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Premières lignes #21

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Premières lignes est un rendez-vous livresque mis en place par Aurélia du blog Ma lecturothèqueLa liste des participants est répertoriée sur son blog (Si ce n’est que son rdv est le dimanche et que je mettrai le mien en ligne chaque samedi).
Le principe est de, chaque semaine, vous faire découvrir un livre en vous en livrant les premières lignes.
Pour ma part, j’ai décidé de vous faire découvrir mes coups de cœurs !

 

Cette semaine, je vous présente Le dernier repos de Sarah de Robert Dugoni dont vous pouvez lire ma chronique ICI.

 

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Son instructeur tactique à l’école de police avait adoré les charrier pendant leurs exercices d’entraînement à l’aube.
— Le sommeil, c’est surfait. Vous apprendrez à vous en passer, affirmait-il.
Mensonge.
Le sommeil, c’était comme le sexe. Moins on en avait, plus on en avait besoin, et ces derniers temps, Tracy Crosswhite manquait singulièrement des deux.
Elle s’étira les épaules et la nuque. Elle n’avait pas eu le temps pour un jogging matinal, et se sentait raide et ensommeillée, alors même qu’elle ne se souvenait pas d’avoir beaucoup dormi, si ce n’est pas du tout. Trop de mauvaise bouffe et trop de caféine, disait son médecin. Il n’avait pas tort, mais bien manger et faire de l’exercice nécessitait du temps dont Tracy ne disposait pas lorsqu’elle enquêtait sur un homicide. Renoncer à la caféine, autant couper l’arrivée d’essence d’un moteur de voiture. Sans café, elle mourrait.
— Hé, Prof, tu es là drôlement tôt. Quelqu’un est mort ?
Vic Fazzio appuya sa considérable carcasse contre la cloison de l’alcôve vitrée de Tracy. La plaisanterie était aussi vieille que le Département des homicides, mais jamais éculée lorsqu’elle sortait de la bouche de Faz, de sa voix rauque et son accent du New Jersey. Avec sa banane poivre et sel et son visage charnu, l’« Affranchi ita- lien » autoproclamé du département aurait parfaitement pu jouer les gardes du corps silencieux des films de mafieux. Faz tenait à la main les mots croisés du New York Times et un livre provenant d’une bibliothèque, ce qui signifiait que le café avait fait son effet. Dieu vienne en aide à ceux qui voulaient utiliser les toilettes des hommes quand Faz les occupait. Il était connu pour rester à mariner une demi-heure sur ses réponses ou bien à la lecture d’un chapitre particulièrement captivant.
Tracy lui tendit une des photos de scène de crime qu’elle avait imprimée le matin même.
— Une danseuse sur Aurora.
— J’en ai entendu parler. Un truc tordu, non ?
— J’ai vu pire quand je travaillais sur les crimes sexuels.
— J’avais oublié. Tu as remplacé le sexe par la mort.
— La mort, c’est plus facile, dit-elle en volant une autre des répliques favorites de Faz.
La danseuse, Nicole Hansen, avait été retrouvée pieds et poings attachés dans une chambre de motel miteux sur Aurora Avenue, dans les quartiers nord de Seattle. D’abord nouée autour de son cou, la corde était tirée dans son dos, lui liant les poignets et les chevilles – un système très élaboré. Tracy tendit à Faz le rapport du médecin légiste.

 

Alors, tentés?

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