Lecture terminée le : 28 mars 2020
Résumé : Seule survivante d'un tueur en série, l'ancien officier de la police new-yorkaise Carole Anderson lutte chaque jour pour retrouver une vie normale. Son tortionnaire, Rudy Stanford, croupit depuis deux ans dans le couloir de la mort. Lors d'une de ses rares sorties dans un lieu public, croit l'apercevoir dans la foule. Bouleversée, elle cède au dire : et si l'homme emprisonné était innocent ? Bientôt de nouveaux meurtres sont commis... Il est temps pour Carole d'affronter les démons de son passé.
Auteur : Emmanuel Valnet
Edition : France Loisirs
Genre : Thriller
Date de parution : 01 octobre 2018
Prix moyen : 19€
Mon avis : Voilà un roman qui m’aura donné du mal. Le début est répétitif. On n’avance pas.
L’auteur nous explique je ne sais combien de fois que le personnage principal, Carole, va à la piscine avant l’ouverture, mais que le gardien risque sa place parce que ce n’est guère légal. Certes cette information va avoir une certaine importance, mais il n’était pas nécessaire de nous la marteler autant de fois !
Et on revient également 1000 fois sur sa peur du monde, et sur ses conversations sans fin et sans but avec son amie Tess, et sur son nouveau livre qui n’avance pas…
Ça tourne en rond et j’ai bien failli abandonner. D’autant que le personnage principal n’a rien de sympathique. Alors oui, bien sûr, on est désolés de ce qui lui est arrivé, personne ne mérite ça, mais plus on découvre son passé et je me disais qu’elle n’avait vraiment rien à faire dans la police.
Après l’incident de la boutique de luxe, on commence enfin à entrevoir une intrigue.
Bon, il y a toujours beaucoup de répétitions et il a fallu que je me force à continuer (mais rendue là, je voulais savoir comment ça allait se terminer).
J’ai élaboré plusieurs théories : complice, folie, imitateur, fan… mais je ne m’attendais pas à être autant à côté de la plaque que ça. Je n’ai rien vu venir et cette fin rattrape presque les défauts du roman.
Toutefois, le fait de ne pas pouvoir s’attacher à Carole a été un gros point noir. Je n’ai pas forcément besoin de m’attacher à un personnage pour aimer un livre, mais vu le tournant donné à cette histoire, je trouve qu’il aurait été bien mieux de ressentir de l’empathie pour Carole. Or ça n’a pas été le cas. D’un côté elle se dit traumatisée mais de l’autre, elle fait fortune en écrivant un roman basé sur son histoire (et pas un témoignage, mais un roman de fiction). Elle dit ne pas supporter la foule, mais elle passe son temps dans le métro.
Quant à Tess, elle est inutile. Vu l’importance qu’elle semble avoir dans la vie du personnage principal, on serait en droit d’attendre à ce qu’elle ait un rôle un tant soit peu étoffé dans le roman, mais non. Le seul moment où j’ai cru qu’elle allait peser sur l’histoire est retombé comme un soufflé en quelques pages, comme si l’auteur avait changé d’avis mais n’avait pas pris la peine de réécrire les scènes déjà écrites et désormais inutiles.
C’est vraiment dommage car la fin est tellement inattendue et bluffante que, si le roman avait été mieux construit en amont, ça aurait pu être un vrai coup de cœur.
Mais même si cette fin est vraiment percutante, elle ne fait pas oublier le reste pour autant et j’ai refermé le livre mitigée, avec une certaine impression de manque.
Et ça, c’était vraiment dommage !
Un extrait : Le Sergeant Carole Anderson était un officier souvent en conflit avec sa hiérarchie. Cependant, exemplaire dans son travail, elle exerçait sa profession avec la devise du NYPD, « Courtoisie-Professionnalisme-Respect », tatouée sur la peau.
Elle avait échappé à une mort atroce en luttant pour sa vie, en s’y accrochant avec une volonté de fer. Un combat qui avait marqué son esprit et sa chair à jamais. Sa ténacité avait permis l’arrestation de son agresseur.
À la suite de cette expérience traumatisante, Carole avait démissionné de son poste et quitté les services de police de la ville de New York. Ses supérieurs avaient épinglé sur son uniforme une décoration en hommage à son courage et sa bravoure.
Son médecin traitant, chez qui elle se rendait régulièrement, lui avait conseillé de sortir et de rencontrer d’autres personnes pour l’aider à reprendre goût à la vie. Carole s’était essayée au shopping, au cinéma, à la bibliothèque, à quelques concerts. Des lieux qui l’obligeaient à côtoyer ses semblables. Elle avait rapidement abandonné. Par la suite, elle avait porté ses choix sur d’autres activités et s’était jetée à corps perdu dans le sport.
Elle avait commencé les entraînements par des séances de course à pied dans Central Park. Elle aimait se retrouver au milieu des joggeurs venus, comme elle, se défouler. Son parcours habituel était long de plusieurs kilomètres dans ce poumon vert au cœur de la ville. Carole additionnait les kilomètres sur son podomètre pour se vider la tête, mais également pour ne pas demeurer isolée. C’était tout le paradoxe et l’ambiguïté de ce qu’était sa vie au quotidien. L’angoisse d’être seule et la peur de l’autre. En général, elle évitait tout contact avec des inconnus. Mais parfois, elle se laissait aller à quelques rapprochements occasionnels qui se limitaient à de rapides gestes de salutation et des échanges de regards. Si elle affectionnait sa solitude, Carole ne restait jamais isolée lors de ses sorties. Elle avait appris à ses dépens qu’une proie seule se capture plus facilement. Malgré son besoin permanent de maintenir les autres à distance, elle se souciait cependant d’avoir toujours du monde autour d’elle. Immergée au sein de cette horde de sportifs, Carole se sentait protégée et en confiance.
Jour après jour, plusieurs visages étaient devenus familiers. Elle recouvrait peu à peu de l’assurance dans ses relations avec autrui, se risquant même à échanger quelques paroles avec d’autres sportifs. Mais sa méfiance permanente l’incitait toujours à se maintenir à l’écart.