Résumé : 4 janvier 1998. Un garçon de dix ans apprend que ses parents vont se séparer. Désespéré, il demande au ciel de l'aider. Le lendemain débute la plus grande tempête de verglas que le Québec ait jamais connue. Ce déluge de glace n'empêche pas son père de quitter la maison. Mais les choses se présentent différemment pour ses voisins, car des événements incroyables ou anodins vont faire peu à peu basculer leurs vies. Julie, danseuse en mal d'amour, accueille chez elle Boris, scientifique égocentrique, qui ne vit que pour ses expériences sur les poissons ; Michel et Simon, les deux «frères » si discrets, qu'on ne voit jamais ensemble, ouvrent leur porte à Alexis, leur voisin homophobe. Face à l'adversité, des liens se créent ; face au froid, l'entraide, la solidarité et l'altruisme enflamment les coeurs. Le Grand Verglas va progressivement changer la vie de tous les habitants de cette rue... pour le meilleur.
Auteur : Pierre Szalowski
Edition : J’ai lu
Genre : Roman contemporain
Date de parution : 29 août 2012
Prix moyen : 7€
Mon avis : Décidément je ne suis pas faite pour lire des romans en français québécois (mais pour ma défense, je ne savais pas que c’était le cas. Ce n’est pas parce que ça se passe à Montréal que ça doit forcément être écrit comme ça !). Les expressions et tournures de phrases m’ont vraiment exaspérée.
Le narrateur est un enfant d’une dizaine d’année, qui ne nous révèle pas son prénom, et qui va être confronté à la séparation de ses parents. Il va demander au ciel de l’aider à empêcher le divorce et, dès le lendemain, une immense tempête de glace va peu à peu paralyser l’ensemble de la ville.
Mais si le verglas ne va pas empêcher son père de partir, il va bouleverser la vie des voisins car tout un côté de la rue va se retrouver privé d’électricité.
Ainsi, les voisins d’un côté vont inviter les voisins de l’autre pour passer le cap de cette tempête. Ainsi Julie, jeune fille un brin nymphomane, stripteaseuse de son métier, va héberger Boris, un étudiant cherchant à boucler sa thèse en mathématique sur la trajectoire des poissons et qui, pour y parvenir et ne pas ficher en l’air plusieurs années d’études, doit maintenir la température de l’eau à 32°.
Simon et Michel, qui se prétendent frères, vont inviter Alexis et Alex. Alex est le meilleur ami du narrateur, sa mère a quitté la famille depuis des années et depuis, son père s’enlise dans le chagrin et le ressentiment qu’il exprime par un rejet des juifs et des homosexuels. Mais pense-t-il vraiment ce qu’il dit, ou n’est ce que le reflet d’un mal être intérieur ?
Le problème, en dehors de l’écriture en français québécois (ou peut-être à cause de ça ?), c’est que je n’ai absolument pas réussi à m’attacher aux personnages. A aucun moment je n’ai eu envie de vite tourner les pages pour savoir ce qui allait leur arriver. Tout au long du roman, je me suis sentie très détachée d’eux. Et ça a eu un effet certain sur ma lecture. Si je n’ai pas forcément eu envie d’abandonner, je l’ai lu sans passion et j’ai été soulagée d’en finir et de passer à autre chose !
Un extrait : Neuf heures trente-neuf. Toc ! Toc ! Toc ! Ma mère a ouvert la porte de ma chambre. Elle a passé la tête sans sourire.
— Ton père est réveillé…
Je n’ai pas sauté du lit comme je le fais tous les matins de Noël. Dans la voix de ma mère, il y avait de la tristesse. Sur le moment, je n’ai pas remarqué qu’elle avait dit « ton père » au lieu de « papa ». C’est juste sa tristesse qui m’a frappé.
En sortant de ma chambre, j’ai vu dans la cuisine que mon père et Julien n’avaient pas bu une bouteille de plus, mais deux. Dans le salon, papa m’attendait, affalé dans son fauteuil face à la télévision qui n’était pas allumée, le grand break du matin de Noël. Il m’a difficilement souri en se frottant la tête. Je me suis demandé s’il n’y avait pas d’autres bouteilles vides cachées sur le balcon.
Noël, c’est une fois par an, mais on n’oublie jamais nos petites habitudes. Ça m’a étonné que mes parents ne soient pas ensemble. Ma mère n’était pas assise sur l’accoudoir du fauteuil réservé à mon père, mais sur le divan plus loin. Ils faisaient deux.
On a beau avoir onze ans, c’est toujours le plus gros cadeau qu’on ouvre en premier sous le sapin. J’ai tout de suite compris que c’était une idée de maman, cette boîte de chimie. Elle m’a toujours acheté des jouets éducatifs. Pour elle, un cadeau, ça doit être utile. J’ai un an d’avance à l’école puisqu’elle m’a appris à lire à l’âge de quatre ans. J’étais la vedette de la garderie. Aujourd’hui, je suis le premier de classe qui fait une tête de moins que les autres.
Il me restait à ouvrir trois cadeaux de taille presque identique. Dans ce cas-là, c’est toujours le plus lourd qu’on ouvre. Mon père m’a fixé, soudain trop complice.
— Ça, c’est la petite surprise à papa…
J’ai fait semblant de ne pas voir le regard noir que venait de lui jeter maman. J’ai déchiré le papier cadeau et mes yeux se sont grands ouverts ! J’en revenais pas. Un caméscope ! Je me suis tourné vers mon père. J’ai juste murmuré.
— Wow ! p’pa…
Il s’est calé dans son fauteuil, satisfait. Ma mère a serré ses mâchoires. Je ne pouvais pas la laisser triste.
— Merci, maman aussi ! Merci, vous deux… Merci, Père Noël !
Elle a souri, forcée. Le caméscope, ce n’était vraiment pas son idée. J’ai rapidement ouvert les deux autres cadeaux, une boîte de Lego, une autre idée de ma mère pour développer ma motricité fine. J’ai tellement été développé de ce côté-là que je suis capable de démonter une montre avec des gants de hockey.