Résumé : Après un an en foyer, Dylan, un garçon de 16 ans tendre et soli- taire, rentre chez lui… où une surprise l’attend : son père a trouvé une remplaçante à sa mère, partie trois ans plus tôt.
A priori, Dylan n’a rien contre Cynthia, sa séduisante belle-mère. Sauf quand elle met son chien Rusty dehors « parce qu’elle ne supporte pas son odeur ». Et puis, Dylan ne comprend pas pour- quoi c’est elle qui fait la pluie et le beau temps dans la maison alors qu’elle passe ses soirées à se faire draguer dans les bars. Il ne comprend pas non plus pourquoi son père mute caniche dès qu’elle le siffle… Mais le pire, c’est quand il finit par comprendre. Cynthia n’est pas seulement une belle-mère désagréable et égoïste : c’est une veuve noire, une machine à diviser, à manipuler et démolir les autres.
Là, il n’a plus qu’une issue : se tirer avec Rusty, direction la forêt, le seul endroit où il se sent en sécurité, pour aller voir si ailleurs a plus de sens qu’ici.
Auteur : Martine Pouchain
Edition : Sarbacane
Genre : Jeunesse
Date de parution : 04 novembre 2015
Prix moyen : 15,50€
Mon avis : J’ai beaucoup aimé l’histoire en elle-même qui est prenante et bien construite. On voit bien l’évolution et la dégradation des relations entre Dylan et sa belle-mère, tout comme l’attitude de mollusque de son père.
D’ailleurs Dylan est vraiment patient, il prend sur lui énormément je trouve. Parce que cette nana est vraiment une plaie. Ça m’étonne même qu’elle ait ce pouvoir sur les autres parce que bon, la « beauté », ça ne fait pas tout non plus, d’autant que Dylan précise qu’elle est belle, certes, mais sans plus. Son attitude est si détestable que ses compagnons devraient avoir envie de l’épingler contre un mur.
Si encore c’était une bonne mère, on pourrait lui trouver des bons côtés, mais elle est odieuse avec le pauvre petit bonhomme qui a le malheur d’être son fils.
On assiste également à l’évolution de la relation entre Tobie et Dylan. D’ailleurs je comprends parfaitement qu’avec le modèle familial qu’il a eu (et qu’il aujourd’hui, d’ailleurs), Dylan soit réticent à l’idée d’être en couple. Il a tellement peur de reproduire les schémas qu’il voit se dérouler devant lui.
Durant son périple (il se débrouille bien quand même avec juste 20€ au départ), il rencontre toute sorte de gens et il est presque surpris du nombre qui lui apporte de l’aide (nourriture, gîte, argent….). Je mets un bémol sur Diane, mais bon, c’est une opinion personnelle….
En revanche, il y a quelques bémols qui ont rendu ma lecture moins agréable que je n’en ai l’habitude pour un roman des éditions sarbacane et qui font que ce roman est une petite (mais toute petite) déception.
En premier lieu, ce qui m’a le plus hérissé les poils à chaque fois que je l’ai lu, au point de gêner ma lecture sur quelques pages après chacune de ces « visions d’horreur », c’est le mot T-shirt. Dans la mesure où il s’agit d’un mot anglais, je trouve normal qu’on l’écrive T-shirt ou à la rigueur tee-shirt, mais là, on le trouve systématiquement orthographié ticheurte. Je ne comprends même pas que ce soit passé à la correction. Et qu’on ne vienne pas me parler de francisation, je doute que l’auteur écrive ouiquinde pour week-end.
Au milieu du roman, nouvelle énormité : « Je m’endors comme une mouche ». Méconnaissance des expressions (on dit comme une souche, et non comme une mouche), coquille ou humour ? Dans ce dernier cas, je veux bien qu’on m’explique la blague, parce qu’elle m’est passée au-dessus de la tête…
Enfin, l’explication sur les martinets est affligeante. Si l’auteur s’était documentée, elle aurait su que oui, le martinet à des pattes, bien qu’elles soient petites et faibles et que donc, oui, il lui arrive de se poser, même si c’est extrêmement rare (croit-elle qu’il couve ses œufs en vol ?).
Alors ce roman, c’est comme la beauté de Cynthia, il est bien mais sans plus et j’ai du mal à comprendre l’engouement qu’il a suscité…
Un extrait : « Un homme ne doit pas rester seul trop longtemps, m’avait dit un jour la vieille Simone. Il n’y en a pas beaucoup qui ont le mental assez solide pour le supporter ».
Cette fois, ça y était, le paternel avait trouvé quelqu’un.
Pendant les derniers mois de mon séjour au foyer, ses coups de fil étaient devenus de plus en plus intermittents. C’est seulement sur le trajet de la gare jusqu’à chez nous qu’il s’est décidé à me briefer sur son actualité. On était arrivés à la voiture sans un mot échangé en dehors de salut, ça va ?, dans la gêne de se retrouver. On n’a jamais été des grands bavards ni l’un ni l’autre, mais là, on atteignait nos sommets. Une fois le moteur en marche, il m’a lâché le morceau comme quoi il y avait du nouveau.
« Du nouveau ?
- Oui, il a précisé un peu gêné, elle s’appelle Cynthia. »
Avant qu’il ne mette la nouvelle femme de sa vie sur notre tapis, je pensais à la maison, à Rusty, et à comment ça me rendait heureux de les retrouver. Je rentre chez moi ! Je me répétais cette phrase en boucle à l’intérieur où elle faisait pétiller mon plaisir. J’allais à nouveau vivre avec mon père, et mon père avait repris goût à la vie !
Le simple fait de prononcer Cynthia lui dessine un sourire béat que je ne lui ai pas vu depuis longtemps. J’ai souvent souhaité qu’il trouve une femme pour le dorloter après la défection de Mona. Je l’imaginais timide et sérieuse, douce et attentionnée, je l’imaginais nous mitonnant des plats délicieux.
Le paternel commence à me brosser sa réalité en dressant l’historique. Il a rencontré Cynthia au bureau de tabac – ce qu’il interprète comme un signe du ciel, vu que d’habitude elle achète toujours ses cigarettes au centre-ville où elle travaille, mais ce jour-là elle était invitée chez une de ses collègues qui habite pas loin de notre quartier. Au début, le paternel ne l’a pas remarquée. Il l’a même bousculée et sa cartouche de cigarettes est tombée, alors il l’a ramassée en s’excusant. Je vous passe les détails qui n’ont rien d’extraordinaire, sauf pour mon père qui les juge mémorables dans le genre coup de pouce du destin.
Bref, au lieu d’aller chez sa copine, Cynthia a pris un verre avec le paternel, puis deux, et de fil en aiguille, ils ont tricoté un réseau de points communs et de coïncidences.
« Voilà l’histoire », il conclut.
Sur le coup, je ne mesure pas bien la portée. Tout juste si je subodore que l’histoire n’est pas aussi rose qu’il s’en est persuadé.