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  • [Film] Les malheurs de Sophie

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    Titre original : Les malheurs de Sophie

     

    Réalisé par : Jean-Claude Brialy

     

    Date de sortie : 1979

     

    Genre : Jeunesse

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h29

     

    Casting : Paprika Bommenel, Carine Richard, Sandra Gula, Sophie Deschamps, Annie Savarin

     

    Résumé : 1860. Les aventures de Sophie, une fillette de six ans qui vit avec sa mère, Mme de Réan, dans un vaste château. Sophie, qui reçoit la visite de son cousin Paul pour les vacances, n'en fait qu'à sa tête et multiplie les bêtises, ce qui lui vaut les remontrances de sa mère.

     

    Mon avis : Toute mon enfance !! Alors certes, il a été fait deux ans avant ma naissance mais il s’agit là du genre de film qui est repassé tous les ans pendant les vacances de noël pendant une bonne décennie.
    Déjà à cause de son générique chanté par Chantal Goya qui faisait qu’entre les rediffusions toutes les petites filles chantaient « les malheurs de Sophie, les malheurs de Sophie,
    La rendent plus jolie, chaque jour, chaque nuit, quand elle désobéit… » (Non, mais j’ai pas une aussi bonne mémoire, je viens de l’entendre sur le DVD ^^)
    Ensuite, contrairement à toutes autre adaptation, il est plus facile d’être fidèle à ce livre là puisque chaque chapitre narre une des bêtises de Sophie et peut être lu indépendamment des autres ou presque.
    Dans le cadre de l’adaptation TV, Jean-Claude Brialy a donc sélectionné certaines des plus mémorables bêtises de la demoiselle (le thé, la poupée de porcelaine, les poissons rouges, la boite à couture…) et les a mis en scène le plus fidèlement possible car il était moins pris par le temps.
    Une petite différence avec le livre, mais qui se comprend, Sophie a ici 6 ans alors qu’elle n’en a que 4 dans le livre. Il était plus facile de faire jouer un enfant plus âgé et la petite Sophie de 4 ans a des réactions qui semblent au-delà de son âge dans le livre (sans doute l’éducation des petites aristocrates qui veut ça).

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    Une déception, non pas sur le film, mais sur la version DVD : il manque une bonne minute du début du film. Normalement, celui-ci commence avec Sophie qui va voir sa mère dans sa chambre le matin de son anniversaire pour y recevoir son cadeau, un service à thé. Elle se rend ensuite dans les cuisines pour tenter de soutirer à sa bonne de quoi préparer du thé malgré l’interdiction maternelle. Dans le DVD, le film commence quand la fillette arrive dans la cuisine. Et ce n’est malheureusement pas la seule scène du film à avoir été coupée Il en manque bien d’autres (La scène où Madame de Réan fait avouer à Sophie qu’elle a volé les objets de la boîte à ouvrage ce qui semble la doter de super pouvoirs de divination, la fin de sa conversation avec Sophie après que Paul se soit roulé dans un buisson de ronces qui s’arrête abruptement et bien d’autres …)
    Certains passages en deviennent presque incompréhensible pour ceux qui n’ont pas vu le film dans leur enfance (ou lu le livre).
    Je suppose que la bande originale était trop abîmée pour tout récupérer et remastériser ? Mais cela reste une supposition, car aucune explication n’est donnée sur le boitier ou sur le site de la boîte qui commercialise le DVD (et puis j’ai peine à croire qu’une bande puisse s’abîmer au point d’être irrécupérable seulement sur certains passages, je pense que la société qui a mis le film en DVD n’avait pas envie de dépenser plus pour faire un travail convenable)
    Il faut dire que l’image est très belle pour un film fais en 1979. Et je veux bien admettre qu’il ait pu y avoir quelques pertes (même si, comme je l’ai dit, j’ai des doutes).
    Par contre, alors que plus de 20 minutes de scènes ont disparues (j’ai la VHS, j’ai comparé), la durée totale du DVD est la même que sur la VHS (ou comment jouer avec la longueur du générique !).
    Mais ce que je trouve inadmissible, c’est qu’il n’y ait aucun avertissement sur le boitier du DVD. La moindre des choses c’est d’avertir les consommateurs.
    Mais c’est problèmes ne sont pas du fait du réalisateur mais de la société qui a exploité le film plus de trente ans après sa sortie.

    Petit bémol sur le film lui-même, Camille et Madeleine de Fleurville ont l’air de deux petites pimbêches et leur mère est bouffie d’orgueil devant la bonne éducation de ses chères filles.

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    On mentionne également Monsieur de Fleurville alors que Mme de Fleurville est veuve depuis de longues années. Enfin, les parents de Paul sont bien plus attentifs que ce qu’ils le sont dans le livre, où Paul est régulièrement abandonné à la garde des De Réan, ses parents se désintéressant de lui.

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    Comme on peut le constater, il n’y a pas de déception lié au film lui-même mais seulement à l’exploitation commerciale qui en a été faite. Bien que j’ai à présent le DVD, je vais tout de même conserver ma VHS afin d’avoir le film en entier, même si la qualité y est inférieure.

     

    Je n'ai pas trouvé de bande annonce alors du coup, j'ai mis la chanson du générique, chanté par Chantal Goya.

     

     

  • Le tiercé du samedi #49

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    Petit message: ça devient critique! Il me fait des thèmes, des idées, des embryons d'idées! Si vous en avez, même pas abouties, n'hésitez pas à balancer en commentaire, je reformulerai si il faut. Si je n'arrive pas à trouver de thèmes nouveaux d'ici la fin de ceux que j'ai en réserve, je reviendrais sur les tout premiers thèmes (depuis on a pu changer d'avis, lire des livres qui supplantent dans le classement ceux qui avait été donnés...) Et les premiers thèmes auront plus d'un an quand viendra le moment fatidique. Ça vous va?

    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres qui vous ont donné envie que les fées, gobelins et autres sympathiques créatures existent

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Le seigneur des anneaux

     

     

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    Alors ici, c'est surtout les elfes, les nains et les hobbits qu'on a envie de connaître parce qu'il faut bien avouer que Tolkien a taillé une sacrée mauvaise réputation à toutes les autres espèces.
    Pour rester dans la même période d'écriture, j'aurais aimé citer Narnia, parce qu'il y a bien plus de créatures, mais sur un plan strictement technique, je n'ai pas encore lu les livres, juste vu les films.

     

     

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    Harry Potter

     

     

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    Une fois qu'on se débarrasse de l'autoproclamé lord, il y a plein de créatures sympathiques dans ces livres: les elfes de maison, les sombrals, les gobelins, les hypogriffes, les chaporouges, les strangulots... bon ok, pour certaines, on préfère les voir de loin... mais quand même (En revanche les araignées géantes, je m'en passe, merci)

     

     

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    Merry Gentry

     

     

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    Encore une fois, on croise plein de créatures sympathiques mais là, ce que j'aime bien c'est que lesdites créatures sont considérées comme mauvaises par nature par ces hypocrites de la cour Seelie, alors que pour certaines (ok pas toutes, j'admets) elles sont absolument charmantes et quand on les rencontre par le biais de Merry, on peut voir à quel point elles sont mal jugées.



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres de dystopie dans lesquels vous auriez le plus aimé vivre si vous n’aviez pas été au courant des dessous du système.

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

     

  • [Livre] Une vraie famille

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    Résumé : Il s'appelle Ludovic, c'est du moins le prénom qu'il a donné. Un jeune homme simple et sans histoires. En apparence. Les Vasseur, un couple de Parisiens retirés dans leur résidence secondaire en Bretagne à la suite d'un drame personnel, l'engagent pour quelques travaux de jardinage. Le mystérieux garçon sait rapidement se rendre indispensable et s'installe dans leur vie. Quand les Vasseur commencent à se poser des questions et à regretter de lui avoir ouvert leur porte, il est déjà trop tard. Mais ce qu'ils ignorent, c'est que leur cauchemar n'a pas encore commencé. Car la véritable menace qui pèse sur leur maison n'est pas du tout celle qu'ils croyaient

     

    Auteur : Valentin Musso

     

    Edition : Seuil

     

    Genre : thriller

     

    Date de parution : 01 octobre 2015

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : A la lecture des premiers chapitres, je trouve difficile d’avoir de la sympathie pour les Vasseurs. François semble plus ouvert que son épouse mais ce n’est que parce qu’il a été blessé dans une fusillade et qu’on se dit que c’est le choc qui induit son attitude. Mathilde, elle, est profondément antipathique, elle est suspicieuse, porte des jugements à l’emporte-pièce sans même connaître les gens, surveille de toute évidence son époux, comme si l’horreur dont il a été victime était de sa faute.
    Mais plus on lit et plus je les trouve difficile à supporter : leur incompréhension quant au fait que leur fille ait mis une distance salutaire entre eux, leur comportement de petits bourgeois étriqués (François s’offusque que Ludovic ait un ton d’envie en le complimentant sur la beauté de sa maison, comme si un homme à tout faire n’avait pas à aimer quelque chose d’ « au-dessus » de lui). Bref, tout en eux pousse à ne pas être de leur côté, à ne pas les plaindre.

    Si François semble toujours prêt à analyser les situations d’un œil plus ou moins objectifs, essayant de se résonner quand il se montre irrationnel, Mathilde, elle, est non seulement dans son monde, mais s’emporte contre tout élément qui tendrait à lui prouver qu’elle fait erreur.
    Ainsi, quand François trouve l’attitude de Ludovic étrange, elle lui répond qu’il est paranoïaque, qu’il ment aux gens sur sa blessure (il prétend avoir été victime d’un AVC, car il ne veut pas provoquer de plaintes ou de curiosité malsaine), bref, elle refuse de l’écouter, lui coupe la parole en public… Odieuse, telle que je l’avais perçue au début.
    Elle s’enferre tellement dans ses contradictions qu’elle en devient bizarre. Elle refuse de parler de sa fille, comme si celle-ci n’existait pas, elle refuse que son mari puisse avoir une opinion personnelle.
    Je ne la sens vraiment pas cette femme.

    Alors peut être que François est un peu élitiste, peut être que Ludovic ment sur sa véritable identité, peut-être même que c’est un délinquant, mais pour l’instant, de tous, c’est vraiment Mathilde que je trouve la plus dérangeante.

    Quand les choses tournent au vinaigre, on ne peut pas s’empêcher de se dire : bon ok, la maison est isolée et ils ne reçoivent pas trop de visites, mais bon quelqu’un va bien finir par se poser des questions !
    Je n’arrive pas à imaginer que l’on puisse faire tout ça et s’en sortir. Plus j’approche de la fin du livre et plus je me dis : non mais il va se passer quelque chose, ce n’est pas possible autrement !

    Ce livre est mon premier coup de cœur de l’année. Parce qu’une fois « l’action » lancée, je n’ai plus pu le lâcher, parce qu’il fallait que je tourne vite les pages pour savoir ce qui allait se passer. Et parce que tout ou presque était inattendu : dès la lecture du résumé, on sait qu’il va se passer quelque chose, mais on ne s’attend pas à ça. Et à chacune des actions, on s’attendait à quelque chose, mais jamais que ça aille « aussi loin ».

    La fin est un peu trop facile à mon goût, pas dans l’écriture car c’est vraiment bien écrit, mais dans la résolution de la situation.

    J’ai en revanche vraiment apprécié le fait qu’il y ait un approfondissement de la psychologie du personnage responsable de tout ça.

    Pour l’épilogue, je m’en doutais un peu, du moins j’espérais cette solution.

    Un extrait : Lorsqu’il se gara, Mathilde était sur le pas de la porte, une tasse à la main – sans doute l’une des étranges décoctions qu’elle confectionnait à partir des plantes du jardin.

    – Tout s’est bien passé ?

    L’intonation ne trompait pas. Mathilde arborait un air insouciant, mais François était certain qu’elle l’attendait là depuis un bon moment, guettant la voiture qui surgirait au bout de l’allée et ferait taire ses inquiétudes. Depuis son accident, elle le couvait comme un enfant et leur vie isolée à la campagne n’avait pas arrangé les choses.

    Son « accident »… Un AVC rapidement pris en charge qui l’avait obligé à quitter Paris pour passer quelques mois de convalescence dans sa résidence secondaire. Telle était du moins la version bien rodée qu’ils servaient aux gens du coin pour justifier leur présence prolongée et inhabituelle près de Quimperlé. Les Vasseur n’avaient ni famille ni véritables amis dans la région, simplement des connaissances. Aussi pouvaient-ils bien se permettre une entorse à la vérité.

    En théorie – François Vasseur n’en doutait pas –, la vérité est toujours préférable au mensonge. Mais elle a l’inconvénient de vous exposer plus que nécessaire au regard de quasi-inconnus. Que craignait-il le plus ? De susciter une curiosité morbide ? De lire dans l’œil de ses interlocuteurs une pitié dérangeante ? De devoir expliquer en quelques phrases une expérience traumatisante, comme l’on souhaiterait trente fois la bonne année à ses collègues de travail ? Son mensonge était calculé : il y avait peu de risque que quiconque établisse un lien entre la convalescence d’un honorable professeur d’université et un événement qui avait plongé la France dans la psychose huit mois plus tôt.

    – Il y avait du monde en ville ?

    – Un peu plus que d’habitude.

    – Le temps, sans doute… Les gens profitent du soleil.

    – Sans doute, oui.

    Ils entrèrent. Comme d’habitude, le salon était parfaitement rangé. Pas un papier ni même un magazine traînant sur la table ou le canapé. Sur le linteau de la cheminée, François remarqua un bouquet de tulipes roses, les premières de la saison, que Mathilde avait dû cueillir en son absence. Elle avait toujours aimé les fleurs. Sa roseraie à l’arrière de la maison ne manquait d’ailleurs pas d’impressionner leurs rares visiteurs.

    – Le déjeuner sera prêt dans une demi-heure.

    Mathilde tenait à ce qu’ils passent à table à heure fixe. Elle avait trouvé dans ce rituel des repères rassurants.

    – Tu cherches quelque chose ? demanda-t-elle en le voyant fureter près du canapé.

    – Tu n’aurais pas vu cet article que je lisais hier soir ?

    Mathilde ouvrit le volet du secrétaire à dos-d’âne près de l’entrée.

    – Je l’ai rangé là.

    Elle jeta un coup d’œil rapide au manuscrit.

    – « Le rôle de la numismatique romaine à la fin de l’époque tétrarchique ». Ça a l’air alléchant.

    – Si tu savais…

    Depuis sa retraite temporaire mais forcée, François croulait sous les travaux que ses estimés confrères du département d’histoire avaient la bonté de lui faire parvenir. Il n’était pas dupe : un parfum de compassion accompagnait ces courriers – une manière de lui faire comprendre qu’on ne l’oubliait pas et qu’il ne faisait aucun doute qu’il retrouverait très vite sa chaire à l’université. Alors François faisait semblant. Il feuilletait, annotait, amendait, rédigeait quelques remarques suffisamment pertinentes pour qu’on l’imagine sur la voie de la guérison. Il était tellement plus simple de se conformer à l’image qu’on attendait de lui.


  • [Film] La lapidation de Soraya M.

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    Titre original : The stoning of Soraya M.

     

    Réalisé par : Cyrus Nowrasteh

     

    Date de sortie : 2008

     

    Genre : Drame

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h56

     

    Casting : Shohreh Aghdashloo, Mozhan Marnò, Jim Caviezel, Navid Negahban, Ali Pourtash…

    Résumé : Soraya, femme iranienne courageuse, se rend très vite compte que le mariage arrangé dont elle est victime est un échec et qu’elle est en train de gâcher sa vie. Son époux décide alors de fomenter un complot, l’accuse d’adultère, la vouant ainsi à une peine d’une incroyable cruauté : la lapidation.

     

    Mon avis : L’histoire que nous voyons c’est celle que raconte, après les faits, Zahra, la tante de Soraya, à un journaliste, pour que le sort de sa nièce ne reste pas un secret du village.

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    Le film raconte le vrai assassinat de Soraya Manutchehri, car il n’y a pas d’autre mot pour cette « justice » tribale, qui a lieu en 1986, sous la dictature de l’Ayatollah Khomeini.

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    Ici il n’est pas question d’honneur ou d’adultère, il est question d’argent.
    Le mari de Soraya souhaite divorcer pour épouser une jeune fille d’une quinzaine d’année.

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    Seulement il ne veut rien payer pour Soraya ou pour ses filles (il les lui laisse et ne prend que ses fils). Il ne veut ni entretenir deux femmes, ni rendre la dot de Soraya.
    Comme Soraya refuse de se laisser répudier sans compensation, ce qui reviendrait à laisser ses filles mourir de faim, il n’hésite pas à user de sa position de gardien de prison à la ville pour menacer ou manipuler les hommes du village pour que deux d’entre eux prétendent avoir vu Soraya avec un autre homme.

    Le piège est habile : il ordonne à sa femme de s’occuper d’un homme nouvellement veuf, puis se sert du temps qu’elle passe avec lui pour l’accuser.

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    Puisqu’il n’arrive pas à convaincre Soraya par la violence, il s’en débarrassera par la ruse.
    Navid Negahban, qui interprète le rôle d’Ali, le mari de Soraya est impressionnant. Son regard laisse transparaître toute la méchanceté de son personnage.

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    Il agit avec la complicité du mullah du village d’une part menacé par Ali (qui sait que l’homme a fait de la prison sous le Shah) et d’autre part peut-être vexé que Soraya aie refusé un « mariage temporaire » pratique qui lui permet d’avoir ni plus ni moins une prostituée légale qu’il pourrait abandonner sans préavis.

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    Ali a monté ses fils contre leur mère mais le plus jeune semble encore s’inquiéter pour elle et ses sœurs.

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    Le problème de Soraya est qu’elle est elle-même si respectueuse de la morale et de l’honnêteté qu’elle ne croit pas à l’existence d’un complot contre elle.
    Et une fois l’accusation lancée, aucune défense n’est possible pour Soraya car « lorsqu’un homme accuse sa femme d’adultère, c’est à elle de prouver son innocence ».
    Bien que le maire ait tenté de repousser l’idée d’un procès en précisant qu’il voulait voir des témoins honnêtes et non des amis d’Ali ou des femmes jalouses,

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    le Mullah s’empresse de lui rappeler que la loi autorise n’importe quel témoin à parler et ce n’est pas un problème pour Ali qui use de menaces pour forcer les « témoins » à accuser Soraya.
    Même les hommes qui la savent honnête et réservée, même sa propre famille, se gardent bien de prendre sa défense.
    Le titre du film ne laisse aucun doute sur le sort de Soraya et la scène de la lapidation est insoutenable tant par sa mise en forme que par sa longueur. On assiste d’abord aux préparatifs : le trou creusé dans le sol dans lequel Soraya sera ensevelie jusqu’aux aisselles, le choix des pierres (ramassées par les enfants) qui ne doivent être ni trop grosses, ni trop petites, la distance depuis laquelle les pierres seront jetées…
    La scène de l’exécution elle-même dure 10 minutes (ce qui est extrêmement long.
    Le premier à jeter une pierre est le propre père de Soraya,

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    suivi d’Ali, du mullah puis des propres fils de la jeune femme. Ensuite ce sont tous les hommes du village qui lancent la curée.
    La fin est juste parfaite (si j’ose dire). Zahra ne manque vraiment pas de courage et l’histoire de Soraya, qu’elle a raconté au journaliste Freidoune Sahebjam va attirer l’attention internationale sur la lapidation lorsqu’il publiera cette histoire en 1990 sous le titre « la lapidation de Soraya M. » (Que l’on trouve aussi sous le titre « La femme lapidée).

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    C’est ce livre qui a inspiré ce film.


     

  • Mes sorties du mois #8

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    Chaque mois voit son lot de sorties, que ce soit en livres ou en films. 
    Chaque 1er mercredi du mois, je vous donnerai les sorties, parmi celles qui ont retenues mon attention.
    Voyons ce qui nous attend d'intéressant ce mois-ci!

     
    Que ce soit les livres ou les films, je vous laisse aller sur booknode ou allociné pour découvrir résumés et/ou bandes annonces.

     

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    Les sorties grand format:

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    Les sorties poche:

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    Les sorties BD:

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    Et vous? Vous avez repéré des sorties intéressantes pour ce mois d'avril?

     

  • [Livre] Phobos T02

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    Résumé : Ils croyaient maîtriser leur destin.

    Ils sont les douze pionniers du programme Genesis.

    Ils pensaient avoir tiré un trait sur leurs vies d'avant, pour devenir les héros de la plus fabuleuse des odyssées.

    En réalité, ils sont les victimes de la plus cruelle des machinations.

     

    Auteur : Victor Dixen

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 19 novembre 2015

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Les 12 pionniers savent maintenant la vérité sur la mission Phobos. Ils se découvrent vite deux alliés inattendus sur Terre et passent un marché avec l’infâme Serena qui n’est pas calmée pour autant. La future vice-présidente des Etats-Unis continue de chercher à tirer son épingle du jeu et elle ne recule visiblement devant rien pour assurer son pouvoir et sa fortune.
    Le mystère qui entoure Harmony, la fille de Serena, est complet : qui est son père ? Pourquoi Serena la garde-t-elle enfermée depuis sa naissance ? Pour l’instant, on n’a pas l’ombre d’une explication, mais Serena semble être prête à tuer pour préserver ce secret (en même temps, elle semble être prête à tuer pour à peu près n’importe quoi !)

    Dans ce tome, je me réconcilie un peu avec Liz. Tout ce qui m’avait énervé chez elle dans le tome précédent m’apparaît aujourd’hui comme un énorme manque de confiance en elle.
    Je me pose des questions sur Mozart depuis qu’Harmony a laissé entendre certaines choses sur lui, je me demande quelles sont ses motivations.
    Quant à Alexeï, Il me gonfle profondément et j’espère toujours que Kris va lui passer une soufflante qui va un peu le calmer !

    Je me demande si les exercices de respiration de Serena ne sont pas simplement de l’hypnose qui fait que les pionniers ne la considèrent plus comme une ennemie. Et puisque Leonor semble ne pas être hypnotisable, cela expliquerait que ça ne fonctionne pas sur elle (mais bon comme c’est Serena qui lui a dit qu’elle n’est pas hypnotisable, je me méfie).

    D’ailleurs on ne sait toujours pas lequel des pionniers a été hypnotisé pour devenir une sorte d’agent dormant.

    Je suis très inquiète pour Andrew et Harmony. Serena a lancé des types à leurs trousses et je crains qu’ils ne les aient retrouvés. Est-ce qu’ils arriveront à les capturer ? Ca c’est une autre question.
    Il faut dire qu’Andrew a porté un coup dur non seulement à Serena mais aussi à Atlas… Et quand on touche au portefeuille…J’espère que ça attirera des ennuis à Serena, mais je ne me fais guère d’illusions.

    Concernant Atlas, ils commencent à m’énerver de se cacher comme ça, j’aimerais bien savoir qui se trouve derrière les androïdes et les hologrammes !

    La fin nous laisse sur un choc mais j’attends le troisième tome pour tirer des conclusions parce qu’on a une révélation mais sans les explications qui vont avec.

    Bref : vivement le tome 3 !

    Un extrait : DOUZE.

    Nous sommes douze, rassemblés pour la première fois dans le Parloir, cette bulle de verre qui nous a vus défiler deux par deux au cours des cinq derniers mois : nous, les prétendants du programme Genesis, le plus grand jeu télévisé de l’Histoire – le plus cruel mensonge de tous les temps.

    Nous sommes douze assoiffés de gloire, convaincus qu’en nous embarquant pour Mars, nous deviendrions immortels.

    Nous sommes douze affamés d’amour, persuadés que tout se terminerait comme dans un conte de fées – ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants, n’est-ce pas ce qu’on lit toujours à la fin des belles histoires ?

    Il y a Kris l’Allemande, mon amie de toujours (même si je ne la connais que depuis un an et demi), dont les grands yeux bleus tremblent sous sa couronne de nattes blondes, tels ceux d’une Belle au bois dormant qui se réveille d’un trop long sommeil.

    Il y a Kelly la Canadienne, la forte tête de l’équipe, tout échevelée après la lutte qui nous a opposées quelques instants plus tôt, quand les filles me prenaient pour une folle furieuse en pleine crise de parano.

    Il y a Safia l’Indienne, la plus jeune et la plus sage d’entre nous, que j’ai blessée dans ma frénésie et qui garde autour du cou la marque violacée de l’écharpe avec laquelle j’ai failli l’étrangler malgré moi.

    Il y a Liz l’Anglaise et Fangfang la Singapourienne, notre top model et notre intellectuelle, soutenant chacune l’un des bras de la blessée.

    Toutes me regardent avec stupeur – avec effroi. Louve elle-même, la chienne de bord aux allures de caniche royal, me couve de ses yeux noirs et brillants, comme si elle comprenait la terrible escroquerie dont elle a été victime, elle autant que les autres.

    « Ils nous ont envoyés à la mort, dis-je pour la troisième fois, avec l’impression d’avoir des lames de rasoir en travers de la gorge. Serena et les instructeurs. Ils nous ont laissés embarquer en sachant qu’il n’y avait rien pour nous à l’arrivée – rien que des habitats défectueux, incapables de nous maintenir en vie plus de quelques mois. Tout est expliqué là. Regardez. »

    Sans un mot, les filles s’approchent de moi en glissant à travers le Parloir où elles ont surgi quelques instants plus tôt, lorsque j’ai ouvert la trappe. Ici, au cœur du vaisseau Cupido, il n’y a pas de gravité artificielle – on a l’impression de nager au milieu du vide. La Terre n’est qu’un point scintillant parmi des millions d’autres. Au creux de ma paume brille un objet qui n’aurait jamais dû entrer en ma possession, mais que le destin a mis entre mes mains : un téléphone portable à écran photovoltaïque, rechargé à la lumière du cosmos.

     

  • C'est lundi que lisez vous #50

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?



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    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Film] Un bon petit diable

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    Titre original : Un bon petit diable

     

    Réalisé par : Jean Claude Brialy

     

    Date de sortie : 21 décembre 1983

     

    Genre : Jeunesse

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h30

     

    Casting : Alice Sapritch, Bernadette Lafont, Philippe Clay, Paul Courtois, Géraldine Guyon, Valérie Corvaglia….

     

    Résumé : 1860. Normandie. Dans un village du bord de mer, le jeune orphelin Charles est placé chez une tutrice, Madame MacMiche.
    Turbulent, Charles est persécuté par la vieille dame, au tempérament sévère et avare.
    Malgré la bienveillance de la servante Betty, Charles est sans cesse puni et flagellé.
    Heureusement, le jeune garçon a de l’imagination. A chaque punition, il répond par une vengeance savamment mijotée. Entre la mégère et l’enfant, c’est l’escalade…

     

    Mon avis : Je trouve Alice Sapritch très à l’aise dans le rôle de Mme MacMiche, on dirait presque qu’il a été écrit pour elle (remarquez, quand on voit ses rôles : Marie Besnard, Catherine de Medicis, Eva Braun, Folcoche, pour n’en citer que quelques uns, on se dit que ça doit être le karma).

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    Le film se montre un peu trop réservé sur certains points. Ainsi, le réalisateur répugne tant à montrer les maltraitances que les punitions que subi Charles ne semblent pas être disproportionnées (Il est puni après avoir mis le feu aux rideaux). On perd ainsi tout le côté injuste qui pousse Charles à la vengeance pour n’avoir qu’un garnement ingérable.

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    Juliette et Marianne ne font que quelques apparitions, il manque donc tous ces instants où Juliette tente d’inciter Charles à renoncer à ses vengeances et à pardonner les mauvais traitements. Les actrices ne sont d’ailleurs pas très bien choisies Juliette semble avoir l’âge de Charles et Marianne un ou deux ans de plus. Or dans le livre Charles a une dizaine d’années, Juliette a 15 ans et Marianne 25.

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    Quant à l’argent placé par le père de Charles chez Mme MacMiche, Marianne n’est pas au courant parce qu’elle est écrivain public mais parce que le père de Charles le lui a confié avant de mourir. Le film omet de préciser que Charles, Juliette et Marianne sont cousins, tout comme Charles et Mme MacMiche.
    D’ailleurs la Juliette du film confie à Charles qu’elle prie chaque jour Dieu pour qu’il lui rende la vue alors que la Juliette du livre est résignée et heureuse de son sort, considérant que la perte de la vue a fait d’elle une personne plus pieuse, plus à l’écoute, une meilleure personne.

    Encore une chose que je suis incapable de comprendre : dans le livre, Mme MacMiche fait écrire pour elle une lettre par Charles qu’elle signe : Céleste MacMiche. Alors comment expliquer que dans le film elle soit rebaptisée Léontine ? Si les réalisateurs sont incapables de suivre quelque chose d’aussi simple, on ne peut plus s’étonner de tous les manquements que l’on relève dans les adaptations cinéma.

    Betty est sans doute le personnage le plus fidèle au roman.

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    Au final, pour ceux qui ont lu le livre de la Comtesse de Ségur, on a l’impression de voir un résumé du livre, de le survoler.
    Bien sur, 1h30 c’est très court pour rendre fidèlement un livre mais le pari était mieux réussi dans les malheurs de Sophie où le réalisateur avait mis en scène seulement certaines des bêtises de la petite fille, mais en exploitant chacune d’elle correctement.

    Le film se termine un peu trop tôt, il manque tout l’épilogue du livre.
    C’est un peu dommage. Le film n’a pas très bien vieilli mais j’ai tout de même été contente de le découvrir.


     

  • Le tiercé du samedi #48

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Je n'ai plus que 13 thèmes d'avance: Ça devient critique!!!!

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres qui vous ont poursuivi jusque dans vos rêves, même là on n’est pas tranquille, non mais quand même faudrait voir à pas exagérer, comment vous allez expliquer votre épuisement à votre patron ???

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    Hunger games

     

     

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    Il faut dire qu'il y a de quoi faire des cauchemars, même quand on a passé l'âge d'être désigné par le sort.

     

     

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    Baiser mortel

     

     

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    Ça pourrait être une banale histoire de loups-garous et aujourd'hui, ils sont tellement présents dans la littérature, et pas forcément du mauvais coté, qu'on y est habitué.
    Mais d'une part, quand j'ai lu ce livre, on parlait beaucoup moins de ces charmantes bestioles qu'aujourd'hui, mais il y a une atmosphère dans ce roman que j'en fais des cauchemars à chaque fois que je le relis.

     

     

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    Misery

     

     

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    Je crois que celui-là a fait faire des cauchemars à beaucoup de gens. Quand en plus on a lu le livre ET vu le film, on est bon pour quelques nuits blanches!



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres qui vous ont donné envie que les fées, gobelins et autres sympathiques créatures existent

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] Phobos T01

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    Résumé : Ils sont six filles et six garçons, dans les deux compartiments séparés d’un même vaisseau spatial.

     Ils ont six minutes chaque semaine pour se séduire et se choisir, sous l’œil des caméras embarquées.

     Ils sont les prétendants du programme Genesis, l’émission de speed-dating la plus folle de l’Histoire, destinée à créer la première colonie humaine sur Mars.

     

    Auteur : Victor Dixen

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 11 juin 2015

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : J’ai appris un truc avec ce livre. Je ne suis pas très calée en astronomie, moi, dès que ça se passe trop loin, je décroche. Mais j’ai compris le titre, qui m’intriguait lorsque dans le livre on nous explique que Phobos est l’une des deux lunes de Mars. Curieuse comme je suis, je suis allée fureter, me doutant qu’il devait y avoir un lien avec la mythlogie. J’ai ainsi appris que les deux lunes, Phobos et Deimos sont nommés d’après les noms des fils d’Ares et d’Aphrodite. Quand on sait qu’Ares est le nom grec du dieu Mars et qu’Aphrodite est la déesse de l’amour, on comprend mieux le titre, les prétendants étant en route pour Mars et devant se plier au speed dating pour trouver l’amour…

    Dès les premières pages, on sait que quelque chose ne tourne pas rond. On ne sait pas quoi exactement, on ne connait pas les détails, mais on sait qu’il y a une embrouille.
    C’est très frustrant quand, dans les livres, on en sait plus que les personnages, quand on les voit parler avec enthousiasme de quelque chose ou de quelqu’un alors qu’on connait la vérité. On aimerait pouvoir leur crier ce qui arrive vraiment, les prévenir.
    Et c’est le cas ici, on sait des choses alors que les personnages sont totalement inconscient de ce qui se trame.
    Après à peine une centaine de pages, soit environ ¼ du livre, on constate que Serena, la productrice de l’émission, est la reine des garces. Et je pèse mes mots ! Et je reste polie parce que ma maman vient parfois sur ce blog ! (Parce que j’ai d’autres termes à appliquer à la dame, croyez-moi).
    On apprend aussi que chaque candidat a un secret sans pour autant savoir de quel ordre puisqu’on ne connait que celui de Leonor. Et encore, je pense qu’on ne le connait encore qu’en surface.
    Les secrets que cachent les prétendants sont-ils justes honteux (honteux dans le sens où la personne le vit mal plutôt que dans le sens où il aurait mal agit) ou sont-ils dangereux. De plus, Serena fait une révélation à ses comparses qui fait froid dans le dos concernant un candidat… mais on ne sait pas lequel….

    Au fil des pages on en sait plus sur chaque prétendant, certains ne sont pas ce qu’ils semblent être et pas forcément uniquement envers leurs camarades mais aussi vis-à-vis du lecteur qui en sait pourtant toujours plus.
    Les prétendants vont finir par arriver sur Phobos mais on reste toujours aussi angoissé quant à leur avenir et on attend avec impatience le tome 2 (enfin moi, je n’attends pas, je l’ai, et je me jette dessus immédiatement).

    Un extrait : JE ME SUIS TOUJOURS DIT QUE JE N’EN AURAIS RIEN À CIRER, de savoir qui serait derrière le rideau. Je me suis toujours dit que cette histoire de couple idéal n’était qu’une guimauve destinée à faire rêver la ménagère, que Mars était la seule chose qui comptait. Et surtout, je me suis toujours juré que je ne me laisserais pas prendre à l’hystérie du jeu, que je vivrais tout ça avec le plus de distance possible, selon mes propres règles. Mais maintenant que le moment est venu, je ne parviens pas à détacher mes yeux de ce stupide bout de tissu qui se dresse entre mon avenir et moi.

    Et s’il n’y a aucun garçon qui me plaise ?

    (Et s’il n’y en a aucun à qui tu plaises, toi ?)

    Il faudra pourtant bien que je termine avec l’un d’entre eux. Que je couche avec lui. Que je porte ses enfants. Cette séquence de pensées vertigineuse me fait tourner la tête comme ma première séance en centrifugeuse.

    Au même instant, je sens la main de Kris se resserrer sur la mienne.

    Est-ce qu’elle attend vraiment l’homme de sa vie, elle ? Certainement, vu qu’elle ne parle que de ça depuis douze mois. Elle a passé tous les soirs de notre année d’entraînement le nez dans ces romances qu’elle aime tant – c’est son péché mignon –, imaginant à quel héros ressemblerait le garçon qu’elle finirait par épouser…

    Je garde les yeux rivés sur le rideau.

    Je n’ose pas regarder Kris de peur qu’elle ne lise le trouble sur mon visage, moi qu’elle considère être Celle-Qui-Ne-Doute-Jamais.

    Le directeur Lock se tourne vers le côté du rideau qui nous demeure invisible en se penchant sur son micro :

    « Tao, dix-huit ans, citoyen de la République populaire de Chine, sponsorisé par le constructeur automobile Huoma, responsable Ingénierie : acceptez-vous de représenter l’Humanité sur Mars à partir de ce jour, et jusqu’au dernier de votre vie ? »

    Un « J’accepte » retentissant résonne depuis derrière la bâche. Aussitôt mon cerveau s’emballe, essaye de se figurer celui qui a pu émettre un tel cri de guerre.

    Grand… Voix grave… Aucune hésitation… Aucun regret…

    Mais le maître de cérémonie se retourne déjà vers la première fille de notre rangée.

    « Fangfang, vingt ans, citoyenne de la République de Singapour, sponsorisée par la banque d’affaires Cresus, responsable Planétologie : acceptez-vous de représenter l’Humanité sur Mars à partir de ce jour, et jusqu’au dernier de votre vie ?

    — J’accepte ! » s’écrie Fangfang en rajustant ses lunettes carrées sur ses sourcils parfaitement épilés.

    Elle bombe le torse, comme pour mieux exhiber le logo Cresus sur sa combinaison, cousu en lettres latines doublées d’idéogrammes chinois. Toujours au top, Fangfang, notre aînée, la voix de la raison dont j’admire la constance et le sérieux.

    J’aimerais bien avoir son calme à présent, mais les battements de mon cœur ne cessent d’accélérer dans ma poitrine.

    « Alexeï, dix-huit ans, citoyen de la Fédération de Russie, sponsorisé par la compagnie gazière Ural, responsable Médecine : acceptez-vous de représenter l’Humanité sur Mars à partir de ce jour, et jusqu’au dernier de votre vie ?

    — J’accepte ! »

    Les pensées les plus débiles, dignes d’une gamine de douze ans, fusent dans mon esprit comme des météores – est-ce qu’il aime la vodka ? est-ce qu’il porte la chapka ? La Russie a souvent été alliée de la France, si je me rappelle bien mes lointains cours d’Histoire, ça peut peut-être justifier un rapprochement bilatéral ?

    « Kirsten, dix-huit ans, citoyenne de la République Fédérale d’Allemagne, sponsorisée par les laboratoires Apotech, responsable Biologie : acceptez-vous de représenter l’Humanité sur Mars à partir de ce jour, et jusqu’au dernier de votre vie ? »

    Le « J’accepte » de Kris me réveille comme un coup de fusil – net, percutant, sans aucune arrière-pensée ni aucun autre écho que le crépitement des flashs et le tremblement des roses rouges dans les grands vases disposés au pied de la tribune.

    Le directeur pivote à nouveau, pareil à un inexorable métronome. Il appelle les benjamins de l’équipage, âgés de dix-sept ans tous les deux : Kenji, le représentant du Japon financé par les jeux vidéo Dojo, puis Safia, la pupille de l’Inde soutenue par l’équipementier téléphonique Karmafone. Cette dernière prononce son vœu avec la même douceur qu’elle met en toute chose. Je scrute son visage serein, y cherchant en vain le reflet de ma propre agitation. Mon regard s’arrête sur le point rouge qui orne son front, un troisième œil en rapport avec sa religion – ce matin, il m’évoque irrésistiblement la planète Mars, l’œil sans paupière qui me scrute depuis les profondeurs de l’espace en attendant que vienne mon tour.

    (Tu ne dois pas y aller, Léonor…, bruisse la petite voix, comme un courant d’air sous une porte mal calfeutrée. Ce serait la pire décision de toute ton existence, tu te doutes bien pourquoi…)