Lecture terminée le : 17 octobre 2020
Résumé : Née en Nouvelle-Écosse. Orpheline à trois mois. Anne est récupérée par une série de familles d'accueil. Malgré la pauvreté, elle parvient à s'évader de sa sombre existence grâce à son imagination débordante. Elle lutte pour rendre les circonstances acceptables. recherche des âmes sœurs et trouve dans les livres une certaine consolation, tout en rêvant de fonder un jour sa propre famille. Curieuse, inventive, amoureuse de la vérité, Anne fait déjà preuve du sens de l'émerveillement et de l'espoir qui la caractériseront sa vie durant.
Auteur : Lucy Maud Montgomery
Edition : Monsieur Toussaint Louverture
Genre : Jeunesse
Date de parution : 22 Octobre 2020 (1ère édition : 1908)
Prix moyen : 16,50€
Mon avis : De l’histoire d’Anne Shirley, je connaissais le film « le bonheur au bout du chemin » de 1985 et la série Netflix « Anne with an E », mais je n’avais jamais lu les livres. Quand les éditions Monsieur Toussaint l’ouverture a décidé de rééditer cette série avec une nouvelle traduction, j’ai sauté sur l’occasion et j’ai postulé à une masse critique privilégiée de Babelio pour le recevoir.
Je ne peux donc pas faire de comparaison entre l’ancienne et la nouvelle traduction.
Il y a vraiment longtemps que je n’ai pas revu le film, donc je ne me souviens pas vraiment de ce qu’il s’y passe mais j’ai trouvé qu’à l’exception de quelques modifications importantes, certes, mais qui ne dénaturent pas le roman, la série était assez fidèle à ce premier tome. En réalité, quand on y regarde de plus près, les modifications, à l’exception d’une, font en sorte de rendre la série plus dure, plus sombre que le livre qui reste vraiment très léger.
Ainsi, Gilbert est un adolescent et n’a pas déjà un pied dans l’âge adulte, Les personnages des amis noirs de Gilbert et de l’ami homosexuel d’Anna n’existent pas, tout comme la communauté indienne : ces divers personnages ont été créés par la série. L’ile du prince Edward est profondément attachée aux traditions et à la religion, et il est probable qu’ils n’auraient pas acceptés des personnes aussi différentes d’eux. Si ces modifications étoffent la série et lui donne de la profondeur, je n’ai pas trouvé que ça rendait le livre plus fade ou moins attrayant. Juste un peu différent.
Pour donner un exemple qui ne spoile ni l’un ni l’autre, dans la série, Anne ignore tout de ses parents biologique et la recherche de son passé est une grande part de ses recherches et interrogations, alors que dans le livre elle connait leurs noms et professions avant même d’arriver à Avonlea.
Anne est vraiment une fillette adorable, même si on a parfois envie de lui faire un nœud à la langue pour la faire taire ! Il est dommage qu’elle soit si complexée par ses taches de rousseur et ses cheveux roux car elle semble vraiment être mignonne comme tout et elle se complique la vie en faisant une fixation sur ce point-là.
Le livre met moins l’accent que la série sur la mauvaise opinion qu’ont les membres de la communauté d’Avonlea sur les orphelins. A part une ou deux remarques de Mme Lynde au début du livre, Anne n’a pas à subir d’acharnement, y compris de la part de ses camarades de classe puisqu’elle se révèle plutôt populaire.
Par contre il y ait fait souvent allusion des mœurs de l’époque dont certaines prêtes à sourire : une jeune fille n’a pas le droit de relever ses cheveux avant 17 ans, il est très mal vu de le faire avant cet âge. Pas de prétendant avant 15 ans. Et, certainement ce qui m’a le plus fait sourire, les filles essaient de convaincre leur mère de les laisser rallonger la longueur de leur robe, puisque c’est un signe de l’âge adulte, tandis que de nos jours, les adolescentes auraient plutôt tendance à essayer de convaincre leur parents que « Mais non, ce n’est pas trop court ! »
Anne est certes fantasque, bavarde, un peu tragédienne, mais pour une gamine qui n’a été que très occasionnellement envoyée à l’école, elle a une grande culture et un vocabulaire très étendu. Certes, il est souvent trop soutenu et pas forcément adapté aux circonstances, mais il est toujours correctement employé.
Connaissant l’évènement qui doit se passer à la fin du livre et qui propulse Anne pleinement dans l’âge adulte, autant vous dire que j’ai commencé à pleurer trois chapitre avant que cet évènement n’arrive.
Même si je ne suis pas une grande fan de hard back, je trouve que la lecture est plus confortable avec une couverture souple, je pense me procurer toute la saga dans cette réédition au fur et à mesure de ses sorties. Je trouve le rapport qualité/prix vraiment très bon et je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’une édition de cette qualité (même si je suis tombée sur une coquille qui m’a fait avaler ma salive de travers et tousser pendant si longtemps que je suis étonnée de pas avoir vu débarquer une brigade anti-covid chez moi) fasse ce prix-là.
Hâte de découvrir la suite !
Un extrait : Le supplice de parler le premier fut épargné à Matthew car, ayant aussitôt compris qu’il venait vers elle, la fillette s’était levée, avait saisi de l’une de ses fines mains sales les poignées d’un sac en tapisserie usé jusqu’à la corde, et lui avait tendu l’autre.
« Je suppose que vous êtes Monsieur Matthew Cuthbert de Green Gables, dit-elle d’une voix particulièrement douce et claire. Je suis très heureuse de vous voir. Je commençais à craindre que vous ne veniez pas me chercher et j’imaginais tout ce qui aurait pu vous retenir. J’avais décidé, si vous ne veniez pas ce soir, de longer la voie jusqu’à ce grand merisier là-bas, dans le virage, et de grimper dedans pour y passer la nuit. Je n’aurais pas eu peur du tout, et ça aurait sans doute été charmant de dormir dans cet arbre avec ces fleurs blanches au clair de lune, vous ne pensez pas ? Ça aurait été comme vivre dans un temple de marbre, non ? et puis j’étais certaine que si vous n’étiez pas venu me chercher ce soir, vous seriez venu demain matin. »
Matthew avait gauchement pris la petite main toute maigre dans la sienne et immédiatement su quoi faire. Il ne pouvait pas dire à cette enfant aux yeux brillants qu’il y avait eu une erreur ; il allait la ramener à la maison et laisser à Marilla le soin de le faire. Peu importe l’erreur, on ne pouvait pas la laisser à Bright River de toute façon, alors questions et explications pouvaient tout aussi bien attendre son retour dans le giron de Green Gables.