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  • [Livre] Impératrice Orchidée T01 – La concubine

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    Résumé : Devenir concubine de l'empereur de Chine, la jeune et jolie Orchidée en rêve pour arracher à la misère sa famille de petite noblesse, totalement ruinée.
    Et elle pourrait ainsi échapper au mariage qu'on lui a arrangé avec un cousin débile. Mais elles sont des milliers de jeunes filles à l'espérer ! Elle tente malgré tout sa chance lorsque le palais annonce qu'il va recruter deux cents demoiselles pour les plaisirs du souverain... Sa beauté lui permet de figurer parmi les élues. Sans se laisser décourager par l'étiquette écrasante et rigide de la Cité interdite qu'elle découvre, ni par les humiliations venues de ses rivales et de l'impératrice douairière, Orchidée se lie avec un eunuque pour intriguer et rencontrer l'empereur.
    Parvenue à la couche royale, elle apprivoise peu à peu cet homme malade et superstitieux et, par de longues conversations, s'initie aux affaires politiques. La naissance d'un fils lui assure bientôt une position solide...

     

    Auteur : Anchee Min

     

    Edition : J’ai lu

     

    Genre : Historique

     

    Date de parution : Mars 2007

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Nous avons ici le premier tome sur deux de la biographie romancée de Cixi qui fut la dernière impératrice de Chine et qui sera la vraie détentrice du pouvoir, de 1861 à sa mort en 1908 et ce malgré des débuts au rang le plus bas, celui de concubine du 4ème rang.
    Tout aura commencé par la mort et la disgrâce de son père. Ruinée, la famille d’Orchidée s’installe chez un oncle qui ne rêve que de les voir partir pour louer leurs chambres à plus offrants. Pour leur permettre de rester, il exige le mariage d’Orchidée avec son fils, atteint de déficience mentale. La recherche par l’empereur de 200 jeunes femmes pour être, pour 7 d’entre elles ses épouses, et pour les autres, ses concubines, tombe donc à pic pour tenter d’échapper à ce mariage.
    A son grand bonheur, Orchidée fait partie des élues et sa famille est couverte d’argent et de cadeaux impériaux qui la sort enfin de sa misère. Ne plus revoir les siens est une perspective difficile à accepter mais le jeu en vaut la chandelle pour Orchidée.
    La voilà à présent au cœur de la cité interdite, avec son étiquette, ses codes et ses dangers.
    Avec un époux quasiment impuissant, qui n’honorent quasiment jamais ses épouses et concubines, la grossesse d’Orchidée et la naissance de son fils déchaîne les jalousies. Alors qu’elle avait sympathisée avec Nuharoo lors de leur présentation à l’empereur, celle-ci se révèle être sa pire ennemie, distillant les servantes comme espionne dans les palais de ses rivales et n’hésitant pas à se servir de son rang pour leur rendre la vie impossible (ce qui coutera la vie à l’une des concubines).
    S’il y a un reproche à faire à se premier tome, c’est d’avoir rendu Orchidée trop angélique : elle est la douceur incarnée. Or, pour arriver à survivre dans le panier de crabes qu’était la cour interdite et se hisser au rang qu’elle a occuper sous le nom de Cixi, il est fort à parier qu’elle ait montré moins de scrupules à écarter ses ennemis que ce que l’auteur veut nous le faire croire. Comme ce premier tome est axé sur la jeunesse de l’impératrice, j’attends de voir si l’auteur nous la dépeint toujours comme une fleur délicate dans le second tome, où on découvrira sa vie de souveraine.

    Un extrait : Ce fut un hiver terrible. Après une tempête de neige, on découvrit des corps gelés dans les rues de Pekin. Je donnais tout ce que je gagnais à ma mère, mais cela ne suffisait pas à nos dépenses. Les prêteurs faisaient la queue devant la maison. La porte s’était plusieurs fois écroulée. Onzième oncle était mal à l’aise et son visage reflétait ses pensées. Je savais qu’il voulait nous voir partir. Mère fut engagée comme servante, mais congédiée dès le lendemain car elle était tombée malade. Elle devait se cramponner au lit pour se lever et sa respiration était rauque. Ma sœur Rong lui prépara une décoction de simples. En plus de feuilles amères, le médecin lui prescrivit des cocons de ver à soie. Une odeur désagréable imprégnait mes habits et mes cheveux. Mon frère Kuei Hsiang allait emprunter de l’argent aux voisins. Au bout d’un moment, personne ne lui ouvrit plus sa porte. Mère acheta des vêtements de deuil bon marché, une tunique noire qu’elle portait toute la journée.
    « Tu n’auras pas à me changer si tu me trouve morte dans mon lit », me dit-elle.
    Un après-midi, Onzième Oncle vint avec son fils auquel je n’avais jamais été présentée. Il s’appelait Ping, « Bouteille ». Je savais qu’oncle avait eu un fils avec une prostituée et qu’il le cachait parce qu’il était gêné.
    J’ignorais que Bouteille était un arriéré.

     

  • Le tiercé du samedi #39

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres qui vous ont fait découvrir un auteur que vous adorez aujourd’hui

     

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    L'enfant qui ne pleurait pas = Torey Hayden

     

     

     

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    Le tout premier livre de Torey Hayden que j'ai lu et un de ceux que j'ai le plus relu! J'ai dans la foulée dévoré tout ce que je trouvais de cet auteur et je continue!

     

     

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    Marche ou crève = Stephen King

     

     

     

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    Un livre aussi prenant sur rien d'autre que des gars qui marchent... ça ne pouvait que me donner envie de découvrir les autres livres de l'auteur (d'autant que j'avais vu les langoliers, ça et misery à la TV). Je le trouve inégal sur les fins, elles sont régulièrement un peu bâclées, mais en général, le reste du livre est souvent génial.

     

     

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    Raison et sentiments = Jane Austen

     

     

     

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    Là aussi j'ai vu le film d'abord, puis j'ai lu le livre. Et à présent, je lis non seulement toutes les œuvres de cet auteur mais aussi les réécritures de ses textes (certaines excellentes comme "constance et séduction" de Jess Swann et d'autres complètement bidons comme orgueil, préjugés et Zombies de Seth Grahame-Smith).



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois pires livres qu’on vous a forcé à lire à l’école

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Film] Angélique, Marquise des Anges

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    Titre original : Angélique, Marquise des anges

     

    Réalisé par : Ariel Zetoun

     

    Date de sortie : 18 décembre 2013

     

    Genre : Aventure, Comédie sentimentale, drame

     

    Pays d’origine : France

     

    Durée : 1h53

     

    Casting : Nora Arnezeder, Gérard Lanvin, Tomer Sisley, Mathieu Kassovitz…

     

    Résumé : Le destin incroyable d’Angélique : une jeune fille aussi belle qu’insoumise, qui trouvera dans son amour pour Joffrey de Peyrac la force de combattre l’injustice et la tyrannie dans un siècle en proie aux luttes de pouvoir, aux inégalités et à l’oppression…

     

    Mon avis : Si j’ai toujours aimé la saga de Bernard Borderie, je comprends la déception de l’auteur d’Angélique à son égard. Borderie a fait une comédie sentimentale. Son Angélique est un petit ange qui se dresse contre ses ennemis armés d’un sourire. Le livre est bien plus sombre et parfois plus violent, avec une héroïne qui n’hésite pas à se salir les mains.
    Ariel Zeitoun a promis une adaptation plus fidèle au roman, un gros risque quant on sait à quel point la première saga a plu et combien les gens n’aiment pas que l’on change ce qu’ils connaissent.

    A peine 12 minutes après le début, j’ai déjà grincé des dents avec « Je vous suis gré de ce choix »… Quand on fait un film d’époque, on se renseigne un peu sur la manière de parler et dans ce cas précis, la locution est « savoir gré » et pas « être gré ».
    20 minutes plus tard, la locution est utilisée correctement. Doit-on en conclure que l’erreur a été remarquée mais que l’on n’a pas jugé utile de retourner la scène en se disant, probablement, que personne ne remarquerait ?
    L’Angélique du film ressemble plus à celle du roman : rebelle, forte, indépendante… Elle ne se pâme pas devant Peyrac dès qu’elle voit le premier grain d’or.

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    J’ai plus eu l’impression de voir un film d’aventure qu’une comédie à la Sissi (J’adore Sissi pourtant). Mais voilà dans les années 60 on était dans du pastel, du rose bonbon, et il valait mieux que l’héroïne ne poignarde pas quelqu’un pour récupérer ses enfants.
    N’ayant jamais pu supporter Peyrac dans les Angélique de Borderie, j’ai nettement préféré Gérard Lanvin dans ce rôle, même s’il est plus âgé que le personnage.

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    Dans les années 60, Peyrac est gentil et laisse de l’air à Angélique pour ne pas la brusquer, sans qu’elle ne demande rien. La nouvelle Angélique ne se contente pas de tourner le dos à son époux, elle exige qu’il la laisse, refuse de se donner à lui. Dans sa quête pour sauver Peyrac, elle ne mâche pas ses mots, traite presque le roi d’assassin, se bat, engage des mercenaires : Ce n’est pas pour ses beaux yeux qu’on l’aide à la cour des miracles, c’est parce qu’elle promet de l’or, beaucoup d’or en cas de réussite.
    Bref, vous l’aurez compris, si j’ai aimé la comédie sentimentale un peu gnan gnan de Borderie, j’ai préféré ce film, qui est plus digne des romans, malgré ses quelques erreurs.
    Et je trouve dommage que l’esprit étriqué des gens l’ai relégué dans l’ombre, provoquant l’annulation du tournage de la seconde partie, juste « parce que ce n’est pas le vrai ».
    Gardons à l’esprit que l’auteur des romans, qui est quand même bien placé pour juger, l’a détesté, « le vrai » !



     

  • [Livre] Le prix de la peur

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    Résumé : À Los Angeles, on ne respecte plus rien. Quelques jours avant Noël, un prêtre est retrouvé mort dans son église, son corps étrangement mutilé. La tête, introuvable, a été remplacée par celle d'un chien errant. L'inspecteur Rob Hunter ne se fait pas d'illusions : les cinglés capables de ce genre de crimes récidivent toujours. Bientôt, les cadavres s'accumulent. Seul point commun entre les victimes : noyée ou brûlée vive, chacune semble avoir été tuée de la façon qu'elle redoutait le plus.

     

    Auteur : Chris Carter

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : thriller

     

    Date de parution : 11 avril 2013

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Mais qu’est-ce que c’est que ce psychopathe ? Voilà la question que je me suis posée dès la fin du prologue. Est-ce que je parlais du tueur ou de l’auteur ? Un peu des deux ! Parce que pour inventer des trucs pareils…
    J’ai beaucoup aimé le capitaine Blake : Elle vient d’arriver, c’est une femme dans un monde d’homme, à peine en poste il lui tombe cette affaire qui déchaine les journalistes et la pression du maire, mais elle soutient son équipe autant qu’elle le peut.
    La journaliste, Claire, on n’en a pas encore beaucoup parlé, mais j’espère déjà qu’elle va attirer l’attention du tueur tant elle m’énerve.
    Les chapitres sont courts et se finissent toujours de manière à maintenir au maximum le lecteur en haleine. A la fin de chaque chapitre on n’a donc qu’une seule envie : se précipiter sur le suivant (merci pour la nuit blanche !)

    Les meurtres sont bien décrits (attendez-vous à en frissonner parce qu’on est loin des meurtres bien propres de Dexter) et particulièrement horribles. Franchement, même si ce n’était pas la plus grande peur des victimes, être tué de chacune des manières décrites est un vrai cauchemar (et je continue à m’interroger sur les sources d’inspiration de l’auteur ! Même s’il a travaillé comme psychologue criminologue et qu’il a donc étudié de près les serials killers, c’est quand même assez impressionnant d’avoir des idées pareilles).

    On en vient parfois à se demander s’il y a un ou plusieurs tueurs.
    Il y a de nombreux rebondissements et personnellement je n’ai eu de doute sur l’identité du tueur que quelques pages seulement avant qu’elle ne soit révélée.
    Il faut dire que tout est bien dosé car, si les inspecteurs sont directement plongés dans l’horreur, tout ne va pas aussi vite que le rythme du roman : l’enquête n’est pas résolue en deux coups de cuillère à pot : ils cherchent, s’interrogent, voient des témoins, d’anciennes connaissances des victimes, recoupent les informations, hésitent…bref, ils enquêtent vraiment. Ce sont d’excellents flics, mais pas des supers héros.
    Au cours du livre, il y a quelques allusions au précédent roman de l’auteur. Cela ne gêne pas la lecture, mais à force d’entendre parler du tueur au crucifix, j’ai maintenant envie d’en savoir plus.

     

    Un extrait : — Ironique que la seule certitude de la vie soit la mort, vous ne trouvez pas ?

    La voix de l’homme était posée, sa posture, décontractée.

    — Je vous en supplie… Vous n’avez pas besoin de faire ça.

    L’homme au sol était pétrifié et épuisé. Sa voix, étranglée par les larmes et le sang. Il était nu et grelottait. Ses bras étaient tendus au-dessus de sa tête, les poignets attachés par une chaîne au mur en brique.

    Le sous-sol sombre avait été transformé en une sorte de donjon médiéval, avec ses quatre murs ornés de lourds anneaux métalliques. Une répugnante odeur d’urine flottait dans la pièce, et d’une caisse en bois posée dans un coin par l’agresseur montait un vrombissement incessant. La pièce était insonorisée, et fuir semblait impossible. Une fois enfermé ici, inutile d’y songer, à moins que quelqu’un ne vienne vous délivrer.

    — Peu importe ce que vous avez fait de votre vie, poursuivit-il, indifférent à sa victime qui saignait. Peu importe votre richesse, ce que vous avez accompli – vos relations, vos projets et vos espoirs. En fin de compte, la même chose nous arrive, à tous, et cette chose, c’est la mort.

    — Par pitié, mon Dieu, non !…

    — Mais ce qui fait la différence, c’est la façon dont nous mourons.

    L’homme par terre toussa et cracha un léger nuage de sang.

    — Certaines personnes meurent naturellement, sans douleur, au terme d’un cycle naturel. (L’homme émit un étrange rire gargouillant.) D’autres souffrent de maladies incurables des années durant, luttant à chaque minute pour ajouter quelques secondes à leur misérable existence.

    — Je… je ne suis pas riche, je ne possède pas grand-chose, mais ce que j’ai, vous pouvez le prendre.

    — Chuuuut ! (L’homme posa son doigt sur ses lèvres avant de murmurer :) Je n’ai pas besoin de votre argent.

    Nouvelle quinte de toux, nouvelles gouttelettes de sang.

    L’agresseur grimaça un sourire mauvais.

    — Certains meurent très lentement, reprit-il d’une voix glaciale. L’agonie peut durer des heures, des jours, des semaines de souffrances ; si on sait s’y prendre, il n’y a quasiment pas de limites – vous le saviez ?

    Il se tut. Jusque-là l’homme enchaîné n’avait pas remarqué le pistolet à clous dans la main de son assaillant.

    — Et je sais exactement ce que je fais. Permettez-moi de vous le montrer.

     

  • [Film] La source des femmes

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    Titre original : La source des femmes

     

    Réalisé par : Radu Mihaileanu

    Date de sortie : 2 novembre 2011

    Genre : Drame

    Pays d’origine : France

    Durée : 2h10

    Casting : Leïla Bekhti, Hiam Abbass, Saleh Bakri, Biyouna, Mohammed Majd…

    Résumé : Cela se passe de nos jours dans un petit village, quelque part entre l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Les femmes vont chercher l'eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb, et ce depuis la nuit des temps. Leila, jeune mariée, propose aux femmes de faire la grève de l'amour : plus de câlins, plus de sexe tant que les hommes n’apportent pas l’eau au village.

    Mon avis : L’histoire est tirée d’un fait divers dont à eu connaissance le réalisateur : des femmes ont entamé une grève de l’amour pour que les hommes raccorde leur village à l’eau. Au début, ils ne les ont pas prises au sérieux puis, devant leur détermination, sont devenus violents. Comme elles ne cédaient pas, et craignant probablement des incidents, le gouvernement est intervenu.
    Pour étoffer son projet, il s’est aussi penché sur
    la comédie antique Lysistrata d'Aristophane dans laquelle les femmes font la grève du sexe pour faire cesser la guerre entre Athènes et Sparte.
    Dans la source des femmes, l’idée de départ est la même mais le gouvernement semble ne pas vouloir raccorder le village à l’eau.
    La grève va donc commencer sous l'impulsion de Leila, qui vient d'un autre village dans le sud.

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    Les hommes du village en ont fait la demande, et, devant le silence de la préfecture, ont laissé tombé l’affaire.
    Un dialogue m’a, entre autres, marqué. Un homme répond aux jeunes venus demander où en est l’installation de l’eau: Elles veulent l’eau…et vous savez ce qu’elles voudront ensuite ? L’électricité ! Et après elles voudront la machine à laver…
    Les hommes agissent et réagissent comme si c’était par fainéantise que les femmes veulent l’eau au village. Eux qui passent leur journée assis, sans rien faire, depuis qu’ils ne cultivent plus les champs, reportent-ils leur propre apathie sur leurs femmes ?

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    Parce que ce n’est pas une question de lourdeur des seaux, ni même de la pénibilité des aller-retours : c’est une question de survie. Le chemin vers la source est escarpé et accidenté : les chutes sont quotidiennes, des chutes violentes, dangereuses. Toutes les femmes ont perdu au moins un enfant dans la montagne, un enfant à naître qui n’a pas survécu à la chute.

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    La belle-mère de Leila est odieuse. Elle considère que la jeune femme, qu’elle appelle l’étrangère, lui a non seulement volé son fils mais aussi son mari car celui-ci écoute la jeune femme avec une certaine bienveillance. Elle ne cesse d’essayer de convaincre son fils de répudier Leila et d’épouser une femme du village, mettant en avant la stérilité de Leila. Or elle sait très bien que sa belle-fille a, elle aussi, perdu un bébé dans la montagne.

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    Les hommes sont désœuvrés, il n’y a plus de champs à cultiver, pas de travail, ils ont perdu tout ce qui faisait d’eux des hommes et la révolte de leurs femmes les effraient. Les plus jeunes d’entre eux se rallient plus ou moins au mari de Leila pour plaider la cause des femmes mais ils se heurtent au poids des traditions et à la peur ambiante de perdre le peu d’autorité masculine qu’il leur reste.

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    Le film est présenté comme un conte, on se doute qu’il va bien finir mais comment ? Les tensions vont-elles s’apaiser parce que les femmes renonceront à se faire entendre ? Ou obtiendront-elles enfin ce qu’elles désirent ?
    Il n’y a pas d’indication de lieu ni de temps donné au cours de ce film. On sait qu’on est à l’époque moderne, preuve en est la présence des portables (mais beaucoup moins du réseau), mais est-on en 2005 ? en 2010 ? Peu importe. C’est la même chose pour le lieu, car si le film a été tourné au Maroc, le réalisateur a voulu mettre l’accent sur le fait que cette situation aurait pu se présenter dans n’importe quel village isolé, qu’il soit en Turquie, au Maroc, au Yémen ou ailleurs…



     

  • [Livre] N’éteins pas la lumière

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    Résumé : « Tu l'as laissée mourir... »

     Le soir de Noël, Christine Steinmeyer, animatrice radio à Toulouse, trouve dans sa boîte aux lettres le courrier d'une femme qui annonce son suicide. Elle est convaincue que le message ne lui est pas destiné. Erreur ? Canular ? Quand le lendemain, en direct, un auditeur l'accuse de n'avoir pas réagi, il n'est plus question de malentendu. Et bientôt, les insultes, les menaces, puis les incidents se multiplient, comme si quelqu'un cherchait à prendre le contrôle de son existence. Tout ce qui faisait tenir Christine debout s'effondre. Avant que l'horreur fasse irruption.

     Dans les ténèbres qui s'emparent de sa vie, la seule lueur d'espoir pourrait bien venir d'un certain Martin Servaz.

     

    Auteur : Bernard Minier

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 12 février 2015

     

    Prix moyen : 9€

     

    Mon avis : Une petite chose m’a dérangée dans le livre, c’est la facilité avec laquelle il est fait du mal aux animaux, que ce soit dans les cauchemars des personnages ou en vrai. Je n’ai pas trouvé que ça apportait grand-chose à l’histoire, le même effet aurait pu être atteint en passant par d’autres moyens.
    En dehors de ça, je suis vraiment happée par l’histoire.
    Au début je n’ai pas compris le rapport entre Servaz et Christine mais au fil des pages, des indices se forment qui les rapprochent, même si je ne sais toujours pas, au moment où j’écris ces lignes, de quelle manière Servaz est impliqué (parce qu’il est flic, à cause d’une ancienne affaire ? Ou est-ce plus personnel ?).
    Les personnes qui entourent Christine m’ont énervée du fait de la facilité avec laquelle ils croient les choses qui sont placées contre elle. Ce n’est pas possible d’être aussi crédules. Alors je veux bien que certaines personnes de son entourages, comme son patron ou l’imbécile orgueilleux auquel elle est fiancée (et qu’à mon avis, elle aurait dû virer à coup de pied dans le c** depuis des lustres) soient bien contents d’avoir des excuses pour lui mener la vie dure, mais le policier qu’elle rencontre dès le début de l’histoire est tout simplement odieux et irrespectueux. Je lui aurais collé une beigne à cet abruti ! Et ça ne va pas s’arranger avec lui et ses collègues de toute évidence !
    Je commence à avoir des doutes sur certains personnages car je suis sûre que le harceleur agit sur ordre, comme un tueur à gages. Certains personnages se recoupent avec une autre affaire de suicide dont on pense qu’elle pourrait être la conclusion d’un même harcèlement que celui que subit Christine.
    Mais comme toujours chaque page qui confirme mes doutes sur un est contrebalancée par une autre qui me fait dire : non, c’est pas lui.
    Et si ça se trouve, c’est aucun des deux !
    Certains de mes doutes semblent se confirmer : L’un de mes suspects a l’air d’être un vrai salopart, mais je ne suis plus sûre qu’il soit responsable de ce qui arrive à Christine. L’autre, a contrario, est remonté dans mon estime, mais peut être qu’il joue la comédie ? Ou encore que le responsable est une toute autre personne ?
    Bref, tout est possible, et j’approche de la fin…

    Et bien elle m’a surprise, et à plus d’un titre, cette fin. Il y a un tas d’évènements auxquels je ne m’attendais pas du tout.
    Seul petit bémol, qui n’en est pas vraiment un, il y a une histoire secondaire concernant Servaz que je ne comprenais pas, jusqu’à ce que je me rende compte que l’auteur a écrit plusieurs livres mettant en scène Servaz. Il faudra non seulement que je les lise, mais que je les lise dans l’ordre pour comprendre enfin qui est cette fameuse Marianne qui n’a aucun rôle dans « n’éteins pas la lumière » mais qu’on cite à plusieurs reprises.
    Pour en revenir à ce livre, j’ai beaucoup aimé la fin, même si elle manquait peut être un peu…disons de moralité !


    Un extrait : — OÙ AS-TU TROUVÉ ça ?

    Son ton était presque désapprobateur – comme s’il la tenait pour responsable d’avoir trouvé ce message dans sa…

    — … dans ma boîte aux lettres.

    Malgré la pénombre, elle lut une intense surprise derrière ses lunettes. Et de l’agacement : Gérald n’aimait pas l’imprévu.

    — Alors ? voulut-elle savoir. Tu en penses quoi ?

    Il haussa les épaules.

    — C’est sans doute un canular. Que veux-tu que ce soit ?

    — Je ne crois pas, non. Ça sonne plutôt vrai.

    Il soupira, remonta ses lunettes sur son nez et posa de nouveau les yeux sur la feuille tenue entre ses doigts gantés, dans la faible lueur du plafonnier. Des flocons légers traversaient par dizaines le faisceau des phares ; une voiture passa près d’eux dans un chuintement assourdi – Christine eut l’impression d’être à bord d’un bathyscaphe dans cet habitacle obscur et froid cerné par la neige. Elle relut la lettre par-dessus l’épaule de Gérald. Les mots se déposaient dans son esprit comme des flocons.

    — Dans ce cas, c’est une erreur, conclut-il. Cette lettre était destinée à quelqu’un d’autre.

    — Exactement.

    Il la regarda de nouveau.

    — Bon, écoute, on résoudra ce mystère plus tard. Mes parents doivent déjà être en train de nous attendre.

    Oui, oui, oui, bien sûr : tes parents… Noël… – qu’est-ce que ça peut faire si une femme tente de se suicider ce soir ?

    — Gérald, tu te rends compte de ce que cette lettre signifie ?…

    Il écarta ses mains gantées du volant, les posa sur ses cuisses.

    — Je crois, oui, dit-il très sérieusement mais comme à regret. Que… que veux-tu qu’on fasse ?

    — Je ne sais pas. Tu n’as pas une idée ? On ne peut quand même pas rester là sans rien faire…

    — Écoute. (De nouveau, ce ton réprobateur, qui semblait dire : Il n’y a que toi pour te fourrer dans des guêpiers pareils, Christine.) On a rendez-vous chez mes parents, chérie : c’est la première fois que tu vas les rencontrer et on a déjà presque une heure de retard. Cette lettre est peut-être authentique – ou peut-être pas… On s’occupera de cette histoire une fois là-bas, je te le promets, mais là, il faut qu’on y aille.

    Il avait parlé calmement, d’une voix raisonnable. Trop raisonnable : le ton qu’il employait quand elle le contrariait, ce qui arrivait de plus en plus souvent ces derniers temps. Celui qui disait : Note bien que je fais preuve d’une surnaturelle patience. Elle secoua la tête.

    — Il n’y a que deux possibilités : soit c’est un appel au secours qui ne sera pas entendu puisque la personne censée le lire ne le lira pas, soit quelqu’un va vraiment se suicider ce soir – et, dans les deux cas, je suis la seule à le savoir.

    — Quoi ?

    — Tu m’as bien entendue : on doit prévenir la police.

    Il leva les yeux au plafond.

    — Mais cette lettre n’est même pas signée ! Et il n’y a aucune adresse ! Même si on va à la police, qu’est-ce que tu veux qu’ils fassent ? Et tu imagines le temps que ça va prendre ? Ça va foutre notre réveillon en l’air !

    — Notre réveillon ? Je te parle d’une question de vie ou de mort, là !

    Elle le sentit se raidir d’exaspération. Il émit un soupir de pneu percé.

    — Mais, bordel, QUE VEUX-TU QU’ON Y FASSE ? s’écria-t-il. On n’a aucun moyen de savoir de qui il s’agit, Christine ! AUCUN ! Et d’ailleurs, il y a de fortes chances pour que cette personne bluffe : on ne glisse pas une lettre dans une boîte quand on est au bout du rouleau, on laisse un mot chez soi ou sur soi ! C’est probablement juste une mytho qui est seule le soir de Noël et qui n’a trouvé que ce moyen-là pour attirer l’attention ! Elle appelle au secours, mais ça ne veut pas dire qu’elle va passer à l’acte !

    — Alors, tu veux qu’on réveillonne comme si de rien n’était, c’est ça ? Qu’on fasse la fête comme si je n’avais jamais trouvé cette lettre ?

    Elle vit les yeux de Gérald étinceler derrière les lunettes. Puis il regarda à travers le pare-brise – sur lequel les flocons commençaient à déposer une couche translucide –, comme s’il espérait que quelqu’un allait venir à son secours.

    — Mais, bon Dieu, Christine, j’en sais rien, moi ! C’est ta première rencontre avec mes parents ! Tu imagines l’effet que ça va faire si on se pointe avec trois heures de retard !

    — Tu me fais penser à ces connards qui disent : « Il ne pouvait pas aller se suicider ailleurs » quand leur train est bloqué.

     

  • C'est lundi que lisez vous #40

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    buffy contre les vampires tome 45 sept corbeaux - Copie (2).jpg

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    Et vous, que lisez vous?

     

  • [Film] Clochette et la fée pirate

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    Titre original : The pirate fairy

     

    Réalisé par : Peggy Holmes

     

    Date de sortie : 2 avril 2014

     

    Genre : Animation

     

    Pays d’origine : USA

     

    Durée : 1h18

     

    Casting : Lorie (Clochette), Jean-Christophe Dollé (James Crochet), Victoria Grosbois (Zarina)…

     

    Résumé : Zarina, la fée chargée de veiller à la sécurité de la poussière de fée, décide par lassitude de tout abandonner, d’emmener avec elle un peu du précieux trésor et de se lier avec la bande de pirates qui sillonne les mers environnantes. Pour Clochette et ses amies les fées, c’est le début d’une nouvelle grande aventure où tous leurs pouvoirs vont se retrouver chamboulés sous l’effet d’une certaine poudre bleue. L’absence de maîtrise entraîne les pires catastrophes et la situation s’avère d’autant plus critique que les pirates cherchent désormais à gagner la Vallée des Fées…

     

    Mon avis : Dans ce film, le personnage principal n’est pas Clochette, bien qu’elle et ses amis aient un rôle important, mais Zarina, une fée gardienne de poussière de fée qui dérange ses congénères que ce soit par ses questionnements continuels ou par son désir de faire des expériences avec la poussière de fée afin d’en appréhender toutes les possibilités et capacités.

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    Un peu comme Clochette elle cherche à bouleverser l’ordre établi, mais contrairement à Clochette, elle n’a pas le soutien s’amies comme Vidia, Iridessa, Rosélia, Noa ou Ondine.

    Clochette et la fée pirate clochette et copines.jpeg

    Zarina se sens rejetée non seulement pour ses idées mais aussi pour sa nature elle-même et elle décide de quitter la vallée des fées avec un pot de poussière de fée et un grain de poudre bleue qui semble décupler les pouvoirs de la poussière.
    Un an plus tard, au cours d’un festival, Zarina fait son retour mais la fée espiègle et bienveillante a fait place à une fée amère et sans scrupule.

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    Clochette et ses amies se lancent à sa poursuite pour comprendre de quoi il retourne exactement et découvrent que Zarina est devenue capitaine d’une bande de pirate.
    Petit clin d’œil à Peter pan avec Croc, bébé crocodile qui avalera un réveil en défendant ses amies les fées (ça ne vous rappelle personne ?).

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    Les jeux de lumières et la texture de l’eau, qui est un élément central de cet opus, sont quasiment parfaits, on s’y croirait vraiment.
    La musique est présente sans pour autant faire du dessin animé une comédie musicale ce qui est parfois le défaut de Disney.
    Il est vrai que le scénario est simple et qu’on voit venir certaines choses à des kilomètres, mais la question à se poser réellement est : est ce qu’une fillette âgée de 3 à 7 ans (public cible) verra venir ces choses là ? C’est peu probable. La surprise sera sûrement totale pour elle. Et comme c’est tout ce qui compte vraiment, on va gentiment demander à nos cerveaux d’adultes de cesser d’analyser ce dessin animé comme s’il nous était destiné…parce que ce n’est pas le cas !


     

  • Le tiercé du samedi #38

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres dont vous avez eu le malheur de voir le film en premier et maintenant vous avez peur de les lire et de ne plus jamais supporter de voir le film

     

    En général, le problème se pose dans l'autre sens: j'ai adoré un livre et j'hésite à voir l'adaptation ciné parce que j'ai peur de ce que ces sagouin d'Hollywood ont bien pu faire de mon livre chéri. Je n'ai d'ailleurs toujours pas vu Shutter Island , Elle s'appelait Sarah ou La voleuse de livres. Mais parfois c'est l'inverse, on aime bien un film, on apprend qu'il est adapté d'un roman et là on hésite: lire le roman, au risque de trouver ensuite le film nul? Ou s'abstenir?
    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

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    La planète des singes

     

     

     

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    J'ai beaucoup aimé les adaptations, que ce soit celle avec Charlton Heston de 1968 ou la plus récente de Tim Burton. Du coup j'hésite à découvrir le roman!

     

     

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     Le silence des agneaux

     

     

     

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    J'ai beaucoup aimé le film et oui, du coup, j'ai du mal à me lancer dans les livres!

     

     

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    La firme

     

     

     

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    Dans ma période Tom Cruise, c'est à dire avant qu'il ne délire un peu trop avec la scientologie et ne se conduise comme un gros con, je regardais tous ses films juste parce qu'il jouait dedans. Mais la firme a vraiment été un gros coup de cœur. Alors prendre le risque de réaliser que le film n'est qu'une mauvaise adaptation... j'hésite encore!



    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois livres qui vous ont fait découvrir un auteur que vous adorez aujourd’hui

      

    Et n'hésitez pas à laissez en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

     

  • [Livre] La potion magique de Georges Bouillon

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    Résumé : Décidément, Georges déteste sa grand-mère ! Elle ressemble trop à une sorcière. Il est encore plus sûr que c'est une vieille chipie. Il s'enferme dans la cuisine et décide de lui préparer une redoutable potion magique.

     

    Auteur : Roald Dahl

     

    Edition : Folio junior

     

    Genre : enfant

     

    Date de parution : 1981

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Déjà que le pauvre Georges s’ennuie dans la ferme isolée de tout de son père, il faut avouer que sa grand-mère est vraiment très méchante. Une vraie sorcière comme les aime Roald Dahl.
    D’ailleurs, persuadé qu’il a affaire à une vraie sorcière, comme dans les contes, Georges cherche comment il pourrait se débarrasser de la mégère.
    Quand on voit tout ce que Georges met dans sa potion, on se dit qu’il va tuer la mémé. C’est vraiment immonde, mieux vaut ne pas avoir trop mangé avant de le lire…
    Et les effets de la potion sont tels que le père de Georges, attiré par l’appât du gain, décide d’en refaire immédiatement. Sauf que son fils n’a pas noté les ingrédients qu’il a utilisé et que les nouvelles potions vont se révéler…intéressantes.
    C’est un livre amusant, un peu plus délirant que Mathilda ou même que Charlie et la chocolaterie. Il m’a moins plu que ce dernier, d’ailleurs, mais pour un 7 – 10 ans, cela peut donner le goût de la lecture grâce aux situations absurdes qu’il met en scène.

     

    Un extrait : Georges s’ennuyait à mourir. Il n’avait ni frère ni soeur. Son père était fermier et, comme la ferme était loin de tout, Georges n’avait pas d’amis avec qui jouer. Il en avait assez de contempler les cochons, les poules, les vaches et les moutons. Et surtout, il en avait par-dessus la tête de vivre dans la même maison que cette vieille ourse mal léchée de Grandma. Passer son samedi matin à s’occuper d’elle ne le réjouissait guère.

    — Prépare-moi une petite tasse de thé, dit Grandma à Georges. Ça t’empêchera de faire des bêtises pendant un moment.

    — Oui, Grandma, répondit Georges.

    Georges n’y pouvait rien, il détestait Grandma. C’était une vieille femme grincheuse et égoïste qui avait des dents jaunâtres et une petite bouche toute ridée comme le derrière d’un chien.

    — Combien de cuillerées de sucre dans ton thé, aujourd’hui, Grandma ? demanda Georges.

    — Une, répondit-elle sèchement. Et n’ajoute pas de lait.

    La plupart des grand-mères sont d’adorables vieilles dames, gentilles et serviables, mais pas celle-la. Elle passait sa journée, toutes ses journées, assise dans son fauteuil, près de la fenêtre et elle était tout le temps en train de se plaindre, de bougonner, de ronchonner, de râler et de pester sur tout et sur rien. Jamais, même dans ses bons jours, elle n’avait souri à Georges, jamais elle ne lui avait dit : « Bonjour, Georges, comment ça va ? » ni : « Et si on jouait au jeu de l’oie ? » ni : « Comment ça s’est passé à l’école aujourd’hui ? » Elle ne s’intéressait qu’à elle. C’était une affreuse vieille mégère.