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Policiers/Thrillers - Page 2

  • [Livre] Des morts si proches

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    Lecture terminée le : 15 novembre 2020

     

    Résumé : Durant l’enquête sur la mort d’un jeune garçon renversé par une voiture qui a pris la fuite, la détective de la Criminelle de Seattle, Tracy Crosswhite, fait une découverte surprenante : le suspect est un militaire en service actif sur une base navale locale. Après la disparition d’une pièce à conviction cruciale, l’homme est disculpé par un tribunal militaire. Mais Tracy a conscience de ne pouvoir tourner le dos à ce type d’injustice.
    Lorsqu’elle découvre les liens du chauffard avec une récente épidémie d’overdoses d’héroïne, elle comprend qu’il ne s’agit pas simplement d’une affaire où l’armée protège les siens. Le problème est plus profond et le suspect ne travaillait pas seul. En approchant de la vérité derrière cette insidieuse conspiration, elle se met elle-même en danger. Et les seules personnes sur lesquelles elle peut compter sont peut-être celles auxquelles elle ne peut plus faire confiance.


    Auteur : Robert Dugoni

     

    Edition : Thomas & Mercer

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 12 Mars 2019

     

    Prix moyen : 10€

     

    Mon avis : Cette fois-ci, on ne va pas avoir des alternances passé/présent mais deux enquêtes bien distinctes que l’on va suivre chacune leur tour.
    D’un côté, Tracy enquête sur un accident de la route avec délit de fuite dans lequel un enfant d’une douzaine d’années a trouvé la mort ; de l’autre, Del un des enquêteurs qui travaille avec Tracy cherche à trouver le responsable de l’overdose qui a tué sa nièce et ce faisant se rend compte qu’une nouvelle héroïne mortelle circule en ville.
    L’enquête concernant l’overdose a une tournure très personnelle et derrière l’enquête classique on s’inquiète de la réaction de Del lorsqu’il mettra la main sur les responsables. Tracy fait d’ailleurs plusieurs fois état de son inquiétude et de son incompréhension que Nolasco ait autorisé Del à enquêter même si ce dernier le fait de manière officieuse car l’enquêteur officiel est son équipier.
    D’ailleurs, en partant de Nolasco, je l’ai trouvé moins pénible que d’habitude dans cet opus. A-t-il compris qu’il allait finir par mettre sa carrière en danger et que pourrir la vie de Tracy pour le plaisir n’en valait pas la peine ? Ou prend-t-il des forces pour le prochain round ? En tout cas, je ne désespère pas de le voir commettre une erreur qui lui attirera les pires ennuis du monde !
    Tracy rencontre des difficultés dans son enquête, son principal suspect étant un marines, la Navy et le NCIS ne tardent pas à s’en mêler et Tracy se heurte rapidement à l’avocate de la défense de l’armée.
    Au fil des deux enquêtes, Des éléments laissent à penser que les deux enquêtes ne sont pas si distinctes que ça. Et plus Tracy enquête, plus le danger augmente.
    Sur un plan plus personnel, Tracy rencontre des difficultés pour tomber enceinte et le médecin lui déclare sans trop de ménagement qu’elle est un peu trop âgée (A peine plus de 40 ans), heureusement elle a le soutien absolu de Dan, toujours aussi parfait ! Alors bien sûr, il y en aura qui diront que ce qui nous intéressent c’est l’enquête et pas la vie privée des enquêteurs, mais je trouve que les réduire à des machines à enquêter enlèvent beaucoup de l’intérêt qu’on leur porte (et puis les mêmes se plaindraient, dans ce cas du manque de profondeur des personnages). En plus, je trouve le problème de conception de Tracy très actuel dans la mesure où on demande aux femmes d’avoir une carrière pour ensuite leur reprocher d’avoir trop tarder à faire des enfants (cela dit, comme la société n’a pas peur de la contradiction, elle reprochera tout autant à une femme d’avoir fait des enfants avant de faire une carrière…).
    Comme d’habitude, Robert Dugoni a très ficelé son histoire et même si certains éléments peuvent facilement être découverts par le lecteur, d’autres prennent par surprise et la manière dont on arrive du point A au point B est toujours aussi fascinant !
    Sans surprise, j’ai dévoré ce roman en un temps record. D’ailleurs je l’ai lu bien plus rapidement que d’autres romans qui avaient un bonne centaine de pages de moins.
    Et encore une fois sans surprise, cette lecture a été un coup de cœur.
    D’un côté j’ai très envie de lire le prochain tome, et d’un autre, comme le tome d’après n’est pas encore traduit, je vais essayer de freiner mes ardeurs (ce qui ne devrait pas être trop difficile vu la taille de ma Pile à Lire !!).

     

    Un extrait : Un ballon de basket gisait dans le caniveau à côté d’un drap blanc étendu sur un corps. En cours de route, Tracy et Kins s’étaient interrogés sur la raison de la présence de la « A team » sur un accident de la circulation, d’ordinaire géré par l’unité d’enquête dédiée. Il était inhabituel qu’on fasse appel à la Criminelle.

    Kins se gara le long du trottoir dans South Henderson Street. Del et Faz s’arrêtèrent derrière eux. L’appel sur le portable de Tracy était venu de Billy Williams, le sergent de la « A team ». Celui-ci avait été contacté par Joe Jensen, le sergent de l’UEA, l’Unité d’enquête des accidents de la circulation.

    — Billy t’a dit ce qu’on faisait là ? interrogea Kins.

    Tracy secoua la tête en signe d’ignorance.

    — L’UEA pense qu’il s’agit d’un délit de fuite. C’est tout ce que je sais.

    Ils descendirent dans le froid, et patientèrent sur le trottoir en attendant que Del et Faz les rejoignent. Les gyrophares peignaient de bleu et de rouge les murs de stuc et les fenêtres et portes barreaudés des commerces locaux. De multiples voitures de patrouille étaient positionnées de biais, bloquant l’accès de Renton Avenue South. Des agents en uniforme munis de gants et de vestes épaisses déroutaient la circulation. Un camion de pompiers et une ambulance faisaient également partie du décor, mais les pompiers et les infirmiers demeuraient immobiles, l’air gelé.

    — Qu’est-ce que tu en penses, de ce que Nolasco ait laissé Del travailler sur le décès de sa nièce ? interrogea Tracy.

    Kins lui lança un regard en coin, avant de poursuivre son examen de la scène.

    — Faz gèrera Del.

    — Il ne devrait pas enquêter dessus.

     

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  • [Livre] Sorcière de chair

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    Lecture terminée le : 17 septembre 2020

     

    Résumé : Australie, 2016.
    Sept ans après un massacre qui a décimé toute une famille, de nouveaux meurtres surviennent à Melbourne. Des homicides si sordides que la Sorcellerie de Chair, taboue depuis les grandes chasses qui ont déchiré le pays, est évoquée.
    Pour Arabella Malvo, lieutenant de la brigade criminelle, ils s’avèrent particulièrement déstabilisants. Pourquoi les victimes lui ressemblent-elles comme des sœurs ? Le meurtrier la connaît-elle ? Pourquoi maintenant ?
    Une chose est sûre : l'abîme qu’elle fuit depuis toutes ces années risque de s’ouvrir à nouveau sous ses pieds. Et cette fois, de l’engloutir pour de bon…


    Auteur : Sarah Buschmann

     

    Edition : Noir d'absinthe

     

    Genre : Fantastique/Thriller

     

    Date de parution : 06 octobre 2018

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Dès les premières pages, j’ai été happée par cette histoire. Dès le prologue, même !
    Pour moi, le point fort de cette histoire, ce sont ses personnages ambivalents.
    Certains d’entre eux commettent des actes pour le moins répréhensibles et, d’un côté on les comprend quand on considère les horreurs qu’ils ont pu subir dans leur passé et en même temps il est difficile de cautionner leur comportement.
    Dès le début, je me demandais quel était le rapport entre le prologue et Arabella, parce que je me doutais que les meurtres sur lesquels elle enquête n’étaient pas le seul lien. J’avais émis plusieurs hypothèses et je me suis…totalement plantée…
    Ça n’a pas été la seule chose sur laquelle je me suis plantée et qui m’a fait tomber de haut mais sur l’autre chose, j’ai réalisé après coup qu’il y avait des indices et que j’aurais pu deviner.
    L’enquête est d’autant plus complexe qu’Arabella dissimule beaucoup d’éléments pour conserver ses secrets et que son coéquipier est du genre fouineur et têtu. Le pire est que finalement, quand on y réfléchit, il ne fait que son boulot, mais je lui en ai presque voulu (non pas presque, soyons honnête, je lui en ai voulu à mort) de ne pas lâcher l’affaire !
    Les scènes de crimes sont vraiment très détaillées (petites natures s’abstenir), de même que certaines scènes de violence se passant dans le passé.
    En effet, le récit du présent est entrecoupé de scènes se passant dans le passé et dévoilant les horreurs subies par certains personnages. Ces chapitres sont encore plus horribles que l’enquête sur les meurtres ! C’est dire ! Horriblement bons, mais horribles tout de même !
    J’ai fini par découvrir l’identité du coupable grâce à une réflexion qu’à fait Arabella et qui m’a fait me dire : « attends, il y a un truc qui a été dit et qui n’est pas logique ». Et j’avais raison ! Et c’est bien le seul moment du bouquin où j’ai eu raison sur quelque chose !
    L’écriture est vraiment addictive : pas de lourdeur, pas de mots inutilement soutenus qui dénotent dans l’histoire, pas de répétition… bref rien de ce qui me hérisse dans bon nombre de bouquins.
    J’ai également beaucoup aimé l’approche de la sorcellerie qui est expliquée de manière scientifique mais sans qu’on perde pour autant l’attrait qu’exerce la sorcellerie (bon on peut pas vraiment parler de gentilles sorcières… on est plus sur du Maléfique schizophrène que sur du sorcière Glenda).
    Tous les personnages sont ambivalents, même les pires ! Il y a un personnage qui est un parfait salopard, cruel, sadique, il a tout pour lui ce mec, et bien l’auteur arrive à nous faire éprouver (un peu) de peine pour lui à un moment. C’est rageant ! On se sentirait presque mal de tout ce qu’on a pu l’insulter avant de lire ce passage (j’ai dit presque).
    Quant à la fin, non seulement je n’ai rien vu, mais alors vraiment rien vu venir, mais en plus je suis restée figée, tournant la page plusieurs fois (comme si un épilogue supplémentaire allait apparaître comme par magie) en répétant : mais non, mais non…
    Et en même temps, cette fin est juste parfaite mais cruelle, mais parfaite… mais cru… bon vous avez compris !
    Je n’ai pas pu poser ce livre dès la seconde où je l’ai entamé, impossible de m’arrêter de lire et avant même de l’avoir fini, je savais que ça allait être un coup de cœur !
    Ah non, tiens, vous voyez, je disais des bêtises tout à l’heure : y’a un second point sur lequel j’avais raison !
    Maintenant une seule question me taraude : A quand le prochain roman de l’auteur !

     

    Un extrait : La forme prostrée n’avait presque plus rien d’humain. Sa peau décollée grossièrement, encore rattachée aux muscles à certains endroits, formait des paquets spongieux sur le sol. Le couteau avait dérapé à plusieurs reprises, pénétrant les chairs. La femme s’était vidée de son sang avant que le travail n’ait été terminé, laissant certaines parties intactes. Le mollet diaphane, encore entier, se détachait outrageusement de ce corps semblable à une pomme épluchée. Ses épaules, son cou ainsi que son bras droit étaient indemnes.

    La lumière qui traversait les vitres de la coupole au-dessus de leurs têtes embrasait la scène d’un éclat mordant, presque agressif. Le sang prenait une teinte vive, éclaboussant d’un vermeil encore luisant le bois des tables de travail environnantes. Le corps gisait entre deux rangées de longs et fins bureaux. Arabella s’approcha autant qu’elle le put sans salir ses bottes. Une odeur cuivrée imprégnait l’air.

    — Quelle horreur ! s’exclama une voix rauque derrière elle.

    Arabella se tourna vers Nolan, son collègue, qui se frottait la bouche avec la manche de son pull. Son visage, d’une teinte verdâtre, était crispé par une grimace de dégoût. La policière en aurait souri, s’il n’y avait eu cette femme à moins d’un mètre.

    — Je ne crois pas qu’un tel crime ait déjà été commis dans cette ville, murmura Arabella en contournant la masse écarlate.

    — Sûrement pas ! rétorqua Nolan, choqué. Rien de semblable n’a jamais été perpétré dans ce pays !

    — Tu oublies tout un pan de notre histoire, j’ai l’impression.

    L’Australie de 2016 était un des pays les plus sûrs au monde, ce qui n’avait pas toujours été le cas. Les premières chasses aux sorcières des années 70 avaient entraîné une vague de violence, qui avait régressé depuis une dizaine d’années. Melbourne possédait désormais la réputation d’être une ville agréable à vivre. Le travail des policiers, dans ce contexte, consistait surtout à réguler les erreurs de conduite issues des règles étranges des croisements de cette ville ou à indiquer le chemin aux touristes égarés.

    Même si Nolan était jeune et n’avait pas connu l’embrasement lié à la révélation des sorcières, sa remarque demeurait naïve.

     

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  • [Livre] Le chuchoteur – T04 – Le jeu du chuchoteur

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    Lecture terminée le : 03 juillet 2020

     

    Résumé : Un homme tatoué utilise le succès d'un nouveau jeu vidéo nommé Deux pour manipuler à distance les joueurs, en les poussant à libérer leurs pulsions. Lorsqu'un père de famille assassine sa femme et ses enfants sans aucune raison, l'enquêtrice Mila Vasquez décide de s'inscrire à Deux pour comprendre les mécanismes de ce crime, avant d'être traquée par le mystérieux manipulateur.


    Auteur : Donato Carrisi

     

    Edition : Calmann-Lévy

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 02 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Suite à l’aventure éprouvante qu’elle a vécu dans le tome 3, Mila Vasquez a démissionné de la police et s’est retirée du monde, ou quasiment, pour élever sa fille loin des horreurs du monde.

    Mais, poussée par la sans scrupule chef de la police Johanna Shutton, qui tient plus que tout à conserver ses statistiques « parfaites » de criminalité, elle va devoir reprendre du service suite au massacre d’une famille.
    Très vite, Mila se rend compte qu’ils ont de nouveau affaire à un chuchoteur.
    Affaire classée ? Non… elle ne fait que commencer. Car Mila vient de plonger dans les rouages d’une affaire pleine de faux semblant, de rebondissements et de manipulations…
    Le ou les adversaires de Mila sont sans scrupules et prêts à tout pour atteindre leur but.
    Très vite, on ne sait plus qui croire. Tout le monde est suspect, tout le monde pourrait avoir été rallié à la cause du maître en manipulation qu’est le chuchoteur.
    J’ai beaucoup aimé le fait qu’une partie de l’histoire se déroule dans un jeu de réalité virtuelle.
    L’auteur profite de la part technologique de l’histoire pour dresser un portrait sans concession des réseaux sociaux. Et à juste titre.
    Car les réseaux de ce type font leur beurre en divulguant les données personnelles de leurs utilisateurs. Malheureusement, beaucoup de gens ne prennent aucune précaution quant aux informations qu’ils mettent en ligne et étalent leur vie aux yeux de tous. Les réseaux sociaux étant ce qu’ils sont, ce sont les utilisateurs qui doivent faire preuve de réflexion et de prudence (et éviter, par exemple, comme ça s’est vu, de poster des photos d’eux faisant la fête alors qu’ils se sont fait porter pales au boulot… je dis ça….)
    C’est également sur les réseaux qu’ont lieu les pires manipulations mentales. C’est là qu’ont très souvent lieu les recrutements sectaires ou terroristes. Ce n’est donc pas étonnant que Donato Carrisi ait fait d’un jeu en réseau le terrain de chasse du chuchoteur.
    L’affaire va très vite prendre une tournure très personnelle pour Mila qui va s’interroger sur la relation qu’elle entretien avec sa fille, Alice.
    La fillette demande de plus en plus souvent après son père et Mila ne sait pas que lui dire à ce sujet.
    Elle semble s’attendre à ce que la gamine tourne forcément mal. J’ai trouvé qu’elle ne laissait aucune chance à cette enfant et que les problèmes psychologiques qu’elle pouvait avoir étaient plus du à la froideur de sa mère, qu’à la génétique.
    Mila justifie sa froideur en se réfugiant derrière son absence d’empathie et prive Alice de tout un pan de son histoire personnelle en refusant de lui parler de son père.
    J’avais plus ou moins deviné un élément de la fin de l’histoire, mais, vu comment je me suis faite balader tout au long du roman, y’a pas de quoi frimer !
    Mais justement… Est-ce la fin ?
    Non parce que Donato Carrisi ne voulait pas faire de troisième tome, et là il vient de sortir le quatrième.
    Et puis, après ce final, on se pose encore beaucoup de questions, aussi bien sur le chuchoteur que sur Alice, la fille de Mila.
    Alors certes, il pourrait en rester là et nous laisser dans le flou (il est assez sadique pour cela) mais je pense qu’il y a matière à faire un dernier tome pour répondre à toutes ces questions.
    On n’en a pas fini avec le chuchoteur (du moins, j’espère) ni avec Mila Vasquez !

     

    Un extrait : Consciente qu’elle ne trouverait jamais le sommeil, Mila passa la nuit recroquevillée sur le canapé où, quelques heures plus tôt, Joanna Shutton lui avait envoyé au visage une vérité qu’elle aurait préféré ne jamais découvrir.

    « Tu es probablement la seule à pouvoir nous révéler qui est Enigma. »

    Les paroles de la Juge résonnaient encore dans la pièce.

    — Tu n’auras pas à le rencontrer, l’avait-elle rassurée. Il te suffira d’écouter le compte-rendu de ce que nous savons sur lui, ensuite tu nous diras si cela t’évoque quelque chose, puis tu seras libre d’oublier cette histoire.

    — Comment pouvez-vous être certains qu’il s’agit de mon prénom ? avait protesté l’ex-policière. Mila peut signifier mille choses, de même que ces nombres. Vous ne savez pas encore de quoi ils sont le symbole.

    — Peut-être qu’on se trompe, mais on a l’obligation d’essayer.

    La Juge avait joué sa plus grosse carte en faisant appel à son sens du devoir.

    Mila observa le feu s’éteindre doucement dans la cheminée, la laissant seule dans un froid glacial qui lui était familier.

    Dans le silence de la maison, elle entendait les bruits du bois. Le vent qui agitait les branches pour se frayer un chemin entre les arbres et, au loin, la rengaine paresseuse des vagues au bord du lac.

    Alice avait senti que quelque chose n’allait pas. Elle était agitée. Mila l’avait autorisée à dormir dans son refuge de couvertures avec une lampe torche, ses livres préférés et son iPod avec Elvis, entourée du sourire rassurant de ses peluches.

    L’obscurité était venue la chercher. La décision que Mila devait prendre concernait également sa fille. Et il était nécessaire qu’elle puisse revenir en arrière, le cas échéant.

    Tout allait si bien jusque-là, pourquoi avait-elle ouvert la porte à la Juge ? En même temps qu’elle, elle avait laissé entrer une personne sans nom, qui se nourrissait de la rage et des cris de victimes innocentes et qui, sans surprise, comptait s’installer. Mila la sentait, telle une ombre parmi les ombres de la pièce. Et elle ne savait comment la chasser.

    L’inconnu qui avait massacré les Anderson s’était tatoué son prénom.

    Cette idée la tourmentait. Ce n’était pas la signification de ce geste qui la troublait, mais l’acte même de se marquer la peau. Combien de fois Mila avait-elle creusé dans sa propre chair pour tenter de faire affleurer un sentiment humain, une douleur imitant la pitié et la compassion ? La ressemblance ou, pire encore, l’affinité qui la reliait au monstre, la terrorisait.

    Ça ne peut pas être un hasard. Il le sait. Est-ce pour ceci qu’il essaie de m’impliquer ?

     

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  • [Livre] Les suppliciées de l’Arizona

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    Lecture terminée le : 02 mai 2020

     

    Résumé : À 59 ans, Brigid Quinn aspire à une vie tranquille après des années à combattre le crime. Mais l'affaire des "meurtres de la route 66" refait bientôt surface. Brigid n'a jamais réussi à mettre la main sur cet implacable tueur en série, qui compte parmi ses victimes son ancienne partenaire, Jessica. Convaincue que l'homme arrêté n'est pas le vrai coupable, l'ex-agente du FBI n'a d'autre choix que de se confronter elle-même à cette sordide affaire.


    Auteur : Becky Masterman

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2013

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Quand on a ce genre de titre, on s’attend à quelque chose d’un minimum sanglant mais en fait, non, pas tant que ça.
    On est plutôt dans du « gentillet », on ne peut pas dire que j’ai vraiment tremblé pour le personnage principal ou pour de potentielles victimes… vraiment pas.
    Et c’est dommage, parce que trembler pour les personnages, c’est quand même 50% du plaisir de la lecture d’un thriller !
    Ici, on suit un personnage plus âgé que ce qu’on a l’habitude de voir puisque Brigid est un agent du FBI à la retraite de presque 60 ans.
    Vu que dans beaucoup de thriller, les flics tirent à tout va et descendent joyeusement la moitié des suspects, j’ai trouvé très intéressant que Brigid ait été mise en retraite anticipée à cause d’un tir sur un suspect désarmé.
    Le passif de Brigid est important car il conditionne toutes ses réactions à venir.
    Très honnêtement, je n’ai guère apprécié Brigid. Je l’ai trouvé irréfléchie et inutilement dissimulatrice.
    On dirait qu’elle a été odieusement trahie par ses supérieurs alors que bon, elle a effectivement tué un suspect désarmé et je trouve qu’elle aurait pu s’en sortir plus mal que ça !
    Et lors d’une mission précédente, alors qu’elle pourchassait le tueur de la route 66, une jeune recrue sous sa responsabilité a été tué et le tueur jamais appréhendé. On ne peut donc pas dire que sa fin de carrière fut glorieuse.
    Quand le livre commence, Brigid est contactée par une jeune agent qui lui annonce que le tueur a été arrêté et qu’il a accepté de les conduire au corps de la jeune recrue assassinée.
    Mais très vite, la jeune agent, conçoit des doutes quant à la culpabilité de l’homme arrêté. Brigid, d’abord sceptique, va vite se trouver dans l’obligation d’enquêter.
    Et c’est là que le bât blesse. A partir de là, j’ai trouvé que Brigid s’enfonce dans les mauvaises décisions. De plus, à part dans une seule scène et dans la scène finale, je n’ai jamais eu la sensation que le personnage principal était réellement en danger.
    Et traitez-moi de sadique si ça vous chante, mais cette tension, cette angoisse, ces scènes où on assiste aux actes du tueur et dans lesquelles on cherche des indices sur son identité, m’ont drôlement manquées !

    Malgré tout, l’intrigue est assez prenante pour que je lise le livre d’une traite et sois surprise par la fin.
    Cependant, je ne crois pas que j’en garderais un grand souvenir (j’ai déjà oublié le nom de la moitié des personnages !)

     

    Un extrait : Il m’arrivait parfois de regretter les femmes que j’avais été.

    Il y en avait tant : fille, sœur, flic, dure à cuire, plusieurs sortes de putains, amante plaquée, épouse idéale, héroïne, tueuse. Je dirai la vérité sur chacune d’entre elles, pour autant que j’en sois capable. Conserver des secrets et mentir requièrent des qualités identiques. Les deux deviennent une habitude, presque une accoutumance difficile à briser en dehors du boulot, même avec ses proches. Par exemple, il paraît qu’il ne faut jamais faire confiance à une femme qui vous dévoile son âge ; si elle révèle ce secret, elle sera incapable de garder les vôtres.

    J’ai cinquante-neuf ans.

    Lors de mon intégration au FBI, peu de femmes occupaient le poste d’agent spécial. Avec mon mètre soixante de blonde naturelle, moulée en forme de pom-pom girl juvénile, je représentais un atout appréciable dans de nombreuses affaires et le Bureau en avait largement tiré parti. Je n’avais pas la taille requise, mais ils n’avaient pas hésité une minute à accorder la dérogation nécessaire. Pendant une bonne partie de ma carrière, j’avais été affectée à des missions d’infiltration – la plupart du temps, je jouais les appâts pour arrêter des trafiquants de chair humaine et des prédateurs sexuels qui commettaient des crimes à travers les États-Unis ou venant de l’étranger.

    J’ai travaillé sous couverture pendant neuf ans. Environ cinq ans de plus que la plupart des agents, qui finissent par craquer ou perdre leur famille. Jamais mariée et sans enfant, j’aurais pu continuer longtemps sans cet accident qui s’était soldé par plusieurs vertèbres soudées. Ça aurait pu être pire, vous auriez dû voir dans quel état était le cheval !

    Après l’intervention chirurgicale, je n’avais pas retrouvé certaines qualités requises pour l’exercice de mon métier, et de nombreuses activités liées à ma profession me furent dorénavant interdites. Bondir sur les toits… Éviter les coups de poignard… Faire une lap dance correcte. J’aurais pu m’arrêter pour incapacité, mais je n’envisageais pas ma vie en dehors du Bureau, la seconde moitié de ma carrière s’était donc déroulée au service des Enquêtes. Ensuite, j’ai demandé ma retraite.

    Non, ce n’est pas toute la vérité. Vers la fin, j’avais un peu de mal à faire preuve de discernement dans la prise de décisions. En particulier, il y a deux ans, quand j’ai abattu un criminel désarmé, près de Turnerville, en Georgie.

     

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  • [Livre] Arrêt d'urgence

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    Lecture terminée le : 06 avril 2020

     

    Résumé : En panne au bord de l’autoroute, Eileen laisse ses trois enfants dans la voiture pour aller appeler les secours. Sous une chaleur caniculaire, Jack, Joy et la petite Merry l’attendent en vain. La jeune femme, enceinte, a disparu. On la retrouve quelques jours plus tard, assassinée. Trois ans plus tard, Jack, 15 ans, s’occupe seul de ses deux petites sœurs et fait tout son possible pour les rendre heureuses, quand le hasard le place face à l’arme du crime de sa mère. Le danger n’a jamais été si proche…


    Auteur : Belinda Bauer

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 01 juin 2019

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : J’ai trouvé ce roman vraiment bien ficelé. Le suspense ne réside pas vraiment dans l’identité du meurtrier mais dans la manière de le confondre.
    Car dès le départ, ou presque, Jack, jeune garçon de 15 ans qui vit de cambriolages et dont la mère a été assassinée 3 ans plus tôt, identifie le meurtrier.
    Et l’attitude de l’homme en question ne m’a personnellement laissé aucun doute sur sa culpabilité malgré l’absence de preuves notables.
    J’ai aimé l’obstination de Jack. Son obstination à prendre soin de ses sœurs, son obstination à découvrir la vérité et à voir le coupable répondre de ses actes.
    Je n’ai éprouvé aucune sympathie pour aucun des policiers : l’un ne veut qu’une occasion de retourner à Londres, l’autre est d’une arrogance insupportable.
    Mais bon, bon gré, mal gré, quelle que soit leur motivation, ils font le job et c’est tout ce qu’on leur demande.
    Si j’ai bien aimé le déroulé de l’enquête, tout comme suivre la vie quotidienne de Jack et de ses sœurs, j’ai trouvé la fin un peu rapide, un peu expédiée. Comme un tour de passe-passe pour éviter de s’attarder sur les détails (parce que si j’ai eu l’intime conviction d’avoir bien trouvé le meurtrier, les preuves restent assez faibles).
    Mais à part ces quelques facilités sur la fin, j’ai vraiment trouvé cette histoire intéressante.

     

    Un extrait : Il faisait tellement chaud dans la voiture que l’odeur des sièges donnait l’impression qu’ils étaient en train de fondre. Jack était en short, et à chaque fois qu’il desserrait les jambes, elles faisaient un bruit de scotch qu’on décolle.

         Pas un souffle d’air ne passait à travers les vitres baissées : on n’entendait que le grésillement de petits insectes, comme le froissement d’un papier ancien. Tout là-haut était suspendu un unique lambeau de nuage, tandis qu’un avion invisible laissait une traînée de craie dans le ciel d’un bleu éclatant.

         Des gouttes de sueur ruisselaient sur la nuque de Jack, il ouvrit la portière d’un geste brusque.

         — Non ! protesta Joy. Maman a dit de rester dans la voiture !

         — Mais je ne pars pas ! répliqua-t-il. J’essaie juste de me rafraîchir un peu.

         L’après-midi était calme et il n’y avait pas beaucoup de circulation, mais à chaque fois qu’une voiture passait, la vieille Toyota vibrait un peu.

         Quand c’était un camion, elle vibrait beaucoup.

         — Ferme la porte ! ordonna Joy.

         Jack s’exécuta avec un tss… tss d’agacement. Joy en faisait des tonnes. À neuf ans, elle ne cessait de passer du rire aux larmes… quand elle ne chantait pas. En général, elle obtenait ce qu’elle voulait.

         — Ça fait combien de temps, maintenant ? demanda-t-elle en pleurnichant.

         Jack regarda sa montre. Il l’avait eue en cadeau pour son dernier anniversaire – celui de ses onze ans – alors qu’il avait demandé une PlayStation.

         — Vingt minutes, répondit-il.

         Il mentait. Cela faisait près d’une heure que le moteur avait toussoté et que la voiture avait fait une embardée, avant de s’arrêter en crissant sur la bande d’arrêt d’urgence de la M5, l’autoroute du Sud. Plus d’une demi-heure s’était donc écoulée depuis que leur mère les avait laissés là pour partir à la recherche d’un téléphone d’urgence.

         Restez dans la voiture. Je ne serai pas longue.

     

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  • [Livre] Au risque des ténèbres

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    Lecture terminée le : 31 mars 2020

     

    Résumé : Un garçon de neuf ans a disparu un matin de la petite voie de Lafferton, sans explication.
    L'affaire hante encore les mémoires et, malgré l'absence d'indices, le séduisant et solitaire inspecteur Simon Serrailler poursuit l'enquête. Quand un deuxième, puis un troisième enfant sont kidnappés à leur tour, convaincu que le profil du ravisseur n'a rien d'ordinaire, il s'engage dans une terrifiante course-poursuite. Il découvrira alors l'inimaginable: la confrontation au mal absolu, qu'il tentera jusqu'au bout de comprendre, à force d'interrogatoires et d'enquêtes.
    Qui est donc ce serial killer apparemment sans mobile, sans pathologie et sans antécédents ? Et comment l'inculper si aucun cadavre n'a pu être retrouvé ? Lorsque de nouveaux drames viennent frapper des femmes de Lafferton, les certitudes de Simon Serrailler semblent définitivement s'effondrer.


    Auteur : Susan Hill

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2007

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : J’ai trouvé ce livre dans la boite à livre du boulot et quand j’ai lu le résumé, je n’ai absolument pas vu qu’il s’agissait d’un tome 3.
    Est-ce important ? Non…et oui…
    et non ce n’est pas si contradictoire que ça.
    Malgré le fait que je n’ai pas lu les deux premiers tomes, je n’ai eu aucun mal à plonger dans cette histoire. Et à m’y intéresser. Il y a plusieurs histoires qui se forment autour de l’histoire principale. C’est parfois un peu déroutant de passer d’un personnage à l’autre et d’une histoire à l’autre.
    La fin m’a d’abord laissé un sentiment mitigé. En effet, on n’a pas de réponses à plus de la moitié des affaires qu’on a suivies pendant tout le livre.
    Et c’est à ce moment-là que j’ai réalisé que non seulement ce livre était un tome 3 mais qu’en plus il était suivi de plusieurs tomes.
    Du coup, je me suis penchée sur le résumé du tome 2, et j’ai réalisé que l’histoire principale de ce tome trouvait sa conclusion dans « au risque des ténèbres » donc je me dis qu’il est possible que les histoires commencées dans ce tome 3 trouvent leur conclusion dans les prochains tomes.
    Alors on peut parfaitement lire ce roman sans avoir lu les précédents et on peut parfaitement se passer de lire les suivants car les histoires dont on n’a pas la fin ne sont que des histoires secondaires. Mais bon… c’est quand même mieux de tout lire !
    Voilà pourquoi je dis qu’il est à la fois important et pas important d’avoir lu les autres tomes.
    D’un côté, l’histoire est construite de telle manière qu’on en sait assez sur l’affaire principale sans avoir besoin de lire le tome précédent et, si on n’est pas très curieux, on n’a pas vraiment besoin de connaitre le fin mot des affaires secondaires.
    Et d’un autre côté, on ne peut que gagner à lire les autres tomes, autant pour connaitre début et fin mot des affaires, que pour approfondir les personnages.
    Il faut dire que si j’ai beaucoup apprécié Simon Serrailler, lui et sa famille m’ont énormément intriguée.
    Plusieurs allusions sont faites quant au passé de ses membres et j’ai très envie d’en savoir plus.
    J’ai donc prévu de lire les deux premier tomes aussi vite que possible et d’enchainer tout aussi rapidement avec les tomes suivants.
    Ben oui, quand on aime, on ne compte pas !

     

    Un extrait : Sam attendait, tout pétulant d'enthousiasme, et tendit la main pour récupérer le portable.

    ― S'il sonne pendant que tu es à la batte, qu'est-ce que je fais ?

    ― Tu prends le nom, le numéro et tu dis que je rappelle.

    ― D'accord, chef.

    Simon se pencha et resserra la boucle de sa jambière, pour dissimuler un sourire.

    Mais tandis qu'il s'éloignait, une fine brume de détresse le saisit, masquant la clarté de cette journée, ternissant son plaisir. Cette affaire d'enlèvement d'enfant occupait profondément son esprit. Cela ne tenait pas seulement au fait qu'elle demeurait inexpliquée, irrésolue. Mais le ravisseur de ce garçon était libre de sévir à nouveau. Personne n'aimait laisser une affaire en suspens, et à plus forte raison quand elle était aussi douloureuse. L'appel téléphonique de Jim Chapman avait ramené Simon à l'affaire Angus, à son unité de police judiciaire, à son travail... et, de là, aux sentiments que son métier lui inspirait, ces derniers mois. Et à leurs motifs.

    Se confronter au lancer feinté d'un interne en cardiologie lui fournit un autre motif de concentration – pour le moment. Simon cueillit la première balle et courut.

     

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  • [Livre] Innocent

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    Lecture terminée le : 28 mars 2020

     

    Résumé : Seule survivante d'un tueur en série, l'ancien officier de la police new-yorkaise Carole Anderson lutte chaque jour pour retrouver une vie normale. Son tortionnaire, Rudy Stanford, croupit depuis deux ans dans le couloir de la mort. Lors d'une de ses rares sorties dans un lieu public, croit l'apercevoir dans la foule. Bouleversée, elle cède au dire : et si l'homme emprisonné était innocent ? Bientôt de nouveaux meurtres sont commis... Il est temps pour Carole d'affronter les démons de son passé.


    Auteur : Emmanuel Valnet

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 01 octobre 2018

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Voilà un roman qui m’aura donné du mal. Le début est répétitif. On n’avance pas.
    L’auteur nous explique je ne sais combien de fois que le personnage principal, Carole, va à la piscine avant l’ouverture, mais que le gardien risque sa place parce que ce n’est guère légal. Certes cette information va avoir une certaine importance, mais il n’était pas nécessaire de nous la marteler autant de fois !
    Et on revient également 1000 fois sur sa peur du monde, et sur ses conversations sans fin et sans but avec son amie Tess, et sur son nouveau livre qui n’avance pas…
    Ça tourne en rond et j’ai bien failli abandonner. D’autant que le personnage principal n’a rien de sympathique. Alors oui, bien sûr, on est désolés de ce qui lui est arrivé, personne ne mérite ça, mais plus on découvre son passé et je me disais qu’elle n’avait vraiment rien à faire dans la police.
    Après l’incident de la boutique de luxe, on commence enfin à entrevoir une intrigue.
    Bon, il y a toujours beaucoup de répétitions et il a fallu que je me force à continuer (mais rendue là, je voulais savoir comment ça allait se terminer).
    J’ai élaboré plusieurs théories : complice, folie, imitateur, fan… mais je ne m’attendais pas à être autant à côté de la plaque que ça. Je n’ai rien vu venir et cette fin rattrape presque les défauts du roman.
    Toutefois, le fait de ne pas pouvoir s’attacher à Carole a été un gros point noir. Je n’ai pas forcément besoin de m’attacher à un personnage pour aimer un livre, mais vu le tournant donné à cette histoire, je trouve qu’il aurait été bien mieux de ressentir de l’empathie pour Carole. Or ça n’a pas été le cas. D’un côté elle se dit traumatisée mais de l’autre, elle fait fortune en écrivant un roman basé sur son histoire (et pas un témoignage, mais un roman de fiction). Elle dit ne pas supporter la foule, mais elle passe son temps dans le métro.
    Quant à Tess, elle est inutile. Vu l’importance qu’elle semble avoir dans la vie du personnage principal, on serait en droit d’attendre à ce qu’elle ait un rôle un tant soit peu étoffé dans le roman, mais non. Le seul moment où j’ai cru qu’elle allait peser sur l’histoire est retombé comme un soufflé en quelques pages, comme si l’auteur avait changé d’avis mais n’avait pas pris la peine de réécrire les scènes déjà écrites et désormais inutiles.
    C’est vraiment dommage car la fin est tellement inattendue et bluffante que, si le roman avait été mieux construit en amont, ça aurait pu être un vrai coup de cœur.
    Mais même si cette fin est vraiment percutante, elle ne fait pas oublier le reste pour autant et j’ai refermé le livre mitigée, avec une certaine impression de manque.
    Et ça, c’était vraiment dommage !

     

    Un extrait : Le Sergeant Carole Anderson était un officier souvent en conflit avec sa hiérarchie. Cependant, exemplaire dans son travail, elle exerçait sa profession avec la devise du NYPD, « Courtoisie-Professionnalisme-Respect », tatouée sur la peau.

    Elle avait échappé à une mort atroce en luttant pour sa vie, en s’y accrochant avec une volonté de fer. Un combat qui avait marqué son esprit et sa chair à jamais. Sa ténacité avait permis l’arrestation de son agresseur.

    À la suite de cette expérience traumatisante, Carole avait démissionné de son poste et quitté les services de police de la ville de New York. Ses supérieurs avaient épinglé sur son uniforme une décoration en hommage à son courage et sa bravoure.

    Son médecin traitant, chez qui elle se rendait régulièrement, lui avait conseillé de sortir et de rencontrer d’autres personnes pour l’aider à reprendre goût à la vie. Carole s’était essayée au shopping, au cinéma, à la bibliothèque, à quelques concerts. Des lieux qui l’obligeaient à côtoyer ses semblables. Elle avait rapidement abandonné. Par la suite, elle avait porté ses choix sur d’autres activités et s’était jetée à corps perdu dans le sport.

    Elle avait commencé les entraînements par des séances de course à pied dans Central Park. Elle aimait se retrouver au milieu des joggeurs venus, comme elle, se défouler. Son parcours habituel était long de plusieurs kilomètres dans ce poumon vert au cœur de la ville. Carole additionnait les kilomètres sur son podomètre pour se vider la tête, mais également pour ne pas demeurer isolée. C’était tout le paradoxe et l’ambiguïté de ce qu’était sa vie au quotidien. L’angoisse d’être seule et la peur de l’autre. En général, elle évitait tout contact avec des inconnus. Mais parfois, elle se laissait aller à quelques rapprochements occasionnels qui se limitaient à de rapides gestes de salutation et des échanges de regards. Si elle affectionnait sa solitude, Carole ne restait jamais isolée lors de ses sorties. Elle avait appris à ses dépens qu’une proie seule se capture plus facilement. Malgré son besoin permanent de maintenir les autres à distance, elle se souciait cependant d’avoir toujours du monde autour d’elle. Immergée au sein de cette horde de sportifs, Carole se sentait protégée et en confiance.

    Jour après jour, plusieurs visages étaient devenus familiers. Elle recouvrait peu à peu de l’assurance dans ses relations avec autrui, se risquant même à échanger quelques paroles avec d’autres sportifs. Mais sa méfiance permanente l’incitait toujours à se maintenir à l’écart.

     

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  • [Livre] Cry for help

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    Lecture terminée le : 16 mars 2020

     

    Résumé : Plongez dans les plus sombres secrets du lycée de Laneford ! Entre investigation et romance adolescente, découvrez une intrigue haletante qui vous fera voir le lycée sous un nouveau jour ! Nouvelle ville, nouvelle école, nouveaux amis, Alice n'a jamais eu peur du changement. Avec son caractère bien trempé, cette adolescente n'a pas sa langue dans sa poche. Mais lorsqu'elle apprend que dans son nouveau lycée, une étudiante disparue deux ans plus tôt lui ressemblait trait pour trait, Alice n'est plus si sûre d'elle. Elle devra faire face aux interrogations et aux regards des autres. Aidée par son nouvel ami, Alex, elle décide de découvrir le mystérieux lien qu'elle partage avec la jeune disparue. Mais cette enquête pourrait bien la mener tout droit dans la gueule du loup. Elle aura beau appeler à l'aide, sera-t-elle entendue ?


    Auteur : Liam Fost

     

    Edition : Inceptio

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 11 Janvier 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Etant donné les 1ers chapitres, on s’attend à trouver un roman pour ado totalement prévisible.
    Alors non… et oui…
    Non dans le sens où l’intrigue est bien menée et que les indices sont donnés au compte-goutte et que nombre de « suspects » sont présentés, tout aussi crédible les uns et les autres.
    Par contre, pour d’autres éléments, comme pour la ressemblance entre Alice et la jeune fille disparue deux ans plus tôt, je n’ai pas mis bien longtemps à me douter de la vérité. De même, dès lors qu’on a passé la moitié du roman, il n’a pas été très difficile de trouver le coupable.
    Mais je suis une grande lectrice de thrillers, alors ceci explique peut-être cela, on finit par repérer certains schémas, et surtout, on cherche la petite bête dès les premières pages.
    Mais en dehors des éléments prévisibles ou imprévisibles, j’ai vraiment aimé la plume de l’auteur.
    Je n’ai pas vraiment apprécié Alice. Ok, c’est une ado alors je comprends l’addiction aux réseaux sociaux, le ras le bol face aux déménagements, et même le fait de ne se nourrir que de pizza à la moindre occasion, mais j’ai eu du mal avec la consommation excessive d’alcool (d’autant plus que c’est illégal à son âge), et sa moralité vis-à-vis des mecs (plus exactement le côté avoir ce que je veux à n’importe quel prix, même si je dois blesser quelqu’un au passage).
    Par contre, j’ai vraiment apprécié Alex. Même s’ils ne sont pas souvent d’accord et qu’ils ne cessent de se chamailler, il est toujours là pour aider Alice (et pour l’aider quand elle fait de mauvais choix… ce qui arrive relativement souvent).

    J’ai beaucoup aimé l’humour noir présent dans ce roman. Alice est coutumière des piques et de l’humour décalé.
    J’ai aussi apprécié que les ado ne soient pas des sortes de surdoués qui mènent à bien une enquête tous seuls, mieux que les autorités qui pataugent joyeusement et voient la situation sauvée par des gamins.
    Non, ici, ce sont des ados normaux, qui se posent certes des questions et qui essaient de comprendre assez maladroitement ce qui se passe, mais qui ne prenne pas la place de la police.
    J’admets que j’ai été plutôt contente de voir les adultes prendre les choses en main au lieu de ne servir strictement à rien comme dans bon nombre de roman young adult (ou pire, de mettre des bâtons dans les roues des ados qui ont tout compris, permettant ainsi au coupable de faire une nouvelle victime… si si, ça s’est vu !)

    J’ai aussi beaucoup aimé la fin que j’ai trouvée crédible même si on aimerait que certaines choses se terminent autrement.
    J’ai apprécié également que l’histoire ne s’arrête pas au moment où la police découvre l’identité du coupable, qu’on aille au-delà de ça, parce que c’est une chose que je regrette souvent dans les thriller, même pour adulte : le fait qu’on ne voit jamais ce qu’il se passe après l’arrestation (ou qu’on se débarrasse du problème en faisant mourir le coupable).
    Le seul reproche que j’ai à faire est que j’ai trouvé que les choses se réglaient un peu vite, mais d’un autre côté, une fois qu’on a le fin mot de l’histoire, ça peut se comprendre.
    Dans l’ensemble, ce que je retiens de cette lecture, c’est que j’ai passé un excellent moment avec un véritable page turner.

     

    Un extrait : Je me tourne vers mon radioréveil, il est minuit passé. J’aurais dû laisser Alex dormir ici, juste pour avoir une présence dans la maison, parce que je commence à baliser là. Je crois même avoir entendu un bruit.
    Oui, il y a quelqu’un en bas !
    Enfin, peut-être… Maintenant je n’entends plus rien. Mais je suis quasiment sûre d’avoir entendu quelque chose !
    Il faut vraiment que je demande à mon père d’installer une serrure à la porte de ma chambre. Je sors de mon lit et vais me cacher dans mon armoire. On ne sait jamais. Et cette porte qui fait du bruit ! Maintenant, c’est certain, le tueur sait où je le suis cachée ! Je ressors et me glisse sous le lit, ce qui me permet de vérifier qu’il n’y a pas de lumière sous la porte de ma chambre. En même temps, il peut porter des lunettes spéciales… Putain, je sens que je vais me pisser dessus ! Je serre les dents et essaie de ne pas faire le moindre bruit.
    Après plus d’une demi-heure en culotte et T-shirt sous mon lit, je commence à avoir un peu froid. Et puis je n’ai pas entendu d’autre bruit. Je ressors doucement, me jette sous ma couette et me cache en dessous. Il faut que je m’endorme et vite. Si je dois être assassinée, je préfère que ce soit dans mon sommeil.
    Et maintenant, l’image d’Alex avec cette Sydney me revient… Ça ou le tueur, je me demande ce que je préfère.

     

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  • [Livre] Un peu, beaucoup… jusqu’à la mort

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    Lecture terminée le : 28 février 2020

     

    Résumé : La révélation du thriller français confirme son statut avec ce troisième roman, sombre et surprenant ! Fragilisée par le décès de l’un de ses coéquipiers, l’adjudante Joy Morel doit aussi apprendre à composer avec sa récente maternité. Mais une étrange affaire la ramène sur le terrain : un homme, sobre depuis plusieurs années, est retrouvé mort après un coma éthylique. À ses côtés, le cadavre de son épouse, ligotée et mutilée…


    Auteur : Angélina Delcroix

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2019

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Dans ce 3ème tome d’Angelina Delcroix suivant Joy Morel, il se passe beaucoup de choses.
    On va avoir la réponse à bon nombre de questions qu’on se posait sur le 1er tome comme sur le second.
    En parallèle, il y a une enquête propre à ce tome, comme toujours, qui va donner bien du fil à retordre à l’équipe.
    Il faut dire qu’elle est dans un sale état, l’équipe. Après la mort de leur collègue dans le tome précédent, il y a des tensions certaines. Des reproches sont faits avec plus ou moins de virulence. De plus, avec ce qu’à fait leur ancien capitaine, ils ont du mal à faire confiance au nouveau, qui a pourtant l’air d’être une femme de valeur (mais j’ai appris à me méfier des apparences dans ces livres-là).
    Quant à Joy, maman depuis peu, elle a très envie de reprendre le boulot, mais les menaces qu’elle a reçu à la fin du tome précédent concernant son fils, ainsi que son absence de souvenirs de ce qu’elle a réellement fait dans le tome 1, la fragilise beaucoup. Heureusement elle peut (enfin) compter sur le père de son fils pour la soutenir. Celui-là, j’avais envie de lui en coller une à la fin du tome 1 mais il est bien remonté dans mon estime depuis.
    Avec toutes ces histoires parallèles, j’ai du coup été distraite de l’enquête principale (comment ça, c’est une excuse bidon ?) et je me suis faite avoir comme une bleue.
    Alors, comme il n’y a pas de raison que vous ne vous fassiez pas avoir vous aussi, tout ce que je vous dirais, c’est que je croyais la même chose que Christophe. Voilà. Comme quand ce personnage dira ce qu’il croyait, la vérité aura déjà été révélée, ça ne va pas vous avancer à grand-chose !
    J’ai adoré la manière dont l’auteur traite la folie meurtrière ainsi que les problèmes psychologiques des divers personnages.
    Et bien entendu, elle s’est beaucoup amusée à nous balader de fausses pistes en fausses pistes.
    Comme dans les deux premiers tomes, j’ai très vite été prise dans l’écriture et j’ai eu énormément de mal à poser ce roman avant la dernière ligne.
    Comme dans ce 3ème tome, on a les réponses aux questions, je me demande si on aura un 4ème tome sur les enquêtes de Joy Morel.
    J’avoue que j’aimerais bien en savoir plus sur le nouveau capitaine et sur le nouveau gendarme qui a intégré la brigade et l’équipe du lieutenant Barrère, car il me fait plus penser à un psychopathe qu’à un gendarme.
    Même si le tome 2 est relativement indépendant du tome 1 (on n’y fait que quelques allusions qui ne gênent pas la lecture), il me semble vraiment indispensable de lire ces trois livres dans l’ordre, d’une part pour suivre l’évolution des personnages et d’autre part pour ne pas être complètement perdu dans ce troisième opus.
    Il ne vous viendrait pas à l’esprit de regarder les épisodes d’une série dans le désordre, non ?
    Et bien là, c’est pareil. Ne passez pas à côté de ces thrillers en sautant les étapes. Il n’y a plus qu’à attendre pour voir si on retrouvera ou non l’adjudant Joy Morel dans une prochaine histoire à glacer le sang !

     

    Un extrait : — Joyeux anniversaire !

    Sur le gâteau, il y a cinq bougies. Pourtant, l’homme prêt à souffler sur elles vient de fêter ses 45 ans. Six personnes ont les yeux rivés sur lui. Certaines semblent fières, d’autres envieuses, et une est impassible. La pièce est petite, les chaises inconfortables, et les murs blancs placardés d’affiches qui promettent une vie meilleure. Quand la dernière flamme se transforme en fumée odorante et que les mains cessent de féliciter bruyamment, l’organisateur de la soirée prend la parole :

    — Félicitations, Jacques ! Cinq années ! Quel beau chemin. Je suis heureux que nous puissions, ce soir, évoquer ton parcours puisque nous accueillons un nouveau membre, et ton expérience est une fabuleuse entrée en matière.

    Tous les regards se tournent vers la nouvelle personne en question. Celle-ci ne semble pas prête à parler. L’organisateur, se devant de respecter le silence des membres du groupe, reporte son attention sur la star de la soirée :

    — Jacques, voudrais-tu partager avec nous tout le chemin que tu as parcouru depuis ton arrivée ici ?

    L’homme interpellé affiche un large sourire, fier de prendre la parole et de pouvoir répandre des messages positifs :

    — Merci à tous. Je suis très ému ce soir, et votre présence à mes côtés est importante. C’est grâce à vous si je peux souffler ces bougies.

    — Non, Jacques, intervient l’organisateur. C’est grâce à toi, et à Dieu qui a su te guider sur la bonne voie.

    Le nouveau membre sent sa respiration devenir plus profonde à mesure que son ventre se tord à l’écoute de ces mots stéréotypés. Jacques continue :

    — Il y a cinq ans, quand j’ai franchi ces portes pour la première fois, j’étais convaincu que l’association ne pourrait rien pour moi. J’étais perdu, seul face à mes problèmes, à ma souffrance qui ne cessait de croître. Je recevais mon dernier avertissement avant licenciement. Ma vie était devenue un château de cartes, et chaque heure qui passait emportait l’édifice sur son passage. Je n’avais plus qu’une seule amie qui me comprenait et me soulageait. Le déclic a été le claquement de la porte derrière ma femme et mes enfants. Elle avait décidé de me laisser, elle aussi. Avant de partir, elle m’avait jeté une carte au visage. Je me suis d’abord mis en colère, en rejetant l’idée. Puis, j’ai compris que ma meilleure amie était en fait ma pire ennemie. Celle qui m’avait coupé de tout le monde, qui m’avait fait passer à côté de la vie de mes enfants, qui m’avait fait perdre mon statut de cadre supérieur. J’ai alors ramassé la carte que je venais de balancer dans la poubelle. Dessus, il était inscrit « AA ». J’ai composé le numéro. La suite, vous la connaissez. Ici, j’ai trouvé du soutien, du partage, de la compréhension et des sourires. Aujourd’hui, je suis fier de dire que ça fait cinq ans que je n’ai pas touché une goutte d’alcool.

    Jacques termine sa tirade en regardant la nouvelle personne présente à la réunion. Cette dernière comprend qu’il est temps d’intervenir :

    — Merci ! Votre histoire donne drôlement envie d’y croire. Mais, dites-moi, Jacques, n’avez-vous pas perdu des choses plus importantes que celles que vous avez trouvées en arrêtant de boire ?

    L’organisateur de la soirée perçoit le malaise provoqué par cette interrogation. Il décide de prendre la parole :

    — Cette question est intéressante, mais je vous propose de commencer par vous présenter avant de rentrer dans le vif de la discussion.

    — Très bien, comme vous voulez. Je préfère ne pas vous dire mon prénom, il me semble que le mot « anonyme » sur votre porte me le permet. Je suis là, comme vous tous, pour un problème lié à l’alcool, mais je ne suis pas alcoolique, et je ne l’ai jamais été.

    Les visages se figent sous l’effet de la surprise.

    — Pourtant, vous pouvez être fiers de moi puisque ça fait, aujourd’hui, exactement dix jours que je n’ai pas tué.

    Les cœurs sautent des crans, et les cris fusent quand le canon de l’arme s’attarde sur chaque tête. Mouvement de panique. Réflexes de fuite. Les chaises tombent, les corps se ruent vers la sortie. Six détonations rapprochées. Tirs précis. Le silence envahit la pièce.

     

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  • [Livre] Si je serai grande

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    Lecture terminée le : 23 février 2020

     

    Résumé : Deux voisines de 6 ans disparues le même jour.
    Une petite fille à l’imagination débordante qui vit dans la peur de déplaire à ses parents.
    Des corps d’enfants découverts, et au milieu des cadavres, une survivante.
    Pour l’adjudante Joy Morel, enceinte de quatre mois, c’est le début d’une enquête éprouvante aux frontières de l’inimaginable…


    Auteur : Angélina Delcroix

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 16 Août 2018

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Imaginez le pire scénario impliquant des enfants. Multipliez-le par 2. Vous serez encore loin du compte. Angelina Delcroix nous entraîne dans une histoire, certes addictive, mais terriblement sombre et dont on ne sort pas indemne.
    Franchement, si j’avais su à quel point cette histoire serait prenante (et flippante), je l’aurais commencée un samedi matin plutôt qu’un dimanche soir (avec la nuit blanche qui va avec la veille d’une reprise de boulot !)
    Impossible de rester insensible devant le sujet de ce roman. D’une part, on sait que les pratiques décrites peuvent parfaitement avoir lieu, que ces groupuscules peuvent parfaitement exister, étendant leurs tentacules jusque dans les plus hautes sphères de la société, se rendant ainsi intouchables.
    Les pratiques décrites, l’arrogance et le sadisme dont font preuve les membres du groupe, donne envie de leur vider un chargeur dans la tête. Pas de procès. Juste de l’élimination pure et simple. C’est tout ce qu’ils méritent.
    On peut dire que l’auteur s’est inspirée de l’affaire Zandvoort, qu’elle cite d’ailleurs dans ses sources.
    J’ai été contente de retrouver Joy Morel même si celle-ci, enceinte de 4 mois, est toujours affectée par les évènements du précédent roman.
    Mais avec cette enquête pour le moins difficile, la jeune femme n’a guère le loisir de se pencher sérieusement sur ses problèmes et ses traumatismes.
    En parallèle de l’enquête menée par l’équipe du lieutenant Barrère, enquête quelque peu entravée par les membres haut placés de la secte qui n’ont aucune envie de voir leur magouilles et leurs petits jeux sadiques être interrompus, on suis l’évolution d’Eléonore. On la découvre petite fille de 6 ans, bien avant la découverte du charnier qui va lancer l’enquête, puis adolescente de 16 ans au moment de cette dernière. Très vite, on comprend que cette gamine grandit au sein de la secte. Voir les évènements à travers les yeux d’une enfant les rend encore plus terrifiants.
    Je ne m’attendais pas à la fin. A plusieurs éléments de la fin d’ailleurs.
    L’un d’eux m’a particulièrement touchée et prise par surprise et il va certainement avoir un impact important et durable sur l’équipe.
    Les autres éléments m’ont, eux, particulièrement frustrée mais j’ai eu le sentiment qu’on n’a pas fini d’entendre parler de cette affaire et de ses retombées.
    J’espère en savoir plus dans le prochain tome de l’auteur que j’ai heureusement en ma possession et qui ne va pas rester très longtemps dans ma Pile à Lire.

     

    Un extrait : En entrant dans la brigade au petit matin, elle ressentit de l’excitation alors que le calme régnait à l’accueil. Est-ce que la grossesse aiguise les sens au point d’en développer un sixième ? Elle s’avança vers le bureau du lieutenant Olivier Barrère. Au moment de frapper, la porte s’ouvrit brusquement et la fit sursauter. Barrère remarqua sa stupeur et afficha un air embarrassé. Derrière lui, Ben et Florac finissaient de s’équiper précipitamment. Tous les deux stoppèrent net leur avancée en voyant Joy face à Barrère. On aurait dit trois gamins pris la main dans le sac.

    — Vous partez où, là ? Vous aviez l’intention de passer me chercher ?

    Les regards fuyants derrière le dos de Barrère échauffèrent Joy.

    — Oh ! Vous allez où ?

    Barrère finit par lever la tête en soupirant.

    — On a été appelés sur un truc, il faut qu’on aille voir.

    — O.K. Je répète ma question, est-ce que vous veniez me chercher ?

    — Non.

    Les sourcils de Joy grimpèrent au plafond.

    — Sympas, les mecs ! Depuis quand vous vous la jouez solo, là ?

    — Écoute, Joy, c’est mieux que tu ne viennes pas, je crois.

    Elle pencha la tête sur le côté pour fixer Ben qui venait de répondre derrière Barrère.

    — Et tu vas m’expliquer pourquoi. T’as intérêt à avoir des arguments béton, parce que si tu me sors un « vu ton état », je te rentre dedans !

    Barrère ne laissa pas le temps à quiconque de prendre la parole.

    — En effet, vu ton état, tu restes là, Joy.

    — Quoi ? Non, mais c’est une blague !

    Elle balança les bras de droite à gauche au-dessus de sa tête.

    — Eh oh les gars ! C’est moi, Joy. Alors oui, j’ai le ventre qui pousse, mais je suis toujours l’adjudant Morel, et non je ne suis pas impotente. Je n’ai pas besoin de la surprotection de faux papas autoproclamés, là, ça va !

    Le numéro de Joy ne fit sourire personne. Ses tripes saisirent la gravité de la situation.

    — Olivier ! Dis-moi ce qui se passe.

    — Un charnier a été découvert.

    — Ah merde ! souffla Joy. Écoute, c’est gentil de vous inquiéter pour moi, mais je veux venir avec vous quand même.

    — Joy, soupira Barrère.

    Il baissa les yeux, marqua une pause le temps de contrôler l’émotion qui tapait du pied dans le fond de sa gorge, et fixa de nouveau Joy.

    — Ce sont des enfants.

     

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