Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

[Livre] Un peu, beaucoup… jusqu’à la mort

un peu beaucoup jusqu'à la mort.jpg

Lecture terminée le : 28 février 2020

 

Résumé : La révélation du thriller français confirme son statut avec ce troisième roman, sombre et surprenant ! Fragilisée par le décès de l’un de ses coéquipiers, l’adjudante Joy Morel doit aussi apprendre à composer avec sa récente maternité. Mais une étrange affaire la ramène sur le terrain : un homme, sobre depuis plusieurs années, est retrouvé mort après un coma éthylique. À ses côtés, le cadavre de son épouse, ligotée et mutilée…


Auteur : Angélina Delcroix

 

Edition : France Loisirs

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 2019

 

Prix moyen : 19€

 

Mon avis : Dans ce 3ème tome d’Angelina Delcroix suivant Joy Morel, il se passe beaucoup de choses.
On va avoir la réponse à bon nombre de questions qu’on se posait sur le 1er tome comme sur le second.
En parallèle, il y a une enquête propre à ce tome, comme toujours, qui va donner bien du fil à retordre à l’équipe.
Il faut dire qu’elle est dans un sale état, l’équipe. Après la mort de leur collègue dans le tome précédent, il y a des tensions certaines. Des reproches sont faits avec plus ou moins de virulence. De plus, avec ce qu’à fait leur ancien capitaine, ils ont du mal à faire confiance au nouveau, qui a pourtant l’air d’être une femme de valeur (mais j’ai appris à me méfier des apparences dans ces livres-là).
Quant à Joy, maman depuis peu, elle a très envie de reprendre le boulot, mais les menaces qu’elle a reçu à la fin du tome précédent concernant son fils, ainsi que son absence de souvenirs de ce qu’elle a réellement fait dans le tome 1, la fragilise beaucoup. Heureusement elle peut (enfin) compter sur le père de son fils pour la soutenir. Celui-là, j’avais envie de lui en coller une à la fin du tome 1 mais il est bien remonté dans mon estime depuis.
Avec toutes ces histoires parallèles, j’ai du coup été distraite de l’enquête principale (comment ça, c’est une excuse bidon ?) et je me suis faite avoir comme une bleue.
Alors, comme il n’y a pas de raison que vous ne vous fassiez pas avoir vous aussi, tout ce que je vous dirais, c’est que je croyais la même chose que Christophe. Voilà. Comme quand ce personnage dira ce qu’il croyait, la vérité aura déjà été révélée, ça ne va pas vous avancer à grand-chose !
J’ai adoré la manière dont l’auteur traite la folie meurtrière ainsi que les problèmes psychologiques des divers personnages.
Et bien entendu, elle s’est beaucoup amusée à nous balader de fausses pistes en fausses pistes.
Comme dans les deux premiers tomes, j’ai très vite été prise dans l’écriture et j’ai eu énormément de mal à poser ce roman avant la dernière ligne.
Comme dans ce 3ème tome, on a les réponses aux questions, je me demande si on aura un 4ème tome sur les enquêtes de Joy Morel.
J’avoue que j’aimerais bien en savoir plus sur le nouveau capitaine et sur le nouveau gendarme qui a intégré la brigade et l’équipe du lieutenant Barrère, car il me fait plus penser à un psychopathe qu’à un gendarme.
Même si le tome 2 est relativement indépendant du tome 1 (on n’y fait que quelques allusions qui ne gênent pas la lecture), il me semble vraiment indispensable de lire ces trois livres dans l’ordre, d’une part pour suivre l’évolution des personnages et d’autre part pour ne pas être complètement perdu dans ce troisième opus.
Il ne vous viendrait pas à l’esprit de regarder les épisodes d’une série dans le désordre, non ?
Et bien là, c’est pareil. Ne passez pas à côté de ces thrillers en sautant les étapes. Il n’y a plus qu’à attendre pour voir si on retrouvera ou non l’adjudant Joy Morel dans une prochaine histoire à glacer le sang !

 

Un extrait : — Joyeux anniversaire !

Sur le gâteau, il y a cinq bougies. Pourtant, l’homme prêt à souffler sur elles vient de fêter ses 45 ans. Six personnes ont les yeux rivés sur lui. Certaines semblent fières, d’autres envieuses, et une est impassible. La pièce est petite, les chaises inconfortables, et les murs blancs placardés d’affiches qui promettent une vie meilleure. Quand la dernière flamme se transforme en fumée odorante et que les mains cessent de féliciter bruyamment, l’organisateur de la soirée prend la parole :

— Félicitations, Jacques ! Cinq années ! Quel beau chemin. Je suis heureux que nous puissions, ce soir, évoquer ton parcours puisque nous accueillons un nouveau membre, et ton expérience est une fabuleuse entrée en matière.

Tous les regards se tournent vers la nouvelle personne en question. Celle-ci ne semble pas prête à parler. L’organisateur, se devant de respecter le silence des membres du groupe, reporte son attention sur la star de la soirée :

— Jacques, voudrais-tu partager avec nous tout le chemin que tu as parcouru depuis ton arrivée ici ?

L’homme interpellé affiche un large sourire, fier de prendre la parole et de pouvoir répandre des messages positifs :

— Merci à tous. Je suis très ému ce soir, et votre présence à mes côtés est importante. C’est grâce à vous si je peux souffler ces bougies.

— Non, Jacques, intervient l’organisateur. C’est grâce à toi, et à Dieu qui a su te guider sur la bonne voie.

Le nouveau membre sent sa respiration devenir plus profonde à mesure que son ventre se tord à l’écoute de ces mots stéréotypés. Jacques continue :

— Il y a cinq ans, quand j’ai franchi ces portes pour la première fois, j’étais convaincu que l’association ne pourrait rien pour moi. J’étais perdu, seul face à mes problèmes, à ma souffrance qui ne cessait de croître. Je recevais mon dernier avertissement avant licenciement. Ma vie était devenue un château de cartes, et chaque heure qui passait emportait l’édifice sur son passage. Je n’avais plus qu’une seule amie qui me comprenait et me soulageait. Le déclic a été le claquement de la porte derrière ma femme et mes enfants. Elle avait décidé de me laisser, elle aussi. Avant de partir, elle m’avait jeté une carte au visage. Je me suis d’abord mis en colère, en rejetant l’idée. Puis, j’ai compris que ma meilleure amie était en fait ma pire ennemie. Celle qui m’avait coupé de tout le monde, qui m’avait fait passer à côté de la vie de mes enfants, qui m’avait fait perdre mon statut de cadre supérieur. J’ai alors ramassé la carte que je venais de balancer dans la poubelle. Dessus, il était inscrit « AA ». J’ai composé le numéro. La suite, vous la connaissez. Ici, j’ai trouvé du soutien, du partage, de la compréhension et des sourires. Aujourd’hui, je suis fier de dire que ça fait cinq ans que je n’ai pas touché une goutte d’alcool.

Jacques termine sa tirade en regardant la nouvelle personne présente à la réunion. Cette dernière comprend qu’il est temps d’intervenir :

— Merci ! Votre histoire donne drôlement envie d’y croire. Mais, dites-moi, Jacques, n’avez-vous pas perdu des choses plus importantes que celles que vous avez trouvées en arrêtant de boire ?

L’organisateur de la soirée perçoit le malaise provoqué par cette interrogation. Il décide de prendre la parole :

— Cette question est intéressante, mais je vous propose de commencer par vous présenter avant de rentrer dans le vif de la discussion.

— Très bien, comme vous voulez. Je préfère ne pas vous dire mon prénom, il me semble que le mot « anonyme » sur votre porte me le permet. Je suis là, comme vous tous, pour un problème lié à l’alcool, mais je ne suis pas alcoolique, et je ne l’ai jamais été.

Les visages se figent sous l’effet de la surprise.

— Pourtant, vous pouvez être fiers de moi puisque ça fait, aujourd’hui, exactement dix jours que je n’ai pas tué.

Les cœurs sautent des crans, et les cris fusent quand le canon de l’arme s’attarde sur chaque tête. Mouvement de panique. Réflexes de fuite. Les chaises tombent, les corps se ruent vers la sortie. Six détonations rapprochées. Tirs précis. Le silence envahit la pièce.

 

adoré 5 étoiles.jpg

Écrire un commentaire

Optionnel