Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Policiers/Thrillers - Page 5

  • [Livre] Am, Stram, Gram

    am stram gram.jpg

    Résumé : Deux jeunes gens sont enlevés et séquestrés au fond d'une piscine vide dont il est impossible de s'échapper. À côté d'eux, un pistolet chargé d'une unique balle et un téléphone portable avec suffisamment de batterie pour délivrer un terrible message : « Vous devez tuer pour vivre. » Les jours passent, la faim et la soif s'intensifient, l'angoisse monte. Jusqu'à l'issue fatale.
    Les enlèvements se répètent. Ce sont les crimes les plus pervers auxquels le commandant Helen Grace ait été confrontée. Si elle n'avait pas parlé avec les survivants traumatisés, elle ne pourrait pas y croire.
    Helen connaît les côtés sombres de la nature humaine, y compris la sienne ; pourtant, cette affaire et ces victimes apparemment sans lien entre elles la laissent perplexe.
    Rien ne sera plus terrifiant que la vérité.


    Auteur : M. J. Arlidge

     

    Edition : 10/18

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 03 mars 2016

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : J’ai acheté ce livre après l’avoir vu sur la chaîne des livres d’Ali. Depuis janvier 2018, il attendait patiemment son tour (je ne l’avais pas oublié, non, mais je ne trouvais jamais le bon moment pour le sortir).
    Et bien, je dois dire que ça valait la peine d’attendre.
    En revanche, s’il est excellent, attention aux âmes sensibles, certaines scènes sont difficiles à lire.
    Pas tant à cause d’un afflux d’hémoglobine, ça j’aurais tenu le choc sans problème (oui, moi aussi je me rends bien compte que les thrillers rendent un poil insensibles), mais à cause de la description poussée de personnes mourant littéralement de soif et de faim, prêt à boire de l’urine ou à croquer des insectes. Rien que de l’écrire, la nausée me revient.

    Heureusement qu’il n’y a pas trop de scènes de cet acabit.

    Si ces scènes ont pour but de nous plonger plus avant dans l’horreur vécue par les victimes, ce roman n’en demeure pas moins avant tout un thriller et donc on s’attache  surtout à la recherche su coupable.

    L’enquête s’annonce complexe. Si les moyens mis en œuvre par le coupable écartent la théorie du crime d’opportunité, il ne semble y avoir aucun lien entre les victimes. Toujours enlevée par deux, ils sont fiancés, collègues, ou encore parents, d’âge et de sexe divers… Bref, difficile d’établir un schéma ou de prévenir de futurs crimes.

    Helen Grace est un commandant de police, un poste important pour une femme de son âge (Un peu plus de 35 ans, je pense).

    Elle est directe et même un peu agressive dans ses interrogatoires mais elle est efficace.

    Les crimes s’enchaînent, ne laissant guère le loisir de réfléchir, de se poser.

    J’ai ressenti comme si c’était la mienne la frustration et la rage d’Helen envers ce criminel qui semble avoir toujours un coup d’avance et dont la description n’est jamais deux fois la même à une exception près : il s’agirait d’une femme.

    Intercalés entre les chapitres, écrit en italique, un personnage raconte le calvaire vécu dans son enfance. Mais s’agit-il de l’histoire de la tueuse ? Ou de celle d’Helen qui semble cacher un passé aussi noir que douloureux ? Ou encore de cette journaliste opiniâtre qui a eu un mauvais départ dans la vie ? Ou même de Charlie, la collègue d’Helen, dont on ne sait, au final, pas grand-chose du passé…

    La psychologie de chaque personnage, que ce soit les policiers, les victimes, la coupable ou les autres intervenants, est étonnamment bien fouillée. Il n’y a aucun personnage qui soit là que pour faire de la figuration.

    Le rythme du récit est encore accentué par des chapitres courts qui donnent toujours envie de lire « juste le prochain et puis j’arrête ».

    La coupable est dotée d’un incroyable, à tous les sens du terme : autant pour son organisation et sa détermination que pour l’absence totale d’empathie qu’elle manifeste.

    Elle ne montre jamais la moindre hésitation, c’en est vraiment effrayant.

    Contrairement à mes habitudes, je n’ai pas essayé de résoudre l’enquête à tout prix, je me suis laissée porter par l’histoire, d’autant plus que l’on découvre l’identité de la coupable bien avant la fin (Ben oui, contrairement à d’autre livres du même genre, ici, ce n’est pas parce qu’on a identifié la personne qu’on lui a mis la main dessus).

    J’ai vraiment adoré ce livre et, si ce n’est pas un coup de cœur, c’est uniquement à cause de ces scènes dont je parlais au début et qui m’ont donnée la nausée.
    N’empêche que c’est un auteur que je vais suivre !

     

    Un extrait : Sam dort. Je pourrais le tuer là, maintenant. Son visage n’est pas tourné vers moi : ce ne serait pas difficile. Se réveillerait-il si je bougeais ? Essaierait-il de m’arrêter ? Ou serait-il simplement soulagé que ce cauchemar finisse ?

    Je ne peux pas penser des choses pareilles. Il faut que j’essaie de me rappeler ce qui est vrai, ce qui est bon. Mais quand on est prisonnier, les jours paraissent sans fin et l’espoir est le premier à mourir. Je me creuse la tête en quête de souvenirs joyeux susceptibles de repousser les idées noires : ils sont de plus en plus durs à convoquer.

    Nous ne sommes là que depuis dix jours (onze ?), et pourtant la vie normale ressemble déjà à un souvenir lointain. On faisait du stop après un concert à Londres quand c’est arrivé. Il pleuvait des cordes, plusieurs voitures nous avaient déjà dépassés sans même nous jeter un regard. Trempés jusqu’aux os, on s’apprêtait à retourner à l’abri quand une camionnette a fini par s’arrêter. À l’intérieur, il faisait chaud, il faisait sec. On nous a offert du café venant d’une bouteille Thermos. Sa seule odeur a suffi à nous revigorer. Au goût, c’était encore meilleur. Nous n’avions pas conscience que ce serait notre dernière gorgée de liberté.

    Quand je suis revenue à moi, j’avais la tête comme une casserole. Une croûte de sang sur les lèvres. Fini la camionnette douillette. J’étais dans un endroit glacial, obscur. Étais-je en train de rêver ? Derrière moi, un bruit m’a fait sursauter. Ce n’était que Sam qui se relevait en titubant.

    On avait été dépouillés. Dépouillés et largués. Laborieusement, j’ai avancé en me tenant aux parois qui nous entouraient. Des carreaux froids, durs. J’ai percuté Sam et je l’ai étreint une seconde, inhalant cette odeur que j’aime tant. Cet instant passé, l’horreur de la situation nous a frappés.

    On était dans une fosse à plongeon. Délaissée, mal aimée, elle avait été privée de ses plongeoirs, de ses panneaux, même de ses marches. Tout ce qui pouvait être récupéré l’avait été. Ne restait qu’un bassin profond et lisse, impossible à escalader.

    adoré 5 étoiles.jpg

  • [Livre] Petits meurtres entre voisins

    petits meurtres entre voisins.jpg

    Résumé : Karen et Michel ne regrettent pas d'avoir quitté la capitale pour le petit village où ils viennent de s'installer. En plus d'un rythme de vie apaisé, ils ont trouvé un cercle social des plus grisants : un groupe d'urbains convertis aux bienfaits de la campagne qui partagent comme eux le goût de la bonne chère, des boissons et de l'argent. Ensemble, ils fondent un club et passent leur vie les uns chez les autres.
    Subrepticement, pourtant, l'équilibre vacille. Un violent incendie éclate en pleine nuit chez un des couples, tuant le mari. Autour de cette mort brutale, les jalousies et les rancœurs commencent à affleurer : adultère, soupçons de malversations. Et lorsque, quelques jours plus tard, un autre membre se défenestre depuis une chambre d'hôtel, le doute s'installe pour de bon. Puis la peur. Puis l'angoisse : un assassin se cache-t-il parmi eux ?..


    Auteur : Saskia Noort

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2007

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Karen et Michel ont quitté la grande ville pour un petit village. Après deux ans assez isolée, Karen fait la connaissance d’une voisine, qui la présente à d’autres et un petit club de 5 couples se forme.

    L’histoire s’ouvre sur un drame : un incendie chez l’un de ces couples dont le mari ne ressortira pas vivant.

    A partir de là, on fait sans-cesse des allers-retours entre passé et présent, mais quand qu’aucune indication temporelle ne soit indiquée.
    C’est un peu déroutant, surtout au début. Après on apprend à repérer les indices qui situent le chapitre dans le temps, mais ça reste quand même assez agaçant de devoir être comme ça sans arrêt aux aguets.

    « L’amitié » qui unit ces couples est assez sordide. Tout n’est qu’apparence, argent, préjugés et hypocrisie.

    Le pire de tous étant probablement Simon qui exerce une sorte de fascination sur ses amis, d’autant plus qu’il a investi dans toutes leurs sociétés et les tient donc par l’argent.
    Karen est la seule à avoir encore un peu de conscience et de critique pour leur attitude mais cela ne l’empêche pas de continuer à les fréquenter le dégoût qu’ils lui inspirent parfois.

    Alors que la question se pose de savoir si l’incendie était accidentel ou volontaire, un autre drame survient.

    Ce qui m’a tué, c’est la façon dont leurs coucheries et leur argent est plus important que tout pour ce groupe qui va jusqu’à mentir à la police pour protéger leurs petites vies.

    On soupçonne la présence d’un meurtrier mais ce qui compte c’est de sauver les apparences ?
    Heureusement que Karen a un peu plus de cervelle que ça, même si elle est un peu seule contre tous (son propre mari préfère mentir de peur de perdre de l’argent).

    Franchement, ils mériteraient d’aller tous en taule. On ne peut quand même pas mentir à la police, pendant une enquête criminelle, sans aucune conséquence, si ?

    Ils sont tous si antipathiques, qu’ils en deviennent tout suspects.

    D’ailleurs, je les ai tous soupçonnés (avec des théories complètes et tout) sauf, bien évidemment, le coupable.

    Au final, on finit par douter du jugement de Karen, du notre, par se méfier de chaque piste que suggère l’auteur et par se retrouver complètement perdu (enfin, par « on » comprenez « moi »).

    J’ai vraiment apprécié ces retournements de situation, et cette fin que j’ai trouvée très satisfaisante.

    Ce n’est pas le meilleur thriller que j’ai lu (la faute à l’auteur, ou à la traduction ?), mais c’était néanmoins une bonne lecture.

     

    Un extrait : Michel me secoua doucement au beau milieu de la nuit pour me dire, dans un demi-sommeil, que le téléphone sonnait. Je poussai un gémissement et enfouis ma tête dans l’oreiller en espérant que cette sonnerie allait cesser, jusqu’au moment où je compris qu’un coup de téléphone à une heure pareille n’annonce généralement rien qui vaille. J’allumai ma lampe de chevet et jetai un coup d’œil sur le réveil. Trois heures. La sonnerie s’interrompit. Michel marmonna que nous pouvions nous rendormir. Sans doute un dérangé, une erreur, quelque chose de ce genre.

    Juste à ce moment-là, le téléphone se remit à sonner. Plus fort cette fois, plus insistant, comme une sirène. Le cœur de ma belle-mère a lâché ! Ma sœur vient de perdre son bébé ! Je bondis hors de mon lit et dévalai l’escalier en attrapant ma robe de chambre au passage, suivie de Michel, nu comme un ver. En bas, je mis la main sur l’appareil qui traînait sur le canapé et continuait à sonner rageusement. Mon cœur cognait fort. Je répondis en regardant Michel qui, les bras croisés sur la poitrine, tentait de se réchauffer.

    À l’autre bout du fil, j’entendis des cris et des grésillements. Un homme hurla « Patricia ! » d’une voix affolée. Je perçus des pas et une respiration haletante, le couinement aigu et étouffé de quelqu’un qui a du mal à respirer, puis une voix basse chuchotant :

    « Karen ! Désolée de vous réveiller…

    — Patricia ? Que se passe-t-il ?

    — … C’est affreux. Viens vite. La maison d’Evert et Babette est en feu… Il faut essayer de sauver ce qu’on peut… Tout le monde va venir ici. Je les ai tous prévenus.

    — Oh, mon Dieu !… » Michel me prit la main et me regarda d’un air interrogateur.

    « Evert et Babette… Les garçons… Ils vont bien ?

    — Luuk et Beau sont indemnes. Babette est blessée… On n’a pas encore trouvé Evert… »

    J’eus l’impression que tout se figeait : le temps, mon sang, mon cœur. Michel, paniqué, me demanda ce qui se passait. Où, mais où fallait-il donc aller ?

    « Il y a le feu chez Evert et Babette… »

     

    bonne lecture 3 étoiles.jpg

  • [Livre] Dix petites poupées

    Dix petites poupées.jpg

    Résumé : Layla a disparu il y a douze ans, en pleine nuit, alors qu'elle rentrait de vacancesen France avec son petit ami, Finn. On ne l'a jamais revue depuis.

    Lorsque les policiers l'ont interrogé, Finn leur a raconté la vérité sur cette nuit-là. Mais pas toute la vérité. Pas un mot, par exemple, sur la dispute violente qui les a opposés juste avant la disparition de Layla.

    Finn a refait sa vie. Avec la sœur de Layla. Jusqu'au jour où le passé ressurgit. Quelqu'un croit apercevoir Layla. Et pourquoi les petites poupées russes de son enfance font-elles soudain leur apparition ?


    Auteur : B.A. Paris

     

    Edition : Hugo & cie

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 03 Janvier 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : J’avais adoré « derrière les portes » et j’ai « défaillances » dans ma PAL (qui ne va sans doute pas faire long feu, d’ailleurs). Mais, même si ce dernier est sorti le premier, je n’ai pas pu attendre quand j’ai eu « Dix petites poupées » entre les mains.

    Dès la lecture du résumé, j’ai commencé à me poser plein de questions.

    Dans ce roman, on a une alternance de point de vue, mais aussi une alternance entre présent et passé.

    Bien qu’il n’y ait pas une goutte de sang de versée, la tension ne se relâche jamais.

    Finn est le personnage principal. Ce n’est pas qu’il est vraiment antipathique, mais ses réactions le rendent difficile à apprécier pleinement.

    Il y a 12 ans, sa petite amie, Layla, a disparu sur une aire d’autoroute en France. Aujourd’hui, il a refait sa vie avec Ellen, la sœur de Layla, ce qui n’a pas plu à tout le monde.

    Enfants, Ellen et Layla se disputaient une petite poupée russe (la plus petite des poupées gigognes). Or, aujourd’hui, alors que Finn et Ellen sont sur le point de convoler, de petites poupées russes apparaissent partout sur leur chemin.
    Je n’aurais pas cru qu’un aussi petit truc puisse être aussi perturbant avant de voir Finn en trouver à chaque coin de rue.
    Finn a des réactions bizarres à ce sujet. Car de deux choses l’une : soit Layla est toujours en vie et on peut se demander ce qui la pousse à réapparaitre 12 ans plus tard pour jouer à ce petit jeu sordide, soit Layla est morte et quelqu’un joue avec les nerfs du couple. Dans les deux cas, il me parait tout naturel d’appeler la police pour leur faire part de ces curieux messages. Mais pas Finn. Et je n’ai pas compris pourquoi ce refus. Qu’il y ait 12 ans, il n’ait pas parlé de la dispute mentionnée dans le résumé, je peux le comprendre. Mais pourquoi, s’il n’a rien à se reprocher, refuse-t-il l’aide de professionnels ?
    Alors oui, évidemment, ça en a fait un suspect à mes yeux : il sait quelque chose qu’on ignore, il a tué Layla, sa disparition est un coup monté entre eux etc, etc… J’ai pensé à toutes les options.
    Mais il n’est pas le seul qui j’ai soupçonné ! Car pendant tout le livre on se demande qui est derrière cette histoire de poupées.
    Même si les chapitres alternent entre « Layla » et Finn, je n’ai pas pris ça pour une certitude de la survie de la jeune femme. Je me méfie un peu du sadisme de l’auteur depuis que j’ai lu « derrière les portes » et je ne me fie plus aux apparences.
    Alors j’ai douté. De tout et de tout le monde (limite, même du chien). Je me suis demandée qui aurait intérêt à rendre Finn complètement fou (Si tant est que ce ne soit pas lui qui soit derrière tout ça). Les doutes de Finn faisaient écho aux miens et ses suspicions rejoignaient les miennes.
    Autant dire que B.A. Paris m’a manée par le bout du nez, car, alors même que je pensais avoir tout compris, il y avait encore un élément qui m’échappait.
    Et qui changeait tout !

    Le pire (ou le mieux…) c’est qu’elle nous entraîne sur un tas de fausses pistes mais sans jamais nous perdre et en nous laissant une chance (petite, toute petite, hein, non je ne suis pas de mauvaise foi) de trouver la clef de l’énigme avant la fin du livre.
    Et comme je le disais plus tôt, toute cette histoire, toute cette tension, se déroule quasiment sans violence (bon, il se peut qu’il y ait un ou deux coups de poing sur le nez, mais pas de déferlement d’hémoglobine), mais repose essentiellement sur la culpabilité, la paranoïa et les mensonges.

    Maintenant, j’ai d’autant plus hâte de lire « défaillances » que j’ai lu quelque part qu’il était le meilleur des trois.

     

    Un extrait : Mon portable sonne au moment même où je traverse le hall d’entrée baigné de lumière des superbes bureaux de Harry, à London Wall. Je me retourne pour consulter l’horloge digitale au-dessus du bureau de la réceptionniste. Il n’est que seize heures trente, mais j’ai hâte de rentrer chez moi. J’ai dû batailler des mois pour persuader Grant James, homme d’affaires de grande réputation, d’investir cinquante millions de livres dans le nouveau portefeuille de Harry et aujourd’hui, je suis prêt à fêter ça. Pour me remercier, Harry a réservé pour Ellen et moi au Hideout, le meilleur restaurant de Cheltenham, et je suis sûr qu’elle va beaucoup apprécier.

    Je jette un coup d’œil impatient à mon téléphone, en espérant pouvoir ignorer l’appel. Le nom de mon correspondant s’affiche, c’est Tony Heddon, un policier d’Exeter. Nous nous sommes rencontrés il y a douze ans quand j’étais en garde à vue, soupçonné du meurtre de Layla, et depuis nous sommes devenus bons amis. Sur la gauche de la réception, il y a un banc incurvé, en acier, sur lequel je vais déposer mon porte-documents.

    « Tony, dis-je en prenant l’appel. Ça fait plaisir de t’entendre.

    — Je te dérange, peut-être ?

    — Pas du tout. » Je remarque qu’il paraît sérieux, comme à chaque fois qu’il m’appelle pour me dire que le corps d’une femme non identifiée a été retrouvé par la police française. J’imagine qu’il doit être mal à l’aise, et je décide d’aller droit au but : « On vient de trouver un nouveau corps ?

    — Non, rien de tout ça. » Son accent paisible du Devonshire est rassurant. « Mais Thomas Winter, tu sais, ton ancien voisin à St Mary, est passé au commissariat hier.

    — Thomas ? » Je suis surpris. « Après tout ce temps, je ne savais pas qu’il était toujours vivant. Comment va-t-il ?

    — Physiquement, plutôt en forme, mais il se fait vraiment vieux. C’est pour ça qu’on ne veut pas accorder trop d’importance à ce qu’il nous a dit », ajoute Tony après une pause. J’attends qu’il poursuive tout en cherchant à deviner ce que Thomas aurait bien pu dire à la police. Mais il me revient qu’avant que Layla et moi ne partions en vacances en France, Thomas ne nous voyait que comme le plus heureux des couples.

    « Pourquoi, qu’est-ce qu’il a dit ?

    — Qu’il a vu Layla, hier. »

     

    Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

  • [Livre] Je veux m'envoler

    je veux m'envoler.jpg

    Résumé : Marcus Notre-Dame, brillant lieutenant de la DRPJ de Versailles est dépêché sur une affaire hautement politique. « Beyond the Beauty », pur-sang prodige appartenant aux prestigieuses Écuries Villeret et à L'Émir du Qatar, est enlevée à l’aéroport Charles de Gaulle. La jument, joyau de la couronne qatarie, sera exécutée selon des rites sacrificiels inspirés de la mythologie nordique, qui tiendront le lecteur en haleine. Aidée par Jordis Silverstrand, agente d’Interpol spécialiste de la civilisation et mythologie nordique, la police judiciaire s’engage alors dans une véritable course contre la montre pour résoudre les différentes énigmes de ces rites macabres. Au cours de cette enquête, les pressions politico-médiatiques plongeront notre inspecteur au passé obscur dans une affaire de famille des plus sombre. Le lieutenant traquera une menace sans visage qui éventrera vos nuits. Deux familles ennemies ou alliées ? Deux femmes liées par une énigmatique relation. Avec puissance et émotion, l’auteur nous plonge dans une intrigue complexe qui révèlera la détresse d’un être qui “veut s’envoler”. Marcus Notre-Dame, arrêtera-t-il cette menace à temps ? Pourra-t-il seulement être le héros de cette fresque bouleversante, qui bouscule les codes du thriller.


    Auteur : Malik Grillon Mixtur

     

    Edition : Auto édition

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 31 Août 2019 

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : C’est de nouveau sur la plateforme Simplement Pro que l’auteur m’a proposé de lire son roman.
    Il s’agit d’un thriller mêlant mythologie nordique et magouilles politiques.
    Comme d’habitude, on va passer rapidement sur les quelques points avant de se pencher sur le positif.
    En réalité, les points négatifs sont quasiment essentiellement des problèmes de forme (donc facile à corriger).
    Le plus évident a été les fautes de conjugaison (-er au lieu de –é ; -ez au lieu de –er ou encore –ait au lieu de –aient) ainsi qu’une concordance des temps un peu fantaisiste.
    Ça se remarque, certes, mais ça n’empêche pas la compréhension de l’histoire.
    J’ai été plus dérangée par l’absence de marqueurs de dialogue (Mais peut être que c’est un défaut du format epub, j’ai déjà vu des changements intempestifs de mises en page sous ce format). On finit par s’y habituer un peu mais j’ai trouvé que ça alourdissait la lecture.
    Certains dialogues manquent de naturel car, paradoxalement, ils sont trop bien écrits. Cela ne se ressent pas dans les dialogues qui ont trait à l’enquête elle-même mais plutôt dans les conversations d’ordre personnel.
    en dehors de ces petits problèmes de forme (d’ailleurs, il est à noter qu’il n’y a pas de faute d’orthographe, du moins aucune qui m’ait sauté aux yeux), qui se régleront facilement avec une relecture extérieure (un œil extérieur est toujours appréciable), l’histoire est vraiment prenante et bien menée.
    Et soyons clair, quelqu’un qui écrit mal, une histoire incohérente, mal tournée etc… sera bien plus difficile à reprendre que quelqu’un qui fait quelques fautes de conjugaison. La forme est toujours plus facile à corriger que le fond.
    Et sur le fond, il n’y a vraiment rien à redire dans cette histoire.
    On en apprend beaucoup sur la mythologie nordique. J’ai vraiment adoré cet aspect de l’histoire.
    Les meurtres sont horribles (mais on aime ça, hein ? Bande de psychopathes) et le coupable se moque ouvertement de la police en se payant le luxe d’avoir toujours un coup d’avance.
    Les personnages sont attachants. J’ai surtout aimé l’indic de Marcus. J’ai bien moins apprécié Laetitia, que j’ai trouvée égoïste et pathétique.
    A titre personnel, j’ai regretté que les quelques scènes de sexe présentes soit si (trop) détaillées. L’une d’elle n’apporte rien à l’histoire et les autres auraient largement pu se contenter de suggérer les choses. N’étant pas adepte de pornographie, j’ai sauté ces passages qui m’ont un peu écœurée.
    En revanche, j’ai aimé les chapitres dans lesquels un militaire est interrogé sur le passé sombre de Marcus.
    Je ne saurais dire s’il est crédible qu’un homme avec un tel passé se retrouve à la DRPJ, mais il m’intrigue.
    On ne saura pas dans ce roman la raison de son interrogatoire, mais cela promet de sacré ennuis à Marcus dans un prochain tome.
    Marcus, c’est un peu compliqué. Je ne sais pas vraiment si je l’ai apprécié. C’est un excellent policier, mais je ne suis pas sûre d’avoir apprécié la mentalité de l’homme (surtout si les révélations sur son passé sont vraies).
    J’ai en revanche beaucoup aimé la profiler d’Interpol : Jordis.
    Ainsi, malgré quelques défauts, ce roman nous offre un thriller haletant et original que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire.

     

    Un extrait : Quand il s’agit de raconter sa vie, la bouche d’un homme n’est pas toujours fiable. Son corps en revanche, ne ment jamais. Celui de Marcus Notre-Dame avait la langue bien pendue. Les ongles tailladés par des Rangers  suggéraient un passé militaire. Une entaille au visage que le temps n’avait pas réussi à effacer témoignait d’une brève carrière de boxeur amateur. Le tatouage de deux revolvers qui croisaient le fer sur son bras rappelait qu’il avait déjà ôté la vie. Les veines saillantes qui tentaient de se frayer un chemin à travers les cicatrices de blessures par balle témoignaient de la vie d’un homme qui avait dû faire face à de nombreux dangers. Il s’apprêtait à affronter une menace bien moins périlleuse mais tout aussi désagréable, le moment où son réveille-matin allait sonner. Un manque de volonté habituel se ferait ressentir quand sonnerait le glas à six heures. Celui-ci se dissiperait alors que son corps reviendrait à la vie, avant de disparaître quand l’eau froide déferlerait sur les striures de sa peau dorée. Il essuyait ses abdominaux dessinés à l’arme blanche quand la femme qui partageait sa vie entra dans la salle de bain :

    « Bonjour mon chéri, as-tu bien dormi ?

    Oui très bien et toi ? Répondit Marcus.

    Oui j’ai bien dormi, j’ai rêvé que nous partions en week-end à Venise et que nous profitions du Carnaval. Et toi as-tu rêvé ?

    Peut-être…  Mais je ne m’en rappelle pas.

    Comme souvent…  J ’ai parfois l’impression de devoir rêver pour nous deux tu sais.

    De rêver pour nous deux ? Désolé Laetitia , je viens de me réveiller. Je ne te suis pas.

    Je rêve de pouvoir assister aux plus belles pièces de théâtre, d’avoir cette connexion privilégiée avec les comédiens qui me donnent parfois envie de pleurer, de rire ou de tristesse. Je rêve de pouvoir me rendre dans les plus belles expos, les plus beaux concerts de musique classique. Je rêve de réaliser tant de projets, en France et à l’étranger.

    C’est ce que j’aime chez toi, tu le sais, dit Marcus avec bienveillance.

    Je sais. Mais sais-tu la différence entre ceux qui rêvent et ceux qui réalisent leurs rêves ?

    Je t’écoute, répondit Marcus qui n’aimait pas la tournure que prenait cette discussion.

    Ceux qui réalisent leurs rêves ne sont pas attentistes, ils prennent leurs responsabilités. Ils s’impliquent et s’organisent en conséquence. Ce qui n’est pas toujours évident, surtout quand les obligations quotidiennes sont prenantes », dit-elle avec un sourire. « Le « couple » prend à ce moment précis toute son importance, qu’en penses-tu ?

    Je suis d’accord, nous devons nous soutenir.

    Exactement » , conclut Laetitia  en lui baisant la joue.

    Elle s’éloigna en le regardant du coin de l’œil. Marcus connaissait ce regard déterminé à le faire réagir. Les signaux que Laetitia  envoyait étaient de plus en plus évidents, elle ne se satisfaisait plus des belles phrases de circonstance destinées à éviter les conflits. Elle attendait plus d’implication de sa part pour faire « vivre » ce couple. Il s’appuyait beaucoup sur elle, elle aimait cela, mais désirait aussi goûter à cette sensation. Celle où le conjoint fait preuve d’initiative pour vous surprendre. Elle lui faisait comprendre doucement mais sûrement.

     

    bonne lecture 3 étoiles.jpg

  • [Livre] La faute

    la faute.jpg

    Résumé : Ses trois enfants, son mari et son travail au refuge pour animaux ne laissent guère de temps à Lisa Kallisto. Ou juste assez pour culpabiliser et envier la vie parfaite de sa voisine et amie Kathy.

    Un soir, alors que la fille de Kathy doit justement venir dormir chez eux, l'adolescente disparaît sans que Lisa, trop débordée, ne réalise son absence et prévienne sa mère. C'est le début du cauchemar. Et si Lucinda ne revenait pas ? Et si elle avait été enlevée, comme cette autre jeune fille retrouvée errant, à moitié nue et complètement traumatisée, dans les rues de la ville ?

    Lisa en est persuadée : tout cela est sa faute.

    Et elle doit maintenant la réparer.


    Auteur : Paula Daly

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 11 juin 2015

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Lisa Kallisto est une mère de famille de 3 enfants, au mari chauffeur de taxi (et qui s’appelle Joe, si si). Avec un boulot à temps plein dans un refuse pour animaux, elle est souvent débordée et se sent terriblement inférieure à son amie Kate, mère au foyer parfaite.
    La sœur de cette dernière, Alexa, lui a d’ailleurs bien fait sentir qu’elle leur était inférieure, socialement comme intellectuellement. Et bien sûr, Lisa l’a crue.

    J’ai vraiment détesté Alexa, malgré le peu qu’on la voit. Il faut dire qu’à chacune de ses apparitions, elle se montre odieuse : hautaine, snob, arrogante, méprisante, agressive… une perle quoi.

    Comme beaucoup de mère débordée, Lisa n’écoute parfois ses enfants que d’une oreille et c’est ainsi qu’elle oublie de Lucinda, la fille de Kate, était supposée dormir chez elle pour préparer un exposé avec sa propre fille.
    Or le lendemain, c’est le drame : Lucinda a disparue et comme sa mère la croyait chez Lisa, l’alerte n’a été donnée qu’après plusieurs heures.

    L’inspecteur Joanne Aspinall est chargée de l’affaire et la pression est énorme car une autre fillette du même âge a déjà été enlevée et violée avant d’être relâchée, à moitié nue, dans une rue animée. Cependant, après la durée envisagée, Lucinda ne réapparait pas, ce qui fait craindre à tout que le pédophile n’ait franchi un nouveau cap dans la violence.

    J’avoue que j’ai eu assez de mal avec Lisa. A plusieurs reprises, elle ramène tout à elle. Par exemple, juste après la disparition de Lucinda, elle adresse une prière à Dieu. N’importe qui aurait prié pour que la petite soit  retrouvée, en bonne santé.
    Mais Lisa, elle, prie, certes pour qu’on retrouve l’enfant, mais cela pour ne pas avoir à supporter tout sa vie cette culpabilité. Et ce genre de comportement égocentrique se reproduit plusieurs fois.

    Finalement, les seuls personnages que j’ai vraiment bien aimé sont Joanne, l’inspecteur chargée de l’affaire, patiente et efficace et Joe, le mari de Lisa, tellement gentil, empathique, compatissant, qui défend sa femme envers et contre tout en public, mais n’hésite pas à lui dire ce qu’il pense en privé.

    Du côté de l’enquête, on ne s’ennuie pas. Les rebondissements s’enchaînent. Le récit est entrecoupé des pensées, du point de vue d’un pédophile.

    Si j’avais compris une partie de l’histoire, je n’avais en revanche aucune idée de la fin qui nous attendait.
    J’ai vraiment adoré cette fin, dans tous ses aspects.

    On peut dire que Paula Daly a bien menée sa barque, elle délivre les indices au compte-goutte et l’affaire touche de nombreux sujets autres que la pédophilie.

    Bref, une super lecture, très prenante jusqu’à la dernière ligne.

     

    Un extrait : Je me réveille plus crevée que la veille au soir. J’ai dormi cinq heures trente et, après avoir appuyé pour la troisième fois sur le bouton répétition de mon alarme, je parviens à ouvrir un œil.

    Je serais bien incapable d’expliquer cette fatigue. Vous savez, ce genre d’épuisement qui vous fait penser : mais qu’est-ce qui m’arrive en ce moment ? Je dois avoir une carence quelconque. Ou pire, j’ai peut-être chopé un truc carrément grave, vu qu’une fatigue pareille, ça n’existe pas. Enfin, je crois.

    Pourtant j’ai fait des analyses. Les résultats étaient parfaitement normaux. Mon généraliste – un vieux roublard qui doit voir défiler une ribambelle de femmes éternellement claquées –

    m’a balancé la nouvelle avec un sourire goguenard. « Désolé, Lisa, mais le truc dont tu souffres… ça s’appelle la vie. »

    J’ai parfois l’impression de participer à une vaste étude sociologique. Je me dis qu’un savant fou a décidé de prendre pour sujet d’expérience la totalité de la gent féminine peuplant le monde occidental : d’abord on les éduque, puis on leur donne un boulot intéressant et enfin, on regarde ce qui arrive quand elles se reproduisent. Parce que c’est à ce moment-là que tout explose !

    Vous pensez que j’en fais trop ?

    Vous avez raison, je le pense aussi.

    C’est d’ailleurs le gros problème. Je ne peux même pas me plaindre sans me sentir coupable. Pourquoi ? Parce que je suis une femme comblée qui a tout pour être heureuse – tout ce que l’on peut raisonnablement souhaiter. Et de surcroît, j’aime ma vie.

    Comment en suis-je arrivée là ? me dis-je en étudiant mon reflet dans le miroir de la salle de bains tout en me brossant les dents. J’ai toujours été gentille et aimable, j’ai toujours consacré du temps aux autres et voilà que maintenant, je suis sans arrêt sur les nerfs. Je me fatigue moi-même et je déteste cela.

    Je suis une femme débordée. Je ne trouve vraiment pas d’autre terme pour me qualifier et c’est ce que je ferai graver sur ma tombe.

    Lisa Kallisto : elle était vraiment trop débordée.

     

    Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

  • [Livre] La mort s’invite à Pemberley

    La mort s'invite à Pemberley.jpg

     

    Résumé : Rien ne semble devoir troubler l'existence ordonnée et protégée de Pemberley, le domaine ancestral de la famille Darcy, dans le Derbyshire, ni perturber le bonheur conjugal de la maîtresse des lieux, Elizabeth Darcy. Elle est la mère de deux charmants bambins ; sa sœur préférée, Jane, et son mari, Bingley, habitent à moins de trente kilomètres de là ; et son père adulé, Mr Bennet, vient régulièrement en visite, attiré par l'imposante bibliothèque du château.

    Mais cette félicité se trouve soudain menacée lorsque, à la veille du bal d'automne, un drame contraint les Darcy à recevoir sous leur toit la jeune sœur d'Elizabeth et son mari, que leurs frasques passées ont rendu indésirables à Pemberley. Avec eux s'invitent la mort, la suspicion et la résurgence de rancunes anciennes.


    Auteur : P.D. James

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 30 mai 2012

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : J’ai beaucoup entendu parler de P.D. James mais je n’avais encore jamais eu l’occasion de la lire.
    Orgueil et préjugés est mon second livre préféré de l’œuvre de Jane Austen et j’aime toujours découvrir les suites imaginées par différents auteurs.
    Dans « La mort s’invite à Pemberley », l’histoire prend place plusieurs années après les mariages d’Elizabeth et de Jane. Les voilà bien établies et pourvues chacune de plusieurs enfants.
    La veille d’un bal donné chaque année en l’honneur de la défunte mère de Darcy, Lady Anne, la jeune sœur d’Elizabeth, Lydia, débarque, hystérique, hurlant que son mari a été tué dans les bois.
    Darcy et les quelques invités déjà présents, partent à la recherche de Wickham et le découvrent, ivre et couvert de sang, agenouillé près du cadavre de son ami, le capitaine Martin Denny.
    On ne peut pas dire qu’il y ait une enquête. La réputation de Wickham le précède et le magistrat appelé par Darcy a son opinion toute faite sur sa culpabilité.
    Malgré l’antipathie que Darcy ressent pour le jeune homme, il ne le croit pas capable de meurtre.

    L’histoire tient donc essentiellement dans le procès de Wickham.

    Celui-ci est long, pénible, autant pour l’accusé que pour son entourage et l’on peut voir Darcy et Elizabeth complétement épuisés par cette histoire.
    Lydia est égale à elle-même : égoïste, geignarde, sans une once de cervelle. Son attitude vis-à-vis d’Elizabeth est vraiment inqualifiable, au point que même Jane, qui trouve pourtant des excuses à tout le monde, fini par en avoir assez.

    Même s’il n’y a pas vraiment d’enquête, et dans la mesure où je n’ai cru une seconde à la culpabilité de Wickham, j’ai apprécié qu’on sache ce qu’il s’est passé, même si on ne le sait qu’à la fin du livre (comme dans un thriller, en fait).

    On a aussi le plaisir de voir une Georgiana toujours réservée mais moins timide. Elle a muri et s’est ouverte au monde au contact d’Elizabeth. J’ai regretté un peu qu’on ne la voit pas davantage, mais, en tant que jeune fille non mariée, sa place n’était pas, à cette époque, au cœur de la tourmente. Pour autant, j’ai savouré chacune de ses apparitions.
    J’ai aussi beaucoup que l’auteur cite, au fil de son récit, d’autres personnages issus de l’œuvre de Jane Austen, comme Sir Walter Elliott (du roman Persuasion) cité comme un ancien et éphémère employeur de Wickham, ou Robert et Harriet Martin, qu’on rencontre dans le roman Emma et qui sont cités dans la résolution de l’énigme.

    J’ai beaucoup aimé ces petits clins d’œil qui auront sûrement fait sourire les fans de Jane Austen.
    J’ai trouvé qu’on avait là une suite sympa d’Orgueil et préjugés, crédible, qui respecte bien le caractère des personnages ou qui explique le pourquoi de leur évolution.
    Un registre différent, certes, mais une super lecture.

     

    Un extrait : Elizabeth était trop réaliste pour ignorer que nul n’avait oublié ces antécédents et qu’aucune famille ne pouvait s’installer dans la région sans être dûment informée de la stupeur provoquée par le choix de Mr Darcy. Il était connu comme un homme fier, qui accordait une valeur suprême à la tradition et au prestige familial. Son propre père avait encore rehaussé la position de sa lignée en épousant la fille d’un comte. Il avait semblé qu’aucune femme ne posséderait les qualités requises pour devenir Mrs Fitzwilliam Darcy, et voilà qu’il avait jeté son dévolu sur la cadette d’un gentleman dont la propriété, grevée d’une clause de succession qui empêchait ses propres enfants d’en jouir à sa mort, était à peine plus vaste que le parc d’agrément de Pemberley. À en croire la rumeur, la fortune personnelle de cette jeune personne ne dépassait pas cinq cents livres ; et elle était affligée de deux sœurs célibataires et d’une mère d’une vulgarité telle qu’elle ne pouvait être reçue dans la bonne société. Qui pis est, une de ses jeunes sœurs avait épousé George Wickham, le fils déshonoré du régisseur du vieux Mr Darcy, dans des circonstances que la pudeur commandait d’évoquer à voix basse. Mr Darcy et sa famille se trouvaient ainsi encombrés d’un homme pour lequel il éprouvait un tel mépris que personne à Pemberley ne prononçait jamais le nom de Wickham et que le couple ne franchissait jamais la porte du château. Force était de reconnaître qu’Elizabeth était parfaitement respectable et les esprits les plus critiques eux-mêmes avaient fini par admettre qu’elle était plutôt jolie et qu’elle avait de beaux yeux, mais cette union continuait à susciter l’étonnement, voire l’indignation, de plusieurs jeunes demoiselles qui, sur le conseil de leurs mères, avaient refusé plusieurs partis avantageux pour ne pas risquer de laisser échapper le gros lot, et approchaient désormais de l’âge fatidique de trente ans sans la moindre perspective en vue.

     

    Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

  • [Livre] N'oublie pas que je t'attends

    n'oublie pas que je t'attend.jpg


    Résumé
     : " Maman, je reviens bientôt"

    Quand ce message est découvert sur le pare-brise d'une voiture garée devant chez elle, Tess Campwell reprend espoir. Car l'enfant qui a écrit ces mots ne peut être que sa petite Emily, kidnappée trois semaines plus tôt, et qui, elle en a la certitude, est toujours vivante.
    Mais à Eden, petite ville tranquille du Mississippi, Tess n'est pas seule à vivre dans l'angoisse de ne plus jamais revoir son enfant. Tout près d'elle, une autre mère, Naomi, endure ce clavaire depuis dix ans déjà. depuis que sa fille Sadie a été enlevée dix ans plus tôt, dans la même école qu'Emily, et dans des circonstances étrangement similaires. Y a-t-il un lien entre ces deux enlèvements? Et si oui, quels sont les mobiles des ravisseurs, qui n'ont fait aucune demande de rançon?

    Devant l'inertie de la police, Tess et Naomi décident d'unir leurs forces et de continuer à se battre. C'est alors qu'un nouveau drame se produit, qui vient relancer l'enquête : dans la petite école d'Emilie et de Sadie, une troisième fillette, Sara Beth, manque à l'appel ...


    Auteur : Amanda Stevens

     

    Edition : Harlequin

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 01 octobre 2017

     

    Prix moyen : 7,50

     

    Mon avis : Je ressors assez mitigée de ma lecture. Le côté thriller était plutôt bien ficelé, mais une trop grande place était laissée à la romance.

    J’aime bien qu’une petite romance se glisse dans un thriller, mais en revanche je n’apprécie guère de la voir prendre autant d’importance.

    Trois enlèvements d’enfants ont lieu dans la petite ville d’Eden. Tout a commencé avec la disparition de la petite Sadie Cross, 5 ans. 10 ans plus tard, jour pour jour, la petite Emily, 5 ans, disparait au même endroit. Deux jours plus tard, c’est au tour de Sara Beth de s’évaporer dans la nature.

    L’enquête, et par la même occasion le roman, est divisée en 3 parties.

    La première se consacre à Sara Beth dont l’enlèvement ne semble pas s’inscrire dans le même schéma que les deux autres.
    Cette partie est assez indépendante des deux autres. Elle est bien menée mais la résolution était assez évidente.

    La seconde partie se concentre sur Emily. Là, j’ai autant de mauvais points que de bons.
    Dans les mauvais, je noterai avant tout le changement de personnalité d’Abby, la flic qui a résolu l’affaire Sara Beth et qui est accessoirement la tante de la petite disparue Sadie. En plus de devenir très étroite d’esprit, elle est reléguée au rang d’accessoire, puisque c’est la mère d’emily, qui n’est pas dans la police, qui va mener l’essentiel de l’enquête.
    L’histoire autour de la disparition d’Emily est plus complexe, la solution était moins facile à trouver et les fausses pistes mieux ficelées.
    De plus, cette affaire étant liée d’une manière ou d’une autre au tout premier enlèvement, des indices sont révélés qui vont introduire la 3ème enquête.

    Cette troisième enquête était située un peu entre les deux autres au niveau de la qualité.
    D’un côté, la partie thriller est vraiment bien menée. Il fallait vraiment penser à ça et clairement, je n’y avais pas pensé !
    En revanche, j’ai trouvé que le côté romance était trop présent et pas assez crédible.

    Bref, comme je le disais, lecture mitigée. J’aurais préféré que le livre ne soit qu’un thriller. D’autant plus que l’idée était vraiment bien pensée.
    Ce n’était pas une mauvaise lecture, mais elle aurait pu être meilleure.

     

    Un extrait : Il y a dix ans, disparut le premier enfant d’Eden.

    L’enlèvement eut lieu par un lourd après-midi d’août. Les classes maternelles de Fairhaven Academy, une école privée des quartiers nord de la ville, venaient de fermer leurs portes. En attendant l’arrivée de leurs parents, et malgré la chaleur, les enfants s’étaient engagés dans une bruyante partie de cache-cache dans la cour de récréation.

    Au début, personne n’avait remarqué l’absence de Sadie Cross. Des petits écoliers à l’institutrice chargée de les surveiller, chacun avait simplement imaginé qu’elle s’était dissimulée dans l’une de ses cachettes favorites jusqu’à ce que l’un ou l’autre de ses camarades la trouvât, ou que sa mère vînt la chercher.

    Lorsque cette dernière se présenta, l’alarme n’avait pas encore été donnée. Ne s’agissait-il pas d’Eden, après tout ? Une petite ville tranquille et rassurante, où presque tout le monde se connaissait ? Ici, les enfants ne disparaissaient pas d’une école en plein jour. Sadie devait être tapie quelque part, frémissante d’excitation, à moins qu’elle ne se fût trop éloignée pour entendre les appels. Elle finirait bien par se montrer, avaient assuré à Naomi Cross les autres mamans. Ce n’était qu’une question de temps.

    Pourtant, Sadie n’avait pas réapparu. Ni ce jour-là, ni ceux qui suivirent. Et en dix ans, aucune trace d’elle ne fut jamais retrouvée. Elle semblait s’être évanouie dans l’atmosphère évanescente de cette chaude journée d’été.

    Et aujourd’hui une autre enfant venait de disparaître à Eden.

     

    Petite déception 2 étoiles.jpg

  • [Livre] Mon amie Adèle

    mon amie adele.jpg

     

    Résumé : LOUISE

    Mère célibataire, elle est coincée dans un quotidien minuté. Un soir pourtant elle embrasse un homme dans un bar… sans savoir qu’il est son nouveau patron.

    DAVID

    Psychiatre renommé et dévoué à sa femme, il regrette ce baiser mais ne peut s’empêcher de tomber amoureux de son assistante.

    ADÈLE

    L’épouse de David semble n’avoir aucun défaut. Si ce n’est de vouloir à tout prix devenir l’amie de Louise... Fascinée par ce couple modèle, Louise se retrouve malgré elle piégée au coeur de leur mariage. Et peu à peu, elle commence à entrevoir des failles.

    David est-il l’homme qu’il prétend être ?

    Adèle, aussi vulnérable qu’elle y paraît ?

    Et par quel secret inavouable sont-ils liés l’un à l’autre ?


    Auteur : Sarah Pinborough

     

    Edition : Le livre de poche

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 06 Mars 2019

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Dès le départ, on peut voir qu’on alterne entre les points de vue d’Adèle et de Louise. Les parties « Adèle » sont elles-mêmes séparées entre le présent et le passé (auteur de ses 18 ans, avant son mariage).

    Dès le départ également, on sent que quelque chose ne va pas chez David et Adèle.

    David est très clairement alcoolique, il a des sautes d’humeur et exerce un contrôle quasi-total sur son épouse : appel à heure fixe, médicaments qu’il prescrit lui-même, il ne lui laisse ni carte de crédit ni téléphone portable, a le contrôle total de la fortune de sa femme… Bref, il a le profil type du pervers narcissique.

    Adèle, de son côté, est étrange. Sa rencontre avec Louise est suspecte. Ca pourrait juste être une épouse malheureuse prise au piège dans un mariage intolérable mais son attitude met extrêmement mal à l’aise.

    Chacun des deux agit comme si c’était l’autre qui était instable, dangereux.
    Et Louise est prise entre le marteau et l’enclume.

    Qui croire ? A qui faire confiance ? Louise est asse vulnérable. Le père de son fils, son ex-mari, l’a trompée et elle ne fait plus confiance ni aux hommes, ni à elle-même.

    Elle aussi boit trop. Je ne sait pas trop si c’est pour tromper la solitude, ou dans l’espoir de mettre un terme à ses terreurs nocturnes.

    Ces terreurs nocturnes vont avoir une importance capitale dans l’histoire, d’une manière assez intrigante et qui franchi la frontière du surnaturel.
    Toutefois, je rassure ceux qui n’aiment pas l’introduction du surnaturel dans un thriller : ici ça passe sans problème.
    Je fais partie de ces personnes qui n’aiment pas ce mélange des genres, du moins quand on n’est pas prévenu à l’avance, et ça n’a absolument pas gêné ma lecture tant c’est bien intégré dans l’histoire.

    On peut se dire que ’histoire ne semble pas des plus originales et on voit venir le déroulement sans trop de difficulté, une fois qu’on a débroussaillé tout ça.
    Que tu crois !! Si j’ose dire…

    Alors que tout se déroulait comme je l’avais plus ou moins prévu, le tout prend un tour que je n’avais pas vraiment vu venir, même si, avec le recul, j’aurais du me méfier.

    Et c’est là que Sarah Pinsborough nous assène le second effet Kiss Kool !

    Cette fin ! Sérieusement je n’aurais jamais imaginé ça ! Il a presque fallu que je relise le dernier chapitre une seconde fois tellement cette fin m’a scotchée. Vraiment  s’il y a bien une chose que je n’attendais pas, c’était ça !

    Je comprends mieux pourquoi, sur la toile, fleuri le hashtag #findedingue.
    Franchement c’est mérité !

    Mais je vous préviens : la fin est perturbante. Parfaite, géniale, mais perturbante !

    Vous êtes avertis !

     

    Un extrait : J’ai encore de la terre sous les ongles quand David rentre enfin. Je la sens qui pique ma peau écorchée. Mon ventre se noue, mes nerfs se tendent alors que la porte se ferme. Pendant un moment, nous nous contentons de nous dévisager, chacun à un bout du long couloir de notre nouvelle et belle maison, séparés par une longue étendue de bois parfaitement verni, puis, titubant légèrement, il se dirige vers le salon. Je respire un grand coup et je le rejoins, tressaillant à chacun des chocs durs de mes talons sur le plancher. Je ne dois pas avoir peur. Il faut arranger ça. Que nous l’arrangions.

    — J’ai préparé le dîner, dis-je sans montrer mon angoisse. Un Stroganoff, c’est tout. Il tiendra jusqu’à demain si tu as déjà mangé.

    Il ne me regarde pas, scrutant nos étagères que les déménageurs ont remplies de livres sortis des cartons. Je m’efforce de ne pas penser à la durée de son absence. J’ai nettoyé le verre brisé, balayé et frotté le sol, avant de m’occuper du jardin. Toutes les traces de rage ont été effacées. Je me suis rincé la bouche après chaque verre de vin que j’ai bu quand il n’était pas là, il ne sentira rien. Il n’aime pas que je boive. Juste un verre ou deux quand nous sommes en société. C’est tout. Mais ce soir, je n’ai pas pu me retenir.

    J’ai pris une douche, sans réussir à enlever complètement la terre sous mes ongles, et j’ai enfilé une robe bleu pastel avec des chaussures à talons assorties. J’ai soigné mon maquillage. Plus de larmes, plus le moindre signe de dispute. Je veux que nous nous débarrassions de ça. C’est notre nouveau départ. Un autre commencement. Il le faut.

     

    adoré 5 étoiles.jpg

  • [Livre] Un couple irréprochable

    un couple irréprochable.jpg

     

    Résumé : Angela Powell est en apparence une femme comblée. Elle mène une vie confortable avec Jason, un brillant professeur d'économie devenu une personnalité médiatique, et leur fils de treize ans. Mais leur bonheur de façade se lézarde lorsque l'une des stagiaires de son mari dépose plainte contre lui pour comportement déplacé, puis qu'une de ses collaboratrices l'accuse de viol. De quoi donner à Angela l'impression qu'elle ne connaît peut-être pas si bien celui qui partage sa vie. Pourtant, face à l'obstination d'une enquêtrice coriace, elle choisit quand même de jouer son rôle d'épouse et de le défendre, envers et contre tout.
    La disparition soudaine d'une des deux jeunes femmes donne cependant une autre dimension à l'affaire. Tandis que la presse se repaît du scandale, Angela est tiraillée entre la honte, le doute et le besoin de préserver un sombre secret...


    Auteur : Alafair Burke

     

    Edition : Presse de la cité

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 10 septembre 2019

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : L’auteur, Alafair Burke, a toujours baignée dans le crime. Réfugiée dans les romans policiers pour oublier qu’un tueur en série fait rage dans sa ville durant sa jeunesse (probablement BTK, Dennis Rader de son vrai nom), elle a ensuite fait des études de droit et a travaillé pour un juge avant d’être procureur adjoint spécialisée dans la violence domestique.
    Alors autant dire que quand elle aborde les sujets tels que les plaintes pour agressions sexuelles ou viol, les atermoiements des victimes, ainsi que la difficulté, parfois, à démêler le vrai du faux, elle sait de quoi elle parle !
    Jason et Angela sont un couple qui apparait comme parfait. 

    Comme je me méfie dès que ce mot est posé, j’ai immédiatement cherché les failles chez eux.
    Et j’étais plutôt contente de mon analyse.
    Angela est une femme rigide, qui veut tout contrôler en réaction à un drame qu’elle a vécu adolescente. Elle est dans le déni complet, à ce sujet, refuse de consulter pour dépasser le traumatisme (et du coup l’impose un peu à tout le monde, l’air de rien).
    Jason est fou amoureux de sa femme, mais le manque d’intimité entre eux lui pèse et il se montre volontiers charmeur envers les jeunes dames. Il est une célébrité locale, très engagé dans l’éthique des sociétés et justement, une des sociétés avec qui il travaille semblent ne pas être très clean et il est bien décidé à le prouver et à la dénoncer.
    Alors, quand il se retrouve soudainement accusé coup sur coup d’agression sexuelle et de viol, j’avoue que j’ai été plus que sceptique.
    A aucun moment je n’ai cru à la sincérité des deux « victimes », leur attitude ne me donnait pas du tout le sentiment qu’elles étaient ce qu’elles prétendaient être.
    Ce qui ne veut pas dire que j’ai pris Jason comme l’agneau qui vient de naitre. Je lui reprochais bien des choses : charmeur lourdingue, voire infidèle… bref pas de quoi l’expédier en taule quand même (quoi que pour l’infidélité, ça ferait pas de mal !).
    Et en plus, j’ai trouvé la flic extrêmement antipathique. Avant même de commencer à enquêter, elle décrète que Jason est coupable et elle ne cherche dans aucune autre direction.
    Donc j’avais une bonne analyse de la situation.
    Sauf que…
    Ben oui, plus on avance et plus on doute : Et si Jason était coupable ? Et si au moins une des « victimes » disait la vérité ? Ou est-ce que les victimes pourraient être complices ? Ou est-ce que c’est encore plus tordu que ça ? Ou beaucoup plus simple ?
    Et plus on avance, plus nos certitudes s’effritent (surtout les miennes, oui). J’ai imaginé pas mal de scénarios mais l’auteur m’a vraiment menée par le bout du nez.
    Jamais je n’aurais pu voir venir ce qu’elle nous réserve.
    L’auteur manie avec brio le retournement de situation. Elle nous met en confiance avec des trucs dont on se dit que ce n’est pas original pour nous épingler au mur quelques pages plus loin.
    Jusqu’à la toute dernière page, jusqu’à la toute dernière phrase même, après une dernière partie à enchaîner les « Quoi !? Mais non… », je n’ai rien vu venir.
    Il n’y a pas de course-poursuite, pas de bagarre, pas d’hémoglobine…
    Tout est psychologique, à moitié thriller, à moitié drame familial.
    Mais une chose est sûre, après avoir lu ce livre, vous ne croirez plus personne ! Jamais !

     

    Un extrait : La femme qui m’avait appelée pour demander que Jason offre un repas en sa compagnie à la vente aux enchères du collège l’année suivante s’appelait Jen Connington. Je ne prends même plus la peine d’indiquer les noms des personnes quand je raconte à mon mari ce qui se passe dans ces parties de notre vie qu’il ignore, parce que je sais qu’il les oubliera aussitôt. Jen est la mère de Madison et d’Austin, et la femme de Theo. Nouvellement élue présidente du comité d’organisation de la vente aux enchères, c’est l’une des trois compétitrices en lice pour le titre de reine des abeilles parmi toutes les mamans de Friends Seminary.

    « Bonjour, Angie », avait-elle dit quand j’avais décroché.

    Mon surnom n’est pas Angie. J’en ai bien eu un, autrefois – Gellie –, que seuls mes parents utilisaient. Mais bon, j’imagine que, pour une Jennifer se faisant appeler Jen, toutes les Angela sont des Angie.

    « Merci encore d’avoir accepté de concocter un dîner !!! »

    J’avais eu l’impression de voir se succéder les points d’exclamation.

    « En attendant, nous avons pensé que vous seriez peut-être heureuse d’être déchargée de cette corvée l’année prochaine. »

    « Nous ». Je m’étais aussitôt demandé quelles autres mères de famille étaient à l’origine du changement dont j’allais être informée.

    « Oh, vous savez, Jen, c’est le moins que nous puissions faire… »

    Dans ma bouche, ce « nous » avait une portée beaucoup plus modeste, me semblait-il.

    Je l’avais aussitôt imaginée racontant à son mari Theo devant un cocktail ce soir-là : « Combien de fois se croit-elle obligée de me rappeler qu’elle était le traiteur attitré de tout le gratin des Hamptons ? » C’était le seul véritable travail que j’aie jamais eu. À l’époque, j’en retirais une certaine fierté mais, pour les femmes comme Jen Connington, je serai toujours celle dont la carrière a culminé au poste d’aide-cuisinière.

    « Oui, eh bien, vous allez sans doute me prendre pour une féministe radicale, mais nous nous sommes dit qu’il était grand temps que certains papas s’investissent aussi – à parts égales, en somme. »

    Elle avait éclaté de rire, manifestement contente de son allusion au best-seller de Jason, intitulé Equalonomics1.

    « Alors, à votre avis, pourrions-nous persuader votre mari de sortir de sa tanière ? »

    J’avais répondu que je préférerais qu’il y reste terré. Au moins, je le verrais plus souvent.

     

    adoré 5 étoiles.jpg

  • [Livre] Tu devras choisir

    tu devras choisir.jpg

    Résumé : Ce jour-là, Aiden et Annabel s’apprêtent à fêter leur dixième anniversaire quand on sonne à la porte. C’est un homme, le visage masqué, une arme à la main. Il menace les enfants et force Madeleine, leur mère, à faire un choix impossible : lequel de ses deux jumeaux va vivre, lequel va mourir ? Quelques semaines après le drame, Madeleine se réveille à l’hôpital. Elle n’a que des bribes de souvenirs de ce jour terrible. Deux tirs de revolver. Elle qui rampe dans l’herbe. Et du sang, beaucoup de sang. Peu à peu, Madeleine tente de reconstituer le fil des événements. Et si le tueur ne s’en était pas pris à sa famille par hasard ? En exhumant les secrets de ceux qu’elle croyait connaître, elle comprend aussi que la menace est toujours là. Plus que jamais.


    Auteur : Samantha King

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : Avril 2018

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Comme dit dans le quatrième de couverture, le livre commence par l’irruption chez Maddie d’un homme cagoulé qui, sous la menace d’une arme, lui demande de choisir lequel de ses jumeaux de 10 ans, de son fil ou de sa fille, doit mourir.
    Quelques semaines plus tard, Maddie se débat dans sa culpabilité. Son mari et son fils ne la regardent plus dans les yeux, elle est victime d’absences et ne sort plus de chez elle.
    Isolée dans sa propre maison, Maddie repense à sa vie avant le drame.
    Le moins que l’on puisse dire, c’est que son couple n’avait rien d’idéal.
    Dominic, son mari, est un être dominateur et arrogant, extrêmement frustré de ne pas être né avec une cuillère d’argent dans la bouche et persuadé qu’on ne le traite pas selon ce qu’il mérite. L’ascension sociale semble être sa seule motivation et, très honnêtement, dès leur première rencontre, je n’ai pas pu le piffer : entre la drague en mode : « je vois bien que tu n’attendais que moi » et la manière à peine voilé dont il annonce à Maddie, enceinte, qu’il ne souhaite pas la voir travailler… bref, il m’a hérissé le poil.
    Et ça ne s’améliore pas au fil des souvenir de Maddie. A ce niveau, ce n’était plus des baffes que j’avais envie de lui mettre, mais carrément des coups de batte dans la tronche.
    Le déroulé des journées de Maddie, ce qu’elle perçoit, m’ont fait élaborer une théorie qui s’est confirmée dans la seconde partie.
    Mais cette théorie n’est que le début de l’histoire car de nombreuses révélations et rebondissements vont avoir lieu pour mener à la découverte du coupable.
    On est vraiment dans un thriller psychologique. Peu importe, en réalité, de qui a posé cette question inconcevable à Maddie, l’important réside en comment la jeune femme va bien pouvoir se sortir de là.
    Une des choses que j’ai le plus appréciée est que, si le coupable s’imagine invincible et suprêmement intelligent, il ne passe pas entre les mailles du filet. Ça change de tous ces thrillers où on voit un type faire des choses totalement dingue sans que personne ne se rende compte de rien. Là, quand on découvre la vérité, les erreurs commise sont pointées et on se rend compte qu’en fait, il n’a trompé personne et surtout pas les flics.
    Après, le fait que le coupable soit repéré ne va pas forcément arranger les affaires de Maddie !
    La plus grande qualité de ce roman est de jouer avec nos nerfs : quand on devine quelque chose, on se dit que c’est bon, on a tout compris et on se rend compte que ce n’est que la partie émergée de l’iceberg), ou encore on comprend qu’une chose va se passer et on la voit se produire un peu comme un terrible accident qu’on ne peut pas empêcher d’arriver. Sans compter toutes ces choses qui nous apparaissaient comme des certitudes et qui finalement sont complètement fausse. Ou le fait qu’on se mettre à se méfier de tout le monde…
    La tension est quasi permanente mais si j’ai un petit reproche à faire, c’est d’avoir fait une fin un peu trop facile. J’aurais aimé que l’auteur aille un peu plus loin que ça.
    Mais pour un premier roman, ce thriller est vraiment bien mené et je l’ai dévoré en seulement quelques heures.

     

    Un extrait : Le soleil du matin donne des reflets d’or rouge à la chevelure de ma fille. Ses boucles folles échappent à mes mains désespérément tendues et je reste clouée sur place, les regardant se déployer vers le ciel en un nuage flamboyant. Je n’essaie pas d’attraper ses cheveux, mais son corps qui se dérobe toujours en arrière, tel un plan au ralenti ancré dans mon cerveau. Mes bras battent en vain dans l’air sec de l’été, n’étreignant que le vide contre ma poitrine. Je tente de la rattraper avant qu’elle ne tombe mais je ne parviens à saisir que quelques-unes de ses mèches cuivrées, ces bouclettes soyeuses que j’aime tant et qu’elle veut à tout prix raccourcir et lisser pour paraître moins petite fille, faire plus grande que son âge.
    Mais elle restera toujours une petite fille ; elle ne grandira jamais.

     

    Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg