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  • Le tiercé du samedi #97

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres que vous mourrez d’envie de lire mais dont vous repoussez toujours la lecture pour une raison ou une autre (vous avez peur d’avoir peur, on vous a honteusement spoiler la fin, on vous l’a tellement recommandé que vous avez peur d’être déçu(e), c’est une saga en 112 tomes…)

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Times Rider

     

     

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    J'ai lu les deux premiers, et j'ai bien aimé, même si je trouve parfois qu'il y a des longueurs. Mais chaque livre est un petit pavé, et du coup, je ne sais pas pourquoi, je repousse sans cesse ma lecture, alors que j'ai tous les tomes.

     

     

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    Autre monde 

     

     

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    Là c'est le syndrome du : j'ai adoré cet auteur... En effet, j'ai vraiment aimé la trilogie du mal de Maxime Chattam et du coup j'ai peur de me lancer dans une autre de ses sagas et de ne pas être aussi emballée... Mais ça va passer!

     

     

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    Les Rougon-Maquart

     

     

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    Ah Zola... J'ai beaucoup aimé le film Germinal, mais bon c'était le film... J'ai bien aimé aussi la plume de Zola dans son article "J'accuse"... mais ce n'était qu'un article. Et Lemon June, une booktubeuse que je suis le porte tellement aux nues, que j'ai peur de ne pas accrocher et de ne pas ressentir tout ce qu'elle nous décrit quand elle parle des livres de Zola... Mais là aussi, ça va passer, et je vais me lancer!



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres réinventant les contes classiques que vous avez préférés

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

     

  • [Film] Bad moms

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    Titre original : Bad moms

     

    Réalisé par : Jon Lucas, Scott Moore

     

    Date de sortie : 03 août 2016

     

    Genre : Comédie

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h41

     

    Casting : Mila Kunis, Kristen Bell, Kathryn Hahn, Jay Hernandez, Annie Mumolo, Jada Pinkett Smith, Christina Applegate, Emjay Anthony…

     

    Résumé : En apparence, Amy a une vie parfaite : un mariage heureux, de beaux enfants et une carrière qui décolle. En réalité, elle se met tellement la pression pour être au top sur tous les fronts, qu’elle est sur le point de craquer. 
    Au bout du rouleau, elle trouve comme alliées deux autres mères épuisées elles aussi par le stress des règles imposées par Gwendoline, la toute puissante présidente des parents d’élèves. Ces trois nouvelles meilleures amies se lancent dans une folle virée en quête de fun et de détente, loin de leurs responsabilités conventionnelles de mères de famille. Ce qui a tendance à crisper le clan de Gwendoline et ses mères parfaites…

     

    Mon avis : J’ai beaucoup aimé cette comédie où trois mamans aux situations familiales diamétralement opposées, décident de se libérer de la dictature de la perfection imposées par la présidente des parents d’élèves.
    Même si toutes les mères ne sont pas confrontées à une « Gwendoline », elles n’en sont pas moins en permanence jugées, surtout aux USA, par toutes les autres mères : c’est toujours à celle qui fera les meilleurs gâteaux, dont les enfants auront les meilleures notes… la pression mise sur les mamans et, au-delà d’elles, sur les enfants est énorme.
    J’ai beaucoup aimé les personnages d’Amy, la mère working girl qui essaie d’être parfaite mais s’épuise en vain,

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    et de Kiki en mère esclave de son époux (un espèce de macho incapable de prendre soin de lui-même mais d’une exigence exaspérante) et de ses 4 enfants.

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    J’ai moins aimé le personnage de Carla, en mère nymphomane totalement démissionnaire, quoique l’actrice la campe super bien.

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    Christina Applegate est excellente en présidente des parents d’élève despote, autoritaire et qui règne sur l’école comme sur un royaume de régime absolu : par la terreur et les coups bas.

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    Cette guerre des mères pour la présidence n’est pas sans rappeler les films pour adolescentes où une ado quelconque s’élève contre la chef des pompom girl pour être élue reine du bal de promo (variante : déléguée des élèves). Et finalement on se rend compte que adulte ou ado, la quête du sommet se déroule de la même façon : d’un coté une fille adulée par crainte et entourée d’un ou plusieurs larbins/faire-valoir, de l’autre une fille plus naturelle avec de vraies amies. Et les deux « camps » de se faire la guerre jusqu’à ce que la masse ouvre les yeux et se rendent compte que la première est le mal incarné et la seconde une fille sympa qui les respecte.
    Du coup on ne peut pas dire que le scénario brille par son originalité, mais, hormis quelques passages un peu trop vulgaires qui n’apportaient rien à l’histoire, on rigole bien et on passe un bon moment.
    J'ai beaucoup aimé, à la fin du film, les interview des actrices principales avec leurs mères. 
    Petite mention spéciale à deux scènes que j’ai adorées : Quand Kiki se rebelle enfin contre son gros con de mari et quand Amy explique à son fils que la vie ce n’est pas tout voir arriver sur un plateau d’argent.



     

     

  • [Livre] Je sais pas

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    Résumé : C'est le grand jour de la sortie en forêt de l'école maternelle des Pinsons. La météo clémente et l'enthousiasme des éducateurs comme des enfants donnent à cette journée un avant-goût de vacances. Tout se déroule pour le mieux jusqu'au moment du retour, quand une enfant manque à l'appel. C'est Emma, cinq ans, une des élèves de la toute jeune institutrice Mylène Gilmont. C'est l'affolement général. Tandis que deux enseignantes ramènent le groupe d'enfants au car, les autres partent aussitôt à sa recherche. Mylène prend une direction différente, s'aventurant donc seule dans la forêt. Au bout d'une demi-heure, les forces de l'ordre sont alertées. Un impressionnant dispositif est mis en place et l'équipe du capitaine Dupuis se déploie dans la forêt avec une redoutable efficacité. Et puis Emma réapparaît. Le soulagement de ses parents arrivés sur place, Camille et Patrick, est à la hauteur de l'angoisse qu'ils ont éprouvée. Visiblement, il y a eu plus de peur que de mal pour la petite. Pourtant, la battue doit continuer avant la tombée de la nuit, car cette fois, c'est Mylène qui ne revient pas. Camille a retrouvé sa fille. En vérité, elle ne le sait pas encore, pour elle, le cauchemar ne fait que commencer.

     

    Auteur : Barbara Abel

     

    Edition : Belfond

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 06 octobre 2016

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : J’ai lu ce livre dans le cadre d’une lecture commune avec les copinautes.
    L’histoire commence de manière assez calme : une mère qui semble s’ennuyer dans son mariage, une jeune institutrice en retard, une sortie scolaire en forêt.
    Mais très vite les choses dérapent. Au moment de rentrer à l’école, on constate la disparition de la petite Emma. Pendant que trois des accompagnateurs la cherchent, se séparant pour couvrir plus de terrain, une des deux accompagnatrices qui surveillent les enfants prévient la police.
    Quand Emma est retrouvée, le soulagement est de courte durée car on constate très vite l’absence de Mylène, une des institutrices qui était partie à sa recherche.
    Tout au long de ce livre la phrase « Je sais pas » résonne dans toutes les bouches comme un mantra qui fait monter l’angoisse.

    Chaque évènement est lié aux autres d’une manière ou d’une autre, parfois d’une manière que l’on n’aurait pas imaginée, et qui n’est pas forcément expliquée noir sur blanc dans le roman.
    Mais la première chose qui m’a frappée dans ce roman c’est que tous les personnages, absolument tous, sont antipathiques. Oui, oui, tous. Du policier chargé de l’affaire et qui semble plus à cheval sur son grade que sur la manière dont l’enquête est menée à la petite Emma de cinq ans, en passant par les parents de la gamine et Mylène, la disparue.
    Déjà, il y a la petite Emma, 5 ans. Malgré son visage d’ange, la gamine, dès les premières lignes se montre effrontée, tyrannique et très vite, on décèle une réelle malveillance chez cette gosse malgré son jeune âge.
    Ce qui n’a rien d’étonnant quand on voit son père : arrogant, doté d’un immense complexe de supériorité (ou sociopathe…ça se discute…). On se doute bien qu’une gamine de 5 ans ne devient pas ainsi sans une éducation défaillante et des exemples parentaux désastreux.
    J’ai eu moins de mal avec Camille, sa mère, elle a ses failles et est complètement inconsciente sur certains points, mais son attitude n’est pas volontairement destinée à nuire.
    Mylène, l’institutrice disparue m’a semblé n’avoir aucun sens des responsabilités. Dès les premières pages, on apprend qu’elle est diabétique, mais elle semble incapable de se prendre en charge : elle traite son diabète par-dessus la jambe, fais ses injections quand bon lui semble…et je trouve complètement irresponsable, quand on a la charge de jeunes enfants, de ne pas informer son employeur d’une maladie qui peut vous faire perdre connaissance en cas d’hypoglycémie.
    Devant ces personnages aussi antipathique les uns que les autres, on est débarrassé de toute empathie et on est plus concentré sur l’ambiance malsaine et oppressante qui fait la force du roman. 
    On reste en haleine jusqu’à la fin, les explications et rebondissement gardant tous nos sens en éveil jusqu’à la dernière ligne de l’épilogue.

    Un extrait : Dans la cour de l’école, l’agitation est à son comble. D’autant que, pour la première fois depuis deux semaines, la journée promet d’être belle, même les bulletins météo sont tombés d’accord sur ce coup-là. La menace de quelques orages d’été n’est prévue qu’en début de soirée. Dans l’excitation du départ, les enfants ne cessent de s’éparpiller alors qu’on leur demande de rester groupés, tandis que les parents campent par grappes à l’entrée de l’école alors qu’on souhaite qu’ils se dispersent.

    — Mireille ! Avez-vous vu le carton des brassards ? Il a mystérieusement disparu !

    À proximité des toilettes, Bruno Danzig, le prof de gymnastique, gesticule en direction d’une femme élégante, la quarantaine dynamique, qui vient de débouler dans la cour qu’elle traverse d’un pas militaire.

    — Dans le réfectoire ! lui répond-elle du tac au tac.

    Sans se départir de son sourire légendaire, Mireille Cerise, directrice de l’école maternelle des Pinsons, poursuit sa course sans ralentir. Le joyeux désordre qui règne dans le patio ne paraît pas l’affecter ; il semble que tout soit sous contrôle. Ce qui, en vérité, est loin d’être le cas.

    — Éliane ! clame-t-elle à l’adresse d’une institutrice qui tente tant bien que mal de faire régner l’ordre. Il est temps de faire votre rang, les enfants embarquent dans cinq minutes !

    Éliane acquiesce d’un signe de tête avant de hausser le ton pour exiger le calme. Mireille se dirige vers le préau, zigzague entre les enfants, attrape au vol un ballon qu’elle confisque dans la foulée, évite de justesse un petit garçon qui s’étale à ses pieds et qu’elle relève presque sans s’arrêter.

    — Mireille ! hurle le concierge depuis l’entrée de la cours. Le car bloque toute la rue ! Faut se magner, là !

    — On y va, on y va !

    Puis, avisant Bruno qui revient du réfectoire chargé d’une caisse :

    — Postez-vous au portail, monsieur Danzig, et distribuez un brassard à chaque enfant qui sort.

    — C’est ce que je m’apprête à faire !

    — Et virez-moi les parents, ça fait bouchon !

    Bruno Danzig s’éloigne en grommelant.

    — Virer les parents ! Elle en a de bonnes, elle !

    Mireille poursuit en direction de l’accueil. Juste avant d’atteindre la porte, elle avise trois enfants qui se battent comme des chiffonniers à quelques mètres d’elle.

    — Ho ! vocifère-t-elle aussitôt en rejoignant les marmots. C’est pas bientôt fini, non ? Mettez-vous tout de suite en rang ou je vous garde à l’école !

    Les gamins tentent de se justifier, peine perdue, Mireille les attrape par le bras et les entraîne vers Éliane.

    — Ils sont à vous, ces trois-là ?

    — Non, ce sont des élèves de Mylène, répond Éliane, doyenne des enseignantes de l’école.

    — Et elle est où, Mylène ? s’informe Mireille en balayant la cour des yeux.

    — Pas encore vue !

    — C’est une blague ?

    Pour le coup, le sourire de Mireille se fige. Elle consulte sa montre et laisse échapper un soupir contrarié. Les garçons en profitent pour lui fausser compagnie tandis qu’un peu plus loin, un rang approximatif se forme sous les injonctions d’Éliane. La directrice change aussitôt de cap et rejoint rapidement le concierge.

    — Tu as vu Mylène, ce matin ?

    — Non, répond-il, indifférent à l’agacement qui pointe dans sa voix. Bon, tu les embarques, les gosses ? On va encore avoir des remarques du conseil municipal !

    — J’attends Mylène, figure-toi !!!

    Tout en s’éloignant, Mireille sort son téléphone portable de sa poche, le consulte, constate l’absence de nouveau message. Elle ouvre ensuite son répertoire, sélectionne le numéro de Mylène Gilmont, s’apprête à établir la communication lorsque enfin elle aperçoit la jeune femme se hâter à sa rencontre.

    Mylène est la plus jeune institutrice de l’école maternelle des Pinsons. Sa lourde chevelure rousse et bouclée lui confère une allure d’adolescente que son visage constellé de taches de rousseur accentue encore. N’étaient ses tenues vestimentaires toujours irréprochables, elle paraîtrait avoir dix-sept ans, ce qui, dans son métier, n’est pas forcément un atout : perturbés par sa physionomie juvénile, beaucoup de parents éprouvent méfiance et appréhension quant à sa capacité d’encadrer une quinzaine d’enfants de grande section.

    La dictature de l’apparence.

     

  • [Livre] Wicked : La véritable histoire de la sorcière de l'Ouest

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    Résumé : Qui est vraiment cette mystérieuse sorcière? Est-elle donc si méchante? Comment a-t-elle hérité de cette terrible réputation? Et si c'était elle, la véritable héroïne du monde d'Oz? Ouvrez ce livre et vous découvrirez enfin la merveilleuse et terrible vérité. Quels que soient vos souvenirs de ce chef-d’œuvre qu'est Le Magicien d'Oz, vous serez passionné et touché par le destin incroyable de cette femme au courage exceptionnel. Entrez dans un monde fantastique si riche et si vivant que vous ne verrez plus jamais les contes de la même manière...

     

    Auteur : Gregory Maguire

     

    Edition : Bragelonne

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 20 mai 2011

     

    Prix moyen : 25€

     

    Mon avis : Ce livre, j’en avais envie depuis que j’ai vu la booktubeuse Margaud Liseuse en parler sur sa chaîne. Une vraie obsession… et épuisé en France. Qu’à cela ne tienne, la Suisse c’est pas bien loin ! Et me voilà en possession de mon précieeuuuuux….
    Après je me connais, vu le mal que j’ai eu à l’avoir, il était parti pour attendre des mois avant que je me décide à le lire (Il était tellement bien, installé dans la bibliothèque). Sauf qu’une de mes copinautes de forum a senti la chose arriver et elle me l’a choisi pour la lecture de février/mars.
    Et elle a bien fait, parce que c’est un livre tout simplement génial !
    J’ai beaucoup aimé le style de l’auteur, mais alors attention, faut pas avoir de gosses qui crient, de bonhomme qui ronfle ou de chat qui miaule, parce que c’est un brin complexe.
    Je n’ai pas lu le magicien d’Oz (j’ai juste vu le film) mais tous ceux qui l’ont lu m’ont affirmé que c’était une petite histoire assez simple, avec des personnages sans grande complexité, qui n’étaient pas vraiment approfondis : on ne sait rien de leur passé, de leurs aspirations sur le long terme… Mais avec Wicked, on est dans un autre registre.
    Déjà, d’après ce qu’on a pu me dire du roman de L. Frank Baum, Wicked est plus adulte et nettement plus sombre.
    On va ainsi suivre la méchante sorcière de l’ouest, prénommée Elphaba, fille d’un pasteur, depuis sa naissance dérangeante, avec sa peau étrangement verte, jusqu’à sa fin.
    L’histoire n’a pas vocation à réécrire l’histoire originelle, ni même à s’en écarter, mais à la considérer d’un œil neuf.
    Chaque personnage gravitant autour d’Elphaba va ainsi être approfondi, que ce soit Glinda, Nessarose (la méchante sorcière de l’Est) ou encore le magicien lui-même.
    Loin d’un conte pour enfant, on va trouver ici de la politique, des coups d’Etat, de la sécession, de l’extrémisme religieux, de la discrimination, de la violation de droits, de l’exploitation et de l’oppression des peuples mais aussi de la résistance à la dictature.
    Alors que dans le magicien d’Oz on nous présente Elphaba comme LA méchante sorcière, ici, on va connaître tous les évènements qui ont amené les gens à la considérer ainsi.
    Au fil des pages, on découvre une méchante sorcière pas si méchante que ça, mais humaniste, engagée dans la lutte pour la liberté. On la découvre au cours de ses études pendant lesquelles elle côtoie une certaine Glinda, une jeune aristocrate hautaine et superficielle, pas vraiment une sainte, mais pas non plus fondamentalement méchante.
    Et surtout, on va comprendre pourquoi elle en veut autant au Magicien et pourquoi elle est aussi obsédée par les souliers que récupère Dorothy.
    L’auteur a utilisé des ellipses temporelles pour avancer dans l’histoire. A la fin de chaque « période » on reste avec de nombreuses questions qui seront résolues pour la plupart dans la « période » suivante qui a souvent lieu plusieurs années plus tard. Cette méthode de narration permet d’avancer plus vite, mais aussi d’avoir des réponses aux questions qui sont posées avec le recul que les personnages ont acquis avec les années écoulées.
    J’ai vraiment beaucoup aimé Elphaba, d’autant plus que les personnages qui l’entourent ne provoquent guère de sentiments positifs. Dans le meilleur des cas, ils sont faibles et incapables de comprendre les enjeux de ce qui se passe autour d’eux. Pour d’autres, comme Nessarose, ils sont tout simplement imbuvables.
    J’ai vraiment passé un excellent moment de lecture, mais je n’ai pas lu très vite car la richesse du monde que nous présente Gregory Maguire est telle qu’on a l’impression de lire plus de pages qu’il n’y en a, tant il y a d’informations à assimiler.

    Un extrait : Pendant des jours, Melena ne put supporter de regarder la créature. Elle la tenait, comme le doit une mère. Elle attendait que la lame de fond de l’amour maternel se lève et l’emporte. Elle ne pleurait pas. Elle mâchait des feuilles de pinlobe, dérivant loin du désastre.
    C’était elle. Une elle. Melena s’entrainait mentalement quand elle était seule. Le paquet agité et mécontent n’était pas mâle ; ce n’était pas neutre ; c’était féminin. Ca dormait, comme un tas de feuilles de chou lavées et mises à sécher sur la table.
    Dans une crise de panique, Melena écrivit à Colwen pour extirper la gouvernante de sa retraite. Frex partit dans une carriole pour aller chercher Nounou à l’arrêt de Roquebarre. En chemin, Nounou demanda à Frex ce qui n’allait pas.
    - Qu’est ce qui ne va pas ? soupira-t-il, et il se perdit dans ses pensées.
    La vieille comprit qu’elle avait mal choisi ses mots ; voilà que Frex pensait à autre chose. Il se mit à débiter en marmonnant des considérations générales sur la nature du mal. Un vide créé par l’absence inexplicable du Dieu Innommé, et dans lequel le poison spirituel se précipite. Un vortex.
    - Je veux dire : quel est l’état de l’enfant ! répliqua Nounou, au bord de l’explosion. Ce n’est pas de l’univers qu’il faut me parler, mais d’un enfant, si je dois vous aider ! Pourquoi Melena fait-elle appel à moi, au lieu de sa mère ? Pourquoi n’a-t-elle pas écrit à son grand-père ? C’est l’éminent Thropp, pour l’amour de Dieu ! Melena ne peut pas avoir négligé ses devoirs à ce point-là, ou alors la vie à la campagne est-elle pire que ce que nous pensions ?
    - C’est pire que ce que nous pensions, répondit tristement Frex. Le bébé… il vaut mieux vous préparer, Nounou, pour ne pas crier. Le bébé a des lésions.
    -Des lésions ?
    Nounou étreignit la poignée de sa valise et tourna les yeux vers les buissons aux feuilles rouges, en bord de route.
    - Frex, dites-moi tout.
    - C’est une fille, dit Frex

    - Quelles « lésions » en effet, ironisa Nounou, mais Frex, comme d’habitude, ne comprit pas la pique. Eh bien, au moins le titre familial est préservé pour les générations suivantes. A-t-elle tous ses membres ?

    - Oui

    - Plus que tous ses membres ?

    - Non

    - Est-ce qu’elle tète ?

    - Impossible. Elle a des dents extraordinaires, Nounou. On dirait des dents de requin.
    - Eh bien, elle ne sera pas le premier bébé à grandir en tétant un chiffon ou une bouteille au lieu d’un téton, ne vous inquiétez pas pour ça.

    - Elle est de la mauvaise couleur, dit Frex.

    - De quelle couleur est la « mauvaise couleur » ?

    L’espace d’un instant, Frex ne put que hocher la tête. Nounou, qui ne l’appréciait guère et n’avait nulle envie de l’apprécier, se radoucit tout de même.

    - Frex, cela ne peut pas être si grave. Il y a toujours un moyen de s’en sortir. Dites-le à Nounou.

    - C’est vert, dit-il enfin. Nounou, c’est vert comme de la mousse.

    - Elle est verte, vous voulez dire. C’est une fille, pour l’amour du ciel !

    - Ce n’est pas pour l’amour du ciel. (Frex se mit à pleurer.) Cela ne fait aucun bien au ciel, et il ne l’approuve pas. Qu’allons-nous faire.

    - Allons. (Nounou détestait les hommes qui chouinaient.) Ca ne peut pas être si grave que ça. Melena n’a pas une goutte de sang gâté. Quelle que soit l’affection de cette enfant, elle réagira aux soins de Nounou. Ayez foi en Nounou.

    - J’avais foi dans le Dieu Innommé, sanglota Frex.

    - Nous n’œuvrons pas toujours dans des directions opposées, Dieu et Nounou, dit Nounou.

    Elle savait que c’était blasphématoire, mais elle ne pouvait résister à cette pique, tant que les défenses de Frex étaient au plus bas.

    - Mais ne vous inquiétez pas, je n’en soufflerai mot à la famille de Melena. Nous allons régler tout ça en un éclair, et nul n’aura besoin de le savoir. Le bébé a un nom ?

    - Elphaba, dit Frex

    - D’après Sainte Aelphaba de la Cascade ?

    - Oui

    - Un joli prénom ancien. Vous utiliserez le diminutif courant de « Fabala », je suppose.

    - Qui peut savoir si elle vivra assez longtemps pour qu’on lui donne un surnom ?

    On avait l’impression que Frex l’espérait.

     

     

  • [Livre] L'inconnue de Queen's Gate

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    Résumé : Noël approche en cette année 1899 lorsque Beth Huntly, fille de cuisine dégourdie et créative, remplace la cuisinière de l’aristocratique famille Hewes, qui vient d’être victime d’une chute.
    Christmas Pudding, entremets vanille, consommé au stilton : dans la liste des ingrédients ne figure aucun meurtre. Et pourtant… Sortie fumer discrètement un cigare au jardin, Beth découvre le corps d’une femme, poignardée avec un kriss malais appartenant à Lord Hewes. Mais c’est Rajiv, le valet indien amant de Beth, qui est embarqué par la police : un coupable bien commode…
    Beth se retrouve malgré elle en première ligne pour éclaircir la situation… et sauver sa place. Quitte à risquer sa vie.

     

    Auteur : Anne Beddingfeld

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Policier

     

    Date de parution : 2016

     

    Prix moyen : 11€

     

    Mon avis : J’ai beaucoup aimé Beth qui est partagée entre son désir de ne pas perdre sa place et celui de découvrir la vérité.
    Même si elle a quelques instants d’incertitudes, elle est sûre de l’innocence de Rajiv et voit dans son arrestation une facilité prise par la police. Beth n’a pas l’esprit assez tordu pour imaginer un complot ou pour penser que Rajiv est arrêté pour étouffer une affaire.
    Elle ne va pas réellement enquêter, elle est plutôt un témoin, parfois gênant, mais est préoccupée par l’affaire et va donc ouvrir ses yeux et ses oreilles. Elle va redoubler de vigilance quand elle va entendre la fille de 12 ans de la famille tenir des propos qui l’inquiètent.
    Mais sa perspicacité et son refus de se contenter d’accepter que l’affaire en reste là vont la mettre en danger.
    J’ai bien aimé que différents milieux se mélangent dans ce roman. Les clubs de gentlemen, les visites au bordel que bon nombre d’hommes de la haute société fréquentent mais dont personne ne parle, et les suffragettes.
    Il est intéressant de voir ce mouvement pour le droit de vote des femmes du point de vue d’une domestique qui s’en sent exclue, car les militantes sont des femmes de la haute société qui ne semblent pas être pressées de voir les droits qu’elles réclament pour elles-mêmes être également réclamés par celles qui les servent et qu’elle considèrent comme des inférieures.
    On peut également voir les réactions excessives de la police devant les rassemblements des suffragettes.
    Au fil du texte, on prend connaissance d’activités plus sombres, plus glauques, qui semblent liées à toutes ces activités auxquelles s’adonnent la bonne société londonienne.
    Voir les personnages évoluer ainsi à la fin de l’époque victorienne est également très intéressant.

    J’ai passé un excellent moment avec Beth et je lirais avec plaisir ses prochaines aventures.

    Un extrait : Perdue dans le dédale de mes pensées, j’avance bon train. Mon panier devrait me peser, me ralentir, la neige molle me faire trébucher et les chevaux qui se précipitent sur moi chaque fois que je traverse une voie m’effrayer. Mais je n’ai jamais marché aussi vite, couru presque, car le jeu en vaut la chandelle.
    Ce soir, c’est ma chance. Je sais, c’est terrible, Mrs Hudson a fait une grave chute et a été hospitalisée au Bats, il se peut qu’elle boite pour le restant de ses jours, mais je dois dire que je m’en fiche, et pas qu’un peu. Je n’aurai peut-être pas d’autre occasion de montrer ce que je vaux.
    Ce soir, c’est mon soir.
    Alors bien sûr, le panier est lourd, je n’ai pas trouvé le cheddar que je voulais pour cette foutue recette exigée par Madame, mas ça aussi, je m’en fiche.
    Je vais leur faire un dîner dont ils se souviendront, un dîner qui me vaudra la place. Ma place !
    Alors il peut bien se mettre à neiger de plus belle, mon manteau peut ruisseler et mes bottines se gorger d’eau, je cours.
    A un mois de Noël, Londres ressemble à une mare de boue géante arpentée de jour comme de nuit par des voitures pressées, conduites par des cochers qui ne regardent pas devant eux. On ramasse tous les jours des dizaines de piétons renversés, aussi je cours, mais prudemment, et je me repasse le menu de la soirée : velouté de champignons, soufflé de chester, aiguillettes de canard braisées aux cardons, haddock à la nage de crème, pudding aux poires et stilton.
    Je passe devant le chantier de l’ancien musée se South Kensington rebaptisé au printemps Victoria and Albert Museum en l’honneur de la reine qui en a posé la première nouvelle brique. Noyées dans l’obscurité, ses façades sont bardées d’échafaudages inquiétants. Il parait que, minuit venu, on peut voir des spectres, sortis des tableaux, glisser le long des larges fenêtres. Je ne crois pas aux fantômes, mais je ne m’attarde pas. Le devoir m’appelle.
    Un diner classique, deux invités seulement, mais des hommes de théatre que Madame veut séduire pour son salon littéraire. Et d’après Monsieur, qui ironise devant ce qu’il nomme « les lubies de Madame », ces pique-assiettes ne reviendront que si la table est bonne, « car ils ne mangent pas tous les jours ». Alors la table sera bonne, j’en fais mon affaire…
    Je suis sur le pied de guerre depuis cinq heure du matin, et tout ce qui pouvait se confectionner à l’avance est déjà prêt : soupe, gâteau, crackers pour le fromage, et ces boules de pain qui viennent de France, dont Kathryn raffole.
    Arrivée devant la maison, je jette un bref coup d’œil à la façade. Jasper, qui aime s’écouter parler, m’a fais un cours sur l’architecture des lieux, et je crois entendre sa voix me déclamer tout en cirant les chaussures :
    - Le contraste entre la brique rouge des étages supérieurs et la pierre claire de Portland avec laquelle sont construites la loggia et les tourelles offre un vigoureux effet de couleur.
    Jasper est de ces domestiques qui pensent que la demeure de leurs patrons est aussi un peu la leur. Je n’essaie pas de lui expliquer qu’il se fourvoie complètement…à quoi bon ?


     

  • C'est lundi que lisez-vous? #97

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Alors, oui, je vous rassure, je vais finir par finir Américaines! Mais ce n'est pas un livre qui se lit comme un roman, donc il est un peu à part, de temps en temps, je le prends, je découvre un ou deux portraits de femmes, puis je le repose jusqu'à la prochaine fois où j'aurais envie d'en découvrir d'autres... Mais j'avance!

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    Voilà les SP que j'ai à lire. Pour les autres lectures, je piocherais au hasard dans ma PAL d'hiver qui n'a guère baissé!



    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Livre] Les moissons funèbres

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    Résumé : En l’espace de quatre ans, cinq jeunes hommes noirs avec lesquels Jesmyn Ward a grandi sont morts dans des circonstances violentes.
    Ces décès n’avaient aucun lien entre eux si ce n’est le spectre puissant de la pauvreté et du racisme qui balise l’entrée dans l’âge adulte des jeunes hommes issus de la communauté africaine-américaine. Dans Les Moissons funèbres, livre devenu instantanément un classique de la littérature américaine, Jesmyn Ward raconte les difficultés rencontrées par la population rurale du Sud des États-Unis à laquelle elle appartient et porte tant d’affection.

     

    Auteur : Jesmyn Ward

     

    Edition : Globe

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 28 septembre 2016

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : L’écriture est assez fluide mais j’ai eu du mal à m’y retrouver dans les changements d’époque d’un chapitre sur l’autre. Je n’ai pas trouvé d’intérêt à cette méthode de narration, d’autant qu’elle n’arrête pas de faire allusion à des faits qu’elle ne nous a pas encore raconté.
    J’ai vraiment eu du mal à supporter l’invocation du racisme à tout propos.
    Par exemple, quand les enfants sont arrêtés pour avoir fait explosés des boites aux lettres, pour l’auteur c’est du racisme. Pour elle, ils ont été arrêtés parce qu’ils sont noirs et pas parce qu’ils ont commis un délit fédéral et risqué de blesser quelqu’un (imaginez que quelqu’un soit passé à coté des boîtes aux lettres au moment où elles explosaient).
    Ou encore, elle prétend que c’est parce qu’ils sont noirs que ses cousins ont du quitter l’école, puis quelques lignes plus loin, elle nous dit qu’ils restaient au fond de la classe en chantant et en faisant des bruitage pendant les heures de cours. Mais bien sûr, cela n’est pas la raison de leur éviction de l’école…
    Quant aux différentes morts qu’elle évoque, je n’arrive pas à trouver de lien entre le racisme et le destin, certes terrible, de ces jeunes gens.
    C’est vraiment un beau gâchis, mais j’ai eu le sentiment que ces jeunes hommes se laissaient sombrer face à une spirale de l’échec tandis que les femmes se doivent de se battre et de tenir le coup, ce que tout le monde trouve normal.
    L’auteur leur trouve toutes les excuses ce que j’ai trouvé très dérangeant.
    Je n’ai pas été convaincu par son histoire, je n’ai pas ressenti de compassion pour ces jeunes, pas autant que ce que j’aurais imaginé ressentir devant des gamins qui meurent à un âge pareil.

    Un extrait : Du plus loin qu’elles se souviennent, la plupart des familles noires de DeLisle – la mienne y compris – ont vécu dans des maisons qu’elles ont généralement construites de leurs propres mains. Ces maisons, simples bicoques tout en longueur, aux pièces en enfilade, ou bien en forme de chaumière, sont apparues par vagues ; les premières, celles des années 1930, ont été construites par nos arrière-grands-parents, les suivantes, dans les années 1950, par nos grands-parents, et les dernières, dans les années 1970 et 1980, sont celles de nos parents qui, eux, ont fait appel à des entreprises. Ces maisons modestes comportent trois ou quatre pièces, une allée en terre ou en gravier sur le devant et des clapiers à lapins et quelques pieds de vignes à l’arrière. Pauvres mais dignes. Il n’y a pas de logements sociaux à DeLisle et les seuls que Pass Christian comptait avant le passage de l’ouragan Katrina se résumaient à quelques bâtiments en brique rouge à un étage où vivaient des familles noires et vietnamiennes. Aujourd’hui, sept ans après Katrina, à l’endroit où se trouvaient ces logements sociaux, les promoteurs construisent des maisons de trois, quatre pièces perchées sur des pilotis de sept mètres de haut que viennent rapidement remplir des habitants chassés de chez eux par la tempête ou des jeunes de DeLisle et Pass Christian qui veulent continuer à vivre dans leur ville. Ce qui a été rendu impossible pendant plusieurs années, l’ouragan ayant rasé la plupart des maisons de Pass Christian et toutes celles de DeLisle dans la zone du bayou. Revenir à DeLisle en tant qu’adulte m’a été difficile pour cette raison, une raison bien concrète. Et puis il y a des raisons abstraites, aussi. Comme disait Joshua, quand nous courions, enfants, après les fantômes : « Y a quelqu’un qu’est mort, ici. » Entre 2000 et 2004, cinq jeunes hommes noirs avec lesquels j’avais grandi sont morts de mort violente, apparemment sans lien les unes avec les autres. Le premier fut mon frère, en octobre 2000. Le deuxième, Ronald, en décembre 2002. Le troisième, C. J., en janvier 2004. Puis Demond, en février 2004. Le dernier fut Roger, en juin  2004. C’est une liste brutale, par son caractère abrupt et implacable. Elle est sidérante. Elle m’a réduite au silence très longtemps, et raconter cette histoire est la chose la plus difficile que j’aie jamais entreprise. Mais mes fantômes ont été des êtres de chair et je ne peux pas l’oublier. Surtout quand j’arpente les rues de DeLisle, plus vides encore depuis le passage de Katrina et toutes ces morts. Au lieu de la musique de mon frère ou de mes copains, la seule chose que j’entends en marchant près du parc c’est le perroquet d’un de mes cousins, un perroquet angoissé qui crie si fort qu’on l’entend dans tout le quartier, cri d’enfant blessé provenant d’une cage si petite que la crête de l’oiseau en touche presque le plafond tandis que sa queue en balaie le sol. Parfois, quand le perroquet crie sa rage et son chagrin, je me demande pourquoi il règne par ailleurs un tel silence. Pourquoi toute notre colère et notre chagrin accumulés ne produisent que du silence. Ça ne va pas, il faut qu’une voix s’élève pour raconter cette histoire. « Je te dis, y a un fantôme, ici », disait Joshua. Parce que c’est mon histoire en même temps que celle de ces jeunes hommes disparus, parce que c’est l’histoire de ma famille en même temps que celle de notre communauté, elle ne peut se raconter de manière linéaire. Je dois partir de l’histoire de ma ville et de ma communauté pour ensuite revisiter chacune de ces vies perdues. Je le ferai en remontant le temps, depuis la mort de Roger jusqu’à celle de mon frère, en passant par celles de Demond, de C.  J. et de Ronald. Parallèlement, il me faut dévider l’histoire en descendant le fil du temps, aussi, entre les chapitres où mon frère et mes amis recommenceront à vivre, à parler, à respirer, l’espace de quelques pages dérisoires, je raconterai l’histoire de ma famille et celle de mon enfance. J’espère découvrir ainsi des choses sur nos vies à tous, si bien que, en arrivant au cœur du livre, là où mon récit à l’endroit et mon récit à l’envers se rencontreront autour de la disparition de mon frère, j’en saurai un peu plus sur cette épidémie, sur la façon dont le racisme, les inégalités sociales, l’absence de politique publique et les démissions personnelles se sont combinés pour engendrer cette situation pourrie. J’espère comprendre pourquoi mon frère est mort tandis que moi, je suis en vie, et pourquoi j’ai hérité de tout ce bordel.

     

  • Le tiercé du samedi #96

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres mettant en scène une personne réelle (témoignage, biographie…) que vous n’avez pas pu lâcher

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    La cuisinière

     

     

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    Ici on parle de celle que les journaux ont surnommé Marie Typhoïde. Elle a été la première personne a être reconnue porteur-sain, et, s'il est vrai qu'elle ne s'est pas montrée très coopérative, il faut dire qu'elle a vraiment été mal traitée par les autorités sanitaires.

     

     

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    Agnès Sorel

     

     

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    Après un premier tome destinée à Yolande d'Aragon, celui-ci se concentre sur celle qui va être la maîtresse de Charles VII avant de mourir dans des circonstances suspectes.

     

     

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    Journal d'un vampire en pyjama

     

     

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    Mathias Malzieu nous raconte ici son combat contre la maladie avec beaucoup d'humour et de recul malgré les difficiles moments qu'il a traversé.



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres que vous mourrez d’envie de lire mais dont vous repoussez toujours la lecture pour une raison ou une autre (vous avez peur d’avoir peur, on vous a honteusement spoiler la fin, on vous l’a tellement recommandé que vous avez peur d’être déçu(e), c’est une saga en 112 tomes…)

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Film] Argo

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    Titre original : Argo

     

    Réalisé par : Ben Affleck

     

    Date de sortie : 07 novembre 2012

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h59

     

    Casting : Ben Affleck, Bryan Cranston, John Goodman, Alan Arkin, Kyle Chandler, Chris Messina, Clea DuVall, Zeljko Ivanek…

     

    Résumé : Le 4 novembre 1979, au summum de la révolution iranienne, des militants envahissent l’ambassade américaine de Téhéran, et prennent 52 Américains en otage. Mais au milieu du chaos, six Américains réussissent à s’échapper et à se réfugier au domicile de l’ambassadeur canadien. Sachant qu’ils seront inévitablement découverts et probablement tués, un spécialiste de "l’exfiltration" de la CIA du nom de Tony Mendez monte un plan risqué visant à les faire sortir du pays. Un plan si incroyable qu’il ne pourrait exister qu’au cinéma.

     

    Mon avis : Dès son arrivée comme consultant, Tony Mendez déclare : « Une exfiltration c’est comme un avortement, on a pas envie de le faire, mais si on y est forcé, on ne le pratique pas soi-même ».

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    On dit que le plan que Tony monte pour faire sortir les 6 américains qui se sont échappés de l’ambassade et, paradoxalement, risquent plus leur vie que les otages qui sont sous le feu des projecteurs, est si incroyable qu’il ne pourrait exister qu’au cinéma, et de fait, c’est en regardant « la planète des singes » avec son fils que Mendez a eu l’idée de l’exfiltration.
    Une chose qui m’a beaucoup plu dans ce film c’est que, pour une fois, tout se passe sans tirs à tout va ou explosions toutes les 3 minutes. Et ça fait du bien d’avoir une histoire construite un peu réaliste (non parce que les 7 gus qui s’en sorte en tirant dans le tas face à une armée… voilà quoi…).
    En début de film, on nous résume rapidement l’histoire de l’iran jusqu’à la prise de pouvoir de l’ayatollah Khomeini, moment où se passe l’histoire. En effet, les USA ayant donné asile au Shah en fuite, et les iraniens le voulant pour le « juger » et l’exécuter, les tensions montent entre les deux pays jusqu’à l’invasion de l’ambassade par une armée d’excités et de soldats à la solde du nouveau régime.
    La tension dramatique est soulagée par de régulières notes d’humour, venant, il est vrai, de ceux restés aux USA et assurant la logistique (ceux en Iran sont quelque peu occupé pour penser à faire de l’humour).

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    Ce film est crédible et on ressent une tension incroyable tout du long. Il faut dire que le plan est osé. Et quand la politique et surtout l’image des USA vient mettre son grain de sel, les choses se compliquent (ben oui, qu’est ce que la vie de 3 personnes si l’image des USA risque d’être égratignée, hein ?)
    Heureusement pour les 6 américains, quand Tony Mendez est sur un coup, il n’apprécie pas trop qu’on change les choses au dernier moment.
    Le film est un peu lent à démarrer mais toute l’introduction est absolument nécessaire pour que le reste soit cohérent (sinon on va voir Taken, il part au quart de tour, un mec le regarde de traviole dans la rue, et il met un pays à feu et à sang).
    Bien sur la fin du film semble avoir été exagérée pour ajouter une tension dramatique et un suspense qui tient en haleine jusqu’à la dernière minutes. Même si je doute que la fin de l’opération réelle se soit ainsi déroulée sur le fil du rasoir, ces scènes étaient très bien faites et font se terminer le film en apothéose.

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    D’ailleurs, on a reproché au film de donner une part trop importante à l’action américaine, en occultant la participation du Canada qui a été bien plus importante que présentée dans ce long-métrage.
    A la fin, quelques petites notes nous disent ce que sont devenus les vraies personnes ayant pris part à « l’opération Argo » (ceci est le nom donné dans le film, je ne crois pas que l’opération ait eu un nom officiel), histoire qu’on ne meure pas idiots !




     

     

  • Bilan de lecture février 2017

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    En février, j'ai lu seulement 10 romans pour un total d'à peine 2986 pages.

    Je suis très déçue par les livres sélectionnés par ELLE. Je m'ennuie, je ne les trouve vraiment pas intéressants et du coup, je me traîne. J'en viens à redouter d'ouvrir ces livres. Heureusement c'est bientôt fini!!

     

    J'ai eu pas mal de partenariats à lire ce mois-ci:

    Le site Librinova m'a fait parvenir un roman de fantasy.

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    La fantasy n'est pas mon genre de prédilection. J'en lis un peu mais sans plus et je n'accroche pas toujours à des scénarios qui emballent les fans du genre. Mais là, j'ai été agréablement surprise par ma lecture. Le coté fantasy était assez abordable pour une novice sans pour autant être trop simpliste. Je lirais certainement la suite.


    Ensuite, j'ai reçu 2 livres des éditions sarbacane

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    J'ai beaucoup aimé les aventures de Rufus, même si j'ai eu quelques réserves sur les idées données aux enfants dans les bonus par l'auteur qui m'a semblé un peu imprudent. J'ai moins aimé "Rien ni personne" que les autres romans de la collection Exprim' mais il était tout de même agréable à lire.

     

    J'ai participé à l'opération masse critique du site Babelio et j'ai été sélectionnée pour un thriller psychologique.

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    J'ai été un peu déçue par ce livre. L'idée était originale mais elle a été mal traitée. On se perd dans les états d'âme des personnages et la promesse du quatrième de couverture n'est pas tenue

     

    Enfin, dans le cadre du prix des lectrices ELLE, j'ai péniblement avancé

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    C'est long et c'est une plainte continuelle. J'ai réussi à en venir à bout, mais ça a été dur!

     

    Côté PAL, j'ai pu la faire baisser un peu, mais pas assez à mon goût, comme toujours

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    J'ai beaucoup aimé ces lecture, en particulier Wicked qui est indescriptible tant il est complexe et riche. J'ai hâte de pouvoir me replonger dans ma PAL parce que j'ai l'impression que j'ai de vraies petites pépites en attente!

     

    Malgré le fait que j'ai été malade une grande partie du mois (ou peut être justement à cause de ça), je n'ai pas trop eu le courage de suivre des films. Mais j'en ai quand même vu quelques uns!

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    De bons films pour autant qu'on n'en attende pas plus que ce qu'ils donnent. Bad moms et post grad sont de petites comédies sympa; Chicago un film musical divertissant et Argo une très intéressante adaptation d'une histoire vraie.

     

    C'est un assez petit bilan pour février (mais on va dire que c'est parce que c'est le mois le plus court!). J'espère quand même que je vais réussir à faire mieux pour mars!

    On se voit dans un mois pour le prochain bilan!