Résumé : Marcus Notre-Dame, brillant lieutenant de la DRPJ de Versailles est dépêché sur une affaire hautement politique. « Beyond the Beauty », pur-sang prodige appartenant aux prestigieuses Écuries Villeret et à L'Émir du Qatar, est enlevée à l’aéroport Charles de Gaulle. La jument, joyau de la couronne qatarie, sera exécutée selon des rites sacrificiels inspirés de la mythologie nordique, qui tiendront le lecteur en haleine. Aidée par Jordis Silverstrand, agente d’Interpol spécialiste de la civilisation et mythologie nordique, la police judiciaire s’engage alors dans une véritable course contre la montre pour résoudre les différentes énigmes de ces rites macabres. Au cours de cette enquête, les pressions politico-médiatiques plongeront notre inspecteur au passé obscur dans une affaire de famille des plus sombre. Le lieutenant traquera une menace sans visage qui éventrera vos nuits. Deux familles ennemies ou alliées ? Deux femmes liées par une énigmatique relation. Avec puissance et émotion, l’auteur nous plonge dans une intrigue complexe qui révèlera la détresse d’un être qui “veut s’envoler”. Marcus Notre-Dame, arrêtera-t-il cette menace à temps ? Pourra-t-il seulement être le héros de cette fresque bouleversante, qui bouscule les codes du thriller.
Auteur : Malik Grillon Mixtur
Edition : Auto édition
Genre : Thriller
Date de parution : 31 Août 2019
Prix moyen : 16€
Mon avis : C’est de nouveau sur la plateforme Simplement Pro que l’auteur m’a proposé de lire son roman.
Il s’agit d’un thriller mêlant mythologie nordique et magouilles politiques.
Comme d’habitude, on va passer rapidement sur les quelques points avant de se pencher sur le positif.
En réalité, les points négatifs sont quasiment essentiellement des problèmes de forme (donc facile à corriger).
Le plus évident a été les fautes de conjugaison (-er au lieu de –é ; -ez au lieu de –er ou encore –ait au lieu de –aient) ainsi qu’une concordance des temps un peu fantaisiste.
Ça se remarque, certes, mais ça n’empêche pas la compréhension de l’histoire.
J’ai été plus dérangée par l’absence de marqueurs de dialogue (Mais peut être que c’est un défaut du format epub, j’ai déjà vu des changements intempestifs de mises en page sous ce format). On finit par s’y habituer un peu mais j’ai trouvé que ça alourdissait la lecture.
Certains dialogues manquent de naturel car, paradoxalement, ils sont trop bien écrits. Cela ne se ressent pas dans les dialogues qui ont trait à l’enquête elle-même mais plutôt dans les conversations d’ordre personnel.
en dehors de ces petits problèmes de forme (d’ailleurs, il est à noter qu’il n’y a pas de faute d’orthographe, du moins aucune qui m’ait sauté aux yeux), qui se régleront facilement avec une relecture extérieure (un œil extérieur est toujours appréciable), l’histoire est vraiment prenante et bien menée.
Et soyons clair, quelqu’un qui écrit mal, une histoire incohérente, mal tournée etc… sera bien plus difficile à reprendre que quelqu’un qui fait quelques fautes de conjugaison. La forme est toujours plus facile à corriger que le fond.
Et sur le fond, il n’y a vraiment rien à redire dans cette histoire.
On en apprend beaucoup sur la mythologie nordique. J’ai vraiment adoré cet aspect de l’histoire.
Les meurtres sont horribles (mais on aime ça, hein ? Bande de psychopathes) et le coupable se moque ouvertement de la police en se payant le luxe d’avoir toujours un coup d’avance.
Les personnages sont attachants. J’ai surtout aimé l’indic de Marcus. J’ai bien moins apprécié Laetitia, que j’ai trouvée égoïste et pathétique.
A titre personnel, j’ai regretté que les quelques scènes de sexe présentes soit si (trop) détaillées. L’une d’elle n’apporte rien à l’histoire et les autres auraient largement pu se contenter de suggérer les choses. N’étant pas adepte de pornographie, j’ai sauté ces passages qui m’ont un peu écœurée.
En revanche, j’ai aimé les chapitres dans lesquels un militaire est interrogé sur le passé sombre de Marcus.
Je ne saurais dire s’il est crédible qu’un homme avec un tel passé se retrouve à la DRPJ, mais il m’intrigue.
On ne saura pas dans ce roman la raison de son interrogatoire, mais cela promet de sacré ennuis à Marcus dans un prochain tome.
Marcus, c’est un peu compliqué. Je ne sais pas vraiment si je l’ai apprécié. C’est un excellent policier, mais je ne suis pas sûre d’avoir apprécié la mentalité de l’homme (surtout si les révélations sur son passé sont vraies).
J’ai en revanche beaucoup aimé la profiler d’Interpol : Jordis.
Ainsi, malgré quelques défauts, ce roman nous offre un thriller haletant et original que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire.
Un extrait : Quand il s’agit de raconter sa vie, la bouche d’un homme n’est pas toujours fiable. Son corps en revanche, ne ment jamais. Celui de Marcus Notre-Dame avait la langue bien pendue. Les ongles tailladés par des Rangers suggéraient un passé militaire. Une entaille au visage que le temps n’avait pas réussi à effacer témoignait d’une brève carrière de boxeur amateur. Le tatouage de deux revolvers qui croisaient le fer sur son bras rappelait qu’il avait déjà ôté la vie. Les veines saillantes qui tentaient de se frayer un chemin à travers les cicatrices de blessures par balle témoignaient de la vie d’un homme qui avait dû faire face à de nombreux dangers. Il s’apprêtait à affronter une menace bien moins périlleuse mais tout aussi désagréable, le moment où son réveille-matin allait sonner. Un manque de volonté habituel se ferait ressentir quand sonnerait le glas à six heures. Celui-ci se dissiperait alors que son corps reviendrait à la vie, avant de disparaître quand l’eau froide déferlerait sur les striures de sa peau dorée. Il essuyait ses abdominaux dessinés à l’arme blanche quand la femme qui partageait sa vie entra dans la salle de bain :
« Bonjour mon chéri, as-tu bien dormi ?
Oui très bien et toi ? Répondit Marcus.
Oui j’ai bien dormi, j’ai rêvé que nous partions en week-end à Venise et que nous profitions du Carnaval. Et toi as-tu rêvé ?
Peut-être… Mais je ne m’en rappelle pas.
Comme souvent… J ’ai parfois l’impression de devoir rêver pour nous deux tu sais.
De rêver pour nous deux ? Désolé Laetitia , je viens de me réveiller. Je ne te suis pas.
Je rêve de pouvoir assister aux plus belles pièces de théâtre, d’avoir cette connexion privilégiée avec les comédiens qui me donnent parfois envie de pleurer, de rire ou de tristesse. Je rêve de pouvoir me rendre dans les plus belles expos, les plus beaux concerts de musique classique. Je rêve de réaliser tant de projets, en France et à l’étranger.
C’est ce que j’aime chez toi, tu le sais, dit Marcus avec bienveillance.
Je sais. Mais sais-tu la différence entre ceux qui rêvent et ceux qui réalisent leurs rêves ?
Je t’écoute, répondit Marcus qui n’aimait pas la tournure que prenait cette discussion.
Ceux qui réalisent leurs rêves ne sont pas attentistes, ils prennent leurs responsabilités. Ils s’impliquent et s’organisent en conséquence. Ce qui n’est pas toujours évident, surtout quand les obligations quotidiennes sont prenantes », dit-elle avec un sourire. « Le « couple » prend à ce moment précis toute son importance, qu’en penses-tu ?
Je suis d’accord, nous devons nous soutenir.
Exactement » , conclut Laetitia en lui baisant la joue.
Elle s’éloigna en le regardant du coin de l’œil. Marcus connaissait ce regard déterminé à le faire réagir. Les signaux que Laetitia envoyait étaient de plus en plus évidents, elle ne se satisfaisait plus des belles phrases de circonstance destinées à éviter les conflits. Elle attendait plus d’implication de sa part pour faire « vivre » ce couple. Il s’appuyait beaucoup sur elle, elle aimait cela, mais désirait aussi goûter à cette sensation. Celle où le conjoint fait preuve d’initiative pour vous surprendre. Elle lui faisait comprendre doucement mais sûrement.