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  • Premières lignes #73

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.
    Pour ma part, j’ai décidé de vous faire découvrir mes coups de cœurs !

     

    Cette semaine, je vous présente Rouille de Floriane Soulas.

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    Violante observait son reflet, éclaté dans les dizaines de miroirs qui tapissaient les murs et le plafond de la chambre. Elle aimait cet instant après les passes où, tant que personne ne parlait, il était encore possible d’oublier qu’elle venait d’ouvrir les cuisses pour une heure de plaisir à prix d’or. Elle savoura ce répit et le silence qui régnait dans la petite chambre, inspira lentement les odeurs de sueur et de parfum bon marché. Ses cheveux châtains dénoués lui chatouillaient le creux de la gorge. Des jetons cliquetèrent en tombant dans un petit bol en fer forgé posé près de la porte d’entrée, et le temps reprit sa course. La jeune fille poussa un soupir discret pour contenir sa frustration. Elle ramena le drap sur sa poitrine menue et frissonnante.
    – Y’a pas à dire, t’es vraiment la meilleure putain de toute cette foutue ville, rigola l’homme en reboutonnant son pantalon.
    – Je suis également la plus chère.
    – Tu vaux bien ton prix.
    L’homme s’avança vers la prostituée et lui saisit la nuque à pleine main pour mieux l’attirer à lui. Violante retint sa respiration quand l’haleine avinée de son client lui fouetta le visage. Elle posa un bras sur son torse tandis qu’il écrasait sa bouche contre la sienne et lui arrachait un gémissement de douleur. La jeune fille sortit les dents et mordit la langue qui fouillait sa bouche avant de se rejeter en arrière, rompant l’étreinte.
    – Hé ! je ne suis pas une de tes souris de trottoir, Angus ! s’exclama-t-elle en massant sa nuque douloureuse. Tu rajouteras un jeton pour ça.
    – Et dangereuse avec ça, marmonna l’homme en essuyant d’un revers de main le mince filet de sang à la commissure de ses lèvres.
    – Tu sais ce qu’on dit, chaton : « Quand tombe la nuit, choisis bien ta souris. »
    Violante s’extirpa du lit et attrapa sa robe qui traînait au sol. Les bras chargés de vêtements, sous le regard lubrique de son client, elle se dirigea vers le petit paravent qui cachait un nécessaire de toilette. Elle se nettoya et se rhabilla prestement, grimaça de douleur lorsque la prothèse qui prolongeait son auriculaire mutilé se prit dans un accroc de son jupon. Alors qu’Angus la regardait d’un air lubrique, elle tira un cordon qui pendait près de la porte. Quelques secondes plus tard, on frappait doucement. Violante alla ouvrir et un automate grinçant en tablier blanc déposa sur le guéridon un plateau où trônaient une bouteille de whisky à moitié vide et un verre, avant de disparaître en silence. Elle lui emboîta le pas, raflant au passage les jetons contenus dans la petite coupelle. Avant de refermer la porte, elle se retourna une dernière fois vers le marin et lui lança avec un sourire qui ne montait pas jusqu’à ses yeux : « Cadeau de la maison. » Celui-ci la salua en portant un pouce à son front et elle claqua la porte.
    De la musique résonnait depuis le rez-de-chaussée, accompagnée de rires et du murmure des discussions. Violante se concentra sur la poignée de pièces qu’elle tenait dans sa main. Quatre passes en trois heures. Une bonne moyenne, pensa la jeune femme. Elle avait encore le temps d’attraper un homme ou deux avant la fin de la nuit. Ou peut-être de s’éclipser pour rattraper son sommeil en retard. À peine cette idée sacrilège eut-elle traversé son esprit qu’elle perçut des bruits de pas dans l’escalier de service.
    Une démarche lourde qu’elle aurait reconnue entre mille. Elle se redressa d’un bond, rangea son butin dans une petite poche cousue à l’intérieur de son jupon et leva la tête vers Madeleine. Avec ses cheveux noirs striés de gris et ses yeux de rapace enfoncés dans un visage dodu, Madeleine régnait en maîtresse absolue sur
    Les Jardins Mécaniques. Du haut de son mètre soixante-cinq tout en embonpoint, la matrone darda sur Violante un regard venimeux. Elle planta les poings sur ses larges hanches.
    – Qu’est-ce que tu traficotes encore ? Les clients s’impatientent ! Et puis c’est quoi, ces cernes, là ?
    Elle saisit le menton de la jeune femme entre ses doigts épais et lui releva la tête. Violante croisa l’un des nombreux miroirs qui flanquaient le couloir. Deux grands yeux lui rendirent un regard terni par l’inquiétude. Son nez retroussé lui donnait l’air mutin que les clients du bordel semblaient tellement apprécier, une touche enfantine sous ses yeux hantés par l’absence de mémoire, d’identité. Elle n’avait ni la beauté ostentatoire mais un rien classique de Livia, ni les formes généreuses de la rousse Scarlett, ni le mystère androgyne de la discrète Diane. Mais il fallait reconnaître que les traînées sombres qui soulignaient ses paupières lui conféraient un certain charme, comme une aura de défiance qui se reflétait dans ses grands yeux hantés. Violante jugula sa colère et son dégoût et se contenta de hausser dédaigneusement les épaules.
    – Ne tente pas le diable, ma petite souris, la prévint Madeleine. Un claquement de doigts et tu retournes dans la rue.
    Violante suivit le regard de sa patronne, baissé sur son auriculaire manquant. Son doigt avait été remplacé par une prothèse en acier brillant, retenue à son poignet par une mince lanière de cuir.
    – Ça t’a pas réussi la dernière fois.

     

    Alors, tentés?

  • [Film] Le crime de l'Orient Express

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    Titre original
     : Murder on the Orient Express

     

    Réalisé par : Kenneth Branagh

     

    Date de sortie : 13 décembre 2017

     

    Genre : Thriller

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h449

     

    Casting : Kenneth Branagh, Johnny Depp, Michelle Pfeiffer, Penelope Cruz…

     

    Résumé : Le luxe et le calme d’un voyage en Orient Express est soudainement bouleversé par un meurtre. Les 13 passagers sont tous suspects et le fameux détective Hercule Poirot se lance dans une course contre la montre pour identifier l’assassin, avant qu’il ne frappe à nouveau.

     

    Mon avis : Comme souvent lorsqu’un cinéaste décide d’adapter un roman qui a déjà été adapté, j’ai préféré la version de 174 avec Albert Finney dans le rôle de Poirot que celui-ci, de 2017, qui, à part son casting, n’apporte rien de neuf.
    Ce serait même plutôt l’inverse puisque nous voilà nantis d’un Poirot mince comme un fil, qui joue volontiers des poings (pas du tout le genre de notre détective belge qui privilégie toujours le mental).

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    Deux personnages ont été rajoutés et n’apportent absolument rien à l’histoire. Leur rôle est soi-disant de provoquer un suspense, mais étant donné que la fin est conforme à celle du roman, soit on a lu le livre et on sait bien comment tout cela va se finir, soit on ne l’a pas lu et il y a bien assez de suspense sans avoir à rajouter de personnages.

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    Après, le problème ce sont les choix scénaristiques car il n’y a rien à redire au jeu des acteurs.
    Johnny Deep joue un sale type que, pour une fois, j’ai parfaitement détesté (d’habitude, quelque soit son rôle, je trouve toujours des excuses à ses personnages).

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    Evidemment, si je n’avais vu aucune autre adaptation de ce roman avant, j’aurais sans doute trouvé le film plutôt pas mal mais c’est vrai que je m’interroge sur ce besoin qu’ont les réalisateurs/producteurs/scénaristes à refaire une adaptation qui a déjà été faite et en plus dans le même format.
    Par exemple, adapter en série un bouquin qui a été adapté en film, pourquoi pas, cela apporte quelques chose de nouveau de par le nouveau format. Mais faire des films 2.0 (Comme Ca, Le crime de l’Orient Express, Vanilla Sky…) ou des séries 2.0 (comme Charmed 2018, Berverly Hills nouvelle génération, Roswell new mexico…), c’est devenu une habitude déplorable dans le monde du petit et du grand écran.
    Avec tous les livres qui existent, toutes ces histoires qui ne demandent qu’à être mises en scène, il est vraiment dommage de se cantonner à copier ce qui a déjà été fait.
    Et si ces messieurs-dames du cinéma et de la télé ne savent plus quoi adapter, nous, lecteurs, on peut leur faire une liste (mais que s’ils font ça bien, hein !).



  • [Livre] N'oublie pas que je t'attends

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    Résumé
     : " Maman, je reviens bientôt"

    Quand ce message est découvert sur le pare-brise d'une voiture garée devant chez elle, Tess Campwell reprend espoir. Car l'enfant qui a écrit ces mots ne peut être que sa petite Emily, kidnappée trois semaines plus tôt, et qui, elle en a la certitude, est toujours vivante.
    Mais à Eden, petite ville tranquille du Mississippi, Tess n'est pas seule à vivre dans l'angoisse de ne plus jamais revoir son enfant. Tout près d'elle, une autre mère, Naomi, endure ce clavaire depuis dix ans déjà. depuis que sa fille Sadie a été enlevée dix ans plus tôt, dans la même école qu'Emily, et dans des circonstances étrangement similaires. Y a-t-il un lien entre ces deux enlèvements? Et si oui, quels sont les mobiles des ravisseurs, qui n'ont fait aucune demande de rançon?

    Devant l'inertie de la police, Tess et Naomi décident d'unir leurs forces et de continuer à se battre. C'est alors qu'un nouveau drame se produit, qui vient relancer l'enquête : dans la petite école d'Emilie et de Sadie, une troisième fillette, Sara Beth, manque à l'appel ...


    Auteur : Amanda Stevens

     

    Edition : Harlequin

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 01 octobre 2017

     

    Prix moyen : 7,50

     

    Mon avis : Je ressors assez mitigée de ma lecture. Le côté thriller était plutôt bien ficelé, mais une trop grande place était laissée à la romance.

    J’aime bien qu’une petite romance se glisse dans un thriller, mais en revanche je n’apprécie guère de la voir prendre autant d’importance.

    Trois enlèvements d’enfants ont lieu dans la petite ville d’Eden. Tout a commencé avec la disparition de la petite Sadie Cross, 5 ans. 10 ans plus tard, jour pour jour, la petite Emily, 5 ans, disparait au même endroit. Deux jours plus tard, c’est au tour de Sara Beth de s’évaporer dans la nature.

    L’enquête, et par la même occasion le roman, est divisée en 3 parties.

    La première se consacre à Sara Beth dont l’enlèvement ne semble pas s’inscrire dans le même schéma que les deux autres.
    Cette partie est assez indépendante des deux autres. Elle est bien menée mais la résolution était assez évidente.

    La seconde partie se concentre sur Emily. Là, j’ai autant de mauvais points que de bons.
    Dans les mauvais, je noterai avant tout le changement de personnalité d’Abby, la flic qui a résolu l’affaire Sara Beth et qui est accessoirement la tante de la petite disparue Sadie. En plus de devenir très étroite d’esprit, elle est reléguée au rang d’accessoire, puisque c’est la mère d’emily, qui n’est pas dans la police, qui va mener l’essentiel de l’enquête.
    L’histoire autour de la disparition d’Emily est plus complexe, la solution était moins facile à trouver et les fausses pistes mieux ficelées.
    De plus, cette affaire étant liée d’une manière ou d’une autre au tout premier enlèvement, des indices sont révélés qui vont introduire la 3ème enquête.

    Cette troisième enquête était située un peu entre les deux autres au niveau de la qualité.
    D’un côté, la partie thriller est vraiment bien menée. Il fallait vraiment penser à ça et clairement, je n’y avais pas pensé !
    En revanche, j’ai trouvé que le côté romance était trop présent et pas assez crédible.

    Bref, comme je le disais, lecture mitigée. J’aurais préféré que le livre ne soit qu’un thriller. D’autant plus que l’idée était vraiment bien pensée.
    Ce n’était pas une mauvaise lecture, mais elle aurait pu être meilleure.

     

    Un extrait : Il y a dix ans, disparut le premier enfant d’Eden.

    L’enlèvement eut lieu par un lourd après-midi d’août. Les classes maternelles de Fairhaven Academy, une école privée des quartiers nord de la ville, venaient de fermer leurs portes. En attendant l’arrivée de leurs parents, et malgré la chaleur, les enfants s’étaient engagés dans une bruyante partie de cache-cache dans la cour de récréation.

    Au début, personne n’avait remarqué l’absence de Sadie Cross. Des petits écoliers à l’institutrice chargée de les surveiller, chacun avait simplement imaginé qu’elle s’était dissimulée dans l’une de ses cachettes favorites jusqu’à ce que l’un ou l’autre de ses camarades la trouvât, ou que sa mère vînt la chercher.

    Lorsque cette dernière se présenta, l’alarme n’avait pas encore été donnée. Ne s’agissait-il pas d’Eden, après tout ? Une petite ville tranquille et rassurante, où presque tout le monde se connaissait ? Ici, les enfants ne disparaissaient pas d’une école en plein jour. Sadie devait être tapie quelque part, frémissante d’excitation, à moins qu’elle ne se fût trop éloignée pour entendre les appels. Elle finirait bien par se montrer, avaient assuré à Naomi Cross les autres mamans. Ce n’était qu’une question de temps.

    Pourtant, Sadie n’avait pas réapparu. Ni ce jour-là, ni ceux qui suivirent. Et en dix ans, aucune trace d’elle ne fut jamais retrouvée. Elle semblait s’être évanouie dans l’atmosphère évanescente de cette chaude journée d’été.

    Et aujourd’hui une autre enfant venait de disparaître à Eden.

     

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  • [Livre] Les larmes de Jundur - T02 - Duelle

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    Résumé : Rentrée sur Terre à l’issue de la bataille des montagnes de Sangral, Lyvia fait tout pour oublier Héliosis et son destin d’élue. Elle finit pourtant par revenir sur sa décision grâce au soutien de ses proches, et accepte de reprendre le combat contre les Traîtres. Mais les enjeux sont-ils aussi simples que ce que prétendent les Voyageurs ? Et si ses ennemis lui ressemblaient finalement plus qu’elle ne le pense ? Brisée par la disparition d’un être cher, Lyvia se lance dans une dangereuse quête depuis la forêt Originalle en Ombrume jusqu’aux confins d’un désert hostile, au risque d’y perdre son âme. Et de bataille en choix moral, elle trouvera, au bout du chemin, sa propre identité ?


    Auteur : Noémie Delpra

     

    Edition : Edition AFNIL

     

    Genre : Fantastique

     

    Date de parution : 29 juin 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Noémie Delpra a eu la gentillesse d’accepter de m’envoyer le second tome des larmes de Jundur.
    Comme pour le 1er tome, il n’y a rien à redire sur la forme. L’auteur effectue de toute évidence une sérieuse et minutieuse relecture.
    L’histoire débute quelques mois après la fin du tome précédent. Lyvia a du mal à accepter ses actes lors de la bataille contre l’armée Héliosienne. Et ce n’est pas en ne cessant de la culpabiliser sur sa décision de rentrer sur Terre que sa mère va l’aider à reprendre le dessus. Depuis qu’elle a découvert son statut de Voyageuse, on dirait que sa mère ne la voit plus que comme une arme qui doit impérativement faire ce que l’on attend d’elle.
    Heureusement qu’il y a ses amis : Liam la soutient inconditionnellement, même s’il ne comprend pas vraiment son problème et Solara ne la laisse pas tomber malgré l’énergie que cela lui demande de contacter la jeune fille.
    Ce tome est aussi celui du doute. Lyvia doute de tout : de sa mère, même si elle lui cherche encore des excuses et qu’elle lui fait encore confiance, de sa capacité à contrôler ses pouvoirs, mais encore, plus sérieusement, elle commence à sérieusement douter de la bonne foi du Conseil.
    J’avais commencé à avoir ces mêmes doutes dès le premier tome. Le Conseil ne m’a jamais inspiré confiance : trop de pouvoirs de décision pour commencer. Comme Lyvia, je trouve qu’il cache bien trop de chose sous le prétexte du plus grand bien, qu’ils ne dévoilent que de petits bouts d’informations et on se demande, au final, quel est exactement leur but.
    En revanche, contrairement à Lyvia qui lui fait encore beaucoup confiance, je n’ai aucune confiance en sa mère. Son obstination à cacher la vérité sur son père à sa fille m’apparait de plus en comme un moyen de contrôler Lyvia en lui faisant miroiter des réponses en échange de sa collaboration.

    Et puis, il y a Evan, qui ferait bien de faire une psychothérapie parce que ce garçon a vraiment de gros problèmes ! Il m’a vraiment énervée avec ses « Par respect pour mon père, je ne peux pas t’aimer »… pfff et quand il a essayé de le tuer, puis de tuer la femme qu’il aimait, il a fait preuve de respect son père ? Oui… Oui… j’ai eu envie de le baffer… plusieurs fois… mais je lui laisse le bénéfice du doute. Il est très con, mais peut être qu’on peut encore en tirer quelque chose de ce garçon !

    En parlant de baffes, un nouveau personnage, Gabriel, en mériterait quelques-unes. Mais pas les mêmes, plutôt de celles qu’on flanquerait bien à un petit frère insupportable !

    Dans ce tome, on va enfin en apprendre plus sur l’identité du père de Lyvia et je suis ravie parce que c’est exactement ce que j’avais deviné en lisant la prophétie (petite danse de la joie). Alors, je n’ai pas encore son nom, mais on s’en rapproche !

    Dans ce tome, on va également être directement confrontés aux traîtres : Dorian, Solen et Aélia.
    Maintenant que le roi est mort, les trois affreux ne se retiennent plus et attaquent ouvertement Lyvia.
    A cause d’eux, et de l’une de leurs actions, la jeune voyageuse va entraîner les autres aspirants voyageurs dans une aventure périlleuse et plus qu’hasardeuse. J’ai tremblé pour chacun d’eux à plusieurs reprises.
    Quant à la fin… la fin….
    Si je vous dis que là, maintenant, tout de suite, je déteste profondément l’auteur, ça vous donne une idée de la frustration dans laquelle cette fin m’a laissée ?
    Du coup, je crois que je vais me mettre en PLS jusqu’à l’automne prochain, le tome 3 étant prévu pour dans ces eaux-là.

     

    Un extrait : Le lendemain matin, Isadora n’était toujours pas revenue quand Lyvia s’éveilla. La jeune fille se vêtit rapidement, versa des croquettes dans la gamelle d’Apple puis quitta la maison sans prendre le temps de manger. Elle rejoignit l’entrée de la forêt d’un bon pas, vérifiant fréquemment la présence d’un objet autour de son cou en jetant des regards nerveux derrière d’elle. Une fois sous le couvert des arbres, elle marcha encore une vingtaine de minutes avant de s’arrêter au milieu d’une petite clairière silencieuse. Là, elle saisit l’objet pendu à son cou et le porta à ses lèvres.

    C’était un petit instrument de musique à vent, de forme ovoïde, percé de douze trous. Il était bleu foncé, mais d’un bleu si riche en nuances – de bleu cobalt à marine – que l’on pourrait l’admirer des heures et encore déceler une nouvelle touche de couleur. En l’observant de près, on pouvait même y distinguer quelques volutes d’or.

    C’était un ocarina.

    Lyvia y joua une mélodie familière, les yeux fermés, le corps fourmillant d’anticipation. Les yeux toujours clos, elle laissa un large sourire s’étaler sur son visage lorsqu’elle entendit le son de sabots sur l’herbe sèche. Il était le seul à la faire sourire ainsi, de façon authentique, sans retenue. Nebraska. Ouvrant les yeux, elle tendit la main vers le bel étalon à la robe de neige. Ce dernier ralentit le pas en s’approchant. Arrivé tout près d’elle, il baissa la tête pour qu’elle puisse l’entourer de ses bras et poser la joue sur son chanfrein. Ils restèrent ainsi plusieurs secondes, coupés du monde. Et Lyvia se souvint de la fois où elle avait retrouvé son cheval, à son retour sur Terre.

    Quand Lyvia avait tenté de reprendre une vie normale, après deux mois passés comme une recluse dans sa chambre, elle avait cru mourir. Son ancienne vie lui était intolérable. Elle ne supportait plus le béton, les voitures, le bruit des klaxons. Quand elle fermait les yeux, elle revoyait la plaine d’Enolanthe, et ses herbes hautes, à perte de vue. Même ses serpents électriques et ses chèvres carnivores lui manquaient. Elle revoyait le fleuve Aël, et la falaise majestueuse balayée par les vents qui abritait le quartier général des Voyageurs. Elle revoyait les montagnes de Sangral, qui avaient scellé son destin. Ces montagnes où elle avait pris la vie du général. Alors elle avait cru étouffer, dans cette ville qui lui était pourtant si chère. Même la forêt qu’elle avait tant aimée lui paraissait bien trop polie, bien trop domptée, à côté de la forêt d’Alidore.

    Elle avait couru à perdre haleine à travers cette forêt apprivoisée qu’elle connaissait si bien, pour échapper au bruit, pour échapper à son monde. Elle s’était enfoncée dans les sous-bois, jusqu’à se perdre. Jusqu’à trébucher sur une racine. Et là, le visage griffé par les ronces, le nez enfoncé dans l’humus, elle aurait lâché prise, si son regard n’était pas tombé sur l’ocarina qui avait chuté avec elle. Elle ne se souvenait même pas de l’avoir pris. Et pourtant, il était là comme un signe, comme une promesse. La promesse qu’elle survivrait.

    Elle avait soufflé dedans, et Nebraska était apparu, tel un animal féérique sorti d’un songe. Il était comme dans son souvenir, bien que son poil fût sale et ses crins emmêlés. Et il l’avait saluée avec affection, comme si rien n’avait changé. Alors depuis, régulièrement, dès qu’elle pouvait échapper à la surveillance de sa mère, elle s’enfonçait dans les bois et appelait Nebraska. Elle le brossait, le câlinait, puis montait sur son dos pour de merveilleuses balades au goût de nostalgie. Bien sûr, cela n’avait pas la même saveur que de galoper à toute allure dans la plaine d’Enolanthe. Mais ces instants volés lui étaient infiniment précieux. Comme si elle avait secrètement dérobé une infime partie d’Héliosis.

    Pourtant, pas une fois elle ne s’était glissée dans l’Univers des Âmes pour s’approcher de l’esprit de Nebraska. Pas une seule fois elle n’avait essayé de retrouver cette communication mentale indescriptible. Elle n’utiliserait plus la magie, elle se l’était promis.

     

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  • [Livre] Mon amie Adèle

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    Résumé : LOUISE

    Mère célibataire, elle est coincée dans un quotidien minuté. Un soir pourtant elle embrasse un homme dans un bar… sans savoir qu’il est son nouveau patron.

    DAVID

    Psychiatre renommé et dévoué à sa femme, il regrette ce baiser mais ne peut s’empêcher de tomber amoureux de son assistante.

    ADÈLE

    L’épouse de David semble n’avoir aucun défaut. Si ce n’est de vouloir à tout prix devenir l’amie de Louise... Fascinée par ce couple modèle, Louise se retrouve malgré elle piégée au coeur de leur mariage. Et peu à peu, elle commence à entrevoir des failles.

    David est-il l’homme qu’il prétend être ?

    Adèle, aussi vulnérable qu’elle y paraît ?

    Et par quel secret inavouable sont-ils liés l’un à l’autre ?


    Auteur : Sarah Pinborough

     

    Edition : Le livre de poche

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 06 Mars 2019

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Dès le départ, on peut voir qu’on alterne entre les points de vue d’Adèle et de Louise. Les parties « Adèle » sont elles-mêmes séparées entre le présent et le passé (auteur de ses 18 ans, avant son mariage).

    Dès le départ également, on sent que quelque chose ne va pas chez David et Adèle.

    David est très clairement alcoolique, il a des sautes d’humeur et exerce un contrôle quasi-total sur son épouse : appel à heure fixe, médicaments qu’il prescrit lui-même, il ne lui laisse ni carte de crédit ni téléphone portable, a le contrôle total de la fortune de sa femme… Bref, il a le profil type du pervers narcissique.

    Adèle, de son côté, est étrange. Sa rencontre avec Louise est suspecte. Ca pourrait juste être une épouse malheureuse prise au piège dans un mariage intolérable mais son attitude met extrêmement mal à l’aise.

    Chacun des deux agit comme si c’était l’autre qui était instable, dangereux.
    Et Louise est prise entre le marteau et l’enclume.

    Qui croire ? A qui faire confiance ? Louise est asse vulnérable. Le père de son fils, son ex-mari, l’a trompée et elle ne fait plus confiance ni aux hommes, ni à elle-même.

    Elle aussi boit trop. Je ne sait pas trop si c’est pour tromper la solitude, ou dans l’espoir de mettre un terme à ses terreurs nocturnes.

    Ces terreurs nocturnes vont avoir une importance capitale dans l’histoire, d’une manière assez intrigante et qui franchi la frontière du surnaturel.
    Toutefois, je rassure ceux qui n’aiment pas l’introduction du surnaturel dans un thriller : ici ça passe sans problème.
    Je fais partie de ces personnes qui n’aiment pas ce mélange des genres, du moins quand on n’est pas prévenu à l’avance, et ça n’a absolument pas gêné ma lecture tant c’est bien intégré dans l’histoire.

    On peut se dire que ’histoire ne semble pas des plus originales et on voit venir le déroulement sans trop de difficulté, une fois qu’on a débroussaillé tout ça.
    Que tu crois !! Si j’ose dire…

    Alors que tout se déroulait comme je l’avais plus ou moins prévu, le tout prend un tour que je n’avais pas vraiment vu venir, même si, avec le recul, j’aurais du me méfier.

    Et c’est là que Sarah Pinsborough nous assène le second effet Kiss Kool !

    Cette fin ! Sérieusement je n’aurais jamais imaginé ça ! Il a presque fallu que je relise le dernier chapitre une seconde fois tellement cette fin m’a scotchée. Vraiment  s’il y a bien une chose que je n’attendais pas, c’était ça !

    Je comprends mieux pourquoi, sur la toile, fleuri le hashtag #findedingue.
    Franchement c’est mérité !

    Mais je vous préviens : la fin est perturbante. Parfaite, géniale, mais perturbante !

    Vous êtes avertis !

     

    Un extrait : J’ai encore de la terre sous les ongles quand David rentre enfin. Je la sens qui pique ma peau écorchée. Mon ventre se noue, mes nerfs se tendent alors que la porte se ferme. Pendant un moment, nous nous contentons de nous dévisager, chacun à un bout du long couloir de notre nouvelle et belle maison, séparés par une longue étendue de bois parfaitement verni, puis, titubant légèrement, il se dirige vers le salon. Je respire un grand coup et je le rejoins, tressaillant à chacun des chocs durs de mes talons sur le plancher. Je ne dois pas avoir peur. Il faut arranger ça. Que nous l’arrangions.

    — J’ai préparé le dîner, dis-je sans montrer mon angoisse. Un Stroganoff, c’est tout. Il tiendra jusqu’à demain si tu as déjà mangé.

    Il ne me regarde pas, scrutant nos étagères que les déménageurs ont remplies de livres sortis des cartons. Je m’efforce de ne pas penser à la durée de son absence. J’ai nettoyé le verre brisé, balayé et frotté le sol, avant de m’occuper du jardin. Toutes les traces de rage ont été effacées. Je me suis rincé la bouche après chaque verre de vin que j’ai bu quand il n’était pas là, il ne sentira rien. Il n’aime pas que je boive. Juste un verre ou deux quand nous sommes en société. C’est tout. Mais ce soir, je n’ai pas pu me retenir.

    J’ai pris une douche, sans réussir à enlever complètement la terre sous mes ongles, et j’ai enfilé une robe bleu pastel avec des chaussures à talons assorties. J’ai soigné mon maquillage. Plus de larmes, plus le moindre signe de dispute. Je veux que nous nous débarrassions de ça. C’est notre nouveau départ. Un autre commencement. Il le faut.

     

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  • C'est lundi que lisez-vous? #230

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog I believe in Pixie Dust.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    on comptera les étoiles.jpg Les larmes de jundur T02 duelle.jpg soline.jpg

     

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    Et vous, que lisez-vous?

  • Premières lignes #72

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    Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
    Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.
    Pour ma part, j’ai décidé de vous faire découvrir mes coups de cœurs !

     

    Cette semaine, je vous présente Qui je suis de Mindy Mejia dont vous pouvez lire ma chronique ICI

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    Fuguer, ça craint.
    J’étais là, à l’endroit même dont j’avais si souvent rêvé pendant les cours de maths, devant le tableau des départs de l’aéroport de Minneapolis, et chaque détail était exactement tel que je me l’étais représenté. Je portais ma tenue de voyage : legging noir, ballerines et sweat-shirt couleur crème, trop grand, qui avalait mes mains et faisait paraître mon cou encore plus long et fin qu’en temps normal. J’avais ma belle valise en cuir et assez d’argent dans mon porte-monnaie pour m’envoler vers tous les endroits que j’avais imaginés. Je pouvais aller n’importe où. Faire tout ce que je voulais. Alors, pourquoi me sentais-je prise au piège ?
    J’avais quitté la maison en douce à 3 heures du matin, en laissant un mot sur la table de la cuisine, qui disait simplement : « À un de ces jours. Je vous aime, Hattie. » Un de ces jours, évidemment, ça pouvait vouloir dire n’importe quand. Dans dix ans peut-être. Je ne savais pas. Peut-être que la douleur ne disparaîtrait jamais. Peut-être que je ne pourrais jamais partir assez loin. Le « Je vous aime, Hattie », c’était un peu trop. Dans ma famille, on n’était pas du genre à laisser des messages d’amour dans toute la maison, mais même si mes parents soupçonnaient un truc louche, jamais ils ne penseraient que j’allais traverser le pays en avion.
    J’entendais presque la voix de maman : Ça ne ressemble pas à Hattie. Il ne lui reste plus que deux mois d’école avant la remise des diplômes et elle joue Lady Macbeth dans la pièce du lycée, bon sang ! Elle était tout excitée.
    Je chassai cette voix imaginaire pour parcourir de nouveau la liste des destinations, en espérant connaître cette exaltation que j’aurais cru ressentir en quittant enfin Pine Valley. Je n’avais pris l’avion qu’une seule fois, quand nous étions allés voir de la famille à Phoenix. Je me souvenais qu’il y avait un tas de boutons et de lumières sur mon siège et que les toilettes ressemblaient à un engin spatial. J’avais voulu commander quelque chose à l’hôtesse qui passait avec son chariot, mais maman avait des pâtes de fruit dans son sac, et c’était tout ce qu’on avait à manger, à part des cacahouètes, et je n’en avais même pas eu. Greg savait que je n’aimais pas ça, et il avait pris les miennes. J’avais été en colère pendant tout le reste du voyage parce que j’étais certaine que j’aurais aimé les cacahouètes de l’avion. C’était il y a huit ans.
    Aujourd’hui, ce serait mon deuxième vol, pour ma deuxième vie.

    Et je n’aurais pas été plantée là, paralysée et pitoyable, s’il y avait eu une place disponible dans l’un des vols à destination de La Guardia ou de JFK. C’était ça le problème quand on décidait, sur un coup de tête, de fuguer la veille de Pâques. L’aéroport ressemblait à un grand magasin le premier jour des soldes et la queue aux contrôles s’étendait jusque dehors, sur le trottoir. Il n’y avait pas de place pour New York avant lundi matin à 6 heures, mais ça faisait trop long à attendre. Il fallait que je quitte cet État dans la journée.

     

    Alors, tentés?

  • [Film] Qu'est ce qu'on a encore fait au Bon Dieu

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    Titre original : Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu

     

    Réalisé par : Philippe de Chauveron

     

    Date de sortie : 30 janvier 2019

     

    Genre : Comédie

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h39

     

    Casting : Christian Clavier, Chantal Lauby, Ary Abittant, Julia Piaton, Medi Sadoun, Frédérique Bel, Frédéric Chau, Emilie Caen, Noom Diawara, Elodie Fontan, Pascal Nzonzi, Salimata Kamate…

     

    Résumé : Le retour des familles Verneuil et Koffi au grand complet !

    Claude et Marie Verneuil font face à une nouvelle crise.

    Leurs quatre gendres, Rachid, David, Chao et Charles sont décidés à quitter la France avec femmes et enfants pour tenter leur chance à l’étranger.

    Incapables d’imaginer leur famille loin d’eux, Claude et Marie sont prêts à tout pour les retenir.

    De leur côté, les Koffi débarquent en France pour le mariage de leur fille. Eux non plus ne sont pas au bout de leurs surprises… 

     

    Mon avis : Plusieurs années après le mariage de la plus jeune de leur fille, Claude et Marie Verneuil ont fini par accepter les choix matrimoniaux de leur progéniture. En revanche, ils n’ont pas changé d’avis sur les étrangers en général et ce n’est pas le voyage autour du monde qu’ils ont fait pour visiter chacune des familles de leurs gendres qui les fera changer d’avis.
    Ils reviennent bien décidés à ne plus jamais quitter la France.

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    Mais voilà que leurs filles leur portent le coup de grâce. Leurs époux ne trouvant plus vraiment leur place en France, elles annoncent brutalement que Rachid et Isabelle partent en Algérie, David et Odile, en Israël et Chao et Ségolène, en Chine. Quant à Laure et Charles, c’est vers l’Inde qu’ils comptent s’envoler suite à une promotion de Laure.
    Mais le couple Verneuil n’a pas dit son dernier mot et est bien décidé à faire échouer tout projet de départ.

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    Parallèlement, la famille Kofi est de retour en France pour le mariage de Viviane, leur fille.
    La jeune fille leur a annoncé qu’elle épousait une personne noire, catholique et avec une bonne situation.

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    Tout pour plaire à papa Kofi, à une exception près : elle a oublié de préciser qu’elle allait épouser une femme.
    Le moins qu’on puisse dire c’est que ça ne va pas passer comme une lettre à la poste.
    Les manigances des Verneuil pour convaincre leurs gendres de rester en France sont à mourir de rire ! Maire ne recule devant rien, et Claude, désespéré par sa femme, suit le mouvement avec le chéquier, quand il ne complote pas avec ses petits enfants pour organiser leur rapatriement en France si besoin.

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    La fin est un peu trop idyllique pour être totalement crédible, mais bon, ça reste une comédie alors je n’attendais pas vraiment de fin qui sorte de l’ordinaire.
    Claude et Marie sont heureux, leurs gendres sont heureux, et leurs filles… ben elles font avec !

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  • [Livre] Everything, Everything

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    Résumé : Ma maladie est aussi rare que célèbre, mais vous la connaissez sans doute sous le nom de « maladie de l’enfant-bulle ». En gros, je suis allergique au monde. Je viens d’avoir dix-huit ans, et je n’ai jamais mis un pied dehors. Un jour, un camion de déménagement arrive. Je regarde par la fenêtre et je le vois. Le fils des nouveaux voisins est grand, mince et habillé tout en noir. Il remarque que je l’observe, et nos yeux se croisent pour la première fois. Dans la vie, on ne peut pas tout prévoir, mais on peut prévoir certaines choses. Par exemple, je vais certainement tomber amoureuse de lui. Et ce sera certainement un désastre.


    Auteur : Nicola Yoon

     

    Edition : Le livre de poche

     

    Genre : Romance

     

    Date de parution : 07 juin 2017

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Ce livre, j’en ai beaucoup entendu parler, encore plus avec la sortie du film en 2017. Ca fait un moment qu’il est dans ma PAL et j’ai enfin trouvé une occasion de l’en sortir puisque ça a été ma dernière lecture du Valentine’s day challenge.

    La vie de Maddy est d’une solitude absolue. Atteinte de la maladie de l’enfant bulle (je n’arrive jamais à me rappeler le vrai nom de cette maladie), elle vit dans un isolement total, ne voyant que sa mère, médecin, et Carla, son infirmière.

    La construction du roman n’est pas classique. On alterne entre récit, échange de mails, réflexions de Maddy, graphiques, dessins…

    J’ai beaucoup aimé Maddy mais je l’ai parfois trouvé trop passive.
    Devoir rester à l’intérieur est une chose, ne pas avoir le droit d’être en contact, même virtuel, avec qui que ce soit, ça en est une autre.
    Maddy doit être physiquement isolée - encore que, bien que le protocole soit lourd, elle peut recevoir des visites - mais elle l’est aussi psychologiquement.

    Sa rencontre clandestine avec Olly, le nouveau voisin, va la pousser à remettre en question sa vie.

    Car être isolée ainsi, est-ce vivre ?

    Et jusqu’à quand est ce que cette existence va pouvoir continuer, surtout maintenant que Maddy est en âge de revendiquer son indépendance. Au fur et à mesure de l’évolution de Maddy, au fur et à mesure que sa relation avec Olly s’étoffe, j’ai commencé à avoir un affreux pressentiment.

    Malgré ça, la fin de l’histoire m’a soufflée. J’ai ressenti tout un panel d’émotions contradictoires concernant cette fin et les différents personnages.

    Si j’ai, bien sûr, beaucoup aimé Olly et Maddy, le personnage que j’ai préféré est sans contexte Carla qui est à la fois infirmière et mère de substitution, professionnelle, mais aimante, prudente, mais qui ne considère pas que maintenir Maddy à l’écart complet du monde est une bonne chose. Elle est moins étouffante que la mère de Maddy, moins en constante demande d’affection, d’attention, qui semble ne pas supporter de ne pas être au centre de la vie de sa fille. On voit que le but de Carla est de permettre à la jeune fille de vivre une vie aussi normale que possible.

    Cette lecture était vraiment une bonne lecture et je n’exclue pas la possibilité de regarder le film un jour.

     

    Un extrait : J’ai lu beaucoup plus de livres que vous. Peu importe combien vous en avez lu, j’en ai lu plus. Croyez-moi. J’ai eu tout le temps.

    Dans ma chambre blanche, le long de mes murs blancs, sur mes étagères d’un blanc immaculé, mes livres apportent la seule touche de couleur. Ce sont toujours des éditions en grand format flambant neuves – pas de poches d’occasion pleins de germes chez moi ! Elles m’arrivent du Dehors décontaminées, emballées sous vide dans une couverture de plastique. J’aimerais bien voir la machine qui fait ça. J’imagine chaque livre glissant sur un tapis roulant tout blanc vers un poste de travail rectangulaire où des bras de robot l’époussètent, le frottent, le vaporisent, le stérilisent, jusqu’à ce qu’il soit assez propre pour m’être envoyé.

    Chaque fois que je reçois un nouveau livre, ma première tâche consiste à l’extraire de son emballage, une opération qui implique une paire de ciseaux et plusieurs ongles cassés. Ma seconde tâche est d’écrire mon nom sur la page de titre.

     

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  • [Livre] Les saisons éternelles

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    Résumé : La vie de Victoria se pare de toutes les exigences de son époque, de la difficulté à grandir au sein d’un foyer décomposé, à la construction de sa vie de femme.
    Anne Boleyn cherche à trouver sa place dans un monde où seule la loi du plus fort prévaut, jouant ses meilleures cartes pour s’assurer un avenir meilleur.
    Plusieurs siècles les séparent, mais elles seront pourtant confrontées à des épreuves similaires qui bouleverseront leurs existences.


    Auteur : Georgina Gay

     

    Edition : Evidence

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 06 juillet 2019

     

    Prix moyen : 12€

     

    Mon avis : Qu’est ce qui peut bien rapprocher une reine anglaise déchue décapitée en 1536, et une jeune femme française contemporaine ?
    A première vue, pas grand-chose.
    Et pourtant, Georgina Gay fait bien un parallèle entre ces deux femmes qui n’ont pas vécu à la même époque, n’ont pas fait les même choix, n’ont pas été destinés au même destin ni eu les mêmes opportunités.
    A quelques heures de son exécution, Anne Boleyn se raconte. Comme une confession, pour ne pas penser à la lame qui abrégera bientôt sa vie, elle raconte les circonstances qui l’ont conduite là.
    La vie de Victoria, elle, est racontée à la 3ème personne, par un narrateur omniscient.
    En réalité, ces deux femmes ont bien un point commun : La nature profonde de leur époux.
    Moins flagrant chez Henry VIII, du fait de sa position et de sa toute puissance, cela saute aux yeux chez le mari de Victoria.
    Aujourd’hui, à l’époque de Victoria, on met un nom sur ce genre de comportement, on identifie les signes. A l’époque d’Anne, ce n’était pas le cas et une femme n’avait aucun recours contre son époux (et alors quand l’époux en question est le roi…)

    J’ai adoré l’histoire de Victoria et, si ses parents ont cru bien faire pour son avenir, la maintenir dans la quête permanente de la perfection et dans la recherche d’approbation, en a fait une cible parfaite.
    Quant à l’histoire d’Anne… J’ai toujours eu une profonde affection pour cette jeune femme au destin tragique et profondément injuste, sacrifiée sur l’autel de l’ambition démesurée de sa famille.
    J’ai beaucoup apprécié l’écriture de Georgina Gay. Le ton utilisé correspond parfaitement à Anne Boleyn.
    Au début, j’ai regretté que l’auteur ne change pas de ton entre les deux histoires, mais finalement c’était plutôt bien trouvé. Je ne m’attendais pas à ce schéma de narration là. J’ai vraiment aimé ça !

    J’ai aussi beaucoup aimé le découpage des étapes de l’existence tel que le présente l’auteur : la part de l’autre, la part du diable…

    Je ne sais plus quoi vous dire pour vous convaincre de vous laisser tenter par ce livre qui vaut franchement le détour.
    Les femmes y sont à l’honneur et, malgré les histoires difficiles qu’il raconte, je l’ai trouvé empreint de douceur, de mélancolie, et, étonnamment, d’espoir.

     

    Un extrait : Les premières années passèrent sans que personne s’en aperçût. Les bougies se soufflaient à un rythme effréné, presque inquiétant, pour des parents qui voyaient tous les jours de leur vie se consumer sans pause ni refuge. Victoria, elle, profitait de chaque instant. Sa quête incessante de nouveauté épuisait sa mère, mais celle-ci s’en accommodait de bon gré. Le monde devenait un terrain de jeu propice aux expériences, tout devait être goûté, testé et pesé dans la balance de ce qui retenait son attention ou ses plaisirs.

             La première rentrée scolaire fut un supplice, mais Laurence resta infaillible. Il était temps pour sa petite fille de laisser son empreinte irréprochable dans les annales du monde de l’Éducation nationale. C’était la première étape du reste de sa vie, et de ce qui allait être attendu d’elle. Les pleurs constants qui retentissaient invariablement chaque matin ne changeaient rien à la détermination affichée du sein maternel, qui ne laisserait plus un seul caprice prendre le pas sur ses décisions. Pour le bien de celle qui était promise à un avenir radieux, ses parents lui imposaient une discipline sans faille, qu’ils nourrissaient des meilleures théories et des exemples conseillés par les plus grandes méthodes d’éducation.

             Ses activités furent choisies avec soin. La petite fille commença très tôt le piano, puis suivit des cours de dessin dans un atelier renommé. La fierté de ses parents n’avait d’égal que les regards impressionnés des amis et de la famille, étonnés de voir ce petit être se distinguer avec autant de brio de ses congénères. Pour Victoria, il n’y avait rien de plus naturel. L’approbation de ses géniteurs suffisait à son bonheur, étant prête à exécuter toutes leurs volontés pour que leurs bras accueillants s’ouvrissent et la chérissent. Elle ne souhaitait qu’être aimée de ses parents, eux qui savaient et connaissaient tout, maîtrisaient le monde, la protégeant quoi qu’il advînt. La petite fille se pliait de bonne grâce à leurs exigences, et montrait le meilleur d’elle-même pour gagner jour après jour l’affection de ceux qui avaient placé l’excellence au centre de leurs préoccupations.

             Victoria entra au cours préparatoire avec une année d’avance. Elle se serait bien passée de cette futilité pour continuer à évoluer avec les enfants de son âge, mais la messe était dite, le petit prodige était bien trop en avance pour perdre son temps un an de plus en classe de maternelle. Ses parents se montrèrent enthousiastes à cette idée, Victoria n’en fut que plus obéissante. Les journées étaient parfois difficiles pour la petite fille qui peinait à trouver sa place. Mais son père la rassurait, soutenant qu’elle était un être à part, bien capable de surmonter les difficultés et de transcender les épreuves, pour en faire des expériences positives lui permettant d’avancer dans la vie. Victoria ne pouvait qu’acquiescer, faire contre mauvaise fortune bon cœur et offrir à ses parents l’attitude de petite écolière irréprochable qui était attendue de sa personne.

             Elle persévéra donc, assidue, prête à fournir les efforts nécessaires pour trouver grâce à leurs yeux

     

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