Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Partenariat - Page 6

  • [Livre] Le seigneur du miroir fumant, Tome 1

     

    Je remercie les éditions Artalys et Jess Swann pour cette lecture

    Le Seigneur du Miroir fumant.jpg

    Résumé : En 1521, les conquistadors profanent le Templo Mayor. La brillante civilisation aztèque s’éteint mais ses dieux subsistent dans l’ombre, et Tezcatlipoca est décidé à se venger de la destruction de son temple.
    Deux siècles plus tard, sa colère s’abat sur Edward Murray, descendant de Alonso De Alvaro, le premier Espagnol à avoir souillé son autel. Bien qu’étant un pirate, il s’est marié à une aristocrate, Katherine Willborough, qui lui a donné deux enfants. C’est cette famille que le dieu va chercher à détruire grâce à un plan tortueux, en plongeant Edward dans d’éternelles souffrances.

     

    Auteur : Jess Swann

     

    Edition : Artalys

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 24 octobre 2014

     

    Prix moyen : 19,80€

     

    Mon avis : Je ne suis pas une grande fan de fantasy et j’en lis très rarement. Idem pour les histoires de pirates. Mais comme j’apprécie l’auteur, j’ai décidé de tenter de lire ce livre.
    Et bien, une fois que je l’ai commencé, et que j’ai lamentablement échoué à prononcer le nom du dieu vengeur plus de deux fois d’affilées, je n’ai plus pu le lâcher.
    Je suis environ à la moitié de ma lecture, et je fais l’effort de poser le livre le temps de donner mes premières impressions : déjà au niveau de la forme, rien à redire ou presque, je n’ai trouvé qu’une coquille (un « avait » à la place d’un « avant ») et deux mots soulignés, probablement par la beta de l’auteur (sa poigne se resserra sur son poignet). Bref des broutilles qui ne gênent absolument pas la lecture. Voilà pour la forme, rien à redire de plus, c’est bien écrit, fluide, on n’est pas noyé sous les descriptions et explications mais on n’est pas perdu non plus.
    Ensuite l’histoire : hormis le fait que la quiche que je suis n’est pas capable de prononcer (et encore moins de retenir) les noms aztèques (de mémoire, hein, quand je les lis, ça va, je les reconnais), j’ai trouvé l’histoire riche avec une multitude de personnages dont les vies s’imbriquent les unes dans les autres. Avec un minimum de concentration (et Dieu sait que la concentration et moi, ça fait plusieurs) on s’y retrouve sans peine. Je n’ai pas eu besoin de retourner en arrière en me disant : mais c’est qui lui/elle déjà ?
    Le personnage principal est Edward Murray, le descendant du conquistador qui a provoqué la colère du dieu aztèque. Après lui vient sa famille, puis les autres personnages.
    Au niveau de sa famille, je suis très énervée contre Katherine (et aussi contre Edward pour le coup) à cause de leur attitude envers leur fille Kiara. J’ai l’impression que Kathy veut que sa fille vive comme elle-même a décidé de ne pas vivre en s’enfuyant. Elle lui achète des tenues qui non seulement ne sont pas de son âge et la font paraître bien plus jeune mais qui en plus sont tout sauf pratiques sur un bateau. Edward et Kathy clament que Kiara est maladroite et incapable d’apprendre à se défendre, mais elle n’a pas l’air si godiche que ça. Elle a surtout l’air maintenue de force dans une enfance qu’à 17 ans, elle a légitiment envie de quitter.
    Le dieu aztèque est un vrai salopard, mais bon, en général, on s’y attend de la part de ce genre de dieu, surtout quand ils ont été contrariés.
    Pour l’instant, il met en place ses pions et je ne sais pas bien où il veut en venir, mais tout a l’air de se dérouler comme il le veut, donc j’attends de voir où tout ça va nous mener, je reprends ma lecture et je reviens donner mon avis final quand j’aurais terminé.

    Alors je reviens après ma lecture et je tiens à dire que je ne suis pas d’accord ! Cette fin est horrible ! On n’a pas le droit de laisser des lecteurs comme ça ou alors on a intérêt à écrire rapidement le tome 2 !
    Et bien oui, je n’aime pas ce genre, je n’aime pas les pirates, je n’aime pas la fantasy, et j’ai quand même hâte de lire la suite !


    Un extrait : L’eau ondulait à peine et le silence régnait, brisé de temps à autre par le cri d’une mouette. Seuls les morceaux de bois qui jonchaient la surface de la mer témoignaient de la violence de l’attaque qui s’était abattue sur un riche navire de la Compagnie des Indes Orientales à peine quelques heures plus tôt. Des pirates. Parmi les derniers qui écumaient encore les océans et traquaient les navires marchands traînant sur les eaux, alourdis par leurs cales emplies de richesses ou d’êtres humains. Des hommes dangereux s’il en était, des hommes qui avaient résisté aux moyens mis en œuvre pour les chasser, et dont les capitaines hissaient sans vergogne le pavillon rouge annonçant qu’ils ne feraient pas de quartier. Compensant le manque de ruse qui était le plus souvent leur lot par une violence aveugle, ils ne laissaient rien après leur passage. À présent qu’ils étaient partis avec l’or qu’ils convoitaient, la paix était revenue. Plus un souffle de vent ne faisait osciller l’épave qui surnageait misérablement tandis que, seule au milieu de l’océan, une jeune fille laissait peu à peu le froid engourdir ses membres.

    Elle s’appelait Juliet et était âgée d’à peine vingt ans mais avait vu plus d’horreur en six mois que le plus aguerri des soldats. Elle était la seule rescapée de l’attaque. Elle songeait à tout ce qu’elle avait perdu, à sa famille massacrée par des indigènes, alors que, cette fois déjà, elle seule avait échappé au carnage. Elle porta un regard las en direction de la plage qu’elle tentait de rejoindre et s’immobilisa. Elle était si fatiguée que ses bras lui semblaient peser des tonnes et ne sentait plus ses jambes. Elle n’avait plus rien. Plus d’espoir, plus d’avenir. Alors, à quoi bon s’entêter ? Elle avait tout perdu par deux fois déjà. La jeune fille poussa un soupir fatigué et renonça, brisée par la malédiction qui semblait s’attacher à ses pas. Elle ferma ses yeux d’azur dans l’attente de la mort et sourit avec tristesse. Une sensation de flottement l’envahit et sa respiration ralentit peu à peu jusqu’à la faire sombrer dans l’inconscience qui précède la fin. Les vagues refermèrent leur linceul d’écume sur son corps et elle s’enfonça dans les abysses.

    Perdue à la frontière entre la vie et la mort, elle ne sentit pas les mains des esclaves du Tlalacalli se refermer sur elle.

     

  • [Livre] Pasta Gusto

    Je remercie les éditions Marabout  et la masse critique Babelio pour cette lecture

    pasta gusto.jpg

     

    Résumé : 80 recettes gourmandes et modernes à composer avec des ingrédients simples, quasiment sans geste de cuisine.
    Les 10 recettes les plus simples : pâtes à la carbonara, à l'arrabiata, au pesto, des recettes... les recettes de pâtes en sauce, pâtes au four, salades de pâtes, pâtes fourrées.
    10 recettes de « one pot » pasta.
    Toujours des recettes d'assemblage ultra simples.

     

    Auteur : Catie Ziller

     

    Edition : Marabout

     

    Genre : Pratique

     

    Date de parution : 2015

     

    Prix moyen : 11€

     

    Mon avis : Il est rare que je chronique un livre de cuisine, mais je vais faire ici une exception car ce livre fait partie de la masse critique Babelio pour laquelle j’ai été sélectionnée.
    Première bonne impression, je ne m’attendais pas à un livre aussi épais (189 pages hors index tout de même).
    Avant même de regarder le livre en lui-même je suis allée vérifier deux points qui sont pour moi essentiels pour considérer qu’un livre consacré aux pâtes vaut le coup : qu’il y ait bien la recette des pâtes all’Alfredo et que la recette des pâtes carbonara soit la vraie (soit sans crème fraiche et avec de la pancetta). Le livre ayant relevé haut la main ces deux petites épreuves, je me suis penchée sur le reste (et dans le désordre, je préviens tout de suite, parce que je suis une rebelle.)

    En dehors de l’introduction, il y a 5 parties. La première partie est simplement intitulée « classiques », les quatre suivantes ont des titres italiens, qui sont heureusement traduit dans le paragraphe explicatif qui suit. Et il faut bien avouer que c’est nettement plus chic d’annoncer que l’on va servir des pasta ripiena que de bêtes pâtes farcies.
    Chaque recette est sur une double page : Sur la page de gauche, on trouve une photo des ingrédients nécessaires, le nombre de personnes prévues pour les quantités indiquées et la liste écrite des ingrédients. Sur la page de droite, sont indiqués la recette et le temps de préparation, ainsi qu’une photo du plat terminé. J’apprécie beaucoup les photos des plats finis, car, même si on n’arrive pas toujours au résultat exact, il est plus facile de cuisiner en ayant une petite image mentale du plat.
    Les recettes sont courtes et semblent assez simples à réaliser mais sont assez diversifiées.
    A la fin du livre, un index permet de rechercher des recettes à partir d’ingrédients. Au début du livre, une table des matières nous indique toutes les recettes. Au début de chaque partie, on a un rappel des recettes présentes dans cette section du livre.
    L’introduction est pleine de bons conseils : Comment les cuire, comment les servir… On y trouve aussi une double page répertoriant les différents styles de pâtes et leur nom, une autre consacrée aux différentes tomates, aussi bien les types (cerise, cœur de bœuf, …) que les modes de conservation ou préparation (confites, séchées, entières, concentré…) et enfin une dernière réservée aux différents fromages italiens (parmesan, pecorino, taleggio…).
    Je n’ai pas encore eu le temps d’essayer les recettes proposées, mais j’ai bien l’intention de m’y mettre au plus tôt !

    Un extrait : Chaque culture a sa propre version du dîner du dimanche soir, à base de plats parfois longs à préparer, mais toujours appréciés par les amis ou la famille. Dans la tradition italienne, les pâtes maison accompagnées d’une sauce qui aura mijoté toute la journée sur le feu sont monnaie courante. Nous ne disposons pas tous d’autant de temps, c’est pour cela que les recettes de pâtes de ce livre sont suffisamment simples pour être cuisinées un soir de semaine, tout en tenant la comparaison avec les petits plats italiens du dimanche. Elles vous laisseront peut-être même le temps de rayer quelques corvées de votre To do list ou de prendre un petit verre de vin avant le repas.

    Des plats délicats et légers aux recettes copieuses et généreuses, ce livre reprend tous les classiques, des pâtes au four (al forno) aux pâtes farcies et aux gnocchis (ripiena e gnocchi) en passant par les pâtes longues (lunga) et courtes (corta).

     

  • [Livre] Journal d'un nain pas si grincheux

    Je remercie les éditions Kennes et la masse critique Babelio pour cette lecture

    journal d'un nain pas si grognon.jpg

     

    Résumé : Tout le monde croit que ça me plaît d’être grognon ! Ce que les gens ne savent pas, c’est que j’en ai assez de faire la moue, et que j’ai décidé de retrouver le sourire ! Avec l’aide de Boucle d’or et de sa cousine Perle, je suis donc prêt à affronter les terrifiantes créatures de la Forêt hantée pour mettre la main sur la plante Bonheuratus, qui a le pouvoir de redonner le sourire à tous ceux qui l’ont perdu.

     

    Auteur : Catherine Girard-Audet

     

    Edition : Kennes

     

    Genre : Enfant

                                                                                                

    Date de parution : Octobre 2015

     

    Prix moyen : 10€

     

    Mon avis : J’aime beaucoup tout ce qui est contes plus ou moins revisités. Autant dire que cette série de livre sur « l’envers des contes » mettant en scène des « méchants » pas si méchants que ça ne pouvait que m’attirer.

    Ce tome est le quatrième de la série mais, même s’il peut y avoir quelques allusions aux personnages des tomes précédents, la lecture de chaque livre semble pouvoir se faire de manière indépendante.
    Comme l’indique le titre, il s’agit d’un journal, donc écrit à la première personne, et, dès les premières pages nous pouvons identifier le nain grognon qui n’est autre que Grincheux, un des sept nains de Blanche-Neige, laquelle est mariée et partie depuis longtemps.
    En commençant ma lecture, j’ai immédiatement eu le sourire en voyant cités deux personnages célèbres des comptines de mon enfance : la Mère Michel et Dame Tartine.
    Le vocabulaire est parfois un peu élaboré pour des enfants de 8 ans (comme les « chars allégoriques » qu’il semble y avoir dans la tête de Joyeux selon Grincheux), ce qui, à mon avis, n’est pas un mal (pour apprendre de nouveaux mots, il faut bien commencer par les découvrir), du moment que les parents et/ou enseignants prennent la peine de les expliquer.

    Grincheux est donc convaincu par ses condisciples les nains et par Reine, la belle-mère de Blanche-Neige de suivre une thérapie. Au cours de celle-ci, la thérapeute, Rose, laisse entendre que Grincheux pourrait bien être atteint d’une maladie qui l’empêche de sourire. Le remède ? Une plante. Le problème est que cette plante ne pousse qu’au fond d’une forêt si dangereuse que la thérapeute lui déconseille de tenter l’aventure et de plutôt faire des efforts en thérapie.
    Grincheux, sentant bien que ses efforts sont vains, va décider de tenter l’aventure, avec Perle, jeune fille qui vient d’une autre contrée et qui est devenue son amie et de Boucle d’or, cousine de Perle et surtout journaliste qui n’a pas l’intention de passer à coté d’un tel scoop.
    Comme on peut s’y attendre, la forêt est remplie de bestioles plus ou moins charmantes.
    Boucle d’or est une vraie fashion victim, superficielle et vaniteuse, totalement à l’opposée de sa cousine qui s’adapte facilement aux situations. Dès le départ, je pense que Grincheux se demande comment la faire discrètement dévorer par un ours (en tout cas, j’y ai pensé moi).
    Ils vont vivre quelques aventures qui ne se déroulent jamais comme on l’aurait imaginé.
    J’ai beaucoup apprécié, à la fin du livre, après l’histoire elle-même, de trouver quelques questions de lectures pour les enfants, quelques idées d’activités pour les enfants (une partie à faire entre amis et une autre destinée à être supervisée par des adultes) et enfin, quelques recettes de mets cités dans le livre.

    On est vraiment sur un conte qui est destiné aux enfants sans pour autant exclure parents et professeurs.

    Un extrait : 7 avril.
    Joyeux m’énerve royalement. On dirait qu’il y a constamment une fanfare et des chars allégoriques dans sa tête et que rien ne peut lui enlever le sourire.
    Ce matin, je sortais à peine du lit quand il est venu me voir pour m’offrir de prendre le petit-déjeuner à l’extérieur.

    - Non, lui ai-je répondu. Je n’ai pas le temps, et je n’aime pas que les moustiques se baignent dans mes céréales.

    - Mais il fait si beau ! Allons, viens ! Ca te fera du bien de prendre un peu d’air frais ! C’est bon pour le moral, a-t-il insisté.

    - Non mais ! Qu’est ce qu’il a mon moral ? J’en ai assez que vous me cassiez les oreilles avec ça ! Je suis très bien comme je suis, alors si ça ne fait pas votre affaire, vous n’avez qu’à me laisser tranquille !

    Joyeux a baissé les yeux, déçu, puis il est allé rejoindre Atchoum qui s’était déjà installé dehors et qui éternuait toutes les cinq minutes à cause du pollen. Le printemps est une saison infernale pour lui.

    Le reste de la journée s’est bien déroulée, puisque j’adore mon travail et que j’aime bien Henri. Il est excellent comme contremaître et il ne s’acharne pas sur mon cas comme tous les autres. Soupir. Si seulement il pouvait leur expliquer que ça ne sert à rien d’essayer de me changer.

     

  • [Livre] Livy

     

    Je remercie les éditions du Panthéon pour cette lecture

    livy.jpg


    Résumé
     : Et si la vie se résumait à un saut dans le vide,
    un geste fou mais simple,
    et de toute façon inéluctable,
    consistant en un saut dans l’inconnu.
    Un inconnu dangereux,
    un inconnu malheureux,
    une rencontre troublante
    et l’impression d’être chanceux,
    et puis la réalité,
    le constat sévère, triste et amer,
    nous révélant que le bonheur est peut-être fait
    pour être observé de loin,
    que la félicité durable est sans doute trop grande
    pour tenir entre nos mains.

     

    Auteur : Evindi

     

    Edition : Pantheon

     

    Genre : roman contemporain

     

    Date de parution : 24 octobre 2014

     

    Prix moyen : 14€

     

    Mon avis : Ni vraiment poème, ni tout à fait roman, l’écriture dérange un peu au prime abord. La forme, visuellement, est celle de la poésie, mais à s’y pencher de plus près, on se rend compte que les rimes ne sont pas toujours là. J’ai eu l’impression que c’était un coup de chance, un hasard, quand d’aventure on avait des rimes dans les paragraphes (je ne vais pas appeler ça des strophes).
    Au départ, je n’ai pas été très convaincue par la couverture, le résumé, car je n’aime pas particulièrement la poésie. Mais quand j’ai vu cette absence régulière de rimes malgré la mise en page, je me suis dis que j’allais essayer.
    Les passages où il a des rimes me font penser à ce que j’écrivais dans la période gothique de mon adolescence. Autant dire à quel point ce n’était pas bon…

    L’histoire essaie de prendre le pas sur la forme mais celle-ci a du mal à se faire oublier car elle est tout de même très présente.

    L’histoire est, semble-t-il, une histoire d’amour. Je dis semble-t-il parce que je ne suis pas sûre d’avoir tout compris, elle aurait été plus claire si on avait eu affaire soit à une pure poésie, avec des vers de la même taille, des strophes structurées, des rimes élaborées, soit à une prose, un roman…

    Le personnage féminin semble non seulement ne pas avoir toute sa tête, mais également faire peur à tout le village. Malgré tout, malgré les avertissements, Evendi s’accroche à elle.
    Leur relation semble très vite mal partie, entre les déficiences mentales de Livy et ses problèmes de santé qui sont quand même conséquents et handicapants…

    C’est une histoire dérangeante mais pas prenante, quoi qu’elle aurait pu l’être sous une autre forme.

    Ce livre a également un drôle d’effet secondaire : quand on l’a lu, on ne peut pas s’empêcher de relever toutes les rimes involontaires du livre qu’on lit ensuite (je ne me suis toujours pas remise du « le garçon a perdu l’équilibre, a fait un écart avec son vélo, et s’est retrouvé dans le caniveau»).
    Mais ça finit par s’estomper…

    Une chose est sûre, ce livre sort des sentiers battus et ne ressemble à aucune autre de mes lectures.


    Un extrait : Un baiser au goût de sang, condensé d’hémoglobine,
    Fragrance qui remplit mes narines.
    Ce baiser aux allures de pacte changea ma vie
    de manière notoire,
    et fit de moi cet homme puissant qui entra
    dans l’Histoire.

    Le yin et le yang existent vraiment,
    ils sont humains et existent charnellement.
    Laissez-moi vous compter leur histoire,
    une histoire se situant bien au-delà du « temps ».

    Je suis ténèbres,
    elle est lumière.

    Je suis obscurité,
    à la nuit que je suis, elle fut l’instantané lumineux
    d’un éclair.

    Lorsqu’elle disparut selon les plans de ce destin
    toujours sévère,
    mon cœur se remplit de tristesse, d’amertume
    et de colère.

     

  • [Livre] Dysfonctionnelle

     

    Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

    dysfonctionnelle.jpg

     

    Résumé :Fidèle, alias Fifi, alias Bouboule, grandit dans une famille dysfonctionnelle ; Papa enchaîne les allers-retours en prison, Maman à l’asile ; mais malgré le quotidien difficile, Fidèle vit des moments de joie,  entourée de ses six frères et sœurs aux personnalités fortes et aux prénoms panachés : Alyson, JR, Dalida, Jésus… Cette tribu un peu foldingue demeure Au Bout Du Monde, le bar à tocards que tient le père dans Belleville, théâtre de leurs pleurs et rires…
    À l’adolescence, la découverte de son « intelligence précoce » va mener fidèle à « l’autre » bout du monde : un lycée des beaux quartiers où les élèves se nomment Apolline ou Augustin, et regardent de haut son perfecto, ses manières de chat de gouttière et ses tee-shirts Nirvana. Mais c’est là que l’attend l’amour, le vrai, celui qui forme, transforme… CELUI QUI SAUVE.

     

    Auteur : Axl Cendres

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 7 octobre 2015

     

    Prix moyen : 15,50€

     

    Mon avis : Alors…Comment dire… Il va être très dur de dire ce que j’ai pensé de ce roman sans spoiler mais je vais essayer de ne rien révéler d’important.
    Que la famille de Fidèle soit dysfonctionnelle, c’est le moins qu’on puisse dire si on s’appuie sur la définition qu’a la société d’une famille fonctionnelle, à savoir un papa et une maman, présents, pas violents, qui travaillent (ou avec un des parents au foyer parce que l’autre gagne suffisamment pour le permettre), qui n’ont aucun problèmes graves…la famille Ingalls mais en mieux quoi…
    Et bien au fil de ma lecture, j’ai pu constater que les parents des familles « fonctionnelles » sont bien plus affligeants que la famille de Fidèle. Alors certes, son père n’aime pas l’idée que sa fille soit plus intelligente que lui, certes sa mère a « un grain » provoqué par un traumatisme qui est tout à fait compréhensible, mais quand Fidèle, 10 ans, raconte à son père qu’elle a embrassé sa copine Mélanie sur la bouche, il n’a aucune réaction négative tandis que la famille parfaitement fonctionnelle selon les normes établies de Mélanie retire la gamine de l’école et va jusqu’à déménager pour que cette anormalité ne se reproduise pas… et ce n’est pas le seul exemple que l’on rencontre dans le roman.
    Fidèle nous présente ses frères et sœurs, expliquant leurs prénoms atypiques ; elle nous raconte sa vie, à la maison, auprès de Zaza, sa grand-mère, au Bar de son père, à l’école. La seule chose que nous ne saurons pas, c’est ce qu’il s’est passé quand elle a été placée trois mois en famille d’accueil pendant que son père était en prison, sa mère à l’asile et sa grand-mère jugée incapable de s’occuper des enfants par les services sociaux. Elle nous donne quelques micro-indices, à nous d’imaginer le pire.
    Je suis sans arrêt passée du rire aux larmes, avec un petit détour par l’agacement voire l’indignation.
    Le personnage de Dalida m’a vraiment écœurée, pas tant dans son attitude de tous les jours quand elle était adolescente mais pour celle qu’elle adopte une fois adulte.
    Fidèle n’est pas non plus l’adolescente parfaite, elle fait des erreurs, part un peu à la dérive, s’emporte, mais elle a bon fond, et c’est ce qui est important.
    J’ai adoré le personnage de l’oncle. Avec Zaza, la grand-mère, il se tient toujours légèrement en retrait mais semble être le ciment de la famille, toujours prêt à aider, toujours prêt à trouver des solutions, toujours à l’écoute…
    Certaines réactions complètement contradictoires du père m’ont fait rire (Il défend l’exécution du mouton de l’Aïd comme étant une tradition ancestrale chez les musulmans et donc dans leur famille et à coté de ça, il s’enfile tous les jours du Sauvignon et du saucisson…)
    Bref, on a ici un livre addictif, tendre et dur à la fois et qui inclut l’homosexualité sans appuyer dessus, sans en faire trop, sans brandir une pancarte pour dire « vous avez vu, ici, nos personnages sont homosexuels, on est moderne, hein ? ».
    Comme le dit Sarah, l’amie de Fidèle : « 
    Je pense qu’on ne tombe pas amoureux d’un garçon ou d’une fille, mais d’une personne. ».
    Tout est dit, et cela résume bien l’ensemble du roman : ce qui compte, c’est l’amour.

    Un extrait : « Jésus ?! »
    C’est ce que tout le monde s’était exclamé au bar quand mon père leur avait annoncé le prénom de son deuxième fils. J’avais six ans quand il est né.
    « Mais vous allez en faire un dingo ! » disait l’un.
    « Mais on va le massacrer à l’école ! » renchérissait l’autre.
    « Mais il aura jamais de gonzesse ! » rigolait encore un autre.
    Et ainsi de suite.
    C’est alors que j’ai vu Papa faire ce truc encore plus classe que de sortir son flingue : comme l’objet se trouvait sous le comptoir, il a laissé son bras droit sous le comptoir, et a posé le coude de son bras gauche sur le comptoir, de sorte qu’on ne savait pas si oui ou non, il tenait son flingue…Et puis il a déclaré avec un mélange de calme et de menace dans la voix :
    « Si Natouchka veut appeler son fils Jésus, ce sera comme ça. »
    Et plus personne n’a jamais fait de remarques sur le prénom.

    Parfait mélange polono-kabyle, Jésus avait les traits fins de Maman, le teint clair de Papa, les yeux bleus et les cheveux bruns.
    A cette époque, Maman arrivait au paroxysme de son amour du Christ, l’érigeant au rang de rock-star : poster, portraits et crucifix ornaient sa chambre au dessus du bar – et jusque dans la salle, où elle avait cloué une photo du visage de Jésus ensanglanté…
    « Y’m’fout le bourdon », se plaignit un jour un habitué en le fixant.
    « Change de bar », rétorqua mon père.
    « Sers-moi plutôt un aut’verre, j’ai l’impression qu’y m’regarde de travers… »
    Je soupçonne d’ailleurs cette photo d’avoir augmenté le chiffre d’affaires du bar ; mais je n’ai pas les chiffres pour le prouver.
    Quoi qu’il en soit, le bébé était bien là, et il se nommait Jésus.


    Plus tard, lorsque j’en avais parlé au médecin de ma mère, l’Einstein sans moustache, il m’avait dit sur un ton tout à fait neutre :
    « C’est classique que des survivantes, devenues ferventes catholiques, poussent leur délire jusqu’à croire enfanter le Christ… Votre mère était assez instable pour être diagnostiquée comme déséquilibrée, mais pas assez pour être internée… Si on devait enfermer tous les gens dans ce cas, il faudrait interner au moins dix pour cent de la population française ! »
    Il s’était fait rire tout seul.
    « Votre mère ne vous a jamais voulu aucun mal. Je ne devrais pas vous raconter ça, mais nous connaissons le cas d’une survivante atteinte du même syndrome que votre mère qui a tué tous ses enfants avant de se donner la mort ! »
    Merci de me l’avoir raconté quand même, Docteur.

     

  • [Livre] Les mystères de Teelendelf T01 La forêt dorée

     

    Je remercie les éditions du Panthéon pour cette lecture

    Les mystères de Teelendelf.jpg


    Résumé
     : « Par la suite, la vieille dame marmonna des paroles incompréhensibles. Eloïse essayait tant bien que mal de comprendre ce que cette femme disait. Les seuls mots qu’elle comprit étaient : " or ", " maudit " et " mort ". »

    Il existe en France un petit village paisible... ou presque. Cette bourgade réserve bien des surprises à Eloïse Demets, qui vient d’y emménager.
    La jeune fille tentera de résoudre d’étranges mystères dans la Forêt Dorée, une forêt magique, selon la légende du village. Mais quelle est cette légende dont tout le monde parle ? De surprenants événements lui prouveront que la magie existe. Mais se résoudra-t-elle à y croire ?

    Et vous, croyez-vous en la magie ?

    Bienvenue à Teelendelf !

     

    Auteur : Camille Gonzales

     

    Edition : Panthéon

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 12 juin 2015

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Dans ce livre il y a un point positif et des points négatifs.
    Là vous vous dites : Ah il y a plusieurs points négatifs et un seul point positif ?
    Ben oui, mais il y a plusieurs petits points négatifs et un point positif mais alors THE BIG point positif : Il y a une histoire !
    Oui, oui, j’imagine votre petit sourire en coin qui dit : « Ben oui, y’a une histoire dans un livre, c’est le concept ». Et bien, l’air de rien, c’est pas si évident. J’ai lu beaucoup de livres où j’ai passé mon temps à me demander où l’auteur voulait bien en venir. Des livres où il n’y a aucune cohérence, aucun but, rien…
    Ici, l’idée de départ est bonne et l’auteur a clairement un but vers lequel elle va méthodiquement. Dès le début, on est intrigué par cette histoire d’or qui disparaît et de touristes qui disparaissent à leur tour dès lors qu’elles reviennent pour la seconde fois dans les collines.

    Je comprends qu’Eloïse, qui a été arrachée à son environnement, soit intéressée par cette histoire, surtout qu’elle se retrouve dans un petit village paumé.

    Après, il y a aussi quelques points négatifs, mais ce sont des points négatifs qui sont « rattrapables ». Du moment que l’auteur est capable de faire passer une histoire, une vraie histoire, que le fond est là, le reste, c’est de la réécriture dans la forme du texte.

    L’écriture manque un peu de maturité (mais si j’ai bien compris l’auteur est une adolescente, donc on va lui laisser le temps de mûrir à la louloute) avec un peu d’abus sur les adjectifs au début du roman (mais ça s’arrange ensuite).
    Toujours au début, les dialogues ne sont pas crédibles mais une fois entré dans l’intrigue, ça s’arrange.
    Le roman présente quelques coquilles (comme « plusieurs » écrit sans le « s ») voire quelques fautes un peu plus importantes qui auraient du être vues par un correcteur (« l’affront final » au lieu de l’affrontement final)…
    Le plus gros point noir est l’abondance de scènes inutiles. A plusieurs reprises, on attend des conséquences sur l’histoire qui ne viennent pas (la dispute entre les parents d’Eloïse, le jeu d’Halloween au lycée…). Ca ne veut pas dire que ces scènes sont mal écrites, j’ai adoré la scène du jeu de piste organisé au lycée pour Halloween, mais elle n’apporte rien à l’histoire. Si Eloïse avait surpris une conversation qui la mette sur une piste pour l’intrigue de la forêt dorée, j’aurais compris le passage, mais là….

    J’ai aussi regretté que certains personnages ne soient pas plus exploités. Par exemple, l’un des personnages, Julien, est décrit depuis le début comme étant proche de Solange. Or, quand Solange prend de l’importance, plus de nouvelle de ce personnage, alors pourquoi avoir tant insisté sur lui au début ? C’est la même chose avec les profs, certains ont de toute évidence des pathologies et je m’attendais à ce qu’ils aient un rôle par la suite, mais non.
    C’est pareil avec la taille du collège qui est martelée au début du roman, je m’attends doc à ce que ce détail ait une importance, ça n’a pas été le cas. Peut-être que ces personnages et ces détails auront leur place dans le tome 2 ?

    Bref le roman a vraiment un fort potentiel et il ne manque pas grand-chose pour qu’il soit quasiment parfait. Il faudrait qu’il soit expurgé des scènes inutiles et que d’autres scènes soient au contraire étoffées (là je ne peux pas vous donner d’exemple sans spoiler l’histoire, désolée).

    La fin a été bien maîtrisée. J’avais deviné avant de la lire, mais peu de temps avant (une trentaine de pages avant la révélation) et c’était bien parce que j’étais ravie d’avoir trouvé sans pour autant avoir trouvé ça trop facile.

    Et comme les adolescents mûrissent quasiment au jour le jour, je suis certaine que le tome 2 sera encore meilleur que ce tome 1…

    Affaire à suivre….

    Un extrait : Eloïse ouvrit la porte et sortit, suivie de près par sa mère.
    Elles montèrent toutes les deux dans la BMW et Christelle ouvrit le portail à l'aide d'un petit boîtier.

    - Allez ! Tu vas rencontrer du monde mon cœur.

    - Oui, mais mes amis me manquent.

    - Je sais ma puce mais, tu les retrouveras dans un an. Ce n'est pas grand-chose. Et puis, tu as ton téléphone portable. Tu peux aussi les appeler avec le fixe.

    - Oui, mais ce n'est pas pareil.

    - Ecoute, pour les vacances, je t'amènerai à Cannes. Je te le promet et ton père a intérêt à être d'accord ! s'exclama Christelle avec un petit sourire.

    Eloïse fit de même. Mais son visage s’assombrit immédiatement.

    - Mais il dira qu'il a trop de travail.

    - Non, ne t'en fais pas.

    - Et mes grands-parents sont trop loin de moi. Ils me manquent déjà.

    - Je sais mon ange mais ils viendront souvent, ils me l'ont dit.

    - Ouais, mais des fois, ce qu'on dit, on ne le fait pas forcément. Surtout eux !

    - Eloïse ! Je comprends que tu sois triste mais arrête d'être aussi pessimiste. Tu n'es pas comme ça d'habitude !

    - Oui, mais je ne suis plus à Cannes.

    - Bon, maintenant ça suffit ! Tu vas vivre pendant un an à Teelendelf que tu le veuilles ou non. Je suis sûre que ça va te plaire et que tu ne voudras plus partir.

    - Cela m'étonnerait !

    - Tu m'agaces !

    Elles arrivèrent au collège. C'était à cinq minutes de leur maison. Une dame, postée devant le grand portail noir de l'établissement, s'approcha de la voiture. Christelle baissa la vitre.

    - Bonjour, madame. Je suis Christelle Demets, la maman d'Eloïse qui est nouvelle dans votre collège.

    - Bonjour. Bienvenue. Mon nom est Valérie Collie. Je suis une des surveillantes du collège.  On va vous ouvrir le portail.

    Cette dernière semblait antipathique et froide. Elle regarda sa montre.

    - Vous arrivez en avance, dit-elle, avec un air de reproche.

    - Oui, c'est le directeur qui m'a demandé de venir avant 9 heures.

    - Ah d'accord. Je comprends mieux.

    La surveillante passa un coup de téléphone et, le portail s'ouvrit quelques secondes après.

     

  • [Livre] Quelqu'un qu'on aime

     Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

    Quelqu'un qu'on aime.jpg

     

    Résumé : Matt a un projet fou : refaire avec son grand-père Gary la tournée d’un crooner mythique des années 50, Pat Boone. Un road-trip pour rattraper au vol les souvenirs qui s’échappent…
    Mais rien ne se passera comme prévu ! Peu avant le départ, Matt apprend qu’il est le père d’une petite Amber de 18 mois – et qu’il doit s’en occuper pour quelques semaines. 
    À l’aéroport, une tornade s’annonce : les avions ne décollent plus. Matt, Gary et le bébé grimpent à bord d’un van de location… et, ultime surprise, deux personnes les rejoignent : Luke, ado en fugue, et Antonia, trentenaire prête à changer de vie.
    Tous ensemble, ils font cap vers l’Ouest du pays. Arizona, Californie, Nevada, sur la piste du passé, des souvenirs et autres histoires bien vivantes. On les suit, d’étape en étape, tandis qu’ils commencent à former une tribu bancale, une petite famille folle et joyeuse, réunie autour de Gary.

     

    Auteur : Séverine Vidal

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 26 août 2015

     

    Prix moyen : 15,50€

     

    Mon avis : Ce livre est un véritable tourbillon d’émotions. Il m’a fait rire, ça c’est sûr, beaucoup rire même. Mais il m’a aussi fait pleurer, et pas qu’un peu.
    Je retrouve dans ce livre l’humour de Séverine Vidal que j’avais découvert dans « Il était 2 fois dans l’ouest », mais elle ajoute à son humour une sacré dose de tendresse.
    Le voyage prévu par Gary et son petit fils Matt prend une autre tournure quand une ex petite amie annonce au jeune homme qu’il est papa d’une petite Amber de 18 mois. Le jeune homme ayant perdu sa mère depuis un an après une longue maladie et ne semblant pas avoir de père dans les parages, ce n’est pas les responsabilités qui lui font peur. Il craint plus de ne pas être à la hauteur mais il prend quand même relativement bien la nouvelle.
    Donc, la pitchoune va devoir être du voyage et sur ce, une tempête de neige comme on en a jamais vu au Texas fait que tous les avions sont annulés et comme Gary refuse d’annuler le voyage, ils finissent par louer un van et, comme celui-ci est très grand, ils finissent par embarquer avec eux Antonia qui doit se rendre à un entretien d’embauche et Luke un ado en fugue qui ne fuit pas juste à cause d’une crise d’adolescence.
    Du coup, le voyage ne prend pas le tournant qui était prévu. Mais tout le monde comprend très vite que le seul but de ce voyage est de permettre à Gary de retrouver ses souvenirs d’une tournée qu’il avait suivie quand il était jeune d’un crooner dont il est fan.

    J’ai beaucoup aimé la manière qu’a Séverine Vidal de traiter du sujet difficile qu’est la maladie d’Alzheimer, elle montre avec beaucoup de tact ce que cette maladie implique pour l’entourage mais aussi pour la personne malade qui, dans les deux premières phases de la maladie se rendent parfaitement compte de leur état.

    Séverine Vidal maîtrise
     avec autant de brio la littérature pour enfant et celle pour adolescent.
    Si l’histoire principale est centrée sur Gary et sa mémoire défaillante, chaque personnage a droit à sa propre histoire qui n’est pas oubliée : Antonia qui veut reprendre sa vie en main, Luke et ses secrets, et bien sûr Matt qui, privé de mère et s’occupant d’un grand père malade, doit apprendre à devenir un père.

    Chaque chapitre est raconté du point de vue d’un personnage différent (et pas toujours de la petite bande, Dixie, l’ex copine de Matt et maman d’Amber a également son « heure de gloire ») mais toujours à la troisième personne.

    Il est vraiment difficile de mettre des mots sur le tourbillon d’émotion que provoque ce roman. J’ai oscillé entre rire et larmes pendant toute la seconde moitié.
    En tout ces, c’était une très belle lecture, et je remercie vivement les éditions Sarbacane de m’avoir permis de découvrir ce roman et cet auteur.

    Un extrait : La première fois, il n’y a pas vraiment prêté attention. Il avait « juste oublié ». Oublié où il avait encore posé son porte-monnaie, oublié le prénom de la voisine du dessous, oublié un rendez-vous chez le dentiste. Gary a d’abord mis ça sur le dos d’une rigolote hérédité : sa mère était tête en l’air, comme sa grand-mère, ses deux tantes et la grand-tante Rosa avant elles.

    - Tête-en-l’air de mère en fils ! On peut rien contre ça !

    Voilà ce qu’il avait répondu à Matt qui lui faisait remarquer que le congélateur n’était peut-être pas le meilleur endroit où ranger ses clés.

    - Et puis, si ce n’est pas l’endroit le plus classique, c’est assurément le plus froid, non ? avait enchaîné Gary, comme pour rappeler que dans sa famille, l’humour aussi se transmettait de génération en génération.

    Rien de grave donc.
    Et puis, les alertes étaient devenues de plus en plus nombreuses. Et de plus en plus difficiles à cacher.
    Par exemple, quand il avait commencé à confondre les prénoms de ses deux petits-fils, Matt et Vince, ce qui les agaçait prodigieusement. Un jour, Matt avait perdu patience.

    - Old Gary ! Je suis Matt, pas Vince ! Vince a onze ans et joue encore au cow-boy dans la cour de ton appart. Moi je suis Matt, regarde, j’ai des poils au menton !

    - Désolé, fiston. Si je me goure encore, t’as le droit de m’appeler Helen, comme ta mamie !

    C’était une période où l’évolution de la maladie n’empêchait pas Gary d’en rire.

      

  • [Livre] Aujourd'hui avant demain où je mourrai

     

    Je remercie les éditions Panthéon pour cette lecture

    Aujourd'hui avant demain où je mourrai.jpg

    Résumé : « Bon, sérieux, l’heure n’est pas au rire. La situation de mes parents n’est pas des meilleures. La claque que j’ai reçue avait la simple mission de l’écrire physiquement dans ma chair. Mes parents se déchirent. Ils s’aiment, mais se déchirent. Pourquoi ne vivent-ils pas simplement heureux en faisant beaucoup d’enfants ? »

    En nous livrant ces deux nouvelles, l’auteur s’adresse autant à lui-même qu’à ses lecteurs. Avec malice, il initie son récit avec celui d’un enfant qui refait plus ou moins le film de sa vie. Entre imagination, réflexion et critique, entre sérieux et dérision, il nous entraîne dans une sinueuse balade au hasard des pas, des rencontres et des pensées. Quand, dans un jeu de miroir, le scénario se rejoue sur un air de déjà-vu, on vient à se demander si le hasard n’est pas qu’une question de point de vue. Il poursuit son récit avec l’histoire de lablind girl, écœurée de la vie et du monde depuis qu’elle a perdu la vue et son compagnon qui tente amoureusement de lui redonner des raisons de s’accrocher à la vie. Est-on est capable d’aimer quelqu’un d’autre lorsqu’on a que de la haine pour soi ?

     

    Auteur : Kevin Maganga

     

    Edition : Pantheon

     

    Genre : Inclassable

     

    Date de parution : 10 avril 2015

     

    Prix moyen : 11€

     

    Mon avis : Logorrhée : nom féminin, littéralement diarrhée verbale, ou incontinence verbale. Trouble du langage caractérisé par un besoin irrésistible et morbide de parler.
    Je connaissais ce mot, je l’avais lu à plusieurs reprises dans des livres mais je n’avais jamais réussi à me faire une représentation du phénomène.
    Mais quand j’ai imaginé Kevin Maganga en train de lire sa première nouvelle à haute voix, j’ai immédiatement eu une compréhension parfaite de ce terme que je n’avais jamais réellement compris jusque là.

    Le style est parlé, mais pas simplement parlé, parlé dans le style du langage des jeunes dans les cités (langage quartiers nord, on dirait chez moi). On est même parfois à la limite du langage sms puisque l’auteur parsème son texte de petits smiley souriants (J). Mais certains mots, certains bouts de phrases montrent que c’est une histoire écrite par quelqu’un de cultivé. Le mélange des genres donne quelque chose de bizarre : un gamin des cités qui joue au grand en usant de termes piqués dans le livre de psycho de sa grande sœur.

    Autre chose qui m’a un peu rebutée, c’est une écriture au kilomètre : peu d’aération du texte, de longs paragraphes qui forment des blocs compacts et très difficiles à lire.
    A deux reprises, une fois en anglais et une fois en espagnol, l’auteur met au milieu de son texte une phrase en langue étrangère sans que celle-ci ne soit traduite en note de bas de page. Il oublie que tout le monde ne comprend pas d’autres langues que la sienne. Ici, le lecteur qui n’a pas de notions d’anglais et/d’espagnol doit interrompre sa lecture pour regarder dans un dictionnaire, pour autant qu’il en ait la possibilité.
    L’histoire en elle-même est décousue : on avance, on revient en arrière, des phrases sont répétées…c’est très déconcertant.

    Le contenu est très certainement très intéressant, mais cela demanderait un trop gros travail d’interprétation pour l’atteindre. Malgré plusieurs relectures, je n’ai pas réussi à comprendre où voulait en venir l’auteur.

    La seconde nouvelle présente la même caractéristique au niveau de la forme, mais l’écriture est plus fluide et donne moins l’impression d’avoir était écrite par un psychopathe sous amphétamines armé d’un stylo.
    Il s’agit d’une petite histoire un peu (beaucoup) moralisatrice mais très divertissante.
    Si la première nouvelle m’a laissée froide et a été très difficile à lire, la seconde a été une bonne lecture.


    Un extrait : Aujourd'hui avant demain où je mourrai, je pense à ma mère que je n'ai pas vu depuis hier. Je me revois dans mon enfance, genre l'âge où ta mère est la reine de tous les royaumes et que toi, tu es son « petit prince adoré ». J'ai envie d'elle, là, maintenant. J'ai envie de la sentir près de moi. Envie de l'embrasser tendrement. Envie d'elle, quoi ? M'en fiche si tu as l'esprit tordu. J'ai envie d'elle, loin de tes idées qui respirent les théories freudiennes de l'inceste. L’histoire de l'enfant Oedipe qui tombe dans les sensations avec sa mère, je crois que ça lui vient pour se soulager la conscience des envies qu'il avait lui-même eues de soulager son roseau bandant dans la soupe maternelle. Ma phrase à moi n'a pas ce sens-là. Moi, j'ai envie de ma mère, envie de lui dire que je l'aime. C'est tout. Mais elle, elle est tellement imprévisible que je ne sais pas comment elle va prendre ça. Elle pourrait être toute contente et me dire « Oh, mon chéri, c'est très gentil ! C'est vraiment mignon-mignon-mignon-mignon-mignon-mignon-mignon ! Surtout que tu n'as pas l'habitude J ».

    (En fait, ce que je dois signaler, c’est que je suis un entrecoeuriste. Je garde souvent mes sentiments à sensations pour moi. Tout comme je vis le plus souvent dans ma tête - j'adooore !!! Mes émotions franchissent donc difficilement les frontières de mon cœur. « El corazòn tiene màs cuartos que un hotel de putas », je suis le principal locataire de la majorité des mis cuartos du corazòn. Quand j'étais gamin, beaucoup avaient du mal à identifier quelques émotions à travers mon pauvre petit corps. « Tu as le vampire, me lançaient certains. C'est le plus maboul des mabouls du monde et du non-monde mélangés », déposaient d'autres. Aussi, ce qui me fait sourire d'ailleurs, beaucoup ne comprennent pas que je parle seul. Haha ! Ce qu’ils comprennent encore moins, c’est qu'il ne s'agit pas de monologue, mais carrément de dialogue, man. Quelqu'un qui dialogue avec lui-même, c'est bizarre, non ? Je me parle, je me réponds, je me tutoie comme si j'étais deux. Roguy, une amie qui fait la psychologie, me dira un jour que je lui fais peur avec quelque chose comme schizophrénie ou quoi qu'elle dira, je ne sais plus. Moi, ça m'amuse quand je m’y mets et quand je pense à comment j'y vais. Je suis presque convaincu moi-même que je parle à un autre moi et non à moi-même J. C'est dingue ! C'est pas facile à expliquer. Ou plutôt si. Il y a moi et moi dans moi, en fait. C'est ça qu’ils n'ont pas encore compris, les gens, je ne suis pas seul en moi J. Je m’entends parler et je me parle, c'est ambigu pour beaucoup, assez clair pour moi. Bon, c'est vrai que ça n'a pas toujours été aussi clair. Je me souviens qu'au début, quand je commençais à parler, je répondais, et je parlais, et là, je me disais directement, avec la voix de l'extérieur emballée dans une certaine exaspération « Tu parles à qui même ? ». Et j'avais ensuite le sourire qui se moquait de cette voie exaspérée qui interrompait un moi et l'autre moi. Ouais, c'est vrai, je trouvais quand même un peu drôle de me parler à moi-même comme à un étranger.  Un moi et un autre moi dans moi, c'est pas du tout une évidence pour le monde, non ? Ils ne peuvent pas imaginer que je te parle à toi J. Même si toi c'est moi, moi je sais que tu es toi à côté de moi avec ta voix bien à toi et tes idées qui ne sont pas forcément de moi. Que ce ne soit pas évident pour les autres, je le comprends. Mais je sais que je ne parle pas seul. Mais bon, fermons là la parenthèse).

    Ma mère pourrait donc être contente et me dire « Oh, mon chéri, c'est très gentil ! C'est vraiment mignon-mignon-mignon-mignon-mignon-mignon-mignon ! Surtout que tu n'as pas l'habitude J. Le sourire dans le visage elle me planterait alors un lourd baiser sur le front, baiser pesant de toute sa tendresse sur mon esprit. « L'habitude », comprenons bien qu'il s'agit de n'avoir pas l'habitude de dire à ma mère que je l'aime et non pas « l'habitude » être gentil. Etre gentil, j'en ai « l'habitude ». Parfois, je suis même tellement gentil qu'on me prend pour un petit ange. Je suis gentil avec Mukambi, je suis gentil avec la grand-mère de Maurice, même avec Mukandjo que tout le monde déteste dans le barrio parce qu’ils disent qu’il est brigand, moi, je suis gentil. Je ne comprends même pas pourquoi tous les grands du barrio ne l'aiment pas, sauf ceux qui, comme lui, ont le corps bien tagué comme les murs du barrio et les cheveux attachés-attachés. Il est bien mal vu par beaucoup des gens du barrio, et presque personne n’est gentil avec lui. Ils l’appellent brigand de première bande. Mais moi, je ne vois pas comment il est brigand, il n'est pas au gouvernement et il ne fait même pas la politique. Qui sont ceux qui, des années après d'autres années, puis des années encore, avant d'être remplacés par leurs semblables, passent leur temps à briguer un poste stratégique pour finir par nous brigander notre petite vie de droit-à-une-misère-un-peu-plus-digne-de-notre-espèce ? Même pas besoin de répondre. Alors, Mukandjo, brigand de première bande, moi, je n’y crois pas du tout. En tout cas, moi, je suis gentil avec lui comme je suis gentil avec tout le monde, et y en a même qui finissent par me prendre pour un petit ange. Allez ! Je vais être franc, hein ? On est entre nous. En réalité, je n'aime pas beaucoup. Je n'aime pas beaucoup qu'on me prenne pour un ange, non pas que je n'aime pas être gentil. Etre gentil, j'aime beaucoup, ça me permet de me convaincre que j'existe en dehors de moi. Je n'aime pas beaucoup qu'on me prenne pour un ange, car ça me donne le sentiment que les gens nient ainsi l'obscurité de ma face que j'essaie de laver à coups de gentillesse répétée.

     

  • [Livre] Il était 2 fois dans l'ouest

     

    Je remercie les éditions Sarbacane  pour cette lecture

    il etait 2 fois dans l'ouest.jpg

    Résumé : Cet été, quand Luna arrive avec sa mère à Monument Valley, en territoire indien, elle ne sait pas...qu'elle vient de mettre les deux pieds dans l'aventure !
    Ça commence par sa rencontre avec Josh, un garçon navajo, et ça continue avec de la magie, des croyances indiennes, des animaux sauvages…
    Bref : Luna et Josh vont tester les "mille façons de frémir en Arizona" !!!

     

    Auteur : Séverine Vidal

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : jeunesse

     

    Date de parution : 26 août 2015

     

    Prix moyen : 11€

     

    Mon avis : Ma première impression sur ce livre est venue de sa couverture. J'ai beaucoup aimé le style des illustrations qui m'ont rappelé celle des "je bouquine" de mon enfance.
    Ensuite mais alors là ça n'a absolument rien à voir avec le livre mais plutôt de la maison d'édition, et je vous préviens c'est complètement idiot, j'ai adoré le tampon service de presse sur la tranche du livre et qu'on ne peut ainsi voir correctement que lorsque le livre est fermé. Je trouve ça vraiment plus original qu'un simple tampon sur la page de garde et j'aime bien me rappeler d'où est-ce que je tiens certains livres.

    Concernant le livre, il est écrit sur le site de la maison d'édition qu'il peut-être lu à partir de 8 ans. Alors soit c'est moi qui sous-estime les enfants de 8 ans soit c'est la maison d'édition et l'auteur qui les surestiment mais j'ai trouvé que les subtilités de l'histoire étaient peut-être hors de portée pour les enfants de cet âge-là. Bien que l'histoire en elle-même peut plaire à tout âge, je pense que les enfants de moins de 10 ans (environ l'âge des personnages d'ailleurs) ne la comprendront pas tout à fait.

    Pour ma part, j'ai beaucoup aimé le style et l'humour de l'auteur ainsi que les bonus intégrés à l'histoire.
    Chaque chapitre est raconté du point de vue de Josh ou de Luna, ce qui est précisé non pas par une mention écrite mais par une petite illustration au-dessus du titre du chapitre (avec parfois une petite bulle pour que le personnage puisse faire un petit commentaire).
    Les notes de bas de page (traduction des mots anglais ou Navajo, explications de certains termes) sont également écrites comme si elles étaient de la main du personnage du point de vue duquel est écrit le chapitre.

    J'ai commencé à lire ce livre dans la soirée, dans l'idée d'en lire quelques chapitres afin de me faire une idée du style d'écriture et finalement, je l'ai lu d'une seule traite sans pouvoir le lâcher.

    On s'attache immédiatement aux personnages, l'histoire est pleine de rebondissements et jusqu'aux dernières pages, on n'est pas bien sûr de comment elle va se terminer (même si on se répète comme un mantra que comme c'est un livre pour enfant, il n'est pas censé se finir mal… mais bon…allez savoir…).

    Dans tous les cas une chose est sûre, ce livre m'a donné envie de cuisiner de nouveau du Sloppy Joe, et ça, il faudra le lire pour savoir pourquoi.

     

    Un extrait : Sans prévenir, Solal m'a sauté dans les bras. Et puis il m'a serrée comme si on n’allait plus jamais, jamais, jamais se revoir. Il m'a chuchoté « notre » phrase au creux de l'oreille, et moi j'ai simplement laisser sa petite haleine mi-sieste, mi-Nutella faire le chemin jusqu'à mo :
    « Je t'aime ma sœur la Lune du fin fond de l'univers des étoiles du monde de la Terre entière jusqu'à l'infini ! »

    - Allez, lâche ta sœur, mon chéri. murmure maman en essayant de l'arracher de moi. On va rater l'avion !

    Mais Solal sait très bien qu’un mois, c'est long : il a converti en nombre de dodos. Alors il me serre encore plus fort.

    - Allez bonhomme ! Se marre papa en tirant son tour. Arrête de faire le koala sur sa branche !

    La branche, c'est moi : Luna.  Et cet été, notre arbre familial en prend un sacré coup, puisque je pars un mois aux États-Unis avec maman pendant que mon petit frère reste ici avec papa. C'est la première fois qu'on fait « vacances séparées » mais on n'avait pas le choix. Maman est maquilleuse pour le cinéma : un tournage en Arizona, ça ne se refuse pas. D'ailleurs, elle avait des milliards d'arguments pour m'emmener avec elle. Moi, j'aurais préféré faire comme d'hab : une semaine en Bretagne chez papy et deux semaines avec les parents de Julia dans les Landes, ça m'allait très bien. Mais non, elle est restée ferme :

    - Ne râle pas trop, Luna : un mois aux US, tout le monde en rêve ! Tu vas parler anglais, découvrir une autre culture, voir du pays…

    - Mouais. Je vais surtout explorer l’intérieur de ta caravane, non ? Parler anglais, au mieux, ce sera avec Odette…qui est loin d’être bilingue, je te rappelle !

    Elle a souri ; faut dire qu’Odette est ma poule en peluche (enfin ce qu'il en reste, après onze ans de bons et loyaux services, dont au moins quatre passés à lui téter les plumes… On dirait plutôt la version « nuggets » d’Odette).
    Viviane Aigly-Sibelius - alias ma mère – a clos le débat à sa manière : un simple « Luna, tu exagères », suivi d’un rapide double claquement de mains qui veut dire « point final » (ma mère est experte en ponctuation mimée).
    Comme je restais là sans bouger, elle a ajouté un petit mouvement de menton en direction de l'escalier, qui signifiait : « Monte dans ta chambre et commence à faire tes valises ! » (bon, en fait ma mère est experte en mime tout court).

     

  • [Livre] Trois pas de deux

     

    Je remercie les éditions Mon petit éditeur pour cette lecture

     

    trois pas de deux.jpg

    Résumé : Pas de deux: entrée de ballet dansée par deux personnes... Alma et Samuel, Alma et Elie, Alma et Noé. Une danse en trois mouvements, comme un voyage initiatique, une quête des origines, au rythme des passions de la danseuse et de ses partenaires.

     

    Auteur : Marie Cosimo

     

    Edition : mon petit éditeur

     

    Genre : roman contemporain

     

    Date de parution : 2010

     

    Prix moyen : 25€

     

    Mon avis : Le livre est bien écrit. La plupart des phrases sont courtes et vont droit au but, il n’y a pas de longues descriptions lyriques. Les descriptions sont toujours courtes et efficaces, afin de ne pas casser le rythme du roman.
    Le roman est séparé en trois parties, chacune tournant autour d’Alma et de ses relations avec l’un des trois autres personnages principaux. Tous les personnages ne sont pas présents dès le début, ils s’ajoutent au « casting » au fur et à mesure des parties.
    Il y a donc 4 personnages principaux qui par ordre d’apparition sont Samuel, Alma, Elie et Noé.
    Le fil conducteur est Alma puisque tout ou presque tourne autour d’elle.
    Le problème que j’ai rencontré avec ce livre est, qu’à part Elie, je n’ai ressenti aucune empathie pour aucun des personnages. Alma et Samuel me sont profondément antipathiques. Ils sont égoïstes : Alma est une gamine capricieuse qui veut tout, tout de suite, qui fait des crises de colère dès qu’elle n’obtient pas ce qu’elle veut dans la seconde. Samuel est instable, il ne veut rien qui puisse déranger sa petite vie, il prend des décisions qu’il regrette et qu’il fait payer aux autres.
    Au final, je n’ai pas eu l’impression de lire un roman construit avec un début, un milieu et une fin (on dirait qu’on a qu’un milieu).
    On a surtout l’impression d’assister à une tranche de vie des personnes qui n’ont pas grand-chose d’intéressant, rien qui justifie l’écriture d’un roman.


    Un extrait : Samuel claque la porte du taxi et franchit en courant les quelques mètres qui le séparent du portail, sous une pluie battante. Il s’arrête un instant sous le porche, reprend son souffle et essore la masse dégoulinante de ses cheveux. Il pousse la porte de la maison, tend l’oreille, surpris du silence qui règne dans la cuisine. Ce soir, la musique d’Alma, qui d’habitude jaillit du sous-sol et gravit un à un les trois étages, est absente. Samuel défait les boutons de son imperméable, se débarrasse de ses chaussures, pose son journal sur une chaise. Un chausson de danse traîne sous la table. Alma est là. Elle ne l’a pas entendu rentrer. Samuel monte les marches qui mènent au premier étage. Pas un bruit. Tout est sombre. Il n’est pourtant que dix-neuf heures. Samuel appuie un instant son front contre la vitre de la fenêtre du palier du premier étage. La blancheur des façades, de l’autre côté de la rue, est devenue grise, battue, griffée par la pluie qui s’obstine. L’été en Angleterre a parfois l’allure d’une nuit de novembre. À cet étage aussi, le silence règne. Samuel sait déjà où il va la trouver. Alma. Pourtant, un doute discret, léger, diffus, l’étreint. L’angoisse de la solitude non choisie, celle de l’attente déçue. Et si elle n’était pas là ? Si elle ne rentrait plus ? Une maison déserte et mutique. Une maison sans elle. L’inquiétude douce-amère qu’il sent s’immiscer en lui, à l’instant, parfois très bref, où l’absence est une possibilité, a fini de le surprendre. Elle noue l’estomac une seconde, se mue en un souffle joyeux à la suivante. Le souffle qui guide le pas enjoué franchissant la porte. Le souffle qui porte la voix lançant un bonsoir comme une interrogation. Samuel franchit la dernière marche, celle qui mène au troisième étage, sous les toits. La télévision est allumée, le son coupé. Un documentaire sur les danses d’Afrique. Couleurs tapageuses, mouvements déchaînés, scènes de liesse auxquelles le silence fait injure. Samuel s’agenouille près du canapé sur lequel Alma semble endormie. Des rubans de cheveux bruns encadrent son visage impassible, la peau très blanche même en plein été, les lèvres placides. Samuel se penche et pose un baiser sur la petite pierre de lune qui orne le lobe de l’oreille d’Alma. Une pierre brute, taillée dans les souvenirs d’une vie indienne. Le foulard soyeux noué autour du cou de Samuel vient caresser sa joue.

    — Bonsoir Alma ! Samuel a chantonné.
    Alma sourit, les yeux toujours clos.

    — Tu croyais que je dormais ?
    — Point du tout…
    Samuel hoche la tête. Alma est debout. Elle esquisse trois pas d’une danse tribale farfelue avant de se jeter au cou de Samuel. Une seconde d’immobilité. Une seconde, dont on ne peut jamais prévoir s’il va en jaillir la colère ou l’hilarité. La seconde d’Alma. Samuel a appris à soutenir ce regard absorbant. Il sait deviner si le coin des lèvres va s’affaisser dans une moue chagrine ou s’élever vers une pommette arrondie. Sourire. Elle agrippe les pointes de son foulard et approche le visage de Samuel du sien. Dans un éclat de rire qui dévoile ses dents imparfaites, elle saisit à pleines mains les cheveux bouclés qui tombent dans le cou de Samuel.
    — J’ai toujours l’air de dormir, peut-être ?