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  • [Livre] Les grands crimes de l'histoire Tome 01

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    Résumé : "Comment devient-on le plus grand criminel de tous les temps ? Le hasard ? Le destin ? Il y a les deux dans la vie de Gilles de Rais, une vie qu'aucun romancier n'aurait osé inventer".

     

    Auteur : Pierre Bellemare et Jean-François Nahmias

     

    Edition : Le livre de poche

     

    Genre : historique

     

    Date de parution : 03 juillet 2013

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : La manière de raconter de Pierre Bellemare est toujours aussi prenante.
    Dans ce premier tome des histoires criminelles il nous fait découvrir, ou redécouvrir, 15 histoires, du Moyen-âge à nos jours.
    J'ai apprécié de découvrir complètement des affaires telles que celle de Gérard Hauser ou des époux Rosenberg, de découvrir le déroulement d’affaire que je connaissais de nom comme Sacco et
    Vanzetti ou Robert François Damiens, ou encore de connaître plus en détails des affaires plus connues comme Mata Hari, l'enlèvement du bébé Lindbergh ou encore l'affaire de Gilles de Rais.

    Parfois j’ai trouvé que Pierre Bellemare rentrait même trop dans le détail, notamment lorsqu'il nous décrit le supplice de Robert François Damiens qui avait tenté de poignarder Louis XV. La description précise de ce qu’on lui a fait subir m’a soulevé le cœur, et pourtant, il est bien accroché.

    La dernière histoire centrée sur Jack l'éventreur m'a semblé superflue tant celle-ci a été vue et revue au point que presque tout le monde puisse la citer par cœur.
    J'aurais préféré que l’auteur choisisse de nous faire découvrir ou redécouvrir une affaire plus méconnue. Sur celle ci, il donne les détails de chaque meurtre (sans parler pour autant des fameuses lettres que Jack adressait à l’inspecteur et qui commençaient toutes par « patron », ni des inscriptions mettant en cause les juifs et qui ont été probablement faites pour entraîner les policiers sur une fausse piste).
    Malgré cette « erreur de casting » à mon avis dans le choix de cette dernière histoire, c'est une lecture que j'ai vraiment appréciée et qui m'a donné envie de rechercher et de lire le deuxième tome de ces histoires criminelles.


    Un extrait : Un homme fend la file des laquais, pose une main sur l'épaule du souverain, le frappe de toutes ses forces du côté droit et disparaît dans la nuit…

    Cela a été si rapide que personne n'a bougé. Louis XV porte la main à sa poitrine.

     Cet ivrogne m'a donné un coup de poing en passant !

    Il s'aperçoit alors qu'il saigne et se met à crier d'une voix blême :

     Je suis blessé ! C'est ce coquin ! Qu'on l'arrête mais qu'on ne le tue pas.

    Le coquin en question ne s'est pas enfui. Il est là, à contempler le spectacle. Il se laisse maîtriser. Dans ses poches, il a un canif à deux lames et trente-cinq louis d'or. Il ne fait aucune difficulté pour dire son nom : il s'appelle Robert François Damiens…

    C'est l'émoi à Versailles. Transporté dans sa chambre, Louis XV n'a qu'une pensée, qu'un cri :

    « Un confesseur »

    Louis XV se confesse donc, et ce n'est qu'ensuite que les chirurgiens examinent sa plaie. C'est à peine plus qu'une égratignure : la lame a pénétré d'un centimètre environ, entre la quatrième et la cinquième côte. S'il le voulait, le roi pourrait se lever tout de suite après avoir été pansé. Comme l'a dit son ministre Choiseul : « Une telle blessure n'aurait pas empêché l'homme au courage le plus médiocre d'aller souper normalement le soir même… »

    Mais dans la chambre du roi, le mélodrame continue. Louis XV fait venir sa femme et son fils. A l'arrivée de la reine, il s'écrie :

     Je suis assassiné, madame !

    Il promet solennellement de mettre fin à sa vie dissolue, c'est-à-dire à sa liaison avec Mme de Pompadour, puis ce sont les ultimes recommandations au dauphin qu'il prononce d'une voix mourante… 

    Le roi garde la chambre dix jours et puis, comme les médecins lui disent qu'il est décidément guéri, il oublie sa terreur. Le 15 janvier, Louis XV rejoint les appartements de Mme de Pompadour et signe le décret traduisant Robert François Damiens devant le Parlement de Paris pour crime de régicide…

     

  • [Livre] Je ne suis pas un serial killer

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    Résumé : 1) Ne pas regarder les gens trop longtemps.
    2) Ne pas éviscérer les animaux.
    3) Ne nourrir que des pensées positives.
    Son psy en convient, John Wayne Cleaver est sociopathe.
    À 15 ans, le charmant jeune homme fait de son mieux pour contrôler ses pulsions homicides, règles à l'appui. Ce qui n'a rien d'évident : sa mère tient le funérarium local. Là justement où finissent les victimes du «démon», serial killer décomplexé en pleine furie meurtrière dans sa ville. 
    John est peut-être le mieux placé - et pour cause ! - pour l'arrêter...

     

    Auteur : Dan Wells

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 14 avril 2011

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : J’ai beaucoup aimé ce thriller raconté du point de vue d’un adolescent qui se sait sociopathe, qui sait qu’il a tout pour devenir un tueur en série mais qui fait tout pour que cela n’arrive pas en suivant des règles de vie très strictes.
    A la place de John, je pense que j’aurais déjà pété un plomb avec la mère qu’il a : elle est intrusive, limite méchante dans ses remarques, elle semble manquer clairement d’intelligence… Elle demande quand même à son fils de faire un effort et d’arrêter d’être un sociopathe… et lui, comme son psy, ont beau lui expliquer qu’on ne choisit pas d’être sociopathe, elle ne veut rien entendre. A 15 ans, John n’a pas le droit de choisir ses déguisements pour Halloween, ni le droit de ne pas aller à une fête du lycée. Elle le harcèle littéralement, ce qui rend très difficile pour lui le respect de ses règles destinées à l’empêcher de plonger dans la psychose (et quand on sait que la sœur de John est partie de la maison à 17 ans et n’adresse quasiment plus la parole à sa mère, on se dit que ce n’est pas d’hier que cette dernière est ainsi).
    Ce qui dérange, que ce soit sa mère ou les autres personnes qu’il côtoie, c’est que John est fasciné par les serials killer : il les étudie, se documente, est quasiment incollable sur eux. Il explique d’ailleurs à son psy que son obsession pour eux n’a d’autre but que de lui montrer le comportement à ne pas suivre. Etudier les tueurs lui permet d’éviter d’en devenir un.
    Quand un tueur en série commence à faire des ravages dans la minuscule ville de John, il ne peut s’empêcher de l’étudier…et de le chercher…
    J’ai un peu regretté que l’histoire bascule dans le fantastique, je pense que l’histoire aurait été tout aussi exaltante et la situation dangereuse pour John s’il avait eu affaire à un tueur particulièrement tordu. Le recours au fantastique m’a donc un peu déçue, mais je comprends ce choix.
    On peut dire que l’enquête est en deux parties : d’abord John doit identifier le tueur, puis une fois cela fait, il doit trouver comment le mettre hors d’état de nuire.
    Les évènements s’enchainent assez vite et on n’a pas le temps de s’ennuyer. En parallèle à la traque du tueur qui sévit en ville, on se demande sans cesse si John va réussir à contenir celui qui sommeille en lui ou s’il va basculer.
    Lorsqu’on referme la dernière page, on n’a qu’une envie, se jeter sur la suite !

    Un extrait : Mrs Anderson était morte.

    Rien de spectaculaire, la vieillesse, voilà tout : un soir, elle était allée se coucher et ne s’était jamais réveillée. Aux infos, ils avaient parlé d’une mort paisible et digne, ce qui, certes, techniquement n’était pas faux, toutefois les trois jours qu’il avait fallu pour se rendre compte qu’on ne la voyait plus depuis un bout de temps retiraient beaucoup de dignité à la situation. Après s’être enfin décidée à lui rendre visite, la fille de Mrs Anderson avait trouvé son cadavre qui pourrissait et puait la charogne. Mais le pire, ce n’est pas le pourrissement, c’est les trois jours : trois jours pleins avant que quelqu’un finisse par se demander : «Au fait, elle est passée où, la vieille dame qui habite au bout de la rue, près du canal ? »

    Pour la dignité, on repassera.

    Paisible, en revanche… Sans aucun doute. D’après le coroner, elle était morte doucement dans son sommeil, le 30 août, autrement dit deux jours avant que le démon ne laisse Jeb Jolley les tripes à l’air dans une flaque derrière la laverie. À ce moment-là, on ne le savait pas encore, mais sur une période de près de six mois, cela faisait de Mrs Anderson la dernière personne de Clayton County à mourir de causes naturelles. Le démon se chargea de toutes les autres.

    Toutes… à une exception près.

    Nous réceptionnâmes le corps de la vieille dame le samedi 2 septembre, quand le médecin légiste en eut fini avec elle. Enfin, je devrais plutôt dire que c’est ma mère et tante Margaret qui réceptionnèrent le corps, pas moi. Ce sont elles qui dirigent le funérarium ; moi je n’ai que quinze ans. Après avoir passé presque toute la journée en ville à regarder la police nettoyer le merdier laissé par Jeb, je revins à la tombée de la nuit et rentrai discrètement par l’arrière au cas où ma mère se serait trouvée à l’entrée : je n’avais pas vraiment envie de la voir.

    Personne n’était encore arrivé dans la chambre mortuaire, il n’y avait que moi et le cadavre de Mrs Anderson. Il gisait, parfaitement immobile sur la table, recouvert d’un drap. Ça sentait la viande pourrie et l’insecticide ; l’unique ventilateur à hélices qui tournait furieusement au plafond n’aidait pas beaucoup. Sans bruit, je me lavai les mains à l’évier tout en m’interrogeant sur le temps dont je disposais, puis, doucement, je me mis à toucher le corps. La vieille peau, c’était ma préférée : sèche et ridée, avec la texture d’un parchemin. L’équipe de légistes ne s’était pas foulée pour nettoyer, sûrement trop occupée par Jeb, mais à l’odeur je savais qu’ils avaient au moins pensé à tuer les insectes. Après trois jours dans une chaleur de fin d’été, il devait y en avoir eu un paquet.

    Une femme ouvrit à la volée la porte de devant et entra, toute de vert vêtue, comme un chirurgien, avec sa blouse et son masque. Je me raidis, croyant qu’il s’agissait de ma mère, mais la femme se contenta de me jeter un regard avant de se diriger vers une table.

    « Salut, John », dit-elle en rassemblant quelques compresses stériles.

    Ce n’était pas ma mère, mais sa sœur Margaret  – elles étaient jumelles et lorsqu’elles portaient un masque, j’arrivais à peine à les distinguer.

     

    Cependant ma tante avait une voix un peu plus claire, un peu plus… tonique. Peut-être parce qu’elle n’avait jamais été mariée.

     

  • [Livre] Nymphéas noirs

    Une fois n'est pas coutume, voici ici l'avis de ma très chère Yas sur ce livre. Moi, ça m'a donné envie de le lire!

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    Résumé : Tout n'est qu'illusion, surtout quand un jeu de miroirs multiplie les indices et brouille les pistes. Pourtant les meurtres qui troublent la quiétude de Giverny, le village cher à Claude Monet, sont bien réels. Au coeur de l'intrigue, trois femmes : une fillette de onze ans douée pour la peinture, une institutrice redoutablement séduisante et une vieille femme aux yeux de hibou qui voit et sait tout. Et puis, bien sûr, une passion dévastatrice. Le tout sur fond de rumeur de toiles perdues ou volées, dont les fameux Nymphéas noirs. Perdues ou volées, telles les illusions quand passé et présent se confondent et que jeunesse et mort défient le temps.

     

    Auteur : Miche Bussi

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 20 janvier 2011

     

    Prix moyen : 8€

     

    L’avis de Yas : Commençons par le commencement : je n'avais pas l'intention de lire ce livre. J'avais déjà dévoré et adoré trois autres livres de Michel Bussi, mais, pour celui-ci, j'avais eu des échos selon lesquels il fallait être calé en peinture et en histoire de l'art pour le comprendre. Et puis on m'a assuré que non, et puis on me l'a proposé alors que je n'avais plus rien à lire… Et puis je l'ai dévoré en trois jours.

    Il y a beaucoup de personnages, mais on en suit trois en particulier : Fanette, 11 ans, déjà considérée par son entourage comme une grande artiste, qui rêve de faire un tableau suffisamment impressionnant pour remporter un concours de jeunes talents et partir dans une grande école d'arts à l'autre bout du monde. Stéphanie, institutrice du village, mariée sans être heureuse, qui rêve de s'enfuir loin avec un homme dont elle tomberait éperdument amoureuse. Et enfin, la narratrice, une vieille femme toujours habillée en noir, qui répond parfaitement au stéréotype de la personne âgée qui espionne tout, voit tout, entend tout, sait tout et se fond dans le paysage tellement bien que personne ne la voit. Puis, au milieu de tout ça, il y a un meurtre, celui de Jérôme Morval, un homme marié mais infidèle qui avait deux grandes passions : les femmes et les tableaux de Monet.

    On suit donc la vie de ces trois personnages ainsi que l'enquête concernant le meurtre de Jérôme. Celle-ci avance à pas hésitants, les enquêteurs essayant toutes les pistes possibles, en privilégiant certaines par instinct, d'autres grâce à de minces preuves. En bon lecteur, nous aussi, on enquête ! On recoupe les éléments, on se pose des questions, on fait des déductions et on tombe la tête la première dans les quelques fausses pistes et impasses que l'auteur s'est amusé à glisser dans cette enquête, tout fier que l'on est de penser avoir tout compris avant tout le monde. Pour la première fois dans un livre de Bussi, j'avais trouvé qui était le meurtrier, et je peux vous assurer que j'étais sacrément fière de moi ! Sauf qu'il y a autre chose à comprendre, un élément clé qui bouleverse toute l'histoire et qui, lorsqu'il nous est révélé, nous donne l'envie d'arrêter de lire pour recommencer depuis le début en ayant connaissance de cet élément. Sur cet élément clé, les indices sont relativement minces : quelques incohérences auxquelles on trouve rapidement une explication un peu bancale, une remarque ou deux qui nous font tiquer, puis hausser les épaules en nous disant "je vais continuer à lire, on verra si c'est fait exprès…". Sur ce point là, je me suis complètement fait avoir, je ne l'avais pas vu venir et suis restée sciée pendant un moment en le découvrant. Était-il possible de le deviner par soi-même ? Peut-être. C'est uniquement sur ce point là que je rejoins l'avis qu'on m'avait donné avant que je commence à le lire : être calé en histoire de l'art nous permet d'avoir les connaissances nécessaires pour repérer le plus gros indice de cet élément. Pour le reste, je ne suis pas d'accord, il n'y a pas besoin d'avoir une bonne culture générale pour lire, comprendre et apprécier ce livre.

    En conclusion, c'est un policier exactement comme je les aime : Une enquête hésitante qui avance tout doucement et permet au lecteur d'avancer en même temps, un meurtrier et un dénouement pas simples à trouver sans pour autant être impossibles et des personnages attachants pour lesquels on espère de toutes nos forces qu'ils arriveront au bout de leur rêve. Le contexte est magnifique et la précision, dès le début, que tous les lieux cités sont bien réels, nous donne envie de nous ruer à Giverny pour voir le moulin de la sorcière, la rivière, l'école, puis de filer au musée Marmottant à Paris pour admirer les fameux "Nymphéas" de Monet qui y sont exposés. Un policier poignant et attachant que l'on referme le cœur un peu serré et qui, mine de rien, nous trotte dans la tête pendant plusieurs jours après l'avoir reposé.


    Un extrait
     : Trois femmes vivaient dans un village.

    La première était méchante, la deuxième était menteuse, la troisième était égoïste.

    Leur village portait un joli nom de jardin. Giverny.

    La première habitait dans un grand moulin au bord d’un ruisseau, sur le chemin du Roy ; la deuxième occupait un appartement mansardé au-dessus de l’école, rue Blanche-Hoschedé-Monet ; la troisième vivait chez sa mère, une petite maison dont la peinture aux murs se décollait, rue du Château-d’Eau.

    Elles n’avaient pas non plus le même âge. Pas du tout. La première avait plus de quatre-vingts ans et était veuve. Ou presque. La deuxième avait trente-six ans et n’avait jamais trompé son mari. Pour l’instant. La troisième avait onze ans bientôt et tous les garçons de son école voulaient d’elle pour amoureuse. La première s’habillait toujours de noir, la deuxième se maquillait pour son amant, la troisième tressait ses cheveux pour qu’ils volent au vent.

    Vous avez compris. Toutes les trois étaient assez différentes. Elles possédaient pourtant un point commun, un secret, en quelque sorte : toutes les trois rêvaient de partir. Oui, de quitter Giverny, ce si fameux village dont le seul nom donne envie à une foule de gens de traverser le monde entier juste pour s’y promener quelques heures.

    Vous savez bien pourquoi. A cause des peintres impressionnistes.

    La première, la plus vieille, possédait un joli tableau, la deuxième s’intéressait beaucoup aux artistes, la troisième, la plus jeune, savait bien peindre. Très bien, même.

    C’est étrange, vouloir quitter Giverny. Vous ne trouvez pas ? Toutes les trois pensaient que le village était une prison, un grand et beau jardin, mais grillagé. Comme le parc d’un asile. Un trompe-l’œil. Un tableau dont il serait impossible de déborder du cadre. En réalité, la troisième, la plus jeune, cherchait un père. Ailleurs. La deuxième cherchait l’amour. La première, la plus vieille, savait des choses sur les deux autres.

    Une fois pourtant, pendant treize jours, pendant treize jours seulement, les grilles du parc s’ouvrirent. Très précisément, du 13 mai au 25 mai 2010. Les grilles de Giverny se levèrent pour elles ! Pour elles seules, c’est ce qu’elles pensaient. Mais la règle était cruelle, une seule d’entre elles pouvait s’échapper. Les deux autres devaient mourir. C’était ainsi.

    Ces treize jours défilèrent comme une parenthèse dans leur vie. Trop brève. Cruelle, aussi. Cette parenthèse s’ouvrit par un meurtre, le premier jour, et se termina par un autre, le dernier jour. Bizarrement, les policiers ne s’intéressèrent qu’à la deuxième femme, la plus belle ; la troisième, la plus innocente, dut enquêter toute seule. La première, la plus discrète, put tranquillement surveiller tout le monde. Et même tuer !

    Cela dura treize jours. Le temps d’une évasion.

    Trois femmes vivaient dans un village.

    La troisième était la plus douée, la deuxième était la plus rusée, la première était la plus déterminée.

    A votre avis, laquelle parvint à s’échapper ? 

    La troisième, la plus jeune, s’appelait Fanette Morelle ; la deuxième s’appelait Stéphanie Dupain ; la première, la plus vieille, c’était moi.

     

     

  • C'est lundi que lisez vous? #20

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    1. Qu'ai-je lu la semaine passée?

    2. Que suis-je en train de lire?

     3. Que lirai-je après?

     

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     Et vous, que lisez vous?

  • [Livre] Trois pas de deux

     

    Je remercie les éditions Mon petit éditeur pour cette lecture

     

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    Résumé : Pas de deux: entrée de ballet dansée par deux personnes... Alma et Samuel, Alma et Elie, Alma et Noé. Une danse en trois mouvements, comme un voyage initiatique, une quête des origines, au rythme des passions de la danseuse et de ses partenaires.

     

    Auteur : Marie Cosimo

     

    Edition : mon petit éditeur

     

    Genre : roman contemporain

     

    Date de parution : 2010

     

    Prix moyen : 25€

     

    Mon avis : Le livre est bien écrit. La plupart des phrases sont courtes et vont droit au but, il n’y a pas de longues descriptions lyriques. Les descriptions sont toujours courtes et efficaces, afin de ne pas casser le rythme du roman.
    Le roman est séparé en trois parties, chacune tournant autour d’Alma et de ses relations avec l’un des trois autres personnages principaux. Tous les personnages ne sont pas présents dès le début, ils s’ajoutent au « casting » au fur et à mesure des parties.
    Il y a donc 4 personnages principaux qui par ordre d’apparition sont Samuel, Alma, Elie et Noé.
    Le fil conducteur est Alma puisque tout ou presque tourne autour d’elle.
    Le problème que j’ai rencontré avec ce livre est, qu’à part Elie, je n’ai ressenti aucune empathie pour aucun des personnages. Alma et Samuel me sont profondément antipathiques. Ils sont égoïstes : Alma est une gamine capricieuse qui veut tout, tout de suite, qui fait des crises de colère dès qu’elle n’obtient pas ce qu’elle veut dans la seconde. Samuel est instable, il ne veut rien qui puisse déranger sa petite vie, il prend des décisions qu’il regrette et qu’il fait payer aux autres.
    Au final, je n’ai pas eu l’impression de lire un roman construit avec un début, un milieu et une fin (on dirait qu’on a qu’un milieu).
    On a surtout l’impression d’assister à une tranche de vie des personnes qui n’ont pas grand-chose d’intéressant, rien qui justifie l’écriture d’un roman.


    Un extrait : Samuel claque la porte du taxi et franchit en courant les quelques mètres qui le séparent du portail, sous une pluie battante. Il s’arrête un instant sous le porche, reprend son souffle et essore la masse dégoulinante de ses cheveux. Il pousse la porte de la maison, tend l’oreille, surpris du silence qui règne dans la cuisine. Ce soir, la musique d’Alma, qui d’habitude jaillit du sous-sol et gravit un à un les trois étages, est absente. Samuel défait les boutons de son imperméable, se débarrasse de ses chaussures, pose son journal sur une chaise. Un chausson de danse traîne sous la table. Alma est là. Elle ne l’a pas entendu rentrer. Samuel monte les marches qui mènent au premier étage. Pas un bruit. Tout est sombre. Il n’est pourtant que dix-neuf heures. Samuel appuie un instant son front contre la vitre de la fenêtre du palier du premier étage. La blancheur des façades, de l’autre côté de la rue, est devenue grise, battue, griffée par la pluie qui s’obstine. L’été en Angleterre a parfois l’allure d’une nuit de novembre. À cet étage aussi, le silence règne. Samuel sait déjà où il va la trouver. Alma. Pourtant, un doute discret, léger, diffus, l’étreint. L’angoisse de la solitude non choisie, celle de l’attente déçue. Et si elle n’était pas là ? Si elle ne rentrait plus ? Une maison déserte et mutique. Une maison sans elle. L’inquiétude douce-amère qu’il sent s’immiscer en lui, à l’instant, parfois très bref, où l’absence est une possibilité, a fini de le surprendre. Elle noue l’estomac une seconde, se mue en un souffle joyeux à la suivante. Le souffle qui guide le pas enjoué franchissant la porte. Le souffle qui porte la voix lançant un bonsoir comme une interrogation. Samuel franchit la dernière marche, celle qui mène au troisième étage, sous les toits. La télévision est allumée, le son coupé. Un documentaire sur les danses d’Afrique. Couleurs tapageuses, mouvements déchaînés, scènes de liesse auxquelles le silence fait injure. Samuel s’agenouille près du canapé sur lequel Alma semble endormie. Des rubans de cheveux bruns encadrent son visage impassible, la peau très blanche même en plein été, les lèvres placides. Samuel se penche et pose un baiser sur la petite pierre de lune qui orne le lobe de l’oreille d’Alma. Une pierre brute, taillée dans les souvenirs d’une vie indienne. Le foulard soyeux noué autour du cou de Samuel vient caresser sa joue.

    — Bonsoir Alma ! Samuel a chantonné.
    Alma sourit, les yeux toujours clos.

    — Tu croyais que je dormais ?
    — Point du tout…
    Samuel hoche la tête. Alma est debout. Elle esquisse trois pas d’une danse tribale farfelue avant de se jeter au cou de Samuel. Une seconde d’immobilité. Une seconde, dont on ne peut jamais prévoir s’il va en jaillir la colère ou l’hilarité. La seconde d’Alma. Samuel a appris à soutenir ce regard absorbant. Il sait deviner si le coin des lèvres va s’affaisser dans une moue chagrine ou s’élever vers une pommette arrondie. Sourire. Elle agrippe les pointes de son foulard et approche le visage de Samuel du sien. Dans un éclat de rire qui dévoile ses dents imparfaites, elle saisit à pleines mains les cheveux bouclés qui tombent dans le cou de Samuel.
    — J’ai toujours l’air de dormir, peut-être ?

     

     

  • Le tiercé du samedi #20

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres que vous avez si souvent prêté que vous avez à vous seule manquer causer la faillite de la maison d'édition

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

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    La reine soleil

     

     

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    Dans la Cité du Soleil brûlent les derniers feux du règne d'Akhénaton et de Néfertiti. L'Egypte est au bord du gouffre et s'inquiète : qui succédera à ces souverains exceptionnels ? 
    Les regards se tournent vers Akhésa, troisième fille du couple royal, à l'extraordinaire beauté, déterminée à poursuivre l'oeuvre de paix de son père. Tous les obstacles tombent devant sa volonté farouche et son sens inné du pouvoir : Akhésa a le profil d'une reine. Elle montera sur le trône aux côtés d'un jeune homme follement amoureux, le célèbre Toutankhamon. La destinée de l'Empire égyptien est entre les mains de ces deux adolescents. 
    Admirés mais isolés, sauront-ils préserver la destinée de l'Empire égyptien et braver le puissant général Horemheb, éminence grise du pouvoir qui rêve d'être Pharaon?

    Je ne sais plus à combien de personnes j'ai prêté ce livre, la dernière ne me l'a pas rendu d'ailleurs.

     

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    Twilight, tome 1, fascination

     

     

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     Bella, seize ans, décide de quitter l'Arizona ensoleillé où elle vivait avec sa mère, délurée et amoureuse, pour s'installer chez son père, affectueux mais solitaire. Elle croit renoncer à tout ce qu'elle aime, certaine qu'elle ne s'habituera jamais ni à la pluie ni à Forks où l'anonymat est interdit. Mais elle rencontre Edward, lycéen de son âge, d'une beauté inquiétante. Quels mystères et quels dangers cache cet être insaisissable, aux humeurs si changeantes ? A la fois attirant et hors d'atteinte, au regard tantôt noir et terrifiant comme l'Enfer, tantôt doré et chaud comme le miel, Edward Cullen n'est pas humain. Il est plus que ça. Bella en est certaine.

    Alors celui là, on me l'a toujours rendu. A chaque fois que quelqu'un veut lire la série, et qu'il apprend que j'ai les 4 tomes, il m'emprunte le premier. Je le comprend, acheter un tome 1 sans savoir si on va aimer l'histoire, c'est un peu hasardeux, surtout qu'ils ne sont pas donnés. Du coup, comme il y a encore plein de gens qui découvrent (ou qui ont des pré-ados qui découvrent) la série (si si y'en a encore qui connaissent pas) je le prête régulièrement...

     

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    Autant en emporte le vent

     

     

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    En pleine guerre de Sécession, la ravissante et très déterminée Scarlett O'Hara voit le bel avenir qui lui était réservé à jamais ravagé. Douée d'une énergie peu commune, elle va se battre sur tous les fronts, dans la Géorgie en feu, pour sauver la terre et le domaine paternels: Tara. Ses amours? Le fragile et distingué Ashley Wilkes et Rhett Butler, forceur de blocus et séduisante canaille, attiré par Scarlett parce qu'elle n'a pas plus de scrupules que lui...Amours romantiques, violentes, impossibles, rythment ce grand moment de l'histoire américaine, le drame du Sud.

    Celui là aussi, on me la déjà emprunté et pas rendu (soi disant perdu dans un déménagement). Je l'ai racheté depuis et prêté plusieurs fois sans aucun soucis. Il est d'ailleurs en prêt actuellement. Une de mes collègues de travail a vu le film mais n'avait jamais vu le film...



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres que vous avez acheté sur une impulsion juste parce que la couverture vous a attirée comme un aimant…

     

     

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

  • [Film] Maléfique

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    Titre original : Maleficient

     

    Réalisé par : Robert Stromberg

     

    Date de sortie : 28 mai 2014

     

    Genre : Young Adult, Fantastique

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h37

     

    Casting : Angelina Jolie Pitt, Elle Fanning, Sharlto Copley, Sam Riley, Juno Temple, Imelda Staunton, Lesley Manville…

     

    Résumé : Maléfique est une belle jeune femme au cœur pur qui mène une vie idyllique au sein d’une paisible forêt dans un royaume où règnent le bonheur et l’harmonie. Un jour, une armée d’envahisseurs menace les frontières du pays et Maléfique, n’écoutant que son courage, s’élève en féroce protectrice de cette terre. Dans cette lutte acharnée, une personne en qui elle avait foi va la trahir, déclenchant en elle une souffrance à nulle autre pareille qui va petit à petit transformer son cœur pur en un cœur de pierre. Bien décidée à se venger, elle s’engage dans une bataille épique avec le successeur du roi, jetant une terrible malédiction sur sa fille qui vient de naître, Aurore. Mais lorsque l’enfant grandit, Maléfique se rend compte que la petite princesse détient la clé de la paix du royaume, et peut-être aussi celle de sa propre rédemption…

     

    Mon avis : On nous a menti ! Maléfique n'est pas devenu la fée aigrie que l'on connaît par simple jalousie, envie, ou pure méchanceté. C'est juste une femme blessée qui a été trahie de la manière la plus ignoble qui soit par son premier amour au nom de son ambition dévorante et du pouvoir.
    Elle est blessée aussi bien physiquement que moralement et la blessure morale s'accroît lorsqu'elle apprend que celui qui lui a fait tant de mal accède à un nouveau niveau de bonheur en ayant un enfant.
    Le cœur brisé, elle n'aspire qu'à se venger et lance, sans réfléchir, une malédiction qu'elle-même ne pourrait pas briser.
    Mais contrairement à la Maléfique du dessin animé, celle du film ne se contente pas de se retirer du monde en attendant que sa malédiction agisse. Elle reste à proximité, observe, intervient parfois, bien décidée à ce qu'Aurore grandisse en bonne santé jusqu'à ce que le sort qu'elle a lancé s'accomplisse.
    D'ailleurs dans cette version ce n'est pas une autre fée qui adoucit la malédiction lancée par Maléfique mais elle-même qui décide que le sort sera rompu par un baiser d'amour sincère tout simplement parce qu'elle ne croit pas qu'un tel amour puisse exister (et vu sa tête, Stéphane n’y croit pas non plus… faut dire que s’il prend son cas pour des généralités…).
    Maléfique a, ici aussi, un corbeau, mais c’est un corbeau qu’elle a transformé en humain pour le sauver de paysans et de leurs chiens. Il est depuis ses yeux, ses oreilles et ses ailes, et elle n’hésite pas à lui faire prendre plusieurs formes animales selon ses besoins.

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    Maléfique est touchante même au plus fort de sa méchanceté car on sent bien que ce n'est pas sa nature profonde.

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    Les trois bonnes fées sont navrantes d'incapacité, de maladresse et d'inconscience.

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    Aurore est naïve, mais elle a bien remarqué la présence dans l'ombre de celle qui semble la protéger depuis sa naissance et dont elle se méprend sur l'identité.

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    Quant au roi Stéphane, c'est pour moi le véritable méchant de l'histoire, celui qui ne pense qu'à son propre intérêt, à son ambition, à son pouvoir; est prêt à tout sacrifier pour le conserver, quelques soient les conséquences.

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    Les décors sont magnifiques et Angelina Jolie a réussi à imposer (et elle a eu bien raison) un maquillage des yeux afin de conserver le regard hypnotique de Maléfique.
    Il était grand temps que la véritable histoire de Maléfique soit révélée et que cette fée protectrice de la nature et des créatures naturelles ou surnaturelles de la lande soit enfin réhabilitée.



     

  • [Cuisine] Dinde au curcuma, lait de coco et citron vert

    J’avais déjà fait une recette à base de dinde, de lait de coco et de vanille, ICI, mais les épices étaient différentes et le rendu très différent. Comme quoi, il suffit de changer peu de choses pour avoir une nouvelle recette.
    Cette version là, je l’ai vu dans un dîner presque parfait et j’ai un peu adapté les quantités des épices selon mes goûts.

     

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    Ingrédients

    800g de dinde coupé en lamelles
    1 oignon haché
    1 cc de gingembre (râpé ou moulu, comme vous préférez)
    1 cs de curcuma
    Le jus d’un quart de citron vert (j’ai mis 3 cc de jus de citron, mais c’est à adapter au goût de chacun)
    20cl de lait de coco + 2 ou 3 CS en plus
    1 gousse de vanille ou 1cc de vanille liquide
    sel, poivre

    Alors, comme toujours, comme je ne suis pas la version féminine de Philippe Etchebest, c’est pas bien compliqué :

    ¤ Faire revenir la dinde et l’oignon haché

    ¤ Une fois la viande cuite, ajouter les épices (gingembre et curcuma...c’est bien, vous suivez…) et bien mélanger pour bien imprégner la viande.

    ¤ Ajouter le citron, la vanille et le lait de coco.

    ¤ Laisser cuire une quinzaine de minutes à feu doux (perso, j’ai couvert en décalant juste un tout petit peu le couvercle, parce que la sauce réduit très vite)

    ¤ Quand les 15/20 minutes sont passées, ajouter les 2 ou 3 CS de lait de coco (j’ai utilisé les palets de lait de coco picard, c’est super pratique et ça évite d’ouvrir une briquette qu’on ne va pas utiliser en entier).

    ¤ Rectifier l’assaisonnement en sel et poivre selon le goût.

    Voilà, c’est tout. On peut servir avec du riz, bien entendu, mais je trouve que le curcuma se marie très bien avec une bonne purée de courgette.

     

    Bon appétit !

     

  • Mes sorties du mois #1

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    Chaque mois voit son lot de sorties, que ce soit en livres ou en films. 
    Chaque 1er mercredi du mois, je vous donnerai les sorties, parmi celles qui ont retenues mon attention.
    Et pour rendre moins triste cette fin de vacances et l'arrivée de l'automne, voyons ce que nous réserve le mois de septembre.

    Que ce soit les livres ou les films, je vous laisse aller sur booknode ou allociné pour découvrir résumés et/ou bandes annonces.

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    Les sorties Grand formats:

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    Les sorties poches:

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     Pas mal de nouveautés, hein? Et je n'ai relevé que les sorties qui m'intéressent!

     

  • [Livre] Petits goûters entre amies

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    Résumé : Callie élève seule sa fille de six ans. Elle est heureuse de pouvoir compter sur le soutien de Suzie, sa voisine et meilleure amie, mère modèle de trois garçons. Mais une nouvelle habitante au comportement étrange s’installe dans leur rue. Leur vie aux apparences bien tranquilles va basculer... 

     

    Auteur : Louise Millar

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Suspense

     

    Date de parution : 19 mars 2015

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Dans le premier chapitre on se dit que franchement, si le plus gros problème de Callie est d’annoncer à sa meilleure amie qu’elle a l’intention de retourner travailler après 5 ans d’arrêt pour raison médicale (sa petite fille avait une malformation cardiaque à la naissance), et bien, nous, sa vie, on la veut bien.
    Quant à Suzie que dire de sa vie parfaite : trois adorables petits garçons, un mari issu de la haute société britannique…Bon les grands espaces de son Amérique natale lui manquent bien un peu, mais à part ça…
    en revanche cette nouvelle voisine, qui vient de s’installer et de trouver du travail à l’école des tous petits est franchement bizarre : paranoïaque, ne supportant pas le moindre bruit, on a envie de lui dire d’aller s’installer dans un igloo en Alaska et de faire attention sur quel ton elle demande aux ours polaires de grogner moins fort.
    Et puis au fil des chapitres, il semblerait que tout s’effrite : La vie de Suzie n’est pas si parfaite que ça : son petit garçon, l’ainé, n’est pas si mignon mais plutôt une vraie petite terreur, son mari la délaisse, il semble avoir l’intention de mettre ses petits anges dans l’horrible internat qu’il a pourtant lui-même tant détesté…
    Callie de son coté semble étouffer littéralement dans cet univers où il n’y a que sa fille et son amie. Son ex mari, Tom, bien que souvent odieux avec elle, prend en charge toutes les factures pour qu’elle puisse rester au foyer s’occuper de leur fille et n’apprécie pas qu’elle envisage de reprendre un travail (pendant que lui voyage aux 4 coins du monde pour effectuer des reportages). Et puis il y a aussi les autres mamans du quartier qui l’ont mise à l’écart sans qu’elle comprenne pourquoi.
    Quand les ennuis s’accumulent, l’évidence saute aux yeux de Callie : la nouvelle voisine est folle et tout est de sa faute.
    Après tout n’a-t-elle pas un passé douteux ?
    Mais au fil des incidents le doute s’installe. Chaque chapitre est raconté du point de vue de l’une des protagonistes : Callie, Suzie, et la nouvelle voisine : Debs. Et s’il est évident pour le lecteur que l’une d’elle est effectivement folle, impossible de savoir laquelle des trois. Chacune raconte l’histoire comme elle la perçoit et on se pose sans cesse des questions :
    - Les incidents sont-ils réels ou seulement dans la tête de Debs ?
    - Les incidents sont-ils réels ou bien Suzie les exagèrent-elle parce qu’elle se sent seule ?
    - Les incidents sont-ils réels ou exagérés par Callie, qui vit dans la peur que quelque chose n’arrive à sa fille ?
    Au fur et à mesure que les indices nous sont révélés, on cerne un peu plus chacune de ces trois personnalités. Mais ce n’est vraiment que dans les derniers chapitres que l’on est enfin face à la vérité. Une vérité qui force un peu trop sur les coïncidences, à laquelle on s’attendait un peu, sans avoir imaginer l’ampleur qu’elle revêtait.

     

    Un extrait : Le soleil chaud me picote le visage, ce qui m’est légèrement désagréable. Je tâche de me détendre en me focalisant sur les sons qui m’entourent. J’ai pris l’habitude de relever les bruits intéressants et de les garder pour plus tard, en cas de nécessité. Ils sont tous répertoriés dans ma tête, du plus faible fredonnement au plus charmant murmure du vent. Aujourd’hui, j’enregistre le chant d’un pinson, le bruissement des brasses de Suzy dans l’eau, le craquement d’une branche sous un écureuil. 

    Rien à faire. J’ai beau étirer mes jambes le plus possible, la tension qui noue mes fesses et mes hanches ne se relâche pas. Mon esprit mouline à toute vitesse. Il faut que j’en parle à Suzy. Je ne peux pas garder le silence plus longtemps; je lui cache déjà suffisamment de choses. Je me redresse une nouvelle fois et la cherche du regard. Elle a traversé l’étang et revient vers la rive.
    Oh, et merde ! Maintenant que je suis là… Je me lève et me dirige vers les marches, puis descends avec précaution dans les eaux sombres. Un panneau indique qu’il y a des tortues d’eau douce et des écrevisses là-dessous.

    — Bravo, c’est bien ! lance Suzy en applaudissant pour m’encourager.

    Je manifeste mon scepticisme en roulant des yeux. L’eau est froide et boueuse. Je frissonne, sentant le froid m’encercler au fur et à mesure que mon corps s’immerge.

    — Arrête d’hésiter et nage ! hurle mon amie.

    Son fort accent américain ricoche sur l’eau, si bien que la femme maître-nageur se tourne de son côté.
    Je m’élance loin du bord. La natation n’a jamais été mon fort. Suzy se rapproche de moi en dos crawlé, les yeux braqués vers le ciel et la cime des arbres.

    — C’est tellement agréable ! La semaine prochaine, je nous réserve une journée au spa dont tu m’as parlé à Covent Garden.

    Mes jambes sont attirées par le fond, je bois la tasse et tousse en me débattant.

    Je n’ai pas pied.