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Policiers/Thrillers - Page 3

  • [Livre] Le morpho bleu

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    Lecture terminée le : 07 octobre 2010

     

    Résumé : Quand le corps congelé de Michelle Coltrane, une jeune femme de 25 ans, est retrouvé à Springfield, l’inspecteur Azor Streyes se lance sur la piste du meurtrier. Mais son enquête prend une nouvelle tournure lorsqu’un autre cadavre est découvert à Tulsa. Son nom ? Michelle Coltrane ! Et les morts s’enchaînent : à Santa Fe puis Los Angeles, deux autres corps sont retrouvés…L’inspecteur Streyes soupçonne une joggeuse d’avoir alerté la police pour chacune des découvertes macabres mais sa piste tourne court quand il apprend que c’est un vieil homme qui a signalé le cadavre de Tulsa… Parviendra-t-il à stopper cette vague de meurtres ? Quelle est la signification du papillon tatoué sur le cou des victimes ?


    Auteur : Jean-Louis Roujean

     

    Edition : Librinova

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 16 Avril 2020

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Quand j’ai commencé ce livre j’ai été tout d’abord un peu dérangée par le style de la narration. Ça ne me semblait pas très naturel. Et puis, après plusieurs chapitres, je me suis rendu compte que ce style me faisait penser aux films noirs avec des détectives dans le Chicago des années 20. Vous savez ces films où le détective privé raconte l’histoire en voix off. Une fois que je me suis rendu compte de cela, j’ai eu plus de facilité à lire, même si j’ai continué à trouver un certain manque de naturel, notamment dans les dialogues.
    J’ai eu un peu de mal avec le personnage principal. Je n’ai pas réussi à m’attacher à lui, d’autant plus qu’il semble agir sans aucune barrière, se déplaçant d’un état à l’autre pour son enquête sans que se pose jamais de problèmes de juridiction. Le fait que des corps avec un mode opératoire semblable aient été découvert dans plusieurs états et que les fédéraux n’aient aucun rôle dans l’histoire est aussi assez peu crédible. Peut-être qu’il aurait fallu qu’Azor soit agent fédéral plutôt que simple flic pour justifier ses déplacements incessants (j’en ai fini par oublier où était exactement sa juridiction au final !). C’est un personnage que j’ai trouvé assez antipathique, un peu hautain, du genre à dire à son subordonné qu’il se fout qu’il soit en famille quand il a besoin de lui, mais qui passe la nuit avec une call girl quand il est en déplacement professionnel ou qui interroge des suspects en barbotant dans une piscine.
    Une de ses réflexions m’a un peu hérissée. Alors qu’un membre de son équipe signale l’organisation parfaite d’une université par rapport à l’organisation administrative dans la police, il se dit : « Je n’aimais pas entendre des critiques sur mon institution, surtout venant d’une personne que celle-ci faisait vivre ».

    Donc sous prétexte qu’on bosse quelque part, et qu’on nous paye un salaire, que ce soit une entreprise ou une institution publique, on ne doit surtout pas pointer les dysfonctionnements ! Heureusement que tout le monde n’a pas cette mentalité, sinon on bosserait encore 16h par jour et la sécurité serait le cadet des soucis des patrons !
    Bref, vous l’aurez compris, ça a été dur d’avoir de l’empathie pour ce type et d’avoir envie de le voir aboutir dans son enquête.
    Le problème est qu’on n’a pas plus d’empathie pour les victimes puisqu’on ne sait pas grand-chose d’elles, qu’il n’y a pas d’interactions avec leurs familles ou leurs amis.
    Quant aux différents suspects, difficile de s’intéresser à eux, pour les mêmes raisons que les victimes : Azor parle beaucoup d’eux, peu avec eux. Et pour ceux avec qui il échange, on a l’impression que ces personnes dirigent l’interrogatoire avec à plusieurs reprises des phrases de type : j’ai encore des choses à dire, mais pas ici, pas maintenant, plus tard… bref, encore une fois peu crédible.
    C’est dommage, car le rythme est assez enlevé grâce à des chapitres courts et à de multiples rebondissements. L’enquête entraine vite Azor au sein d’une véritable conspiration sur fond de catastrophe climatique annoncée et sur la manipulation génétique d’animaux en apparence inoffensifs.
    En allégeant certaines descriptions, certains dialogues, inutilement détaillés, et qui alourdissent ainsi la lecture, on peut faire abstraction du style un peu mécanique. Et sans doute que si j’avais été une lectrice moins assidue de thrillers, j’aurais moins tiqué sur certaines actions qui sont, à mon sens, très peu crédibles.
    Je pense que ce roman plaira sans doute à ceux intéressés par les romans d’anticipation (pour tout le côté scientifique de la cryogénisation et du réchauffement climatique) et à ceux qui ne lisent pas beaucoup de thriller ou qui aiment les thrillers qui sortent des sentiers battus.
    Pour moi, sans être passé totalement à côté de cette histoire, elle ne me laissera pas un souvenir impérissable.
    C’était une bonne lecture, mais sans plus.

     

    Un extrait : Tom Harding était quadragénaire, comme moi. Nous avions des physionomies différentes et des caractères opposés. Me concernant, une taille moyenne, athlétique, les cheveux bruns, la pupille noire… impulsif. Un soi-disant charme latin, vertu héritée de mes origines hispaniques. Azor Streyes était mon patronyme. Tom ressemblait à un dandy. Une tête de plus que moi, svelte, blond, l’iris bleu et d’un naturel placide. Sa tenue vestimentaire suivait la mode. Vingt ans auparavant, nos trajectoires personnelles s’étaient croisées à l’université de Memphis. Il y avait obtenu un diplôme artistique avant d’embrasser une carrière de marchand d’art. Je voulais faire carrière dans la police. Je n’ai jamais dévié de cette ambition professionnelle.

    Tom dénichait des artistes au talent singulier, se chargeant de promouvoir leurs œuvres. Des peintures pour l’essentiel, plus rarement des sculptures. Une vitalité parachevée par des conférences dans des universités prestigieuses du nord-est du pays. L’intérêt de l’art dans la société en était le thème principal. Faire vivre le marché de l’art était son art de vivre, avec des artistes femmes comme cibles. Leurs créations colorées glorifiaient son anatomie. Il les vendait ensuite. Présent aux maillons extrêmes de la chaîne artistique, il lui arrivait de s’octroyer un rôle intermédiaire, en offrant à ses divas du pinceau – pas toujours de première jeunesse – un bonus payé en nature.

     

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  • [Livre] Le chuchoteur – T03 - L’égarée

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    Lecture terminée le : 20 décembre 2019

     

    Résumé : Dans une atmosphère étouffante, dans une ville engourdie par une vague de canicule, une jeune femme est retrouvée dans les bois, nue avec une jambe cassée. Elle a réussi à s’échapper après une longue séquestration. Elle est encore vivante, mais totalement désorientée.

    Aussitôt prise en main dans un hôpital spécialisé, la jeune femme est interrogée par un spécialiste, le Docteur White, mais ne se souvient que de quelques bribes de ce qui lui est arrivé. Un homme, un labyrinthe, un bébé… Tout est flou. Cependant, son identité a bien été retrouvée: il s’agit de Samantha, kidnappée il y a quinze ans, un cas surmédiatisé à l’époque. Sa réapparition fait la une de tous les journaux et met la police dans l’embarras. C’est alors que le détective privé Bruno Genko décide de reprendre l’enquête qu’il avait démarrée à l’époque, embauché par les parents de la victime. Cependant, la donne a changé car Genko, atteint d’une grave maladie, sait que ses jours sont comptés: le cas de Samantha sera sa dernière mission.

    De fil en aiguille, Genko parvient à retrouver des indices ignorés à l’époque, et commence à faire le lien avec des enfants abusés par le clergé… Mais où se cache donc le kidnappeur sadique qui a enfermé Samantha ? Et, en a-t-il enfermé d’autres ?

    Le compte à rebours s’enclenche, l’ombre du Chuchoteur plane, et Bruno Genko a si peu de temps pour résoudre l’enquête…


    Auteur : Donato Carrisi

     

    Edition : Le Livre de Poche

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 02 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Peut-on lire ce roman indépendamment des autres tomes du chuchoteur ?
    Beaucoup disent que oui, j’aurais tendance à dire que non (et non, ce n’est pas par pur esprit de contradiction !).
    Parce que si chaque toman a une trame propre et indépendante, subtilement, chacun d’entre eux met en place une pièce supplémentaire du puzzle que constitue le chuchoteur.
    Chaque roman nous rapproche un peu plus de l’identité de ce monstre.µ
    Ce thriller, on aurait presque l’impression qu’il commence par la fin puisqu’il débute lorsque Samantha, victime d’un enlèvement, est retrouvée.
    On a quand même plus l’habitude de commencer un livre par un enlèvement et de le finir quand on retrouve la victime.
    Or, ici, la moitié du boulot est fait. Mais la moitié seulement car le kidnappeur court toujours.
    Deux enquêtes parallèles ont alors lieu.
    La première est menée par un détective privé, Bruno Genko, qui, atteint d’une maladie incurable en phase terminale, se reproche de ne pas avoir vraiment enquêté lors de la disparition de Samantha. Il veut vraiment mettre un point final à cette affaire avant de mourir. Quitte à agacer profondément la police. Quitte à prendre des risques inconsidérés.
    Dans ce qu’il découvre sur le kidnappeur, sur les origines de ses actes, j’ai vraiment retrouvé la patte du Chuchoteur, telle qu’on l’avait découverte dans le tome 1 (Et c’est pour cela que je pense qu’il faut lire les tomes dans l’ordre, parce que l’auteur ne balise pas le chemin dans chaque livre et qu’il considère que ce qui a été dit dans le tome 1 est connu des lecteurs du tome 3. Et si on s’est dispensé de lire les deux premiers tomes, on ne sait pas comment fonctionne le Chuchoteur, il nous manque des éléments et on ne peut avoir qu’une impression d’inachevé dans ce tome).
    La seconde enquête est plus cérébrale puisqu’il s’agit pour un profiler de tenter de raviver les souvenirs de Samantha pour tenter de démasquer son ravisseur.
    Je ne sais vraiment pas quelle enquête est la plus « flippante ».
    Celle de Genko est une vraie course contre la montre, avec de l’action et du danger.
    Celle du profiler est, et c’est logique, bien plus psychologique mais tout aussi éprouvante car on va plonger dans les souvenirs de la détention de Samantha.
    Pendant toute l’histoire, il est régulièrement fait mention à Mila Vasquez, qui semble s’être volatilisée tandis qu’elle enquêtait sous couverture. Sa présence, en filigrane de l’histoire, est un rappel constant de l’ombre malfaisante du Chuchoteur.
    A part les différents suspects qu’on rencontre, j’ai apprécié plus ou moins tous les personnages, avec un faible pour Genko. Les deux flics chargés de l’affaire sont à bout, donc un poil irritables, le docteur Green (le profiler) est forcé de pousser Samantha dans ses retranchements pour tenter de débloquer ses souvenirs et du coup m’a souvent mise mal à l’aise.
    Impossible de lâcher ce roman avant la fin.
    L’auteur a dit : « Quand vous refermerez ce livre, vous ne serez pas sûr d’avoir tout compris ».
    Et c’est exactement ça ! Car non seulement j’ai eu le sentiment de m’être faite mener par le bout du nez par l’auteur, étant donné que je n’ai pas du tout vu venir cette fin, mais en plus, elle m’a fait remettre en question toute ma lecture.
    Le moins qu’on puisse dire, c’est que j’ai hâte de lire le prochain opus (Dieu merci, déjà sorti !) pour voir où tout ça va nous mener !

     

    Un extrait : Le paysage devant ses yeux était comme un écran où son esprit projetait le visage souriant de Tony Baretta. Elle n’était guidée que par la mémoire inconsciente de ses pas.

    Toutefois, à mi-chemin de l’établissement où elle était élève de cinquième, Sam se demanda si la tenue qu’elle avait choisie était appropriée pour le rendez-vous. Elle avait mis son jean préféré – avec des strass sur les poches arrière et des petites déchirures au niveau des genoux – et, sous son bomber noir trop grand de deux tailles, le sweat-shirt blanc que lui avait offert son père en rentrant de son dernier déplacement professionnel. Le véritable problème, c’étaient les cernes causés par sa mauvaise nuit. Elle avait essayé de les cacher avec le fond de teint de sa mère, mais elle n’était pas certaine d’avoir réussi – n’étant pas encore autorisée à se maquiller, elle manquait de pratique.

    Elle ralentit et observa les voitures garées. La Dodge gris métallisé et la Volvo beige étaient trop sales. Puis elle trouva ce qu’il lui fallait : de l’autre côté de la rue était garé un monospace blanc aux vitres teintées. Samantha traversa pour aller se regarder dans ces miroirs inespérés. Après avoir vérifié que le fond de teint cachait bien les poches sous ses yeux, elle s’attarda un moment pour contempler son visage, entouré de ses longs cheveux châtain – elle adorait ses cheveux. Elle se demanda si elle était assez mignonne pour Tony et elle essaya de s’observer avec ses yeux à lui. Que me trouve-t-il ? En pleine réflexion, l’espace d’un instant elle regarda derrière la surface réfléchissante.

    C’est impossible, se dit-elle avant d’observer plus attentivement.

    De l’autre côté de la vitre, dans l’ombre, se tenait un lapin géant. Qui l’observait, immobile.

    Samantha aurait pu prendre la fuite – une partie d’elle-même le lui ordonnait, et au pas de course –, mais elle n’en fit rien. Elle était fascinée, hypnotisée par ce regard qui émergeait de l’abîme. Ce n’est pas vraiment en train d’arriver, se dit-elle. Ce n’est pas en train de m’arriver, à moi, se répéta-t-elle avec l’incrédulité typique des victimes qui n’essaient pas de se soustraire à leur destin, parce qu’elles ressentent une forme d’attirance pour ce qui leur arrive.

    La jeune fille et le lapin se regardèrent un temps indéfini, comme poussés par une curiosité morbide réciproque.

    Soudain, la porte du monospace s’ouvrit, la coupant de son reflet. Au moment où son visage enfantin s’évanouissait devant elle, Samantha ne décela aucune peur dans ses yeux. Juste un éclair de surprise.

    Tandis que le lapin l’entraînait dans son terrier, Sam n’imagina pas que ce serait la dernière fois qu’elle verrait son image avant très longtemps.

     

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  • [Livre] Blood Orange

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    Lecture terminée le : 12 décembre 2019

     

    Résumé : Alison Wood est avocate pénaliste. À mesure que sa carrière décolle, sa vie familiale se dégrade : elle passe ses journées à plaider et ses soirées dans les bars pour décompresser. Patrick, un collègue avec qui elle entretient une liaison toxique, souffle le chaud et le froid et l'humilie tout autant qu'il se sert d'elle. Pourtant, Alison n'arrive pas à décrocher.

    Quand Patrick lui confie sa première affaire de meurtre, elle se plonge dans l'histoire de sa cliente, Madeleine, qui a poignardé son conjoint d'une quinzaine de coups de couteau. Au fil de leurs entretiens, Madeleine se livre : son mari diluait la pilule contraceptive dans son thé, examinait toutes ses dépenses, prenait toutes les décisions...

    Petit à petit, leurs deux vies se font écho. Qui contrôle qui ? Et si, avant de défendre les autres, Alison commençait par se défendre elle-même ?


    Auteur : Harriet Tyce

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 21 Février 2019

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : Le moins qu’on puisse dire c’est qu’au début de ma lecture, je n’ai pas franchement eu le coup de foudre pour Alison.
    Elle passe son temps à se saouler et à s’envoyer en l’air avec un avocat plus jeune qu’elle qui ne prend même pas la peine de cacher le mépris qu’elle lui inspire.
    Qu’elle trompe son époux, c’est son problème, mais là où j’ai eu du mal à la suivre, c’est qu’elle fait passer ses beuveries et son plan cul avant sa fille de 5 ans.
    Et puis, au fil de ma lecture, j’ai commencé à l’apprécier.
    D’abord pour l’acharnement qu’elle met dans son travail. Elle se donne vraiment à fond pour ses clients, sans compter. Alors oui, c’est vrai, sa vie personnelle est en vrac mais plus on voit son époux et plus on comprend pourquoi Alison se réfugie dans l’alcool.
    J’ai trouvé cet homme parfaitement détestable.
    Certes on peut comprendre que l’alcoolisme de sa femme l’exaspère mais j’ai trouvé qu’il ne fait rien pour l’aider.
    J’ai eu le sentiment qu’il ne supportait pas la réussite professionnelle de sa femme, lui qui a été licencié de sa boite.
    La manière qu’il a de toujours laisser entendre qu’elle n’est à la hauteur ni comme mère, ni comme cuisinière, m’a semblé être une manière de lui dire « tu es quand même inférieure à moi, malgré ton beau travail et ton gros salaire ».
    Bien sûr, il n’est que rarement ouvertement agressif mais il m’a mise extrêmement mal à l’aise. Malgré les écarts de conduite de son épouse, je n’ai pas réussi à apprécier cet homme.
    En revanche, j’ai vraiment apprécié Madeleine, la cliente d’Alison, même si elle est accusée du meurtre de son mari.
    Au contact de cette femme qui a commis l’irréparable, Alison va réflêchir sur sa propre existence.
    L’ambiance, dans ce livre, est lourde et souvent malsaine. Rien d’étonnant quand on voit les sujets abordés qui vont de l’alcoolisme aux violences conjugales en passant par les violences psychologiques, la manipulation ou encore le viol.
    Bref, que des joyeusetés, quoi !

    On a donc ici un thriller prenant, haletant, mais qui ne s’éloigne guère de la sphère domestique (ou plutôt devrai-je dire des sphères domestiques).
    Le suspense monte petit à petit, on se demande avec de plus en plus d’intensité ce qui peut bien relier Alison et Madeleine, en dehors du fait que la première est l’avocate de la seconde.
    Et ces questions m’ont hantée tout au long de ma lecture jusqu’au final qui a réussi le tour de force d’être à la fois attendu et surprenant.
    En tout cas, fin prévue ou non, celle lecture n’a pas fait long feu puisque je l’ai dévorée en moins de 24h !

     

    Un extrait : On se dirige vers mon cabinet. Il ne me touche pas une seule fois. Nous ne prononçons pas un mot. Je m'y reprends à trois fois pour taper le bon code d'entrée. Il me suit dans mon bureau, arrache mes vêtements sans m'embrasser, avant de me plaquer à plat ventre sur la table. Je me redresse et le dévisage.

    — On ne devrait pas faire ça.

    — C'est ce que tu dis à chaque fois.

    — Je suis sérieuse.

    — Ça aussi, tu me le dis à chaque fois.

    Il rit, m'attire à lui et m'embrasse. Je détourne la tête mais d'un geste de la main, il ramène mon visage face au sien. Je garde les lèvres serrées contre les siennes, mais ça ne dure pas, je cède à son odeur, au goût de sa bouche.

    Plus fort. Plus vite. Il m'enfile par-derrière, me pilonne, ma tête heurte une pile de dossiers, il s'immobilise un instant, change de position.

    — Je n'ai pas dit que..., je commence à protester.

    Il rit à nouveau, me fait signe de me taire. D'une main, il me tire les cheveux, de l'autre, il me maintient fermement et mes mots se transforment en sanglots. Mon souffle est court. Il me rentre encore dedans, contre le bureau, encore, encore, les dossiers glissent et tombent, dans leur chute ils accrochent le cadre, la photo de Matilda, qui bascule à son tour, le verre se casse, tout ça va trop loin, oui, mais je suis incapable de l'arrêter, je n'en ai aucune envie, et en même temps si, je veux qu'il arrête, mais il continue, il continue, il continue, et non ne t'arrête pas, ne t'arrête pas, arrête, ça fait mal, il ne s'arrête pas, jusqu'au dernier gémissement et puis il a fini, il se relève, s'essuie.

    — Il faut qu'on arrête, Patrick.

    Je descends du meuble, je remonte ma culotte, mon collant, je rabaisse ma jupe, la lisse sur mes genoux. Il rajuste son pantalon, rentre sa chemise. J'essaie de reboutonner mon chemisier.

    — Tu m'as arraché un bouton, je m'indigne, les doigts encore tremblants.

    — Tu peux toujours le recoudre.

    — Je ne peux pas le recoudre, là, tout de suite.

    — Personne ne va rien remarquer. Il n'y a personne de toute façon. Tout le monde dort. Il est presque trois heures du matin.

    J'inspecte le sol autour de moi, retrouve le bouton. J'enfile mes chaussures, bute contre le bureau. Toute la pièce tourne, j'ai de nouveau la tête dans le brouillard.

    — Je suis sérieuse. Il faut qu'on arrête.

    Je me retiens de fondre en larmes.

    — Comme je viens de te le dire, j'ai déjà entendu cette rengaine.

    Il remet sa veste sans me regarder.

    — J'en ai assez. C'est au-dessus de mes forces.

    Cette fois, je pleure pour de bon.

    Il vient vers moi, prend mon visage entre ses mains.

    — Alison, tu es bourrée. Tu es fatiguée. Tu n'as aucune envie que ça s'arrête, et tu le sais. Et moi non plus.

    — Cette fois, je le pense vraiment.

    Je m'écarte de lui, j'essaie d'avoir l'air déterminée.

    — On verra bien. (Il se penche vers moi et m'embrasse sur le front.) J'y vais. On se reparle la semaine prochaine.

    Patrick sort avant que je puisse continuer à protester. Je m'affale dans le fauteuil d'angle. Si seulement je ne m'étais pas autant saoulée... Avec la manche de mon tailleur, j'essuie mon nez qui coule et les larmes sur mon visage, jusqu'à ce que ma tête retombe contre mon épaule et que je sombre dans l'oubli.

     

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  • [Livre] #Murder

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    Lecture terminée le : 07 décembre 2019

     

    Résumé : Dans un futur proche, grâce à l’appli The Postman, les honnêtes citoyens américains peuvent visionner, commenter et partager les exécutions des pires condamnés du pays, envoyés sur Alcatraz 2.0. Sur l’île, les mises à mort prennent la forme de chasses à l’homme menées par des tueurs en série accrédités par le gouvernement.

    Quand Dee se réveille sur l’île, accusée d’un crime qu’elle n’a pas commis, elle sait que des millions de personnes vont la voir se faire #massacrer…


    Auteur : Gretchen McNeil

     

    Edition : Milan

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 02 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Âmes sensibles s’abstenir car ce livre ne s’appelle pas #Murder pour rien.
    Après que le gouvernement ait vendu la gestion de la peine capitale à un riche particulier, les condamnés à mort deviennent, bien malgré eux, les nouvelles vedettes de la télé-réalité.
    Les « fans » peuvent ainsi observer le quotidien des détenus sur Alcatraz 2.0, une île prison truffée de caméra où la vie ressemble étrangement au quotidien de tout un chacun… A quelques exceptions près. En effet, ce qui est attendu avec le plus d’avidité, ce sont les exécutions, lesquelles prennent la forme de spectacles macabres et sanglants par des tueurs professionnels ayant chacun une « spécialité » horrible et un nom imagé.
    Et comme dans toute bonne émission de télé-réalité, il faut en donner pour leur argent aux fans, car le paiement de leurs prestations dépend en partie du nombre de « boost » donnés par les fans pour chaque exécution. Autant dire que les tueurs rivalisent d’ingéniosité et de cruauté pour se démarquer les uns des autres.
    Et c’est dans cette prison qu’échoue Dee, 17 ans, reconnue coupable du meurtre de sa demi-sœur après un procès sommaire. Elle ne cesse de clamer son innocence.
    Au-delà du côté très malsain du voyeurisme des fans, côté malsain renforcé par la transcription de commentaires de type tweeter que je n’aurais, hélas, aucune surprise à lire dans le monde réel si les exécutions étaient ainsi rendues publiques, on sent très vite que quelque chose cloche dans cette prison.
    Le procès de Dee semble avoir été expédié à la va vite, sa culpabilité établie avant même qu’il ne commence et l’adolescente condamnée à mort sans l’ombre d’une preuve solide. Bien que la majorité des condamnés clament toujours leur innocence, j’ai douté très vite de la culpabilité de Dee dont la sincérité me paraissait évidente.
    Je veux bien me dire que les erreurs judiciaires, ça existe.
    Mais plus on avance dans le récit, plus on se demande quelle est la place de la justice dans ce monde régit par le buzz.
    Et dès lors que j’ai été persuadé de l’innocence de Dee (Ce qui a été mon sentiment dès les 1ères lignes), je ne pouvais que me mettre à douter de la culpabilité des autres (bon ok, pas de tous les autres, certains avaient l’air bien frappés quand même) et me demander combien d’innocents avaient pu être envoyé sur cette île pour y être massacrés afin d’assouvir la soif de sang des spectateurs et de remplir les poches des organisateurs.
    Innocents ou coupables ? Meurtriers sanguinaires ou victimes du système ? La question se pose pour presque tous les personnages que l’on rencontre. On imagine donc bien la difficulté de Dee qui a besoin d’alliés pour survivre mais qui ne peut réellement se fier à personne.
    La question se pose également de savoir si le passé de Dee, qu’on découvre assez vite, même si les détails ne sont révélés que petit à petit, peut avoir une incidence sur ce qui se déroule aujourd’hui.
    J’en suis vraiment venue à suspecter tout le monde et je n’ai pas osé m’attacher aux personnages car, comme dans Game of Thrones, personne n’est à l’abri d’une mort horrible.
    Et la tension ne retombe jamais ! A chaque fois que je me suis dit : bon, là ça se calme un peu. Bam ! Il se passait un truc !

    Du coup difficile de lâcher ce roman. Les pages se tournaient toutes seules tellement j’avais envie de connaitre la suite.
    Si parfois on peut trouver que Dee s’en sort un peu facilement, si on regarde bien, elle a surtout de la chance et parfois un petit quelques chose en plus. Mais ce petit quelque chose est-il une bonne ou une mauvaise chose ?
    Il faudra lire le livre pour le savoir !
    Une dernière chose, ce roman est noté comme étant un tome 1 et quelques indices nous donnent une bonne idée de ce qui pourrait servir de base à un tome 2. Toutefois, la fin se suffit à elle-même. Il n’y a pas de cliffhanger de fou qui nous fait dire : il faut absolument que je lise le tome 2 !! Donc, si vous n’êtes pas adepte des sagas, pas de soucis, vous pourrez vous contenter sans problème de lire le tome 1.

     

    Un extrait : Alcatraz 2.0, l’île dans la baie de San Francisco où les condamnés étaient traqués par des tueurs approuvés par le gouvernement afin de divertir les États-Unis. Le concept était né de l’imagination d’un magnat de la télévision seulement connu sous un pseudonyme : le Postman. Quand une ancienne star de la télé-réalité avait été élue à la présidence du pays, le Postman avait utilisé son influence pour vendre au gouvernement fédéral l’idée de transformer la peine capitale en spectacle. Diffuser les simagrées délirantes des tueurs du Postman – chacun avec sa propre marque de fabrique en matière de meurtre – rappelait non seulement aux citoyens ce qui les attendait s’ils enfreignaient la loi, mais les gardait aussi collés à leurs écrans, devant lesquels ils étaient encore moins susceptibles d’enfreindre ladite loi.

    L’appli Postman avait connu un succès fulgurant. Les fans pouvaient regarder vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept les retransmissions en direct, grâce à des caméras qui couvraient toute l’île. Ils voyaient les détenus « chez eux » dans leurs appartements, « au travail » dans la rue principale d’Alcatraz 2.0 et, bien sûr, lors des exécutions. Une notification avec double sonnerie alertait les utilisateurs d’une exécution en cours, qu’ils pouvaient voir en live ou en replay. Ils pouvaient « booster » leurs vidéos préférées. Rapidement, tous les tueurs du Postman avaient eu leurs propres communautés de fans, forums, goodies, jeux vidéo et jeux de rôle, sans oublier les paris lucratifs contrôlés par Postman Enterprises.

    Les tueurs du Postman étaient tous des célébrités médiatiques, autant que le Président, bien qu’ils soient anonymes et masqués. Il y avait même des théories conspirationnistes qui spéculaient sur les identités secrètes des tueurs. Les sœurs Impitoyables étaient-elles mères de famille dans la vie civile ? La voix d’Al Gaz-Toxique ne ressemblait-elle pas à celle du présentateur du Juste Prix ?

    Tout cela était carrément délirant.

     

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  • [Livre] Défaillances

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    Lecture terminée le : 03 décembre 2019

     

    Résumé : Tout a commencé cette nuit-là, dans la forêt.
    Cassandra ne s’est pas arrêtée pour proposer son aide à la conductrice de la voiture immobilisée sur le bord de la chaussée, en plein orage.
    Lorsqu’elle apprend le lendemain que la femme a été retrouvée sauvagement assassinée, Cass est assaillie par la culpabilité. Et les coups de fil anonymes qu’elle reçoit désormais chez elle ravivent son angoisse. Elle en est persuadée : quelqu’un l’a vue, ce soir-là. Quelqu’un qui continue de l’observer. Quelqu’un qui pourrait bien être l’assassin.
    Pourtant ni son mari, ni sa meilleure amie ne prennent ses craintes au sérieux. Et alors que Cass elle-même commence à douter face à ses trous de mémoire de plus en plus fréquents, ses angoisses se transforment en terreur.


    Auteur : B.A. Parris

     

    Edition : Hugo

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 04 janvier 2018

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Ce livre m’a rendue dingue !

    Alors, j’avais bien une théorie, mais je n’arrivais pas, dans l’histoire, à trouver de quoi l’étayer.
    A cause des antécédents familiaux de Cass, le personnage principal, on est en permanence dans le doute.
    Déjà, soyons clairs, concernant l’événement avec lequel débute le roman, à savoir que Cass ne s’arrête pas pour aider une jeune femme dont la voiture est arrêtée au bord d’une route traversant la forêt (de nuit, par temps d’orage), n’importe quelle femme aurait réagi de la même manière ! Franchement, vous seriez sortie de la voiture vous ? Sous l’orage, en pleine nuit, sur une route déserte, en pleine forêt ? Alors que personne dans la voiture n’a réagi à vos appels de phares ? Hein ? Voilà. Moi non plus.
    Sauf que le lendemain, Cass apprend que ladite jeune femme a été assassinée.
    Elle est rongée par la culpabilité et cette culpabilité est d’autant plus forte que Cass avait promis à son mari de ne pas emprunter cette route (je manque peut-être d’empathie, mais à sa place je serais surtout soulagée de ne pas être tombée nez à nez avec le tueur !).

    Dans l’impossibilité de s’épancher, la jeune femme se triture le cerveau.
    Quand elle commence à se sentir observée, surveillée, et qu’elle a, en prime, de nombreux trous de mémoires, elle est persuadée d’être persécutée par le meurtrier.
    Son entourage ne la croit pas (on se demande pourquoi, tiens !) et le spectre de la maladie de sa mère (diagnostiquée atteinte de démence précoce à l’âge de 40 ans) la font craindre d’être en train de perdre la tête.
    Plus Cass plonge dans la peur et la paranoïa, plus ses symptômes s’aggravent.
    On finit par ne plus savoir que croire, tout comme Cass, d’ailleurs.
    Est-ce que la jeune femme est vraiment persécutée ? Le tueur de la femme de la forêt la poursuit-il vraiment ? Ou Cass s’enfonce–t-elle dans la maladie, comme semblent le penser son mari et ses amis ?
    La descente aux enfers de Cass se fait tellement progressivement qu’on a vraiment l’impression d’assister à la détérioration de son esprit et la théorie du tueur aux aguets est mise à mal à plusieurs reprises par les réflexions des uns et des autres.
    Alors certes, son entourage ne sait pas, contrairement à nous, que Cass était dans la forêt à l’heure approximative du meurtre, mais cela ne donne aucune certitude quant à ce qu’il se passe car chaque action de Cass peut être interprétée de deux manières différentes.

    Je peux vous dire que j’ai soupçonné tout le monde : les collègues, le mari de Cass, le voisin, les amis, la maladie et même le mari de la femme assassinée.
    Même si j’avais une théorie dès le départ, elle ne reposait sur rien d’autre qu’une intuition et, au fil de ma lecture, je ne trouvais guère d’indices qui allaient dans ce sens (ou plutôt, les indices que je trouvais pouvaient aller dans ce sens comme dans deux autres directions).
    Jusqu’à la presque fin du roman, on va se poser ces questions sans relâche.
    Il était vraiment difficile de lâcher ce livre, du coup, je l’ai quasiment lu d’une traite.
    Surtout quand la lumière commence à se faire sur toute cette histoire !
    Là, impossible de le reposer avant de savoir la toute fin de l’histoire !

     

    Un extrait : Je me réveille le lendemain matin pour trouver Matthew assis sur le bord du lit, une tasse de thé à la main.

    « Quelle heure est-il ? murmuré-je, peinant à ouvrir les yeux face au soleil qui se déverse par la fenêtre.

    — Neuf heures. Je suis debout depuis sept.

    — Comment va ta migraine ?

    — Partie. » Dans le soleil, ses cheveux blonds ont des reflets d’or. Je tends la main, la passe dans sa chevelure. J’aime son épaisseur.

    Lorgnant la tasse, pleine d’espoir, je demande : « C’est pour moi ?

    — Bien sûr. »

    Je me tortille pour m’asseoir et je renfonce la tête dans les oreillers. En bas, ma chanson préférée pour être de bonne humeur, Lovely Day, passe à la radio et avec la perspective des six semaines de vacances à venir, la vie est belle.

    « Merci, dis-je en lui prenant la tasse. Tu as réussi à dormir ?

    — Oui, comme une marmotte. Désolé de ne pas avoir pu t’attendre. Le retour s’est bien passé ?

    — Très bien. Mais il y a eu des éclairs et du tonnerre. Et beaucoup de pluie.

    — Bon, au moins, le soleil est de retour ce matin. » Il me donne un gentil coup de coude. « Allez, pousse-toi. » En faisant attention de ne pas renverser mon thé, je lui laisse une place et il se glisse dans le lit à côté de moi. Il lève le bras et je me blottis contre lui, la tête sur son épaule. « On a retrouvé une femme morte pas loin d’ici, dit-il si doucement que je le comprends à peine. Je viens de l’entendre aux infos.

    — C’est atroce. » Je pose mon thé sur la table de chevet et je me tourne vers Matthew. « Quand tu dis “pas loin d’ici”, qu’est-ce que tu veux dire ? À Browbury ? »

    Il caresse une mèche sur mon front, les doigts doux sur ma peau. « Non, plus près, quelque part sur la route qui traverse la forêt entre ici et Castle Wells.

    — Quelle route ?

    — Tu sais, Blackwater Lane. » Il se penche pour m’embrasser mais je m’écarte.

    « Arrête, Matthew. » Le cœur voletant derrière mes côtes comme un oiseau enfermé dans sa cage, je le regarde en attendant qu’il se mette à sourire, qu’il m’annonce qu’il sait que je suis rentrée par là hier soir et qu’il me taquine seulement. Mais il se contente de plisser le front.

    « Je sais. C’est horrible, hein ? »

    Je le fixe. « Tu es sérieux ?

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  • [Livre] Revenir pour mourir

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    Lecture terminée le : 30 octobre 2019

     

    Résumé : Après dix ans d'absence, Sasha revient dans sa ville natale de Virginie. Elle y retrouve sa mère, ses amis d'enfance et ses repères. Mais dès ses premiers jours de travail dans l'auberge familiale, elle se sent observée, menacée. Ce retour aux sources tourne vie au cauchemar pour celle qui a fait la une des journaux locaux des années auparavant... car Sasha est la seule rescapée d'un tueur en série connu sous le nom du Marié.

    Alors que son amour de jeunesse, devenu agent fédéral, réapparaît dans sa vie et jure de la protéger, des jeunes femmes commencent à disparaître, comme à l'époque de son enlèvement et, dans l'ombre, quelqu'un guette la première erreur de Sasha pour s'assurer qu'il s'agira de sa dernière...


    Auteur : Jennifer L. Armentrout

     

    Edition : Pygmalion

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 03 avril 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Il y a dix ans, un tueur en série surnommé « le marié » a sévi dans une petite ville de Virginie occidentale.
    Sasha a été sa dernière victime. Celle qui s’est enfuie. Celle qui a survécu.
    Aujourd’hui, après dix ans exilée en Floride, Sasha prend son courage à deux mains et décide de revenir dans sa ville natale pour faire ce qu’elle a toujours souhaité faire : travailler à l’auberge familiale avec sa mère.
    Pourtant ce retour n’est pas facile pour elle. Elle se sent observée, épiée, est sujette à des cauchemars la ramenant chaque nuit à ce qu’elle a vécu…
    De plus elle est rongée par la culpabilité car, après avoir échappé au marié, elle est partie sans un mot, coupant les ponts avec tout son entourage, excepté sa mère et sa meilleure amie qui ne s’est pas laissé effacer de sa vie. Elle s’en veut d’avoir d’abord pensé à elle, à ce dont elle avait besoin.
    A peine Sasha revenue, que des femmes commencent à disparaitre. Un imitateur ?
    Quand j’ai lu les pensées du tueur, qui s’intercale dans les chapitres vu du point de vue de Sasha, j’ai eu l’impression que le tueur était plus qu’un imitateur. La fuite de Sasha, son retour, semblent être une offense personnelle qui lui est faite, comme si, non contente d’avoir osé survivre, elle revenait le narguer en revenant dans sa ville. J’ai pensé à plusieurs théories, allant jusqu’à un membre de la famille d’une victime qui n’aurait pas supporté que Sasha s’en sorte alors que l’autre jeune femme a été tuée.
    J’ai adoré Miranda, la meilleure amie, ainsi que Cole, qui sortait avec Sasha au moment de son enlèvement et qui se débat avec sa propre culpabilité de ne pas avoir été capable de la protéger. Aujourd’hui, il semble bien décidé à remplir le rôle de protecteur qu’il s’est donné mais aussi à reprendre leur relation du début.
    Ce qui m’a rendue dingue avec ce livre, c’est que très vite, j’ai su qui était le coupable. J’en étais sûre ! Mais rien, pas une preuve, pas un début d’indice, juste mon intime conviction. C’était hyper frustrant de ne rien trouver contre lui (Je vous dis pas la danse de la victoire quand j’ai vu que mon intuition était bonne, enfin plutôt le dandinement de la joie, j’étais au lit !).
    J’ai adoré l’ambiance de ce livre.
    Il y a tout ce côté tout doux avec la relation que Sasha et Cole essaient de reprendre, mais derrière, il y a toujours cette ombre, cette menace que ressent Sasha et dont, nous, lecteurs, avons pleinement conscience puisque nous avons accès à certaines pensées du tueur.
    S’il n’y avait pas ce tueur qui rode, la petite ville serait vraiment un endroit où on aurait envie de rire (un peu comme Stars Hollow dans Gilmore Girls). On a droit à de belles chutes de neige, et l’auberge a vraiment l’air d’un endroit hyper cosy.
    Le paradoxe entre ce lieu enchanteur et les horreurs qui s’y sont déroulés et qui s’y déroulent de nouveau, rend l’ambiance de cette histoire encore plus angoissante.
    J’ai vraiment adoré cette histoire (même si j’ai vérifié quinze fois que les portes et fenêtres étaient bien fermées) et j’ai très envie de découvrir d’autres titres de l’auteur.

     

    Un extrait : Mon cœur s’accéléra tandis que mon regard se posait sur le rétroviseur. Mes yeux bruns paraissaient trop grands, exorbités. J’avais l’air effrayée, et je l’étais.

    Respirant un grand coup pour me donner du courage, j’attrapai mon sac, ouvris la portière, et descendis de ma Honda. L’air froid s’infiltra aussitôt sous le fin cardigan que je portais. J’inspirai profondément, inhalant l’odeur d’herbe fraîchement coupée.

    Je fis un pas vers l’auberge où j’avais grandi et que je n’avais pas revue depuis des années. Elle était fidèle à mes souvenirs. Le vent faisait tanguer les rocking-chairs inoccupés. Les fougères touffues qui ornaient la façade de la fin du printemps au début de l’automne avaient disparu. Les bardeaux avaient été repeints en blanc. Les volets d’un vert sapin sombre et…

    Et ma gorge se dessécha. J’avais la chair de poule et je sentis les petits cheveux blonds se dresser sur ma nuque. Une sensation horrible, irréelle se logea dans mon ventre. Ma gorge se serra une nouvelle fois.

    J’avais l’impression qu’une main trop insistante me caressait le dos. J’éprouvais une brûlure dans la nuque comme quand il s’asseyait derrière moi…

    Pivotant sur mes talons, je balayai le jardin des yeux. De hautes haies bordaient la propriété. Elle se trouvait à bonne distance de Queen Street, la route principale qui traversait la ville, mais j’entendais le bruit des voitures. Il n’y avait personne. Je fis un tour complet sur moi-même. Personne sur le porche ou dans le jardin. Il y avait peut-être quelqu’un à l’une des fenêtres de l’auberge, mais j’étais seule dehors en dépit des cognements de mon cœur ou de ce que me hurlait mon instinct.

    Je me concentrai de nouveau sur les haies de verdure. Suffisamment épaisses pour que quelqu’un puisse s’y cacher et m’observer, attendant que…

    Arrête ça.

    Je formai un poing de ma main libre.

    Tu n’es qu’une idiote parano. Arrête ça tout de suite. Personne ne t’observe.

    Mais mon pouls ne ralentissait pas et un léger tremblement parcourait mes muscles tendus. Une réaction physique irrationnelle.

    Je sentais monter la panique.

    Une terreur glacée planta ses griffes dans ma poitrine et je me mis à courir – laissant derrière moi la voiture, je me ruai dans l’auberge. Je ne voyais que des formes indistinctes qui défilaient tandis que je me précipitais dans l’escalier et montais les marches quatre à quatre jusqu’au dernier étage.

    Là, dans l’étroit couloir silencieux qui longeait les appartements au-dessus de l’auberge, hors d’haleine et la peur au ventre, je lâchai mon sac par terre et me pliai en deux, les mains sur les genoux, tentant de reprendre mon souffle.

    Je ne m’étais pas arrêtée pour voir si l’auberge avait changé depuis toutes ces années, ni pour chercher ma mère. J’avais couru comme si j’avais le diable aux trousses.

    Et c’était ce que je ressentais.

    Je n’aurais pas dû revenir.

     

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  • [Livre] Révélée

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    Lecture terminée le : 19 octobre 2019

     

    Résumé : Catherine est en train de lire un livre des plus angoissant : elle voit s'inscrire l'histoire de sa vie au fil des pages et le récit dévoile même un secret qu'elle pensait être la seule à connaître. Les frontières entre réalité et fiction s'effacent, laissant place à un suspens croissant : comment le livre va-t-il se terminer ?


    Auteur : Renée Knight

     

    Edition : 10/18

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 14 avril 2016

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Dans ce thriller psychologique, on ne sait trop dire qui, de Catherine ou de Stephen est un psychopathe.
    La première cache un secret, depuis vingt ans, et semble terrifiée à l’idée que ce dernier puisse être dévoilé.
    Le second décrit la première comme une manipulatrice sans cœur, croqueuse d’homme, froide comme la glace et prête à tout pour atteindre ses objectifs.
    Les chapitres alternent entre Catherine et Stephen mais, pendant un long moment, on n’a que la version des faits de ce dernier, Catherine refusant obstinément de s’expliquer.

    J’avoue que dès le départ, Stephen m’a agacée. Je ne croyais pas à sa version de l’histoire, d’autant plus que ni lui, ni sa femme, qui est le vrai auteur du livre racontant cette histoire, n’étaient présents sur le lieu où ce qu’il s’est passé s’est produit.
    Ca me semblait tellement évident que Stephen et son épouse cherchaient avant tout un coupable à blâmer et qu’à leurs yeux, Catherine est la coupable idéale.
    Au fil de l’histoire, je me suis dit que Catherine avait peut-être agit en partie comme Stephen le lui reproche, mais je ne voyais toujours pas en quoi cela aurait pu susciter tant de haine ou plutôt le rapport entre ce qu’elle aurait pu faire et l’événement qui a suscité tant de haine.
    Plus je lisais, et plus l’attitude de Stephen m’apparaissait comme malsaine.
    J’ai vraiment été très en colère contre Robert. Son attitude est vraiment lamentable et son égo est vraiment gigantesque.
    Nicholas, le fils de Robert et Catherine est un garçon de 25 ans qui se comporte comme un ado capricieux et amorphe de 15 ans. Robert a tendance à faire ses quatre volontés et à le laisser stagner dans sa médiocrité en lui filant du fric régulièrement (argent qu’il s’empresse de dépenser en bière et en cannabis). Catherine, elle, est plutôt du genre à lui mettre des coups de pieds au cul. Elle n’a aucune intention de se frapper un Tanguy à demeure, tout en assurant à son fils qu’ils seront toujours là en cas de gros problèmes.
    J’avais donc à peu près cerné le caractère de chacun. Mais jamais je n’aurais vu venir le fin mot de l’histoire.
    Je m’attendais à beaucoup de choses, à beaucoup de versions, mais celle-ci est vraiment la seule que je n’ai pas envisagée.
    J’ai vraiment eu l’impression d’être menée par le bout du nez par l’auteur et en même temps, si on s’interroge sur les choix de certains, la cohérence n’est jamais prise en défaut.
    On sent vraiment la tension que ressent Catherine, victime d’un véritable harcèlement. On comprend un peu mieux sa froideur apparente, une façon pour elle de se protéger.
    Sans qu’une seule goutte de sang ne soit versée, ce thriller nous plonge dans l’angoisse. Angoisse que Catherine ne tienne pas le choc face à la pression, angoisse de la voir tout perdre sans avoir eu l’opportunité de se défendre, angoisse aussi de ne pas connaitre le fin mot de l’histoire, de devoir se contenter de la version de Stephen tout en ayant le sentiment qu’il manque tout un pan de l’histoire.
    Même si la fatigue a fait que j’ai mis du temps à le lire, j’ai vraiment été happée dans ma lecture et je vous conseille vivement ce roman.

     

    Un extrait : Elle n’a pas besoin qu’un fichu bouquin lui raconte ce qui s’est passé. Elle n’a rien oublié. Son fils a failli mourir. Toutes ces années, elle n’a fait que protéger Nicholas. Le protéger de la vérité. Elle lui a permis de vivre dans une douce ignorance. Il ne sait pas qu’il est passé à un cheveu de ne pas atteindre l’âge adulte. Et si jamais il avait conservé un quelconque souvenir des événements ? Les choses seraient-elles différentes ? Serait-il différent, lui ? Leur relation en serait-elle changée ? Mais elle a la conviction absolue qu’il ne se souvient de rien. En tout cas, rien qui l’approcherait de cette réalité. Pour Nicholas, il s’agit d’un après-midi banal, qui se confond avec tant d’autres de son enfance. Il se pourrait même qu’il s’en souvienne comme d’un moment heureux, songe-t-elle.

    Si Robert avait été présent, il en aurait peut-être été autrement. Bien sûr que ç’aurait été différent. Jamais cela ne se serait produit. Sauf que Robert n’était pas là. Donc elle ne lui a pas raconté parce qu’elle n’en avait pas besoin – jamais il ne le découvrirait. Et cela valait mieux ainsi. Cela vaut mieux ainsi.

    Elle ouvre son ordinateur portable et cherche le nom de l’auteur dans Google. Un geste qui est presque devenu un rituel. Elle l’a déjà fait, espérant trouver quelque chose sur la Toile. Un indice. Mais il n’y a rien. Juste un nom : E.J. Preston. Un pseudo, sûrement. « Le Parfait Inconnu est le premier et peut-être le dernier livre de E.J. Preston. » Aucun indice non plus quant au sexe de l’auteur. Pas de il ou elle… Il est publié par Rhamnousia ; en cherchant ce nom, elle a eu confirmation de ce qu’elle soupçonnait déjà : le livre est une autopublication. Elle ignorait ce que Rhamnousia signifiait, en revanche. Maintenant, elle sait. La déesse de la vengeance, alias Némésis.

    C’est un indice, n’est-ce pas ? Sur le sexe, au moins. Mais c’est impossible. Inconcevable. Et personne d’autre ne connaissait les détails. Personne encore en vie. En dehors des témoins, bien sûr – des anonymes. Mais ce livre a été écrit par une personne impliquée. C’est personnel. Elle regarde si elle trouve des critiques ou des avis de lecteurs. Aucun. Peut-être est-elle la seule à l’avoir lu ? Et même si d’autres le lisent, ils ne devineront jamais qu’elle est la femme au cœur du récit. Quelqu’un le sait, pourtant. Quelqu’un sait.

     

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  • [Livre] Echange fatal

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    Lecture terminée le : 18 septembre 2019

     

    Résumé : De part et d’autre de l’océan, un simple échange de maisons tourne au drame… Pour les vacances de la Toussaint, Kate et Hazel décident d’échanger leur domicile. La première est irlandaise et pense que des vacances feront le plus grand bien à sa famille qui vit des moments difficiles. La seconde vit à New York mais rêve de retourner sur la terre de son enfance irlandaise, avec son mari et ses deux enfants, pour tourner la page après l’agression dont elle a été victime. Mais on est loin des vacances idylliques… Le mari de Kate se montre étrangement distant et Hazel a la désagréable impression d’être observée. Bientôt l’une des deux est retrouvée morte… Mais laquelle était visée ?


    Auteur : Siobhan MacDonald

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2016

     

    Prix moyen : 18,50€

     

    Mon avis : Deux femmes qui semblent traverser une période difficile décident d’échanger leurs maisons pour partir en vacances à moindres frais. Au cours de leur séjour, l’une d’elle va mourir.
    En fait, on sait très vite laquelle des deux femmes va mourir. Dès les premiers chapitres, même. Dès lors, la vraie question n’est pas qui va mourir, mais pourquoi est-elle morte ?
    Hazel, qui vit à New York avec son mari Oscar et ses deux enfants, est enseignante dans un lycée difficile.
    Elle semble être blessée et son mari parait être un type dur, qui régente sa famille et surveille sa femme et ses enfants comme du lait sur le feu. On ne peut pas vraiment dire qu’il soit sympathique.
    Kate, l’irlandaise, vit avec son mari Mannix et ses deux enfants. Kate est un peu rigide, son mari vient de retrouver du travail après deux ans de chômage et leurs relations sont plus que tendues. On dirait qu’elle ne lui pardonne pas la perte de son emploi et qu’elle lui fait payer sans cesse leurs difficultés financières. Mannix n’est pas heureux dans son nouveau travail, sa femme contrôle la moindre de ses dépenses, le moindre de ses déplacements et leur fils est particulièrement difficile à vivre.
    Je ne sais pas s’il souffre d’une forme d’autisme, de TOC, ou d’une autre maladie, mais puisque ce n’est pas précisé, la seule chose qu’on voit, c’est un mioche qui mène son monde à la baguette à force de crises d’hystérie, qui est le centre de l’attention et qui se montre insupportable. J’ai eu plus d’une fois envie que Kate, au lieu de traquer les moindres soupirs de son mari, s’occupe un peu de recadrer son fils et cesse de faire ses quatre volontés.
    Je n’ai pas trouvé les personnages sympathiques.
    Mannix est du genre à toujours chercher la facilité, Kate et Oscar sont psychorigides et les enfants…bah ce sont des enfants… mais j’ai préféré ceux de Oscar et Hazel à ceux de Kate et Mannix.
    Le récit est tour à tour du point de vue de chacun des adultes et certaines de nos certitudes volent en éclats d’un chapitre sur l’autre.

    L’histoire ne souffre d’aucun temps mort et les difficultés de chaque couple sont assez nombreuses et variées pour que les théories sur la mort de la victime soient diversifiées.
    Le tout est cohérent et on n’a pas vraiment besoin d’apprécier les personnages pour apprécier l’histoire, même si l’un d’entre eux m’a finalement touché quand on apprend les faits qui l’on poussé d’être comme il est. En plus, il n’a pas l’air irrécupérable !

    J’ai vraiment plongé dans cette histoire avec grand plaisir.
    Alors oui, il est possible de découvrir l’identité du coupable bien avant la fin, mais franchement ça ne m’a pas dérangée, notamment parce que le thriller ne se termine pas sur cette révélation.
    J’aime bien ça, quand l’identité du coupable n’est pas une fin en soi en mode : « Ah c’est lui ! », il se fait butter et tout est bien qui finit bien.
     Non parce que parfois, la police trouve le nom du coupable, mais le coupable qui lui, a fichu le camp. Et encore faut-il l’attraper !
    J’ai bien aimé le style de l’auteur. Je crois qu’il s’agit d’un premier roman et j’espère qu’on en aura bientôt un autre parce que j’ai vraiment envie de retrouver sa plume !

     

    Un extrait : Kate sentit son moral flancher. Cela faisait déjà deux fois cette semaine. En réalité, King Kong avait envahi leur écran de télévision plus de fois ce trimestre qu’au cours de toute l’année précédente. Les épaules voûtées, elle se dirigea vers l’entrée. Elle pendit son blouson mauve et son cartable débordant de propositions de projets, qui semblaient désormais vouées à ne pas être lues de toute la soirée.

    Elle revint dans la cuisine et enlaça Izzy, qu’elle serra fort dans ses bras. Ça n’était pas bien juste envers sa fille, tout ça. Kate devait sans arrêt se répéter et répéter aux autres qu’Izzy n’avait que onze ans. Lorsque l’argent était venu à leur manquer, Izzy n’avait jamais posé la moindre question ni contesté quoi que ce soit : elle avait accueilli chaque nouvelle restriction, chaque nouvelle mesure d’économie, avec stoïcisme. Adieu les cours de musique. Adieu les cours de danse. Seuls les scouts avaient été sauvés.

    Izzy faisait de son mieux. « T’inquiète pas, maman, je garderai Fergus quand tu retourneras au travail » ; « J’irai chercher Fergus à l’école » ; « J’aiderai Fergus à faire ses devoirs ». Pour peu qu’on pût aider Fergus, Izzy s’y employait. Elle y mettait tout son cœur.

    — Papa rentre pour dîner ? Il m’a promis de m’emmener chez les scouts ce soir.

    Izzy défit son tablier et le tendit à sa mère.

    — Il doit être en route.

    Kate répondit avec une conviction exagérée. Le comportement de Mannix était imprévisible depuis quelques mois, mais il était très préoccupé par son nouveau travail, ce qui valait toujours mieux que ces nombreux mois de chômage qu’il avait connus.

     

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  • [Livre] Tu tueras le roi

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    Lecture terminée le
    : 24 août 2019

     

    Résumé : Voilà quinze mois que Dante Torre, l'Homme du Silo, a été enlevé. Quinze mois que Colomba Caselli vit retirée du monde dans une petite ferme perdue dans la région italienne des Marches.
    Mais, après une violente tempête de neige, Colomba découvre un adolescent autiste, Tommy, dans la remise de son jardin. Il est traumatisé et couvert de sang, ses parents ont été assassinés. Pour la police locale, cela ne fait aucun doute : c'est lui le coupable.
    Entraînée malgré elle dans l'enquête, l'ancienne commissaire de police découvre des liens entre cette affaire et la disparition de Dante et, peut-être, un moyen de retrouver ce dernier. Pendant ce temps, un mystérieux « Roi de Deniers » agit dans l'ombre...


    Auteur : Sandrone Dazieri

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 23 mai 2019

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Et voilà, je termine avec ce tome la trilogie tout simplement géniale de Sandrone Dazieri.
    Depuis l’enlèvement de Dante à la fin du 2nd tome, Colomba a jeté l’éponge. Elle se terre dans un chalet de montagne, a quitté la police.
    De Dante, on a quelques « nouvelles » à travers des chapitres dont in ne sait pas bien s’il s’agit de souvenirs, de réalité ou de simples cauchemars.
    Colomba va se retrouver, un peu malgré elle, mêlée au double assassinat d’un couple en trouvant leur fils autiste caché, paniqué, dans sa remise.
    Dans ce dernier tome, on va vraiment tout savoir : les motivations du père, la relation existant entre Giltiné et les victimes de ce grand malade, comment tout ceci s’organise, tout (ou presque) va trouver son explication. D’ailleurs, l’un des aspects de cette histoire a vraiment été difficile à avaler.

    Au bout du 3ème livre, je me fais toujours autant avoir par l’auteur ! Le moins qu’on puisse dire, c’est que je n’ai vraiment pas vu venir tout ce que l’on découvre dans la dernière partie du roman.

    Pourtant, j’aurais dû me méfier, mais non, je me suis faite avoir comme une bleue.
    Le duo Colomba/Dante va être rapidement réuni (comme vous vous en doutez sûrement) mais leur collaboration m’a parue plus tendue depuis que Dante ne cache plus les sentiments que lui inspirent Colomba, surtout que cette dernière est un vrai porc-epic dès que l’on aborde ce sujet.
    Bizarrement, malgré son caractère de cochon, j’ai bien aimé le carabinier Lupo. Il a l’air d’un bouseux arriéré du fin fond de sa campagne italienne, mais il ne manque pas de flair, même s’il pourrait faire des efforts de diplomatie.
    Encore plus bizarrement, malgré tout ce qu’il a pu faire, j’ai conservé une affection particulière pour Léo (oui, je sais, honte sur moi).
    En tout cas, malgré les nombreuses ramifications de toute cette histoire, l’auteur a une parfaite maîtrise de son récit et ne nous perd jamais dans ses explications.
    La fin est assez ouverte, certaines questions (relativement peu) restent sans réponses, mais je ne sais pas si j’aurais vraiment envie de savoir la vérité sur ces sujets-là.
    J’ai vraiment adoré cette trilogie dont chaque tome a été un coup de cœur et j’ai été vraiment inspirée d’attendre la sortie du tome 3 pour lire les deux dernier tomes peu de temps l’un après l’autre parce que je crois bien que je n’aurais pas supporté le final du tome 2 si j’avais eu à attendre deux ans pour découvrir cette fin littéralement explosive.

     

    Un extrait : Dante est réveillé mais il ne commet pas l'erreur d'ouvrir les yeux tout de suite. Il essaye d'abord de sentir son corps, de le reconstituer malgré les vagues de douleur qui le submergent quand il tente de bouger. Il comprend qu'il est étendu sur le dos et que quelque chose lui entrave les poignets et les chevilles. Il a un morceau de cuir dans la bouche, quelque chose de souple autour de la taille. À part cela, il est nu. Est-ce qu'ils l'ont intubé ? Il se rappelle le bruit d'un moteur diesel qui lui vrillait le crâne. C'était celui d'un bateau. Peut-être qu'ils l'ont emmené à l'hôpital en bateau.

    Il essaye de bouger les mains et la douleur devient plus vive. Elles sont attachées avec quelque chose qui s'incruste dans sa chair à chaque mouvement.

    Des attaches en plastique.

    Les colliers de serrage en plastique sont les menottes les plus économiques du marché, mais elles ne sont pas courantes dans les hôpitaux. Il n'a donc pas été hospitalisé. Il est dans un autre endroit.

    Prisonnier.

    L'horreur le ramène au cinéma de sa mémoire. Le film reprend : la femme en vert poursuit sa chute et Dante peut maintenant voir ce qui se trouve derrière elle. Il y a des cloisons de verre en morceaux, des meubles de plastique aux couleurs criardes, de la poussière, des gravats. Et des corps qui jonchent le sol. Des hommes en smoking, des femmes en robe du soir. Couverts de sang. Dans cet état second, Dante se rend pourtant compte que, cette explosion, il l'a vue. Il était là. Il ne sait pas combien de temps s'est écoulé depuis la déflagration. Et il sait aussi que tout cela s'est passé à Venise.

    Il relève les paupières, de nouveau dans le présent, et il se concentre sur le point lumineux au-dessus de lui, il le regarde du coin de l'œil, il le perçoit mieux maintenant. En tournant la tête, il le voit se déplacer, disparaître et réapparaître. Il y a quelque chose entre lui et le reflet : il ne regarde pas directement le plafond d'une pièce sombre. Quelque chose, il le réalise seulement, qui se trouve très près de son visage. Une grille de bois.

    Ce sont des trous pour laisser passer l'air.

    Il est enfermé dans une caisse.

     

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  • [Livre] Tu tueras l'ange

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    Lecture terminée le : 08 août 2019

     

    Résumé : La mort rôde, aussi belle que fatale. Serez-vous sa prochaine victime ? Lorsque le TGV Milan-Rome arrive à quai, la police fait une macabre découverte : tous les passagers de la classe affaires sont retrouvés morts. Si les premiers indices orientent l'enquête vers un attentat, la commissaire adjointe Colomba Caselli, muscles d'acier et âme fragile, est persuadée du contraire. Pour elle, seul Dante Torre, l'« Homme du silo », est capable d'y voir clair dans ce brouillard de mensonges et de fausses pistes. Très vite, ils découvrent que ce massacre n'est que l'énième épisode d'une longue série de carnages, sur laquelle plane l'ombre d'une mystérieuse figure féminine. Elle ne laisse aucune trace, juste un nom : Giltiné, l'ange lituanien des morts.


    Auteur : Sandrone Dazieri

     

    Edition : Robert Laffont (La bête noire)

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 18 mai 2017

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis :Tu tueras le père avait été un coup de cœur, Tu tueras l’ange se hisse sans difficulté à sa hauteur.
    On retrouve l’enquêtrice Colomba Caselli qui, depuis les évènements du 1er tome, est regardée de travers aussi bien par ses chefs que par ses collègues.

    Dans cette nouvelle enquête, Colomba est confronté à la mort de tout un wagon de 1ère classe. Pour ses supérieurs, l’affaire est limpide : l’attentat a été revendiqué par deux hommes masqués, au nom de Daesh, on cherche donc deux arabes à buter et emballé c’est pesé, on est à la maison pour le diner.
    Sauf que Colomba a des doutes et va solliciter Dante Torre, qu’elle n’a pas revu depuis la fin de l’histoire du Père, pour qu’il lui donne son avis, lequel ne tarde pas à tomber : Les deux jeunes qui « revendiquent » l’attentat ne sont absolument pas des terroristes et semblent avoir été manipulés pour revendiquer un acte qu’ils n’ont pas commis et qui a lui-même autant de rapports avec Daesh que des lardons avec un couscous.
    Colomba et Dante sont un peu seuls contre tous, la hiérarchie de l’enquêtrice refuse d’envisager une autre théorie que celle déjà établie. Mais Colomba, même si elle a parfois du mal à accepter les théories de Dante, n’a pas l’intention d’en rester là. Elle ne veut pas UN coupable, elle veut LE coupable.
    Et les indices sont minces. Ils arrivent vraiment au compte-goutte et on ressent la même frustration que Colomba.
    Dante n’est pas en grande forme, ses TOC sont de plus en plus présents, sa consommation de café et de drogues a augmentée et pourtant, il est sans doute le plus lucide de tous.
    L’enquête officieuse de Colomba et Dante va les amener d’Italie en Allemagne, puis retour en Italie après un passage par la Suisse.
    J’ai compris les objectifs du coupable mais sa manière de l’atteindre est particulièrement ignoble.
    Comme pour le 1er, je l’ai lu en un temps record et, si j’ai un reproche, c’est que Colomba ne parle jamais du Père. Alors que, vu sa véritable identité, on pourrait penser que ça ait marqué la brigade, mais non, pas un mot, comme si le père avait été un criminel comme les autres.

    C’est un peu déroutant.
    Pour en revenir à Tu tueras l’ange, il y a trois éléments que je n’avais vraiment pas vu venir : Un en rapport avec le coupable, un concernant l’équipe de Colomba et enfin, la toute fin.
    Mais cette fin ! J’ai, pendant un instant, profondément détesté Sandrone Dazieri. Non mais c’est vrai : comment a-t-il pu oser nous faire un coup pareil ?
    Pour une fois, je suis bien contente d’avoir énormément de retard dans mes lectures, car au moins je n’aurais pas à attendre deux ans pour connaitre la suite, vu que j’ai acheté les deux derniers tomes en même temps.
    D’ici quelques semaines, je vais donc pouvoir découvrir la suite et fin de l’histoire de Dante et Colomba.
    Et s’il est aussi bien que les deux premiers, ça promet d’être explosif !

     

    Un extrait : Colomba avertit la centrale par radio qu'elle continuait l'inspection s'il lui donnait son feu vert, puis, tenant la torche allumée dans la main gauche et gardant la droite près de son holster, elle monta les trois marches métalliques de la voiture et s'arrêta près du corps du chef de train. Comme l'homme avant elle, elle tâta des doigts le cou de la victime et, comme l'homme avant elle, elle ne perçut aucune pulsation : la peau était visqueuse et froide. Soucieuse de ne rien déplacer, elle l'examina pour déterminer s'il avait été blessé, mais le sang semblait provenir uniquement de sa bouche et le corps ne présentait ni lésions ni contusions visibles. Si elle avait dû parier sur les causes du décès, elle aurait avancé que c'était une mort naturelle, mais c'était le médecin légiste qui trancherait. Pendant qu'elle demandait à la centrale où en étaient le médecin légiste et le magistrat de garde, Colomba perçut un étrange fond sonore. Retenant son souffle, elle comprit qu'il s'agissait d'une bonne demi-douzaine de portables qui se déclenchaient tous ensemble, dans une cacophonie de sonneries et de vibrations. Le bruit provenait de derrière la porte du compartiment de luxe, celui équipé de fauteuils en cuir véritable et où l'on servait des repas précuits signés par un chef médiatique.

    À travers le verre laiteux, Colomba aperçut les reflets verdâtres des écrans de portable qui clignotaient. Elle resta quelques instants à les observer, interdite. Il était tout bonnement impossible que tous ces téléphones aient été oubliés par leurs propriétaires, mais la seule explication qui lui venait à l'esprit était trop monstrueuse pour qu'elle puisse imaginer qu'elle soit vraie.

    Et pourtant elle l'était. Colomba le comprit en faisant coulisser la porte du compartiment : elle fut assaillie par l'odeur nauséabonde du sang et de la merde.

    Les passagers de la classe affaires étaient tous morts.

     

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