Lecture terminée le : 07 novembre 2020
Résumé : Tout juste échappée de la prison des Traîtres, Lyvia apprend enfin le véritable nom de son père. Elle se lance dans un dangereux périple à la poursuite de son héritage, tandis que les combats entre Voyageurs et Protecteurs s’intensifient, entraînant les deux camps dans une spirale de violence. Lyvia doit-elle prendre le chemin de la vengeance et de la haine, comme sa mère, ou existe-t-il une autre voie ? En marchant sur les traces de son père au cœur de la forêt Originelle, elle apprivoise l’animal qui sommeille en elle, et doit plus que jamais discerner les alliés des ennemis. D’épreuve en trahison, de monstre en bête humaine, elle puisera dans ses dernières ressources pour, enfin, se trouver elle-même.
Auteur : Noémie Delpra
Edition : Autoédité
Genre : Fantasy
Date de parution : 13 Août 2020
Prix moyen : 18€
Mon avis : J’avais beaucoup aimé les deux premiers tomes des larmes de Jundur mais ce troisième tome est carrément un coup de cœur.
Même si Lyvia m’agace un peu avec ses principes de « je ne veux tuer personne » et que j’aimerais bien qu’elle réalise qu’ils sont en guerre et que l’autre camp, lui, n’a aucun scrupule à tuer. On ne lui demande pas de tuer par plaisir, mais son attitude met son entourage en danger.
Mais je pense que vus les événements de ce tome, les dangers qu’elle affronte, entre autre, elle va enfin réaliser certaines réalités.
En dehors de cet aspect de son caractère, Lyvia évolue drôlement dans ce tome. Elle n’est plus d’humeur à subir ni les états d’âmes d’Evan, ni l’attitude sa mère et encore moins les ordres du conseil des voyageurs. J’ai bien aimé la voir montrer les crocs (sans jeu de mots avec sa forme animale, que l’on a découvert dans le tome 2).
Dans ce tome l’action est encore plus présente. Il faut dire qu’entre les péripéties de Lyvia pour réussir à prendre la succession de son père, dont elle connait enfin l’identité, et les actions de plus en plus violentes des traîtres à l’encontre des voyageurs et plus particulièrement de la jeune fille, elle n’a guère le temps de souffler.
Je pensais sincèrement que ce tome était le dernier, que la saga était une trilogie. Et quand on lit sur liseuse, si on n’a pas les yeux sur le pourcentage, on ne sait pas forcément où on en est par rapport à la taille du livre. Autant vous dire que la fin m’a arrachée un « Quoi ? Nooon !!! » (Bon j’ai quand même envoyé un message à l’auteur pour être sure qu’il y aurait un tome 4… On sait jamais, le sadisme des auteurs ne connait aucune limite !)
Dans ce roman, on compte bon nombre de rebondissements. Il y en a une en particulier que je m’en veux à mort de ne pas avoir vu venir ! Bon sang mais c’était obligé ! (non en fait il y en a deux !)
Lyvia fait encore des erreurs mais c’est compréhensible : difficile de contenter tout le monde, de faire la distinction entre conseil et manipulation ou entre force de caractère et obstination (oui j’ai honteusement piqué cette dernière tournure au film « Victoria, les jeunes années d’une reine », mais ça illustre parfaitement la situation).
Le fait qu’elle soit métisse (Ombroise/Humaine) fait qu’elle divise pas mal son nouveau peuple car beaucoup d’entre eux ne veulent pas d’une fille comme elle dans leurs rangs (les visages de pierre, comme ils appellent le fruit d’union mixtes).
Les révélations sur Gabriel, je ne m’y attendais vraiment pas et, comme Lyvia, je suis en colère qu’il ait dû attendre si longtemps pour connaitre la vérité. Ça devient une sale habitude les secrets sur la filiation !
Il y aurait encore tant à dire mais difficile de continuer à chanter les louanges de ce livre sans risquer d’en dire trop, j’en ai déjà assez dévoilé (en essayant de rester assez floue quand même).
Sachez seulement que ce livre m’a guérie d’une vilaine panne de lecture, que je l’ai lu d’une traite sans pouvoir le poser pour dormir et que la fin m’a, littéralement, brisé le cœur !
J’espère que l’auteur a bien conscience que je vais la harceler jusqu’à avoir le tome 4 !
Un extrait : Lyvia luttait.
De toute son âme, de toutes ses forces.
Elle luttait pour reprendre conscience. Cela faisait des jours – ou peut-être une éternité – qu’elle essayait. Chaque fois qu’elle croyait se rapprocher de la surface, quelque chose la happait et la ramenait vers les profondeurs. Alors elle luttait, luttait encore. Elle savait que ce combat en valait la peine. Et ce jour-là, elle sentait qu’elle en était proche. Qu’elle sortirait bientôt de l’obscurité.
Des bribes de souvenirs illuminaient parfois les flots noirs de son esprit, telles des étoiles filantes. Le visage rieur de Liam. L’étreinte de sa grand-mère. L’odeur de la forêt de son enfance. Lorsqu’elle réussissait à rattraper l’un de ces souvenirs, elle avait l’impression d’avaler une goulée d’air salvatrice. Comme s’ils l’empêchaient de se noyer. À chaque nouveau souvenir, elle sentait les ténèbres refluer. Les cabrioles d’Apple, la petite chienne. La plante Méduse, sous sa fenêtre. Le regard tendre d’Isadora.
Ce dernier souvenir déclencha une vague d’émotions si puissante que Lyvia se sentit propulsée vers la surface. Amour. Colère. Ressentiment. Enfin, elle se souvenait. Les mensonges de sa mère sur l’identité de son père. Sa propre quête, obsessionnelle. L’enlèvement de Kalaan. La révélation de Gabriel.
Son père était un Ombrois.
Lyvia écarquilla les yeux et inspira brusquement, comme si elle venait d’échapper à la noyade. Le cœur battant à tout rompre, elle mit quelques secondes à comprendre où elle se trouvait. Elle était dans une petite pièce ronde, meublée de trois lits, dont celui sur lequel elle était allongée. Les murs en pierre semblaient onduler sous la lumière bleutée des boules flottantes. Sur le lit voisin, Solara releva la tête du livre qu’elle tenait sur ses genoux.
— Lily, tu es réveillée !
La jeune Voyageuse se précipita à son chevet, tandis que Lyvia se détendait. Elle était dans sa chambre, au quartier général des Voyageurs. Elle n’était plus dans cette infâme cellule aux barreaux recouverts de rikva, au cœur du désert ombrois. Elle n’était plus en danger.