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[Livre] Am, Stram, Gram

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Résumé : Deux jeunes gens sont enlevés et séquestrés au fond d'une piscine vide dont il est impossible de s'échapper. À côté d'eux, un pistolet chargé d'une unique balle et un téléphone portable avec suffisamment de batterie pour délivrer un terrible message : « Vous devez tuer pour vivre. » Les jours passent, la faim et la soif s'intensifient, l'angoisse monte. Jusqu'à l'issue fatale.
Les enlèvements se répètent. Ce sont les crimes les plus pervers auxquels le commandant Helen Grace ait été confrontée. Si elle n'avait pas parlé avec les survivants traumatisés, elle ne pourrait pas y croire.
Helen connaît les côtés sombres de la nature humaine, y compris la sienne ; pourtant, cette affaire et ces victimes apparemment sans lien entre elles la laissent perplexe.
Rien ne sera plus terrifiant que la vérité.


Auteur : M. J. Arlidge

 

Edition : 10/18

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 03 mars 2016

 

Prix moyen : 9€

 

Mon avis : J’ai acheté ce livre après l’avoir vu sur la chaîne des livres d’Ali. Depuis janvier 2018, il attendait patiemment son tour (je ne l’avais pas oublié, non, mais je ne trouvais jamais le bon moment pour le sortir).
Et bien, je dois dire que ça valait la peine d’attendre.
En revanche, s’il est excellent, attention aux âmes sensibles, certaines scènes sont difficiles à lire.
Pas tant à cause d’un afflux d’hémoglobine, ça j’aurais tenu le choc sans problème (oui, moi aussi je me rends bien compte que les thrillers rendent un poil insensibles), mais à cause de la description poussée de personnes mourant littéralement de soif et de faim, prêt à boire de l’urine ou à croquer des insectes. Rien que de l’écrire, la nausée me revient.

Heureusement qu’il n’y a pas trop de scènes de cet acabit.

Si ces scènes ont pour but de nous plonger plus avant dans l’horreur vécue par les victimes, ce roman n’en demeure pas moins avant tout un thriller et donc on s’attache  surtout à la recherche su coupable.

L’enquête s’annonce complexe. Si les moyens mis en œuvre par le coupable écartent la théorie du crime d’opportunité, il ne semble y avoir aucun lien entre les victimes. Toujours enlevée par deux, ils sont fiancés, collègues, ou encore parents, d’âge et de sexe divers… Bref, difficile d’établir un schéma ou de prévenir de futurs crimes.

Helen Grace est un commandant de police, un poste important pour une femme de son âge (Un peu plus de 35 ans, je pense).

Elle est directe et même un peu agressive dans ses interrogatoires mais elle est efficace.

Les crimes s’enchaînent, ne laissant guère le loisir de réfléchir, de se poser.

J’ai ressenti comme si c’était la mienne la frustration et la rage d’Helen envers ce criminel qui semble avoir toujours un coup d’avance et dont la description n’est jamais deux fois la même à une exception près : il s’agirait d’une femme.

Intercalés entre les chapitres, écrit en italique, un personnage raconte le calvaire vécu dans son enfance. Mais s’agit-il de l’histoire de la tueuse ? Ou de celle d’Helen qui semble cacher un passé aussi noir que douloureux ? Ou encore de cette journaliste opiniâtre qui a eu un mauvais départ dans la vie ? Ou même de Charlie, la collègue d’Helen, dont on ne sait, au final, pas grand-chose du passé…

La psychologie de chaque personnage, que ce soit les policiers, les victimes, la coupable ou les autres intervenants, est étonnamment bien fouillée. Il n’y a aucun personnage qui soit là que pour faire de la figuration.

Le rythme du récit est encore accentué par des chapitres courts qui donnent toujours envie de lire « juste le prochain et puis j’arrête ».

La coupable est dotée d’un incroyable, à tous les sens du terme : autant pour son organisation et sa détermination que pour l’absence totale d’empathie qu’elle manifeste.

Elle ne montre jamais la moindre hésitation, c’en est vraiment effrayant.

Contrairement à mes habitudes, je n’ai pas essayé de résoudre l’enquête à tout prix, je me suis laissée porter par l’histoire, d’autant plus que l’on découvre l’identité de la coupable bien avant la fin (Ben oui, contrairement à d’autre livres du même genre, ici, ce n’est pas parce qu’on a identifié la personne qu’on lui a mis la main dessus).

J’ai vraiment adoré ce livre et, si ce n’est pas un coup de cœur, c’est uniquement à cause de ces scènes dont je parlais au début et qui m’ont donnée la nausée.
N’empêche que c’est un auteur que je vais suivre !

 

Un extrait : Sam dort. Je pourrais le tuer là, maintenant. Son visage n’est pas tourné vers moi : ce ne serait pas difficile. Se réveillerait-il si je bougeais ? Essaierait-il de m’arrêter ? Ou serait-il simplement soulagé que ce cauchemar finisse ?

Je ne peux pas penser des choses pareilles. Il faut que j’essaie de me rappeler ce qui est vrai, ce qui est bon. Mais quand on est prisonnier, les jours paraissent sans fin et l’espoir est le premier à mourir. Je me creuse la tête en quête de souvenirs joyeux susceptibles de repousser les idées noires : ils sont de plus en plus durs à convoquer.

Nous ne sommes là que depuis dix jours (onze ?), et pourtant la vie normale ressemble déjà à un souvenir lointain. On faisait du stop après un concert à Londres quand c’est arrivé. Il pleuvait des cordes, plusieurs voitures nous avaient déjà dépassés sans même nous jeter un regard. Trempés jusqu’aux os, on s’apprêtait à retourner à l’abri quand une camionnette a fini par s’arrêter. À l’intérieur, il faisait chaud, il faisait sec. On nous a offert du café venant d’une bouteille Thermos. Sa seule odeur a suffi à nous revigorer. Au goût, c’était encore meilleur. Nous n’avions pas conscience que ce serait notre dernière gorgée de liberté.

Quand je suis revenue à moi, j’avais la tête comme une casserole. Une croûte de sang sur les lèvres. Fini la camionnette douillette. J’étais dans un endroit glacial, obscur. Étais-je en train de rêver ? Derrière moi, un bruit m’a fait sursauter. Ce n’était que Sam qui se relevait en titubant.

On avait été dépouillés. Dépouillés et largués. Laborieusement, j’ai avancé en me tenant aux parois qui nous entouraient. Des carreaux froids, durs. J’ai percuté Sam et je l’ai étreint une seconde, inhalant cette odeur que j’aime tant. Cet instant passé, l’horreur de la situation nous a frappés.

On était dans une fosse à plongeon. Délaissée, mal aimée, elle avait été privée de ses plongeoirs, de ses panneaux, même de ses marches. Tout ce qui pouvait être récupéré l’avait été. Ne restait qu’un bassin profond et lisse, impossible à escalader.

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