Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

[Livre] La faute

la faute.jpg

Résumé : Ses trois enfants, son mari et son travail au refuge pour animaux ne laissent guère de temps à Lisa Kallisto. Ou juste assez pour culpabiliser et envier la vie parfaite de sa voisine et amie Kathy.

Un soir, alors que la fille de Kathy doit justement venir dormir chez eux, l'adolescente disparaît sans que Lisa, trop débordée, ne réalise son absence et prévienne sa mère. C'est le début du cauchemar. Et si Lucinda ne revenait pas ? Et si elle avait été enlevée, comme cette autre jeune fille retrouvée errant, à moitié nue et complètement traumatisée, dans les rues de la ville ?

Lisa en est persuadée : tout cela est sa faute.

Et elle doit maintenant la réparer.


Auteur : Paula Daly

 

Edition : Pocket

 

Genre : Thriller

 

Date de parution : 11 juin 2015

 

Prix moyen : 8€

 

Mon avis : Lisa Kallisto est une mère de famille de 3 enfants, au mari chauffeur de taxi (et qui s’appelle Joe, si si). Avec un boulot à temps plein dans un refuse pour animaux, elle est souvent débordée et se sent terriblement inférieure à son amie Kate, mère au foyer parfaite.
La sœur de cette dernière, Alexa, lui a d’ailleurs bien fait sentir qu’elle leur était inférieure, socialement comme intellectuellement. Et bien sûr, Lisa l’a crue.

J’ai vraiment détesté Alexa, malgré le peu qu’on la voit. Il faut dire qu’à chacune de ses apparitions, elle se montre odieuse : hautaine, snob, arrogante, méprisante, agressive… une perle quoi.

Comme beaucoup de mère débordée, Lisa n’écoute parfois ses enfants que d’une oreille et c’est ainsi qu’elle oublie de Lucinda, la fille de Kate, était supposée dormir chez elle pour préparer un exposé avec sa propre fille.
Or le lendemain, c’est le drame : Lucinda a disparue et comme sa mère la croyait chez Lisa, l’alerte n’a été donnée qu’après plusieurs heures.

L’inspecteur Joanne Aspinall est chargée de l’affaire et la pression est énorme car une autre fillette du même âge a déjà été enlevée et violée avant d’être relâchée, à moitié nue, dans une rue animée. Cependant, après la durée envisagée, Lucinda ne réapparait pas, ce qui fait craindre à tout que le pédophile n’ait franchi un nouveau cap dans la violence.

J’avoue que j’ai eu assez de mal avec Lisa. A plusieurs reprises, elle ramène tout à elle. Par exemple, juste après la disparition de Lucinda, elle adresse une prière à Dieu. N’importe qui aurait prié pour que la petite soit  retrouvée, en bonne santé.
Mais Lisa, elle, prie, certes pour qu’on retrouve l’enfant, mais cela pour ne pas avoir à supporter tout sa vie cette culpabilité. Et ce genre de comportement égocentrique se reproduit plusieurs fois.

Finalement, les seuls personnages que j’ai vraiment bien aimé sont Joanne, l’inspecteur chargée de l’affaire, patiente et efficace et Joe, le mari de Lisa, tellement gentil, empathique, compatissant, qui défend sa femme envers et contre tout en public, mais n’hésite pas à lui dire ce qu’il pense en privé.

Du côté de l’enquête, on ne s’ennuie pas. Les rebondissements s’enchaînent. Le récit est entrecoupé des pensées, du point de vue d’un pédophile.

Si j’avais compris une partie de l’histoire, je n’avais en revanche aucune idée de la fin qui nous attendait.
J’ai vraiment adoré cette fin, dans tous ses aspects.

On peut dire que Paula Daly a bien menée sa barque, elle délivre les indices au compte-goutte et l’affaire touche de nombreux sujets autres que la pédophilie.

Bref, une super lecture, très prenante jusqu’à la dernière ligne.

 

Un extrait : Je me réveille plus crevée que la veille au soir. J’ai dormi cinq heures trente et, après avoir appuyé pour la troisième fois sur le bouton répétition de mon alarme, je parviens à ouvrir un œil.

Je serais bien incapable d’expliquer cette fatigue. Vous savez, ce genre d’épuisement qui vous fait penser : mais qu’est-ce qui m’arrive en ce moment ? Je dois avoir une carence quelconque. Ou pire, j’ai peut-être chopé un truc carrément grave, vu qu’une fatigue pareille, ça n’existe pas. Enfin, je crois.

Pourtant j’ai fait des analyses. Les résultats étaient parfaitement normaux. Mon généraliste – un vieux roublard qui doit voir défiler une ribambelle de femmes éternellement claquées –

m’a balancé la nouvelle avec un sourire goguenard. « Désolé, Lisa, mais le truc dont tu souffres… ça s’appelle la vie. »

J’ai parfois l’impression de participer à une vaste étude sociologique. Je me dis qu’un savant fou a décidé de prendre pour sujet d’expérience la totalité de la gent féminine peuplant le monde occidental : d’abord on les éduque, puis on leur donne un boulot intéressant et enfin, on regarde ce qui arrive quand elles se reproduisent. Parce que c’est à ce moment-là que tout explose !

Vous pensez que j’en fais trop ?

Vous avez raison, je le pense aussi.

C’est d’ailleurs le gros problème. Je ne peux même pas me plaindre sans me sentir coupable. Pourquoi ? Parce que je suis une femme comblée qui a tout pour être heureuse – tout ce que l’on peut raisonnablement souhaiter. Et de surcroît, j’aime ma vie.

Comment en suis-je arrivée là ? me dis-je en étudiant mon reflet dans le miroir de la salle de bains tout en me brossant les dents. J’ai toujours été gentille et aimable, j’ai toujours consacré du temps aux autres et voilà que maintenant, je suis sans arrêt sur les nerfs. Je me fatigue moi-même et je déteste cela.

Je suis une femme débordée. Je ne trouve vraiment pas d’autre terme pour me qualifier et c’est ce que je ferai graver sur ma tombe.

Lisa Kallisto : elle était vraiment trop débordée.

 

Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

Écrire un commentaire

Optionnel