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[Livre] Phobos T01

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Résumé : Ils sont six filles et six garçons, dans les deux compartiments séparés d’un même vaisseau spatial.

 Ils ont six minutes chaque semaine pour se séduire et se choisir, sous l’œil des caméras embarquées.

 Ils sont les prétendants du programme Genesis, l’émission de speed-dating la plus folle de l’Histoire, destinée à créer la première colonie humaine sur Mars.

 

Auteur : Victor Dixen

 

Edition : Robert Laffont

 

Genre : Young Adult

 

Date de parution : 11 juin 2015

 

Prix moyen : 18€

 

Mon avis : J’ai appris un truc avec ce livre. Je ne suis pas très calée en astronomie, moi, dès que ça se passe trop loin, je décroche. Mais j’ai compris le titre, qui m’intriguait lorsque dans le livre on nous explique que Phobos est l’une des deux lunes de Mars. Curieuse comme je suis, je suis allée fureter, me doutant qu’il devait y avoir un lien avec la mythlogie. J’ai ainsi appris que les deux lunes, Phobos et Deimos sont nommés d’après les noms des fils d’Ares et d’Aphrodite. Quand on sait qu’Ares est le nom grec du dieu Mars et qu’Aphrodite est la déesse de l’amour, on comprend mieux le titre, les prétendants étant en route pour Mars et devant se plier au speed dating pour trouver l’amour…

Dès les premières pages, on sait que quelque chose ne tourne pas rond. On ne sait pas quoi exactement, on ne connait pas les détails, mais on sait qu’il y a une embrouille.
C’est très frustrant quand, dans les livres, on en sait plus que les personnages, quand on les voit parler avec enthousiasme de quelque chose ou de quelqu’un alors qu’on connait la vérité. On aimerait pouvoir leur crier ce qui arrive vraiment, les prévenir.
Et c’est le cas ici, on sait des choses alors que les personnages sont totalement inconscient de ce qui se trame.
Après à peine une centaine de pages, soit environ ¼ du livre, on constate que Serena, la productrice de l’émission, est la reine des garces. Et je pèse mes mots ! Et je reste polie parce que ma maman vient parfois sur ce blog ! (Parce que j’ai d’autres termes à appliquer à la dame, croyez-moi).
On apprend aussi que chaque candidat a un secret sans pour autant savoir de quel ordre puisqu’on ne connait que celui de Leonor. Et encore, je pense qu’on ne le connait encore qu’en surface.
Les secrets que cachent les prétendants sont-ils justes honteux (honteux dans le sens où la personne le vit mal plutôt que dans le sens où il aurait mal agit) ou sont-ils dangereux. De plus, Serena fait une révélation à ses comparses qui fait froid dans le dos concernant un candidat… mais on ne sait pas lequel….

Au fil des pages on en sait plus sur chaque prétendant, certains ne sont pas ce qu’ils semblent être et pas forcément uniquement envers leurs camarades mais aussi vis-à-vis du lecteur qui en sait pourtant toujours plus.
Les prétendants vont finir par arriver sur Phobos mais on reste toujours aussi angoissé quant à leur avenir et on attend avec impatience le tome 2 (enfin moi, je n’attends pas, je l’ai, et je me jette dessus immédiatement).

Un extrait : JE ME SUIS TOUJOURS DIT QUE JE N’EN AURAIS RIEN À CIRER, de savoir qui serait derrière le rideau. Je me suis toujours dit que cette histoire de couple idéal n’était qu’une guimauve destinée à faire rêver la ménagère, que Mars était la seule chose qui comptait. Et surtout, je me suis toujours juré que je ne me laisserais pas prendre à l’hystérie du jeu, que je vivrais tout ça avec le plus de distance possible, selon mes propres règles. Mais maintenant que le moment est venu, je ne parviens pas à détacher mes yeux de ce stupide bout de tissu qui se dresse entre mon avenir et moi.

Et s’il n’y a aucun garçon qui me plaise ?

(Et s’il n’y en a aucun à qui tu plaises, toi ?)

Il faudra pourtant bien que je termine avec l’un d’entre eux. Que je couche avec lui. Que je porte ses enfants. Cette séquence de pensées vertigineuse me fait tourner la tête comme ma première séance en centrifugeuse.

Au même instant, je sens la main de Kris se resserrer sur la mienne.

Est-ce qu’elle attend vraiment l’homme de sa vie, elle ? Certainement, vu qu’elle ne parle que de ça depuis douze mois. Elle a passé tous les soirs de notre année d’entraînement le nez dans ces romances qu’elle aime tant – c’est son péché mignon –, imaginant à quel héros ressemblerait le garçon qu’elle finirait par épouser…

Je garde les yeux rivés sur le rideau.

Je n’ose pas regarder Kris de peur qu’elle ne lise le trouble sur mon visage, moi qu’elle considère être Celle-Qui-Ne-Doute-Jamais.

Le directeur Lock se tourne vers le côté du rideau qui nous demeure invisible en se penchant sur son micro :

« Tao, dix-huit ans, citoyen de la République populaire de Chine, sponsorisé par le constructeur automobile Huoma, responsable Ingénierie : acceptez-vous de représenter l’Humanité sur Mars à partir de ce jour, et jusqu’au dernier de votre vie ? »

Un « J’accepte » retentissant résonne depuis derrière la bâche. Aussitôt mon cerveau s’emballe, essaye de se figurer celui qui a pu émettre un tel cri de guerre.

Grand… Voix grave… Aucune hésitation… Aucun regret…

Mais le maître de cérémonie se retourne déjà vers la première fille de notre rangée.

« Fangfang, vingt ans, citoyenne de la République de Singapour, sponsorisée par la banque d’affaires Cresus, responsable Planétologie : acceptez-vous de représenter l’Humanité sur Mars à partir de ce jour, et jusqu’au dernier de votre vie ?

— J’accepte ! » s’écrie Fangfang en rajustant ses lunettes carrées sur ses sourcils parfaitement épilés.

Elle bombe le torse, comme pour mieux exhiber le logo Cresus sur sa combinaison, cousu en lettres latines doublées d’idéogrammes chinois. Toujours au top, Fangfang, notre aînée, la voix de la raison dont j’admire la constance et le sérieux.

J’aimerais bien avoir son calme à présent, mais les battements de mon cœur ne cessent d’accélérer dans ma poitrine.

« Alexeï, dix-huit ans, citoyen de la Fédération de Russie, sponsorisé par la compagnie gazière Ural, responsable Médecine : acceptez-vous de représenter l’Humanité sur Mars à partir de ce jour, et jusqu’au dernier de votre vie ?

— J’accepte ! »

Les pensées les plus débiles, dignes d’une gamine de douze ans, fusent dans mon esprit comme des météores – est-ce qu’il aime la vodka ? est-ce qu’il porte la chapka ? La Russie a souvent été alliée de la France, si je me rappelle bien mes lointains cours d’Histoire, ça peut peut-être justifier un rapprochement bilatéral ?

« Kirsten, dix-huit ans, citoyenne de la République Fédérale d’Allemagne, sponsorisée par les laboratoires Apotech, responsable Biologie : acceptez-vous de représenter l’Humanité sur Mars à partir de ce jour, et jusqu’au dernier de votre vie ? »

Le « J’accepte » de Kris me réveille comme un coup de fusil – net, percutant, sans aucune arrière-pensée ni aucun autre écho que le crépitement des flashs et le tremblement des roses rouges dans les grands vases disposés au pied de la tribune.

Le directeur pivote à nouveau, pareil à un inexorable métronome. Il appelle les benjamins de l’équipage, âgés de dix-sept ans tous les deux : Kenji, le représentant du Japon financé par les jeux vidéo Dojo, puis Safia, la pupille de l’Inde soutenue par l’équipementier téléphonique Karmafone. Cette dernière prononce son vœu avec la même douceur qu’elle met en toute chose. Je scrute son visage serein, y cherchant en vain le reflet de ma propre agitation. Mon regard s’arrête sur le point rouge qui orne son front, un troisième œil en rapport avec sa religion – ce matin, il m’évoque irrésistiblement la planète Mars, l’œil sans paupière qui me scrute depuis les profondeurs de l’espace en attendant que vienne mon tour.

(Tu ne dois pas y aller, Léonor…, bruisse la petite voix, comme un courant d’air sous une porte mal calfeutrée. Ce serait la pire décision de toute ton existence, tu te doutes bien pourquoi…)

 

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