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  • [Film] Les animaux fantastiques

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    Titre original : Fantastic Beasts and Where to Find Them

     

    Réalisé par : David Yates

     

    Date de sortie : 16 novembre 2016

     

    Genre : Aventure

     

    Pays d’origine : USA, Angleterre

     

    Durée : 2h13

     

    Casting : Eddie Redmayne, Katherine Waterston, Dan Fogler, Alison Sudol, Colin Farell, Ezra Miller…

     

    Résumé : New York, 1926. Le monde des sorciers est en grand danger. Une force mystérieuse sème le chaos dans les rues de la ville : la communauté des sorciers risque désormais d’être à la merci des Fidèles de Salem, groupuscule fanatique des Non-Maj’ (version américaine du « Moldu ») déterminé à les anéantir. Quant au redoutable sorcier Gellert Grindelwald, après avoir fait des ravages en Europe, il a disparu… et demeure introuvable.
    Ignorant tout de ce conflit qui couve, Norbert Dragonneau débarque à New York au terme d’un périple à travers le monde : il a répertorié un bestiaire extraordinaire de créatures fantastiques dont certaines sont dissimulées dans les recoins magiques de sa sacoche en cuir – en apparence – banale. Mais quand Jacob Kowalski, Non-Maj’ qui ne se doute de rien, libère accidentellement quelques créatures dans les rues de la ville, la catastrophe est imminente. Il s’agit d’une violation manifeste du Code International du Secret Magique dont se saisit l’ancienne Auror Tina Goldstein pour récupérer son poste d’enquêtrice. Et la situation s’aggrave encore lorsque Percival Graves, énigmatique directeur de la Sécurité du MACUSA (Congrès Magique des États-Unis d’Amérique), se met à soupçonner Norbert… et Tina.

     

    Mon avis : Pour bien nous rappeler que l’on reste dans l’univers Harry Potter, même si l’histoire se passe des décennies avant la naissance de notre sorcier préféré, le film s’ouvre sur l’ouverture musicale bien connue. On ne peut pas se tromper, même si Harry n’est pas là, on est bien dans le monde magique !
    Et comme pour montrer que l’histoire n’est qu’un éternel recommencement, les premières images sont des unes de journaux sorciers titrant : « Gellert Grindelwald, le mage noir frappe encore en Europe » ; « Poudlard renforce sa sécurité »… (Comme quoi, Voldemort n’a rien inventé, hein).
    Les lois sorcières américaines sont nettement plus strictes qu’en Angleterre. Au début on se dit que c’est une question d’époque, et qu’en 1926, les lois étaient peut être plus sévères partout, mais un commentaire à ce sujet de Norbert Dragonneau nous éclaire vite.

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    Ainsi aux USA, il est interdit à un sorcier de se lier d’amitié avec un moldu (ici appelés des non-Maj) et d’autant plus de les épouser. Ils doivent avoir un permis de baguette et n’ont pas le droit d’avoir des animaux magiques, lesquels sont considérés comme nuisibles et systématiquement éliminés, qu’ils soient dangereux ou pas. Sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, les autorités sorcières m’ont profondément énervée (y’a des torgnoles qui se perdent).
    Il faut dire que les temps sont difficiles pour les sorciers : Grindelwald, après avoir semé la terreur en Europe, a disparu et les autorités sorcières américaines craignent qu’il ne s’attaque à eux. Pour ne pas arranger les choses, un groupuscule qui se fait appeler les fidèles de Salem clame partout que les sorciers hantent les rues et qu’il faut les éliminer (la comptine que chante la fille de la chef de file de ce groupe fait froid dans le dos : ça parle de bucher, de pendaison, de noyade, de flagellation…charmant quoi…).
    La rencontre de Norbert et Tina est particulière puisqu’elle le met en état d’arrestation…mais les choses ne sont pas aussi limpides qu’elles semblent l’être.
    Quand elle se rend compte que Norbert a perdu sa mallette et que le non-Maj qui l’a trouvée a laissé échapper les animaux qu’elle contenait, elle et son allumeuse de sœur Queenie vont l’aider à les retrouver.

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    D’un autre coté, on a Percival Graves, le directeur de la sécurité du congrès, qui joue un jeu bizarre et mystérieux. Il semble être à la recherche un enfant puissant qu’il aurait vu dans une vision.

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    Quand je l’ai entendu décrire la puissance de l’enfant, je me suis demandé s’il ne cherchait pas le futur Voldemort… Mais les dates ne correspondent pas.
    J’ai adoré cet univers qui rappelle celui d’Harry Potter tout en étant totalement différent car on est dans un autre pays avec d’autres lois, d’autres traditions, d’autres coutumes… Ici, pas de problème de fidélité d’adaptation puisque d’une part le film ne s’appuie que sur le bestiaire des animaux fantastiques, qui est un listing d’animaux sans qu’il y ait d’histoire racontée, et d’autre part, c’est JK Rowling en personne qui a écrit le scénario et qui connaît mieux ses personnages que celle qui les a inventé ?
    Le panel d’animaux fantastiques rencontré est également superbe à découvrir.

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    Du nifleur au botruc

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    en passant par des tas d’autres bestioles dont je n’ai pas retenu les noms, on se trouve face à tout un tas d’animaux dont on n’avait jusque là seulement entendu parler.

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    On a donc ici une histoire plus complexe que celle d’Harry Potter tout en restant dans cet univers fantastique.
    Un film génial pour retrouver la magie !



     

  • [Livre] J'étais là

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    Résumé : Quand j'ai appris la mort de Meg, j'ai cru qu'elle me faisait une blague. Une de celles dont elle avait le secret.

    Elle avait tout prévu : la méthode, le lieu, ce qu'il faudrait faire de ses biens. Et même ce fichu mail, envoyé en différé, annonçant qu'elle en finissait avec la vie.

    Ensuite, il a fallu affronter la pitié des habitants de Plouc-la-ville. Faire face aux questions que je lisais sur tous les visages.

    Oui, Meg était ma meilleure amie.

    Non, je n'étais pas au courant.

    Pourquoi ne m'avait-elle rien dit? Elle avait eu besoin de moi, et je n'avais pas été à la hauteur.

    Pourtant, j'étais là.

     

    Auteur : Gayle Forman

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 09 septembre 2015

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Dans « Si je reste » Gayle Forman traitait du coma, du choix de vivre ou mourir et du deuil, dans « Là où j’irais » plus de la reconstruction après un drame. Dans « J’étais là », elle s’attaque au suicide, sujet tout aussi délicat à traiter.
    Après le décès de son amie, Cody l’idéalise un peu. Elle refuse d’accepter que Meg ait pu agir différemment à Seattle de ce qu’elle avait toujours fait dans leur petite ville ; elle refuse également d’imaginer une seule seconde que quiconque dans cette ville ait pu connaitre une Meg différente de celle qu’elle connaissait. Pour elle, il n’y a qu’une Meg et c’est celle qu’elle connait par cœur, celle qui est son amie depuis le jardin d’enfants, celle dont les parents l’ont pratiquement élevée, elle qui a une mère totalement dénué du moindre instinct maternel et pas de père.
    Après une interrogation du petit frère de Meg, Cody en est persuadée : Meg n’aurait jamais eu l’idée de se suicider, c’est donc que quelqu’un l’y a poussé.
    Elle a tellement besoin que son amie ne l’ait pas abandonnée de son propre chef, qu’elle saute sur ce que dit un gamin de 10 ans comme s’il détenait la moindre parcelle de vérité. Elle en oublie qu’il est lui aussi dans ce cas : il cherche une preuve que sa sœur ne l’a pas abandonné volontairement, qu’elle était manipulée.
    Cody va aller chercher les affaires de Meg, et compte en profiter pour se renseigner un peu, mais elle tombe de haut : la Meg qu’on lui décrit n’a rien à voir avec son amie.
    Immédiatement, elle en conclu que ces gens, qui ont vécu avec Meg pendant des mois, ne la connaissait pas et n’ont donc pas leur mot à dire sur sa copine.
    Cody est complètement repliée sur elle-même. Si je comprends son besoin de chercher une explication rationnelle à l’acte de Meg, je ne comprends pas qu’elle n’informe pas les parents de cette dernière de ses découvertes au fur et à mesure qu’elle les fait. Ils sont quand même les premiers concernés, non ?

    Une chose qu’on ne peut pas retirer à Cody, c’est qu’elle est tenace. Elle va très très loin pour comprendre ce qui est arrivé à Meg, mais elle est aussi un peu naïve. Heureusement, elle est entourée. Et va se rendre compte qu’elle peut bien plus compter sur sa mère que ce qu’elle croyait.
    Au travers de la quête de Cody pour comprendre Meg, Gayle Forman la fait passer par toutes les étapes du deuil.
    Cody va devoir admettre qu’elle n’était pas dans la tête de Meg, que celle-ci ne lui disait pas tout. Mais surtout elle va devoir se pardonner d’avoir été là, et de n’avoir rien vu. Parce que parfois, il est impossible de voir quoi que ce soit.
    Le roman a un petit côté polar, avec Cody prête à tout pour découvrir la vérité.
    Pour une fois, je n’ai pas pleuré. Peut-être parce qu’on n’a pas l’occasion de voir Meg et Cody ensemble, de ressentir leur amitié. J’ai eu l’impression de ne pas connaitre Meg, de ne pas la découvrir réellement. Je suis restée concentrée sur Cody.
    Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’émotions dans ce roman, mais la quête de Cody et le côté positif (que Cody reprenne sa vie et fasse le deuil de son amie) m’a empêchée de lâcher les grandes eaux.

    Un extrait : Le lendemain de la mort de Meg, j’ai reçu le mail suivant :

    J’ai le regret de vous informer qu’il m’a fallu en finir avec la vie. Cette décision, je l’ai prise il y a longtemps. Elle m’appartient entièrement. Je sais qu’elle vous causera du chagrin et j’en suis désolée, mais comprenez que je devais mettre un terme à mes souffrances. Ça n’a rien à voir avec vous, et tout avec moi. Ce n’est pas votre faute.

    Meg.

     

    Elle en avait envoyé une copie à ses parents et une au commissariat de Tacoma, cette dernière accompagnée d’une note indiquant aux policiers dans quelle chambre de quel motel ils la trouveraient, quel poison elle avait absorbé et comment les employés de la morgue pouvaient sans risques récupérer son cadavre. Sur son oreiller, un mot ordonnait à la femme de ménage de prévenir les secours et de ne pas toucher à son corps. Elle y avait joint cinquante dollars de pourboire.

    Elle avait veillé à expédier ses messages en différé. Ainsi, elle serait bel et bien morte quand nous les recevrions.

    Ces détails, je ne les ai appris que plus tard, bien sûr. En découvrant sa lettre d’adieu sur l’ordinateur de la bibliothèque municipale, j’ai cru à une farce. À un mauvais canular. Je l’ai appelée. Comme elle ne répondait pas, j’ai contacté ses parents.

    — Vous avez eu le mail de Meg ? leur ai-je demandé.

    — Quel mail ?

     

  • [Livre] Le joyau – T03 – La clé noire

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    Résumé : L'avenir se bâtit sur les ruines du passé.

    Cela fait trop longtemps que Violet et les habitants des anneaux extérieurs de la Cité solitaire sont soumis au moindre caprice de la noblesse du Joyau. La société secrète connue sous le nom de la Clé Noire s'apprête à lancer l'offensive pour renverser ces dirigeants cruels et corrompus.

    Violet a conscience du rôle crucial qu'elle doit jouer dans cette révolte, mais c'est une raison encore plus personnelle qui la pousse à s'engager corps et âme pour la cause.

     

    Auteur : Amy Ewing

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 24 novembre 2016

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : J’ai retrouvé avec plaisir les personnages d’Amy Ewing pour la fin de cette trilogie pleine de magie et de rebondissement.
    Violet m’a énervée dans ce tome. Je comprends qu’elle veuille s’impliquer et prendre des risques, au vu des circonstances. Sa décision de s’introduire dans le joyau est tout à fait légitime mais sa manière d’agir vis-à-vis de ses compagnons, elle, laisse un peu à désirer.
    D’abord, j’ai trouvé qu’elle ne discutait avec personne, elle se pose en chef, prend des décisions sans consulter quiconque et les mets devant le fait accompli.
    De plus, elle agit comme si elle était la seule à pouvoir prendre des risques, comme si ses pouvoirs la rendaient unique. Alors déjà elle n’est pas la seule à avoir des pouvoirs, et ensuite, il y a bon nombre de membres de la clé noire qui se battait, sans pouvoir, pour leur liberté, quand elle croyait encore au mythe de la maison de retraite pour mères porteuses. Sa réaction envers Ash est à la limite du : « je t’interdis de bouger d’ici, peu importe que tu te sentes inutile, d’ailleurs si je pouvais je te mettrais en laisse. »
    Surtout, elle m’a donné l’impression de ne réfléchir qu’après avoir agi. Parfois, je l’ai comprise, car elle se devait de réagir rapidement, sans avoir le temps de peser le pour et le contre, et dans d’autre cas, j’ai trouvé qu’elle s’exposait inutilement. D’ailleurs ses actes vont parfois avoir de graves conséquences.
    J’ai un peu regretté qu’on voit si peu les personnages auxquels on s’était attachés dans les deux premiers tomes.
    Garnett a murit, il sait ce qu’il fait, ou en tout cas il donne drôlement bien le change.
    La date butoir, à savoir la prochaine vente aux enchères qui va avoir lieu en avance par rapport à la date habituelle, donne une certaine tension car on ne sait pas si les protectrices seront prêtes à temps. De plus on a la crainte que des choses soient changées au dernier moment à cause des attentats par des rebelles dont on ne sait pas trop s’ils sont indépendants ou des membres de la clé noire qui font plus ou moins sécession.
    Il y a plusieurs morts dans ce tome, dont deux auxquelles je ne m’attendais vraiment pas et qui m’ont fait pleurer toutes les larmes de mon corps.
    Quand on rentre dans l’action, la vraie, celle qui casse tout sur son passage, on est en plein dans la magie, tout va très vite et les protectrices vont déployer tout leur potentiel. Mais j’ai bien apprécié que l’auteur n’en fasse pas des filles indestructibles. Certaines ne s’en sortiront pas. Ca me paraissait évident, mais parfois, les auteurs ont du mal à tuer leurs personnages. Ce n’est pas le cas d’Amy Ewing, elle ne nous aura rien épargné, ou presque dans ce tome qui clôt en beauté cette trilogie.
    Le seul petit bémol est l’absence d’épilogue et donc l’absence de visibilité sur les conséquences de la révolution.

    Un extrait : La date de la prochaine Vente aux Enchères ayant été avancée d’octobre à avril, le Cercle de la Clé Noire – les forces rebelles de la Cité solitaire dirigées par Lucien – travaille d’arrache-pied pour rallier un maximum de personnes à notre cause, stocker armes et explosifs, et infiltrer les bastions de la royauté dans les cercles extérieurs.

    Toutefois, tous ces efforts seront vains si la royauté peut rester cachée, retranchée derrière le mur d’enceinte massif qui protège le Joyau. C’est là que nous intervenons. Nous, les mères porteuses. Nous sommes plus puissantes lorsque nous unissons nos forces. Nous devons rassembler autant de filles que possible pour détruire ce mur infranchissable. Pour arracher à la royauté son bouclier principal. Pour permettre au peuple de pénétrer dans le Joyau.

    Raven et moi sommes allées dans les quatre instituts, accompagnées des mères porteuses que Lucien a exfiltrées du Joyau – Sienna, Olive et Indi. Northgate fut de loin le pire, avec son sol glacé constitué d’acier et de pierre, ses uniformes ternes et son règlement draconien interdisant toute possession d’effets personnels. Pas étonnant que Sienna en garde un souvenir épouvantable. Elle y est retournée à reculons, or nous avions vraiment besoin d’un guide, d’une personne qui connaisse non seulement les lieux mais aussi les autres pensionnaires.

    Nous les avons prises à part par petits groupes et leur avons ouvert les yeux ; nous leur avons montré comment se connecter aux éléments, leur révélant ainsi leur véritable nature – au-delà du simple rôle de mère porteuse. Raven possède un pouvoir unique et intangible – celui d’accéder à un lieu sacré, une falaise qui surplombe l’océan. Elle est notamment capable d’y transporter d’autres personnes. C’est un endroit en dehors du réel, magique, où les filles telles que nous peuvent s’unir instantanément aux éléments de la nature. J’y suis moi-même allée un nombre incalculable de fois au cours des derniers mois.

    Avec Raven, je me tiens à présent devant mon ancien institut, que je contemple d’un air songeur. Nous devons choisir prudemment celles avec qui nous partagerons notre secret – uniquement celles qui vont se rendre aux Enchères, qui seront à bord des trains en direction du Joyau. Lucien nous a fourni les listes de noms.

    Contrairement à la Maison des compagnons, Southgate ne possède aucune entrée secrète ; aucun régimentaire ne patrouille alentour non plus. Southgate est une forteresse plantée au beau milieu d’une mer de taudis décrépits aux murs de boue séchée. Le Marais me paraît encore plus triste que dans mes souvenirs. L’odeur de soufre de la gadoue à mes pieds, les arbres épars et rachitiques, les masures délabrées… La pauvreté est omniprésente, elle saute aux yeux, vous assaille avec brutalité. Une réalité dont je n’ai vraiment pris conscience qu’à partir du moment où j’ai commencé à vivre dans le Joyau.

     

  • [Livre] Et si...

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    Résumé : Quand Cal retrouve Nicole à des milliers de kilomètres de leur ville natale, il n’en croit pas ses yeux. Son amie d’enfance dont il a toujours été amoureux prétend s’appeler Nyelle, et son caractère semble à l’opposé de ce qu’elle était. Qui est vraiment Nyelle ? Nicole, frappée d’amnésie ? Un simple sosie ? La seule chose dont Cal est sûr, c’est qu’il ne peut plus vivre sans elle…

     

    Auteur : Rebecca Donovan

     

    Edition : PKJ

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 01 octobre 2016

     

    Prix moyen : 18,50€

     

    Mon avis : Lu pendant le weekend à lire de Mars, ce livre a été mon coup de cœur de la semaine (et peut être même du mois).
    Le récit alterne entre le présent qui est du point de vue de Cal, et le passé, du moment où Nicole a emménagé dans leur petite bourgade jusqu’à la fin du lycée, qui est raconté alternativement du point de vue de Nicole et de celui de Richelle.
    Dès les premiers souvenirs de Nicole et Richelle, on ressent un vrai malaise dans la famille de Nicole. Un malaise qui tourne autour du père, même si la mère n’est pas en reste.
    Au fil de la lecture de ces souvenirs, le malaise se précise. Le père est un personnage qu’on ne peut que détester, et pourtant on ne le voit que deux ou trois fois, il est la plupart du temps évoqué par son épouse ou par Nicole.
    On voit que la vie de Nicole est quasiment insupportable. Il y a une telle pression qui pèse sur ses épaules. Des parents pareils ne devraient pas avoir le droit de voir leurs enfants sans la surveillance d’un tiers.
    D’ailleurs, un des derniers souvenirs de Cal, avant que Nicole ne disparaisse, est une dispute entre la jeune fille et ses parents. C’est très frustrant pour le lecteur, car d’une part cal ne se souvient de cette scène que par bribes (il était saoul quand il a entendu la dispute) et d’autre part, il n’a pas tous les éléments, n’ayant pas été présent lors de la scène, mais ayant juste entendu les éclats de voix depuis la rue. Et ce n’est qu’à la quasi fin du livre qu’on saura ce qu’il s’est exactement passé ce soir-là.
    Autre mystère : le déménagement précipité de la famille de Richelle. Je veux bien qu’un père puisse être muté, surtout aux USA. Mais de là à déménager dans la précipitation, sans même laisser le temps à leur fille de faire ses adieux à ses amis ? Il y a quelque chose autour de ce déménagement, et j’ai passé le livre à essayer de comprendre quoi. Mais Je m’attendais à tout sauf à la réponse que j’ai fini par avoir !
    Le mystère principal auquel on est confronté est : Est-ce que Nyelle est Nicole ?
    Cal semble en être persuadé mais quand on voit le caractère de Nicole dans les souvenirs et qu’on constate celui de Nyelle, on ne peut qu’avoir un doute.
    Si tel est le cas, se pose alors la question de savoir pourquoi elle se fait passer pour une autre ? Pourquoi elle prétend qu’elle n’est pas Nicole ? Pourquoi tant de mystères ?
    J’ai adoré le personnage de Nyelle, qui est pleine de vie et à multiple facettes, même si c’était parfois agaçant d’avoir l’impression d’avoir une anguille en face de Cal.
    Cal aussi est attachant, surtout avec son problème majeur : il ne sait pas dire non à une fille, ce qui fait qu’il a partout des ex qui lui en veulent.
    J’ai eu un peu plus de mal avec Rae, que j’ai trouvée agressive et péremptoire.
    La romance entre Cal et Nyelle est bien amenée, de même que les révélations de la fin. Tout au long du livre, on a des indices qui sont distillés, ce qui fait que la fin n’est pas une totale surprise, mais le voir écrit noir sur blanc dissipe les doutes qu’on aurait pu avoir.
    J’ai bien aimé le fait que tout le mystère ne soit pas concentré sur l’identité de Nyelle. Le roman va bien au-delà de ça et, au final, cette révélation-là est presque secondaire.
    J’avais déjà eu un coup de cœur pour la trilogie « ma raison d’espérer » du même auteur, et là, rebelote. Je pense que Rebecca Donovan est bien partie pour être, comme Jennifer Brown, un auteur coup de cœur pour moi.
    Avec ce roman plein d’émotions, elle me donne envie de découvrir au plus vite sa prochaine histoire (c’est tout juste si on lui laisse le temps de l’écrire !)

    Un extrait : En faisant la queue chez Bean Buzz, je sens qu’il me faut à tout prix de la caféine pour me secouer. J’ai joué à fond mon rôle d’étudiant bourré… Ça ne m’arrive pas souvent. C’était vraiment n’importe quoi, cette soirée.

    Je remercie Mel quand elle me tend mon gobelet. En marchant vers la porte, les paupières mi-closes, j’ai l’impression d’être un somnambule. Je me concentre sur la lumière qui provient de la sortie, et je m’efforce d’avancer dans cette direction.

    — Cal ?

    J’écarquille les yeux et j’inspire profondément par le nez afin de me concentrer. Carly est devant moi. Comment savait-elle que je serais ici ? Je ne l’ai jamais emmenée chez Bean Buzz. Je n’y ai jamais invité de filles. J’ai choisi exprès un café situé loin du campus pour ne pas tomber par hasard sur l’une d’elles.

    — Carly, mais qu’est-ce que tu fais ici ?

    Je suis trop surpris pour le cacher.

    — Euh, je prends un café ? répond-elle en soulevant son gobelet.

    — Ah, bah oui ! dis-je avec un léger hochement de tête.

    Je me sens vraiment stupide.

    — T’as une seconde ? J’aurais bien aimé qu’on parle.

    — Euh…

    J’ai déjà du mal à tenir debout, alors parler…

    — J’en ai pas pour longtemps, promis.

    — OK.

    Je la suis à contrecœur jusqu’à une table devant la baie vitrée. Je ne sais pas du tout à quoi m’attendre. J’imagine qu’elle veut s’excuser d’avoir cassé comme ça avec moi la veille.

    — Je crois que j’ai fait une erreur, dit-elle alors que je m’assieds. Je n’aurais pas dû te plaquer.

    Pour une surprise, c’est une surprise.

    Voyant que je reste bouche bée, elle poursuit :

    — Je crois que j’ai flippé parce que je commence à avoir des sentiments pour toi. Mais après ton départ hier soir, je me suis rendu compte que le campus grouillait de gros blaireaux. Tu n’es pas comme eux. J’ai fait une bêtise, et j’aimerais qu’on se donne une seconde chance.

    Je ne suis pas assez lucide pour affronter un truc pareil. Alors j’essaie de gagner du temps en buvant lentement mon café tout en évitant soigneusement de regarder la fille assise en face de moi qui attend ma réponse. C’est alors que je vois les yeux bleus incroyables de la nuit dernière. Ils me scrutent depuis le canapé en cuir à l’autre bout du café – mais sans le masque. Carly me ramène à la réalité : — Cal ?

    — Pas possible ! je murmure, subjugué.

    — Quoi ? me demande Carly, prise de panique. Ça veut dire non ?

    — Désolé.

    Je me remets de mes émotions, et je me force à détourner le regard.

    — Euh, j’ai cru voir… Laisse tomber !

    Je secoue la tête et tente de me concentrer sur la conversation. La nuit dernière, cette fille m’a montré la porte. Alors je l’ai prise. De toute façon, notre histoire n’aurait pas duré beaucoup plus longtemps, surtout si elle attendait plus de moi.

    J’inspire un petit coup avant de répondre :

    — En fait, non. On ne peut pas se remettre ensemble.

    — Hein ? Quoi ?

    Carly plisse les yeux.

    — Pourquoi ?

    — Désolée, Carly. Ce n’est pas possible.

    Je me lève et je m’en vais sans attendre sa réaction. Je devrais continuer mon chemin et sortir. Mais au lieu de ça, je traverse le café jusqu’au canapé en cuir marron où la fille de la nuit dernière, sans masque, est en train de lire, les pieds posés sur la table basse.

    Et puis je reste planté devant elle à la regarder. Elle ne me remarque pas, et c’est sans doute mieux car j’ai vraiment l’air d’un pauvre type. Je suis à court de mots parce que je me trouve devant Nicole Bentley. Et en même temps, cette fille paraît… différente. Elle ne ressemble pas exactement à celle qui a emménagé dans mon quartier il y a quinze ans. Peut-être que ce n’est pas elle. Je ne vois pas ce qu’elle ferait ici. Mais… ces yeux-là, ce sont les siens.

     

  • C'est lundi que lisez vous? #100

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    mes prochaines lectures.jpg

    Mon prochain SP à lire sera:

    appuyez sur étoile.jpg

    Et pour le challenge de printemps, ma prochaine lecture est piochée dans ma book jar

    Book jar.JPG

    Et ce sera donc:

    L'héritière.jpg


    Et vous? Que lisez vous?

  • [Livre] J'ai dix ans, ma vie est un cauchemar

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    Résumé : " Erreur de casting ", abandonné par son père à la naissance, Christian Faison subira les humiliations maternelles toute son enfance... Quand sa mère rencontre enfin un homme, celui-ci se révèle être un tortionnaire. Pendant plusieurs années, il maltraite Christian et sa maman. Jusqu'à leur fuite. Le petit garçon découvre alors le monde de la nuit, ses dangers et sa liberté. Quelques rares personnes, touchées par son intelligence et ses qualités humaines, lui ouvriront d'autres horizons. Sans haine mais avec une détermination sans faille, il décide seul de se réinsérer dans la société.

     

    Auteur : Christian Faison

     

    Edition : J’ai lu

     

    Genre : Témoignage

     

    Date de parution : 07 novembre 2007

     

    Prix moyen : 6€

     

    Mon avis : Ecrit à la première personne ce témoignage a plus une valeur thérapeutique pour l’auteur qu’une réelle valeur de quelque nature que ce soit pour le lecteur.
    J’ai regretté que l’auteur se sente obligé de se justifier toutes les deux pages en assurant qu’il n’invente pas, qu’il n’exagère pas, que tout s’est réellement passé comme il le raconte. Le dire une fois au début du livre aurait largement suffit, mais on dirait qu’il cherche un moyen d’étirer son témoignage.
    De la même façon, il répète inlassablement les mêmes choses concernant sa mère : on a un peu l’impression de tourner en rond.
    Il est effarant de réaliser que la majorité de sa vie dans la rue n’est finalement du qu’à l’orgueil et l’égoïsme de sa mère qui refuse catégoriquement de demander les aides sociales auxquelles elle aurait pourtant droit. Elle préfère faire travailler son fils la moitié de la nuit avant de l’envoyer à l’école, quasiment mort de fatigue, où, bien entendu, il n’est pas en état de faire quoi que ce soit.
    Toute sa vie, cette femme détruit son fils psychologiquement. On se demande ce que font les services sociaux, quand, alors qu’il travaille toute la nuit, des policiers de la Brigade Spéciale de Nuit le voient s’épuiser à la tâche. Comment une telle mère a-t-elle pu conserver la garde de son fils.
    Heureusement, il va croiser la route de quelques personnes qui vont l’aider à garder la tête hors de l’eau et à maintenir un niveau d’instruction suffisant pour, s’il ne va pas jusqu’au BAC, lui permettre de trouver sa voie professionnelle.
    Si ce livre est un exercice thérapeutique pour l’auteur on peut lui reprocher d’avoir un peu trop de distance, de ne pas décrire ses sentiments. Il énonce parfois les faits comme un journaliste narrant une affaire.
    Mais quelques soient les défauts d’écriture de ce livre, on en peut nier que Christian Faison a fait preuve d’un courage et d’une détermination sans faille pour s’en sortir, pour se faire une vie « normale », malgré le mauvais départ qu’il a eu dans la vie : enfant non désiré par sa mère, abandonné à la naissance par son père, brutalisé et quasiment réduit en esclavage par son beau-père, un vrai sociopathe.
    C’est sa foi, quelques religieux qui ont été ses professeurs, et celle qui deviendra sa femme qui l’ont soutenu envers et contre tout pour qu’il réussisse sa vie et dans sa vie.

    Un extrait : Je suis né à l’hôpital public Hoche, à Nîmes, le 9 février 1963. C’était le tout début de l’après midi. Je n’étais pas le bienvenu.
    Lorsque les sages-femmes me présentèrent à maman, elle détourna la tête et refusa de poser sur moi le moindre regard. Du moins est-ce l’unique récit de ma naissance qu’elle me fera plus tard, répétée à satiété des années durant. Au cas où je risquerais d’oublier que je n’étais pas le fruit béni d’un amour épanoui.
    A tout prendre – puisque de toute façon un accident de la nature lui imposait cette naissance de trop, cet être non désiré entré par effraction dans sa déjà triste vie -, elle eût préféré une fille. Double désillusion, double peine que je paierai jusqu’à plus soif, avec une inlassable régularité.
    Quelques année plus tard, cheveux bouclés, visage fin, silhouette androgyne, je serai souvent pris pour une fille et maman ne démentira pas, ou si peu. Ce mensonge par omission faisait naitre en elle un curieux sentiment de rêve non abouti, de possibilité avortée.
    Quand j’aurai atteint l’âge de comprendre ces choses-là, je prendrai conscience de sa haine tenace envers les hommes. Tous les hommes. Et j’en étais un, du moins en devenir. Présent tous les jours devant elle, ma vue lui rappellera constamment ce hic, cet os tenace dont elle ne voudra jamais tenter de se débarrasser.
    Elle aurait tant souhaité que je devienne danseuse ! Combien de fois l’entendrai-je invoquer ce manque qui semblait abyssal : elle n’avait pas eu de fille et n’en aurait jamais. Pas de fille à son image pour la modeler selon sa propre révolte, son caractère ombrageux d’un entêtement rare dans l’autodestruction, afin de pouvoir se venger du sexe fort par procuration.
    Elle rêvera toujours cette fille impossible, rêve trouble et malsain, me faisant partager malgré moi sa rancœur et son amertume, sans prendre conscience – ou ne voulant pas la voir – de la souffrance muette qu’elle créera en moi. Ce poison fera lentement son office destructeur au plus intime de mon esprit.

     

  • Le tiercé du samedi #99

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres dont vous avez bien aimé (voire préféré) l’adaptation ciné même si vous avez peur que les inconditionnels des livres vous jettent des pierres si vous le disiez

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Les animaux fantastiques

     

     

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    Bon ok, je triche un peu là parce que le livre n'est pas un roman, mais c'est bien l'histoire de l'auteur de ce livre que raconte "Les animaux fantastiques" donc il y a un lien!

     

     

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    Nos étoiles contraires

     

     

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    Sans aller jusqu'à dire que j'ai préféré le film, je l'ai trouvé très fidèle au livre et je l'ai beaucoup aimé

     

     

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    Le diable s'habille en Prada

     

     

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    J'ai adoré le livre et, même s'il y a beaucoup de différences, j'ai adoré le film. Meryl Streep est tout simplement géniale et Anna Hathaway campe une Andy telle que je l'avais imaginée!



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois personnages de livres qu’on aurait aimé avoir pour ami (ou plus si affinités) ou membre de la famille

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

  • [Film] Madame Bovary

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    Titre original : Madame Bovary

     

    Réalisé par : Sophie Barthes

     

    Date de sortie : 4 novembre 2015

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : Angleterre, Belgique

     

    Durée : 1h59

     

    Casting : Mia Wasikowska, Ezra Miller, Henry Lloyd-Hughes, rhys Ifans, Logan marshall-Green, Laura Carmichael…

     

    Résumé : Emma Rouault, fraîchement sortie du couvent, épouse Charles Bovary, un médecin de campagne qui se réjouit d’avoir trouvé la compagne parfaite. Emma occupe ses journées à aménager sa nouvelle demeure, dessine, joue du piano et reçoit avec élégance les visiteurs. Cette vie monochrome auprès d’un époux sans raffinement est bien loin des fastes et de la passion auxquels elle aspire. Ses rencontres avec M. Lheureux, habile commerçant, le Marquis d’Andervilliers, et Léon, jeune clerc de notaire, vont rompre la monotonie de son existence.

     

    Mon avis : Ici je ne vais que donner mon avis sur le film sans faire de comparaison avec le livre car je ne l’ai toujours pas lu (oui je sais, honte sur moi !).
    La réalisatrice (le scénariste aussi du coup, mais là de suite, on en parle moins) a décidé de se concentrer sur l’ennui que ressent Emma dans sa vie de femme mariée, ennui qui va la pousser non seulement à l’adultère mais aussi à une sorte de frénésie d’achats qui ne sera pas sans conséquences.
    Le mari d’Emma n’est pas franchement antipathique. C’est un homme bon, qui se contente de ce qu’il a et qui ne s’intéresse guère aux distractions telles que l’opéra ou le piano. Pour autant, il ne prive Emma de rien, lui propose de rester seule à Rouen un jour de plus pour qu’elle puisse aller à l’opéra, ne rechigne pas quand elle réclame des cours de piano… Il aime profondément sa femme, cela se voit.

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    Et c’est peut être cette bonté et cet amour qui dérange encore plus la jeune femme. De son propre aveu, elle se sentirait moins coupable si son mari était un monstre d’égoïsme qui ne lui autorisait rien et qui la maltraitait car ainsi elle pourrait au moins le haïr alors que là, il n’y a vraiment rien à reprocher à Charles Bovary, si ce n’est la modestie de sa condition.
    Le problème c’est qu’Emma, entre son ennui et le fait qu’elle a passé sa jeunesse dans un couvent pour n’en sortir que pour se marier est romantique à l’excès et très naïve.

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    Elle tombe ainsi tour à tour dans les pièges de monsieur LHeureux

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    et du marquis

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    qui veulent d’elle deux choses totalement différentes mais qui précipiteront sa chute de la même façon.
    En amour, Emma est exigeante, collante dirait-on aujourd’hui. Elle ne comprend pas, ou ne veut pas comprendre que les hommes auxquels elle s’accroche puissent avoir des obligations, comme Léon, et surtout elle n’a aucune notion d’argent.

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    Pour elle l’argent ne compte pas, elle n’arrive pas à concevoir que l’argent puisse être un frein pour quoi que ce soit.
    Pourtant, elle attire la sympathie. Des autres personnages, d’abord. En effet, sa domestique qui était déjà au service de son mari, va garder pour elle des secrets qu’aucun domestique de l’époque n’aurait gardés pour sa maîtresse (surtout quand on sait qu’à l’époque, le seul maître à bord était le mari).

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    Du spectateur ensuite, car elle montre un profond mal-être et s’en veut énormément de risquer de faire de la peine à son époux sans toutefois parvenir à s’en empêcher.
    Bien sûr, même sans avoir lu le roman, je sais que le film prend des libertés. D’abord parce qu’on n’adapte pas fidèlement en moins de 2h un pavé de 500 page aussi riche que le texte de Flaubert, ensuite parce que la réalisatrice s’est attaché à un élément du roman : l’ennui d’Emma. On ne développe pas la personnalité de Charles Bovary au-delà de ce qui est nécessaire pour comprendre cet ennui, le couple n’a pas d’enfant (alors que dans le livre, la naissance de sa fille fait partie des éléments qui font sombrer Emma).
    J’ai beaucoup aimé cette adaptation qui était un sacré risque, le roman ayant été adapté plus d’une quinzaine de fois.
    C’est une adaptation qui peut donner envie de lire le livre (c’est mon cas) et qui permettra de faire un peu mieux connaitre outre atlantique ce chef d’œuvre de la littérature française.


     

     

  • [Livre] L'expédition

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    Résumé : Archipel du Svalbard. Un appel au secours en provenance du 87e parallèle nord parvient à Knut Fjeld. Une expédition norvégienne est en difficulté, alors qu’elle cherche, sur les traces des grands explorateurs, à rejoindre le pôle Nord. Un projet mal ficelé, que les spécialistes critiquent pour l’itinéraire retenu, et pour le choix du mois de février, trop tôt en saison. Mais le challenge est là, précisément : réussir ce qui ne s’est jamais fait. Lorsque courage et ambition riment avec folie. L’expédition est partie, mal préparée, mal financée. Deux attelages, huit chiens et quatre hommes.
    Ce sont les chiens qui tombent en premier.
    Knut Fjeld, le flic norvégien du Svalbard, se rend sur place. En plein désert arctique, sur la banquise qui dérive. Bientôt prisonnier d’un huis clos sur glace, angoissant, et périlleux.

     

    Auteur : Monica Kristensen

     

    Edition : Gaïa polar

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 05 octobre 2016

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : J’ai beaucoup aimé ce livre. J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire, mais une fois ceci fait, impossible de lâcher le roman.
    Il y a une tension presque palpable dans ce huis-clos glacial.
    Le policier, Knut, n’est pas sur place pour officiellement enquêter, il est venu rejoindre l’expédition après un appel de détresse. Mais quand il voit l’état des chiens et du musher, il décide de rester sur place pour essayer de comprendre ce qu’il s’est passé.
    Les membres de l’expédition ne sont guère sympathiques : les deux amis d’enfance à l’origine du départ sont d’une arrogance insupportable, le troisième membre est plus renfermé, plus secret.
    Quand aux deux épouses restées en arrière, l’une semble cacher un secret, l’autre ne penser qu’à la gloire quelque en soit les conséquences.
    Difficile dans ces circonstances de définir les responsabilités de chacun.
    Difficultés supplémentaires : toutes communications est coupée avec la civilisation et un ours polaire affamé rode. Mener une enquête dans ces conditions n’est pas franchement l’idéal.
    J’ai été sidérée par l’inconscience de ces hommes qui ont fait des promesses et pris des engagements qu’il était impossible à tenir tant l’expédition a été mal préparée. Karsten est sans doute celui qui est le plus arrogant et qui manque le plus de discernement. Il semble croire que du moment qu’il pense à un objectif, il va forcément l’atteindre. Il refuse d’admettre qu’il n’est qu’un amateur et qu’il fonce droit dans le mur. Sans doute le fait qu’il ait été un enfant-star puis qu’il ait brillamment réussi ses études d’avocat lui ont-ils fait croire qu’il réussirait tout ce qu’il entreprendrait. Il semble croire aussi que la fin justifie les moyens et qu’il n’aura jamais à faire face à aucune conséquence.
    Si pendant la majorité du livre, on suit les membres de l’expédition et Knut qui évolue complètement à l’aveugle, certains chapitres suivent le chef de la police, et patron de Knut, qui mène lui-même une enquête pour comprendre ce qui est arrivé au musher et aux chiens. D’autres chapitres, moins nombreux, et écris à la première personne, suivent les pensées de l’épouse de Karster, Karin Hauge, qui raconte la préparation de l’expédition ainsi que les informations que les deux épouses reçoivent tandis que leurs maris se dirigent vers le pôle.
    Ainsi on en sait plus que Knut sur ce qui est arrivé au musher et aux chiens, mais cela ne nous aide guère à savoir qui est le coupable parmi les membres de l’expédition, ni même s’il y a un ou plusieurs coupables.
    La chute est inattendue quoique pas assez développée à mon goût. On reste un peu sur sa faim.
    Mais pour l’essentiel, c’était un thriller très prenant et qui tient en haleine.

    Un extrait : La couche de glace à 87 degrés nord s’étendait à perte de vue autour d’eux, jusqu’à l’horizon, où elle disparaissait dans un rai de lumière. Les chenaux et les crêtes de compression dessinaient des lignes sombres au tracé aléatoire. Au-dessus d’eux, la voûte céleste semblait tapissée de couvertures de laine grise. Et entre le ciel et l’océan, ces deux immensités : l’hélicoptère, un cylindre de métal noir vrombissant maintenu en suspension par un lourd rotor qui fouettait l’air de ses pales. Quatre hommes se trouvaient à son bord : deux pilotes, un mécanicien de la compagnie aérienne Airlift et un policier dépendant du bureau du gouverneur à Longyearbyen.

    Il faisait chaud dans la cabine réservée aux passagers dans laquelle étaient assis Knut Fjeld et le mécano. Les discussions dans l’intercom s’étaient tues. Il flottait dans l’habitacle une atmosphère paisible, ils étaient un peu comme plongés en plein rêve. Knut somnolait sur son siège, sa tête dodelinait au rythme des mouvements de l’hélicoptère. Peu lui importait de calculer le temps qui s’était écoulé depuis le décollage, il laissait ses pensées vagabonder au petit bonheur, il glissait dans cet agréable état de somnolence, puis en ressortait, avant de repiquer du nez.

    L’hélicoptère avait fait une escale sur un navire océanographique allemand dans le détroit de Framstredet, entre le Svalbard et le Groenland, pour remplir les réservoirs de carburant, mais ils étaient repartis aussitôt, sans même prendre le temps de boire un café avec l’équipage. Le Polastern avait disparu derrière eux depuis quelques minutes, quand ils avaient aperçu l’île de Danskøya à tribord, avant d’entrevoir au loin le minuscule

    îlot de Moffen, une réserve naturelle abritant une des dernières colonies de morses du Svalbard. Aucun n’était visible ce jour-là.

    Ils n’avaient plus eu ensuite que la banquise au-dessous d’eux.

    Ils se dirigeaient vers la dernière position connue du campement d’une expédition norvégienne en route pour le pôle Nord – un petit point dans la blancheur d’un désert de solitude. Un appel de détresse par téléphone satellite était à l’origine de cette opération de sauvetage. D’ordinaire, il en fallait beaucoup pour que le gouverneur déclenche une intervention coûteuse nécessitant d’envoyer un hélicoptère très au large du Svalbard, mais le message selon lequel un ours polaire rôderait dans les parages

    les avait poussés à agir.

    La procédure habituelle, lors du signalement d’un ours, voulait qu’un policier et une personne chargée de l’environnement au bureau du gouverneur se rendent sur les lieux afin d’évaluer la situation, mais l’agent du service environnement n’était pas là depuis longtemps et comme Knut était le policier de terrain le plus expérimenté, ses supérieurs avaient décidé de l’envoyer seul sur place.

     « Dis-toi que c’est là une super occasion de monter plus au nord que tu ne l’as jamais fait », avait déclaré Tom Andreassen, le chef de la police, en conduisant Knut au hangar de l’hélicoptère.

    « Il suffira probablement d’effrayer l’ours pour qu’il s’en aille. Il y a de fortes chances que ce ne soit qu’une pure mission de routine. »

    Knut ne lui avait pas répondu. Il avait comme l’impression d’avoir déjà entendu cette phrase.

     

     

  • [Livre] Le président

     

    Je remercie l'auteur et le site Librinova pour cette lecture

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    Résumé : L’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, la décision du Royaume-Uni de sortir de l’Union Européenne, la victoire de François Fillon à la Primaire de la Droite et du Centre, puis le "Pénélope Gate", la montée d’Emmanuel Macron dans la course à l’Elysée ou le renoncement de François Hollande sont autant d’exemples récents qui semblent donner raison à cet adage. Dans ce contexte mouvant, ne peut-on pas imaginer un retour de Nicolas Sarkozy dans la course à l'élection Présidentielle de 2017, à l'aune d'événements peut-être pas si improbables que ça...

     

    Auteur : David Guinard

     

    Edition : Librinova

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 14 février 2017

     

    Prix moyen : 14,90€

     

    Mon avis : J’ai classé ce livre en roman contemporain parce que je ne savais pas trop où le classer. On a un peu de doc fiction, un peu de thriller psychologique… difficile de ne le ranger que dans un seul genre.
    J’espère que l’auteur s’est renseigné sur la légalité de son livre : utiliser des personnes existantes dans un récit de fiction se basant sur des faits réels ne peut-il pas lui attirer des ennuis ? J’espère que non, ce serait dommage.
    Ce livre se lit vite et facilement tout en étant très pointu sur les notions de droit constitutionnel et de fonctionnement des institutions.
    J’ai trouvé très peu de coquilles, et on voit bien qu’il s’agit de coquilles, de fautes de frappes et pas de méconnaissance de la langue. Bien au contraire, d’ailleurs, car parfois l’auteur utilise des termes littéraires tels que mésaises ou commensaux. J’ai trouvé que ce changement de registre était dommage car cela cassait le rythme du récit.
    J’ai aussi regretté la vulgarité des personnages principaux. Il y a eu des moments ou je me suis demandé si leur vocabulaire ne se limitait pas à « niquer ».
    J’ai détesté le personnage principal, Sébastien. Tellement, qu’en comparaison Sarkozy m’a presque paru sympathique (j’ai dis presque). Tout m’a rebuté chez lui, de son tempérament à ses convictions politiques, mais le pire était certainement son arrogance. Tout le livre, j’ai espéré le voir se fracasser au sol, mais sur ce plan là, je suis restée sur ma faim. Rien d’étonnant, me direz vous, les politiques s’en sortent toujours…
    Les
    conspirationnistes diront que les faits relatés dans ce livre sont tout à fait plausibles, je préfère croire que les politiques ne sont pas pourris à ce point. Restons positif !
    Moi que la politique gonfle profondément, je ne me suis pas ennuyée une seconde avec cette lecture.
    La fin m’a d’abord frustrée (c’est le syndrome du lecteur qui veut des fins tranchées), mais avec le recul, je la trouve parfaite. Il n’y avait aucune autre fin possible !


    Un extrait : Les résultats sont tombés depuis plus de trois heures déjà, et pourtant Sébastien ne parvient pas à détacher son regard du bandeau qui trône en pied d’écran sur les quatre télévisions qui encadrent le salon. Non pas qu’il n’avait pas anticipé la défaite de Nicolas Sarkozy, les sondages la clamaient haut et fort depuis plus d’un an à mesure que Juppé s’imposait comme l’ultime recours, presque trans-partisan, à une France exsangue, mais pas ce soir, pas à l’issue d’un premier tour plaçant le collaborateur Fillon à plus de 40% des suffrages et dépossédant ainsi son candidat de son ultime baroud d’honneur.

    Intimement, il se rend compte, en dépit de ses dénégations prudentes de ces derniers jours, qu’il avait conservé au fond de lui-même un espoir en un renversement des tendances, en un nouveau coup de massue sur la tête des sondeurs, en un violent sursaut du peuple. L’élection de Trump quelques semaines auparavant flottait nécessairement en filigrane dans son inconscient, et même la remontée récente du croque-mort de la Sarthe dans les intentions de votes lui avait soufflé des calculs de report de voix ultra-cathos au second tour éventuellement propices à une victoire sur le fil.

    Fol espoir que le présentateur de BFM TV a douché ce soir avec une désinvolture qui fait insulte à leur engagement à tous. Sébastien ne parvient toujours pas à réaliser que Fillon a réuni deux fois plus de votants que l’ancien Président et s’ouvre ainsi, presque sans suspens, les portes de l’Elysée avec un programme à faire gerber tout individu doué de la raison la plus élémentaire. Que tout s’achève ainsi, ici, dans les coulisses d’une salle de conférence sans doute désormais désertée par les journalistes, lui semble si incongru, presque intolérable.

    Sébastien sirote distraitement son verre de cognac que Christophe, son acolyte de toujours, avait glissé dans son sac en quittant l’appartement qu’ils partagent rue de Tocqueville dans le XVIIème ce matin, afin de célébrer dignement – un Borderies XO de chez Camus, son préféré – la qualification de Nicolas Sarkozy au second tour des primaires de la droite et du centre, et qui achève, à cet instant, de noyer leur désarroi commun. Au moins l’amertume glisse-t-elle avec chaleur jusqu’au creux de sa gorge.

    — C’est fini, souffle la voix délicieusement éraillée de Nadia, derrière lui.

    Ça doit bien faire huit fois qu’elle répète ces trois mots, comme une punchline destinée à briser le sort, comme un appel au secours, comme un cri. Sébastien a envie de se retourner et de lui foutre deux baffes afin qu’elle se ressaisisse, un peu comme lorsqu’au moment de jouir, elle cherche à reprendre le contrôle de leurs mouvements corps contre corps, et qu’il lui inflige une dernière salve de ses reins afin de l’achever sans considération.

    Sébastien aime bien niquer avec elle, même s’il sait que depuis quelques semaines elle voyait aussi un mec du staff de Lemaire, on ne sait jamais, elle a raison de ménager ses arrières, surtout un soir comme celui-ci, mais Sébastien se dit que si l’alcool n’avait pas commencé à attaquer ses terminaisons nerveuses, il l’aurait bien attrapée par le bras et conduite jusque dans les chiottes du sous-sol afin de faire éclater sa frustration en son sein.

    — Peut-être pas.