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[Livre] #Murder

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Lecture terminée le : 07 décembre 2019

 

Résumé : Dans un futur proche, grâce à l’appli The Postman, les honnêtes citoyens américains peuvent visionner, commenter et partager les exécutions des pires condamnés du pays, envoyés sur Alcatraz 2.0. Sur l’île, les mises à mort prennent la forme de chasses à l’homme menées par des tueurs en série accrédités par le gouvernement.

Quand Dee se réveille sur l’île, accusée d’un crime qu’elle n’a pas commis, elle sait que des millions de personnes vont la voir se faire #massacrer…


Auteur : Gretchen McNeil

 

Edition : Milan

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 02 Octobre 2019

 

Prix moyen : 17€

 

Mon avis : Âmes sensibles s’abstenir car ce livre ne s’appelle pas #Murder pour rien.
Après que le gouvernement ait vendu la gestion de la peine capitale à un riche particulier, les condamnés à mort deviennent, bien malgré eux, les nouvelles vedettes de la télé-réalité.
Les « fans » peuvent ainsi observer le quotidien des détenus sur Alcatraz 2.0, une île prison truffée de caméra où la vie ressemble étrangement au quotidien de tout un chacun… A quelques exceptions près. En effet, ce qui est attendu avec le plus d’avidité, ce sont les exécutions, lesquelles prennent la forme de spectacles macabres et sanglants par des tueurs professionnels ayant chacun une « spécialité » horrible et un nom imagé.
Et comme dans toute bonne émission de télé-réalité, il faut en donner pour leur argent aux fans, car le paiement de leurs prestations dépend en partie du nombre de « boost » donnés par les fans pour chaque exécution. Autant dire que les tueurs rivalisent d’ingéniosité et de cruauté pour se démarquer les uns des autres.
Et c’est dans cette prison qu’échoue Dee, 17 ans, reconnue coupable du meurtre de sa demi-sœur après un procès sommaire. Elle ne cesse de clamer son innocence.
Au-delà du côté très malsain du voyeurisme des fans, côté malsain renforcé par la transcription de commentaires de type tweeter que je n’aurais, hélas, aucune surprise à lire dans le monde réel si les exécutions étaient ainsi rendues publiques, on sent très vite que quelque chose cloche dans cette prison.
Le procès de Dee semble avoir été expédié à la va vite, sa culpabilité établie avant même qu’il ne commence et l’adolescente condamnée à mort sans l’ombre d’une preuve solide. Bien que la majorité des condamnés clament toujours leur innocence, j’ai douté très vite de la culpabilité de Dee dont la sincérité me paraissait évidente.
Je veux bien me dire que les erreurs judiciaires, ça existe.
Mais plus on avance dans le récit, plus on se demande quelle est la place de la justice dans ce monde régit par le buzz.
Et dès lors que j’ai été persuadé de l’innocence de Dee (Ce qui a été mon sentiment dès les 1ères lignes), je ne pouvais que me mettre à douter de la culpabilité des autres (bon ok, pas de tous les autres, certains avaient l’air bien frappés quand même) et me demander combien d’innocents avaient pu être envoyé sur cette île pour y être massacrés afin d’assouvir la soif de sang des spectateurs et de remplir les poches des organisateurs.
Innocents ou coupables ? Meurtriers sanguinaires ou victimes du système ? La question se pose pour presque tous les personnages que l’on rencontre. On imagine donc bien la difficulté de Dee qui a besoin d’alliés pour survivre mais qui ne peut réellement se fier à personne.
La question se pose également de savoir si le passé de Dee, qu’on découvre assez vite, même si les détails ne sont révélés que petit à petit, peut avoir une incidence sur ce qui se déroule aujourd’hui.
J’en suis vraiment venue à suspecter tout le monde et je n’ai pas osé m’attacher aux personnages car, comme dans Game of Thrones, personne n’est à l’abri d’une mort horrible.
Et la tension ne retombe jamais ! A chaque fois que je me suis dit : bon, là ça se calme un peu. Bam ! Il se passait un truc !

Du coup difficile de lâcher ce roman. Les pages se tournaient toutes seules tellement j’avais envie de connaitre la suite.
Si parfois on peut trouver que Dee s’en sort un peu facilement, si on regarde bien, elle a surtout de la chance et parfois un petit quelques chose en plus. Mais ce petit quelque chose est-il une bonne ou une mauvaise chose ?
Il faudra lire le livre pour le savoir !
Une dernière chose, ce roman est noté comme étant un tome 1 et quelques indices nous donnent une bonne idée de ce qui pourrait servir de base à un tome 2. Toutefois, la fin se suffit à elle-même. Il n’y a pas de cliffhanger de fou qui nous fait dire : il faut absolument que je lise le tome 2 !! Donc, si vous n’êtes pas adepte des sagas, pas de soucis, vous pourrez vous contenter sans problème de lire le tome 1.

 

Un extrait : Alcatraz 2.0, l’île dans la baie de San Francisco où les condamnés étaient traqués par des tueurs approuvés par le gouvernement afin de divertir les États-Unis. Le concept était né de l’imagination d’un magnat de la télévision seulement connu sous un pseudonyme : le Postman. Quand une ancienne star de la télé-réalité avait été élue à la présidence du pays, le Postman avait utilisé son influence pour vendre au gouvernement fédéral l’idée de transformer la peine capitale en spectacle. Diffuser les simagrées délirantes des tueurs du Postman – chacun avec sa propre marque de fabrique en matière de meurtre – rappelait non seulement aux citoyens ce qui les attendait s’ils enfreignaient la loi, mais les gardait aussi collés à leurs écrans, devant lesquels ils étaient encore moins susceptibles d’enfreindre ladite loi.

L’appli Postman avait connu un succès fulgurant. Les fans pouvaient regarder vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept les retransmissions en direct, grâce à des caméras qui couvraient toute l’île. Ils voyaient les détenus « chez eux » dans leurs appartements, « au travail » dans la rue principale d’Alcatraz 2.0 et, bien sûr, lors des exécutions. Une notification avec double sonnerie alertait les utilisateurs d’une exécution en cours, qu’ils pouvaient voir en live ou en replay. Ils pouvaient « booster » leurs vidéos préférées. Rapidement, tous les tueurs du Postman avaient eu leurs propres communautés de fans, forums, goodies, jeux vidéo et jeux de rôle, sans oublier les paris lucratifs contrôlés par Postman Enterprises.

Les tueurs du Postman étaient tous des célébrités médiatiques, autant que le Président, bien qu’ils soient anonymes et masqués. Il y avait même des théories conspirationnistes qui spéculaient sur les identités secrètes des tueurs. Les sœurs Impitoyables étaient-elles mères de famille dans la vie civile ? La voix d’Al Gaz-Toxique ne ressemblait-elle pas à celle du présentateur du Juste Prix ?

Tout cela était carrément délirant.

 

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