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  • Le tiercé du samedi #55

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres dont vous avez su dès les premiers chapitres que ce serait un coup de cœur ?

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    La reine soleil

     

     

     

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    C'est un livre que je ne me lasse pas de relire. Ca a été un coup de cœur dès les 50 première pages.

     

     

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    Alpha et omega

     

     

     

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    Quand j'ai commencé à lire le tome 1, j'ai beaucoup aimé. Avant même d'être entrée vraiment dans l'histoire, j'ai appris qu'il y avait un préquel. J'ai arrêté de lire le tome 1 pour commencer par le tome 0. Dès les premières pages, ça a été un coup de cœur qui a englobé le préquel et le tome 1.

     

     

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    Titre

     

     

     

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    Alors là, je crois que j'ai eu mon coup de cœur dès le résumé. Bon j'exagère mais à peine. Dès les toutes premières pages, j'était conquise par le style de Rebecca Donovan et le coup de cœur était là.



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois phrases qui vous ont le plus marqué dans vos trois dernières lecture (1 livre = 1 phrase)

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Film] Le petit Nicolas

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    Titre original : Le petit Nicolas

     

    Réalisé par : Laurent Tirard

     

    Date de sortie : 30 septembre 2009

     

    Genre : Comédie

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h30

     

    Casting : Maxime Godart, Valérie Lemercier, Kad Merad, Sandrine Kimberlain, François-Xavier Demaison, Daniel Prévost, Michel Galabru, Damien Ferdel, Victor Carles…

     

    Résumé : Nicolas mène une existence paisible. Il a des parents qui l'aiment, une bande de chouettes copains avec lesquels il s'amuse bien, et il n'a pas du tout envie que cela change...Mais un jour, Nicolas surprend une conversation entre ses parents qui lui laisse penser que sa mère est enceinte. Il panique alors et imagine le pire : bientôt un petit frère sera là, qui prendra tellement de place que ses parents ne s'occuperont plus de lui, et qu'ils finiront même par l'abandonner dans la forêt comme le Petit Poucet...

     

    Mon avis : Une petite compil des aventures de Nicolas et ses copains avec quelques ajouts pour lier tout ça (dommage que l’ajout principal n’ait pas été repris dans les vacances du petit Nicolas, comme s’il n’avait jamais existé, c’était bien la peine de le rajouter).
    A partir d’un simple conte et de la naissance du petit frère d’un de ses copains, Nicolas et ses amis se montent toute une histoire. Parce que son père prépare le café avec le sourire à la place de sa mère, il se persuade que sa maman est enceinte et que ses parents l’abandonneront dans la forêt comme le petit poucet dès qu’il sera venu au monde.
    A partir de là, Nicolas va d’abord tenter de convaincre ses parents de le garder par son attitude irréprochable et, devant les catastrophes qu’il provoque, cherche une idée pour se débarrasser de l’importun une fois qu’il sera arrivé.
    J’ai vu beaucoup de critiques négatives qui accusaient le film de montrer des enfants trop sages. Mais pour ma part je ne suis pas d’accord car les bêtises racontées dans les livres ne sont rien à coté de celles que les enfants d’aujourd’hui pourraient faire et pourraient donc sembler anodines.

    Mais elles sont parfaitement reprises dans le film et je pense que surtout, les personnes ont brodés dans leur imagination autour des bêtises faites et que leur mise en scène les ramène à leur juste importance.
    En fait, c’est le fil conducteur qui manque un peu de peps. Les scènes tirées des livres sont parfaitement représentées mais quelque chose manque dans ce fil rouge : certaines scènes qui lui sont liées sont très bien faites (la potion magique, le retour de la ballade en forêt, le nettoyage de la maison…) mais on n’arrive pas à accrocher à l’histoire (à savoir la possible arrivée d’un bébé) et on attend avec impatience les scènes « intermédiaires » (la visite médicale, la remplaçante de la maitresse, la visite du ministre…).
    Nicolas est peut être un peu trop lisse et passif alors que le personnage ne tient pas en place et crie à l’injustice plus souvent qu’à son tour.

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    Il est également dommage que l’habitude de la maîtresse de tutoyer quand tout va bien et de vouvoyer quand les choses se gâtent n’ait pas été conservée.

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    Les parents de Nicolas sont bien interprétés, quoique dans mon souvenir la mère était plus critique et parlait de retourner chez sa mère à la moindre contrariété et le père était plus soupe au lait.

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    Les enfants sont en revanche parfaitement fidèles au texte. J’ai particulièrement aimé Agnan et Clotaire.

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    C’est tout de même une bonne adaptation malgré quelques défaillances.


     

  • [Livre] U4 Yannis

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    Résumé : Yannis, Stéphane, Jules, Koridwen ont entre 15 et 18 ans. Ils ont survécu au virus U4, qui a décimé 90 % de la population mondiale. Ils ne se connaissent pas, mais ils se rendent pourtant au même rendez-vous.
    "Je m'appelle Yannis. Mes parents et ma sœur sont morts sous mes yeux. Depuis, leurs fantômes m'accompagnent partout. Il faut que je quitte Marseille avec mon chien, sinon je vais devenir fou. Je n'ai plus qu'un espoir : arriver à temps au rendez-vous à Paris."

     

    Auteur : Florence Hinckel

     

    Edition : Nathan Syros

     

    Genre : Young adult

     

    Date de parution : 27 août 2015

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : D’emblée ce tome m’énerve car l’auteur entretient la mauvaise réputation de Marseille. Sur les 4 lieux, dans les 4 tomes, aucun ne connait autant de problèmes que Marseille avec les « gangs ». Je vis depuis toujours dans cette ville et si c’est vrai qu’il y a quelques quartiers difficile, j’en ai un peu marre de voir cette exagération permanente vis-à-vis de la criminalité des jeunes. Bref, je n’ai pas commencé ce tome dans de très bonnes dispositions.
    A beaucoup d’égard, Yannis semble plus gamins que les trois autres : alors que le monde tombe en ruine, il se charge de mangas, cherche un ordinateur avec de la batterie pour pouvoir regarder un film, bref il n’a pas trop le sens des priorités ni des réalités. Il a quitté Marseille sur un coup de tête, sans vêtements chauds, sans trousse de secours ni rien de ce qui pourrait lui être utile dehors. Il trouve l’essentiel à chaque fois par hasard, par un énorme coup de chance et c’est quand il voit les objets nécessaires qu’il se dit que ce serait une bonne idée d’en avoir. Il semble totalement incapable de la moindre organisation (et que l’auteur arrête de rabâcher que c’est parce que c’est un gosse des villes, pas besoin d’être un scout pour savoir que pour survivre il faut des vêtements chauds, des piles, des allumettes, des bougies, un réchaud, des ustensiles…bref un minimum quoi…et que les mangas ne servent à rien)

    J’ai l’impression que Yannis est incapable de faire la différence entre le jeu et la réalité. Enfin, si il fait une différence mais pour lui Adrial, son avatar dans le jeu, est aussi réel que Yannis et prend parfois le contrôle. C’est limite de la schizophrénie (et encore « limite » je suis gentille). Remarquez que ça lui sert ! Sans ses délires sur Adrial, il serait mort avant de sortir de Marseille.
    J’ai commencé à apprécier ce tome à partir du moment où Yannis rencontre Stephane, une fois qu’on se retrouve à revivre leur fuite vers Paris à travers ses yeux à lui. Comme lui, je suis indignée par l’attitude des militaires.
    D’ailleurs, il résume très bien ma pensée : « Les adultes craignent-ils qu’on leur échappe, et qu’à cause de notre nombre on les écrase ? Ont-ils peur de nous ? Je trouve ça absurde ! Ils devraient nous considérer comme la relève de l’humanité, plutôt que comme des ennemis à mater… »
    Comme moi, Yannis ne croit pas une seconde que les actions de l’armée ont pour but d’assurer la sécurité des ados. C’est une dictature qui se met en place, profitant de la catastrophe pour s’imposer.
    Je remarque que Yannis à également la même réaction que moi devant l’attitude de Jérôme.

    Pour faire un petit bilan de ces quatre tomes, je dirais que mon préféré a été Stephane et que j’ai bien aimé les trois autres, même Yannis qui a été plus long a démarrer pour moi.
    J’aurais bien aimé que les militaires en prennent pour leur grade (peut être une intervention des pays voisins). Enfin je suis un peu déçue de l’impunité totale qui semble être attachée à toutes leurs actions.
    Rien que le tutoiement sur les tracts montre à quel point ils méprisent les survivants du fait de leur jeune âge.
    Bref j’aurais apprécié qu’ils payent pour tout ce qu’ils ont fait, qu’ils comprennent, contraints et forcés que ce monde ne leur appartient plus.

    Je ne suis pas d’accord non plus sur le fait qu’on dise qu’on peut lire ses livres dans n’importe quel ordre. Je pense qu’il faut vraiment lire Jules puis Koridwen et Stephane puis Yannis. A la limite, les deux « couples » peuvent être lus l’un après l’autre dans l’ordre qu’on veut, mais à l’intérieur de chaque duo, il faut respecter la « chronologie » car Koridwen va un peu plus loin que Jules et l’épilogue de Yannis a lieu un jour plus tard que celui de Stephane. De plus je trouve que l’épilogue de Yannis donne une meilleure impression de clôture de la série.

     

    Un extrait : Une nuée de goélands vole au-dessus de moi. Ici, à Marseille, on les appelle des gabians. Je n’ai jamais vraiment aimé ces bestioles, qui se nourrissent dans les poubelles, et sont capables de déchiqueter le corps de leurs propres congénères. Ils bouffent n’importe quoi. Deux d’entre eux fondent sur le cadavre. Ils se posent sur sa veste gonflée d’eau et commencent à lui piquer la nuque à coups de becs. Révolté, je leur balance des cailloux pour les chasser. Happy m’imite et leur aboie dessus.

    – Fichez le camp, saletés d’oiseaux de malheur !

    Je me laisse retomber sur le banc. Les autres gabians continuent à tourner au-dessus de moi, dans l’attente de me lacérer, une fois mon heure venue. Sales crevures de bestioles.

    Je me sens soudain en danger, ainsi à découvert. Jusque-là, j’étais resté caché chez moi, seulement informé par les quelques derniers flashs d’information d’il y a déjà quatre jours ou à peu près, quand la radio fonctionnait encore. Les dernières consignes − ne pas paniquer, et ne pas quitter les villes afin de ne pas propager le virus − avaient provoqué tout le contraire : panique et tentatives de désertion en masse. C’était tout ce que je savais du dehors. Je n’en sais toujours pas plus.

    La Grande Roue du quai tourne à vide sous le mistral, devant l’avenue de la Canebière qui ouvre une tranchée dans la ville déserte et silencieuse. Que s’est-il passé dans la cité, ces derniers jours ? Où sont les autres ?

    – Hé, toi, là-bas !

    De l’autre côté du port, un groupe d’une dizaine de garçons et de filles sorti d’une ruelle sombre me fait des signes. Ce sont les premiers survivants que je vois. Eux ne sont pas restés terrés chez eux comme les autres.

    – Hé !

    Pourquoi eux ne se cachent-ils pas ? J’esquisse un mouvement de recul.

    – Hééé, bouge pas !

    Ils courent vers moi, longeant le quai bordé de mer d’un côté et de voitures en vrac de l’autre, comme un embouteillage habituel par ici, mais sans insultes ni klaxon. Happy se redresse et moi aussi. Je distingue d’abord une casquette rouge à la visière placée de côté sur chacune des têtes. Bizarre qu’ils la portent tous pareil. Puis quelque chose dans leurs mains accroche les rayons du soleil, et une détonation retentit. Le dossier du banc vole en éclats de bois.

    – Happy, cours !

    Ils sont tarés ! Je distingue maintenant des couteaux, des fusils ou des pistolets entre les mains de chacun d’eux. Je détale dans la direction opposée. Je ne peux pas rester ici, sur le bord de mer trop exposé. J’escalade les carcasses des voitures qui encombrent le quai, avec l’espoir de les semer dans les ruelles tortueuses du Panier. C’est comme une course poursuite de WOT, sauf que j’entends les jurons de mes poursuivants derrière moi. Sans réfléchir, je pique un sprint dans la rue Caisserie. Quel crétin ! Dans cette rue longue et large, les balles pourraient m’atteindre facilement. Cours, Happy ! Deux vitres explosent. Je traverse la place de Lenche, avale quatre par quatre les marches de l’escalier des Accoules avec mes grandes jambes. J’ai pris quelques longueurs d’avance.

    Soudain, je réalise que je suis à deux pas de la place des Moulins où habite mon pote RV. J’ignore s’il est dans le coin, ou même s’il est vivant, mais je fonce. La porte d’entrée de son immeuble ne ferme plus depuis des mois : c’est mon salut. Je pousse cette porte, fais basculer une poubelle devant l’entrée pour faire croire que l’accès est bloqué, referme précipitamment derrière Happy et m’engouffre dans la cage d’escalier. Je cours me réfugier dans la cave où il rangeait son scooter.

    Je tente de réguler mon souffle en silence. Avais-je assez d’avance sur eux pour qu’ils ne voient pas la poubelle tomber ?

    Une lucarne s’ouvre au niveau du trottoir. Bientôt, cinq paires de chaussures de sport courent, freinent leur course, puis reviennent sur leurs pas. Piétinent. Je prie pour que Happy ne grogne pas ; je le caresse pour le calmer.

    – Où il est, bordel ? crie le propriétaire d’une paire d’Adidas.

    Un coup de feu éclate et le bruit ricoche sur toutes les parois des maisons qui bordent la place.

    – Reste tranquille, mec. Ça sert à rien de tirer dans le vide. On l’a perdu, de toute façon…

    – Sale enflure ! Encore un qui est resté terré comme un rat et qui ne sort que pour vider les magasins sans penser aux autres.

    – T’inquiète, il n’échappera pas à nos patrouilles. Et il paiera.

    Des rires mauvais.

    – Ouais, ils paieront tous. C’est l’heure du Grand Retournement !

    Les chaussures piétinent encore un peu, les rires explosent comme les détonations brèves de leurs armes, puis le silence… Je reste là un long moment, enlaçant mon chien, l’incompréhension tournoyant dans ma tête.

    Dans la pénombre, le scooter de RV renversé sur le côté ressemble à un cheval terrassé. La tête me tourne et, l’espace d’une seconde, je vois un cheval ensanglanté, à l’œil vide et blanc. Mon cœur bondit : la folie rôde certainement au coude à coude avec la mort. Je dois me méfier des images et des pensées qui s’éloigneraient un peu trop de la réalité. Même si cette réalité est ce qu’elle est : un putain de chaos.

     

  • [Film] Notre petite soeur

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    Titre original : Umimachi Diary

     

    Réalisé par : Hirokazu Koreeda

     

    Date de sortie : 28 octobre 2015

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : Japon

     

    Durée : 2h07

     

    Casting : Haruka Ayase, Masami Nagasawa, Kaho, Suzu Hirose…

     

    Résumé : Trois sœurs, Sachi, Yoshino et Chika, vivent ensemble à Kamakura. Par devoir, elles se rendent à l’enterrement de leur père, qui les avait abandonnées une quinzaine d’années auparavant. Elles font alors la connaissance de leur demi-sœur, Suzu, âgée de 14 ans. D’un commun accord, les jeunes femmes décident d’accueillir l’orpheline dans la grande maison familiale…

     

    Mon avis : Quand Sachi, l’ainée des trois sœurs, qui a de toute évidence eu une grande part dans l’éducation de ses deux sœurs,

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    réalise que leur demi-sœur Suzu n’a pas d’enfance et doit, à 14 ans, avoir des réactions d’adultes, elle décide de la prendre chez elle.

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    Yoshino et Chika sont enthousiastes, la grand-tante un peu moins car elle ne la considère que comme la fille de celle qui a détruit leur famille.
    Mais Sachi, elle, lui répond que Suzu n’était même pas née, que leur père est mort et que, sa mère étant décédée depuis longtemps, elle vit avec sa belle-mère qui se repose un peu trop sur elle, ne la laissant pas vivre son enfance et son adolescence.
    L’entourage semble s’ingénier à monter les trois sœurs contre leur petite sœur : la grand-tante dit à Sachi qu’elle ne trouvera pas de mari à cause de la présence de Suzu, le petit ami de Yoshino pense que la veuve du père a influencé la gamine pour garder l’héritage et ne pas l’avoir à charge, quant à la mère des trois sœurs, elle essais directement de mettre Suzu mal à l’aise en sous entendant que ses filles se lasseront vite d’elle.
    Mais ces mauvaises langues n’arrivent pas à briser l’harmonie entre les sœurs.

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    C’est un film qui fait du bien : il n’y a pas de coup d’éclat, pas de drame marqué, pas d’action hollywoodienne. C’est juste un film qui relate le quotidien de 3 sœurs adultes et 1 adolescente qui en a déjà trop vu pour son âge. Un quotidien avec ses hauts et ses bas : les ruptures, les problèmes au travail, les décès dans l’entourage, les relations difficiles avec certains membres de la famille.
    Contrairement aux membres plus âgés, les sœurs n’ont plus de rancune envers la femme qui a « volé » leur père et Sachi soulagera Suzu en lui disant qu’elle peut lui parler de sa maman si elle en a envie.
    On pourrait se dire que ce film n’a rien à raconter car il n’a pas de but marqué (pas de quête, pas de final en apothéose) mais en fait, on ne voit pas les 2h passer. La musique est discrète et soutient parfaitement les instants qui le nécessitent ; certains choix du réalisateur peuvent paraître étranges (quand il y a le feu d’artifice, il ne filme pas le ciel, mais le reflet des lumières sur l’eau) mais soulignent avec encore plus d’intensité la belle vie que les trois sœurs sont en train de construire à leur petite sœur.


     

  • [Livre] Risk

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    Résumé : Taylor et Sierra sont meilleures amies depuis toujours. Même si Taylor en a parfois un peu marre : pourquoi est-ce toujours Sierra qui obtient tout ce qu'elle veut ? Notamment ce Jacob Jones, qu'elles ont rencontré ensemble sur un chat en ligne. Évidemment, c'est Sierra qui, encore une fois, décroche un rendez-vous ! Mais le lendemain, Sierra ne rentre pas. Le jour suivant, toujours pas de nouvelles... Son amie a une fâcheuse tendance à vivre comme bon lui semble, sans forcément penser à prévenir les autres. Est-ce que Taylor ne s'inquiète pas pour rien ? Seulement au bout de trois jours, Taylor doit tout avouer aux parents inquiets, et les deux familles se retrouvent plongées dans un monde qu'elles n'auraient jamais cru connaître. Celui des enquêtes policières, des témoignages, des indices, de la recherche d'un ravisseur... ou d'un tueur ?

     

    Auteur : Fleur Ferris

     

    Edition : Hugo Roman

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 3 mars 2016

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Dès le début du roman on sait que Sierra est punie : privée d’internet, de téléphone et surveillée par une baby-sitter en l’absence de ses parents. On en apprend la raison plus tard : la jeune fille a envoyé une photo de ses seins à des garçons sur un Tchat.
    Je me pose quand même une question : Certes Sierra est inconsciente et égoïste, certes elle fait ce que bon lui semble sans s’inquiéter des autres et surtout pas de ses parents, mais Taylor qui a un peu plus la tête sur les épaules a la même réaction face à cette punition. Ma question est donc : quelqu’un a-t-il prit la peine d’informer ces jeunes filles du danger de ce que Sierra a fait ? De toute évidence non, ses parents se sont contentés de la punir et la mère de Taylor d’approuver cette punition face à sa fille.
    Comment peuvent réagir des adolescentes face à une punition qui leur semble injuste car elles ne comprennent pas les conséquences de leurs actions ?
    Il faut attendre la disparition de Sierra et l’intervention de la police pour que Taylor sache que son adresse IP peut permettre de la localiser, que quelqu’un qui passe par un serveur proxy est un fantôme sur internet. Il faut attendre cette disparition pour que quelqu’un prenne la peine d’alerter les adolescents sur les dangers que représentent les rencontres en ligne.
    On peut couper le roman en deux parties : La rencontre sur le Tchat avec Jacob Jones, la disparition de Sierra et les recherches effectuées constituent la première partie. La seconde se déroule après qu’on ait retrouvé la jeune fille, l’enquête pour retrouver « Jacob Jones » passe au second plan et l’envie de Taylor de prévenir les filles comme elle et Sierra des dangers qu’elles courent sans le savoir prend le dessus.
    Ce roman est à mettre entre les mains de toutes les adolescentes et préadolescentes. Il peut servir de base à une discussion sur les dangers d’internet et sur les précautions à prendre comme ne jamais donner de renseignements personnels comme le nom, l’adresse ou le nom de son école, ne pas accepter de rendez vous sans la présence d’un adulte (un rdv dans un café avec maman ou papa assis à la table d’à coté suffit à décourager les prédateurs) et surtout leur faire prendre conscience d’à quel point une histoire peut être sophistiquée, peut être préparée avec minutie pour faire tomber quelqu’un dans les filets. Non, il n’y a pas que les filles stupides qui se font avoir, ça peut arriver à n’importe qui pour peu que cette personne n’ait pas été suffisamment alertée sur les dangers encourus.
    J’ai lu ce livre en seulement deux ou trois heures car il était impossible de le poser sans savoir la suite.
    Non seulement l’écriture et fluide, agréable et traite d’un sujet important, mais il parle aussi de sujet qui en découle : la colère, le ressentiment, les disputes que provoquent ce genre de situation et qui n’a pas grand-chose à voir avec les autres mais avec ce que l’on ressent soit même et que l’on n’arrive pas à exprimer. Il parle aussi avec beaucoup de tact du deuil et de la culpabilité du survivant sans s’y attarder plus que cela car chaque cas peut être différent. Mais il permet de savoir que ces sentiments existent et qu’ils ne sont pas anormaux.

    Un extrait : Riley nous verse quatre verres d’eau glacée et coupe un citron vert, dont elle place des rondelles sur nos verres, puis le reste dans la carafe. Nous emportons le tout dehors. Nous nous allongeons dans les chaises longues et sirotons nos boissons en regardant les mecs délirer dans l’eau. Voyant Riley bien installée, Joel sort de la piscine et vient essayer de la prendre dans ses bras.

    - Me touche pas ! couine-t-elle.

    Avec un rire, il replonge.
    Callum sort aussi, il me regarde depuis le bord de l’eau et je lui renvoie un regard meurtrier.

    - T’as pas intérêt, dis-je en affectant de ne pas vouloir qu’il m’approche.

    Il rit et retourne dans l’eau avec un saut périlleux arrière qui m’offre une vue impeccable sur son corps bronzé et tonique. Je reste à regarder l’eau en imaginant combien sa peau serait fraîche sous mes doigts.
    Callum est la distraction parfaite, mais quand une heure se transforme en deux, je me remets à penser à Sierra.

    - Vous ne devez pas être chez toi pour six heurs, avec Sierra ? me demande Callum.

    J’ai le cœur serré chaque fois qu’il parle d’elle. Ils se sont embrassés, ou pas ?

    - Non, mais je dois prévenir ma mère si je rentre plus tard.

    - Dans ce cas, tu vas pouvoir sortir ton téléphone.

    Je regarde l’heure.

    - J’attends le coup de fil de Sierra. Elle a encore vingt minutes. Elle va pas tarder à m’appeler maintenant.

    - Mais bien sûr. Tout comme elle a passé la nuit chez moi, la fois où elle s’est barrée avec Matt, me rappelle Riley.

    A ce moment mon téléphone sonne. C’est elle. Un grand sourire aux lèvres, je tire la langue à Riley avant de répondre :

    - Coucou, Sier…

    Elle me coupe avant que je puisse rien dire d’autre.

    - Oh, mon Dieu ! Je plane complet ! Il est trop ! (Sa voix est partie dans les aigus, alors elle baisse d’un ton). Il a plus de dix-huit ans, c’est clair, mais bon, moi aussi j’ai menti sur mon âge, alors on est quittes. Et les mecs plus âgés, ils sont tellement plus sexy ! T’imagines, Tay, on s’est déjà embrassés !

    J’écarte le téléphone de mon oreille pour éviter de devenir sourde.

    - Pas besoin de t’inventer une excuse pour partir plus tôt, alors ?

    Je ris un peu trop fort. La jalousie est de retour, et je sens le rouge me monter aux joues. Je n’arrive pas à croire que j’ai vraiment envie qu’il soit nul et que ça ne marche pas entre eux.

    - Non, c’est l’inverse ! Je veux passer la nuit avec lui.

    - Quoi ? dis-je en panique.

    - Allez, Taylor ? Tu veux bien me couvrir ? Je le ferais, si c’était toi.

    - Ah non, Sierra. Pas question. Tu prévois ça pour une autre fois.

    - Je reviens demain matin, à la première heure ! Tout ira bien.

    - Et si ta mère appelle la mienne ? Ca suffit pour que tu te fasses choper.

    - Elle le fera pas, elle est au week-end caritatif. C’est elle qui organise la collecte de fonds. Allez, une nuit, c’est rien du tout. Je serais chez toi très tôt, demain matin. Promis !

    - Et quand ta mère saura que tu n’es pas restée chez moi ? Dès qu’elle aura parlé à la mienne, elle sera au courant.

    - Je lui dirai que finalement, je suis allée chez Izzy. Je te demande pas de mentir, juste de ne rien dire. Tout va bien se passer. C’est juste une nuit, pas de quoi en faire tout un plat. (Elle s’arrête) Ah, on y va. Je dois te laisser, je t’adore !

    Elle raccroche, me laissant abasourdie.

     

  • C'est lundi que lisez vous #56

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Et vous, que lisez-vous?

     

  • [Film] A vif

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    Titre original : Burnt

     

    Réalisé par : John Wells

     

    Date de sortie : 4 novembre 2015

     

    Genre : Comédie dramatique

     

    Pays d’origine : U.S.A

     

    Durée : 1h42

     

    Casting : Bradley Cooper, Sienna Miller, Daniel Brühl, Emma Thompson, Una Thurman…

     

    Résumé : Plus qu’un grand chef, Adam Jones est une rock star de la cuisine, couronnée par deux étoiles au guide Michelin. Grisé par le succès, arrogant et capricieux, l’enfant terrible de la scène gastronomique parisienne sombre dans l’alcool et la drogue. Quelques années plus tard, il a retrouvé la voie de la sobriété. Entouré de jeunes commis et chefs de parties, il relance un restaurant londonien, déterminé à obtenir le graal de la gastronomie : une troisième étoile. Hanté par les fantômes du passé, le chemin de la rédemption s’annonce plus âpre que prévu : il ne lui reste plus qu’une seule chance pour devenir une légende…

     

    Mon avis : Du passé d’Adam Jones, on ne voit pas grand-chose, juste ce qu’il faut pour que ça lui pourrisse bien la vie, même s’il a repris celle-ci en main : malfrats à qui il doit encore du fric, ex-ami devenu ennemi, désir de vengeance, risque de replonger à la moindre contrariété (du moins de l’avis de ses investisseurs), réputation désastreuse… Adam a passé un bon moment de sa vie à être en dehors du temps, au point de n’apprendre que des mois plus tard la mort de son mentor, au détour d’une conversation.
    Son idée fixe de la troisième étoile au guide Michelin n’est sans doute qu’un moyen pour lui de prouver qu’il a repris le contrôle de son existence et qu’il est toujours un crack en cuisine.
    J’ai trouvé que le personnage d’Omar Sy n’était pas assez exploité. C’est dommage car son rôle a une grande importance à un moment critique du film mais on a l’impression qu’il débarque pour sa scène et qu’il disparaît.

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    Bradley Cooper est un bon acteur, mais il n’a pas la figure de quelqu’un qui s’est camé des années au crack, à l’héro et aux antalgique, sans parler de l’alcool et qui, depuis qu’il est sobre, à écumer les bouges pour se donner l’impression qu’il peut aller au bout de « challenges » (Comme ouvrir un million d’huîtres à la Nouvelle Orléans). Peut être qu’un peu de maquillage pour marquer un peu plus ses traits aurait été bénéfiques au film.

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    Adam Jones a ruiné sa réputation avec la drogue et là, on dirait qu’il lui suffit de se re-pointer pour que tout soit oublié alors que le monde de la cuisine professionnelle, du moins dans les restaurants qui peuvent prétendre à une étoile au guide Michelin, c'est-à-dire qui rentrent dans le moule, n’est pas un monde qui oublie. La concurrence est trop rude pour cela.
    D’ailleurs, pour un rebelle, Adam Jones se plie un peu trop volontiers au modèle attendu par le Michelin. On se serait attendu à ce qu’il rue dans les brancards.
    Par contre le film montre bien les humiliations que subissent les brigades de la part du chef : hurlement, assiettes qui volent (parfois jetées à la figure du cuisiner qui s’est attirés les foudres du chef), insultes et j’en passe…
    Heureusement le film n’en fait pas une obligation : tant qu’Adam Jones se conduit comme… ben comme un gros con, n’ayons pas peur des mots, il n’y a pas beaucoup de cohésion dans sa cuisine. C’est quand il se comporte de manière plus décente avec sa brigade que celle-ci resserre les rangs autour de son chef.
    Le plus gros point noir du film c’est que l’univers de la cuisine aurait pu être remplacé par n’importe quoi : un acteur qui vise l’oscar, un coureur automobile qui veut gagner une grande course…
    Même si une grande partie du film se passe dans les cuisines du restaurant, on ne parle pas beaucoup de cuisine, on parle de relations humaines. A faire un film entier dans un restaurant, j’aurais aimé qu’on se sente un peu plus dans cet univers.

     

     

  • Le tiercé du samedi #54

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois plus gros pavés que vous avez lus

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Harry Potter et l'ordre du Phoenix (Tome 5)

     

     

     

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    Avec 976 pages, il coiffe au poteau Scarlet d'Alexandra Ripley et ses 862 pages. C'est le plus fourni des livres de la Saga (celui où j'ai le plus pleuré aussi, soit dit en passant). Mais, malgré un nombre honorable de pages, il n'obtient que la troisième place (et encore parce que j'ai pas lu en entier le seigneur des anneaux l'intégrale ni le bouquin de Michael Prescott qui contient trois histoires, sinon, ce pauvre Harry pouvait aller se rhabiller)

     

     

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    Ça 

     

     

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    Heureusement pour moi et ma frousse des clowns (dont ce livre n'est qu'en partie responsable, n'accusons pas ce pauvre Stephen de tous les maux), mon édition n'a pas cette affreuse couverture (ou peut être qu'elle l'avait avant que je vire la jaquette, je ne me souviens plus). Non, j'ai un livre rouge, sans illustrations, avec le titre écrit en doré. Rien d'effrayant. Sinon il serait à la cave (du moins si j'en avais une). Et comme quand je l'ai acheté, il ne l'avait pas encore découpé en tomes, c'est un pavé et, avec ses 1120 pages, il se hisse sans difficulté à la seconde place.

     

     

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    Autant en emporte le vent

     

     

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    Ici aussi, pas de découpage en tomes. Avec ses 1232 pages, c'est sans surprises que mon livre préféré emporte la partie (et pourtant, il me parait toujours trop court!).



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres dont vous avez su dès les premiers chapitres que ce serait un coup de cœur ?

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] U4: Stephane

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    Résumé : Stéphane, Yannis, Koridwen et Jules ont entre 15 et 18 ans. Ils ont survécu au virus U4, qui a décimé 90% de la population mondiale. Ils ne se connaissent pas, mais ils se rendent pourtant au même rendez-vous.

    "Je m'appelle Stéphane. Je vis à Lyon. C'est le chaos. Des bandes de jeunes commencent à piller les appartements vides. D'autres investissent les lycées désertés... Moi je préfère attendre mon père, chez nous. Et s'il ne revient pas, j'irai au rendez-vous. J'irai jusqu'à Paris pour le retrouver dans son bunker de l'armée."

     

    Auteur : Vincent Villeminot

     

    Edition : Nathan

     

    Genre : Young adult

     

    Date de parution : 27 Août 2015

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : De tous les adolescents dont j’ai suivi l’histoire au travers de ces trois premiers tomes, Stephane me paraît être la plus froidement rationnelle. Fille de scientifique, elle analyse chaque fait en tentant de garder la tête froide. Mais là où elle arrive à se comporter en scientifique lorsqu’il s’agit de la maladie elle-même, quand on parle de rapports humains, ce n’est plus la même limonade. Stephane vit très mal les exactions des groupes de pillards et se montre complètement aveugle en ce qui concerne son père.
    Plus j’avance dans le livre et plus je me dis que cet homme n’a jamais eu l’intention de tenter de sauver sa fille. Il a été évacué par l’armée, et, en éminent scientifique qu’il est, il aurait pu demander à ce que l’armée lui ramène sa progéniture, mais cela ne semble pas le préoccuper tant que lui-même est en sécurité. Stephane espère qu’il a pu arriver à temps pour sauver sa mère, dont il est divorcé, et son petit frère, mais j’ai bien l’impression que l’idée même de tenter de sauver ses enfants ne l’a même pas effleuré. A force de se dire que son père a confiance en elle et que c’est parce qu’il sait qu’elle est capable de s’en sortir qu’il n’est pas venu la chercher, j’ai peur que Stephane n’aille au-devant de graves désillusion, et quand on voit ses réactions devant la cruauté humaine, elle risque de ne pas s’en remettre. J’espère que la suite du livre me donnera tort.
    Au début du livre, et pendant un long moment, Stephane est pro-armée : elle pense que chaque action de l’armée (les nettoyages de quartier au napalm, les prises de sang nominatives obligatoires…) a une bonne raison, une raison sanitaire et que le reste, à savoir essentiellement les traceurs implantés de force aux survivants ou l’obligation de rejoindre les R-points ne sont que des rumeurs lancées par ceux qui veulent discréditer l’armée.
    Quand même au fil du temps, il y a des choses qui la révoltent, comme la manière dont les « réfugiés » sont traités.
    Même si je n’ai pas encore la réponse à mes questions, je vois que certains personnages se les posent également : Qui décide ? Qui contrôle l’armée ? De quel droit est ce que les militaires agissent ainsi ?
    Dans ce tome, on voit pour la première fois l’organisation d’un R-Point de l’intérieur, on voit que les plus âgés des survivants sont prêts à tout pour conserver le pouvoir. Ce sont de petits chefaillons qui savent qu’ils peuvent agir comme ils le souhaitent vis-à-vis des survivants tant qu’ils se montrent dociles face à l’armée : tant qu’ils restent de bons moutons, ils peuvent se prendre pour des loups.
    C’est cette situation, ainsi que les insinuations de plus en plus ouverte de son ami Marco et la méfiance des « responsables » quand elle émet le souhait de contacter son père (comme si on avait peur qu’elle se plaigne), qui font évoluer la pensée de Stephane vis-à-vis des « autorités légales ».
    Je ne sais pas qui m’énerve le plus des militaires ou de Julien, le soi-disant responsable du R-point. Cette histoire, en tout cas, me conforte dans l’idée que, quoi qu’il arrive, l’armée ne doit avoir aucun pouvoir car elle en abusera toujours.
    Je ne m’attendais pas du tout aux décisions que va prendre Marco, même si, avec le recul, je me dis que j’aurais dû m’en douter.

    Un extrait : Dans la rue Saint-Michel, je croise deux nouveaux cadavres. Difficile de les ignorer, ceux-là, ils sont au beau milieu de la chaussée. Ils se tiennent par la main, deux amoureux tragiques dont la mort n’a pu séparer l’étreinte, fauchés là par les fièvres au pied de leur immeuble, peut-être, ou bien se sont-ils retrouvés à cet endroit pour en finir ? Avaient-ils vingt ou soixante ans ? Seuls leurs vêtements me font pencher pour la première hypothèse. Pour le reste, c’est impossible à dire : ils n’ont plus de visages, couverts de sang séché, leurs mains sont déjà travaillées par la putréfaction. Roméo + Juliette ?

    Ne compatis pas, ne brode pas.

    « Que sais-tu, Stéphane ? Que comprends-tu ? Analyse… »

    Le sang. Les croûtes de sang. Les fièvres.

    Des faits. Quels faits ? Les gens ont commencé à saigner il y a onze jours. Les symptômes ont été les mêmes pour chacun : céphalées, migraines ophtalmiques, hémorragies généralisées, externes et internes. Le sang suintait des yeux, des narines, des oreilles, des pores de la peau. Ils mouraient en moins de quarante heures. Fièvre hémorragique, filovirus nouveau, proche de la souche Ébola, mais infiniment plus virulent. Dénomination officielle : U4, pour « Utrecht 4e type », l’endroit où la pandémie a commencé. 90 % d’une population étaient atteints, et tous ceux qui étaient frappés mouraient – tous, sauf nous, les adolescents.

    Seuls les adolescents de quinze à dix-huit ans ont survécu. La grande majorité, du moins. C’est ce que j’ai pu lire sur les principaux sites d’information, au début. Puis les webjournalistes sont morts, comme tous les adultes, comme les enfants. Les sites sont devenus indisponibles les uns après les autres. Les coupures d’électricité ont fait sauter Internet de plus en plus souvent. Le site du ministère de l’Intérieur continuait d’afficher ses consignes dépassées : rester calme, ne pas paniquer, porter des gants et des masques respiratoires, éviter tout contact avec les contaminés, abandonner sans tarder les maisons ou les appartements touchés par le virus. Ne pas manipuler les cadavres. Rejoindre les « R-Points », les lieux de rassemblement organisés par les autorités.

    Ensuite, Internet s’est tu. Tout s’est tu.

    Je me répète pour la centième fois la chronologie des événements pour garder l’horreur à distance, tandis que je dépasse les corps des deux amants. Ma présence a dérangé les prédateurs habituels de cadavres-insectes, mouches, et rats, car des milliers de rats règnent maintenant sur la ville. Ça grouille, ça pue. Cette vermine se nourrit des morts, de ce que nous étions.

    Analyse, ne pense pas. Anticipe.

    Les rongeurs vont propager d’autres épidémies. Les rares survivants en mourront. Le choléra ou la peste semblent dérisoires à côté d’U4, mais ils tueront aussi.

    Mon père disait toujours : « Pendant les interventions, il faut se concentrer sur les informations scientifiques, ce que l’on sait et ce que l’on ignore, pour ne pas se laisser submerger par les émotions. » Il me le répétait pour m’apprendre à maîtriser le trac avant les examens. Où qu’il soit, se doute-t-il combien ses conseils me sont utiles, aujourd’hui, dans cette ville défunte ?

     

  • [Film] Marguerite

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    Titre original : Marguerite

     

    Réalisé par : Xavier Giannoli

     

    Date de sortie : 16 septembre 2015

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 2h09

     

    Casting : Catherine Frot, André Marcon, Michel Fau, Christa Théret…

     

    Résumé : Le Paris des années 20. Marguerite Dumont est une femme fortunée passionnée de musique et d’opéra. Depuis des années elle chante régulièrement devant son cercle d’habitués. Mais Marguerite chante tragiquement faux et personne ne le lui a jamais dit. Son mari et ses proches l’ont toujours entretenue dans ses illusions. Tout se complique le jour où elle se met en tête de se produire devant un vrai public à l’Opéra.

     

    Mon avis : Je me suis profondément ennuyée dans ce film malgré le jeu excellent de Catherine Frot. Malgré son talent, elle n’arrive pas à sauver ce film quasiment dépourvu de scénario.

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    On s’attend toujours à une sorte de coup de théâtre qui ne vient pas : Que Marguerite se révèle savoir qu’elle chante faux, que quelqu’un se décide à le lui dire enfin, qu’elle cache un secret quelconque… n’importe quoi qui donne un peu de peps au film.
    Le film est présenté comme une comédie mais j’attends encore le moment où je dois rire. Du coup, je l'ai reclassé en drame.
    Au début du film, on nous présente avec beaucoup d’insistance une jeune chanteuse que l’on ne voit plus de tout le film ou presque….

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    L’histoire était intéressante, et le personnage, fondé sur une histoire vraie, aurait pu donner lieu à un film magnifique mais la faiblesse du scénario en a fait un film médiocre.
    La fin est si précipitée qu’on ne sait pas vraiment, en fait comment cela fini.
    Les seconds rôles sont présents pour avoir du monde sur scène, des figurants auraient aussi bien fait l’affaire.
    Quand aux rôles principaux, le mari est inconsistant

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    et Madelbos, qui prend photo sur photo de sa patronne en espérant que celles-ci deviendront célèbres une fois que la supercherie sera révélée au grand jour, aurait pu être un personnage que l’on aurait adoré détester, mais ses mimiques permanentes appuyant chacun de ses gestes, chacune de ses intrigues, en font un personnage aussi ridicule que la voix de Marguerite.

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    Catherine Frot est la seule à tirer son épingle du jeu, mais porter un film seule sur plus de 2h était un pari irréalisable.