Titre original : Un bon petit diable
Réalisé par : Jean Claude Brialy
Date de sortie : 21 décembre 1983
Genre : Jeunesse
Pays d’origine : France
Durée : 1h30
Casting : Alice Sapritch, Bernadette Lafont, Philippe Clay, Paul Courtois, Géraldine Guyon, Valérie Corvaglia….
Résumé : 1860. Normandie. Dans un village du bord de mer, le jeune orphelin Charles est placé chez une tutrice, Madame MacMiche.
Turbulent, Charles est persécuté par la vieille dame, au tempérament sévère et avare.
Malgré la bienveillance de la servante Betty, Charles est sans cesse puni et flagellé.
Heureusement, le jeune garçon a de l’imagination. A chaque punition, il répond par une vengeance savamment mijotée. Entre la mégère et l’enfant, c’est l’escalade…
Mon avis : Je trouve Alice Sapritch très à l’aise dans le rôle de Mme MacMiche, on dirait presque qu’il a été écrit pour elle (remarquez, quand on voit ses rôles : Marie Besnard, Catherine de Medicis, Eva Braun, Folcoche, pour n’en citer que quelques uns, on se dit que ça doit être le karma).
Le film se montre un peu trop réservé sur certains points. Ainsi, le réalisateur répugne tant à montrer les maltraitances que les punitions que subi Charles ne semblent pas être disproportionnées (Il est puni après avoir mis le feu aux rideaux). On perd ainsi tout le côté injuste qui pousse Charles à la vengeance pour n’avoir qu’un garnement ingérable.
Juliette et Marianne ne font que quelques apparitions, il manque donc tous ces instants où Juliette tente d’inciter Charles à renoncer à ses vengeances et à pardonner les mauvais traitements. Les actrices ne sont d’ailleurs pas très bien choisies Juliette semble avoir l’âge de Charles et Marianne un ou deux ans de plus. Or dans le livre Charles a une dizaine d’années, Juliette a 15 ans et Marianne 25.
Quant à l’argent placé par le père de Charles chez Mme MacMiche, Marianne n’est pas au courant parce qu’elle est écrivain public mais parce que le père de Charles le lui a confié avant de mourir. Le film omet de préciser que Charles, Juliette et Marianne sont cousins, tout comme Charles et Mme MacMiche.
D’ailleurs la Juliette du film confie à Charles qu’elle prie chaque jour Dieu pour qu’il lui rende la vue alors que la Juliette du livre est résignée et heureuse de son sort, considérant que la perte de la vue a fait d’elle une personne plus pieuse, plus à l’écoute, une meilleure personne.
Encore une chose que je suis incapable de comprendre : dans le livre, Mme MacMiche fait écrire pour elle une lettre par Charles qu’elle signe : Céleste MacMiche. Alors comment expliquer que dans le film elle soit rebaptisée Léontine ? Si les réalisateurs sont incapables de suivre quelque chose d’aussi simple, on ne peut plus s’étonner de tous les manquements que l’on relève dans les adaptations cinéma.
Betty est sans doute le personnage le plus fidèle au roman.
Au final, pour ceux qui ont lu le livre de la Comtesse de Ségur, on a l’impression de voir un résumé du livre, de le survoler.
Bien sur, 1h30 c’est très court pour rendre fidèlement un livre mais le pari était mieux réussi dans les malheurs de Sophie où le réalisateur avait mis en scène seulement certaines des bêtises de la petite fille, mais en exploitant chacune d’elle correctement.
Le film se termine un peu trop tôt, il manque tout l’épilogue du livre.
C’est un peu dommage. Le film n’a pas très bien vieilli mais j’ai tout de même été contente de le découvrir.