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[Livre] Un couple irréprochable

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Résumé : Angela Powell est en apparence une femme comblée. Elle mène une vie confortable avec Jason, un brillant professeur d'économie devenu une personnalité médiatique, et leur fils de treize ans. Mais leur bonheur de façade se lézarde lorsque l'une des stagiaires de son mari dépose plainte contre lui pour comportement déplacé, puis qu'une de ses collaboratrices l'accuse de viol. De quoi donner à Angela l'impression qu'elle ne connaît peut-être pas si bien celui qui partage sa vie. Pourtant, face à l'obstination d'une enquêtrice coriace, elle choisit quand même de jouer son rôle d'épouse et de le défendre, envers et contre tout.
La disparition soudaine d'une des deux jeunes femmes donne cependant une autre dimension à l'affaire. Tandis que la presse se repaît du scandale, Angela est tiraillée entre la honte, le doute et le besoin de préserver un sombre secret...


Auteur : Alafair Burke

 

Edition : Presse de la cité

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 10 septembre 2019

 

Prix moyen : 21€

 

Mon avis : L’auteur, Alafair Burke, a toujours baignée dans le crime. Réfugiée dans les romans policiers pour oublier qu’un tueur en série fait rage dans sa ville durant sa jeunesse (probablement BTK, Dennis Rader de son vrai nom), elle a ensuite fait des études de droit et a travaillé pour un juge avant d’être procureur adjoint spécialisée dans la violence domestique.
Alors autant dire que quand elle aborde les sujets tels que les plaintes pour agressions sexuelles ou viol, les atermoiements des victimes, ainsi que la difficulté, parfois, à démêler le vrai du faux, elle sait de quoi elle parle !
Jason et Angela sont un couple qui apparait comme parfait. 

Comme je me méfie dès que ce mot est posé, j’ai immédiatement cherché les failles chez eux.
Et j’étais plutôt contente de mon analyse.
Angela est une femme rigide, qui veut tout contrôler en réaction à un drame qu’elle a vécu adolescente. Elle est dans le déni complet, à ce sujet, refuse de consulter pour dépasser le traumatisme (et du coup l’impose un peu à tout le monde, l’air de rien).
Jason est fou amoureux de sa femme, mais le manque d’intimité entre eux lui pèse et il se montre volontiers charmeur envers les jeunes dames. Il est une célébrité locale, très engagé dans l’éthique des sociétés et justement, une des sociétés avec qui il travaille semblent ne pas être très clean et il est bien décidé à le prouver et à la dénoncer.
Alors, quand il se retrouve soudainement accusé coup sur coup d’agression sexuelle et de viol, j’avoue que j’ai été plus que sceptique.
A aucun moment je n’ai cru à la sincérité des deux « victimes », leur attitude ne me donnait pas du tout le sentiment qu’elles étaient ce qu’elles prétendaient être.
Ce qui ne veut pas dire que j’ai pris Jason comme l’agneau qui vient de naitre. Je lui reprochais bien des choses : charmeur lourdingue, voire infidèle… bref pas de quoi l’expédier en taule quand même (quoi que pour l’infidélité, ça ferait pas de mal !).
Et en plus, j’ai trouvé la flic extrêmement antipathique. Avant même de commencer à enquêter, elle décrète que Jason est coupable et elle ne cherche dans aucune autre direction.
Donc j’avais une bonne analyse de la situation.
Sauf que…
Ben oui, plus on avance et plus on doute : Et si Jason était coupable ? Et si au moins une des « victimes » disait la vérité ? Ou est-ce que les victimes pourraient être complices ? Ou est-ce que c’est encore plus tordu que ça ? Ou beaucoup plus simple ?
Et plus on avance, plus nos certitudes s’effritent (surtout les miennes, oui). J’ai imaginé pas mal de scénarios mais l’auteur m’a vraiment menée par le bout du nez.
Jamais je n’aurais pu voir venir ce qu’elle nous réserve.
L’auteur manie avec brio le retournement de situation. Elle nous met en confiance avec des trucs dont on se dit que ce n’est pas original pour nous épingler au mur quelques pages plus loin.
Jusqu’à la toute dernière page, jusqu’à la toute dernière phrase même, après une dernière partie à enchaîner les « Quoi !? Mais non… », je n’ai rien vu venir.
Il n’y a pas de course-poursuite, pas de bagarre, pas d’hémoglobine…
Tout est psychologique, à moitié thriller, à moitié drame familial.
Mais une chose est sûre, après avoir lu ce livre, vous ne croirez plus personne ! Jamais !

 

Un extrait : La femme qui m’avait appelée pour demander que Jason offre un repas en sa compagnie à la vente aux enchères du collège l’année suivante s’appelait Jen Connington. Je ne prends même plus la peine d’indiquer les noms des personnes quand je raconte à mon mari ce qui se passe dans ces parties de notre vie qu’il ignore, parce que je sais qu’il les oubliera aussitôt. Jen est la mère de Madison et d’Austin, et la femme de Theo. Nouvellement élue présidente du comité d’organisation de la vente aux enchères, c’est l’une des trois compétitrices en lice pour le titre de reine des abeilles parmi toutes les mamans de Friends Seminary.

« Bonjour, Angie », avait-elle dit quand j’avais décroché.

Mon surnom n’est pas Angie. J’en ai bien eu un, autrefois – Gellie –, que seuls mes parents utilisaient. Mais bon, j’imagine que, pour une Jennifer se faisant appeler Jen, toutes les Angela sont des Angie.

« Merci encore d’avoir accepté de concocter un dîner !!! »

J’avais eu l’impression de voir se succéder les points d’exclamation.

« En attendant, nous avons pensé que vous seriez peut-être heureuse d’être déchargée de cette corvée l’année prochaine. »

« Nous ». Je m’étais aussitôt demandé quelles autres mères de famille étaient à l’origine du changement dont j’allais être informée.

« Oh, vous savez, Jen, c’est le moins que nous puissions faire… »

Dans ma bouche, ce « nous » avait une portée beaucoup plus modeste, me semblait-il.

Je l’avais aussitôt imaginée racontant à son mari Theo devant un cocktail ce soir-là : « Combien de fois se croit-elle obligée de me rappeler qu’elle était le traiteur attitré de tout le gratin des Hamptons ? » C’était le seul véritable travail que j’aie jamais eu. À l’époque, j’en retirais une certaine fierté mais, pour les femmes comme Jen Connington, je serai toujours celle dont la carrière a culminé au poste d’aide-cuisinière.

« Oui, eh bien, vous allez sans doute me prendre pour une féministe radicale, mais nous nous sommes dit qu’il était grand temps que certains papas s’investissent aussi – à parts égales, en somme. »

Elle avait éclaté de rire, manifestement contente de son allusion au best-seller de Jason, intitulé Equalonomics1.

« Alors, à votre avis, pourrions-nous persuader votre mari de sortir de sa tanière ? »

J’avais répondu que je préférerais qu’il y reste terré. Au moins, je le verrais plus souvent.

 

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