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  • [Livre] Anne de Green Gables

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    Lecture terminée le : 17 octobre 2020

     

    Résumé : Née en Nouvelle-Écosse. Orpheline à trois mois. Anne est récupérée par une série de familles d'accueil. Malgré la pauvreté, elle parvient à s'évader de sa sombre existence grâce à son imagination débordante. Elle lutte pour rendre les circonstances acceptables. recherche des âmes sœurs et trouve dans les livres une certaine consolation, tout en rêvant de fonder un jour sa propre famille. Curieuse, inventive, amoureuse de la vérité, Anne fait déjà preuve du sens de l'émerveillement et de l'espoir qui la caractériseront sa vie durant.


    Auteur : Lucy Maud Montgomery

     

    Edition : Monsieur Toussaint Louverture

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 22 Octobre 2020 (1ère édition : 1908)

     

    Prix moyen : 16,50€

     

    Mon avis : De l’histoire d’Anne Shirley, je connaissais le film « le bonheur au bout du chemin » de 1985 et la série Netflix « Anne with an E », mais je n’avais jamais lu les livres. Quand les éditions Monsieur Toussaint l’ouverture a décidé de rééditer cette série avec une nouvelle traduction, j’ai sauté sur l’occasion et j’ai postulé à une masse critique privilégiée de Babelio pour le recevoir.
    Je ne peux donc pas faire de comparaison entre l’ancienne et la nouvelle traduction.

    Il y a vraiment longtemps que je n’ai pas revu le film, donc je ne me souviens pas vraiment de ce qu’il s’y passe mais j’ai trouvé qu’à l’exception de quelques modifications importantes, certes, mais qui ne dénaturent pas le roman, la série était assez fidèle à ce premier tome. En réalité, quand on y regarde de plus près, les modifications, à l’exception d’une, font en sorte de rendre la série plus dure, plus sombre que le livre qui reste vraiment très léger.
    Ainsi, Gilbert est un adolescent et n’a pas déjà un pied dans l’âge adulte, Les personnages des amis noirs de Gilbert et de l’ami homosexuel d’Anna n’existent pas, tout comme la communauté indienne : ces divers personnages ont été créés par la série. L’ile du prince Edward est profondément attachée aux traditions et à la religion, et il est probable qu’ils n’auraient pas acceptés des personnes aussi différentes d’eux. Si ces modifications étoffent la série et lui donne de la profondeur, je n’ai pas trouvé que ça rendait le livre plus fade ou moins attrayant. Juste un peu différent.
    Pour donner un exemple qui ne spoile ni l’un ni l’autre, dans la série, Anne ignore tout de ses parents biologique et la recherche de son passé est une grande part de ses recherches et interrogations, alors que dans le livre elle connait leurs noms et professions avant même d’arriver à Avonlea.
    Anne est vraiment une fillette adorable, même si on a parfois envie de lui faire un nœud à la langue pour la faire taire ! Il est dommage qu’elle soit si complexée par ses taches de rousseur et ses cheveux roux car elle semble vraiment être mignonne comme tout et elle se complique la vie en faisant une fixation sur ce point-là.

    Le livre met moins l’accent que la série sur la mauvaise opinion qu’ont les membres de la communauté d’Avonlea sur les orphelins. A part une ou deux remarques de Mme Lynde au début du livre, Anne n’a pas à subir d’acharnement, y compris de la part de ses camarades de classe puisqu’elle se révèle plutôt populaire.
    Par contre il y ait fait souvent allusion des mœurs de l’époque dont certaines prêtes à sourire : une jeune fille n’a pas le droit de relever ses cheveux avant 17 ans, il est très mal vu de le faire avant cet âge. Pas de prétendant avant 15 ans. Et, certainement ce qui m’a le plus fait sourire, les filles essaient de convaincre leur mère de les laisser rallonger la longueur de leur robe, puisque c’est un signe de l’âge adulte, tandis que de nos jours, les adolescentes auraient plutôt tendance à essayer de convaincre leur parents que « Mais non, ce n’est pas trop court ! »
    Anne est certes fantasque, bavarde, un peu tragédienne, mais pour une gamine qui n’a été que très occasionnellement envoyée à l’école, elle a une grande culture et un vocabulaire très étendu. Certes, il est souvent trop soutenu et pas forcément adapté aux circonstances, mais il est toujours correctement employé.

    Connaissant l’évènement qui doit se passer à la fin du livre et qui propulse Anne pleinement dans l’âge adulte, autant vous dire que j’ai commencé à pleurer trois chapitre avant que cet évènement n’arrive.
    Même si je ne suis pas une grande fan de hard back, je trouve que la lecture est plus confortable avec une couverture souple, je pense me procurer toute la saga dans cette réédition au fur et à mesure de ses sorties. Je trouve le rapport qualité/prix vraiment très bon et je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’une édition de cette qualité (même si je suis tombée sur une coquille qui m’a fait avaler ma salive de travers et tousser pendant si longtemps que je suis étonnée de pas avoir vu débarquer une brigade anti-covid chez moi) fasse ce prix-là.
    Hâte de découvrir la suite !

     

    Un extrait : Le supplice de parler le premier fut épargné à Matthew car, ayant aussitôt compris qu’il venait vers elle, la fillette s’était levée, avait saisi de l’une de ses fines mains sales les poignées d’un sac en tapisserie usé jusqu’à la corde, et lui avait tendu l’autre.
    «  Je suppose que vous êtes Monsieur Matthew Cuthbert de Green Gables, dit-elle d’une voix particulièrement douce et claire. Je suis très heureuse de vous voir. Je commençais à craindre que vous ne veniez pas me chercher et j’imaginais tout ce qui aurait pu vous retenir. J’avais décidé, si vous ne veniez pas ce soir, de longer la voie jusqu’à ce grand merisier là-bas, dans le virage, et de grimper dedans pour y passer la nuit. Je n’aurais pas eu peur du tout, et ça aurait sans doute été charmant de dormir dans cet arbre avec ces fleurs blanches au clair de lune, vous ne pensez pas ? Ça aurait été comme vivre dans un temple de marbre, non ? et puis j’étais certaine que si vous n’étiez pas venu me chercher ce soir, vous seriez venu demain matin. »
    Matthew avait gauchement pris la petite main toute maigre dans la sienne et immédiatement su quoi faire. Il ne pouvait pas dire à cette enfant aux yeux brillants qu’il y avait eu une erreur ; il allait la ramener à la maison et laisser à Marilla le soin de le faire. Peu importe l’erreur, on ne pouvait pas la laisser à Bright River de toute façon, alors questions et explications pouvaient tout aussi bien attendre son retour dans le giron de Green Gables.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #283

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #124

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Le ferry de Mats Strandberg

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    Un peu moins d’une heure avant le départ. Elle a encore le temps de changer d’avis. Encore le temps de retraverser le terminal en tirant sa valise derrière elle, de longer de nouveau le quai, descendre dans le métro, retourner à la gare centrale de Stockholm et refaire le trajet en sens inverse pour rentrer chez elle à Enköping. Elle n’a qu’à oublier cette idée folle qui lui est passée par la tête. Et un jour peut-être rira-t-elle d’elle-même en se revoyant, la veille au soir, assise dans sa cuisine alors que les voix de la radio ne parvenaient pas à couvrir le tic-tac de l’horloge. Il faut dire qu’elle avait déjà bu trop de rioja et qu’elle avait son compte. Elle avait vidé un dernier verre malgré tout et décidé qu’il était temps de se prendre en main. Carpe diem. Cueillir le jour qui passe. Cueillir l’aventure.

    Oui, peut-être un jour trouvera-t-elle tout cela très drôle, mais Marianne en doute. C’est difficile de rire de soi-même quand on n’a personne avec qui le faire.

    Comment tout cela avait-il commencé, au fait ? Ah oui, elle avait vu une publicité à la télévision plus tôt dans la soirée – des gens bien habillés, ordinaires, si ce n’est qu’ils avaient l’air plus heureux –, mais c’est léger comme explication. Ça ne lui ressemble pas.

    Elle avait réservé le billet dans la foulée, sans se laisser le temps de le regretter. Son état d’excitation était tel qu’elle n’avait pu trouver le sommeil, malgré le vin… Et cette sensation d’urgence avait perduré toute la matinée, alors qu’elle se teignait les cheveux, puis l’après-midi tandis qu’elle préparait sa valise, et sur tout le chemin jusqu’ici. Comme si l’aventure avait déjà commencé. Comme si elle pouvait se fuir elle-même en fuyant son quotidien.

    Mais à présent elle se regarde dans le miroir, sa tête pèse des tonnes et le regret l’a quand même rattrapée, comme une seconde gueule de bois qui s’ajouterait à la première.

    Marianne se penche en avant et essuie un peu de son mascara, qui a coulé. Dans les toilettes pour femmes du terminal du ferry, sous la lumière bleutée des néons, ses poches sous les yeux semblent démesurées. Elle recule, se passe les doigts dans ses cheveux à la coupe sage. Elle peut encore sentir le parfum de la teinture. Elle sort un rouge à lèvres de son sac à main et rectifie son maquillage d’un geste souple et familier, puis fait mine d’embrasser son reflet dans la glace. Lutte contre le nuage noir qui veut monter en elle et l’envahir, la dévorer tout entière.

    Quelqu’un tire la chasse d’eau dans un box derrière elle et déverrouille la porte. Marianne se redresse, tire sur son corsage. Se ressaisir, il faut qu’elle se ressaisisse. Une jeune femme brune, vêtue d’un top sans manches d’un rose criard se dirige vers le lavabo près du sien. Marianne étudie la peau lisse de ses bras. Les muscles qui se devinent quand elle se lave les mains et va prendre une serviette en papier. Elle est trop maigre. Les traits de son visage sont si anguleux qu’ils en deviennent presque masculins. Mais Marianne suppose que beaucoup la trouveraient jolie. Sexy, en tout cas. Un petit diamant brille sur l’une de ses incisives. Il y a du strass rose sur les poches arrière de son jean. Marianne se surprend à l’observer sous toutes les coutures et détourne les yeux. Mais la fille sort et disparaît dans le terminal sans lui accorder un regard.

    Marianne est invisible. A-t-elle vraiment un jour été aussi jeune elle-même ?

    C’était il y a si longtemps. Une autre époque, une autre ville. Elle était alors mariée à un homme qui l’aimait de son mieux. Leurs enfants étaient petits et vivaient encore dans l’illusion que leur mère était une sorte de demi-déesse. Elle avait un travail qui la confortait chaque jour dans son statut. Et ses voisins étaient toujours heureux de lui offrir une tasse de café quand elle passait à l’improviste.

    Dire qu’il y avait alors des jours où Marianne rêvait d’être seule. De bénéficier de quelques heures de solitude pour être enfin à l’écoute de ses pensées. Cela lui paraissait le comble du luxe.

    Si c’est bien le cas, elle nage dans le luxe, ces temps-ci. En réalité, le luxe est tout ce qui lui reste.

     

    Alors, tentés?

  • [Livre] Le blues du pêcheur

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    Lecture terminée le : 15 octobre 2020

     

    Résumé : «Maman, Comme tu vois, je ne t’ai pas oubliée. Quatre mois déjà que je suis à Marseille. Le temps est passé vite, j’ai eu tant à faire, j’ai eu tant à apprendre et à découvrir. Marseille est grande. Elle m’a étourdi d’abord, puis elle m’a enchanté. Je m’y sens libre. L’anonymat a quelque chose d’exaltant. Livourne est un bourg comparé à Marseille. Je crois qu’il me serait impossible d’y vivre maintenant, je m’y sentirais enchaîné à une vie trop étroite. Ici, on peut trouver du travail, on peut tenter sa chance. Il y a beaucoup d’Italiens à Marseille. Je ne suis pas trop dépaysé. Nous, les Italiens, on vit en communauté, on se serre les coudes, tous confinés dans le quartier de la Belle de Mai. Les Français nous appellent les babi. On voit souvent des affiches dans la rue : « Immigrés italiens dehors, travailleurs français! » Quelques escrocs m’ont même proposé une fausse carte d’identité si je soutenais le parti socialiste. Mais avec mon accent à couper au couteau et mon peu de vocabulaire, ce n’est pas demain la veille qu’on cessera de m’appeler macaroni. Ces sales gens ne doivent pas connaître notre cuisine pour en faire une insulte! Ton cacciucco me manque, nos longues discussions aussi. »


    Auteur : Alan Alfredo Geday

     

    Edition : Autoédité

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 01 Avril 2019

     

    Prix moyen : 12,50€

     

    Mon avis : J’ai accepté de lire ce roman, lorsque l’auteur me l’a proposé, car il y avait beaucoup de point commun dans le résumé avec ma famille et moi : Livourne, un immigré italien, la belle de mai à Marseille… Il fallait que je découvre l’histoire qui s’articulait autour de ces mots clefs.
    J’ai vraiment beaucoup aimé cette histoire dans laquelle on suit Giovanni, un jeune pêcheur de Livourne qui rêve d’une autre vie que la pêche et se sent coincé par la « tradition familiale » qui veut qu’un fils reprenne le métier de son père et reste au village pour s’occuper de ses parents.
    A la mort de son père, il quitte l’Italie et s’embarque clandestinement pour Marseille.
    La communauté italienne s’est regroupé dans le quartier de la belle-de-mai et c’est là que va atterrir Giovanni où il loger dans une famille de brave gens.
    Mais le rejet des français envers « les ritals » est fort dans le Marseille d’après seconde guerre mondiale. La rancœur envers les italiens, ces « fascistes » qui étaient dans « l’autre camp » sont encore fortes. Les amalgames n’ont pas attendu le XXIème siècle pour exister !
    La mafia italienne est également bien présente et taxe la communauté italienne en échange d’une pseudo « protection ».
    Entraîné malgré lui dans une vie qui ne lui ressemble, Giovanni peine à se faire une place, il a du mal à retrouver « son rêve ».
    Toujours accompagné de son harmonica, il va d’espoirs en désillusions car comme le lui écrit sa mère « Le monde est-il si différent où tu es ? » Giovanni fuit la routine de sa vie, mais la routine se réinstalle toujours. Après avoir fui l’Italie, il quitte également Marseille pour Paris. Paris va-t-elle lui apporter ce qu’il cherche ?
    Il fait des rencontres, certaines sont belles, d’autres moins, certaines lui apporteront beaucoup, d’autres ne lui apporteront que de la déception.
    Il y a beaucoup d’émotions dans ce roman, sans pour autant tomber dans le pathos, loin de là. Tout est dans la mesure et le style de l’auteur, fluide et agréable à lire décrit merveilleusement bien les aléas de l’immigration, les difficultés, les doutes.
    Je ne me prononcerais pas sur Paris, mais il décrit très bien Marseille. Même plusieurs décennies après l’époque de l’histoire, je reconnais la ville de mon enfance, avant qu’elle ne se dégrade autant.

    La seule raison pour laquelle je n’ai pas dévoré ce livre d’une seule traite, c’est que je n’avais pas beaucoup de temps pour lire.
    En tout cas, une chose est sûre, je ne regrette pas du tout d’avoir accepté de découvrir ce livre car je me suis vraiment régalée.
    J’ai soigneusement noté le titre du second livre de l’auteur. Quand j’aurais un peu plus de temps pour lire, il est fort possible que je me le procure pour aller faire un tour sous le pont de Brooklyn !

     

    Un extrait : Le père Valci est satisfait. Sa femme Nina sera heureuse. La joie lui fait recouvrer ses forces, et il manœuvre la barque vers le port. Giovanni profite de cette allégresse temporaire pour sortir son harmonica. Il a envie de blues, de quelque chose qui le fasse rêver. Le père n’aime pas voir son fils mélancolique, mais il est trop occupé à ramer et ne le rabroue pas. Giovanni se plonge dans ce monde sensible qui l’aide à vivre. Un monde où se rejoignent espoirs et souvenirs. Mais il sait que cet intermède sera de courte durée, que, sur la terre ferme, il devra revenir parmi les siens. En attendant, il laisse ses pensées divaguer. Le vent siffle dans ses oreilles comme dans un coquillage. Le souffle du blues s’échappe dans le clapotis des vagues. C’était Benjamin, que Giovanni appelait Ben, qui lui avait appris à jouer du blues. Pendant que les Américains reconstruisaient le port, Giovanni aimait se baigner en leur compagnie. Ce jour-là, il avait laissé son harmonica sur le quai, caché au fond d’un mocassin. Mais alors qu’il goûtait la mer tiède de cette fin d’après-midi, nageant parmi les poissons et les algues vertes qui lui chatouillaient les jambes, il entendit s’élever une mélodie suave. Qui aurait pu lui faire une telle chose ? Lui prendre son harmonica ! Il rebroussa chemin avec empressement et aperçut un rassemblement qui cachait le mystérieux musicien. On était émerveillé, le marine jouait quelque chose de différent et d’envoûtant. Il portait une veste kaki, un pantalon couleur moutarde et des bottes à lacets. Les gamins scrutaient avec envie le couteau qu’il portait à la cuisse droite. C’était l’Amérique à Livourne. Ke jeune marine afro-américain leur faisait découvrir Chicago et ses cabarets. Giovanni s’avança vers l’homme qui s’amusait de l’enthousiasme des pêcheurs : « è moi, è moi ! ». Le soldat les yeux vers lui et s’arrêta de jouer :

    - Hey man ! It’s yours ?

    Giovanni ne comprenait pas, mais il pointa l’instrument du doigt, et le marine continua :

    - I am Benjamin, I am from Chicago. Do you like blues ?

    L’adolescent acquiesça, et le soldat en fut amusé. Jusqu’au retour des américains au pays, Giovanni vint apprendre de Ben le rythme du blues, un rythme lent et sulfureux.

     

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  • [Livre] Les contes inachevés – T03 – Pour toujours et à jamais

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    Lecture terminée le : 26 janvier 2020

     

    Résumé : Kat a survécu. Elle revient à Athelia sous sa véritable identité, Katherine Wilson. Edward, fou de joie d’apprendre qu’elle est en vie, fait le serment de la ramener au palais. Cependant, les obstacles semblent impossibles à surmonter. Le mariage entre un membre de la famille royale et une roturière n’est pas reconnu… Sans compter qu’il est déjà légalement lié à Katriona Bradshaw, qui fera tout pour garder sa place de princesse. Mais d’autres choses s’avèrent plus inquiétantes encore. En raison d’un hiver exceptionnellement rigoureux, les habitants d’Athelia souffrent des prix exorbitants des denrées alimentaires, et devoir soutenir un petit groupe de l’élite aristocratique commence à les irriter. La révolte d’un pays voisin ne fait qu’attiser les flammes de leur colère. Kat et Edward auront-ils enfin leur happy end ?


    Auteur : Aya Ling

     

    Edition : Infinity

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 02 février 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Vu le final du tome 2, je n’ai pas pu attendre bien longtemps avant de me jeter sur ce troisième et dernier tome.
    Même si j’espère que la nouvelle qui clôt définitivement la série sera traduite en français, la fin de ce tome 3 est une bonne conclusion.
    Kat a survécut à son dernier séjour à Athélia et est de retour dans sa famille après avoir disparu 8 mois. Elle se morfond sans Edward, sa famille est dans une totale incompréhension et c’est limite si sa sœur et sa mère ne la croit pas folle, ou du moins traumatisée.

    De son côté, Edward ne va pas mieux.
    Il est obligé de vivre avec la vraie Katriona Bradshaw, laquelle est ravie de son nouveau rôle de princesse. Edward n’a pas l’intention de montrer le moindre signe d’affection à cette jeune femme qu’il ne supporte pas.

    Il se heurte constamment à son père, le roi Léon, pour qui sauvegarder les apparences semble bien plus important que le bonheur de son fils. Quand la reine Isolde essaie d’arranger un peu la situation, on fait une découverte surprenante à son sujet.

    Kat va devoir se battre pour son prince et le moins qu’on puisse dire c’est qu’on ne va pas lui faciliter les choses.
    Edward est remonté dans mon estime dans ce tome-là. Il est prêt à tout risquer pour Kat et pour une fois, il fait les bons choix.
    On ne peut pas dire qu’Edward et Kat aient beaucoup d’alliés et les alliés qu’ils ont, à part la reine, qui ne s’implique pas vraiment dans l’histoire, sont pour la grande majorité issue de la classe ouvrière.

    Un peu plus de soutien de la part des hautes sphères auraient sans doute été appréciables.

    J’ai vraiment adoré comment l’auteur s’est servi du conte de Cendrillon pour construire son histoire.
    Même si on s’éloigne assez vite du conte original, ce n’est pas fait n’importe comment, il y a un sens à tout cela et Cendrillon reste présente, même si elle passe au second plan.
    Au cours de ces trois tomes, Kat et Edward auront vécu de multiples rebondissements, les choses ne vont pas passer comme une lettre à la poste ou un film Disney.
    C’est ce qui fait tout l’intérêt de cette histoire, ces multiples rebondissements auxquels je ne m’attendais pas la moitié du temps.
    J’ai vraiment beaucoup aimé cette trilogie et je suis ravie d’avoir pu la découvrir.

     

    Un extrait : Je ne veux pas fermer les yeux.

    Chaque fois que je m’endors, je rêve d’Edward. Je revois son regard résolu, sa démarche rapide et décidée tandis qu’il avance dans ma direction. Je l’entends parler de ce ton profond et velouté, qui parfois flirte et me fait frissonner ; et qui d’autres fois sérieux, me rappelle ses nombreuses et lourdes responsabilités. Je sens ses bras s’enrouler autour de moi, la chaleur de son corps qui m’entoure et ses lèvres sur les miennes.

    Et quand je me réveille et réalise que ce n’était qu’un rêve, j’ai l’impression que quelqu’un a pris une pelle et creusé un trou dans ma poitrine. Malgré tous mes efforts, je n’arrive pas à faire disparaître la douleur.

    — Edward, dis-je dans un murmure.

    Je n’ai jamais regretté le connaître, mais j’aurais aimé qu’il y ait quelque chose à faire pour soulager la souffrance. Il n’y a aucun analgésique pour atténuer la brûlure que je ressens dans mon cœur, à part les petits moments d’inconscience que me procure le sommeil.

    Par ma fenêtre, je vois la neige tomber doucement et les délicats flocons qui tourbillonnent quand le vent se lève. Nous logeons dans une station de ski près d’Halifax. Ryan, qui sort avec maman, a acheté cet endroit il y a plusieurs années et ne l’utilise que quelques fois par an quand il a des jours de congé. Nous lui sommes toutes reconnaissantes de nous laisser séjourner ici. Quand j’ai atterri dans l’appartement de Jason, huit mois après ma disparition, c’était comme si l’enfer s’était déchaîné. J’étais comme une version Portland de Gone Girl. J’ai eu beau assurer à tout le monde que j’allais bien et que Jason n’avait rien à voir dans ma disparition, les rumeurs ne se dissipaient pas. Maman a alors appelé Ryan et il s’est arrangé pour que je reste ici, jusqu’à ce que la tempête se calme.

    Je repousse les couvertures et m’assieds. Il fait chaud, trop chaud en fait. Maman ou Paige ont dû monter le radiateur. Et pourtant, j’échangerais volontiers le confort du chauffage électrique contre un feu ronflant, si seulement je pouvais revoir Edward.

    Tel un zombie, je me résigne à faire ma toilette. Je prends une douche chaude, change de pull et de pantalon, me lave le visage et me brosse les dents. C’est vrai que c’est pratique de pouvoir s’habiller sans l’assistance de deux servantes. C’est un soulagement d’utiliser le micro-ondes et d’avoir accès à Internet. Mais si on me donnait le choix, je n’hésiterais pas à abandonner tous ces appareils modernes, en échange d’un retour à Athelia.

     

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  • [Livre] La vie a plus d’imagination que nous

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    Lecture terminée le : 24 janvier 2020

     

    Résumé : Après sa récente rupture avec Clément, Léna redoutait une fois encore les vacances de Noël dans sa famille quelque peu agitée. Mais elle n'imaginait pas avoir affaire à un nouveau cataclysme. Cette fois, c'est son père qui fait des siennes ! Une semaine avant Noël, la voilà forcée de venir le chercher à l'hôpital, car il a été ramassé ivre mort devant la grille du cimetière de Vallenot... Qu’est-ce qui lui a pris ? Et pourquoi a-t-il rompu avec sa dernière conquête ? Comme si cela ne suffisait pas, sa mère a décidé de la recaser avec Clément, Mamie Jacotte l’a inscrite en secret sur un site de rencontres et son oncle Xavier a invité un SDF pour les fêtes... Cette année, encore, les vacances ne s'annoncent pas de tout repos ! Heureusement qu'il y aura la neige, le chocolat chaud, le marché de Noël et les traditionnelles décorations au programme !


    Auteur : Clarisse Sabard

     

    Edition : Charleston

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 08 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : J’avais beaucoup aimé « La vie est belle et drôle à la fois » et ma foi, je n’avais pas envie d’attendre un an pour lire la suite. Dont acte.
    Lena n’est plus aussi allergique qu’avant aux fêtes de noël, et filant le parfait amour avec Clément, elle envisage même de revenir vivre dans son bled natal.
    Mais voilà qu’après un évènement dramatique, Clément rompt brusquement avec elle, la laissant dévastée.
    Mais Lena n’a guère le temps de se morfondre car sa famille fait à nouveau des siennes.
    Cette fois, c’est son père qui se distingue et Lena ne sait plus comment faire pour savoir ce qui, de toute évidence, le tourmente.
    Et tout ça en devant gérer sa grand-mère et ses « combines Meetic », sa mère qui veut à tout prix la rabibocher avec Clément, et deux adolescentes toujours à deux doigts de se crêper le chignon.

    Sans compter que Rémi, le frère de Clément, lui demande son aide pour sauver leur entreprise, ce qui l’obligerait à revoir Clément.
    Franchement, je les ai tous trouvé lourds avec leurs « Clément » par-ci, « Clément » par-là. Ils agissent comme si c’était Lena qui l’avait quitté sans raison et je me suis demandé s’ils avaient, ne serait-ce qu’une fois, pensé à ce que peut ressentir Léna.
    A la place de la jeune femme, je crois que je les aurais tous planté là et que je serais rentré passer noël chez moi devant un film avec un plateau TV !
    Non parce que la famille, ça va bien un moment quand elle est comme ça !
    J’ai retrouvé avec plaisir la plume et l’humour de l’auteur.
    J’avais très envie de baffer Clément. Mais alors de le baffer très fort ! Parce qu’il a été en dessous de tout !
    Il ne mérite pas une fille comme Léna qui est tout bonnement géniale (dès lors qu’on ne lui met rien de fragile dans les mains).

    Pour Lena, c’est difficile d’être près de Clément et elle n’a pas besoin qu’on la fasse culpabiliser quand elle essaie de se protéger un peu !

    Quand on fini par apprendre le secret du père (même si on avait de sacrés indices), je l’ai trouvé très bien amené.

    Et j’ai aussi beaucoup aimé l’histoire de Jacotte et de sa demi-sœur Catherine, ainsi que la manière dont Lena et Violette s’efforcent de gérer les problèmes qui gâchent la vie d’Emma-Lou, la petite fille de Catherine.
    J’ai vraiment adoré cette histoire qui se lit très vite.
    Est-ce qu’on retrouvera Lena et sa famille de dingue pour Noël 2020 ?
    J’espère que oui car je suis sûre qu’ils nous réservent encore tous plein de surprises !

     

    Un extrait : – JE SUIS CONSCIENT que les apparences jouent contre moi, mais je te jure que ce n’est pas ce que tu crois.

    — Ah oui ? Et qu’est-ce que je pourrais bien penser, selon toi ? je rétorque en adressant à mon père un regard lourd de reproches.

    Ce dernier se redresse contre ses coussins et insiste, d’une voix presque suppliante :

    — Je n’ai pas tenté de me suicider, Léna. Tu dois me croire.

    Et sur mon front, il y a écrit « idiote ».

    De justesse, je retiens un profond soupir.

    — Tu picoles plus que de raison alors que tu es sous antidépresseurs et Xavier t’a retrouvé inanimé devant la grille du cimetière… Excuse-moi d’émettre quelques doutes.

    — Je sais, Léna. Cela va te paraître bête, mais je n’ai pas pensé aux conséquences du mélange alcool et médicaments.

    — Bah voyons.

    — Assieds-toi, ma chérie.

    Fermement décidée à comprendre les raisons de cet acte désespéré, je reste debout et croise les bras. Je dois prendre le problème sous un autre angle si je veux amener mon père à se confier.

    — Admettons que tu avais seulement envie de te chiffonner le portrait… On peut savoir ce qui t’a pris ?

    Mon père s’efforce de sourire.

    — Je n’ai pas réfléchi. J’étais embourbé dans mes pensées et je me suis dit qu’un petit remontant m’aiderait à les faire passer. Je… je n’ai pas su m’arrêter.

    — Visiblement, tu ne vas pas très bien. Si ton médecin t’a placé sous antidépresseurs…

    Une grande femme à la carrure solide entre tout à coup dans la chambre, une série de stylos ingénieusement attachés à la poche de sa blouse blanche.

    — Bonjour, monsieur Pichon, je suis Esther Hauquier, la psychiatre en charge de votre dossier, se présente-t-elle. Notre entretien permettra de déterminer si on vous laisse sortir aujourd’hui.

    Avec un peu de chance, cette inconnue marquera plus de points que moi. Faire parler les gens, c’est son métier, non ?

    — Bien, dis-je en me dirigeant vers la porte. Je vais boire un café, je vous laisse papoter.

    — Je vous retrouve en salle d’attente, me précise le docteur.

    J’opine du chef et me dirige à grand pas vers le distributeur de boissons. Pendant que ma dose de caféine coule dans le gobelet en carton, je préviens ma mère par SMS qu’elle peut passer me récupérer. Puis, café en main, je me laisse tomber sur le premier siège venu et touille machinalement le liquide fumant. J’en suis déjà à mon quatrième café de la matinée. Vu les circonstances, mon organisme, qui n’a pas apprécié d’être tiré du lit en plein milieu de la nuit par la sonnerie du téléphone, me le pardonnera. Un mal de crâne lancinant m’enserre la tête comme un étau et je n’ai qu’une envie : dormir. Ce qui risque de ne pas être possible avant plusieurs heures.

    Et moi qui espérais secrètement que Noël ne virerait pas au désastre, cette année…

     

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  • [Livre] Les gardiens des anges - T03 - Les ailes sombres

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    Lecture terminée le : 11 octobre 2020

     

    Résumé : Je m’appelle Lily, j’ai 18 ans et je fais partie de ces humains dotés de pouvoirs qu’on nomme les potentiels. Alors que je pensais être une chasseuse, j’ai découvert que j’étais en réalité une sang-mêlé et que je possède en moi un très vieux pouvoir, peut-être le seul moyen de se débarrasser une bonne fois pour toutes des démons originels.
    Mais découvrir tout cela m’a affaiblie et j’ai perdu la bataille contre l’esprit de la nécromancienne qui vit en moi. Pour sauver ma famille, j’ai dû lui céder mon corps, et je me suis réveillée dans les Lymbhes.
    Je peux vous dire une chose sur la mort, c’est que ce n’est pas du tout ce qu’on nous promet !
    Le repos éternel ? Tu parles…
    Heureusement, une femme que j’ai connue il y a bien longtemps est là pour me venir en aide et m’apprendre à survivre dans cet enfer. Mais survivre n’est pas suffisant, je veux retourner dans le monde des vivants et récupérer mon corps. Une rencontre inattendue pourrait bien en être la clé.
    Je m’appelle Lily, et je suis morte.


    Auteur : Michèle Beck

     

    Edition : Auto édition

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 29 Septembre 2020

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Avant de commencer ma chronique, j’ai relu celles que j’avais écrites pour les deux premiers tomes, et j’avais commencé ma chronique du premier tome en disant, à propos des anges : « J’ai toujours eu du mal avec ces emplumés qui se croient au-dessus de tout le monde. A mon sens, ils ne valent pas mieux que les démons »… Bah j’étais pas loin du compte, n’est-ce pas ?
    La fin du tome 2 m’avait fortement donnée envie de rejouer Misery avec l’auteur, vu ce qu’elle ose nous infliger (et infliger à ses personnages aussi, du coup).
    Ce troisième tome commence là où s’arrête le précédent. Lily a été délogée de son corps par la nécromancienne qui squattait déjà son esprit depuis un moment et se retrouve à présent dans le royaume des morts.
    Ainsi on va suivre alternativement Lily, qui essaie de survivre dans ce royaume hyper flippant (oui, je sais, techniquement elle est morte, mais disons qu’il y a mort…et mort…), et Matthew qui essaie désespérément de trouver un moyen de ramener sa bien-aimée dans le monde des vivants.
    Sans surprise, j’ai détesté la manière dont Luc a tenté de gérer les choses (Y’a rien à faire, je peux vraiment pas blairer ce gus).
    Ce troisième tome est le tome des révélations pour les personnages qui vont en apprendre plus sur leur passé et confirmer ainsi certaines choses dont je me doutais depuis un certain temps.
    J’ai beaucoup aimé le royaume des morts (enfin entendons-nous bien, j’ai bien aimé la manière dont est décrit ce monde, mais même pas en rêve j’accepterais d’y déménager !)
    Et dans ce monde, on va rencontrer LE personnage. Celui qui est devenu en quelques pages mon personnage préféré (après Matthew et Lily, évidemment) : Valerian… Ah Valerian, comment le décrire en rendant justice à ce type ? Il peut se montrer un peu ronchon, mais il est surtout charismatique, sarcastique, moqueur, et très irritant, surtout quand il a raison (et qu’il le sait !).
    En plus de devoir ramener Lily parmi les vivants, le groupe recherche le moyen de venir définitivement à bout de ses ennemis. C’est surtout Leo et Max qui font équipe pour réunir des informations à ce sujet.
    Pratiquement à chaque chapitre, on a un micro indice sur ce qu’il faut faire, ou sur qui pourrait donner une indication utile sur ce qu’il y a à faire pour atteindre leur but.
    La tension est bien présente tout au long du livre, entre la recherche de Lily, la noirceur qui envahit les ailes et les yeux de Matthew, les recherches de la solution finale (ok, peut-être pas un choix très judicieux de terme, mais je ne vois pas trop comment le dire).
    Bref, alors que mes deux lectures précédentes m’ont duré chacune près d’une semaine, avec le sentiment de ne pas avancer, j’ai dévoré ce tome en 24h à peine, c’est dire si j’ai été happée dans l’histoire !
    Et j’ai eu le plaisir de lire dans la note de l’auteur à la fin du livre qu’on aurait bientôt des nouvelles de Kristal et de Valerian (là, petite danse de la joie). J’ai hâte…Si vous saviez combien j’ai hâte !!!

     

    Un extrait : Les yeux rouges ne le quittent pas un instant. Pas un mouvement de paupières. Rien. Le corps est figé. Comme en état de choc.

    Le corps de Lily.

    Le silence qui emplit l’infirmerie du complexe est insupportable. Matthew a envie de hurler, alors que tout le monde reste bouche bée, la respiration suspendue, leur regard rivé sur la chose qui a pris possession du corps de Lily.

    La nécromancienne.

    Lily s’est sacrifiée pour les sauver. Elle a cédé son corps pour que la nécromancienne retire son armée de zombie. Son âme a abandonné la place au profit de celle de la nécromancienne.

    L’âme de Lily.

    À en croire l’absence de bruit de lutte à l’extérieur, ça a fonctionné. Les combats ont cessé.

    Un mouvement de paupière trahit soudain la nécromancienne. Elle n’est pas en état de choc comme l’a supposé au départ Matthew, mais en pleine élaboration d’un plan. Elle étudie ses possibilités de fuite. Et s’il y a une chose dont Matthew est certain, c’est qu’il ne la laissera pas s’enfuir avec le corps de Lily ! Ses ailes noires en frémissent de colère. Ce qui n’échappe pas à la nécromancienne. Elle doit voir cela comme un signe d’attaque imminente de la part de Matthew, car elle décide d’agir. Elle se met en mouvement si vite en direction de la sortie que personne n’est capable de réagir. Puis, comme si une vague d’énergie traversait la pièce, les combattants reprennent le dessus et s’élancent sur la nécromancienne.

    La seule issue est barrée par deux louves, tous crocs dehors. La nécromancienne fait volte-face au moment où Deadly allait lui saisir le bras. Il lui effleure à peine le poignet. Le jeune gardien peut contrôler le rythme cardiaque des personnes qu’il touche. S’il avait réussi à attraper son bras, il aurait pu l’immobiliser en un rien de temps. La nécromancienne se faufile entre eux comme une anguille et se dirige vers les fenêtres fermées. Cela ne semble pas l’arrêter. Elle se prépare à sauter, les coudes devant le visage pour se protéger des éclats de verre. Cette fois, c’est Morgane, la soignante du complexe et une fée au demeurant, qui intervient. Elle plonge la main dans un sac noué autour de sa taille, la ressort aussi vite, et l’ouvre en soufflant sur sa paume. Une fumée rouge orange entoure la nécromancienne et la fige assez longtemps pour que Luc la saisisse.

    Peut-être que le père de Lily s’imaginait que sa fille n’allait pas se rebeller contre lui, quoi qu’il en soit, il fut si surpris quand la nécromancienne lui envoya un coup de coude dans le ventre puis son poing dans la figure, qu’il encaissa sans riposter.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #282

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez vous?

     

  • Premières lignes #123

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Le zoo de Gin Phillips

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    JOAN EST RESTÉE LONGTEMPS EN APPUI sur la pointe de ses pieds nus, les genoux pliés, la jupe frôlant la terre, mais là, elle a trop mal aux cuisses, alors elle s'assied sur le sable.

    Elle sent que quelque chose la pique. Elle passe la main sous sa fesse et récupère une petite lance de plastique – pas plus longue que son doigt –, ce qui n'a rien d'étonnant : elle trouve sans arrêt de minuscules armes de ce genre dans les endroits les plus inattendus.

    — Tu as perdu une lance ? demande-t-elle. À moins que ce ne soit un sceptre ?

    Sans répondre, Lincoln prend le petit objet de plastique qu'elle lui présente dans le creux de sa paume. Il n'attendait apparemment que l'occasion de s'asseoir sur ses genoux parce qu'il se retourne et s'installe confortablement sur le siège naturel offert par sa mère. Il n'y a pas un grain de sable accroché à ses vêtements. Il est du genre soigneux ; il n'a jamais aimé la peinture avec les doigts.

    — Tu veux un nez, maman ? propose-t-il.

    — J'en ai déjà un, répond-elle.

    — Tu en veux un en plus ?

    — Ça ne se refuse pas !

    Il repousse ses cheveux bruns et bouclés de son front ; ils mériteraient un bon coup de ciseaux. La mère et le fils sont à l'abri d'un toit de bois soutenu par des poteaux ronds, mais tout autour d'eux le vent qui souffle dans les arbres provoque une pluie de feuilles et fait jouer les branches, composant une marqueterie d'ombre et de lumière sur le gravier gris.

    — Où est-ce que tu trouves ces nez en plus ? demande-t-elle.

    — Au magasin de nez.

    Elle rit, s'appuie des deux mains sur le sol meuble, collant. D'une pichenette, elle déloge quelques grains humides sous ses ongles. L'Aire de fouille des dinosaures est toujours un endroit humide et frais où le soleil n'arrive jamais. Pourtant, malgré le sable et les feuilles sur sa jupe, c'est peut-être son coin préféré du zoo – à l'écart des allées principales, après le manège, la Ménagerie pour les petits et les volières des coqs, au-delà de la parcelle boisée envahie par les herbes folles simplement signalée par la pancarte ZONE FORESTIÈRE. Des sentiers étroits couverts de gravier serpentent entre les arbres, les rochers et les habitats de quelques animaux isolés : un vautour dans une cabane où traîne, allez savoir pourquoi, une camionnette rouillée ; une chouette qui louche sur un jouet à mâcher suspendu ; des dindes sauvages perpétuellement couchées, immobiles, au point que Joan se demande si elles ont vraiment des pattes. Elle imagine une facétie de chasseur cruel, qui arborerait en trophée un collier composé de pattes de dinde.

    Elle aime l'étrangeté, le côté désordonné de ces bois qui font régulièrement l'objet de tentatives hasardeuses pour leur donner un air de parc d'attractions. En ce moment, une tyrolienne est tendue entre les arbres, mais elle ne voit jamais personne l'utiliser. Elle se rappelle avoir découvert, il y a quelques années, des animatroniques en forme de dinosaures, et une autre fois un parcours hanté où surgissaient des fantômes. On détecte encore des traces d'aménagements plus anciens : de gros blocs de pierre – réels ou pas –, des palissades de rondins fendus et une cabane de trappeur. Rien de tout cela n'a de finalité évidente. Des bassins de ciment vides ont peut-être servi d'abreuvoirs à de gros mammifères. On remarque des traces éparses de parcours nature, une signalisation aléatoire qui donne l'impression d'une promenade plus improvisée que guidée – un arbre porte la plaque SASSAFRAS tandis que la vingtaine d'autres qui l'entourent sont anonymes.

    — Il faut que je te dise, commence Lincoln en posant la main sur son genou. Tu sais ce qui aurait été bien utile à Odin ?

    Il se trouve que depuis quelque temps, elle en connaît un rayon sur les dieux nordiques.

    — Un marchand d'yeux ? répond-elle.

    — Oui, c'est ça ! Parce qu'alors il aurait pu enlever son cache-œil.

    — Sauf s'il l'aime, son cache-œil.

    — Sauf dans ce cas, oui, convient Lincoln.

    Le sable autour d'eux est jonché de petits héros et de méchants en plastique : Thor, Loki, Captain America, Green Lantern et Iron Man. Tout tourne autour des super-héros, ces derniers temps. Des squelettes factices sont enfouis un peu partout dans le bac – derrière eux, les vertèbres d'un animal disparu dépassent du sable –, et on peut les dégager à l'aide de pinceaux usés placés à cet effet dans un seau. Elle venait ici déterrer des os de dinosaure avec Lincoln, dans son ancienne vie de petit garçon de trois ans. Mais aujourd'hui, il a quatre ans et deux mois, et son ancien moi d'archéologue a déjà laissé place à plusieurs autres vocations successives.

     

    Alors, tentés?

  • [Livre] Le morpho bleu

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    Lecture terminée le : 07 octobre 2010

     

    Résumé : Quand le corps congelé de Michelle Coltrane, une jeune femme de 25 ans, est retrouvé à Springfield, l’inspecteur Azor Streyes se lance sur la piste du meurtrier. Mais son enquête prend une nouvelle tournure lorsqu’un autre cadavre est découvert à Tulsa. Son nom ? Michelle Coltrane ! Et les morts s’enchaînent : à Santa Fe puis Los Angeles, deux autres corps sont retrouvés…L’inspecteur Streyes soupçonne une joggeuse d’avoir alerté la police pour chacune des découvertes macabres mais sa piste tourne court quand il apprend que c’est un vieil homme qui a signalé le cadavre de Tulsa… Parviendra-t-il à stopper cette vague de meurtres ? Quelle est la signification du papillon tatoué sur le cou des victimes ?


    Auteur : Jean-Louis Roujean

     

    Edition : Librinova

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 16 Avril 2020

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Quand j’ai commencé ce livre j’ai été tout d’abord un peu dérangée par le style de la narration. Ça ne me semblait pas très naturel. Et puis, après plusieurs chapitres, je me suis rendu compte que ce style me faisait penser aux films noirs avec des détectives dans le Chicago des années 20. Vous savez ces films où le détective privé raconte l’histoire en voix off. Une fois que je me suis rendu compte de cela, j’ai eu plus de facilité à lire, même si j’ai continué à trouver un certain manque de naturel, notamment dans les dialogues.
    J’ai eu un peu de mal avec le personnage principal. Je n’ai pas réussi à m’attacher à lui, d’autant plus qu’il semble agir sans aucune barrière, se déplaçant d’un état à l’autre pour son enquête sans que se pose jamais de problèmes de juridiction. Le fait que des corps avec un mode opératoire semblable aient été découvert dans plusieurs états et que les fédéraux n’aient aucun rôle dans l’histoire est aussi assez peu crédible. Peut-être qu’il aurait fallu qu’Azor soit agent fédéral plutôt que simple flic pour justifier ses déplacements incessants (j’en ai fini par oublier où était exactement sa juridiction au final !). C’est un personnage que j’ai trouvé assez antipathique, un peu hautain, du genre à dire à son subordonné qu’il se fout qu’il soit en famille quand il a besoin de lui, mais qui passe la nuit avec une call girl quand il est en déplacement professionnel ou qui interroge des suspects en barbotant dans une piscine.
    Une de ses réflexions m’a un peu hérissée. Alors qu’un membre de son équipe signale l’organisation parfaite d’une université par rapport à l’organisation administrative dans la police, il se dit : « Je n’aimais pas entendre des critiques sur mon institution, surtout venant d’une personne que celle-ci faisait vivre ».

    Donc sous prétexte qu’on bosse quelque part, et qu’on nous paye un salaire, que ce soit une entreprise ou une institution publique, on ne doit surtout pas pointer les dysfonctionnements ! Heureusement que tout le monde n’a pas cette mentalité, sinon on bosserait encore 16h par jour et la sécurité serait le cadet des soucis des patrons !
    Bref, vous l’aurez compris, ça a été dur d’avoir de l’empathie pour ce type et d’avoir envie de le voir aboutir dans son enquête.
    Le problème est qu’on n’a pas plus d’empathie pour les victimes puisqu’on ne sait pas grand-chose d’elles, qu’il n’y a pas d’interactions avec leurs familles ou leurs amis.
    Quant aux différents suspects, difficile de s’intéresser à eux, pour les mêmes raisons que les victimes : Azor parle beaucoup d’eux, peu avec eux. Et pour ceux avec qui il échange, on a l’impression que ces personnes dirigent l’interrogatoire avec à plusieurs reprises des phrases de type : j’ai encore des choses à dire, mais pas ici, pas maintenant, plus tard… bref, encore une fois peu crédible.
    C’est dommage, car le rythme est assez enlevé grâce à des chapitres courts et à de multiples rebondissements. L’enquête entraine vite Azor au sein d’une véritable conspiration sur fond de catastrophe climatique annoncée et sur la manipulation génétique d’animaux en apparence inoffensifs.
    En allégeant certaines descriptions, certains dialogues, inutilement détaillés, et qui alourdissent ainsi la lecture, on peut faire abstraction du style un peu mécanique. Et sans doute que si j’avais été une lectrice moins assidue de thrillers, j’aurais moins tiqué sur certaines actions qui sont, à mon sens, très peu crédibles.
    Je pense que ce roman plaira sans doute à ceux intéressés par les romans d’anticipation (pour tout le côté scientifique de la cryogénisation et du réchauffement climatique) et à ceux qui ne lisent pas beaucoup de thriller ou qui aiment les thrillers qui sortent des sentiers battus.
    Pour moi, sans être passé totalement à côté de cette histoire, elle ne me laissera pas un souvenir impérissable.
    C’était une bonne lecture, mais sans plus.

     

    Un extrait : Tom Harding était quadragénaire, comme moi. Nous avions des physionomies différentes et des caractères opposés. Me concernant, une taille moyenne, athlétique, les cheveux bruns, la pupille noire… impulsif. Un soi-disant charme latin, vertu héritée de mes origines hispaniques. Azor Streyes était mon patronyme. Tom ressemblait à un dandy. Une tête de plus que moi, svelte, blond, l’iris bleu et d’un naturel placide. Sa tenue vestimentaire suivait la mode. Vingt ans auparavant, nos trajectoires personnelles s’étaient croisées à l’université de Memphis. Il y avait obtenu un diplôme artistique avant d’embrasser une carrière de marchand d’art. Je voulais faire carrière dans la police. Je n’ai jamais dévié de cette ambition professionnelle.

    Tom dénichait des artistes au talent singulier, se chargeant de promouvoir leurs œuvres. Des peintures pour l’essentiel, plus rarement des sculptures. Une vitalité parachevée par des conférences dans des universités prestigieuses du nord-est du pays. L’intérêt de l’art dans la société en était le thème principal. Faire vivre le marché de l’art était son art de vivre, avec des artistes femmes comme cibles. Leurs créations colorées glorifiaient son anatomie. Il les vendait ensuite. Présent aux maillons extrêmes de la chaîne artistique, il lui arrivait de s’octroyer un rôle intermédiaire, en offrant à ses divas du pinceau – pas toujours de première jeunesse – un bonus payé en nature.

     

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