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  • [Livre] S.A.R.R.A. Une intelligence artificielle

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    Lecture terminée le
    : 14 novembre 2020

     

    Résumé : 2025.

    Une intelligence artificielle est chargée de trouver une réponse à un risque d'épidémie d'Ébola en plein cœur de Paris.

    Toutes les hypothèses circulent sur l'origine de la contamination, y compris celle du terrorisme biologique.

    La Machine administrative, politique et médiatique est prête à s'emballer.

    Inévitable.

    Irréversible.

    Incontrôlable ?


    Auteur : David Gruson

     

    Edition : Beta Publisher

     

    Genre : Science-fiction

     

    Date de parution : 19 Juin 2018

     

    Prix moyen : 14€

     

    Mon avis : Ce livre a été écrit en 2018 et est censé se passer en 2025. Mais je peux vous dire que l’ayant lu en 2020 en pleine pandémie de Covid-19, il m’a fichu une sacré trouille tant on a l’impression que l’auteur a disposé d’une boule de cristal (ou de manière plus terre-à-terre, on se dit que si quelqu’un a été capable de décrire avec autant de précision quelque chose qui s’est produit 2 ans plus tard, cela veut dire que la situation aurait pu être gérée bien mieux en écoutant simplement les vrais spécialistes).
    On ne peut pas s’attacher vraiment aux personnages (et tant mieux, je dirais) car tout est présenté de manière très factuelle. Le premier chapitre laisse entendre que le livre entier est en réalité un rapport écrit par un des protagonistes à l’intention de la direction du renseignement militaire, la personne qui écrit le rapport a décidé de le faire de manière chronologique ce qui fait que parfois, il faut plusieurs dizaines de pages pour comprendre pourquoi un élément qui semble anodin a été jugé suffisamment important pour être mentionné.
    Dans le livre, vu la nature du virus, plusieurs théories sont avancées dont l’attaque terroriste. Certes pour le Covid il n’y a pas eu cette théorie, mais elle fait écho aux théories du complot voulant que le virus a été fabriqué par un labo (un coup chinois, un coup américain) et diffusé tout aussi volontairement (en général dans le but de causer du tort à l’autre, les autres pays du monde n’étant que des victimes collatérales). Et comme pour le Covid, personne n’écoute ceux qui travaillent sur le terrain (dans le roman, le docteur Théo Baptiste) et préfèrent laisser prendre les décisions par des personnes incompétentes dans le domaine (Dans le livre, les ministres, directeurs de cabinet, hauts-fonctionnaires et militaires…. Euh… oui, pas que dans le livre d’ailleurs).
    Devant la crise sanitaire qui se profile, la Défense prend la décision d’activer S.A.R.R.A. (Système Automatisé de Réponse Rapide aux Alertes), une intelligence artificielle supposé définir les réponses à apporter en cas d’attaque biologique, mais encore à l’état d’expérimentation.
    Le quartier où se trouve les quelques cas répertoriés est mis en quarantaine avec présence militaire, cordon électrique et confinement.

    Au fur et à mesure de la lecture, les éléments qui semblent sans réels liens finissent par s’imbriquer comme les pièces de puzzle.
    Au début, on peut être un peu décontenancé par le nombre important de personnages mis en cause ainsi que par les termes techniques utilisé, mais comme je le disais plus haut, comme le roman est sous forme de rapport et qu’on ne s’attache pas aux personnages, on se fait assez vite à leur nombre. Quant aux termes techniques, ils sont clairement expliqués, on s’y fait donc aussi assez vite.
    Ce roman met mal à l’aise dans les circonstances actuelles car il est terriblement crédible, terriblement actuel : on y parle d’événements qui ont eu lieu, et d’autres qui pourraient sans mal se produire : de nouveaux attentats sur le territoire français, une réorganisation du groupe terroristes Daesh…
    Si l’action se déroule dans le futur, il s’agit d’un futur proche dans lequel on peut facilement se projeter.
    J’ai fini ce livre particulièrement ébranlée mais je n’ai pas pu le poser avant de l’avoir fini, ce que j’ai fait très vite.
    Un tome 2 est sorti fin mars 2020, je me demande si le Covid va y être mentionné… Je me le procurerai sans doute assez rapidement… Enfin, le temps de me remettre du premier !

     

    Un extrait : « Mélusine ».

    Qu’est-ce qui peut expliquer la profondeur du lien qui unit désormais ce nom de code à ce que je suis réellement ? C’est, en définitive, le sens d’ensemble des faits dont j’ai à vous faire rapport.

    Cette expérience m’a, en tout état de cause, profondément changée. Je ne pourrai plus jamais être la même. Je mesure le chemin parcouru depuis mes débuts au laboratoire de génétique GenSide. Je réalise aussi le poids de ma responsabilité. Je dois m’en expliquer. Retracer le cours des choses.

    Remonter le fil d’une chronologie pour retracer des faits n’est, en soi, pas très simple et impose de mobiliser des sources multiples. Mais lorsque ces faits ont pris, comme c’est le cas ici, une tournure médiatique extrême et ont frappé ce que certains appellent « l’opinion publique », cette tâche est encore plus ardue. En effet, la multiplicité des médias, des sites internet, des vecteurs d’information de tous ordres donne aujourd’hui une perception très fragmentée de la réalité.

    J’ai beaucoup lu, j’ai beaucoup appris. Et je sais donc, depuis Paul Watzlawick et La Réalité de la Réalité, que cet univers du tout-communication brouille l’appréhension du réel. Watzlawick est pour moi un pionnier, un vrai libérateur. J’y reviendrai.

    Ce qui est important ici c’est la compréhension de la multiplicité de ces informations, la capacité à savoir ce qui est important et ce qui l’est moins. J’ai ce sens du détail.

    Je me suis donc efforcée de retranscrire les événements qui se sont déroulés entre le 31 août et le 12 septembre 2025 pour en rendre tout à la fois l’enchaînement et l’intelligibilité. La compréhension des faits ne doit pas être affectée par un biais de perception rétrospective. Ce serait, en effet, une erreur lourde de n’analyser cette séquence que selon le seul prisme de son issue ou du rôle que j’ai pu y jouer.

  • [Livre] Ash Princess – T02 – Lady Smoke

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    Lecture terminée le : 21 mars 2020

     

    Résumé : Le Kaiser a tué la mère de Theodosia quand celle-ci n'était encore qu'une enfant. Après dix ans de torture et de privations, Theodosia s'est relevée, décidée à reprendre sa place de reine. Alors qu'elle vient de fuir la cour du Kaiser, emmenant en otage le prince héritier, la jeune reine du feu fait face à son destin de femme de pouvoir : évitant les pièges de ses ennemis, elle va devoir fédérer autour d'elle un royaume moribond et éclaté.Pour renverser définitivement le Kaiser, Theodosia devra faire appel à sa meilleure arme : son intelligence.


    Auteur : Laura Sebastian

     

    Edition : Albin Michel

     

    Genre : Young Adult, Fantasy

     

    Date de parution : 24 Avril 2019

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Je ne sais plus qui ou quoi m’a induit en erreur, mais j’étais persuadée qu’il n’y avait que deux tomes à cette histoire.
    Du coup, je termine ma lecture terriblement frustrée de ne pas avoir le fin mot de l’histoire, mais en même temps je suis contente d’avoir encore un tome à passer avec les personnages parce que je n’avais pas très envie de les quitter si vite.
    Dans ce tome, Theodosia a fort à faire.
    Si elle est reine d’Astrée, à son âge elle est considérée comme une enfant et bien trop de personnes semblent penser qu’ils vont pouvoir diriger à travers elle.
    Si Theodosia marche un peu sur des œufs et évite de dire le fond de sa pensée au risque de perdre tous ses alliés potentiels, elle n’a pas survécut dix ans aux mains du Kaiser pour être réduite au silence à présent qu’elle s’est évadée.
    En revanche, elle est un peu naïve en ce sens où elle semble penser qu’elle peut mener cette guerre sans rien sacrifier.
    Si je n’aime pas les manières de sa tante, celle-ci n’en dit pas moins les choses comme elles sont : il y aura fatalement des morts et peut être parmi ses proches que ce soit ceux qu’elle appelle toujours « ses ombres » ou le prince Soren qui ne cesse de passer du statut d’allié à celui de prisonnier.
    Theodosia évolue beaucoup dans ce tome, ce qui est normal au vu des circonstances.
    Elle a du mal à faire une croix sur Cress et pourtant leur dernière entrevue ne laisse guère de doute sur la manière dont va finir leur relation. Malgré ses réticences, je crois que Theodosia en a pleinement conscience.
    Si elle est libre, Theodosia n’est pas hors de danger pour autant. Comme on peut s’en douter, le Kaiser est prêt à tout pour la récupérer et l’allié chez qui elle trouve refuge ne me parait absolument pas digne de confiance.

    Theodosia est entourée de requins qui complotent tous pour leurs propres intérêts et cherchent le meilleur moyen de tirer profit d’une alliance avec la reine.

    Ils m’ont d’autant plus exaspérés que s’ils se réunissaient tous sans chercher systématiquement à entuber les autres, le Kaiser ne tiendrait pas une semaine face à une telle coalition.
    J’ai bien aimé que le sujet de la maladie des mines soit développer et qu’on voit ainsi que les choses sont bien plus complexes que tout ce que Theodosia et son entourage aurait pu imaginer.

    Theodosia elle-même sent que quelque chose est en train de changer en elle, en rapport avec le feu.
    J’ai hâte de voir comment ce don naissant va se développer et comment est-ce qu’il va influer sur les actes de Theodosia dans la reconquête de son royaume.
    La fin nous laisse vraiment dans l’expectative avec un personnage dans une situation dangereuse et une Theodosia qui semble sur le point d’embrasser son destin.
    Et je pense que ça va faire tout drôle à tous ceux qui s’obstinent à la traiter comme une enfant !

     

    Un extrait : Je me réveille en nage. Les draps trempés de sueur me collent aux jambes. Mon estomac se soulève et menace de se vider mais je ne crois pas qu’il contienne grand-chose, sauf les quelques bouts de pain que j’ai avalés la veille au soir. Je me redresse sur mon séant, la paume plaquée sur le ventre, pour calmer mes nausées. Je cligne des paupières pour accoutumer mes yeux à l’obscurité ambiante.

    Il me faut un moment pour comprendre que je ne suis ni dans mon lit, ni dans ma chambre, ni même dans le palais. L’espace est bien plus restreint, le lit à peine plus qu’une étroite couchette pourvue d’un matelas ridiculement mince, de draps élimés et d’une simple couverture. Mon estomac bascule sur le côté et tangue avec une telle force que la nausée me prend, jusqu’à ce que je me rende compte que ce n’est pas mon estomac du tout — c’est la chambre elle-même qui se balance. Mon estomac ne fait que relayer le mouvement.

    Peu à peu, je retrouve le fil des événements des deux derniers jours. Le cachot, le procès du Kaiser, Elpis expirant à mes pieds. Je me souviens que Søren m’a sauvée mais qu’il a été aussitôt fait prisonnier. Je chasse cet incident de mon esprit aussi vite qu’il m’est revenu. J’ai bien des raisons de me sentir coupable: avoir rendu possible la capture de Søren ne doit pas en faire partie.

    Maintenant tout est clair. Je suis à bord du Fumée. Nous nous dirigeons vers les ruines d’Englmar, première étape de notre reconquête d’Astrée. Je suis seule dans ma cabine, en sécurité, tandis que Søren est enchaîné à fond de cale.

    Je ferme les yeux et me prends la tête à deux mains: sitôt mes paupières baissées, le visage de Cress apparaît, flottant dans mon champ de vision, tout en joues roses, en fossettes et en grands yeux gris, tel qu’il était le jour de notre première rencontre. Mon cœur se serre dans ma poitrine lorsque le souvenir me revient de la petite Cress, et de la petite Theo — qui s’était agrippée à elle car la fille du Theyn était, dans le cauchemar qu’était devenue son existence, son seul espoir de survie. Cette vision n’est que trop vite remplacée par l’effrayant visage de notre dernière entrevue, la haine scintillant dans son regard gris et froid et sa gorge carbonisée dont la peau se détache en lambeaux.

    Cress n’aurait pas dû survivre à l’encatrio. Si je ne l’avais pas vue de mes propres yeux surgir des profondeurs de la prison, je n’aurais pas cru cela possible. J’en suis en partie soulagée, même si je n’oublie pas le regard que Cress m’a lancé en proclamant qu’un jour, elle anéantirait Astrée.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #287

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    apre coeur.jpg Les sorcières de pendle.jpg S.A.R.R.A. - T01 - Une intelligence artificielle - David Gruson.jpg

    Tracy Crosswhite T05 des morts si proches.jpg Cadavre exquis.jpg

     

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    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Livre] Les larmes de Jundur – T03 – Bestiale

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    Lecture terminée le : 07 novembre 2020

     

    Résumé : Tout juste échappée de la prison des Traîtres, Lyvia apprend enfin le véritable nom de son père. Elle se lance dans un dangereux périple à la poursuite de son héritage, tandis que les combats entre Voyageurs et Protecteurs s’intensifient, entraînant les deux camps dans une spirale de violence. Lyvia doit-elle prendre le chemin de la vengeance et de la haine, comme sa mère, ou existe-t-il une autre voie ? En marchant sur les traces de son père au cœur de la forêt Originelle, elle apprivoise l’animal qui sommeille en elle, et doit plus que jamais discerner les alliés des ennemis. D’épreuve en trahison, de monstre en bête humaine, elle puisera dans ses dernières ressources pour, enfin, se trouver elle-même.


    Auteur : Noémie Delpra

     

    Edition : Autoédité

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 13 Août 2020

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : J’avais beaucoup aimé les deux premiers tomes des larmes de Jundur mais ce troisième tome est carrément un coup de cœur.
    Même si Lyvia m’agace un peu avec ses principes de « je ne veux tuer personne » et que j’aimerais bien qu’elle réalise qu’ils sont en guerre et que l’autre camp, lui, n’a aucun scrupule à tuer. On ne lui demande pas de tuer par plaisir, mais son attitude met son entourage en danger.
    Mais je pense que vus les événements de ce tome, les dangers qu’elle affronte, entre autre, elle va enfin réaliser certaines réalités.
    En dehors de cet aspect de son caractère, Lyvia évolue drôlement dans ce tome. Elle n’est plus d’humeur à subir ni les états d’âmes d’Evan, ni l’attitude sa mère et encore moins les ordres du conseil des voyageurs. J’ai bien aimé la voir montrer les crocs (sans jeu de mots avec sa forme animale, que l’on a découvert dans le tome 2).
    Dans ce tome l’action est encore plus présente. Il faut dire qu’entre les péripéties de Lyvia pour réussir à prendre la succession de son père, dont elle connait enfin l’identité, et les actions de plus en plus violentes des traîtres à l’encontre des voyageurs et plus particulièrement de la jeune fille, elle n’a guère le temps de souffler.
    Je pensais sincèrement que ce tome était le dernier, que la saga était une trilogie. Et quand on lit sur liseuse, si on n’a pas les yeux sur le pourcentage, on ne sait pas forcément où on en est par rapport à la taille du livre. Autant vous dire que la fin m’a arrachée un « Quoi ? Nooon !!! » (Bon j’ai quand même envoyé un message à l’auteur pour être sure qu’il y aurait un tome 4… On sait jamais, le sadisme des auteurs ne connait aucune limite !)
    Dans ce roman, on compte bon nombre de rebondissements. Il y en a une en particulier que je m’en veux à mort de ne pas avoir vu venir ! Bon sang mais c’était obligé ! (non en fait il y en a deux !)
    Lyvia fait encore des erreurs mais c’est compréhensible : difficile de contenter tout le monde, de faire la distinction entre conseil et manipulation ou entre force de caractère et obstination (oui j’ai honteusement piqué cette dernière tournure au film « Victoria, les jeunes années d’une reine », mais ça illustre parfaitement la situation).
    Le fait qu’elle soit métisse (Ombroise/Humaine) fait qu’elle divise pas mal son nouveau peuple car beaucoup d’entre eux ne veulent pas d’une fille comme elle dans leurs rangs (les visages de pierre, comme ils appellent le fruit d’union mixtes).
    Les révélations sur Gabriel, je ne m’y attendais vraiment pas et, comme Lyvia, je suis en colère qu’il ait dû attendre si longtemps pour connaitre la vérité. Ça devient une sale habitude les secrets sur la filiation !
    Il y aurait encore tant à dire mais difficile de continuer à chanter les louanges de ce livre sans risquer d’en dire trop, j’en ai déjà assez dévoilé (en essayant de rester assez floue quand même).
    Sachez seulement que ce livre m’a guérie d’une vilaine panne de lecture, que je l’ai lu d’une traite sans pouvoir le poser pour dormir et que la fin m’a, littéralement, brisé le cœur !
    J’espère que l’auteur a bien conscience que je vais la harceler jusqu’à avoir le tome 4 !

     

    Un extrait : Lyvia luttait.

    De toute son âme, de toutes ses forces.

    Elle luttait pour reprendre conscience. Cela faisait des jours – ou peut-être une éternité – qu’elle essayait. Chaque fois qu’elle croyait se rapprocher de la surface, quelque chose la happait et la ramenait vers les profondeurs. Alors elle luttait, luttait encore. Elle savait que ce combat en valait la peine. Et ce jour-là, elle sentait qu’elle en était proche. Qu’elle sortirait bientôt de l’obscurité.

    Des bribes de souvenirs illuminaient parfois les flots noirs de son esprit, telles des étoiles filantes. Le visage rieur de Liam. L’étreinte de sa grand-mère. L’odeur de la forêt de son enfance. Lorsqu’elle réussissait à rattraper l’un de ces souvenirs, elle avait l’impression d’avaler une goulée d’air salvatrice. Comme s’ils l’empêchaient de se noyer. À chaque nouveau souvenir, elle sentait les ténèbres refluer. Les cabrioles d’Apple, la petite chienne. La plante Méduse, sous sa fenêtre. Le regard tendre d’Isadora.

    Ce dernier souvenir déclencha une vague d’émotions si puissante que Lyvia se sentit propulsée vers la surface. Amour. Colère. Ressentiment. Enfin, elle se souvenait. Les mensonges de sa mère sur l’identité de son père. Sa propre quête, obsessionnelle. L’enlèvement de Kalaan. La révélation de Gabriel.

    Son père était un Ombrois. 

    Lyvia écarquilla les yeux et inspira brusquement, comme si elle venait d’échapper à la noyade. Le cœur battant à tout rompre, elle mit quelques secondes à comprendre où elle se trouvait. Elle était dans une petite pièce ronde, meublée de trois lits, dont celui sur lequel elle était allongée. Les murs en pierre semblaient onduler sous la lumière bleutée des boules flottantes. Sur le lit voisin, Solara releva la tête du livre qu’elle tenait sur ses genoux.

    — Lily, tu es réveillée !

    La jeune Voyageuse se précipita à son chevet, tandis que Lyvia se détendait. Elle était dans sa chambre, au quartier général des Voyageurs. Elle n’était plus dans cette infâme cellule aux barreaux recouverts de rikva, au cœur du désert ombrois. Elle n’était plus en danger.

     

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  • Premières lignes #128

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.

    Cette semaine, je vous présente Fangirl de Rainbow Rowell

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    Simon Snow - Wikipédia, l’encyclopédie libre
    Cet article concerne la série de littérature jeunesse « Simon Snow ». Pour les sujets homonymes, voir « Simon Snow » (homonymie).

    Simon Snow est une suite romanesque de Fantasy en sept tomes écrite par la philologue anglaise Gemma T. Leslie. Les livres racontent l’histoire de Simon Snow, un jeune orphelin de onze ans originaire du Lancashire, en Angleterre, qui se voit invité à suivre sa scolarité à l’École de Magie de Watford où sont formés de puissants magiciens. Simon grandit, mûrit, au sein de l’établissement, et intègre un groupe d’enchanteurs, les Mages, qui luttent contre la Monotonie rampante, une créature maléfique qui tente de débarrasser le monde de toute trace de magie.

    Depuis la parution de Simon Snow et l’héritier du Mage, en 2001, les livres ont été traduits en 53 langues et, en août 2011, ont atteint les 380 millions d’exemplaires vendus.

    Les critiques ont souvent reproché à Leslie la violence de la série, ainsi que le mauvais caractère et l’égocentrisme de son héros. En 2008, une scène d’exorcisme présente dans le quatrième tome, Simon Snow et les quatre selkies, incite certains groupes chrétiens américains à boycotter la série. Pour autant, la saga devient très vite un classique de la littérature jeunesse dans de nombreux pays, et, en 2010, Le Monde qualifie Simon de « héros littéraire pour enfant le plus mémorable depuis Huckleberry Finn ».

    Un huitième tome, le dernier de la série, sortira le 1er mai 2012.

    Publications

    Simon Snow et l’héritier du Mage, 2001

    Simon Snow et le deuxième serpent, 2003

    Simon Snow et la troisième porte, 2004

    Simon Snow et les quatre selkies, 2007

    Simon Snow et les cinq lames, 2008

    Simon Snow et les six lapins blancs, 2009

    Simon Snow et le septième chêne, 2010

    Simon Snow et la huitième danse, sortie prévue le 1er mai 2012

    Chapitre premier

    UN GARÇON SE TROUVAIT CHEZ ELLE.

    Cath leva les yeux vers le numéro peint sur la porte, avant de relire le papier sur lequel étaient inscrites les références de la chambre qu’on lui avait attribuée.

    « Pound Hall, 913. »

    Elle était bien au 913, pas de doute là-dessus, mais, pour Pound Hall, elle en était moins sûre : les dortoirs se ressemblaient comme autant de gouttes d’eau, ici, à l’instar des tours de gériatrie dans lesquelles l’État parque les personnes âgées. Peut-être Cath devrait-elle joindre son père avant qu’il monte le reste des cartons…

    — Cather, c’est bien ça ? l’interrogea le jeune homme tout sourires, la main tendue vers elle.

    — Cath, répondit-elle, l’estomac taquiné par la panique.

    Elle fit mine de ne pas voir la main accueillante… Qui plus est, elle portait un carton : à quoi s’attendait ce type, au juste ?

    Ce devait être une erreur. Il fallait que c’en soit une ! Elle savait que Pound Hall était un dortoir mixte, mais de là à s’imaginer qu’il pouvait exister des chambres mixtes…

    Le jeune homme saisit le carton qu’elle portait, puis le posa sur l’un des deux lits encore inoccupé. Le second, à l’autre bout de la pièce, croulait déjà sous un tas de vêtements et de boîtes en tout genre.

    — Tu as encore des affaires, en bas ? lui demanda-t-il. On vient de finir, nous. Je crois qu’on va filer se prendre un burger. Ça te dit un burger ? Tu connais Pear ? Tu y es déjà allée ? Ils font des burgers aussi gros que ton poing, là-bas.

    Il s’approcha, prit un des bras de Cath et le leva à hauteur d’épaule. Elle déglutit.

    — Ferme le poing pour voir…

    Elle s’exécuta.

    — Non : plus gros que ton poing, même, déclara-t-il, avant de lâcher son bras, puis de récupérer le sac à dos qu’elle avait déposé devant la porte. Tu as d’autres cartons ? Forcément, oui : tu ne peux pas être venue juste avec ça… Tu as faim, au fait ?

    Grand et mince, il avait la peau mate, et ses cheveux d’un blond sombre qui fuyaient en tous sens donnaient l’impression qu’il venait de retirer un bonnet de laine. Cath baissa de nouveau les yeux vers le document du secrétariat. C’était lui, Reagan ?

    — Reagan ! lança avec enthousiasme le jeune homme. Regarde ! Ta coloc vient d’arriver !

    Une jeune fille tout juste débarquée du couloir contourna Cath et lui adressa un regard détaché par-dessus l’épaule. Elle avait des cheveux auburn satinés, et une cigarette éteinte pendait à ses lèvres. D’un geste vif, le jeune homme s’en empara et la mit à sa bouche.

    — Reagan, Cather. Cather, Reagan, annonça-t-il.

    — Cath, répéta la jeune femme.

    Reagan lui adressa un hochement de tête, puis plongea la main dans son sac à la recherche d’une autre cigarette.

    — Je me suis posée de ce côté, dit-elle en désignant du menton la pile de cartons entassés dans la partie droite de la chambre. Cela dit, je m’en cogne un peu d’être ici ou là ; donc, si t’es du genre acharnée du feng shui, hésite pas à bouger mon bordel.

     

    Alors, tentés?

  • [Livre] Tant pis pour l'amour

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    Lecture terminée le : 17 mars 2020

     

    Résumé : Quand Sophie rencontre Marcus, elle tombe amoureuse en 48h. Elle qui était si cynique en amour, cette fois, elle y croit. Sauf qu'il se révèle vite étrange. Sophie a alors besoin de comprendre ce qui ne va pas. Confronté à ses mensonges et ses incohérences, il a des réactions violentes, des excuses pour tout et arrive à se sortir de chaque impasse. Mais jusqu'à quand ? Sophie aime un manipulateur narcissique.


    Auteur : Sophie Lambda

     

    Edition : Delcourt (Une case en moins)

     

    Genre : Bande dessinée

     

    Date de parution : 25 Septembre 2019

     

    Prix moyen : 24€

     

    Mon avis : 300 pages de BD pour raconter comment elle s’est sortie d’une relation avec un manipulateur, ce n’est pas de trop tant la situation est complexe.
    Avec son acolyte, l’ours en peluche Chocolat, elle revient sur cette histoire toxique. Elle montre à quel point les manipulateurs sont experts, la manière dont ils piègent leurs victimes de façon à ce qu’elles pensent que le problème vient d’elles.
    Chocolat est là pour pointer chaque chose qui ne va pas (et ce, dès les débuts de la relation) et la manière dont la personne sous emprise se révèle incapable de voir avec lucidité les mensonges, les manipulations dont elle est victime. Par exemple, le manipulateur ne va pas dire « je ne veux plus que tu vois cette personne », mais il va lui-même jouer les victimes, afin que la personne qu’il a sous sa coupe prenne d’elle-même ses distances avec la personne indésirable.
    Ce livre m’a rappelé certains traits de caractère que quelqu’un que j’ai connu : La victimisation (tout le monde est contre lui, ou tout le monde cherche à le rabaisser parce qu’il fait un métier manuel), les crises de colère (surtout quand on lui démontre qu’il a tort), la conduite dangereuse, l’infidélité (toutes deux provoqué par l’autre qui le « pousse » à ça par son attitude)… La seule chose qu’il n’y a pas eu a été le chantage au suicide (pas folle la guêpe, d’ici qu’on le laisse aller jusqu’au bout…)
    Je trouve que cette BD est d’utilité publique car l’auteur, en plus de raconter son histoire, donne plein d’éléments pour aider à repérer ces personnes.
    Certains points de personnalité (il en existe 28), des ouvrages spécialisés, ainsi qu’un tas de numéros utiles, même si je déplore qu’une fois de plus, seules la région parisienne soit concernée (l’auteur aurait pu se renseigner pour donner au moins un numéro par région).
    Du côté du dessin, j’ai beaucoup aimé le coup de crayon de Sophie Lambda (D’autant plus que l’auteur est apparemment paralysée d’un bras).
    Cette BD déculpabilise les femmes qui sont trop souvent confrontées à la question (débile à mon avis) : Mais pourquoi tu n’es pas juste partie plus tôt ?
    Sophie Lambda montre qu’être victime d’un manipulateur, tout comme d’un homme violent d’ailleurs, ça n’arrive pas qu’aux autres. Ça peut arriver à n’importe qui et la victime n’est JAMAIS responsable.
    En plus, dans le cadre de la manipulation, si l’effet est tout aussi dévastateur que dans le cadre de la violence physique, il est plus difficile pour la victime de parler et de se faire entendre puisque d’une part, la violence étant psychologique, elle n’a pas de preuves et d’autre part, le manipulateur sait se montrer sympathique et s’adapter à son entourage pour se rendre insoupçonnable (oui un peu comme les psychopathes).
    Cette BD devrait être au programme au collège (il n’est jamais trop tôt pour sensibiliser aussi bien les jeunes filles que les jeunes hommes car il y a des manipulateurs de tout sexe et dans tout type de relations qu’elles soient amoureuses ou non).
    Bref : Bien dessiné, intéressant et d’utilité publique, je crois qu’on peut dire que l’auteur a fait un carton plein, non ?

     

    Un extrait :

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  • [Livre] Cry for help

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    Lecture terminée le : 16 mars 2020

     

    Résumé : Plongez dans les plus sombres secrets du lycée de Laneford ! Entre investigation et romance adolescente, découvrez une intrigue haletante qui vous fera voir le lycée sous un nouveau jour ! Nouvelle ville, nouvelle école, nouveaux amis, Alice n'a jamais eu peur du changement. Avec son caractère bien trempé, cette adolescente n'a pas sa langue dans sa poche. Mais lorsqu'elle apprend que dans son nouveau lycée, une étudiante disparue deux ans plus tôt lui ressemblait trait pour trait, Alice n'est plus si sûre d'elle. Elle devra faire face aux interrogations et aux regards des autres. Aidée par son nouvel ami, Alex, elle décide de découvrir le mystérieux lien qu'elle partage avec la jeune disparue. Mais cette enquête pourrait bien la mener tout droit dans la gueule du loup. Elle aura beau appeler à l'aide, sera-t-elle entendue ?


    Auteur : Liam Fost

     

    Edition : Inceptio

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 11 Janvier 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Etant donné les 1ers chapitres, on s’attend à trouver un roman pour ado totalement prévisible.
    Alors non… et oui…
    Non dans le sens où l’intrigue est bien menée et que les indices sont donnés au compte-goutte et que nombre de « suspects » sont présentés, tout aussi crédible les uns et les autres.
    Par contre, pour d’autres éléments, comme pour la ressemblance entre Alice et la jeune fille disparue deux ans plus tôt, je n’ai pas mis bien longtemps à me douter de la vérité. De même, dès lors qu’on a passé la moitié du roman, il n’a pas été très difficile de trouver le coupable.
    Mais je suis une grande lectrice de thrillers, alors ceci explique peut-être cela, on finit par repérer certains schémas, et surtout, on cherche la petite bête dès les premières pages.
    Mais en dehors des éléments prévisibles ou imprévisibles, j’ai vraiment aimé la plume de l’auteur.
    Je n’ai pas vraiment apprécié Alice. Ok, c’est une ado alors je comprends l’addiction aux réseaux sociaux, le ras le bol face aux déménagements, et même le fait de ne se nourrir que de pizza à la moindre occasion, mais j’ai eu du mal avec la consommation excessive d’alcool (d’autant plus que c’est illégal à son âge), et sa moralité vis-à-vis des mecs (plus exactement le côté avoir ce que je veux à n’importe quel prix, même si je dois blesser quelqu’un au passage).
    Par contre, j’ai vraiment apprécié Alex. Même s’ils ne sont pas souvent d’accord et qu’ils ne cessent de se chamailler, il est toujours là pour aider Alice (et pour l’aider quand elle fait de mauvais choix… ce qui arrive relativement souvent).

    J’ai beaucoup aimé l’humour noir présent dans ce roman. Alice est coutumière des piques et de l’humour décalé.
    J’ai aussi apprécié que les ado ne soient pas des sortes de surdoués qui mènent à bien une enquête tous seuls, mieux que les autorités qui pataugent joyeusement et voient la situation sauvée par des gamins.
    Non, ici, ce sont des ados normaux, qui se posent certes des questions et qui essaient de comprendre assez maladroitement ce qui se passe, mais qui ne prenne pas la place de la police.
    J’admets que j’ai été plutôt contente de voir les adultes prendre les choses en main au lieu de ne servir strictement à rien comme dans bon nombre de roman young adult (ou pire, de mettre des bâtons dans les roues des ados qui ont tout compris, permettant ainsi au coupable de faire une nouvelle victime… si si, ça s’est vu !)

    J’ai aussi beaucoup aimé la fin que j’ai trouvée crédible même si on aimerait que certaines choses se terminent autrement.
    J’ai apprécié également que l’histoire ne s’arrête pas au moment où la police découvre l’identité du coupable, qu’on aille au-delà de ça, parce que c’est une chose que je regrette souvent dans les thriller, même pour adulte : le fait qu’on ne voit jamais ce qu’il se passe après l’arrestation (ou qu’on se débarrasse du problème en faisant mourir le coupable).
    Le seul reproche que j’ai à faire est que j’ai trouvé que les choses se réglaient un peu vite, mais d’un autre côté, une fois qu’on a le fin mot de l’histoire, ça peut se comprendre.
    Dans l’ensemble, ce que je retiens de cette lecture, c’est que j’ai passé un excellent moment avec un véritable page turner.

     

    Un extrait : Je me tourne vers mon radioréveil, il est minuit passé. J’aurais dû laisser Alex dormir ici, juste pour avoir une présence dans la maison, parce que je commence à baliser là. Je crois même avoir entendu un bruit.
    Oui, il y a quelqu’un en bas !
    Enfin, peut-être… Maintenant je n’entends plus rien. Mais je suis quasiment sûre d’avoir entendu quelque chose !
    Il faut vraiment que je demande à mon père d’installer une serrure à la porte de ma chambre. Je sors de mon lit et vais me cacher dans mon armoire. On ne sait jamais. Et cette porte qui fait du bruit ! Maintenant, c’est certain, le tueur sait où je le suis cachée ! Je ressors et me glisse sous le lit, ce qui me permet de vérifier qu’il n’y a pas de lumière sous la porte de ma chambre. En même temps, il peut porter des lunettes spéciales… Putain, je sens que je vais me pisser dessus ! Je serre les dents et essaie de ne pas faire le moindre bruit.
    Après plus d’une demi-heure en culotte et T-shirt sous mon lit, je commence à avoir un peu froid. Et puis je n’ai pas entendu d’autre bruit. Je ressors doucement, me jette sous ma couette et me cache en dessous. Il faut que je m’endorme et vite. Si je dois être assassinée, je préfère que ce soit dans mon sommeil.
    Et maintenant, l’image d’Alex avec cette Sydney me revient… Ça ou le tueur, je me demande ce que je préfère.

     

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  • [Livre] Lire Lolita à Téhéran

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    Lecture terminée le : 14 mars 2020

     

    Résumé : Après avoir dû démissionner de l'Université de Téhéran sous la pression des autorités iraniennes, Azar Nafisi a réuni chez elle clandestinement pendant près de deux ans sept de ses étudiantes pour découvrir de grandes œuvres de la littérature occidentale. Certaines de ces jeunes filles étaient issues de familles conservatrices et religieuses, d'autres venaient de milieux progressistes et laïcs ; plusieurs avaient même fait de la prison. Cette expérience unique leur a permis à toutes, grâce à la lecture de Lolita de Nabokov ou de Gatsby le Magnifique de Scott Fitzgerald, de remettre en question la situation " révolutionnaire " de leur pays et de mesurer la primauté de l'imagination sur la privation de liberté. Ce livre magnifique, souvent poignant, est le portrait brut et déchirant de la révolution islamique en Iran.


    Auteur : Azar Nafisi

     

    Edition : 10/18

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 01 septembre 2005

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Lire Lolita à Téhéran n’est que la 1ère des quatre parties composant le roman d’Azar Nafisi.
    Je pense qu’il vaut mieux avoir lu les romans dont parle l’auteur avant de lire ce livre. Déjà parce qu’elle en raconte les éléments clefs, voire la fin de chacun d’entre eux, mais aussi parce qu’elle en fait une analyse qu’il est intéressant de découvrir en ayant connaissance de ces histoires.
    Azar Nafisi nous raconte la révolution islamique telle qu’elle l’a vécu de l’intérieur.
    J’ai trouvé vraiment intéressant cette analyse de la révolution faite en parallèle de l’analyse des livres.
    Elle montre le manque d’arguments des islamistes conservateurs pour justifier leur haine de l’occident, leur incapacité à distinguer la fiction de la réalité, mais aussi leur lâcheté et leur hypocrisie car ce qu’ils interdisent farouchement aux autres, il ne s’en prive pas eux-mêmes.
    On voit que bon nombre de personnes n’ont pas pris les islamistes au sérieux, y compris l’auteur. D’ailleurs, une scène dans un café montre à quel point elle a pu se montrer parfois irresponsable.
    D’un côté, elle fait preuve à la fois de courage et de prudence en ne prenant que des filles dans son séminaire, et de l’autre, elle achète ouvertement des livres interdits dénichés dans de vieux stocks (ou des livres en passe d’être interdit par le régime), rencontre un homme qui n’est pas son époux dans des lieux publics…
    On dirait parfois qu’elle cherche à se faire arrêter.
    Ce qui est le plus étonnant, c’est de voir à quel point les valeurs dans les fictions anglo-saxonnes, celles-là même que la république islamistes interdit à cause de leur « décadence », sont en fait proche de celles prônées par le régime. Les conventions sociales à l’époque de Jane Austen étaient même parfois plus strictes et plus codifiées.
    Le roman n’est pas raconté chronologiquement mais en fonction des souvenirs qui se rattachent aux divers romans qu’elle analyse.
    J’ai beaucoup aimé le style de l’auteur et lire la montée de la république islamique par une personne qui aime son pays et qui est revenue y vivre volontairement change des récits de ceux qui y sont retenus contre leur gré (comme dans jamais sans ma fille). D’ailleurs, si on sait que l’auteur est mariée, son époux n’est que très peu évoqué dans le livre et ne semble,  à aucun moment, tenter de contrôler les actes de son épouse.
    Même si tous les points de vue, tous les témoignages sont sans nul doute digne d’intérêt et éclairent chacun à sa façon la vie du peuple iranien, lire le témoignage d’une personne qui ne s’est pas trouvé dans un danger particulier (crime d’honneur, prison, mariage forcé…) montre à quel point tout iranien, quel que soit ses idées et son niveau de vie, a été impacté par le changement de régime.

     

    Un extrait : Pour recréer cet autre monde, celui qui s’étendait dehors, je ne peux une fois de plus que faire appel à votre imagination. Prenons une de mes étudiantes, disons Sanaz, quand elle quitte ma maison, et suivons-la jusqu’à sa destination finale. Elle nous dit au revoir, enfile sa longue robe et son foulard noirs par-dessus son jean et son tee-shirt orange, serre le nœud autour de son cou pour recouvrir ses énormes boucles d’oreilles en or.
    Elle tire sous le tissu quelques mèches rebelles, met ses papiers dans le grand sac qu’elle porte en bandoulière et sort sur le palier. Elle s’arrête un moment en haut des escaliers pour enfiler les gants qui cacheront son vernis à ongle.
    Suivons Sanaz dans l’escalier, jusqu’à la porte qu’elle ouvre, puis dans la rue. Vous remarquerez peut-être que son allure et ses gestes ont changé. Elle a tout intérêt à ne pas se faire remarquer, à ne pas être vue, ni entendue.
    Elle ne se tient pas droite, mais baisse la tête vers le sol et ne regarde pas les passants qu’elle croise. Elle marche vite, avec une certaine détermination. Dans les rues de Téhéran et des autres villes d’iran, la milice patrouille dans des Toyota blanches, quatre individus des deux sexes par voiture, armés de fusils, avec quelquefois un minibus qui les suit.
    On les appelle le Sang de Dieu. Ils surveillent les rues pour s’assurer que des femmes comme Sanza portent bien leur voile, qu’elles ne se sont pas maquillées, qu’elles ne se promènent pas en publiant avec d’autres hommes que leurs pères, leurs frères ou leurs maris. Sanaz va passer devant des slogans, citations de Khomeyni et d’un groupe appelé Parti de Dieu : LES HOMMES QUI PORTENT LA CRAVATE SONT LES LAQUAIS DE L’AMERIQUE. LE VOILE PROTEGE LES FEMMES. A côté de ce slogan un dessin au fusain : un visage sans traits encadré par un sombre tchador. GARDE TON VOILE, MA SŒUR. GARDE TES YEUX, MON FRERE.
    Si elle prend le bus, elle s’assied du côté des femmes. Elle doit monter par la porte de derrière et s’installer dans les dernières rangées, qui leur sont réservées.
    Mais dans les taxis, qui prennent jusqu’à cinq passagers et passagères, tous sont, selon l’expression consacrée, serrés comme des sardines, de même que dans les minibus où, selon nombre de mes étudiantes à qui cela était arrivé, les filles se faisaient tripoter par des barbus prétendant craindre Dieu.

     

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  • [Livre] C'était un accident

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    Lecture terminée le
    : 05 mars 2020

     

    Résumé : Je m’appelle Prune. J’ai quatorze ans et quatre mois. Je suis hypersensible (il paraît), ROUSSE (je ne peux pas le nier) et accro aux listes (ma VIE). Je suis en internat depuis le mois de septembre (à ma demande) car je ne supportais plus de vivre avec mes parents et mes sœurs jumelles de cinq ans.
    Je ne le sais pas encore, mais dans quelques jours ma vie va basculer. Pas besoin de s’appeler Einstein pour deviner qu’il y aura un avant et un après et que l’enquête, que je mènerai pour comprendre, m’apportera plus que la vérité.


    Auteur : Isabelle Lagarrigue

     

    Edition : Librinova

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 13 Juin 2019

     

    Prix moyen : 14€

     

    Mon avis : Honnêtement, à la lecture du quatrième de couverture, je ne m’attendais pas à ce genre d’histoire.
    Déjà, je ne m’attendais pas à un roman sous forme de journal intime et de listes.
    J’ai beaucoup aimé Prune. Je l’ai trouvé vraiment mignonne. Elle est complexée par sa couleur de cheveux (quand on pense aux fortunes qu’on est capable de dépenser à l’âge adulte pour devenir ou rester rousse), exaspérée par ses sœurs jumelles de 5 ans et déteste son prénom.
    A à peine 14 ans, elle a choisi d’aller en pension pour ne plus avoir à vivre avec sa famille et surtout ses sœurs. J’ai trouvé dommage que ses parents mettent ça sur le compte de la jalousie et ne cherche pas à connaitre ses sentiments profonds sur la question parce que les raisons qu’à Prune de rejeter ses petites sœurs vont de la raison puérile (elles ont des prénoms « normaux ») à des raisons bien plus complexes.
    L’évènement tragique qui va bouleverser sa vie est raconté avec une grande sobriété.
    Et Prune, en plus de cet évènement qui est un véritable tsunami, va devoir gérer tous les aléas de la vie adolescente en parallèle : Notre amitié est-elle sincère ? Est-ce que je plais vraiment à ce garçon ?
    L’auteur a écrit une histoire vraiment crédible, Prune a les réactions normales de son âge et comme on lit son histoire à travers son journal intime, elle a parfois des pensées qu’elle n’admettrait jamais en public.
    J’ai beaucoup aimé aussi la compagne de chambre de Prune : Mathilda. Elle reste naturelle, ne montre ni sollicitude affectée, ni exaspération face aux sentiments de son amie, contrairement à d’autres qui semblent estimer que « bon, tu as eu ton quart d’heure mais là c’est bon, passe à autre chose ».
    J’ai eu un peu de peine pour la tante Sara-Line qui tente d’aider mais qui se montre si maladroite qu’elle provoque un certain rejet de la part de sa nièce.
    Dans ce roman, on voit que le manque de communication peut entraîner de sacré problèmes. Ainsi, parce qu’on ne lui dit pas les choses clairement, Prune se monte la tête et se torture l’esprit.
    Et puis, il y a Antoine. Il est tellement gentil et, en même temps, il est capable de rester silencieux, ou détaché, selon ce dont Prune a besoin à ce moment-là.
    La question du deuil est vraiment bien traité, on ne tombe pas dans le pathos et l’auteur a pris soin de traiter le regard des autres et la pression qui est mise pour agir comme chacun s’attend à ce qu’on agisse, puis à « guérir » au bout d’un temps imparti.
    J’ai adoré l’idée de Spring, son utilité, les interactions qu’il a avec Prune. Il va me manquer encore plus que les autres celui-là mais même s’il aide Prune à sa manière, j’ai eu l’impression que l’équipe de scientifique se servait d’elle pour ne pas avoir perdu leur temps sur ce projet, sans rien lui donner vraiment en retour.
    C’était un tout petit roman, mais qui raconte une histoire forte avec beaucoup de justesse et je ne peux que le recommander.

     

    Un extrait : Je suis rentrée chez moi pour les vacances de Noël.

    J’ai l’impression que rien ne change dans la maison. La vie de famille suit son cours avec les caprices d’Alpha et Bêta, mes sœurs jumelles de cinq ans et les effusions amoureuses de mes parents au milieu du salon.

    J’ai parfois l’impression d’être transparente.

    Ne devraient-ils pas être fous de joie de m’avoir auprès d’eux pendant les vacances ? Ne devraient-ils pas se disputer la place à côté de moi au petit-déjeuner en essayant de me tirer les vers du nez pour que je leur raconte ce qu’il se passe à l’internat ? C’est moi qui ai demandé à partir en pension, pas eux, que je sache. Ne devraient-ils pas être affligés que leur fille aînée préfère vivre ailleurs à quatorze ans que dans leur maison ?

    Mais non. En vrai, les petits déjeuners ressemblent plutôt à ça :

    Pap’s ne dit pas un mot. Il travaille de nuit dans un laboratoire et tient absolument à prendre le petit-déjeuner en famille avant d’aller se coucher. Son visage parle pour lui. C’est écrit en rides sur son front : « Suis crevé – Ne m’énervez pas ! ».

    Mam’s est concentrée sur un nouveau régime à base de raisins, de graines, d’herbe et d’un jus vert (qu’elle boit en faisant la grimace). Bon appétit.

    Et, Alpha et Bêta se chamaillent soit parce qu’Alpha trouve qu’elle a moins de jus d’orange que Bêta, soit parce que Bêta n’aime pas qu’Alpha la regarde comme ça.

    (NDM : Ambiance au top. Famille Incroyable. Talk Show sur nous soon !)

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #286

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Les noces de la renarde.jpg Mabon.jpg

    Samhain.jpg les larmes de Jundur - T03 - Bestiale.jpg

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    Les sorcières de pendle.jpg

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    Et vous, que lisez-vous?