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Selene raconte... - Page 101

  • [Livre] Où passe l'aiguille

    Je remercie Véronique Mougin pour cette excellente lecture

     

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    Résumé : Et voici Tomas, dit Tomi, gaucher contrariant, tête de mule, impertinent comme dix, débrouillard comme vingt, saisi en 1944 par la déportation dans l'insouciance débridée de son âge, 14 ans. Ce Tom Sawyer juif et hongrois se retrouve dans le trou noir concentrationnaire avec toute sa famille. Affecté à l'atelier de réparation des uniformes rayés alors qu'il ne sait pas enfiler une aiguille, Tomas y découvre le pire de l'homme et son meilleur : les doigts habiles des tailleurs, leurs mains invaincues, refermant les plaies des tissus, résistant à l'anéantissement. À leurs côtés, l'adolescent apprendra le métier. Des confins de l'Europe centrale au sommet de la mode française, de la baraque 5 aux défilés de haute couture, Où passe l'aiguille retrace le voyage de Tomi, sa vie miraculeuse, déviée par l'histoire, sauvée par la beauté, une existence exceptionnelle inspirée d'une histoire vraie.

    Auteur : Véronique Mougin

     

    Edition : Flammarion

     

    Genre : Roman contemporain

     

    Date de parution : 31 janvier 2018

     

    Prix moyen : 21€

     

    Mon avis : Enfin j’ai pu me poser et lire tranquillement ce livre. Je l’ai depuis un bon moment, depuis quelques temps avant sa sortie, mais j’ai passé deux mois où je ne lisais que quelques pages par-ci, par-là, entre deux portes, sur le coin d’une table ou d’un oreiller et, vu le sujet de ce livre, et la période à laquelle il se déroule, je voulais vraiment pouvoir prendre mon temps.
    Autant le dire tout de suite, c’est un coup de cœur. Le premier livre de Véronique Mougin était plein d’humour et de légèreté ; celui-ci est dur et tendre à la fois, il est poignant et superbe, malgré les horreurs dont il témoigne.
    J’ai passé mon temps à reposer ce bouquin pour digérer un peu le récit. Pas longtemps, puisque je voulais savoir la suite, mais quelques minutes, parfois une heure entière, surtout pendant la partie se passant dans les camps de concentration. Parce que c’est un récit qui tient en partie du témoignage et que c’est dur, très dur. Rien ne nous est épargné, et pourquoi nous l’épargnerait-on, Tomas et les siens n’ont pas été épargnés, eux.
    Je crois que l’image qui m’a le plus poursuivie, tout au long du récit, est la seule qui laisse planer le doute, l’espoir, mais qui, en même temps, m’est apparue comme la plus terrible : c’est celle de la mère de Tomas qui est dans la file des femmes et enfants, avec Gabor, le petit frère. Le temps de détourner le regard quelques secondes et ils ont disparus.
    Quand on sait que les nazis avaient pour habitude de gazer les femmes et les enfants dès leur arrivée, mais qu’en même temps, certains, hélas très rares, trop rares, ont survécu… difficile de ne pas y penser au fil du texte, de ne pas espérer qu’ils aient pu passer entre les mailles du filet…
    L’horreur est omniprésente, elle arrive par les nazis, bien entendus, mais également par les autres prisonniers, promus « kapo » abusant de leur peu d’autorité ou simple détenus profitant de leur faible supériorité physique pour abuser de leur compagnons d’infortune. Comme si se montrer aussi cruel que les nazis allait adoucir leur propre sort.
    Tomas est un adolescent qui refuse de plier, il refuse de se laisser gentiment mourir. En perpétuelle opposition avec son père, il magouille, triche, ment, vole, prend des risques, fait tout ce qu’il peut pour sortir du lot mais pas trop, être remarqué mais pas remarquable, bref survivre à l’enfer du camp.
    J’ai eu du mal avec le père de Tomas. J’ai eu l’impression que chacune de ses décisions étaient prises sans penser aux autres, avec pour seul soucis de respecter les règles. Il ne semble pas comprendre que le monde dans lequel il vit désormais n’a plus de règle, que ce n’est pas parce qu’il se montre obéissant qu’il sera épargné.
    Il m’a choqué à plusieurs reprises, j’ai eu l’impression qu’il préférait voir mourir son fils plutôt que de le voir faire preuve d’une audace dangereuse alors qu’il n’avait plus rien à perdre.
    Après la guerre, il ne change pas d’attitude, il continue à vouloir imposer son mode de vie et sa vision des choses sans jamais penser qu’il pourrait avoir tort (Du moins pendant la plus grande partie de sa vie).
    J’ai beaucoup aimé que le récit soit entrecoupé de chapitres en italique nous révélant les pensées de divers personnages de l’entourage de Tomas qui montrent souvent que ce qu’ils pensent est très différent des pensées que leur prête l’adolescent.
    Après la guerre, après les camps, on pourrait penser que le pire est passé, que tout va aller mieux. Alors, oui, dans un sens le pire est passé, mais il reste la suspicion, les frontières qui ont bougées, son village qui n’appartient plus au même pays qu’avant, le pillage dont sa famille a été victime pendant son absence, rien ne va, tout a changé.
    Alors c’est le départ, vers un autre pays, un autre avenir. C’est à Paris que Tomas va trouver sa voie, se réconcilier pour de bon avec la couture, et même la haute couture. Il n’avait pas la même vision du métier que son père et, ne sachant pas qu’une autre manière de l’exercer existait, il l’avait rejeté en bloc. Il va se réinventer dans un métier où rien n’est jamais figé, où tout change à une vitesse folle, où il faut de l’audace et du talent, en plus d’un travail acharné, pour espérer survivre.
    Ce talent, Tomas le possède ; le travail, il a eu l’exemple de son père pour savoir que rien ne tombe tout cuit dans le bec, et l’audace, s’il en avait déjà avant la guerre, les camps et sa rage de vivre l’ont décuplée.
    Pourtant, il y a une chose que Tomas refuse de faire : se souvenir. Jusqu’à ce qu’une petite cousine décide d’écrire un livre sur son histoire. Et qu’il accepte d’ouvrir la boite de pandore et de raconter…

     

    Un extrait : Suis pas si bête, j’ai dit « tu t’occuperas du chat » pour le rassurer, le Tomi. Mais il va partir aussi, ma main à couper. Les Allemands ne nous ont pas envahis pour des prunes, ils vont nous prendre. Paraît que les gendarmes regroupent déjà ceux de mon village pour les emmener travailler. Travailler où, tout le monde se le demande, moi je m’en fous pas mal ; travailler comment, ça oui, j’aimerais bien qu’on me le dise. Pour m’entraîner avant. Parce qu’il faudra que j’y arrive, et tout de suite. Si seulement je savais ce qu’ils vont nous demander… Mon père et les autres pourront peut-être m’aider, si c’est trop difficile. C’est pour ça que je rentre en vitesse. Manquerait plus qu’ils s’en aillent sans moi.
    Il m’aurait pas dit au revoir, le môme. Je lui en veux pas, il est têtu. C’est pas une tête qu’il a, c’est un pavé. Une bourrique est moins obstinée que lui. C’est de famille, son grand-père, son oncle, tous sur le même modèle, tous dans le tissu, tous des bourriques. Surtout son père, et je sais de quoi je parle : M. Kiss, quand il a une idée dans la tête, il l’a pas au pied. Je me souviens, avant tous les problèmes, il employait un ouvrier à la boutique, Abel, un bon couturier, et un musicien du tonnerre. Le patron lui a dit : « Tu apprendras le violon au petit. » Quand Abel jouait un air, ça collait des frissons à tout l’atelier mais quand Tomi empoignait le machin, c’était les vitres qui tremblaient. La rigolade… Il en aurait crevé de rage, le petit, il détestait ça. Son père a insisté : « Il apprendra, un point c’est tout. » Alors le môme a épluché le violon. Le premier jour, il a retiré une corde, puis il a dépiauté un morceau de bois, encore une corde… Au bout de trois semaines c’était plus un instrument de musique, c’était un trognon de pomme. Le patron a cédé : Tomi a laissé tomber le violon, un point c’est tout. De toute façon, si on le force il s’enfuit et on le retrouve perché dans l’arbre, quand on le retrouve… Celui-là, on le mettra pas dans une case. Moi c’est le contraire, j’aimerais bien y entrer, dans les cases, mais j’y arrive pas. J’arrive pas à grand-chose, à cause de ma tête, ou alors c’est Dieu qui m’a fait comme ça mais pourquoi ? Je donnerais cher pour savoir quel travail ils vont nous donner, les Allemands.
    L’important, c’est qu’ils me demandent pas de coudre. J’y peux rien, ça veut pas. Quand je sculpte, ça va, les morceaux s’associent dans ma tête, ils tournent, c’est beau comme une valse d’Abel, j’entends le rythme d’abord, les mouvements arrivent, ensuite y a plus qu’à suivre les pas. Avec les tissus, rien. Pour la boucherie, c’était pareil : je distinguais pas un quasi de veau d’une côte d’agneau. On m’a même placé chez un comptable, y a pas eu moyen. Les choses normales, ça marche pas avec moi. Même la fille de l’autre fois, la brune du bordel, elle m’a regardé et je ne sais plus comment elle a tourné sa phrase mais ça voulait dire : t’es totalement à côté de la plaque. Elle m’a raccompagné à la porte et rien fait payer. Je rentre pas dans les cases, moi. Y a peut-être même pas de case pour moi. Quand j’y pense ça me fait mal et il comprend ça, Tomi… Il va me manquer, le môme. Je donnerais tout, tout pour savoir dans quoi on va bosser.

     

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  • C'est lundi que lisez vous? #146

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

    lectures de la semaine passée.jpg

    L'ultime refuge.jpg La disparue de noël.jpg

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    Pour en savoir plus sur eux: https://www.bookwitty.com/about_us

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    Qui je suis.jpg Le livre du hygge.jpg La mer en hiver.jpg


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    Belle de glace.jpg Black Ice.jpg la passe-miroir T01 les fiancés de l'hiver.jpg

    Le bonhomme de neige.jpg La disparue de noel.jpg le secret de noel.jpg

    le spectacle de noel.jpg le voyageur de noel.jpg Un noel plein d'espoir.jpg


    Et vous, que lisez-vous?

  • Bilan de lecture de février 2018

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    En février, j'ai lu 19 livres et 4 BD pour un total de 7114 pages

     

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    Alors, pour commencer, les BD

    Mélusie T05 philtres d'amour.jpg Mélusie T06 farfadets et korrigans.jpg

    Melusine T07.jpg Melusine T08.jpg

    Je continue à relire tranquillement mes "Mélusine"

     

    Mes Services Presse


    deux secondes en moins.jpg les nouveaux voisins.jpg Les quatre gars.jpg

    où sont les filles.jpg Où passe l'aiguille.jpg

    De très bonnes lectures, dont mes deux coups de cœur du mois: "Deux secondes en moins" et "où passe l'aiguille"

     

    Et le reste de mes lectures en vrac


    Des maris pas comme les autres.jpg emmene-moi au ciel.jpg horreur boreale.jpg

    irruption au chateau.jpg Juliette à Barcelonne.jpg Juliette à Quebec.jpg

    La disparue de noël.jpg La jeune fille à la tour.jpg le sang versé.jpg

    La piste noire.jpg mémoires gelées.jpg Noël, l'amour et autres contrariétés.jpg

    Que ta chute soit lente.jpg Six filles à marier.jpg

     

    En février, je n'aurais pas vu le moindre film. Je ne sais pas trop pourquoi mais j'ai trouvé difficile de suivre une histoire à l'écran...

    C'est tout pour ce mois-ci mais rendez vous début avril pour le bilan de mars!

  • Le tiercé du samedi #148

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois personnages que vous voudriez interpréter à l’écran si vous étiez actrice (et oui, si c’était bien fait, évidemment)

     

    Alors pour ma part, parmi mes lectures récentes, le trio gagnant est:

     

     

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    Rebecka Martinsson dans la série d'Asa Larsson

     

     

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    La reine dans Miroir, Miroir de Serena Valentino

     

     

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    Catherine dans Heartless de Marissa Meyer

     

     

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    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois adaptations en DESSIN ANIME que vous avez préférées (ce peut être un long métrage ou une série d’épisodes)

    Et n'hésitez pas à laisser en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!

  • [Film] A tout jamais, une histoire de Cendrillon

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    Titre original : Ever After

     

    Réalisé par : Andy Tennant

     

    Date de sortie : 10 février 1999

     

    Genre : Comédie romantique

     

    Pays d’origine : USA, France

     

    Durée : 2h01

     

    Casting : Drew Barrymore, Anjelica Huston, Jeanne Moreau, Dougray Scott, Melanie Lynskey, Megan Dodds…

     

    Résumé : Adaptation moderne de la célèbre légende qui connaît dans le monde près de cinq cents versions dont la première serait d'origine chinoise et liée à la passion bien connue de ce peuple pour les petits pieds. Dans cette version, Danielle, l'héroïne, n'a rien d'une victime et décide de son propre chef de rester dans la maison paternelle après la disparition de son père, entre sa marâtre Rodmilla et ses deux sœurs Marguerite et Jacqueline. Cette Cendrillon est belle, libre et surtout éminemment spirituelle et cultivée. Elle saura séduire le futur héritier du trône de France.

     

    Mon avis : Pour une fois on voit une version de Cendrillon sans magie. La marraine bonne fée est remplacée par Leonard de Vinci, invité à la cour de France et, sur les deux demi-sœurs, l’une est vraiment gentille avec Danielle même si elle ne peut guère le montrer en public.
    Le prince ne rencontre pas Cendrillon lors d’une unique soirée au bal au terme de laquelle il est subitement fou d’amour. Non, ici, le prince, tourmenté par la pression mise sur lui de conclure un mariage politique avec l’Espagne, rencontre Danielle, qui s’est déguisée en dame de la noblesse pour sauver un serviteur et tous deux tissent des liens. Mais l’amour ne leur explose pas à la figure d’un seul coup.

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    Leur fortune étant dilapidée, tout comme dans le conte, on comprend, ici, comment la belle-mère de Cendrillon fait pour garder son train de vie.

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    La scène d’introduction à l’histoire, avec Jeanne Moreau dans le rôle d’une reine vieillissante voulant rétablir auprès des frères Grimm l’histoire de celle qui a inspiré le conte de Cendrillon est très bien faite, j’ai beaucoup aimé.
    Dans cette version on est plus dans une pseudo-réalité historique. On sait déjà que le prince est l’héritier de France alors que dans le conte on parle de royaume sans jamais préciser lequel. La reine précise que le divorce n’existe qu’en Angleterre, et elle en parle comme d’une nouveauté, donc on doit pouvoir situer l’histoire vers la seconde moitié du XVIème siècle (avec beaucoup d’imagination car le roi s’appelant François et le prince Henri, cela voudrait dire que le prince est Henri II et qu’on a perdu Catherine de Medicis en route ^^).
    Danielle est moins tarte que la plupart des Cendrillon qui se contentent de pleurer dans le giron des souris sur la méchanceté du monde. Là, elle se rend bien compte de la méchanceté de sa belle-mère et de Marguerite et de l’injustice du monde dans lequel elle vit, mais elle refuse de se laisser abattre.
    Puisque j’ai vu le film en plein mois des contes, je le classe sans hésitation dans la case : revisite réussie !



  • [Livre] Philtres et potions

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    Résumé : Un délicieux cocktail de sorcellerie, de mystère et de glamour...

    Loups garous, vampires et sorcières peuplent les univers de vos séries préférées.

    Retrouvez-les dans neuf aventures signées par les maîtres du genre: Patricia Briggs, Jim Butcher, Rachel Caine, Karen Chance, P.N Elrod, Charlaine Harris, Faith Hunter, Caitlin Kittredge et Jenna Maclaine.

    A consommer sans modération: tous les fans de bit-lit vont se régaler!

     

    Auteur : Collectif

     

    Edition : Milady

     

    Genre : Bit Lit

     

    Date de parution : 18 mars 2011

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : Comme tout recueil de nouvelles, certaines m’ont plu plus que d’autres mais dans l’ensemble j’ai fait de belles découvertes. De toutes les histoires présentées, je ne connaissais que l’univers d’Alpha et Omega dont on suit deux des personnages secondaires et celui de Harry Dresden, dont je n’ai lu que les premiers tomes, les suivants n’ayant pas été traduit en français. Pour toutes les autres histoires, ce fut une découverte.
    La première nouvelle : Loup d’aveugle, de Patricia Briggs, nous présente la rencontre entre le loup garou Tom et la sorcière Moïra, que ce qui lisent Alpha et Omega ont déjà rencontré. J’ai été contente de découvrir comment ces deux-là s’étaient rencontrés, mais je peux comprendre que la nouvelle ne présente guère d’intérêt pour ceux qui ne suivent pas la série.
    Ensuite nous retrouvons Harry Dresden dans La dernière tournée, de Jim Butcher. L’humour habituel de Dresden fait mouche et je pense que, puisqu’on suit une enquête indépendante de la série, n’importe qui peut l’apprécier. J’ai trouvé que cette nouvelle donnait envie de lire la saga, et elle m’a fait encore plus regretter de ne pas pouvoir lire la suite.
    Après avoir lu ces deux premières nouvelles, j’ai plongé dans l’inconnu avec des univers que je ne connais pas du tout, même si je connaissais parfois l’auteur au travers d’une autre saga.
    Dans Cadavre exquis de Rachel Caine, on va suivre Molly, une nécromancienne qui doit ressusciter un homme pour la seconde fois ce qui lui pose quelques problèmes aussi bien déontologiques que personnels. J’ai bien aimé cette histoire, mais j’ai trouvé que ça allait un peu trop vite. J’aurais aimé que les choses soient plus développées. Disons que l’histoire aurait pu servir de base à un roman entier plus qu’à une nouvelle.
    Dans Les jeux sont faits de Karen Chance dont je ne connais pas du tout les œuvres, j’ai beaucoup aimé le thème de l’histoire et les personnages. J’aurais préféré une nouvelle plus longue, qui prenne le temps de placer ses éléments car je l’ai trouvée assez mal construite au niveau du rythme.
    L'oeil doré d'Hécate de Patricia N. Elrod, m’a vraiment beaucoup plu. J’aime le ton blasé du personnage principal de la saga dossier vampire qui est également à l’honneur dans cette nouvelle. Je pense que je jetterais un œil sur la saga à l’occasion, même si je n’ai vraiment pas besoin de m’enflammer pour une nouvelle série vu la taille de ma PAL !
    Bacon de Charlaine Harris m’a moins convaincue. Elle met en scène vampires et loups garous mais je n’ai pas réussi à raccorder l’histoire à un univers, même si je suppose qu’on tournait autour de la communauté du sud puisqu’il était question de sheriff dans la hiérarchie vampire.

    Dans La marque des morts de Faith Hunter l’histoire est racontée du point de vue de la sorcière Molly mais l’histoire reste quand même très centrée sur Jane Yellowrock, héroïne de la saga éponyme. J’ai bien aimé l’ambiance et le caractère des différents personnages. Mais j’ai trouvé que tout se résolvait trop vite.
    La rouquine de Caitlin Kittredge ne m’a pas vraiment convaincue. Le vrai visage des différents personnages est prévisible, mais beaucoup d’éléments sont comme un cheveu tombé dans la soupe. On ne sait pas le pourquoi du comment, tout se règle de manière bien trop facile et rapide et la grande méchante de l’histoire n’est crédible que quelques minutes.

    Enfin, Sombre péchés de Jenna Maclaine nous permet de découvrir une héroïne qu’on ne connait pas en France. Et c’est dommage car cette nouvelle m’a donné très envie d’en savoir plus sur Cin, cette sorcière qui, transformée en vampire, a conservé ses pouvoirs ce qui n’aurait pas dû advenir. Le rythme est un peu rapide et je reste sceptique quant aux interventions de la déesse mais j’aurais envie d’en savoir plus. Reste à espérer que l’auteur sera publiée en France un de ces jours !
    Au final, ce livre a été une bonne lecture. Le format de nouvelles permet non seulement de découvrir la plume d’un auteur sans pour autant immédiatement se lancer dans une saga, mais aussi d’avoir des histoires plus courtes, idéales à lire quand on est fatigués mais qu’on veut terminer la journée sur un peu de lecture (pas de risque de : encore un chapitre et je dors…).

    Un extrait : On sonna à la porte. C’était le problème, avec son métier. Trop de gens pensaient pouvoir venir lui rendre visite à n’importe quel moment. Même en plein milieu de la nuit, alors que ses horaires étaient clairement affichés sur sa porte et sur son site web.

    Bien sûr, ouvrir la porte, ça la changerait de rester assise à ruminer dans le noir. Cela étant, son univers était toujours plongé dans l’obscurité. C’était la raison pour laquelle elle détestait autant les cauchemars : elle ne pouvait pas allumer la lumière au réveil. Et de tous ses cauchemars c’étaient les rêves prémonitoires qui étaient les pires. On sonna de nouveau.

    Elle dormait – ou en tout cas, essayait de dormir – aux mêmes heures que la plupart des gens. Et elle s’efforçait de respecter des horaires de travail stricts. C’était quelque chose qu’elle n’hésitait pas à faire remarquer aux crétins qui venaient la réveiller en pleine nuit. Ceux-ci voulaient voir Glinda, la Bonne Sorcière du Sud, mais après minuit, ils se retrouvaient face à la Méchante Sorcière de l’Ouest et s’enfuyaient généralement à toute allure de peur d’être attaqués par des singes volants.

    La personne qui se trouvait de l’autre côté de la porte n’avait aucun moyen de se douter à quel point elle lui était reconnaissante d’avoir interrompu le fil de ses pensées.

    La sonnette se mit à retentir sur un rythme lancinant, un coup long, un coup court, un coup long, et elle se sentit soudain beaucoup moins reconnaissante. Au diable les singes volants, elle allait transformer cette personne, qui qu’elle soit, en grenouille. Elle chaussa vivement ses lunettes noires et traversa le hall d’entrée d’un pas déterminé. Dommage que la plupart des bons sorts de transmutation aient été perdus avec la famille Coranda au XVIIe siècle : les gens mal éduqués avaient bien besoin d’être transformés en grenouilles. Ou en cochons. Elle ouvrit brusquement la porte et frappa la main indélicate qui maltraitait la sonnette. Elle eut même le temps de dire « Arrêtez ça ! » avant que l’esprit du visiteur la frappe avec la force d’un coup physique. Son odorat lui apprit, avec un peu de retard, qu’il était couvert de sueur, comme s’il avait couru. Ses autres sens lui dirent qu’il était différent.

    Non qu’elle aurait pu penser qu’il était humain. Contrairement à d’autres sorcières, elle ne faisait pas de publicité, et de ce fait n’avait que rarement des clients ordinaires. Il arrivait que des humains aient des problèmes qui perturbaient son sommeil, auquel cas elle leur lançait un sort pour qu’ils la retrouvent ; mais ceux-là, elle savait quand ils arrivaient.

    — Madame Keller, gronda-t-il, j’ai besoin de vous parler.

    Au moins avait-il arrêté de maltraiter la sonnette.

    Elle haussa le sourcil jusqu’à ce qu’il apparaisse au-dessus de ses lunettes.

    — Les gens bien éduqués viennent ici entre 8 et 19 heures, l’informa-t-elle. Un loup-garou, pensa-t-elle. S’il perdait vraiment son sang-froid, elle se retrouverait dans une situation délicate, mais il semblait plus désespéré qu’en colère… Encore qu’avec les loups, les deux états pouvaient se confondre à une vitesse remarquable.

    — Quant aux malpolis, je les renvoie d’où ils viennent, poursuivit-elle.

    — Demain matin, il sera probablement trop tard, répliqua-t-il, avant d’ajouter quelque chose qui la convainquit de continuer à l’écouter : C’est Alan Choo qui m’a donné votre adresse. Il m’a dit que vous étiez la seule personne assez courageuse pour les défier.

    Elle envisagea de lui refermer la porte au nez : même un loup-garou ne pourrait traverser son portail si elle ne le voulait pas. Mais les défier, eux… Son cauchemar, ainsi que ceux des semaines précédentes, les concernait, lui, surtout. Et son instinct lui disait qu’il s’agissait de rêves prémonitoires et non de simples cauchemars. Le moment était enfin venu. Et non, décidément, elle ne lui était pas du tout reconnaissante.

     

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  • [Livre] Emma

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    Résumé : Orpheline de mère, seule auprès d'un père en mauvaise santé, Emma Woodhouse, désormais la maîtresse de maison, s'est mis en tête de marier Harriet Smith, une jeune fille qu'elle a recueillie chez elle. Ce faisant, ne s'est-elle pas attribué un rôle qui n'est pas (ou pas encore) pour elle ? Son inexpérience des cœurs et des êtres, ses propres émotions amoureuses, qu'elle ne sait guère interpréter ou traduire, lui vaudront bien des déconvenues et des découvertes.

     

    Auteur : Jane Austen

     

    Edition : Milady

     

    Genre : classique étranger

     

    Date de parution : 1ère parution : 1816
                                  Dans cette édition : 29 Mai 2015

     

    Prix moyen : 7,60€

     

    Mon avis : Je ne sais pas si c’est mon édition ou si on trouve ça dans toutes les éditions, mais une chose a vraiment été pénible dans ma lecture : la tentative de francisation des prénoms. Je dis tentative car ce n’est pas fait à chaque fois. Ainsi, le beau-frère d’Emma se prénomme alternativement John et Jean et son amie passe régulièrement d’Harriet à Henriette et inversement, et ce parfois dans la même page.
    Les premières fois que ça arrive, on se demande de qui l’auteur est en train de parler. Heureusement, on s’y fait vite, mais ça demeure pénible.
    Quand j’ai commencé à lire le livre, je me suis dit : Ah tiens, il n’y a aps de personnage complètement stupide et insupportable, comme Mrs Bennet dans orgueil et préjugés ou profondément méchant comme Fanny dans raison et sentiments pour n’en citer qu’une.

    Les personnages sont plus nuancés que dans les autres œuvres de Jane Austen.
    Certes le père d’Emma est un poil hypocondriaque et donne nombres de conseils à son entourage qui s’en fiche complètement mais fait mine de les observer pour ne pas bouleverser le vieil homme, mais en dehors de ce petit travers, il n’est guère dérangeant. Certes Mlle Bates ne cesse de parler, mais elle n’est pas sans cervelle.
    Emma est moins parfaite qu’Elinor dans raison et sentiments à qui on ne pouvait reprocher qu’un excès de sérieux. Ici, au fil de la lecture, on se rend compte qu’Emma est têtue comme une bourrique, qu’elle refuse souvent d’admettre ses torts. Elle a aussi une haute opinion d’elle-même et est très à cheval sur le rang social (elle semble se sentir un peu supérieure aux autres). Elle est touchante, mais elle m’a parfois agacée.
    Franck Churchill peut apparaître comme un garçon sans scrupules mais il est plus inconscient que méchant. Tout ce qu’il peut faire n’est pas fait dans le but de nuire.
    La tante, Mme Churchill semble être le type même du personnage nuisible, mais il n’est question d’elle que par récit, et on ne la voit pas dans l’histoire.
    Les Elton sont loin d’être sympathique mais ils m’ont semblé plus pathétiques et ridicules que vraiment nocifs.
    Mr Knightley, le frère ainé du beau-frère d’Emma et son plus proche voisin, est le plus sensé et raisonnable de tous les personnages, même s’il est parfois un peu sec dans ses paroles.
    Parfois, tout comme Emma, j’ai été étonnée des relations qui se nouent, même si j’ai désapprouvé l’influence qu’elle a sur Harriet concernant un de ses prétendants.
    Le style inimitable de Jane Austen nous emporte comme toujours dans l’histoire et on se prend au jeu des intrigues au mariage, des empêchements, des mésalliances ou des envies d’ascension sociale.
    Malgré sa longueur, Emma se lit rapidement et facilement, Jane Austen employant, certes, un langage de son époque, mais dépourvu du côté ampoulé que l’on peut trouver chez d’autres auteurs.

     

    Un extrait : Peu après le mariage de Mme Weston, Emma reçut un matin une lettre de Mme Goddard lui demandant en termes respectueux l’autorisation d’amener avec elle, après le dîner, une de ses pensionnaires, Mlle Smith ; il s’agissait d’une jeune fille de dix-sept ans qu’Emma connaissait de vue et dont la beauté l’avait frappée. Elle répondit par une très aimable invitation.

    Harriet Smith était une enfant naturelle ; un anonyme l’avait placée plusieurs années auparavant en pension chez Mme Goddard et ce même anonyme venait de l’élever de la situation d’écolière à la dignité de demoiselle pensionnaire. C’est tout ce qu’on savait de son histoire. Elle ne possédait pas de relations en dehors des amis qu’elle s’était créés à Highbury ; elle venait précisément de faire un long séjour chez d’anciennes compagnes de pension.

    Emma appréciait particulièrement le genre de beauté de Mlle Smith : celle-ci était de petite taille, blonde, la figure pleine avec un beau teint, des yeux bleus, des cheveux ondés, des traits réguliers qu’animait une grande douceur d’expression. Avant la fin de la soirée, les manières de la nouvelle venue avaient également gagné l’approbation d’Emma qui prit la résolution de cultiver cette connaissance. La jeune invitée, sans être timide à l’excès, fit preuve d’un tact parfait ; elle se montra gracieusement reconnaissante d’avoir été admise à Hartfield et naïvement impressionnée de la supériorité ambiante. Emma estima que l’ensemble de ces grâces naturelles formait un trop bel ornement pour la société de second ordre d’Highbury.

    Assurément la jeune fille ne vivait pas dans un milieu digne d’elle ; les amis auxquels elle venait de rendre visite, bien qu’excellentes gens, ne pouvaient que la gâter. Emma connaissait les Martin de réputation : ceux-ci étaient, en effet, locataires d’une grande ferme appartenant à M. Knightley ; elle savait qu’il avait d’eux une excellente opinion, mais à son avis ils ne pouvaient pas devenir les amis intimes d’une jeune fille à laquelle il ne manquait, pour être parfaite, qu’un peu plus de savoir-vivre et d’élégance.

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  • [Livre] Deux secondes en moins


    Je remercie la masse critique de Babelio et les éditions Magnard pour cette belle lecture

     

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    Résumé : Depuis qu'un accident de voiture l’a complètement défiguré, Igor se mure dans le silence. Sa rancune envers son père, responsable de l'accident, est immense, comme sa solitude.
    Rhéa sombre dans le chagrin après le suicide de son petit ami. Encore sous le choc, elle ne sait plus à qui ni à quoi se raccrocher dans la ville où elle vient d'emménager.
    Pour l'un et l'autre, tout s'est joué à deux secondes. Deux secondes qui auraient pu tout changer...
    Et pourtant, Igor et Rhéa reprennent jour après jour goût à la vie en se raccrochant à la musique. Une fantaisie de Schubert et un professeur de piano pas comme les autres vont les réunir et les mener sur un chemin inespéré.


    Auteur
     : Marie Colot et Nancy Guilbert

     

    Edition : Magnard

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 13 Février 2018

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : La particularité de ce roman est qu’il est écrit à quatre mains. Au fil des chapitres, on alterne le point de vue de Rhéa et celui d’Igor et chacun des deux ados a été « pris en main » par l’un des auteurs. Du coup les deux récits font vraiment ressortir une personnalité propre à chaque personnage.

    Les drames vécus par Igor et Rhéa sont très différents : Igor est blessé physiquement tandis que Rhéa a le cœur brisé. Mais leur souffrance, elle, est très similaire.

    J’ai trouvé que les réactions de l’entourage de Rhéa étaient assez dénuées d’empathie. A un moment sa mère lui dit qu’elle ne peut pas leur imposer son chagrin et j’ai trouvé ça vraiment anormal parce qu’on ne parle pas d’un simple chagrin d’amour, qui serait déjà une raison légitime d’avoir du chagrin, on parle d’un suicide, qui s’est déroulé à peine 4 ou 5 mois plus tôt. Je me suis demandé si cette femme s’entendait parler, si elle réalisait la dureté de ses mots.

    Du côté d’Igor, à plusieurs reprises, sa mère lui reproche à demi-mot sa rancune envers son père mais je comprends parfaitement cette rancune quand on connait les raisons de celle-ci.

    Fred est mon personnage préféré. Déjà, aux yeux des ados, comme aux miens, il a une légitimité pour leur parler du temps qui guéri les blessures, de la nécessité d’avancer, car lui aussi a vécu un drame, ensuite, il a une façon de présenter les choses, sans jamais mettre de pression ni exiger de réactions immédiates, qui pousse Rhéa et Igor à se poser des questions et à explorer leurs sentiments pour voir s'ils sont prêts à faire le pas suivant.

    Alors, il est vrai que j’ai eu les larmes aux yeux pendant la quasi-totalité du roman, mais, même si celui-ci démarre dans le drame vécu par Igor et Rhéa, on a ici un roman sur la reconstruction au travers de la musique.

    Bien sûr ce n’est pas facile pour autant et pour chaque pas en avant, Rhéa et Igor en font un en arrière et deux sur le côté, mais petit à petit, ils avancent, ils retrouvent leurs marques. Tout n’est pas effacé, les drames n’ont pas disparus, mais ils vont apprendre à vivre avec.

    Pour soulager la tension, le torrent d’émotions qu’apporte ce récit, il y a Obama. Un perroquet, très bavard, rapporteur et fan de son homonyme au point d’avoir appris les slogans anti-Trump, vexé que son chouchou ne soit plus à l’honneur. Il dit parfois tout haut ce que les autres pensent tout bas sans oser le dire et allège un peu l’ambiance parfois morose.

    Ce livre, que j’ai lu sans penser trouver autre chose qu’une énième histoire d’adolescent devant se reconstruire après un drame ou une maladie, a été un vrai coup de cœur tant il a su me toucher que ce soit par l’histoire elle-même ou par les plumes des auteurs, aussi belles l’une que l’autre.

     

    Un extrait : Fred, je le connais depuis que je suis petit. C’est un ami de ma mère. Ils ont étudié ensemble au Conservatoire, ils étaient comme les deux doigts de la main jusqu’à ce qu’ils prennent des voies opposées. Quand elle a rencontré mon père, ma mère a délaissé son violon, puis elle est tombée enceinte au cours des premiers mois de leur histoire, et ses doigts ont troqué l’archet contre les couches culottes. Pendant ce temps, Fred taillait son chemin de grand pianiste, les mains courant sur le clavier de son piano. Il a joué quelques années avec un orchestre, a voyagé un peu partout en Europe et en Asie, jusqu’à trouver son âme sœur au premier rang d’une belle salle de concert parisienne. Il a abandonné les tournées pour rester auprès d’elle, en compagnie de notes de musique, évidemment. Il enseigne au Conservatoire depuis huit ans et, s’il n’y avait pas eu l’accident, il aurait été mon prof de troisième cycle cette année.
    A la place, depuis début septembre, il vient me donner une leçon trois fois par semaine. Il parait que j’ai du talent. Et il faut éviter que je perde la main puisque j’ai déjà perdu la face. Fred m’aide à persévérer, malgré tout. Il me répète que « ça va passer », que quand ça ne va pas, il suffit de respirer, comme avant d’entamer la Toccata de Bach au piano. Je n’ose pas l’envoyer se faire voir avec ses bons conseils. Lui, il sait de quoi il parle : Hua est décédée il y a six ans, mais il est toujours là, avec son air confiant, sa barbe de trois jours, ses doigts longs et nets, sa veste e velours et son jean délavé dont s’échappe souvent un bout de chemise. Il n’a jamais arrêté de jouer, même si elle n’était plus là pour l’écouter. Il était au piano à son enterrement, et il m’a dit souvent que ça l’avait sauvé de cette maudite journée d’adieu, que les notes de musique avaient apporté de la lumière dans sa maison où il broyait du noir depuis le départ de sa femme.
    « Fourrer le nez dans le clavier, ça permet de garder la tête hors de l’eau ! »

     

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  • C'est lundi que lisez vous? #145

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    Rendez-vous initié par Mallou qui s'est inspirée de It's Monday, What are you reading ? de One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se fait maintenant sur le blog de Galleane.

     

    Il s'agit de répondre à trois questions:

    Qu'ai-je lu la semaine passée?
    Que suis-je en train de lire?
    Que lirai-je après?

     

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    Que ta chute soit lente.jpg Où passe l'aiguille.jpg

    Si ces lectures vous tentent, vous pouvez les acheter en cliquant sur leur image. Vous serez redirigés sur une plateforme super sympa.
    Pour en savoir plus sur eux: https://www.bookwitty.com/about_us

     

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    L'ultime refuge.jpg La mer en hiver.jpg Black Ice.jpg

    Belle de glace.jpg Le bonhomme de neige.jpg la passe-miroir T01 les fiancés de l'hiver.jpg

     

    Et vous que lisez-vous?

  • Le tiercé du samedi #147

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    Rappel du principe: Chaque semaine, le samedi comme son nom l’indique, il conviendra de choisir les trois livres, le trio gagnant, correspondant au thème proposé.

    A la fin de chacun de ces Rendez-vous, j’indiquerai le thème de la semaine suivante.

    Ce Rendez-Vous Livresque a été inspiré de « The Saturday Awards Book » créé par l’Echos de mots, et qui n'existe plus aujourd'hui.

    Comme annoncé la semaine dernière, le thème d'aujourd'hui est:

    Les trois livres que vous ne vous lassez pas de relire (même si vous n’avez, en fait, jamais le temps de le faire)

     

    Si les livres que je vous présente vous intéressent, vous pouvez les achetez sur bookwitty en cliquant sur leur image. Je touche une petite commission sur les achats mais cela ne change rien au prix pour vous.

    Alors pour ma part, le trio gagnant est:

     

     

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    Geisha

     

     

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    Saga Alpha et Omega

     

     

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    Autant en emporte le vent

     

     

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    Pour la semaine prochaine, le thème sera: Les trois personnages que vous voudriez interpréter à l’écran si vous étiez actrice (et oui, si c’était bien fait, évidemment)

    Et n'hésitez pas à laisser en commentaire le lien vers votre propre tiercé du samedi!