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Résumé : Dure rentrée de 5e, pour Alexandre : ses amis l'ont abandonné, et Théo et sa bande le harcèlent chaque jour.
Heureusement, il y a Sarah, la nouvelle au collège. Dès son arrivée, elle l'aide à échapper aux brutes qui le poursuivent avec leurs scooters !
C'est justement en se réfugiant chez elle qu'ils rencontrent un être étrange :
Courantd'Air, un Aérien. Un nuage de particules vivant...
Auteur : Marie-Catherine Daniel
Edition : Sarbacane
Genre : Jeunesse
Date de parution : 4 octobre 2017
Prix moyen : 11€
Mon avis : Dans ce nouveau pepix noir, nous faisons la connaissance des Aériens. Des sortes de nuages vivants qui sont confrontés, comme les humains, à des conflits qu’on pourrait qualifier de conflits de gangs. Courantd’air est un petit aérien, sans grande puissance, qui se retrouve confronté à un énorme aérien qui doit sa puissance à l’absorption d’autres aériens. Blizzard n’est pas un aérien pacifique et son but est de faire le plus de dégâts possible chez les humains tout en contrôlant tous les aériens du secteur. En se cachant de Blizzard, Courantd’air va rencontrer trois adolescents : il y a d’abord Sarah, une nouvelle arrivée en ville, dont le père a construit un appareil qui attire irrésistiblement les aériens. Ensuite il y a Alexandre qui est dans la même classe que Sarah et qui vit des moments difficile. En effet, tous ses amis l’ont laissé tomber et la bande de Théo, un petit caïd du quartier, cherche constamment à s’en prendre à lui. Enfin, il y a Romain. Romain est aphasique depuis un grave accident de la route. Ses anciens amis sont persuadés qu’il joue la comédie, n’ayant jamais entendu parler de l’aphasie, et à défaut de réussir à s’en prendre à lui, ils s’en prennent à son petit frère, Alexandre. J’ai pu comprendre la réaction de Karim. Même si Alexandre n’est responsable de rien, je comprends tout à fait qu’il le rejette au vu des circonstances. La situation est vraiment difficile pour lui. Les autres, que ce soit les élèves ou la bande de Théo, mériteraient des baffes. Sous prétexte qu’ils ne connaissent pas quelque chose, bien sûr, ça ne peut pas exister. Comment une chose pourrait exister sans que des parasites des cités ne le sache (Y’a beaucoup de choses qui ne doivent pas exister). J’ai été choquée que les professeurs, le proviseur, les autorités laissent les choses se dégrader à ce point. Bien sûr je me doute qu’ils ne sont pas vraiment au courant des expéditions punitives de Théo et tant que personne ne porte plainte contre ce petit con qui se croit fort avec son couteau, il ne risque pas d’être arrêté ; mais personne n’a donc pris la peine de parler aux gamins du collège ? Pour leur parler des dangers de la route et de ce qu’est exactement l’aphasie ?
Alexandre et Sarah vont faire preuve de beaucoup de sang froid. Quant à Romain, il est très courageux car il essaie de rester le grand frère protecteur alors même qu’il n’arrive plus à parler et il n’hésite pas à se jeter dans l’aventure malgré son handicap. Mêlée à du fantastique avec la présence des aériens, cette histoire parle de colère, de harcèlement, de courage et d’acceptation. Bien adapté à son public cible, la collection pepix noir semble avoir un bel avenir devant elle si elle continue à nous proposer des titres aussi intéressant.
Un extrait : Courantd’Air gonfle le nuage de ses particules pour voir par-dessus la cime du toit qui le dissimule. Il se rétracte aussitôt : Blizzard est là !
Il rôde dans le froid de l’aube hivernale, à moins de deux pâtés de maisons. L’immense Aérien l’a-t-il perçu ? Courantd’Air frémit d’inquiétude, et n’attend pas pour le savoir. Il plonge vers la rue, petit souffle de vent invisible aux yeux des passants matinaux.
A dix mètres du sol, il se met à suivre la chaussée, volant aussi vite qu’il peut. Il ne tient pas à être le prochain esclave de Blizzard – vraiment pas ! Mais il n’a pas encore parcouru la moitié de la rue… qu’il se fige. Un son extraordinaire, sublime, caresse chacune des particules de son corps éthéré. Irrésistiblement attiré, Courantd’Air dévie sa course sans même s’en rendre compte et remonte à toute allure le flot de la musique. Il s’engouffre dans l’entrebâillement d’une fenêtre, au troisième étage d’un vieil immeuble. Le remous d’air de son passage précipité fait claquer le battant vitré, Courantd’Air ne s’en aperçoit pas. Il contourne sans le voir un humain accroupi devant une machine cubique trouée d’un hublot. La merveilleuse musique émane de là. Vaguement, le petit Aérien se dit qu’il devrait se méfier. Mais ce son est tellement divin…
Avec délice, Courantd’Air se laisse aspirer totalement. Le hublot se referme sur lui.
Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.
A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.
Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.
Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:
Les trois livres qui vous ont fait rire aux larmes alors que vous broyiez du noir avant de les commencer
Alors pour ma part, le trio gagnant est:
Pour vous servir
Même si la plupart des employeurs sont odieux, on ne peut pas s'empêcher de rire devant certaines situations complètement absurdes.
La fourmi rouge
Même si le livre aborde des sujets on ne plus sérieux, l'humour de l'héroïne nous fait mourir de rire pendant toute la lecture
Kaamelott - Livre I - Partie 1
Aussi hilarant à l'écrit qu'à l'écran, le scénario de la première partie du livre I de la série Kaamelott nous fait rire aux larmes
Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres que vous refuseriez de lire même si votre vie en dépendait
Et n'hésitez pas à laisser en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!
Casting : Jean Dujardin, Laurent Lucas, Agnès Blanchot, Jean-Pierre Cassel…
Résumé : Malinowski, Capitaine à la Crim', a l'habitude d'être confronté aux faits-divers les plus durs. Mais lorsque sa propre fille est assassinée, tout bascule. Bouleversés par sa détresse, ses collègues mènent l'enquête au pas de charge et un suspect est bientôt arrêté, puis condamné. Du fond de sa cellule, celui que tout semble accuser clame son innocence et décide d'écrire à Malinowski. Et s'il était innocent ? Face à la douleur du père qui a obtenu justice, le doute du flic s'installe peu à peu. Pour Malinowski, une contre-enquête solitaire commence...
Mon avis : Dès les premières scènes, plusieurs choses peuvent frapper : déjà la fillette peut aller sur l’ordinateur sans aucune surveillance puisque non seulement elle en a un dans sa chambre mais en plus elle tape sans aucune hésitation le code parental, qui pour le coup ne sert plus à grand-chose ; ensuite, si son père juge sa tenue vestimentaire un peu légère, à son âge, elle ne fait certainement pas les boutiques seule et donc ses parents ont dû juger à un moment donné que ces vêtements étaient convenables à son âge. Donc si en tant que père, il trouvait cette tenue inappropriée, pourquoi est-ce qu’il la lui laisse porter (bon personnellement, j’ai juste trouvé un peu ridicule la juxtaposition des pantalons et de la jupette à volants, mais rien de choquant); enfin, quand Malinowski rentre du commissariat où il a fait un saut d’une heure et qu’il découvre que sa fille n’est plus là, il ne s’affole pas. La manière dont il dit à sa femme au téléphone « Elle s’est tirée » semble indiquer que ce n’est pas la première fois que la gamine se barre ainsi sans permission et sans aucune indication de là où on peut la trouver. Je trouve que laisser une gamine de son âge faire ce qu’elle veut est irresponsable.
Je sais bien que sans tout ça, il n’y aurait plus eu de film, mais pour un couple Flic-médecin, je trouve les parents assez laxistes au niveau de la sécurité de leur fille. Jean Dujardin est vraiment bluffant dans ce film qui est bien loin des rôles comiques un peu ridicules qu’il campe en général. J’avoue que je l’ai préféré dans ce rôle plus sobre, plus sombre aussi, rempli d’émotions allant du désespoir à la froide détermination.
Tout au long du film, on sait qu’il y a manipulation, mais impossible de dire qui manipule qui, de celui qui est en prison, des flics qui ont expédiés l’enquête pour trouver au plus vite un coupable, du nouveau suspect qui se profile… jusqu’à la fin que j’ai trouvé explosive au sens émotionnel du terme. Le film va droit à l’essentiel. Il est très court par rapport aux films d’aujourd’hui, à peine 1h20 et il est donc impossible de digresser sur des histoires secondaires comme c’est souvent le cas. Ici on ne meuble pas, on est efficace et concentré sur une seule histoire. J’ai vraiment préféré ce type de réalisation que de devoir suivre plusieurs histoires dont au final la moitié finira en queue de poisson car elles ne servent qu’à rajouter des minutes au film. C’est la sobriété du film qui fait sa force. Quand, au début, le corps de la fillette est retrouvé, on ne s’attarde pas des heures sur le chagrin et le désespoir du père. A aucun moment on ne tombe dans l’excès et ça fait mouche. Un film qui m’a fait redécouvrir un acteur que j’appréciais déjà et que j’ai hâte de continuer à découvrir dans d’autres films que de la comédie.
Résumé : Cathy Glass, mère d’accueil, est désemparée devant cette petite fille qu’on vient de lui confier : Donna semble porter sur ses épaules toute la tristesse du monde. Le regard vide, elle ne dit pas un mot.
Lorsqu’enfin elle s’exprime, elle révèle une vie de souffre-douleur. Sa mère la bat, l’humilie, la traite en esclave et boit l’argent des allocations.
Cathy saura-t-elle redonner à Donna l’estime de soi et faire sortir toute la colère qui semble près de l’étouffer ?
Auteur : Cathy Glass
Edition : Archipoche
Genre : Témoignage
Date de parution : 14 octobre 2015
Prix moyen : 8€
Mon avis : La famille de Donna est vraiment horrible et Cathy va aller de découvertes en découvertes, chacune pire que la précédente alors qu’elle pense à chaque fois que la mère de Donna a touché le fond. Personnellement, je ne comprends pas que cette femme soit non seulement en liberté mais qu’on l’autorise à avoir des contacts avec sa fille qu’elle se plaît à détruire psychologiquement à défaut de pouvoir le faire de nouveau physiquement. La place de cette femme est en taule, ou à la rigueur dans un hôpital psychiatrique parce qu’avoir une telle haine pour une petite fille est révélateur de problèmes mentaux, aux cas où l’état de sa maison et son comportement autodestructeur n’auraient pas mis la puce à l’oreille des autorités. Même s’il n’y a pas encore eu d’audience définitive devant le juge, je n’arrive pas non plus à comprendre qu’on laisse cette femme en contact avec Donna, trois fois par semaine, surtout quand on voit les crises de violence de la fillette à chacun des retours de ces « séances », actes de violence qui montre tout le désarroi de la gamine. Le dilemme pour Cathy est énorme car elle doit sans cesse penser à la meilleure manière d’aider Donna mais aussi protéger ses propres enfants et surtout sa fille, Paula, âgée de 6 ans. A travers de l’histoire de Donna, Cathy nous parle des obligations qui pèsent sur les familles d’accueil : départ en vacances, sorties, privation d’argent de poche, tout doit être accepté par l’assistante sociale. La mère d’accueil doit aussi écrire un journal où elle doit raconter tout ce que fait l’enfant qui lui est confié et ce journal est consulté régulièrement par l’assistante sociale qui le signe pour montrer qu’elle en a eu connaissance. A se demander si les mères d’accueil ne sont pas vues comme de simples employées de garderies. Elles semblent avoir les mains liées pour tout mais doivent gérer les tensions et les difficultés des enfants au quotidien. Si je trouve bien qu’il y ait un suivi pour éviter les dérives que l’on a pu constater dans certaines familles d’accueil, je trouve que là c’est un peu exagéré. Pas étonnant qu’ils aient autant de mal à trouver des familles prêtes à accueillir des cas difficiles quand on voit toutes les contraintes qu’on leur impose. Cathy a gardé contact avec Donna après que celle-ci, qui est métisse, ait été confiée définitivement à une femme ayant la même couleur de peau qu’elle (décision prise car la fillette avait un gros problème d’acceptation de sa couleur), et nous donne des nouvelles pour qu’on puisse voir comment elle a évolué en grandissant. Elle nous donne aussi des nouvelles de la famille de la fillette. Ainsi l’histoire ne se termine pas de façon abrupte, comme parfois pour ce genre de témoignage.
Un extrait : Je ne pensais pas accueillir un nouvel enfant avant la rentrée. En général, le mois d’août est « calme » pour les services de la protection de l’enfance, non que les mauvais traitements ou les crises familiales connaissent une trêve pendant cette période, mais tout simplement parce que personne ne les signale. Ce n’est qu’en septembre, lorsque les enfants retournent à l’école, que les enseignants remarquent de ecchymoses, recueillent des confidences ou repèrent des comportements anormaux de repli sur soi ; ils donnent alors l’alerte. Les périodes les plus chargées pour les services sociaux sont fin septembre, octobre et, malheureusement, après Noël, quand les familles dysfonctionnelles explosent sous la pression de toute une semaine passée ensemble. C’est donc avec une certaine surprise que, rentrée du jardin, où je mettais une lessive à sécher, pour aller répondre au téléphone, j’entendis la voix de Jill, ma coordinatrice de l’agence de placement. - Bonjour, Cathy, me dit-elle, toujours enjouée. Vous profitez bien de ce beau soleil ? - Et comment ! Vous avez passé de bonnes vacances ? - Oui, merci. La Crète est un endroit charmant. Je ne suis rentrée que depuis deux jours, mais je repartirais bien !
- Ah oui ? L’agence a déjà beaucoup de demandes ? demandai-je, surprise.
- Non, mais je suis seule au bureau cette semaine. Rose et Mike sont en vacances. Jill marqua une pause. J’attendais la suite ; elle ne m’avait sans doute pas appelée pour savoir si je profitais bien du soleil ni pour se plaindre que ses vacances soient terminées. J’avais vu juste. - Cathy, j’ai reçu ce matin un coup de téléphone d’une assistante sociale, Edna Smith. Une femme formidable. Elle cherche une nouvelle famille d’accueil pour une petite fille, Donna, qui a été placée fin juillet. J’ai tout de suite pensé à vous. Je ne pus réprimer un petit rire entendu. A n’en pas douter, cela laissait présager des ennuis. Quand un enfant doit changer de famille au bout de trois semaines, c’est que son comportement a été ingérable.
- Qu’est ce qu’elle a fait ? demandai-je Cette fois, c’est Jill qui émit un petit rire.
- Je ne sais pas vraiment, et Edna non plus. Tout ce que les parents d’accueil ont dit, c’est que Donna ne s’entend pas avec ses deux petits frères. Ils ont été placés ensemble. - Ca me parait léger pour justifier un changement de famille, commentai-je. Etant donné le caractère très déstabilisant pour l’enfant d’une telle décision, on ne la prend qu’en cas d’extrême nécessité, lorsque l’échec est patent.
Les nuits sont rudes et effrayantes à l'établissement psychiatrique haute sécurité de Beechway ...
Pour le personnel comme pour les patients.
On murmure que le fantôme de « La Maude », la cruelle infirmière de tous leurs cauchemars, serait reparue.
Hallucination collective ?
Autosuggestion ?
Lorsque les malades commencent à se mutiler et que des morts suspectes surviennent, l'infirmier en chef, AJ, décide d'alerter le commissaire Jack Caffery.
La folie rôde, l'horreur est en marche et ne demande qu'à s'évader ...
Auteur : Mo Hayder
Edition : Pocket
Genre : Thriller
Date de parution : 08 janvier 2015
Prix moyen : 8€
Mon avis : Dans l’histoire de « la Maude », le commissaire Caffery n’arrive que vers la moitié du roman car il est occupé à la recherche d’une jeune fille disparue (ou plutôt de son corps car personne ne pense la trouver en vie). J’avoue que cette partie m’a laissée perplexe car je n’y ai trouvé aucun intérêt ni pour le personnage de Caffery, ni pour l’ensemble du roman. Comme le commissaire Caffery est un personnage récurrent des romans de Mo Hayder, je me suis demandé si toute cette histoire n’était pas là pour apporter une résolution à une affaire commencée dans un autre tome, mais comme ce tome est le seul que j’ai lu, je ne saurais le confirmer. La première chose à savoir c’est que ce livre est beaucoup moins effrayant que ne le laisse supposer le quatrième de couverture et la couverture. Franchement, je m’attendais à trembler, à ne pas pouvoir éteindre la lumière… et puis non. C’est un bon thriller, mais il ne file pas la trouille (surtout quand on a lu le dernier Sire Cédric peu de temps avant). Les chapitres sont très courts, ce qui fait qu’on avance assez vite (le coup du : encore un chapitre et je dors, ne marche absolument pas, les chapitres étant trop courts pour qu’on s’y tienne). Il y avait quelques indices qui nous indiquaient la fin, mais franchement, je n’ai pas su les décoder avant que la solution ne soit écrite sous mes yeux. Comme les personnages, je me suis laissée prendre aux apparences et je ne me suis pas méfiée de la bonne personne (en fait, même quand je m’en suis méfiée, j’ai minimisé son rôle). L’histoire personnelle d’Isaac est dure à avaler. Ok il a tué ses parents, mais certaines révélations font qu’on se demande si sa place était vraiment dans un hôpital psychiatrique pour aussi longtemps. Beaucoup de choses dans ce livre ne sont pas ce qu’elles semblent être. Malheureusement, beaucoup de choses ne sont pas expliquées comme : comment Isaac arrive à entrer chez Penny ? Parfois, certaines scènes semblent peu importantes, anecdotiques, mais au final, elles se révèlent toutes importante pour comprendre l’intrigue. J’ai beaucoup aimé Mère Monstre qui en sait bien plus que l’on croit et que personne ne songe à interroger sous prétexte qu’elle est une patiente. Et pourtant, elle en aurait des choses à dire ! Fétiches fait partie d’une série de roman ayant pour personnage principal le commissaire Caffery mais peut se lire indépendamment des autres. La seule chose est que le personnage, qui a déjà évolué dans 5 livres avant celui-ci, ne sera pas développé autant que les personnages créés spécifiquement pour ce roman, puisqu’on est censé déjà le connaitre. Un thriller qui n’a pas été un coup de cœur, mais que j’ai lu d’une traite.
Un extrait : Il est près de 11 heures quand AJ LeGrande, coordinateur en chef de l’établissement psychiatrique Beechway, s’éveille en sursaut d’un cauchemar. Son cœur cogne dans sa poitrine et il lui faut un moment pour retrouver ses repères et se rendre compte qu’il est habillé, assis dans son fauteuil, les pieds sur son bureau. Les rapports qu’il lisait se sont éparpillés sur le sol.
Il se frotte la poitrine nerveusement. Cligne des yeux et se redresse. La pièce est sombre, il ne passe qu’un rai de lumière sous la porte. Sur sa rétine danse l’image floue récurrente d’une petite forme accroupie sur lui. A cheval sur sa poitrine, sa figure lisse proche de la sienne. Ses bras menus posés délicatement sur les clavicules d’AJ. Il se passe la langue sur les lèvres, parcourt la pièce des yeux, imagine la forme s’échappant malgré la porte fermée à clé. Glissant dessous, passant dans le couloir et se mettant à courir dans tout l’hôpital.
Il a la gorge serrée. Il n’a pas l’habitude des cols de chemise : il n’est coordinateur que depuis un mois et ne s’habitue pas au costume. Et les cravates à clipser qu’il porte pour sa propre sécurité, il n’a pas le tour de main pour les fixer correctement. Elles ne sont jamais bien accrochées – du moins il n’a jamais l’impression qu’elles le sont. Il laisse ses pieds tomber par terre et défait sa cravate. L’étau qui lui comprime les poumons se desserre un peu. Il se lève, va à la porte. Tripote la poignée, hésite. S’il ouvre, il va découvrir une petite silhouette en chemise de nuit trottinant dans le couloir désert.
Trois longues inspirations. Il ouvre la porte. Inspecte le corridor dans un sens puis dans l’autre. Rien en vue. Rien que les choses familières auxquelles il s’est accoutumé au fil des ans : les dalles vertes du sol, le point de rassemblement en cas d’incendie avec son plan du service, les mains courantes capitonnées. Pas d’ourlet de chemise de nuit disparaissant au détour du couloir.
AJ s’appuie un moment au chambranle et tente d’éclaircir son esprit. Des naines sur sa poitrine ? Des petites créatures en chemise de nuit ? Le chuchotis de pieds menus ? Et deux mots auxquels il ne veut pas penser : la Maude.
Bon Dieu. Il se frappe le front de la jointure d’un doigt. Voilà ce qui arrive quand on enchaîne deux services d’affilée et qu’on s’assoupit avec une cravate trop serrée. Franchement, c’est dingue. Comment se fait-il que, passé cadre administratif, il assure pour la deuxième fois le service de nuit d’un membre du personnel soignant ? C’est tout à fait ridicule, parce que, auparavant, le service de nuit était très recherché : une occasion de regarder la télé ou de rattraper du sommeil en retard. Tout a changé depuis ce qui est arrivé la semaine précédente au pavillon Pissenlit. D’un seul coup, ceux qui étaient de service de nuit ont quitté le navire tels des rats en se faisant porter pâles sous toutes sortes de prétextes. Personne ne veut plus passer la nuit dans le service, comme s’il y était arrivé quelque chose de surnaturel.
Résumé : 1994, Sarcelles, Djiraël en est sûr, cette année sera exceptionnelle. Il entre en terminale, dans la même classe que ses potes Sacha, Jazz, Rania et les autres. En plus, la belle Tatiana semble enfin réponde à ses avances... Cerise sur le gâteau, le prof principal, c'est monsieur Fèvre - le seul qui s'intéresse à eux. Bref, c'est parti pour une année d'éclate... sauf que parfois, plus on prévoit les choses, moins elles se passent comme on le pensait.
Auteur : Insa Sané
Edition : Sarbacane
Genre : Jeunesse
Date de parution : 04 octobre 2017
Prix moyen : 16€
Mon avis : J’ai beaucoup aimé ce livre et pourtant, excepté un ou deux, je ne me suis pas attachée aux personnages. Tatiana m’est apparue comme une manipulatrice, Rania, une pleurnicheuse. Djiraël se cache un peu trop à mon goût derrière le côté noir de banlieue pour justifier ses combines à la limite de la légalité, quand il ne franchi pas carrément la ligne. La mère de Djiraël, que j’appréciais au début, est vite tombée dans mon estime quand elle reproche à son fils de n’avoir que 13 de moyenne comme s’il avait ramené un 4 et quand elle lui ordonne de cesser de se battre pour ses idées. En fait, elle et son mari, dont on se demande de quel droit il ramène sa fraise, n’étant jamais là plus d’une semaine d’affilée, semble conseiller à leur fils de ne jamais montrer d’émotion mais en même temps de faire profil bas, de s’écraser… ce n’est pas ma conception de l’éducation. Si j’avais un fils, je préférerais le voir s’élever contre l’injustice, quitte à repasser un examen un an plus tard, plutôt que de la voir ramper devant ceux qui se croit au-dessus de lui parce qu’ils sont nés du « bon » côté de la barrière. Le proviseur, et surtout le CPE, devrait être traduit devant un conseil de discipline. Je l’ai pensé dès le début du livre quand le CPE essais, à mots à peine couverts, d’influencer le vote des élèves quant à la nomination du délégué des délégués, et mon sentiment n’a fait que se renforcer au fil de ma lecture. En revanche, j’ai beaucoup aimé Mr Fèvre, qui est un prof comme tout le monde aimerait en avoir. Côté ados, j’ai bien aimé Maceo « jazz » ainsi que Sacha, même si j’ai grincé des dents devant certaines de ses décisions. Ce livre est la preuve qu’on peut aimer un bouquin, vraiment l’apprécier, sans pour autant accrocher avec les personnages et leur personnalité. La fin est parfaite, avec une pointe d’amertume mais qui fait bien passer le message qu’il est rare de gagner sur tous les tableaux, même quand on est dans son bon droit, et qu’il faut savoir lâcher sur certaines choses pour en obtenir d’autres plus importante. Un petit point reste en suspension, à la toute fin, mais comme ce point concerne un personnage que je n’ai vraiment pas apprécié, ça m’a laissée complètement froide, j’ai préféré me concentrer sur la fin de l’histoire, sur l’amitié qui lie ces adolescents. J’ai vraiment apprécié ma lecture, encore plus que si je m’étais attachée aux personnages. Parce que quand on aime d’entrée de jeu les personnages, on peut dire que la moitié du chemin est fait pour l’auteur. Même quand l’histoire a quelques défauts, il y a ce sentiment envers les personnages qui font pencher la balance sur « j’aime ». Dans le cas, où comme ici, je n’ai pas franchement d’affinité avec les personnages, il faut que l’écriture et l’histoire soient quasiment sans défaut pour que le texte fasse mouche. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé ici, l’histoire est tellement forte et bien écrite que la personnalité des personnages en devient secondaire, pas pour l’histoire elle-même, mais pour l’appréciation qu’on va en faire. Il semblerait que d’autres romans d’Insa Sané portent sur ces mêmes personnages (ou leur entourage, j’ai cru voir un résumé où le personnage principal serait le petit frère de Djiraël) et c’est donc avec plaisir que je retrouverais la plume de l’auteur dans un avenir, je pense, assez proche. Petit bonus, après l’extrait, je vous mets le lien vers une interview de l’auteur.
Un extrait : Maman s’est invitée dans ma chambre – sans frapper, bien sûr. Je feuilletais les derniers potins du foot et j’ai dû paraître un peu trop insensible à son intrusion, car elle m’a arraché le magazine des mains.
- Tu compte t’en débarrasser quand, de ces cartons ? On se croirait dans un grenier !
D’un geste large, elle a désigné ma chambre, dont les deux tiers étaient encombrés par des piles de cartons fermés.
- Pour la centième fois, ce sont les bouquins que j’ai achetés pour la Bourse aux livres du lycée. Dans un mois, tu ne les verras plus. - Y’a intérêt, sinon c’est moi qui vais les faire disparaître.
Elle a pris une voix plus accorte :
- Sinon… Tu te sens prêt ?
Je voyais très bien où elle voulait en venir, mais j’avais décidé de faire le sale gosse. L’air affolé, j’ai lancé d’une voix chevrotante :
- Ooooooh non, Maman ! La chaise électrique est prête ? c’est ça ? C’est ça ??
Elle a pouffé en secouant la tête.
- T’es vraiment trop bête !
Reprenant son sérieux :
- Je suis sûre que ça va être une année fantastique.
- Te prend pas la tête comme ça. Le Bac, ça ne vaut plus rien. - Peut-être, mais c’est un passeport pour les études supérieures. Moi, si j’avais eu ta chance, je me serais accrochée de toutes mes forces… Et voilà, c’était reparti. Elle fredonnait la même comptine depuis que j’étais en CP ! Je savais très bien ce que représentait cette année à ses yeux. Elle qui n’avait pas pu poursuivre ses études parce qu’elle avait le ventre gonflé, à l’époque… Elle aimait l’école plus que tout au monde, et elle aurait sans doute pu aller loin – si elle n’avait pas encore plus aimé Papa. C’était au Sénégal, il y avait longtemps de ça. Bref ! Maintenant que j’entrais en Terminale, elle était excitée comme une mère le jour de Noël devant son mioche en train de déballer les cadeaux. Elle voulait me voir heureux, et son bonheur à elle dépendait de la lueur que j’aurais dans les yeux en découvrant mon nouveau joujou… Fallait peut-être lui rappeler qu’à Noël, Papa et elle ne m’offraient que des bouquins, et que la plupart du temps je tirais la tronche !
Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.
A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.
Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.
Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:
Vos trois challenges livresques préférés
Alors pour ma part, J'aime tous les challenges qui me permettent de dégommer ma PAL. J'aime prévoir des listes de livres (plus en général que ce que je peux en lire durant le challenge, pour avoir du choix), mais j'aime aussi les challenges qui ne nous demandent pas de lire des livres particuliers. Je n'en ai pas de préférés, tous ce que je fais me plaisent, mais je vous en présente 3
La sélection
Je le met en 3ème position parce que, en réalité, je n'ai encore jamais fait ce challenge. The grand Chef du forum l'âme du livre, où je suis inscrite, nous en a juste donné les modalités, mais j'aime déjà et j'ai très hâte de le commencer. C'est un challenge qui nécessite l'implication de ceux qui y participent. Chacun doit donner au maximum trois titres de livres, ce qui donne une liste plus ou moins longue suivant le nombre de participant. Le but est de lire un maximum de livres de cette liste. Chaque livre lu rapporte un point à celui qui l'a lu ET un point à celui qui l'a proposé.
Challenge gourmand
Comme son nom l'indique on va parler de boissons et de nourriture. Souvent, dans les livres, il y a un moment où il faut bien que nos héros avalent quelque chose. Et bien ici, le but est de trouver l'aliment ou la boisson du semestre dans les pages de nos livres. Le challenge se déroule sur 6 mois et ce n'est pas si évident que ça de penser à relever la phrase dans lequel le mot apparaît alors qu'on est plongé dans l'histoire! Ce semestre, on cherche tous les passages où nos héros consomment de la bière. Bien sûr une seule mention est compté par livre.
1001 pages
Là c'est comme un week end à lire mais sur le mois. On se donne un objectif, et on essais de le remplir. Le minimum à atteindre est de 1001 pages, comme son nom l'indique. En général je me fixe des objectifs entre 5500 et 7000 pages, selon le mois (vacances, week end de trois jours,...)
Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres qui vous ont fait rire aux larmes alors que vous broyiez du noir avant de les commencer
Et n'hésitez pas à laisser en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!
Casting : Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller, Ashley Gerasimovich…
Résumé : Eva a mis sa vie professionnelle et ses ambitions personnelles entre parenthèses pour donner naissance à Kevin. La communication entre mère et fils s’avère d’emblée très compliquée. A l’aube de ses 16 ans, il commet l’irréparable. Eva s’interroge alors sur sa responsabilité. En se remémorant les étapes de sa vie avant et avec Kevin, elle tente de comprendre ce qu’elle aurait pu ou peut-être dû faire.
Mon avis : We need to talk about Kevin est l’adaptation du roman éponyme de Lionel Shriver. Alors, comme en littérature on est moins snob qu’au cinéma, pour le livre, le titre a été traduit en « il faut qu’on parle de Kevin » (Franchement, ils auraient pu traduire le titre, d’autant plus que ça a été fait pour le livre. Mais bon, c’est déjà mieux que quand ils mettent un titre en anglais MAIS pas le même que l’original. Par exemple la série Army Wives qui en français est devenu American Wives…).
Le livre est écrit à la première personne, à travers les yeux d’Eva, la mère de Kevin, qui s’adresse par lettre à son époux dont elle est séparée. Dans le film, on suit toujours Eva, on ne sait que ce qu’elle sait, mais il manque le côté chronologique qu’on trouvait dans ses lettres. Certes elle mêlait déjà passé et présent, mais c’était assez facile de distinguer les deux périodes. Ici les scènes s’enchaînent sans qu’on sache à quelle période on se trouve, sauf à scruter l’actrice qui a les cheveux un peu plus longs après le drame qu’avant. J’aurais apprécié que le passé et le présent soient différenciés par un changement de luminosité ou un adoucissement des contrastes, comme il est souvent d’usage de faire quand on change d’époque dans une même histoire.
Je pense que si je n’avais pas lu le livre avant de voir le film, j’aurais eu beaucoup plus de mal à entrer dans l’histoire. Même si j’ai beaucoup aimé le film (oui, j’ai préféré le livre, mais c’est souvent le cas), j’ai eu quelques regrets. D’abord j’ai trouvé que la réalisatrice avait pris le parti de présenter la mère comme la responsable du comportement de son fils. J’ai trouvé un peu facile d’occulter le comportement inadmissible du père qui refuse le moindre blâme envers son fils. Dans le livre, on voit clairement que toutes les tentatives d’Eva pour contrôler et éduquer Kevin sont vouées à l’échec par l’aveuglement obstiné (et criminel) de son père (les nounous démissionnent, elles sont incompétentes, les profs se plaignent, ils n’aiment pas les enfants, les flics ramènent le gosse, ils ont forcément fait une erreur d’identification…). Tout cet aspect, bien présent dans le livre, est quasiment occulté dans le film. Ici le père n’assiste à aucune des bêtises de son fils et quand Eva le soupçonne de quelque chose, cela lui semble impossible (mais on peut le comprendre puisqu’il n’a jamais rien eu sous les yeux).
Quand à la fin du film, elle a été très nettement édulcorée. Certes, vous me direz qu’elle est déjà horrible, mais la fin du livre n’est pas seulement horrible, elle est aussi symbolique. Un film sympa mais qui n’arrive pas à la cheville du roman.