Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • [Livre] Dans le labyrinthe

    dans le labyrinthe.jpg

    Résumé : Un soir de mai, dans une banlieue cossue de Stockholm, Magda, une fillette de onze ans, disparaît mystérieusement de sa chambre. Après plusieurs jours d’investigations, la police en vient à soupçonner le père, Martin. Quatre proches de la victime se mettent à la recherche d’indices qui permettraient de la retrouver : Åsa, sa mère, brillante psychologue qui s’enfonce dans une profonde dépression ; Martin, l’éditeur talentueux à la double vie ; Tom, son loyal collaborateur à l’ambition dévorante ; et Katja, l’infirmière scolaire qui a découvert ce que cachait la petite fille. Ces quatre voix entraînent le lecteur dans un labyrinthe de confessions troublantes.

     

    Auteur : Sigge Eklund

     

    Edition : Piranha

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 02 février 2017

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Je ressors un peu mitigée de cette lecture. Que ce soit le déroulé de l’histoire en elle-même ou le style d’écriture de Sigge Eklund, j’ai eu du mal à poursuivre ma lecture.
    Le style est lourd et, c’est peut être bête, mais j’ai été gênée par le tutoiement permanent entre des personnages qui se rencontrent pour la première fois (comme entre la police et les parents de Magda, ou entre le grand patron à la maison d’édition et le rédacteur…). Pour avoir lu de nombreux roman suédois, je peux dire que c’est la première fois que je vois cet aspect. Les personnes se tutoies plus vite qu’ailleurs, certes, mais ils ne tutoient pas ainsi des étrangers. C’était dépasser les limites de l’impolitesse.
    D’un autre côté, il est vrai que les ramifications que l’auteur a construites entre ses personnages sont très intéressantes, mais le problème est qu’à mon sens il n’y a que ces ramifications qui aient un quelconque intérêt dans ce roman.
    On se perd dans les pensées, les interrogations et les tourments de chacun des 4 personnages qui, s’ils sont censés  nous éclairer sur la disparition de la petite Magda, ne font, en fait, que pleurer sur leur sort et leur vie (et pas seulement depuis la disparition de l’enfant).
    Le passé des personnages ne nous apporte guère d’indications sur la disparition de Magda et du coup il ne nous intéresse pas vraiment.
    Car, quand on lit le résumé, on part vers un but très précis : savoir ce qui est arrivé à Magda. Et là, on tourne en rond, en ayant l’impression qu’on ne saura jamais vraiment de quoi il retourne.
    Dans un roman qui traite d’une disparition d’enfant, on s’attend à être pris dans un tourbillon d’émotion à chaque fois que l’on lit les passages sur ses parents. Mais non. Au fil de ma lecture je n’ai ressentie aucune émotion pour eux, ni pour les deux autres protagonistes d’ailleurs, si ce n’est de l’agacement devant leurs atermoiements.
    J’ai trouvé également l’ensemble trop long, trop lent, sans rythme. Et sans aucun semblant d’enquête que ce soit de la part de la police ou de la part d’un des protagonistes.
    Pourtant l’idée de passer d’un point de vue à l’autre était vraiment super. J’aime beaucoup cette méthode de narration qui fait qu’on en sait toujours légèrement plus que chacun des personnages et qu’on reconstitue ainsi le puzzle en assemblant les découvertes de chacun.
    Mais ici, ça n’a pas eu l’effet escompté d’autant plus qu’on ne cesse de passer d’une période à l’autre : un coup on est avant la disparition de Magda, un coup on est après, sans que cela nous apporte réellement d’éléments sur la question.
    Et même si on fini par comprendre ce qu’il s’est passé avec Magda mais j’ai regretté plusieurs choses : d’abord on ne fait que déduire ce qui est arrivé à Magda, sans que ce soit jamais écris noir sur blanc. Et ensuite on ne sait pas comment les choses sont arrivées à ce point précis.
    Bref, une fin qui m’a laissé sur ma faim après une lecture qui ne m’a pas happée dans son univers.

    Un extrait : La sensation familière d’étouffement la saisit alors et la force à quitter la pièce. Elle sort dans l’aube froide. Il fait encore sombre, mais au-dessus de la lisière des bois, on aperçoit déjà un soupçon de rose. Elle constate que l’herbe scintille de givre. C’est seulement plus tard qu’elle se rend compte que c’était un simple constat. Tout ce qui est beau lui fait peur, parce qu’elle est poussée à sentir et elle ne veut pas sentir.
    Comme l’autre jour, lorsque Martin a oublié d’éteindre la machine à café, la cuisine était remplie du parfum âpre du breuvage resté des heures durant sur la plaque allumée, et elle s’est rappelée son deux-pièces à Gärdet, les visites nocturnes de Martin ; ils venaient tout juste de se rencontrer, ses baisers ardents, ses va-et-vient expérimentés, calmes mais déterminées, lorsqu’il la prenait sous la douche, et ensuite, quand ils étaient assis à la fenêtre, enveloppés dans des couvertures à partager des cigarettes tandis que la neige tombait – ce souvenir était si vivant qu’elle prit peur.
    Elle est à présent dans la rue et regarde à l’intérieur des villas.
    Pendant que les familles dorment, leurs salons les attendent. Les sapins de Noël avec leurs boules de verre rouge, les cadeaux à leurs pieds, les bougies allumées dans la nuit. Toutes ces odeurs à l’intérieur, elle sait exactement comment ça sent avant Noël, les aiguilles de sapin, le savon doux, le repas de la veille. Tout cela lui rappelle la vie avec Magda.

    Elle reste là, comme hypnotisée, à regarder à travers les fenêtres de ses voisins en soupesant ses mots. Elle va bientôt le leur dire. Le téléphone peut désormais sonner ; annoncer la confirmation. Même la pire des versions. Bientôt elle sera même en mesure de la privilégier. C’est devenu difficile ces derniers jours. Quelque chose en elle est prêt à céder. Elle ne sait pas comment cela se passera concrètement, mais quelque chose en elle le veut.

    Ce changement a probablement commencé lorsqu’elle a fini par suivre le conseil de Martin et a parcouru le Web à la recherche de quelques « blogueurs d’anges ». Elle a tout de suite vu que leur douleur n’était pas comparable à la sienne.
    Elle n’était pas nécessairement moins forte ; elle était différente.
    Les blogueurs y parlaient du travail de deuil accompli pour pouvoir avancer. Rien que ce mot « avancer » faisait la différence. Contrairement à eux, elle était vissée au sol d’une pièce de torture et ne pouvait pas bouger ; sans parler de faire son deuil ! Martin ne pouvait-il donc pas le comprendre ? Visiblement non, et elle en était aussi exaspérée que triste. C’est comme lorsqu’il était debout derrière elle à la regarder lire les blogs, et qu’il s’attendait, suppose-t-elle, à ce qu’elle lui saute au cou, profondément reconnaissante, parce qu’il lui avait montré cette source de consolation. Mais la seule chose qu’elle y voyait, c’était des femmes qui luttaient quotidiennement pour avancer, fuyant l’horreur vécue. Elle s’était finalement sentie obligée de se retourner pour lui demander s’il s’y reconnaissait vraiment. Il l’avait regardée fixement sans répondre avant qu’elle dise :

    - Je ne lutte ni pour aller de l’avant, ni pour fuir quelque chose. Et c’est justement là qu’est le satané problème. Je lutte en arrière. Vers cette nuit, pour y voir quelque chose de nouveau, pour comprendre. Regarde-moi. Réponds. Quel rapport y a-t-il entre leur situation et la nôtre ? Mon enfant vit, les leurs sont morts. C’est quelque chose de concret, elles peuvent donc commencer à faire leur deuil.
    Il avait alors gardé le silence, comme d’habitude, désemparé jusqu’à en devenir provocant.
    Elle avait quitté la pièce tandis que Martin s’était replié dans le cabinet de travail.
    Cette nuit-là elle avait encore rêvé de la cave, et cette fois-ci, la pièce était étonnamment petite ; il n’y avait pas d’air. Lorsqu’elle découvrir Magda dans un coin, elle était trop épuisée par le manque d’oxygène pour pouvoir lui venir en aide. Elle eut beau investir toutes ses forces, elle n’arriva pas à l’atteindre, malgré toute la détresse qu’elle mettait à s’étirer vers elle, vers ses mains de petite fille.

     

  • C'est lundi que lisez vous? #96

    c'est lundi que lisez vous.png

     

    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

    lectures de la semaine passée.jpg

    dans le labyrinthe.jpg

    lecture en cours.jpg

    dans.jpg

    mes prochaines lectures.jpg

    l'expedition.jpg

    Et vous? Que lisez-vous?

     

  • Liebster Award 2017

    liebster award 2017.jpg

    Merci à Christine-Marval du blog Mes lectures au fil des jours pour cette nomination.


    Alors le but est de:
    Raconter 11 secrets ou petites anecdotes sur soi-même.
    Répondre aux 11 questions de celui qui nous a nominé
    Poser 11 questions aux blogueurs que l'on a décidé de nominer.

     

     

    11 choses sur moi


    1 - Je ne supporte pas d'avoir des gens autour de moi! Ça m'étouffe. Même quand c'est la famille

    2 - J'adore les séries et films policiers. D'ailleurs j'ai un truc: si quand les flic arrêtent quelqu'un, il reste plus de 15 min de série ou plus de 30 min de film: ben à 80%, c'est pas lui le coupable!

    3 - J'aime aussi lire des livres de criminologie ou de psychologie criminelle

    4 - Quand toutes mes copines diabétiques ont des envies de chocolat depuis qu'elles sont passées à l'insuline, moi j'ai envie de plats salés à base de fromage!

    5 - Quand je chope une bronchite, je fais pas semblant. Là j'en traîne une depuis depuis le 25 janvier et c'est toujours pas fini! Ça fais deux fois qu'on me met sous antibios! Elle s'accroche la saleté!

    6 - J'ai toujours soif (et ça date de bien avant que je sois diabétique)

    7 - Je préfère nettement le salé au sucré mais je de damnerais quand même pour une part de poirier.

    8 - J'aime les puzzles, mais je n'ai aucune patience

    9 - J'ai une phobie des aiguilles, surtout quand ça touche aux veines. Mais j'arrive quand même à m'injecter l'insuline, même si des fois je m'y reprend à 3 ou 4 fois pour faire l'injection

    10 - Je déteste ranger mais j'aime réorganiser mes livres dans la bibliothèque

    11 - J'aime tellement les légumes que je me refuse à les faire souffrir en les mangeant (ben quoi si ça marche dans l'autre sens comme excuse pour les végétariens...)


    Mes réponses aux 11 questions de Christine

    - Quel est ton plus grand coup de cœur littéraire ?

    Je dirais "Autant en emporte le vent". 


    - Quel est le dernier film que tu as regardé au cinéma ?

    Je viens de regarder "Argo", inspiré de l'histoire vraie de 6 diplomates américain, qui ont réussi à s'enfuir lors de l'invasion de leur ambassade par les iraniens et qu'on a décidé d'exfiltrer car, n'étant pas sous le feu des projecteurs, comme les otages, ils étaient en bien plus grand danger.


    - Quelle est ta lecture actuelle ?

    Au moment ou j'écris cet article, je suis en train de lire "Dans le labyrinthe" de Sigge Eklund. Mais comme je compte poster cet article dimanche, je serais probablement en train de lire autre chose. Probablement "L'expédition" de Monica Kristensen


    - As-tu une autre passion que la lecture ?

    A un moment j'aimais beaucoup écrire des fanfictions, mais je n'ai plus ni le temps, ni l'inspiration. J'aime beaucoup écouter de la musique aussi. J'aime beaucoup le coloriage zen, ça me détend bien.


    - Peux-tu nous raconter une petite anecdote marrante ?

    Je me cogne en permanence partout, donc des fois, régulièrement, bon ok, souvent, c'est assez drôle (surtout pour les autres). Une fois, j'ai glissé en rangeant des dossiers, je suis tombée assise par terre...ben les copines m'ont pris en photo AVANT de m'aider à me relever (avec mes dossiers bien collés contre moi pour pas qu'ils se mélangent). Sympa les collègues!


    - Quel est ton blog favori ?

    Le mien. Non je rigole. Y'en a plusieurs, mais j'aime beaucoup celui de sorbet-kiwi, celui des instants volés à la vie et celui du toucher des pages
    Il y en a d'autres mais mes préférés ont aussi des chaînes youtube, et en général, je regarde d'abord les chaînes.


    - Combien de livres lis-tu par an approximativement ?

    Entre 200 et 250, ça dépend de la longueur des livres


    - Quel est ton avis sur les liseuses ?

    J'adore. C'est super pratique. Je préfère nettement avoir une centaine de livres dans 180g max que de me traîner un sac à dos de bouquin. Pareil pour les salles d'attente de médecins, ou dans le bus, ou encore à la pause déjeuner du boulot, la liseuse c'est plus pratique.
    Mais je lis en papier à la maison quand même!


    - As-tu une série favorite ?

    Plusieurs. Des séries policières en général comme Profilage, Bones, Castle, Esprit criminel etc... Mais j'aime aussi Game of throne, Les Tudors, Once upon a time ou Grey's anatomy. En fait, j'en aime vraiment beaucoup! Difficile d'en désigner une comme "préférée"


    - Comment choisis-tu ta prochaine lecture ?

    En général, je me fais une petite PAL d'une trentaine de livres que je considère comme prioritaire et je pioche là dedans. Bien sûr, si j'ai un SP, il est prioritaire. De même pour les livres choisis par les copinautes dans le cadre du challenge boule de neige ou chacune choisi la lecture d'une autre qui a deux mois pour les lire.


    - Quel est ton rêve le plus fou ?

    Des sous, un mari riche, une maison de rêve, pas besoin de travailler, des livres en pagailles et des voyages dans tous les pays qui me plaisent... Mais comme dirait la pub pour LCL: oui je sais...je rêve...

     

    11 questions pour mes nominés

    1 - Comment l'idée de tenir un blog t'es-t-il venu?

    2 - Tiens-tu une chaîne booktube? Pourquoi?

    3 - As-tu un genre littéraire préféré et si oui qu'est ce qui t'attire le plus dans ce genre?

    4 - Inversement, y-a-t-il un genre que tu n'aimes pas? Pourquoi?

    5 - Quand tu lis, tu es plutôt plaid et thé ou maison bien chauffée et soda?

    6 - Est ce que tu lis dans le silence complet, ou mets-tu un fond sonore?

    7 - Quel est le livre que tu considère comme la pépite de ta bibliothèque?

    8 - Peux tu lire partout (train, voiture, bateau, perchée en haut d'un arbre...) ?

    9 - As tu déjà lu un livre que tu as adoré sauf sa fin (ça t'as pourri ton groove, quoi)?

    10 - Combien as tu de meubles pour ranger tes livres (étagères, bibliothèques, tiroirs, commodes etc...)?

    11 - Emporte-tu des livres papiers partout, ou est-ce que tu te sers d'une liseuse à l'extérieur de chez toi?

     

    11 nominés

    1 - Vibration littéraire

    2 - Margaud liseuse

    3 - Le carnet enchanté

    4 - Lily bouquine

    5 - Moody take a book

    6 - Sorbet-kiwi

    7 - Les instants volés à la vie

    8 - L'écho des mots

    9 - La route des lecteurs

    10 - Ma malle aux livres

    11 - Les lectures de Val

     

     

  • Le tiercé du samedi #95

    podium.jpg

    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres que vous rêveriez de voir adaptés au cinéma, mais bien hein, sinon vous ne répondez plus de rien

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

     coupe de bronze.jpg

    Tornade

     

     

    tornade.jpg

     

     

     

     coupe d'argent.jpg

    Les enfants de cendres

     

     

    les enfants de cendres.jpg

     

     

     

     coupe d'or.jpg

    Derrière les portes

     

     

    derriere les portes.jpg

     



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres mettant en scène une personne réelle (témoignage, biographie…) que vous n’avez pas pu lâcher

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

     

  • [Film] Chicago

    chicago affiche.jpg

     

    Titre original : Chicago

     

    Réalisé par : Rob Marshall

     

    Date de sortie : 26 février 2003

     

    Genre : Comédie dramatique

     

    Pays d’origine : USA, Allemagne

     

    Durée : 1h53

     

    Casting : Renée Zellweger, Catherine Zeta-Jones, Richard Gere, John C. Reilly, Queen Latifah, Taye Diggs…

     

    Résumé : A Chicago, dans les années vingt, Roxie Hart, une jeune femme qui rêve de monter sur la scène de l'Onyx Club, est accusée du meurtre de son amant indélicat et envoyée en prison. Derrière les barreaux, elle retrouve celle qu'elle admire, Velma Kelly, une chanteuse de jazz condamnée pour avoir tué son mari et sa soeur, pris en flagrant délit d'adultère.

    Le très populaire avocat Billy Flynn va brillamment plaider leur cause et attirer l'attention des médias sur ces deux jeunes femmes à la superbe voix. Roxie, dont Billy a fait l'emblème de la naïveté abusée, devient en quelque temps une véritable star à Chicago...

     

    Mon avis : Chicago n’est pas un film à proprement parlé, c’est avant tout une comédie musicale. Mais, celle-ci étant portée par de véritables acteurs, on échappe aux passages parlés sur joués et pénibles. Ici, les passages joués et les passages chantés sont aussi intéressant les uns que les autres et on ne sait pas si les premiers accompagnent les seconds ou si les seconds subliment les premiers.
    Il ne faut pas chercher de moralité dans Chicago. Il n’y en a aucune. Les meurtrières mentent, trichent, manipulent, pour échapper à la potence et au final, c’est la seule innocente de la prison qui sera exécutée.
    Quant à l’avocat, c’est un modèle d’avidité, que ce soit d’argent, de renommée ou de victoires.

    chicago billy flynn.jpg

    Le seul à avoir de la moralité est le substitut du procureur mais c’est aussi celui qui est rendu le plus antipathique dans le jeu de dupes organisé par l’avocat Billy Flynn.
    Malgré les conseils de Velma Kelly, plus rodée qu’elle au jeu de la manipulation et de la célébrité,

    chicago velma.jpg

    Roxie Hart prend vite la grosse tête devant les journalistes qui se bousculent pour l’interviewer et semble incapable de se rendre compte qu’elle sera aussi vite oubliée qu’elle a été encensée.

    chicago roxie.jpg

    Bien sûr le point fort de Chicago, outre son scénario, c’est son casting. Catherine Zeta-Jones, Richard Gere (qui s’était tous deux déjà frotté à la comédie musicale et naviguent donc en terrain connu, ce qui se ressent), Queen Latifah, très à l’aise, comme on pouvait s’y attendre, dans les parties chantée, mais aussi très crédible dans son rôle, Renée Zellweger, qu’on ne présente plus.
    Même les seconds et tout petits rôles sont des figurent connues avec la chanteuse Mya ou encore les actrices Lucy Liu et Christine Baranski.

    Chicago dénonce aussi la justice de cette ville qui, dans les années 30, voyait commettre des meurtres toutes les 2 minutes et où les procès relevaient plus du spectacle médiatique que de la justice.

    Les chansons et les musiques nous plongent sans problème dans cette période des USA avec des sons très Jazz. On oublie les murs de la prison pour se retrouver sur la scène d’un cabaret.
    Un excellent mélange de comédie et de comédie musicale qui fait passer un excellent moment.


     

  • [Livre] La dame du manoir de Wildfell Hall

    la dame du manoir de wildfell hall.jpg

     

    Résumé : L’arrivée de Mrs Helen Graham, nouvelle occupante du manoir délabré de Wildfell, alimente tous les on-dit.
    Qui est donc cette mystérieuse artiste, qui se dit veuve et vit seule avec son jeune fils ? Quel inconvenant secret cache-t-elle ? Et pourquoi son voisin veille-t-il si jalousement sur elle ?
    Même Gilbert Markham, un prospère éleveur tombé sous le charme d'Helen, commence à douter d'elle. Il est vrai qu'Eliza Millward, sa promise, ne cesse de propager des ragots sur la dame du manoir. Un drame semble inévitable...

     

    Auteur : Anne Brontë

     

    Edition : Archipoche

     

    Genre : Classique

     

    Date de parution : 2012 (archipoche)
                                  1848 (1ère édition)

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : J’ai reçu ce livre lors d’un swap il y a des lustres et je n’ai jamais eu le temps de le lire. Il y a quelques mois, j’ai essayé mais je n’ai pas du tout réussi à entrer dans l’histoire.
    Et puis, là, pour rattraper mon retard dans un challenge, je l’ai remis sur ma table de chevet et, dès les 1ères lignes, j’ai été happée dans l’histoire.
    L’histoire en elle-même est du point de vue de Gilbert Markham qui écrit une longue lettre à un ami, mais, en milieu de lecture, le point de vue devient celui d’Helen Graham du fait d’un journal intime que Gilbert recopie intégralement dans sa lettre. Par ce tour de passe-passe, on a donc deux points de vue différents suivant les périodes de l’histoire.
    Le voisinage de Wildfell hall semble faire de la médisance un sport national. J’ai souvent regretté que la bonne éducation et les convenances empêchent Helen de les envoyer vertement balader.
    Vous imaginez si, aujourd’hui, une voisine que vous venez à peine de rencontrer, vous disait que vous ne savez pas élever votre fils, que vous avez tout faux et qu’elle va vous envoyer le curé pour qu’il vous chapitre à ce sujet ? Personnellement, je lui fais avaler son assiette de gâteau sec par les narines.
    Gilbert n’est guère mieux, même s’il essaie de se donner le beau rôle. Son attitude envers Mr Lawrence, qui est censé être son ami, est inqualifiable. Il se montre insultant voire violent uniquement parce qu’il pense que la voisine lui préfère le voisin ?
    Quand on arrive au journal intime d’Helen on a envie de la secouer et de lui dire de ne surtout pas se faire avoir. Dans un sens, sa tante n’avait pas tort, mais elle a perdu toute crédibilité aux yeux de sa nièce par sa manière de faire, d’essayer de la manipuler pour lui faire accepter un mariage à sa propre convenance. Il était à parier qu’une fille de 18 ans libre de choisir son mari aller s’obstiner.
    Du côté de l’entourage d’Helen, on ne peut pas s’empêcher de plaindre l’amie d’Helen, Millicent, car son mariage semble être le pire de tous et on a peur pour sa petite sœur car on voit que leur mère est prête à tout pour marier ses filles au plus vite.
    A la lecture de ce journal, on se dit que les apparences sont parfois trompeuses mais que ça ne rattrape pas toutes les fois où elles étaient plutôt transparentes.
    Helen est peut être un peu trop religieuse, et se cache un peu trop derrière la religion, mais si cela lui permet de tenir face au comportement de son mari, franchement, ça ou autre chose…
    Pour le mari d’Helen, Anne Brontë s’est inspirée de la déchéance de son frère qui a sombré dans la dissipation, le jeu, l’alcool (très classe pour un fils de pasteur).
    Anne est moins connue que ses sœurs Emily (les hauts de hurlevents) et Charlotte (Jane Eyre), mais on trouve assez facilement ses deux romans, tandis que ses sœurs ne sont connus que par un seul ouvrage chacune (même si Charlotte a écris plusieurs livres).

    Cette critique de la conduite des hommes et la réaction d’Helen devant l’attitude de son époux a profondément choqué la société de l’époque pour laquelle une femme doit subir en silence « tout ce que Dieu lui envoie ».
    Cette « révolte » fait de ce roman l’un des premiers romans féministes (enfin plus ou moins, vu que le mariage reste la panacée).
    Ce roman a tant choqué, qu’après la mort d’Anne, sa propre sœur, Charlotte, va interdire sa réimpression.
    Heureusement que finalement, il a été réédité, car sinon, on serait passé à coté d’un vrai chef-d’œuvre.

    Un extrait : - Je voulais vous rapporter ce que j’ai appris chez elle, reprit Rose. J’en meurs d’envie depuis des heures ! Vous savez tous qu’on raconte depuis des semaines que Wildfell Hall est sur le point de trouver un locataire, n’est ce pas ? Et bien ! Figurez vous que le manoir est habité depuis plus d’une semaine ! Et nous ne le savions même pas !

    - Pas possible ! s’exclama ma mère.

    - Absurde ! cria Fergus

    - C’est pourtant vrai !...Et la nouvelle locataire est une dame seule.

    - Seigneur !...Mais la maison est en ruine !

    - Elle a fait effectuer les réparations indispensables dans deux ou trois pièces ; elle y habite toute seule avec une vieille femme qui lui sert de servante !

    - Oh ! mais cela gâte tout ! Moi qui avait espéré qu’il s’agissait d’une sorcière, dit Fergus, en sculptant la tranche de pain épaisse de trois centimètres qu’il s’était coupée.

    - Ne dis pas de bêtises Fergus ! Mais c’est étrange, n’est-ce-pas maman ?

    - Etrange ? Je puis à peine y croire !

    - Mais tu peux me croire… Jane Wilson l’a vue. Elle a accompagné sa mère qui, évidemment, dès qu’elle eut entendu qu’une étrangère s’installait dans le voisinage, s’est précipitée et l’a ensevelie sous une pluie de questions. Elle s’appelle Mrs Graham et porte le deuil, non pas les grands voiles de veuve, mais un deuil plus simple ; elles disent qu’elle est très jeune, qu’elle n’a pas plus de vingt-cinq à vingt-six ans et est très réservée. Elles ont cherché par tous les moyens à savoir qui elle est et d’où elle vient, mais ni les questions directes et opiniâtres de Mrs Wilson ni les manœuvres habiles de miss Wilson n’ont amené une réponse précise, ni même une réponse vague, qui aurait pu satisfaire leur curiosité et jeter un peu de lumière sur le passé ou les relations de cette dame. Elle a été à peine polie et visiblement pressée de les voir à nouveau franchir le seuil. Mais Eliza Millward m’a dit que son père irait très prochainement au manoir, car il estime que Mrs Graham a grand besoin des conseils d’un pasteur ; elle ne s’est pas montrée à l’église dimanche et elle – je veux dire Eliza – demandera à accompagner son père, car elle espère rapporter quelques nouvelles passionnantes de cette visite. Tu sais bien Gilbert, qu’elle obtient toujours ce qu’elle veut. Nous devrions y aller aussi, maman, la plus simple politesse l’exige.

     

     

  • [Livre] Rien ni personne

     

    Je remercie les éditions sarbacane pour cette lecture

     

    rien ni personne.jpg

    Résumé : La vieille dame semble avoir poussé comme un champignon. Quand Jeanne la trouve dans la forêt, elle ne réagit pas. Rien. Pas un mot.
    Jeanne finit par la recueillir, mais pour un temps seulement.
    Elle a ses propres problèmes. En fuite, elle vise la lointaine Thaïlande, où elle espère exercer ses talents de boxeuse thaï.
     
    Au fil des jours, Jeanne se familiarise avec sa pensionnaire, qu’elle baptise « Al » - comme Alzheimer. Peu à peu, leurs solitudes se rencontrent.
    Mais le passé n’a pas fini de les poursuivre…

     

    Auteur : Lorris Murail

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 01 février 2017

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Je ne ressors pas de ma lecture aussi enthousiaste que d’habitude quand je fini un roman sarbacane de la collection exprim’.
    La plupart du temps, quelle que soit la gravité du sujet de fond traité dans le roman, il y a du rythme et, très souvent, beaucoup d’humour.
    Il est vrai que le sujet traité, la maladie d’Alzheimer, n’est pas facile à aborder dans un roman jeunesse, mais, Severine Vidal l’a déjà fait avec brio, rythme et beaucoup d’humour et de tendresse dans « 
    Quelqu’un qu’on aime ».
    Ici, même si j’ai bien aimé le roman, j’ai regretté la lenteur qui s’en dégage. On a quasiment un monologue entrecoupé de recherches guère passionnantes.
    Je n’ai pas réussi à m’attacher à l’héroïne, Jeanne, que j’ai trouvée agressive et incapable de prendre la moindre responsabilité de ses actes. Quant à Al, même si elle est touchante, elle n’a pas assez de présence pour devenir attachante. La fin, du coup, m’a laissé de marbre : difficile de ressentir des émotions quand les personnages laissent indifférent.
    L’écriture est pourtant agréable en elle-même et pas un instant je n’ai envisagé l’idée d’abandonné le livre, mais, contrairement à d’autres, je n’ai pas eu trop de mal à le mettre en pause quand j’avais d’autres choses à faire.
    C’est donc avec un avis en demi-teinte que je termine ma lecture. D’un coté, ce n’est pas un livre que j’aurais envie de relire, mais ce n’est pas non plus un livre que je déconseille.
    Il est tellement sur le fil que je pense vraiment qu’il peut plaire ou déplaire selon la sensibilité du lecteur, voire le moment où il est lu par un même lecteur. Peut être que je l’aurais plus apprécié si je l’avais lu à un autre moment.

    Un extrait : Les gens du pays disaient les bois, pas la forêt. Les forêts sont plus vastes, elles sont parfois impénétrables. Avec ses puits d’ombre et ses lumières suspendues, celle-ci aurait pourtant fourni un bon repaire aux fées, aux enchanteurs et aux lutins. Jeanne s’y trouvait bien et son dragon sans doute s’y promenait à son aise. La jeune fille portait l’animal fabuleux à gauche, de l’épaule à la saignée du bras. Noir et jaune, avec une queue d’écailles en tire-bouchon.
    Elle n’avait pas poussé le moindre gémissement, pas un. Toutes les trois minutes, Elric levait les aiguilles de son dermographe et lui demandait ça va ou bien je te fais pas trop mal ? Il lui arrivait de prévenir ça risque de piquer un peu. Au bout d’une heure de travail, Elric avait posé son instrument et annoncé une pause. Son torse en forme de barrique, que se disputaient un tigre et les hautes herbes d’une jungle, luisait de sueur. Le tatoueur était fatigué par l’effort. Jeanne avait souri, sans montrer son impatience. Elle avait écouté Elric lui expliquer qu’il fallait laisser les endorphines se refaire une santé, sinon le tatoué commençait à sentir la douleur. Il avait dit j’ai l’air d’un monstre pervers mais j’essaie quand même de ne pas trop faire souffrir les clients, je tiens à ce qu’ils reviennent. Jeanne lui avait certifié que non, il ne lui faisait pas mal.
    La séance avait duré près de trois heures et Jeanne n’avait donc ni gémi ni frémi. Comme Elric s’en étonnait, limite vexé, elle lui avait dit tu aurait pu me le coudre, mon dragon, que j’aurais pas moufté. T’as bien choisi, avait répondu Elric, c’est toi le monstre finalement, t’as une peau de dragon, gamine, et peut-être pas que la peau. Puis il avait ajouté, à propos, j’ai l’impression qu’il lui manque quelque chose, une belle langue de feu, tu vois, ç’aurait été bien mais j’ai plus la place, si je te la fais ça va partir sous l’aisselle. Jeanne avait répliqué t’as qu’à la mettre ailleurs. Elle lui désignait sa cheville. Pas aujourd’hui, la peau est fine à cet endroit-là, comme t’es en manque d’endorphine au bout de trois heures, tu sauterais au plafond. Jeanne se moquait des endorphines, elle voulait en finir.

     

     

  • [Livre] Korss'Hanes - T01 - L'Eveil

     

    Je remercie les auteurs et le site Librinova pour cette lecture

     

    L'éveil.jpg


    Résumé
     : La naissance de deux enfants peut-elle faire basculer le destin d’une nation ?
    Une ancienne prophétie le laisse suggérer et les événements se précipitent. Une guerre se prépare mais qui pourra en prévoir les conséquences ?
    Quand le passé antique et les légendes ressuscitent, le monde des hommes flirte avec le bord du précipice.
    Les enfants du présage se retrouvent au centre du combat. Mais peut-on se fier aux prophéties ?

     

    Auteur : Benjamin Lebrun et Yohann Carouge

     

    Edition : Auto-Edition avec l’aide de Librinova

     

    Genre : Fantasy

     

    Date de parution : 4 Janvier 2017

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : J’ai mis un certain temps à lire ce livre car je n’ai pas vraiment l’habitude (ni la patience, mea culpa) de lire de la fantasy. Il faut dire que ce premier tome a la lourde charge de nous présenter tout un monde avec ses coutumes (plusieurs coutumes, car plusieurs peuples), ses traditions, ses légendes etc… Cela donne un univers très riche et une somme d’informations assez importante à intégrer.
    Pour autant, les auteurs ne se sont pas laissés emportés dans des pages et des pages indigestes de descriptions. Les informations, quoique nombreuses, sont dispersées tout au long du roman, ce qui les rend plus faciles à appréhender.
    En général, j’ai du mal à apprécier les romans auto-édités. Les auteurs ont du mal à accepter cet état de fait, mais force est de constater que si leur roman n’a pas trouvé de maison d’édition, ce n’est pas pour rien.
    Mais ce roman fait partie des exceptions ! Il est bien meilleur que ce que j’ai pu voir, en général, dans le domaine de l’autoédition.
    Il a un style clair et direct, qui évite les répétitions inutiles (la plupart du temps), et le langage inadapté au style du livre, ce qui est le reproche que l’on peut le plus souvent faire aux romans auto-édités.
    Peut-être le fait que les auteurs soient deux les a-t-il aidés à ce sujet.

    Bien sûr, il a quelques défauts, mais ce sont des défauts qui ne seront pas difficile à corriger.
    Parmi eux on compte quelques maladresses de langage, quelques fautes d’orthographes (ou peut-être des coquilles), quelques erreurs de concordance. Le plus gros « problème » est un gros souci d’accord du participe passé qui se présente à plusieurs reprises.
    En bref, rien qui ne soit insurmontable et qui ne peut pas être corrigé avec une relecture plus minutieuse.
    Et même si on grince un peu des dents, cela n’empêche pas la lecture car le texte reste tout à fait compréhensible et ce n’est pas non plus comme s’il y avait une faute à chaque paragraphe.
    Il y a parfois des mots d’argot français qui semblent dénoter dans un monde inconnu comme celui créé par les auteurs (Quand une guerrière « s’emplafonna » contre un mur, il m’a fallu 5 minutes pour arrêter de rigoler… ça a un peu cassé le coté dramatique et sérieux de la scène).

    J’ai beaucoup aimé la complexité des personnages. Aucun d’entre eux n’est tout blanc ou tout noir, et même pour ceux à qui on ne donnerait même pas l’heure, il est difficile de comprendre leurs motivations du premier coup.
    Les personnages sont attachants, qu’ils soient principaux ou secondaires. A chaque combat, j’avais presque peur de tourner les pages, car, s’il y a bien une chose qui ressort des scènes de bataille c’est que, comme dans Game of thrones : personne n’est à l’abri !!! (Bon à part peut-être les jumeaux, mais pour combien de temps ?).
    Comme tout premier tome qui se respecte, celui-ci nous fait nous poser plein de questions.
    Il y en a une que je me pose plus particulièrement : le traître qui se fait crever un œil (non, je ne spoile pas, quand il se fait crever un œil, on sait déjà que c’est un traître) : j’aurais aimé en savoir plus sur ses motivations. Alors oui, ok, il y a l’ambition et l’avidité. Mais il y a aussi une profonde haine, et, étant donné qu’il semblerait que ce soit un ami d’une des héroïnes (ou en tout cas qu’il l’a été dans le passé), j’aurais aimé savoir ce qui avait provoqué cette haine.
    Les dieux et déesses m’ont également intriguée et agacée. Déjà, il semblerait qu’ils ne soient pas plus divinités que vous et moi, seulement de puissants shamans si l’on se fie à une discussion entre « la déesse » et l’un des derniers représentants d’une race ancienne (et là, ça devient difficile d’en parler sans trop en dire !). Je suis curieuse de voir comment cela va tourner… Surtout après les révélations faites sur l’un des jumeaux.

    La fin est assez intrigante pour qu’on ait envie d’en savoir plus et, si le prochain tome est plus relu et corrigé, ce livre sera digne de ceux qui ont inspiré les auteurs !

    Un extrait : L’éclat étincelant des rayons des soleils ne perturbait pas les deux combattants. De nombreuses gouttes de sueur ruisselaient sur leurs fronts plissés. La concentration était à son paroxysme. Le fer s’entrechoquait tandis que de la poussière s’envolait à chaque mouvement d’esquive, de parade ou d’attaque. La fluidité et la vitesse d’exécution des gestes des bretteurs laissaient supposer une grande maîtrise dans l’art de l’acier. Les épéistes étaient splendides à observer, leur gestuelle était un véritable spectacle pour la dizaine d’officiers en armure intégrale, attroupés autour des deux fines lames. Chacun d’entre eux hurlait des encouragements à l’encontre de son favori. Les deux bretteurs n’avaient rien de commun. L’un était un véritable colosse maniant une large épée à deux mains, et l’autre, une amazone combattant avec deux armes. Elle alliait la grâce, la précision et l’agilité d’un félin.

    Soudain, d’une facilité déconcertante, cette dernière désarma son adversaire à l’aide d’un moulinet du poignet et en profita pour lui poser une de ses lames sur la gorge. Celui-ci était maintenant à genoux dans la poussière. Leurs regards se croisèrent lorsque plusieurs cris de soldats brisèrent l’instant de silence d’après confrontation. Elle se retourna arborant un sourire resplendissant. Malgré les marques de l’effort, sa beauté envoûtante n’était en aucun cas affectée. Sa chevelure brune flottait au gré des rafales de vent, ses courbes fines et sa taille de guêpe auraient fait frémir de désir un homme de foi.

    Alors que tout semblait gagné, le colosse lui faucha les jambes à l’aide de son puissant avant-bras droit. La belle guerrière eut à peine le temps de réaliser ce qui lui arrivait que le genou de son adversaire se posait sur sa cage thoracique, lui coupant le souffle et bloquant, par la même occasion, sa capacité de mouvement. Il lui adressa alors la parole d’un air sévère, le ton de sa voix n’avait rien d’agréable. On aurait dit la leçon d’un adulte envers un garnement un peu trop effronté.

    — Combien de fois devrais-je te répéter Illiaka que rien n’est gagné tant que ton adversaire n’est pas tombé sous les coups de ta lame ? Si tu jouais ta vie en ce moment, tes entrailles seraient déjà en train de se déverser sur ce sol.

    — Mais père, ce n’était qu’un entraînement ! Je n’ai pas combattu avec l’intention de vous tuer.

    Ce genre de discours, emprunt de légèreté, énervait au plus haut point Kiran Ryan, le général en charge de la forteresse d’Yvosk.

    — Sotte ! Tu n’es qu’une sotte ! Nous ne sommes pas en guerre mais ne prends pas cet entraînement à la légère. Je n’irai pas ramasser les restes de ton cadavre si tu succombes sous le poids de ton insouciance.

    Illiaka s’échappa de l’emprise de son père, se leva et se dirigea vers ses quartiers. Elle se retourna et le défia du regard.

    — Celui qui me tuera n’est pas encore né ! Personne ne manie l’art de l’acier mieux que moi et vous le savez très bien, assura-t-elle en s’éloignant.

    Alors qu’elle se dirigeait vers ses appartements, elle décida de faire un léger détour par les murs d’enceinte de la cité. Arriver en haut n’était pas chose aisée, leur hauteur avait déjà repoussé par le passé de nombreuses tentatives d’invasion. La forteresse était restée inviolée jusqu’à ce jour, les armées romoriennes et thodoriennes avaient subi quantité d’échecs. De gigantesques « tueurs de pierre » gardaient la muraille, il s’agissait de catapultes capables d’envoyer d’énormes amas de roches. Un véritable massacre si l’armée adverse n’arrivait pas à les neutraliser. Cette dizaine d’engins de mort faisait la fierté de la cité kholienne d’Yvosk. Du haut des remparts, Illiaka pouvait observer ses futures terres, celles qu’elle avait juré de défendre au péril de sa vie. Être la fille de Kiran Ryan impliquait de lourdes responsabilités et elle n’en était pas peu fière.

     

  • C'est lundi que lisez vous? #95

    c'est lundi que lisez vous.png



    Rendez-vous initié par
     Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

    lectures de la semaine passée.jpg

    Rufus le fantôme.jpg

    rien ni personne.jpg

    lecture en cours.jpg

    dans le labyrinthe.jpg

    mes prochaines lectures.jpg

    l'expedition.jpg


    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Livre] Rufus le fantôme

     

    Je remercie les éditions Sarbacane pour cette lecture

    Rufus le fantôme.jpg

    Résumé : Rufus est un fantôme. A l'école où il va, il y a des zombies, des vampires et des loups-garous. Si le papa de Rufus lui a dessiné un avenir tout tracé, notre fantôme, lui, à d'autres ambitions : il veut devenir LA MORT.

    Oui, la faucheuse, en chair et en os (surtout en os). Un métier passionnant et plein d'avenir, mais pas toujours facile à exercer, ainsi que Rufus va l'apprendre : conditions stressantes, horaires à rallonge...

    Et si tout ça devait mener à une grande GREVE DE LA MORT ?

     

    Auteur : Chrysostome Gourio

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Enfants

     

    Date de parution : 1 Février 2017

     

    Prix moyen : 11€

     

    Mon avis : Encore un pépix plein d’humour et de rebondissements. Rufus est adorablement têtu et il a bien raison : comme s’il n’y avait pas assez de parents qui veulent contrôler la vie de leurs enfants, voilà maintenant qu’il y en a qui veulent contrôler leur mort. Et la mort, c’est quand même vachement plus long et donc c’est vachement plus embêtant d’être obligé de suivre un chemin tout tracé qui ne nous convient pas.
    Même s’il a avalé sa langue (et non, ce n’est pas une expression) et qu’il est donc très difficile à comprendre (un peu comme un enfant de 2 ans qui vous parle avec sa tétine dans la bouche), son copain, Octave, zombie de son état, est un formidable camarade qui l’aide autant qu’il le peut.
    Rufus a déjà choisi la vie, pardon la mort, qu’il aura plus tard : il veut être la mort, la faucheuse et quand il apprend par Melchior, la mort locale, que tout ce qui fait l’intérêt du poste est en danger, il décide de ruer dans les brancards et d’aider Melchior et ses collègues à faire valoir leurs droits. Même si pour cela, il doit défier ses parents.
    J’ai eu un peu de mal avec les parents de Rufus, surtout avec son père. Sa mère est plus ouverte, mais ne semble pas réaliser que ce n’est pas évident à comprendre au premier regard tant elle semble rigide.
    Le père de Rufus, qu’il appelle le Prof, lui, refuse que son fils puisse avoir une autre idée de son avenir que celle que lui-même s’est imaginé. Il ne laisse aucune liberté à Rufus et son épanouissement personnel semble être secondaire dans un premier temps.
    J’ai eu un peu de mal avec la maitresse aussi. Cette manière d’appeler les parents de Rufus après son exposé, j’ai trouvé ça très limite. Au point que j’ai pensé qu’un fantôme ne pouvait pas prétendre à être la Mort et que c’est pour cela qu’elle s’inquiétait pour son élève, alors que de toute évidence, la seule chose qui l’inquiétait, était qu’il ne suive pas le destin tracé par son père.
    J’ai passé un excellent moment avec cette lecture que j’ai fini en moins de 2h. J’ai toutefois une réserve, pour la première fois, sur les bonus. Ils sont plein de second degré qu’on comprend immédiatement en tant qu’adulte et que les enfants d’une douzaine d’années comprendront probablement sans grande peine aussi. En revanche, j’ai peur que les plus jeunes lecteurs ne prennent les « conseils » au pied de la lettre, et j’imagine déjà les réactions des parents quand ils découvriront que leur progéniture a découpé les draps de son lit pour faire un costume de fantôme, qu’il aura piqué du steak haché dans le frigo pour le coller dans son livre ou qu’il exigera une augmentation d’argent de poche sous peine de grève.
    Je pense que quand on s’adresse à un jeune public, il faut faire attention à ce que l’on « conseille » car les enfants ne sont pas réputés pour leur second degré.
    En dehors de cette petite réserve, je trouve que ce roman est très amusant et explique assez bien la notion de grève et de revendications syndicales, avec de petits points historiques disséminés l’air de rien dans les explications du Prof.

    Un extrait : Ils veulent tous comprendre, comme moi à leur âge. Tout ce dont je me souviens, c’est des crocs du loup dans mon bras, d’une silhouette sombre vêtue d’une ample cape, avec sa… grande faux fendant l’air… et puis plus rien. Jusqu’à ce que mes parents viennent me tirer de la tombe.
    Ca s’est passé il y a 526 ans. Et on peut dire que c’est mon âge. Je sais, on a l’impression que c’est vieux (comme mon prénom, Rufus, très à la mode à une époque), mais j’ai l’éternité devant moi, alors ça ne fait pas tant que ça. De plus, lorsque j’ai passé l’arme à gauche, j’avais dix ans. Donc je suis super jeune et je ne fais pas mes siècles.
    Par exemple, mon père, qui a 5347 ans, et ma mère qui en a 4871, sont dans la force de l’âge, alors que quand ils ont expiré, l’Humanité découvrait à peine la civilisation (oui, ils sont beaucoup plus âgés que moi… en fait, après la mort, l’âge devient un facteur assez relatif). Eux, ils ont même connu Homère et Virgile (des types dont vous n’avez peut-être pas entendu parler, mais qui ont écrit des histoires sensationnelles). C’est dire les fossiles !

    Enfin, ils ne les ont pas connus personnellement. Quoique… Est-ce que hanter une maison, ça compte ?
    Si ça compte, alors ils les ont connus de façon intime. Parce que les relations nocturnes, ça crée des liens.
    Normal pour des fantômes.
    Ah oui, c’est important de le noter (au cas où malgré la couverture, le quatrième de couverture, le titre du livre, de ce chapitre, le résumé de votre libraire ou de votre bibliothécaire, vous ne l’auriez pas compris) : je suis un fantôme. Un jeune fantôme, donc, mais un fantôme quand même. Un qui fait peur, traverse les murs et crie Ouuuuhhouuuu !! d’un air lugubre en agitant des chaînes. Enfin, en théorie (vous verrez que c’est plus compliqué que ça).
    Comme je n’ai que 526 ans, on voit clairement à quoi je ressemblais de mon vivant (avec le temps, on disparaît peu à peu, mais c’est pas pour tout de suite). Je n’étais pas très grand, j’avais des cheveux bruns frisottés et des yeux noirs. Ce qui est plutôt pas mal, vu que ça contraste avec mon teint blafard. Disons que maintenant, je suis plutôt beau gosse.
    La face de hachis Parmentier qui m’accompagne, c’est Octave, mon meilleur copain. Le zombie de la tombe d’à côté. Comme vous pouvez le remarquer, on a pas tout à fait la même tête. Parce que c’est un mort vivant. Moi, je suis revenu sans mon enveloppe corporelle, alors que lui a gardé la sienne. Et ça, on ne sait pas très bien à quoi c’est dû. J’ai beau demander à mon père, qui est un érudit, je n’ai jamais eu de réponse claire. Peut-être qu’il se trouvait charmant et ne voulait pas laisser son joli minois pourrir dans un cercueil ? En ce cas, compte tenu de ce qu’il est devenu, je ne suis pas sûr qu’il ait fait le bon choix.