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Selene raconte... - Page 48

  • [Livre] Les filles de Salem

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    Résumé : 1692. Salem, en Nouvelle-Angleterre. Abigail, 17 ans, raconte l'histoire des sorcières de Salem dont elle fut l'une des victimes. Suspectées d'être possédées par le démon, des jeunes filles de ce village puritain dénoncent d'autres membres de la communauté de les avoir ensorcelées. La psychose s'emballe, donnant lieu à des procès en sorcellerie et à de nombreuses exécutions.


    Auteur : Thomas Gilbert

     

    Edition : Dargaud

     

    Genre : Bande Dessinée

     

    Date de parution : 21 Septembre 2018

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Malgré des dessins qui ne m’ont pas franchement plus et que j’ai trouvé plutôt bâclés, j’ai bien aimé cette B.D.

    Pourtant, j’ai plusieurs reproches à lui faire.

    J’ai trouvé que l’auteur en faisait trop avec les attaques indiennes. Si Salem a bien été victime d’attaques, celles-ci ont eu lieu une quinzaine d’années plus tôt et, franchement, je trouve que l’histoire des procès est bien assez riche sans en rajouter.
    Ensuite, si je trouve intéressant d’avoir raconté l’histoire du point de vue d’une victime de l’affaire mais je ne suis pas sûre que choisir Abigail Hobbs ait été judicieux (Et en plus, la fin ne correspond pas à ce qui est arrivé à la jeune fille).

    Il est en effet trop facile de la confondre avec Abigail Williams, qui était l’une des accusatrices, même si cette dernière n’avait que 11 ans. Les films et livres en ont, en effet, trop souvent fait une adolescente calculatrice pour que cette image soit oubliée par les lecteurs.
    Betty Parris, d’ailleurs, présentée comme une adolescente, meilleure amie d’Abigail Hobbs, a subi ce vieillissement qui arrange l’auteur alors qu’elle n’avait que 9 ans.
    J’ai trouvé que la BD fait du révérend Parris un vrai démon assoiffé de pouvoir, responsable de toute l’affaire, qu’il aurait manigancé tout seul. Je ne dis pas que le révérend n’avait pas sa part de responsabilité, mais j’ai trouvé dommage que l’auteur écarte l’implication de la famille Putnam dans l’affaire qui a très largement profité des accusations pour se débarrasser de tous ceux qui les gênaient.

    Enfin, les victimes ont été « féminisées ». La taverne n’était pas tenue par une mère et sa fille mais par un couple marié d’une trentaine d’années.
    Et surtout, parmi les accusés, il n’y a aucun homme, tous semblant être frappés par une hystérie collective se cristallisant autour de la haine des femmes.

    Et pourtant… des hommes accusés, il y en a bien eu… beaucoup. Et parmi les 19 personnes exécutées, 5 étaient des hommes.
    Ne présenter que des victimes féminines, c’est un peu vite oublier Giles Corey, vieil homme mort écrasé sous des pierres pour avoir refusé de céder et de confesser ses « crimes », ou le Dr Roger Toothaker qui est mort en prison, ou encore, le révérend George Burroughs qui fut pendu, ce qui prouve bien que personne, homme ou femme, indigent ou notable, n’était à l’abri.

    J’ai trouvé dommage ce parti pris et le fait de ne pas coller à ce que l’on sait de la réalité historique. Ce qui s’est passé est bien assez révoltant sans que l’on arrange l’histoire à sa sauce.

    Bref, je n'ai pas détesté cette BD, mais j’aurais préféré qu’elle colle plus à la réalité d’autant plus qu’il y avait un terrain sur lequel broder des hypothèses, c’est celui des causes de l’hystérie collective des jeunes accusatrices : manipulation, ergotisme, hystérie collective du à la religion et à l’isolement relatif de la communauté ? Il y avait de quoi chercher une autre cause que celle d’un sordide complot ourdit par un seul homme.

    Cela reste un bon survol du sujet, même si, vraiment les dessins sont vraiment hideux (j’en ai vu des bien plus agréables faire passer tout aussi bien l’horreur, la noirceur et la violence).

     

    Un extrait :

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  • C'est lundi que lisez-vous? #236

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #77

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.
    Pour ma part, j’ai décidé de vous faire découvrir mes coups de cœurs !

     

    Cette semaine, je vous présente Le Dieu-Oiseau d'Aurélie Wellenstein.

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    Resté sur la plage, Faolan avait la tête pleine du grondement des vagues. Le vent sifflait contre ses oreilles, jouait dans ses cheveux noirs emmêlés. Sous ses pieds nus, le sable volcanique se dérobait en glissant, aspiré par le ressac, avant de rouler avec les algues et les coquillages dans l’écume. Le fracas des rouleaux dominait tout, même le piaillement des mouettes. À sentir l’électricité flotter dans l’air, un gros orage se préparait.
    Faolan ne quittait pas Torok des yeux. Sans s’en rendre compte, il avait calqué son souffle sur la respiration profonde et rauque de la mer.
    Torok s’était élancé un instant plus tôt et déjà, sa silhouette s’amenuisait, devenait toute petite et blanche dans ce déchaînement liquide. Une seconde, il disparut dans le creux d’une vague, avant de remonter le flanc de la suivante en un crawl énergique.
    Si seulement les profondeurs pouvaient t’aspirer, songea Faolan avec rancœur.
    L’eau froide lui mordit les chevilles. Le jeune esclave recula avec un frisson. Il était vêtu trop légèrement ; la chair de poule hérissait sa peau. Le vent qui gonflait les pans de sa tunique sans manches dévoilait par moments son ventre creusé par la famine, ainsi que les boursouflures rosées d’anciennes cicatrices sur ses reins.
    Tout en surveillant la lutte de Torok contre les vagues, Faolan se mit à marcher le long de la grève. Leurs montures, deux grands bouquetins laissés libres au pied de la falaise, le regardaient avec curiosité. Ils avaient pourtant l’habitude : quand Torok allait nager, Faolan en profitait pour s’exercer à la course. Il n’allait jamais loin, car il fallait qu’il soit à son poste dès l’instant où Torok ferait mine de rejoindre la plage, mais le peu de distance qu’il couvrait était déjà une victoire en soi.
    Le jeune homme partit à petites foulées sur le sable noir. Malgré les mauvais traitements, son corps soutenait l’effort. Il était certes maigre, mais de grande taille et ses enjambées avalaient l’espace.
    Il parcourut cent mètres dans un sens, jeta un œil vers la mer pour vérifier que Torok était toujours occupé, et pivota pour revenir en courant sur ses pas.
    Dans ces moments, loin de son maître, le garçon pouvait presque s’imaginer libre. Il n’avait pas toujours été esclave. Dix ans auparavant, il n’était encore qu’un enfant, avec une sœur, un père, une mère. Une famille et un clan.
    N’y pense pas !
    Penser à ces années était trop dur. Pire, c’était dangereux. Il faisait donc comme s’il était né lors du banquet, alors que les hommes mangeaient d’autres hommes, et que le jeune Torok, onze ans à cette époque, l’avait pointé du doigt en disant : « Je veux celui-là, avec ses yeux bizarres. »
    Oui, alors qu’on violait sa mère et sa petite sœur, alors qu’on dévorait son père, Faolan avait eu la vie sauve parce qu’il avait les yeux bleus – cadeau des étrangers qui s’étaient échoués sur le rivage, des siècles plus tôt.
    Avec les ans, Torok aurait pu se lasser de lui – il se lassait de tout très vite – mais Faolan, adolescent puis adulte avait continué de le fasciner : sa silhouette presque féline, souple et élancée comme celle d’un danseur, ses cheveux noirs en bataille, son nez cassé – par Torok, bien entendu. En grandissant, il était devenu l’ombre de son maître, le reflet noir du soleil dévorant qu’était le jeune chef de clan. Et Torok s’était entiché de lui de la pire des façons, raffolant des souffrances et des supplications de son esclave, des blessures qu’il lui infligeait, des cicatrices qu’il laissait, et plus terrible encore : des ténèbres qu’il créait dans le cœur de sa victime.
    Faolan n’était pas mort le jour du banquet, mais c’était tout comme…
    La respiration du garçon se raccourcit. S’il ne se calmait pas, il allait perdre le souffle et son entraînement, déjà médiocre, ne servirait à rien. Les sélectifs se déroulaient dans moins d’une semaine. Dans quelques jours, comme tous les habitants de l’île, du plus riche au plus humble, Faolan pourrait participer aux épreuves qualificatives désignant le champion de chaque clan. S’il échouait et que Torok gagnait, il périrait, sacrifié, le cœur arraché par son maître ; mais s’il réussissait, il représenterait le clan lors de la Quête de l’homme-oiseau.

     

    Alors, tentés?

     

  • [Livre] Am, Stram, Gram

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    Résumé : Deux jeunes gens sont enlevés et séquestrés au fond d'une piscine vide dont il est impossible de s'échapper. À côté d'eux, un pistolet chargé d'une unique balle et un téléphone portable avec suffisamment de batterie pour délivrer un terrible message : « Vous devez tuer pour vivre. » Les jours passent, la faim et la soif s'intensifient, l'angoisse monte. Jusqu'à l'issue fatale.
    Les enlèvements se répètent. Ce sont les crimes les plus pervers auxquels le commandant Helen Grace ait été confrontée. Si elle n'avait pas parlé avec les survivants traumatisés, elle ne pourrait pas y croire.
    Helen connaît les côtés sombres de la nature humaine, y compris la sienne ; pourtant, cette affaire et ces victimes apparemment sans lien entre elles la laissent perplexe.
    Rien ne sera plus terrifiant que la vérité.


    Auteur : M. J. Arlidge

     

    Edition : 10/18

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 03 mars 2016

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : J’ai acheté ce livre après l’avoir vu sur la chaîne des livres d’Ali. Depuis janvier 2018, il attendait patiemment son tour (je ne l’avais pas oublié, non, mais je ne trouvais jamais le bon moment pour le sortir).
    Et bien, je dois dire que ça valait la peine d’attendre.
    En revanche, s’il est excellent, attention aux âmes sensibles, certaines scènes sont difficiles à lire.
    Pas tant à cause d’un afflux d’hémoglobine, ça j’aurais tenu le choc sans problème (oui, moi aussi je me rends bien compte que les thrillers rendent un poil insensibles), mais à cause de la description poussée de personnes mourant littéralement de soif et de faim, prêt à boire de l’urine ou à croquer des insectes. Rien que de l’écrire, la nausée me revient.

    Heureusement qu’il n’y a pas trop de scènes de cet acabit.

    Si ces scènes ont pour but de nous plonger plus avant dans l’horreur vécue par les victimes, ce roman n’en demeure pas moins avant tout un thriller et donc on s’attache  surtout à la recherche su coupable.

    L’enquête s’annonce complexe. Si les moyens mis en œuvre par le coupable écartent la théorie du crime d’opportunité, il ne semble y avoir aucun lien entre les victimes. Toujours enlevée par deux, ils sont fiancés, collègues, ou encore parents, d’âge et de sexe divers… Bref, difficile d’établir un schéma ou de prévenir de futurs crimes.

    Helen Grace est un commandant de police, un poste important pour une femme de son âge (Un peu plus de 35 ans, je pense).

    Elle est directe et même un peu agressive dans ses interrogatoires mais elle est efficace.

    Les crimes s’enchaînent, ne laissant guère le loisir de réfléchir, de se poser.

    J’ai ressenti comme si c’était la mienne la frustration et la rage d’Helen envers ce criminel qui semble avoir toujours un coup d’avance et dont la description n’est jamais deux fois la même à une exception près : il s’agirait d’une femme.

    Intercalés entre les chapitres, écrit en italique, un personnage raconte le calvaire vécu dans son enfance. Mais s’agit-il de l’histoire de la tueuse ? Ou de celle d’Helen qui semble cacher un passé aussi noir que douloureux ? Ou encore de cette journaliste opiniâtre qui a eu un mauvais départ dans la vie ? Ou même de Charlie, la collègue d’Helen, dont on ne sait, au final, pas grand-chose du passé…

    La psychologie de chaque personnage, que ce soit les policiers, les victimes, la coupable ou les autres intervenants, est étonnamment bien fouillée. Il n’y a aucun personnage qui soit là que pour faire de la figuration.

    Le rythme du récit est encore accentué par des chapitres courts qui donnent toujours envie de lire « juste le prochain et puis j’arrête ».

    La coupable est dotée d’un incroyable, à tous les sens du terme : autant pour son organisation et sa détermination que pour l’absence totale d’empathie qu’elle manifeste.

    Elle ne montre jamais la moindre hésitation, c’en est vraiment effrayant.

    Contrairement à mes habitudes, je n’ai pas essayé de résoudre l’enquête à tout prix, je me suis laissée porter par l’histoire, d’autant plus que l’on découvre l’identité de la coupable bien avant la fin (Ben oui, contrairement à d’autre livres du même genre, ici, ce n’est pas parce qu’on a identifié la personne qu’on lui a mis la main dessus).

    J’ai vraiment adoré ce livre et, si ce n’est pas un coup de cœur, c’est uniquement à cause de ces scènes dont je parlais au début et qui m’ont donnée la nausée.
    N’empêche que c’est un auteur que je vais suivre !

     

    Un extrait : Sam dort. Je pourrais le tuer là, maintenant. Son visage n’est pas tourné vers moi : ce ne serait pas difficile. Se réveillerait-il si je bougeais ? Essaierait-il de m’arrêter ? Ou serait-il simplement soulagé que ce cauchemar finisse ?

    Je ne peux pas penser des choses pareilles. Il faut que j’essaie de me rappeler ce qui est vrai, ce qui est bon. Mais quand on est prisonnier, les jours paraissent sans fin et l’espoir est le premier à mourir. Je me creuse la tête en quête de souvenirs joyeux susceptibles de repousser les idées noires : ils sont de plus en plus durs à convoquer.

    Nous ne sommes là que depuis dix jours (onze ?), et pourtant la vie normale ressemble déjà à un souvenir lointain. On faisait du stop après un concert à Londres quand c’est arrivé. Il pleuvait des cordes, plusieurs voitures nous avaient déjà dépassés sans même nous jeter un regard. Trempés jusqu’aux os, on s’apprêtait à retourner à l’abri quand une camionnette a fini par s’arrêter. À l’intérieur, il faisait chaud, il faisait sec. On nous a offert du café venant d’une bouteille Thermos. Sa seule odeur a suffi à nous revigorer. Au goût, c’était encore meilleur. Nous n’avions pas conscience que ce serait notre dernière gorgée de liberté.

    Quand je suis revenue à moi, j’avais la tête comme une casserole. Une croûte de sang sur les lèvres. Fini la camionnette douillette. J’étais dans un endroit glacial, obscur. Étais-je en train de rêver ? Derrière moi, un bruit m’a fait sursauter. Ce n’était que Sam qui se relevait en titubant.

    On avait été dépouillés. Dépouillés et largués. Laborieusement, j’ai avancé en me tenant aux parois qui nous entouraient. Des carreaux froids, durs. J’ai percuté Sam et je l’ai étreint une seconde, inhalant cette odeur que j’aime tant. Cet instant passé, l’horreur de la situation nous a frappés.

    On était dans une fosse à plongeon. Délaissée, mal aimée, elle avait été privée de ses plongeoirs, de ses panneaux, même de ses marches. Tout ce qui pouvait être récupéré l’avait été. Ne restait qu’un bassin profond et lisse, impossible à escalader.

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  • [Livre] Petits meurtres entre voisins

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    Résumé : Karen et Michel ne regrettent pas d'avoir quitté la capitale pour le petit village où ils viennent de s'installer. En plus d'un rythme de vie apaisé, ils ont trouvé un cercle social des plus grisants : un groupe d'urbains convertis aux bienfaits de la campagne qui partagent comme eux le goût de la bonne chère, des boissons et de l'argent. Ensemble, ils fondent un club et passent leur vie les uns chez les autres.
    Subrepticement, pourtant, l'équilibre vacille. Un violent incendie éclate en pleine nuit chez un des couples, tuant le mari. Autour de cette mort brutale, les jalousies et les rancœurs commencent à affleurer : adultère, soupçons de malversations. Et lorsque, quelques jours plus tard, un autre membre se défenestre depuis une chambre d'hôtel, le doute s'installe pour de bon. Puis la peur. Puis l'angoisse : un assassin se cache-t-il parmi eux ?..


    Auteur : Saskia Noort

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 2007

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Karen et Michel ont quitté la grande ville pour un petit village. Après deux ans assez isolée, Karen fait la connaissance d’une voisine, qui la présente à d’autres et un petit club de 5 couples se forme.

    L’histoire s’ouvre sur un drame : un incendie chez l’un de ces couples dont le mari ne ressortira pas vivant.

    A partir de là, on fait sans-cesse des allers-retours entre passé et présent, mais quand qu’aucune indication temporelle ne soit indiquée.
    C’est un peu déroutant, surtout au début. Après on apprend à repérer les indices qui situent le chapitre dans le temps, mais ça reste quand même assez agaçant de devoir être comme ça sans arrêt aux aguets.

    « L’amitié » qui unit ces couples est assez sordide. Tout n’est qu’apparence, argent, préjugés et hypocrisie.

    Le pire de tous étant probablement Simon qui exerce une sorte de fascination sur ses amis, d’autant plus qu’il a investi dans toutes leurs sociétés et les tient donc par l’argent.
    Karen est la seule à avoir encore un peu de conscience et de critique pour leur attitude mais cela ne l’empêche pas de continuer à les fréquenter le dégoût qu’ils lui inspirent parfois.

    Alors que la question se pose de savoir si l’incendie était accidentel ou volontaire, un autre drame survient.

    Ce qui m’a tué, c’est la façon dont leurs coucheries et leur argent est plus important que tout pour ce groupe qui va jusqu’à mentir à la police pour protéger leurs petites vies.

    On soupçonne la présence d’un meurtrier mais ce qui compte c’est de sauver les apparences ?
    Heureusement que Karen a un peu plus de cervelle que ça, même si elle est un peu seule contre tous (son propre mari préfère mentir de peur de perdre de l’argent).

    Franchement, ils mériteraient d’aller tous en taule. On ne peut quand même pas mentir à la police, pendant une enquête criminelle, sans aucune conséquence, si ?

    Ils sont tous si antipathiques, qu’ils en deviennent tout suspects.

    D’ailleurs, je les ai tous soupçonnés (avec des théories complètes et tout) sauf, bien évidemment, le coupable.

    Au final, on finit par douter du jugement de Karen, du notre, par se méfier de chaque piste que suggère l’auteur et par se retrouver complètement perdu (enfin, par « on » comprenez « moi »).

    J’ai vraiment apprécié ces retournements de situation, et cette fin que j’ai trouvée très satisfaisante.

    Ce n’est pas le meilleur thriller que j’ai lu (la faute à l’auteur, ou à la traduction ?), mais c’était néanmoins une bonne lecture.

     

    Un extrait : Michel me secoua doucement au beau milieu de la nuit pour me dire, dans un demi-sommeil, que le téléphone sonnait. Je poussai un gémissement et enfouis ma tête dans l’oreiller en espérant que cette sonnerie allait cesser, jusqu’au moment où je compris qu’un coup de téléphone à une heure pareille n’annonce généralement rien qui vaille. J’allumai ma lampe de chevet et jetai un coup d’œil sur le réveil. Trois heures. La sonnerie s’interrompit. Michel marmonna que nous pouvions nous rendormir. Sans doute un dérangé, une erreur, quelque chose de ce genre.

    Juste à ce moment-là, le téléphone se remit à sonner. Plus fort cette fois, plus insistant, comme une sirène. Le cœur de ma belle-mère a lâché ! Ma sœur vient de perdre son bébé ! Je bondis hors de mon lit et dévalai l’escalier en attrapant ma robe de chambre au passage, suivie de Michel, nu comme un ver. En bas, je mis la main sur l’appareil qui traînait sur le canapé et continuait à sonner rageusement. Mon cœur cognait fort. Je répondis en regardant Michel qui, les bras croisés sur la poitrine, tentait de se réchauffer.

    À l’autre bout du fil, j’entendis des cris et des grésillements. Un homme hurla « Patricia ! » d’une voix affolée. Je perçus des pas et une respiration haletante, le couinement aigu et étouffé de quelqu’un qui a du mal à respirer, puis une voix basse chuchotant :

    « Karen ! Désolée de vous réveiller…

    — Patricia ? Que se passe-t-il ?

    — … C’est affreux. Viens vite. La maison d’Evert et Babette est en feu… Il faut essayer de sauver ce qu’on peut… Tout le monde va venir ici. Je les ai tous prévenus.

    — Oh, mon Dieu !… » Michel me prit la main et me regarda d’un air interrogateur.

    « Evert et Babette… Les garçons… Ils vont bien ?

    — Luuk et Beau sont indemnes. Babette est blessée… On n’a pas encore trouvé Evert… »

    J’eus l’impression que tout se figeait : le temps, mon sang, mon cœur. Michel, paniqué, me demanda ce qui se passait. Où, mais où fallait-il donc aller ?

    « Il y a le feu chez Evert et Babette… »

     

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  • [Livre] Dix petites poupées

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    Résumé : Layla a disparu il y a douze ans, en pleine nuit, alors qu'elle rentrait de vacancesen France avec son petit ami, Finn. On ne l'a jamais revue depuis.

    Lorsque les policiers l'ont interrogé, Finn leur a raconté la vérité sur cette nuit-là. Mais pas toute la vérité. Pas un mot, par exemple, sur la dispute violente qui les a opposés juste avant la disparition de Layla.

    Finn a refait sa vie. Avec la sœur de Layla. Jusqu'au jour où le passé ressurgit. Quelqu'un croit apercevoir Layla. Et pourquoi les petites poupées russes de son enfance font-elles soudain leur apparition ?


    Auteur : B.A. Paris

     

    Edition : Hugo & cie

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 03 Janvier 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : J’avais adoré « derrière les portes » et j’ai « défaillances » dans ma PAL (qui ne va sans doute pas faire long feu, d’ailleurs). Mais, même si ce dernier est sorti le premier, je n’ai pas pu attendre quand j’ai eu « Dix petites poupées » entre les mains.

    Dès la lecture du résumé, j’ai commencé à me poser plein de questions.

    Dans ce roman, on a une alternance de point de vue, mais aussi une alternance entre présent et passé.

    Bien qu’il n’y ait pas une goutte de sang de versée, la tension ne se relâche jamais.

    Finn est le personnage principal. Ce n’est pas qu’il est vraiment antipathique, mais ses réactions le rendent difficile à apprécier pleinement.

    Il y a 12 ans, sa petite amie, Layla, a disparu sur une aire d’autoroute en France. Aujourd’hui, il a refait sa vie avec Ellen, la sœur de Layla, ce qui n’a pas plu à tout le monde.

    Enfants, Ellen et Layla se disputaient une petite poupée russe (la plus petite des poupées gigognes). Or, aujourd’hui, alors que Finn et Ellen sont sur le point de convoler, de petites poupées russes apparaissent partout sur leur chemin.
    Je n’aurais pas cru qu’un aussi petit truc puisse être aussi perturbant avant de voir Finn en trouver à chaque coin de rue.
    Finn a des réactions bizarres à ce sujet. Car de deux choses l’une : soit Layla est toujours en vie et on peut se demander ce qui la pousse à réapparaitre 12 ans plus tard pour jouer à ce petit jeu sordide, soit Layla est morte et quelqu’un joue avec les nerfs du couple. Dans les deux cas, il me parait tout naturel d’appeler la police pour leur faire part de ces curieux messages. Mais pas Finn. Et je n’ai pas compris pourquoi ce refus. Qu’il y ait 12 ans, il n’ait pas parlé de la dispute mentionnée dans le résumé, je peux le comprendre. Mais pourquoi, s’il n’a rien à se reprocher, refuse-t-il l’aide de professionnels ?
    Alors oui, évidemment, ça en a fait un suspect à mes yeux : il sait quelque chose qu’on ignore, il a tué Layla, sa disparition est un coup monté entre eux etc, etc… J’ai pensé à toutes les options.
    Mais il n’est pas le seul qui j’ai soupçonné ! Car pendant tout le livre on se demande qui est derrière cette histoire de poupées.
    Même si les chapitres alternent entre « Layla » et Finn, je n’ai pas pris ça pour une certitude de la survie de la jeune femme. Je me méfie un peu du sadisme de l’auteur depuis que j’ai lu « derrière les portes » et je ne me fie plus aux apparences.
    Alors j’ai douté. De tout et de tout le monde (limite, même du chien). Je me suis demandée qui aurait intérêt à rendre Finn complètement fou (Si tant est que ce ne soit pas lui qui soit derrière tout ça). Les doutes de Finn faisaient écho aux miens et ses suspicions rejoignaient les miennes.
    Autant dire que B.A. Paris m’a manée par le bout du nez, car, alors même que je pensais avoir tout compris, il y avait encore un élément qui m’échappait.
    Et qui changeait tout !

    Le pire (ou le mieux…) c’est qu’elle nous entraîne sur un tas de fausses pistes mais sans jamais nous perdre et en nous laissant une chance (petite, toute petite, hein, non je ne suis pas de mauvaise foi) de trouver la clef de l’énigme avant la fin du livre.
    Et comme je le disais plus tôt, toute cette histoire, toute cette tension, se déroule quasiment sans violence (bon, il se peut qu’il y ait un ou deux coups de poing sur le nez, mais pas de déferlement d’hémoglobine), mais repose essentiellement sur la culpabilité, la paranoïa et les mensonges.

    Maintenant, j’ai d’autant plus hâte de lire « défaillances » que j’ai lu quelque part qu’il était le meilleur des trois.

     

    Un extrait : Mon portable sonne au moment même où je traverse le hall d’entrée baigné de lumière des superbes bureaux de Harry, à London Wall. Je me retourne pour consulter l’horloge digitale au-dessus du bureau de la réceptionniste. Il n’est que seize heures trente, mais j’ai hâte de rentrer chez moi. J’ai dû batailler des mois pour persuader Grant James, homme d’affaires de grande réputation, d’investir cinquante millions de livres dans le nouveau portefeuille de Harry et aujourd’hui, je suis prêt à fêter ça. Pour me remercier, Harry a réservé pour Ellen et moi au Hideout, le meilleur restaurant de Cheltenham, et je suis sûr qu’elle va beaucoup apprécier.

    Je jette un coup d’œil impatient à mon téléphone, en espérant pouvoir ignorer l’appel. Le nom de mon correspondant s’affiche, c’est Tony Heddon, un policier d’Exeter. Nous nous sommes rencontrés il y a douze ans quand j’étais en garde à vue, soupçonné du meurtre de Layla, et depuis nous sommes devenus bons amis. Sur la gauche de la réception, il y a un banc incurvé, en acier, sur lequel je vais déposer mon porte-documents.

    « Tony, dis-je en prenant l’appel. Ça fait plaisir de t’entendre.

    — Je te dérange, peut-être ?

    — Pas du tout. » Je remarque qu’il paraît sérieux, comme à chaque fois qu’il m’appelle pour me dire que le corps d’une femme non identifiée a été retrouvé par la police française. J’imagine qu’il doit être mal à l’aise, et je décide d’aller droit au but : « On vient de trouver un nouveau corps ?

    — Non, rien de tout ça. » Son accent paisible du Devonshire est rassurant. « Mais Thomas Winter, tu sais, ton ancien voisin à St Mary, est passé au commissariat hier.

    — Thomas ? » Je suis surpris. « Après tout ce temps, je ne savais pas qu’il était toujours vivant. Comment va-t-il ?

    — Physiquement, plutôt en forme, mais il se fait vraiment vieux. C’est pour ça qu’on ne veut pas accorder trop d’importance à ce qu’il nous a dit », ajoute Tony après une pause. J’attends qu’il poursuive tout en cherchant à deviner ce que Thomas aurait bien pu dire à la police. Mais il me revient qu’avant que Layla et moi ne partions en vacances en France, Thomas ne nous voyait que comme le plus heureux des couples.

    « Pourquoi, qu’est-ce qu’il a dit ?

    — Qu’il a vu Layla, hier. »

     

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  • [Livre] La rumeur

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    Résumé : Madeline King et Grace Pancik sont meilleures amies et tout le monde sur Nantucket leur envie leur couple parfait, leurs beaux enfants, leurs soirées du samedi tous les quatre avec leurs maris dévoués. Mais cet été-là, quelque chose a changé et, s'il y a bien une chose que Nantucket aime encore plus que les cocktails sur la plage, c'est une bonne rumeur.

    Et la rumeur court...

    … que Madeline, romancière, n'arrive plus à écrire. Son éditeur s'impatiente, les factures s'accumulent et l'angoisse de la page blanche la conduit à prendre une très mauvaise décision.

    … que Grace, occupée à transformer son jardin en véritable paradis, collabore d'un peu trop près avec son séduisant paysagiste.

    … que le mari de Grace, l'agent immobilier Eddie Pancik à qui tout réussit, s'est lancé dans une activité plutôt singulière.

    … que l'idylle entre le fils de Madeline, Brick, et la fille de Grace, Allegra, bat de l'aile, et que le désastre menace.

    Alors que la rumeur enfle et que leur bonheur est menacé, Madeline et Grace tentent de démentir ; mais la vérité est peut-être encore plus sombre qu'elles ne le pensaient.


    Auteur : Elin Hilderbrand

     

    Edition : JC Lattès

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 08 juin 2016

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Ah la rumeur ! Les cancans, les ragots, les on-dit, les potins, les racontars… le commérage quoi !
    Quel que soit le nom qu’on lui donne, il n’y a pas plus dévastateur que la rumeur. D’autant plus que, si elle reflète parfois une once de vérité, le plus souvent, elle s’approprie un fait anodin qu’elle monte en épingle pour créer le scandale sans se soucier des dégâts qu’elle cause.
    Madeline et Grace sont deux amies proches dont les enfants sortent ensemble. Elles et leurs familles vont être au cœur des rumeurs de cet été-là.

    Certains aspects de ces familles étaient un peu agaçants, comme le désir d’Eddy de sauver les apparences même si cela signifie de ruiner à la fois sa famille et ses amis. Ou encore la manière dont Eddy, toujours lui, et Grace en veulent à Rachel, une ancienne amie, parce que son fils, Calgary, a quitté leur fille, Hope.

    Grace et Eddy ont deux filles, des jumelles, mais qui n’auraient pas pu avoir des caractères plus différents.
    Si Hope est une jeune fille sérieuse et intelligente, sa sœur, Allegra, est une vraie catastrophe qui ne pense qu’à sortir et à boire.

    Entre un père qui ne pense qu’à gagner de l’argent et une mère qui n’a d’yeux que pour son jardin (et son jardinier paysagiste), les gamines sont un peu livrées à elles-mêmes.
    La meilleure amie de Grace, Madeline est un auteur en manque d’inspiration qui, il faut le dire, ne fait pas tellement d’effort pour écrire.

    Trevor, son mari, est certainement, avec Hope, le personnage le plus sain de ce roman. Certes, on peut lui reprocher de croire les bruits qui courent sans aucune preuve mais comme on dit qu’il n’y a pas de fumée sans feu, on peut lui pardonner d’avoir eu quelques doutes, surtout que Madeline ne lui dit pas tout.

    Et c’est bien là la force de la rumeur, il y a toujours un élément conforme à la vérité : Eddy et Madeline se sont bien vu en tête à tête, mais cela veut-il dire pour autant qu’ils ont une liaison ? Le nouveau roman de Madelin raconte bien une histoire vraie, mais s’agit-il pour autant de la sienne ?

    On peut se dire qu’on doit s’ennuyer ferme dans ces petites villes si on n’a rien d’autre à faire que de cancaner sur les voisins.

    Et le pire, c’est que le plus gros truc passe quasiment inaperçu tant tout le monde est occupé se mêler de la vie privée de tout un chacun.

    La rumeur était vraiment une bonne lecture. J’ai surtout aimé voir l’évolution d’Allegra et de sa relation avec sa sœur.

    Un bon livre servi par une écriture agréable, sans longueurs excessives.

     

    Un extrait : On n’aimait pas les ragots. On les adorait.

    Est-ce que tu es au courant ?

    La plupart du temps, vivre à Nantucket nous réconfortait ; on avait l’impression que l’océan nous tenait au creux de sa main. Mais parfois, cette île nous pesait et nous agaçait. L’hiver était difficile à supporter. Quant au printemps, il était pire encore, parce qu’il ressemblait exactement à l’hiver, sauf pendant quelques brèves semaines.

    Que disait T.S. Eliot, déjà ? « Avril est le mois le plus cruel. »

    Les ragots se propageaient toujours de façon effrénée au printemps. Ils coulaient comme l’eau d’un ruisseau après le dégel ; ils se répandaient comme du pollen. On ne pouvait pas s’empêcher de les répéter, de la même façon qu’on ne pouvait s’empêcher de frotter nos yeux allergiques.

    Nous n’étions pas mal intentionnés, méchants ou cruels. On mourait simplement d’ennui et après une longue période sans les touristes, l’argent ou la magie de l’été, nos réservoirs étaient vides.

    De plus, on était des êtres humains, en proie à la curiosité. On avait conscience que des choses se passaient ailleurs dans le monde, qu’on décodait des génomes humains sur le campus du MIT, que les plaques tectoniques bougeaient en Californie, que Poutine faisait la guerre à l’Ukraine, mais ces événements ne retenaient pas autant notre attention que ceux qui se déroulaient sur les cent soixante-huit kilomètres carrés de notre île. On échangeait des ragots chez le coiffeur, chez l’esthéticienne, au rayon « produits frais » du supermarché, au bar du Boarding House ; on recommençait le vendredi soir pendant l’apéritif au Club de pêche, le samedi à 17 heures entre les prie-Dieu de la messe et quand on faisait la queue pour acheter le New York Times, le dimanche matin.

    Est-ce que tu es au courant ?

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #235

    J'ai été un peu fatiguée et je me suis retrouvée sans articles planifiés depuis mercredi. Honnêtement après le boulot, je n'avais vraiment pas le courage de m'installer devant l'ordi. Mais ça va mieux et cette semaine, il y aura bien un article chaque jour!

     

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • [Livre] Black Hills (Paha Sata)

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    Résumé : Au milieu du 19e siècle, aux États-Unis, l'avancée des colons blancs atteint la région des Black Hills et des grandes plaines. Le soir de ses fiançailles, la jeune Emma London, issue de la bourgeoisie de Chicago, est enlevée par une bande de Sioux Lakotas. Emmenée de force au village indien, Emma y restera prisonnière durant près de huit mois : huit mois de révolte et de confrontation avec ses ravisseurs, mais aussi de découverte d'un peuple paradoxalement attachant, au cœur duquel naîtra un improbable amour. Écartelée entre ses origines et une société qui la fascine, Emma va devoir choisir. Ce choix ne se fera pas sans danger...


    Auteur : Christian Carlier

     

    Edition : Plumes solidaires

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : 15 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : C’est sur la proposition des éditions plumes solidaires que j’ai découvert ce roman.
    Emma London est une jeune femme volontaire, qui n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Son père l’a fiancée à David Bentley, jeune homme de bonne famille, riche héritier, de la région des Black Hills dans le Dakota, à la limite des terres colonisées (oui, comme docteur Quinn, mais dans un autre état).
    Après la mort de son père, Emma ne voit aucune raison de reprendre sa parole et quitte son Chicago natal pour rejoindre son futur.
    Au cours de la soirée donnée pour fêter les fiançailles du fils de la maison, David et Emma s’éloignent dans le jardin et David, passablement ivre, tente de violer Emma.
    Au même moment, un petit groupe de Sioux Lakota menés par le chef Chayton s’introduisent sur la propriété pour délivrer certains des leurs, prisonniers et réduits en esclavage par Bentley père.
    Entendant les cris d’Emma et soucieux de ne pas laisser de témoins, ils s’approchent pour voir qui est là et David Bentley étant un homme qu’ils détestent, ils le frappent violemment, le laissant pour mort. Sur l’impulsion du moment, ils enlèvent Emma.
    Commence alors pour la jeune femme une incursion aussi effrayante que fascinante dans le monde des sioux Lakota.
    Comme tous les blancs de cette époque, Emma ne connait les indiens qu’à travers les préjugés véhiculés par ceux qui leur vole leurs terres, sans faire de distinction entre les différentes tribus.
    Pourtant, au fil des jours de sa captivité, Emma découvre un peuple qui, s’il est sans pitié avec ses ennemis, plutôt vaniteux et enclin à une certaine violence, se montre parfaitement cordial avec ses prisonniers, et mène une vie tournée vers la nature où le respect de l’autre tient une grande place. Petit à petit, celle que les indiens appellent du nom indien signifiant Carcajou (à cause de son caractère mordant, comme l’animal), va s’adapter bon gré, mal gré, à sa nouvelle vie.
    Pendant ce temps, chez les blancs, James Bentley est ivre de rage. Son désir de vengeance ne connait aucune limite. Et ce désir de vengeance est mêlé de son avidité de pouvoir. Je me suis même demandé sérieusement si c’était vraiment l’attaque de son fils qui le rendait furieux ou si c’était parce qu’il considère cette attaque comme une attaque contre son autorité.
    C’est un homme qui veut avoir tout le monde à sa botte, ou, à défaut, sous sa coupe.
    Ce mec à tout pour plaire : il n’est courageux que s’il est en position de force, hurle et menace dès qu’on le contrarie et enfin, méprise ouvertement tous ceux qu’il juge inférieurs, soit la quasi-totalité de son entourage.
    L’auteur n’idéalise pas les indiens. S’il dépeint un mode de vie empreint de respect au sein de leur tribu, il montre aussi que les guerres entre les tribus avec scalp et vol de chevaux et de femmes est la norme et qu’ils sont enclins à régler les conflits dans le sang.
    Mais aucun de ces défauts n’arrivent à la chevilles de ceux des blancs, pas forcément les colons, pauvres, qui viennent travailler la terre pour survivre et chez qui on attise la peur des indiens, mais les blancs qui sont là pour déposséder les indiens de leurs terres afin d’exploiter les ressources de cette dernière, et qui les chassent ou les réduisent en esclavage en les maltraitant et les rendant dépendant à l’alcool.
    J’ai beaucoup aimé, à la fin du roman, avoir la signification des noms indiens ainsi que le calendrier qu’ils utilisent et qui rythme leur vie (j’ai particulièrement aimé la lune du gel dans le tipi, je me demande bien ce qui a inspiré ce nom ^^ ).
    J’ai été complètement captivée par ce roman que j’ai lu d’une traite, n’arrivant jamais à m’en éloigner plus de quelques minutes (heureusement que je ne travaillais pas !).
    Je voulais impérativement savoir ce qui allait se passer au chapitre suivant et même à la page suivante. Et je n’ai pas été déçue !

     

    Un extrait : David et Emma sortent sur la terrasse afin de s’isoler de tous ces regards qui les suivent depuis le début de soirée. Seulement, il y a là aussi trop de monde. Un solide quadragénaire à la redingote élimée, la chemise ouverte sur un poitrail velu, vient leur réitérer ses vœux de bonheur d’une voix pâteuse. David propose à sa fiancée de faire quelques pas à l’extérieur, là où on les laissera en paix. Ils s’enfoncent lentement dans la nuit en se tenant par la main. Parce que la musique de l’orchestre fait écran, Emma n’entendra pas l’étrange mélopée qui vient de s’élever près d’eux, dans une partie du jardin qu’aucune lumière n’éclaire.

    Il s’y trouve, invisible à cet instant, une baraque de bois très basse, longue et étroite, au bardage confectionné de planches disjointes. C’est de là que provient le chant. Des hommes y sont enfermés, des Peaux-Rouges, serrés dans un espace réduit et si bas qu’ils ne peuvent s’y tenir debout. Ils sont huit, jeunes, sauf un. C’est le vieux qui a entonné la mélopée d’une voix grave. Une voix qui dit leur présence.

    David Bentley et sa milice les ont capturés la semaine précédente lors de l’attaque-surprise d’un camp de chasse où se trouvait Chayton. Ce dernier et quelques braves avaient pu s’échapper malgré les balles sifflant autour d’eux. Trois Peaux-Rouges avaient trouvé la mort, fauchés par les tirs des blancs. Les autres, stupéfiés, désarmés, avaient dû se rendre sans combattre. Ils ne faisaient que chasser sur leurs terres, loin du village des blancs. David Bentley les épargna parce qu’il avait besoin de cette main-d’œuvre gratuite et forcée qu’il loue aux fermiers aisés d’Oxfield. Pour faire taire les bonnes consciences — il s’en trouvait —, on présenta les Lakotas comme ayant été sur le point de commettre un vol de chevaux. Cela eut pu être possible, mais ce n’était pas le cas. Le vieil Indien n’avait pas vraiment de valeur marchande, toutefois James Benthey, qui se targue de bien connaître les indigènes, savait que les jeunes guerriers emprisonnés, poussés par la honte et l’affliction, pouvaient avoir des réactions extrêmes. La présence parmi eux d’un ancien se montrait apaisante. C’est pour cela qu’il avait épargné le vieux, pour qu’il conseille la sagesse aux jeunes. Les Lakotas ont foi en la parole des anciens. Peut-être que James Bentley ne connaissait pas si bien que cela les Lakotas, finalement.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #234

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?