Résumé : Lorsque le prince Siegfried s’aventure en forêt ce soir-là, pour oublier les injonctions au mariage qui le pressent et le poids du royaume qui l’incombe, il s’attendait à tout sauf à croiser le chemin tortueux de l’intrigante Odette.
Fasciné par la demoiselle et ses soeurs, prisonnières d’un antique sortilège, il voit là la quête de son existence et se fait la promesse de leur venir en aide. Mais a-t-il seulement conscience du danger qui rôde dans les bois et des ténèbres qui entourent la princesse ? Osera-t-il se confronter aux démons qui tirent les ficelles de ce jeu malsain, au risque de mettre en péril la vie d’Odette ?
Autour d’un lac aux eaux teintées par une magie surannée, vont se jouer les destins croisés de Siegfried et d’Odette, des jeune-filles maudites, de Benno Von Sommerstern, le frère d’armes du prince mais aussi de la mystérieuse Odile qui ressemble tant à la princesse …
Auteur : Alice Sola
Edition : Magic Mirror
Genre : Fantasy
Date de parution : 15 mars 2018
Prix moyen : 18€
Mon avis : Depuis la création de la maison d’édition Magic Mirror, j’ai acheté toutes leurs parutions et je dois dire que celle-ci est la première à un peu me décevoir.
Déjà, et ça, c’est complètement rédhibitoire pour moi, surtout quand le livre est édité par une maison d’édition, j’ai trouvé énormément de coquilles dans le texte : oubli de mots, de lettres, fautes d’orthographe, etc…
L’histoire elle-même était plaisante, mais je l’ai trouvé moins travaillée que les deux précédents romans édités par Magic Mirror. En effet, malgré l’introduction de touches personnelles, telle que le palais souterrain, j’ai trouvé que cette histoire était trop proche de celle du ballet de Tchaïkovski. Certes, c’est du coup très éloigné du conte original, mais l’essentiel de la réécriture a été faite par un autre.
Finalement, le plus gros changement qu’a fait l’auteur est justement celui qu’il ne fallait surtout pas toucher : la fin tragique, qui est ici oublié au profit d’un happy end à la Disney dont je me serais volontiers passée.
J’ai également trouvé qu’il y avait beaucoup de longueurs qui n’apportent rien à l’histoire, comme si l’auteur avait voulu allonger artificiellement son histoire, et qu’il y avait de nombreuses scènes brouillonnes et mal amenées.
Pour moi, cette parution n’est clairement pas à la hauteur des deux autres.
Pour autant, tout n’est pas négatif et on décèle un énorme potentiel dans l’écriture de l’auteur. Les défauts du texte sont très probablement à mettre au compte de la jeunesse et de l’inexpérience de l’auteur qui va très certainement gagner en maturité.
Malgré les réticences que j’ai eu en tombant sur des coquilles ou en retrouvant trop du ballet dans ce livre, je l’ai lu quasiment d’une traite car rien ne gêne au point ne serait-ce que d’envisager d’abandonner.
Ceux qui ne connaissent pas le ballet seront enchantés par ce texte qui raconte quand même une belle histoire.
Un extrait : — Siegfried, tu as fêté ta majorité, et tu sais ce que cela signifie, mon fils. Il est temps que tu assumes les fonctions qui te reviennent par la naissance. Et pour cela - nous en avons déjà discuté - il te reste encore une chose à accomplir...
— Mère, soupira le jeune chevalier, ne nous engageons pas encore une fois dans un dialogue stérile. Vous savez que je...
— Assez ! s'emporta la reine. Il est temps que tu comprennes ! Tu ne pourras pas te décharger de tes devoirs cette fois !
Pour la première fois depuis longtemps, la reine perdait son calme, mais loin d'émouvoir son fils, cette déclaration lui fit bouillir le sang.
— Vous ne pourriez être plus injuste, mère ! rétorqua-t-il sèchement. N'ai-je donc pas assez sacrifié pour nos terres ? Ne me suis-je donc pas appliqué à être un régent parfait ? Ne me forcez pas à accomplir contre mon gré l'unique acte dont je souhaite rester maître !
La reine secoua la tête en le fusillant du regard.
— Le royaume attend de toi que tu te maries, Siegfried. Maintenant. Tu dois cesser tes égarements nocturnes et te comporter comme un souverain. Comme ton père l'aurait fait.
Une bouffée de fureur assaillit le jeune homme. Pourquoi sa mère ne pouvait-elle comprendre ?
— Justement mère ! s'insurgea-t-il. Son mariage avec vous était une union d'amour ! Et c'est le respect et la confiance que vous éprouviez l'un envers l'autre qui ont rendu ces terres si belles et prospères. Je refuse d'épouser une quelconque princesse qui n'aura d'égards que pour mon titre et mon rang, acheva-t-il en soutenant le regard de sa mère. Le silence régna dans la salle un long moment après sa tirade, tandis que mère et fils se défiaient du regard. Dans un coin, Benno et ses autres amis se faisaient discrets, atrocement gênés mais guère surpris. Le sujet était une pomme de discorde depuis trop longtemps. Quant à Wolfgang et sa sage vieillesse, il attendait - tendu comme un arc - ce que la souveraine avait à annoncer. La princesse détourna finalement le regard et secoua sa tête avec lassitude, épuisée par cette douloureuse discorde avec son fils et par l'évocation de son époux adoré. Siegfried, lui, se sentait outré par cette mise en demeure. Même l'éloignement de ses amis prenait un sens ! Sa mère avait ourdi un véritable complot pour qu'il n'ait aucune marge de manœuvre pour échapper à son destin.
— Je suis navrée mon fils, déplora-t-elle, mais je ne peux t'accorder ce que tu demandes. Il est vital pour ton avenir que tu te maries. C'est pourquoi dans cet unique but, j'ai organisé le bal de tes fiançailles le prochain jour où la lune sera pleine. Des princesses de tous horizons viendront se présenter à toi et tu devras faire un choix. Ou alors, acheva-t-elle plus durement, je le ferai pour toi.