffuser les simagrées délirantes des tueurs du Postman – chacun avec sa propre marque de fabrique en matière de meurtre – rappelait non seulement aux citoyens ce qui les attendait s’ils enfreignaient la loi, mais les gardait aussi collés à leurs écrans, devant lesquels ils étaient encore moins susceptibles d’enfreindre ladite loi.

    L’appli Postman avait connu un succès fulgurant. Les fans pouvaient regarder vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept les retransmissions en direct, grâce à des caméras qui couvraient toute l’île. Ils voyaient les détenus « chez eux » dans leurs appartements, « au travail » dans la rue principale d’Alcatraz 2.0 et, bien sûr, lors des exécutions. Une notification avec double sonnerie alertait les utilisateurs d’une exécution en cours, qu’ils pouvaient voir en live ou en replay. Ils pouvaient « booster » leurs vidéos préférées. Rapidement, tous les tueurs du Postman avaient eu leurs propres communautés de fans, forums, goodies, jeux vidéo et jeux de rôle, sans oublier les paris lucratifs contrôlés par Postman Enterprises.

    Les tueurs du Postman étaient tous des célébrités médiatiques, autant que le Président, bien qu’ils soient anonymes et masqués. Il y avait même des théories conspirationnistes qui spéculaient sur les identités secrètes des tueurs. Les sœurs Impitoyables étaient-elles mères de famille dans la vie civile ? La voix d’Al Gaz-Toxique ne ressemblait-elle pas à celle du présentateur du Juste Prix ?

    Tout cela était carrément délirant.


    Alors, tentés?

  • [Livre] Les loups ne se mangent pas entre eux

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    Lecture terminée le : 04 septembre 2019

     

    Résumé : Sloan vit avec son père à Rusic, un bled paumé au fin fond de l'Alaska. Dans cette immensité sauvage, la nature dicte ses lois. Et depuis quelque temps, les loups se rapprochent des habitations. Quand un blizzard s'abat sur la région, le village se retrouve coupé du monde. Plutôt que d'attendre d'improbables secours, Sloan décide de rejoindre la ville. Mais pour cela, elle va devoir traverser la forêt...


    Auteur : Victoria Scott

     

    Edition : Bayard

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 27 mars 2019

     

    Prix moyen : 14€

     

    Mon avis : Les loups ne se mangent pas entre eux…effectivement. Parce que si c’était le cas, Sloan aurait vu plus de la moitié de ses problèmes réglés.
    Sauf que non, les loups ne sont pas cannibales. Et que les habitants de Rusic, Alaska, ont trouvé très intelligent de modifier volontairement leur territoire de chasse par le biais de barrières et de défrichement, conduisant dans un premier temps à la prolifération de petit gibier et donc des loups.
    Mais arrive le blizzard, qui vient changer la donne en faisant disparaitre le gibier. Et les loups sont nombreux. Et ils ont faim.
    Pour moi, il n’est pas question ici de « méchants » loups, mais seulement d’animaux affamés luttant pour leur survie.
    Sloan est une jeune fille de 12 ans, traumatisée après s’être perdue 5 jours dans la forêt environnante, sans que personne ne s’organise pour mettre en place de vraies recherches. Sympa les voisins !

    Depuis elle a peur de rester seule. Et quelle est la réaction de son génie de père ? Partir à la ville la plus proche, avec le reste du village, sans sa fille, qu’il laisse donc seule dans maison, et sans la prévenir qui plus est.
    A 12 ans !! Sérieux, ce type mérite la prison pour négligences.

    Sloan se rend vite compte qu’elle n’est pas vraiment seule. Elton, 10 ans (encore mieux !) ; Pilot, 14 ans, Mr Foster, l’instituteur du village, Nash, le père alcoolique et violent de Pilot et enfin Mme Wade sont resté eux aussi.
    Mme Wade est gravement blessée au ventre suite à une chute et le blizzard risque de tenir éloigné plus longtemps que prévu les habitants.
    Et voilà, en une vingtaine de pages, les bases de l’histoire sont posées.

    Et là, ça part sérieusement en cacahouète pour nos héros !
    Pour diverse raisons, notamment la gravité de la blessure de la vieille femme, le petit groupe est obligé de quitter le village pour tenter de rejoindre la ville.
    Pour atteindre la rivière, le groupe doit traverser la forêt. Et la forêt, c’est un peu le domaine des loups. Qui ont toujours aussi faim et, qui n’ayant jamais été chassés, n’ont jamais vus les humains comme un danger.
    Et de voisins, pas dangereux, à proies potentielles, il n’y a qu’un pas.

    Vous pariez sur qui vous ? Les hommes ou les grands (méchants) loups ?

    Je ne peux pas dire que j’ai eu peur à la lecture de ce livre, mais certaines scènes sont assez intenses et j’ai tremblée plus d’une fois pour les personnages (Bon ok, mon chat a grogné dans son sommeil et j’ai bondis au plafond)

    D’instinct, je dirais que 12 ans (âge à partir duquel le livre est conseillé) est un peu jeune pour lire cette histoire somme toute assez sanglante et sans filtre, et d’un autre côté quand je vois les séries qu’ils regardent… Y’a plus de jeunesse ! Il suffit de voir les films accessibles à 12 ans (ça, mama, anabelle…) pour se dire que ce livre passera comme une lettre à la poste, alors qu’à leur âge, il m’aurait sûrement traumatisée.

    En tout cas, pour moi, ça a été une excellente lecture, avec juste ce qu’il fallait de petits frissons.

     

    Un extrait : La peur explose dans mon ventre alors que je fouille notre cabane, cherchant mon père et ma sœur dans les endroits les plus ridicules. Je ne sens plus ni mes doigts ni mes orteils et ma respiration s’accélère, jusqu’à ce que les murs de notre maison se referment sur moi. Même si mes poumons continuent à fonctionner, je suffoque.

    - Papa ?

    Ma voix tremble.
    Des larmes me brûlent les yeux et ma démarche s’emballe.

    - Maren ?

    J’aimerais la faire apparaître juste en disant son nom.

    - Papa !

    Dès que j’entends un bruit, je me précipite vers l’entrée et saisis la poignée froide. Un air glacial s’engouffre à l’intérieur, me fouette le visage, me rougit les joues. Mon cerveau bourdonne tandis que je scrute les alentours.
    La neige tombe, des flocons virevoltent, recouvrant tout devant moi. Mais je ne vois pas papa.
    Je claque la porte. Une nouvelle vague d’angoisse me foudroie, mon cœur tambourine dans ma poitrine. Il n’aurait pas pu partir sans moi. Ça suffit, ma mère l’a déjà fait. Et tout le village aussi, pendant cinq jours.
    « Tu sais où on stocke la réserve de munitions ? »
    J’enfouis la tête dans mes mains et prends trois inspirations haletantes. Je rejoue dans mon esprit le froncement de sourcil de ma sœur, mon père expliquant qu’il doit faire son sac. Il, pas nous.

     

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