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Young adults - Page 4

  • [Livre] Phobos - T04

    Phobos - T04 - Victor Dixen.jpg

    Si vous désirez acheter ce livre, vous pouvez cliquer ICI ou sur l'image. Vous serez alors redirigés sur bookwitty. Si vous achetez le livre par ce lien, je touche une petite commission. Cela ne change rien au prix! D'ailleurs, j'indique dans la fiche le prix auquel je l'ai acheté, mais si entre-temps une version poche est sortie, je vous mets le lien vers le format le moins cher (après à vous de voir!)

     

    Résumé : Lancement des chaînes des pionniers dans

    3 secondes...

    2 secondes...

    1 seconde...

    Ils peinent à reprendre leurs marques.

    Ils sont les rescapés du programme Genesis. Exilés sur Mars, ils ont traversé un désert de solitude. De retour sur Terre, ils sont emportés par un tourbillon de célébrité.

    Elle peine à reprendre son souffle.

    Obsédée par des questions sans réponse, Léonor refuse les honneurs et les caméras. Le danger planant sur la planète bleue est-il vaincu pour toujours ? Les secrets hantant la planète rouge sont-ils enfouis à jamais ? Et si, d'un bout à l'autre du système solaire, tout pouvait basculer à nouveau ?

    Même si l'angoisse mène au bord de l'asphyxie, il est trop tôt pour respirer.

     

    Auteur : Victor Dixen

     

    Edition : Robert Laffont

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 23 Novembre 2017

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Avec une écriture toujours aussi addictive, Victor Dixen nous emmène dans la dernière ligne droite de l’aventure martienne.
    Les pionniers, qu’ils soient de la saison 1 ou de la saison 2, sont de retour sur Terre et le moins qu’on puisse dire, c’est que tout n’est pas de tout repos. Déjà, ils sont confrontés au réchauffement climatique, que Victor Dixen dénonce au travers de son histoire. Ce réchauffement a pour effet d’avoir fait disparaitre de nombreuses villes sous la montée des eaux et d’avoir créé une nouvelle sorte de réfugiés : les errants climatiques.
    Mais ce n’est pas le seul problème auquel les pionniers vont être confrontés : Serena, si elle est en fuite, est toujours là, tapie dans l’ombre, espérant sans doute se venger de ceux qui ont révélé son vrai visage au public, certains d’entre eux, pour diverses raisons, sont « coincés » en orbite autour de la terre et surtout, la plus grosse menace, d’après moi, c’est le public justement.
    Comme dans toute télé-réalité, les gens s’imaginent avoir un droit de regard sur la vie des pionniers. Victor Dixen a parfaitement sur retranscrire le genre de commentaire que l’on peut voir sur youtube, où toute la bêtise humaine semble se donner rendez-vous. Dès lors qu’ils sont bien à l’abri derrière leur anonymat et leur écran, des imbéciles, pour rester poli, s’acharnent sur les pionniers, avec des jugements à l’emporte pièces, sans, bien entendu, connaître les tenants et les aboutissants des évènements qu’ils condamnent et sans, Dieu les en garde, réfléchir une seconde. C’est d’ailleurs bien la première fois en quatre tomes que je suis d’accord avec quelque chose qui sort de la bouche de Serena : « Ils choisissent plutôt de croire aux faits alternatifs, aux fake news et aux conspirations. Parce que ces dernières leur permettent d’exprimer leurs passions les plus inavouables : la jubilation narcissique de la mauvaise foi, la peur panique du changement, l’instinct de revanche contre son prochain. »

    Dans ce tome, Victor Dixen inclus un peu une sorte d’ « origines » version fille. En effet, on en apprend plus sur le passé de certaines pionnières, comme Elizabeth, par exemple, ou Kristen et bien entendu, Leonor. (psss : on va enfin savoir d’où vient la salamandre !).
    Bon, je ne vous cache pas que les deux passages avec les chiots ont été supers durs à lire pour moi et que, même si, effectivement, je ne voyais pas bien comment l’auteur aurait pu faire autrement (Ceux qui l’ont lu verront de quoi je parle… les autres… bah lisez-le  ^^)
    Dans ce tome, Mars est là, mais un peu au second plan. Quoi de plus normal, puisque les pionniers sont rentrés sur Terre et que, la chaîne Genesis n’existant plus, la liaison avec Mars est coupée (et de toute façon pourquoi aurait-on gardé une liaison une fois les pionniers rentrés ?).
    J’ai un avis un peu mitigé sur la fin. Celle-ci est assez ouverte, mais ça ne m’a pas dérangé plus que ça, à part sur un point que j’ai trouvé être laissé un peu trop de côté. J’aurais sans doute préféré une fin plus trachée, ne serait-ce que pour clore ce sujet-là en particuliers. Mais le fait que l’on reste dans le flou n’est pas non plus un vrai problème car Victor Dixen nous laisse deviner ce qu’il se passera pour les protagonistes une fois le livre refermé.
    Un tome qui clôt parfaitement la saga tout en laissant la place pour une nouvelle ou un hors-série venant clarifier quelques points.

     

    Un extrait : DE LONGUES LANGUES ROUSSES S’ÉLÈVENT MAJESTUEUSEMENT DANS LE VIDE DE L’ESPACE.

    Elles se déploient avec lenteur telles des volutes, elles dansent en ondulant comme des flammes.

    Mais ce n’est qu’une illusion : ce feu-là ne brûle pas.

    Il n’émane pas d’un âtre, mais d’un visage – celui d’une jeune femme aux joues mangées de son : Léonor, la pionnière française du programme Genesis.

    Le corps en suspension, elle est vêtue d’un jean et d’un T-shirt trop grand, dont le tissu blanc flotte dans l’apesanteur ; une tenue semblable à celle qu’elle arborait en s’embarquant pour le vol aller du Cupido, deux ans et demi auparavant. Mais ce n’est plus la rage de conquérir la gloire à tout prix qui fait briller ses yeux. Ce sont simplement les étoiles, qui scintillent par millions derrière la bulle de verre du Parloir et sur la tablette à croquis qu’elle tient entre ses mains. Du bout de son stylet, elle reproduit les constellations et dessine au-dessus des dragons, des pégases, des chimères : les figures mythologiques que les hommes ont cru y voir depuis la nuit des temps.

    Soudain, un grincement métallique retentit.

    Léonor détache les yeux de son œuvre ; elle tourne la tête, envoyant une onde à travers sa chevelure flottante, pour regarder en direction de la trappe qui conduit aux étages inférieurs du compartiment de vie.

    Une grande fille aux cheveux rassemblés dans un chignon de danseuse se tient là, en haut de l’échelle : c’est Elizabeth, la pionnière britannique, elle aussi rescapée de la première saison du programme Genesis.

    « Léo ? appelle-t-elle doucement. J’étais sûre de te trouver ici, dans la bulle – c’est un miracle que tu n’aies pas attrapé le mal de l’espace, avec tout le temps que tu y passes depuis le début du voyage ! Tu n’en as pas assez ? »

    Léonor embrasse le panorama cosmique du regard :

    « Comment peut-on en avoir assez de ça ? demande-t-elle en guise de réponse. Comment peut-on en avoir assez de l’infini ?

    — Il va pourtant falloir que tu redescendes sur Terre, comme nous toutes, dit l’Anglaise en souriant affectueusement. Plus qu’une petite semaine avant d’arriver en orbite terrestre. On va enfin pouvoir respirer autre chose que de l’air recyclé tournant en boucle ! D’ailleurs, les équipes au sol sont sur le point de s’adresser à nous, on m’a envoyée te chercher – tu viens ? »

     

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  • [Livre] Deux secondes en moins


    Je remercie la masse critique de Babelio et les éditions Magnard pour cette belle lecture

     

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    Résumé : Depuis qu'un accident de voiture l’a complètement défiguré, Igor se mure dans le silence. Sa rancune envers son père, responsable de l'accident, est immense, comme sa solitude.
    Rhéa sombre dans le chagrin après le suicide de son petit ami. Encore sous le choc, elle ne sait plus à qui ni à quoi se raccrocher dans la ville où elle vient d'emménager.
    Pour l'un et l'autre, tout s'est joué à deux secondes. Deux secondes qui auraient pu tout changer...
    Et pourtant, Igor et Rhéa reprennent jour après jour goût à la vie en se raccrochant à la musique. Une fantaisie de Schubert et un professeur de piano pas comme les autres vont les réunir et les mener sur un chemin inespéré.


    Auteur
     : Marie Colot et Nancy Guilbert

     

    Edition : Magnard

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 13 Février 2018

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : La particularité de ce roman est qu’il est écrit à quatre mains. Au fil des chapitres, on alterne le point de vue de Rhéa et celui d’Igor et chacun des deux ados a été « pris en main » par l’un des auteurs. Du coup les deux récits font vraiment ressortir une personnalité propre à chaque personnage.

    Les drames vécus par Igor et Rhéa sont très différents : Igor est blessé physiquement tandis que Rhéa a le cœur brisé. Mais leur souffrance, elle, est très similaire.

    J’ai trouvé que les réactions de l’entourage de Rhéa étaient assez dénuées d’empathie. A un moment sa mère lui dit qu’elle ne peut pas leur imposer son chagrin et j’ai trouvé ça vraiment anormal parce qu’on ne parle pas d’un simple chagrin d’amour, qui serait déjà une raison légitime d’avoir du chagrin, on parle d’un suicide, qui s’est déroulé à peine 4 ou 5 mois plus tôt. Je me suis demandé si cette femme s’entendait parler, si elle réalisait la dureté de ses mots.

    Du côté d’Igor, à plusieurs reprises, sa mère lui reproche à demi-mot sa rancune envers son père mais je comprends parfaitement cette rancune quand on connait les raisons de celle-ci.

    Fred est mon personnage préféré. Déjà, aux yeux des ados, comme aux miens, il a une légitimité pour leur parler du temps qui guéri les blessures, de la nécessité d’avancer, car lui aussi a vécu un drame, ensuite, il a une façon de présenter les choses, sans jamais mettre de pression ni exiger de réactions immédiates, qui pousse Rhéa et Igor à se poser des questions et à explorer leurs sentiments pour voir s'ils sont prêts à faire le pas suivant.

    Alors, il est vrai que j’ai eu les larmes aux yeux pendant la quasi-totalité du roman, mais, même si celui-ci démarre dans le drame vécu par Igor et Rhéa, on a ici un roman sur la reconstruction au travers de la musique.

    Bien sûr ce n’est pas facile pour autant et pour chaque pas en avant, Rhéa et Igor en font un en arrière et deux sur le côté, mais petit à petit, ils avancent, ils retrouvent leurs marques. Tout n’est pas effacé, les drames n’ont pas disparus, mais ils vont apprendre à vivre avec.

    Pour soulager la tension, le torrent d’émotions qu’apporte ce récit, il y a Obama. Un perroquet, très bavard, rapporteur et fan de son homonyme au point d’avoir appris les slogans anti-Trump, vexé que son chouchou ne soit plus à l’honneur. Il dit parfois tout haut ce que les autres pensent tout bas sans oser le dire et allège un peu l’ambiance parfois morose.

    Ce livre, que j’ai lu sans penser trouver autre chose qu’une énième histoire d’adolescent devant se reconstruire après un drame ou une maladie, a été un vrai coup de cœur tant il a su me toucher que ce soit par l’histoire elle-même ou par les plumes des auteurs, aussi belles l’une que l’autre.

     

    Un extrait : Fred, je le connais depuis que je suis petit. C’est un ami de ma mère. Ils ont étudié ensemble au Conservatoire, ils étaient comme les deux doigts de la main jusqu’à ce qu’ils prennent des voies opposées. Quand elle a rencontré mon père, ma mère a délaissé son violon, puis elle est tombée enceinte au cours des premiers mois de leur histoire, et ses doigts ont troqué l’archet contre les couches culottes. Pendant ce temps, Fred taillait son chemin de grand pianiste, les mains courant sur le clavier de son piano. Il a joué quelques années avec un orchestre, a voyagé un peu partout en Europe et en Asie, jusqu’à trouver son âme sœur au premier rang d’une belle salle de concert parisienne. Il a abandonné les tournées pour rester auprès d’elle, en compagnie de notes de musique, évidemment. Il enseigne au Conservatoire depuis huit ans et, s’il n’y avait pas eu l’accident, il aurait été mon prof de troisième cycle cette année.
    A la place, depuis début septembre, il vient me donner une leçon trois fois par semaine. Il parait que j’ai du talent. Et il faut éviter que je perde la main puisque j’ai déjà perdu la face. Fred m’aide à persévérer, malgré tout. Il me répète que « ça va passer », que quand ça ne va pas, il suffit de respirer, comme avant d’entamer la Toccata de Bach au piano. Je n’ose pas l’envoyer se faire voir avec ses bons conseils. Lui, il sait de quoi il parle : Hua est décédée il y a six ans, mais il est toujours là, avec son air confiant, sa barbe de trois jours, ses doigts longs et nets, sa veste e velours et son jean délavé dont s’échappe souvent un bout de chemise. Il n’a jamais arrêté de jouer, même si elle n’était plus là pour l’écouter. Il était au piano à son enterrement, et il m’a dit souvent que ça l’avait sauvé de cette maudite journée d’adieu, que les notes de musique avaient apporté de la lumière dans sa maison où il broyait du noir depuis le départ de sa femme.
    « Fourrer le nez dans le clavier, ça permet de garder la tête hors de l’eau ! »

     

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  • [Livre] Caraval

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    Résumé : Depuis qu’elle a dix ans, Scarlett envoie des lettres au maître de Caraval, Légende, pour qu’il vienne donner son extraordinaire spectacle sur son île. Alors qu’elle a dix-sept ans et qu’elle est sur le point de se marier avec un inconnu, le maître de Caraval lui répond enfin. Il l’invite, elle et sa sœur Donatella à venir sur l’île des Songes pour voir le spectacle... Mais leur père, un homme tyrannique, refuse qu’elles s’y rendent.

    Aidées par Julian, un marin, les deux sœurs s’échappent. Mais quand le bateau accoste sur l’île des Songes, Donatella a disparu, enlevée par Légende. Scarlett découvre que cette année le spectacle prend la forme d’un jeu dont le but est de retrouver sa sœur. Le gagnant verra son souhait le plus cher exaucé. Prête à tout pour sauver sa sœur, Scarlett accepte de participer, aidée par Julian. La jeune fille découvre alors un monde troublant, empreint de magie. Scarlett a beau savoir que tout ce qui se passe à Caraval n’est qu’un jeu, elle se retrouve bientôt empêtrée dans un univers à cheval entre rêve et réalité.

    Finalement, dans ce monde, Scarlett n’est sûre que d’une chose : si elle ne retrouve pas sa sœur avant que les cinq nuits du jeu soient écoulées, celle-ci disparaîtra pour toujours...

     

    Auteur : Stephanie Garber

     

    Edition : Bayard

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 08 Février 2017

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : J’ai beaucoup entendu parler de ce livre. Tellement en fait, que je l’avais mis de côté et que je n’arrivais pas à m’y mettre.
    Et puis finalement, à la faveur d’un challenge, j’ai décidé de me lancer et je ne l’ai pas regretté !
    Difficile de décrire ce que j’ai ressenti à la lecture de ce livre. Au début, l’écriture me paraissait bien, mais sans plus. Un livre banal. Pas un qu’on a envie d’abandonner, plutôt une bonne lecture même, mais bon celui-là ou un autre…
    Et puis… je ne suis pas bien sûre de ce qu’il s’est passé. Au fur et à mesure de ma lecture, c’est comme si l’histoire s’adaptait à mes envies. C’est devenu de plus en plus addictif, à tel point que j’aurais presque pu me retrouver au cœur de Caraval. J’avais vraiment l’impression que l’histoire, l’écriture, se modifiait sous mes yeux.
    Est-il nécessaire de préciser que j’ai encore eu une nuit très courte ?
    Dans Caraval tout est fait pour déstabiliser les joueurs et du même coup le lecteur. Déjà, le jeu n’a lieu que de nuit. Le temps est donc inversé, ce qui est très déstabilisant car en 5 jours seulement, les joueurs n’ont pas le temps d’adapter leur corps à échanger ainsi les temps de sommeil et de veille, ce qu’il fait qu’ils sont moins attentifs dans une aventure ou chaque détail compte. Ensuite ce temps, il ne s’écoule pas de la même façon selon l’endroit où l’on se trouve. Il faut compter aussi avec les paiements qui ne se font jamais en espèces sonnantes et trébuchantes, mais avec des secrets, des désirs, voire même des jours de vie, avec les lieux et objets qui réagissent selon les émotions de ceux qui s’y trouve ou les utilise…
    J’ai beaucoup aimé Scarlett. C’est une jeune fille qui est un peu perdue, bien décidée à protéger sa sœur au détriment de son propre bonheur. Confrontée à un père d’une violence et d’un sadisme extrême, elle essais de faire face et de surmonter la peur qui l’envahit chaque fois qu’elle fait quoi que ce soit qui pourrait lui attirer les foudres de son père, autant dire à peu près tout.
    J’ai beaucoup aimé le fait qu’elle voit ses émotions en couleur mais j’ai regretté que ça n’apporte rien à l’histoire, qu’il n’y ait ni explication à ce sujet ni conséquences. J’aurais aimé que cette particularité ait vraiment un impact sur l’aventure de Scarlett.
    J’ai eu un peu plus de mal avec Donatella qui m’est apparue sans cervelle et égoïste.
    Concernant Julian, le fiancé de Scarlett, Dante et les autres personnages qui entourent plus ou moins Scarlett, j’ai été incapable de savoir qui était nocif pour la jeune fille, qui était digne de confiance… Les caractères, les réactions des uns et des autres, sont aussi changeant que le reste du jeu et j’ai passé ma lecture à me méfier de tout le monde.
    J’ai vraiment été emportée dans la lecture et, chose rare chez moi, j’ai refermé le livre en me disant : « pitié, faite qu’il y ait une suite ! »
    Ouf, c’est bien le cas ! Mais il va falloir être patient car il ne sort qu’en mai 2018 en anglais… La sortie VF n’est pas encore renseignée. Mais clairement, je me jetterais dessus dès sa sortie !

     

    Un extrait : Quand Scarlett était âgée de huit ans, les soldats de son père l’avaient mise en garde contre le sable noir et scintillant de la plage de Los Oros pour la dissuader d’approcher du rivage. « Il est noir parce que ce sont les restes de squelettes de pirates brûlés », lui avaient-ils affirmé. N’étant qu’une fillette à l’époque, elle les avait crus.

    Pendant un an au moins, elle s’était tenue à l’écart de la plage au point de ne même pas la voir. Puis un jour, Felipe, le fils aîné du garde le plus aimable de son père, lui avait dévoilé la vérité : le sable n’était que du sable, et pas du tout des os de pirates. Mais le mensonge des gardes s’était ancré profondément en Scarlett, comme c’est souvent le cas chez les enfants. Dans son esprit, ce sable noir resterait à jamais de la poussière de squelette calciné.

    Sous la lueur bleutée et inquiétante de la pleine lune, elle approcha de la crique rocheuse de Los Oros. À sa droite, la plage se terminait au pied d’une falaise noire et déchiquetée. À sa gauche, un ponton délabré s’avançait dans l’eau, derrière des rochers qui lui évoquaient des dents abîmées. Par une nuit pareille, elle parvenait à humer l’odeur de la lune, qui se mêlait au parfum iodé de l’océan.

    Elle songea aux mystérieux billets fourrés dans sa poche et aux inscriptions métalliques qui s’étaient illuminées sous ses yeux. L’espace d’un instant, elle fut tentée de changer d’avis, de céder à sa sœur et à la petite part d’elle-même encore capable de rêver.

    Hélas, ce n’était pas leur premier essai.

    Un jour, Felipe leur avait obtenu des places à bord d’une goélette.

    Tella et elle n’étaient pas allées plus loin que la passerelle d’embarquement du navire, mais elles l’avaient payé très cher. Un garde particulièrement brutal avait assommé Tella. Mais Scarlett, elle, n’avait pas perdu connaissance. On l’avait contrainte à rester au bord de la plage de galets, où, les pieds trempés par les flaques laissées par la marée, elle avait regardé son père conduire Felipe dans les vagues.

    C’était elle qu’on aurait dû tuer, ce soir-là. C’était sa tête à elle que son père aurait dû enfoncer sous l’eau jusqu’à ce qu’elle cesse de se débattre, que son corps devienne inanimé comme les algues qui s’échouaient sur le rivage. Au palais, tout le monde avait cru que Felipe s’était noyé par accident, seule Scarlett connaissait la vérité.

    – Si tu recommences, ta sœur subira le même sort, l’avait avertie le gouverneur Dragna.

    Scarlett n’avait jamais rien raconté à personne. Elle avait veillé sur Tella en lui laissant penser qu’elle était devenue surprotectrice. Seule Scarlett savait qu’elles ne pourraient jamais quitter Trisda en toute sécurité à moins qu’elle se marie et que son époux puisse les emmener.

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  • [Livre] Red Queen – T03 – King’s cage

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    Résumé : Mare Barrow a échangé sa liberté contre celle de ses amis. Retenue prisonnière par l’homme qu’elle aimait autrefois et désormais roi, Maven, elle est dans l’incapacité d’utiliser son pouvoir et subit maintes humiliations et mauvais traitements.

    Pendant ce temps, la rébellion continue de s’organiser, de s’entraîner et d’étendre son influence, plus que jamais décidée à lutter contre l’oppresseur. Mais en l’absence de la faiseuse d’éclairs, qui mènera cette armée au bout de son ambition ?

     

    Auteur : Victoria Aveyard

     

    Edition : MSK

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 26 Avril 2017

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Au départ, quand j’ai lu le premier tome de Red Queen, je pensais que c’était une trilogie, vu que c’était la grande mode des trilogies à ce moment-là. Depuis quelques auteurs se sont démarqués en faisant des quadrilogies et bien entendue, comme c’était à prévoir, à présent, presque tous les auteurs font des quadrilogies en se croyant originaux.
    Red queen va donc être une quadrilogie et King’s cage en est le troisième tome.
    Dans ce tome Mare n’hésite pas à se remettre en question : elle pose un regard assez sévère sur les décisions qu’elle a pu prendre dans le tome 2. Je l’ai même trouvée un peu trop sévère envers elle-même. Après tout c’est une adolescente et elle a dû prendre ces décisions sans avoir réellement d’informations ni de temps pour peser le pour et le contre.
    J’ai bien aimé l’évolution de Kilorn dans ce tome, il a cessé de se comporter en gamin égoïste et furieux de voir sa propriété lui échapper et, le voir être amical avec Cal est réellement reposant.
    Cal en revanche m’a laissé plus froide. Encore une fois, il ne prend pas vraiment de décision, même s’il essaie d’être plus impliqué dans la garde écarlate. Mais on sent bien qu’il n’est pas ravi de bouleverser l’ordre établi et que, s’il aime Mare, il trouve quand même que les autres rouges devraient rester à leur place.
    Le colonel est un peu remonté dans mon estime, même s’il reste très bourru et obtus. Mais il faut dire que le ministre de la république libre de Montfort m’a laissé tellement perplexe que je ne pouvais qu’apprécier d’avantage le colonel. De toute évidence, Montfort se fiche pas mal des personnes qui l’entoure et son ministre n’hésite ni à sacrifier ni à manipuler pour arriver à ses fins (le souci c’est que pour l’instant, je n’arrive pas bien à savoir quelles sont ses fins).

    Dans ce tome, on en apprend plus sur Maven et sur ce que sa mère lui a fait pour en faire l’héritier parfait qu’elle désirait. Cela n’enlève rien à l’antipathie que j’ai ressentie pour le personnage, mais au moins, on commence à comprendre comment il en est arrivé là.
    J’ai beaucoup aimé, également, les trois chapitres qui sont du point de vue d’Evangeline. A chaque fois qu’on a été en contact avec elle, c’était à travers les yeux de Mare et donc elle nous est apparue comme une garce sans cœur, une vraie machine à tuer incapable du moindre sentiment humain. Or ici, bon ne nous voilons pas la face, elle ne devient pas Candy au pays des bisounours, mais nous nous penchons un peu plus sur ses pensées, ses sentiments et comment elle vit tout ce qui se passe. J’aurais aimé avoir plus de chapitre de son point de vue.
    Maintenant que j’ai dévoré ces 600 pages en un temps record (et une belle nuit presque blanche) je n’ai plus qu’une question en tête : c’est quand le tome 4 ?

     

    Un extrait : Je ne suis jamais seule.

    Mes geôliers ne me quittent pas. Il y en a toujours deux ; ils ne me lâchent pas des yeux, étouffant constamment ce qui me définit : mon pouvoir. Une porte fermée à clé leur suffit pour me garder prisonnière. Et si j’essaie de m’approcher trop près de la porte, l’un d’eux vient aussitôt me repousser au centre de ma chambre. Ils sont plus forts que moi, et en permanence sur leurs gardes. Je n’ai qu’un moyen d’échapper à leurs regards, me réfugier dans la minuscule salle de bains, pièce au carrelage blanc et à la robinetterie dorée dont le sol est bordé, sur toute sa longeur, de pierre du silence. Ces blocs gris sont assez nombreux pour faire palpiter mes tempes et me nouer la gorge. Je ne peux pas m’attarder, chaque seconde me suffoque. Cette sensation me rappelle Cameron et son pouvoir. Elle est capable de tuer avec son don de silentus. Même si je déteste mes gardes et leur présence continuelle, je ne prendrai pas le risque de mourir asphyxiée dans cette salle de bains pour quelques minutes supplémentaires de tranquillité.

    Quand je pense qu’à une époque ma plus grande terreur était de me retrouver seule… Je suis dans la situation inverse, et je n’ai jamais été aussi terrifiée de toute ma vie.

    Je n’ai pas senti mes éclairs depuis au moins quatre jours.

     

    Cinq.

     

    Six.

     

    Dix-sept.

     

    Trente et un.

     

    Je marque le passage du temps en faisant, chaque jour, une entaille dans la plinthe à côté du lit, avec une fourchette. Ça me procure du plaisir de laisser ma marque, d’infliger une petite blessure à ma prison dans le palais. Les silentus s’en moquent. Ils m’ignorent la plupart du temps, trop occupés à maintenir un silence total et absolu. Ils restent assis près de la porte, deux statues aux regards animés.

    Ce n’est pas la chambre que j’occupais lors de mon précédent séjour à Blanche-Flamme. Il ne serait évidemment pas convenable de loger une prisonnière au même endroit que la future épouse d’un prince. Mais je ne suis pas non plus dans une cellule. Ma cage est confortable et cossue, avec son lit moelleux, sa bibliothèque garnie de livres ennuyeux, quelques fauteuils, une table et même de jolis rideaux, le tout dans des tons neutres de gris, de brun et de blanc. Un lieu privé de couleurs comme je suis privée de mon pouvoir.

     

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  • [Livre] Forbidden

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    Résumé : Maya et Lochan ne sont pas des adolescents comme les autres. Élevés par une mère alcoolique et instable, ils sont livrés à eux-mêmes et n’ont d’autre choix que d’élever seuls le reste de la fratrie. Forcés de devenir adultes plus tôt que prévu, ils se soutiennent dans l’adversité et finissent par tomber amoureux. Lochan se sent seul au monde, et Maya est la seule à pouvoir le comprendre. Conscient de la monstruosité de cet amour, Lochan est prêt à tout pour bâillonner le désir et les sentiments que sa sœur lui inspire. Mais comment résister alors que Maya a besoin de lui autant qu’il a besoin d’elle ? Est-ce un crime de s’aimer si fort ?

     

    Auteur : Tabitha Suzuma

     

    Edition : Milady

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 22 Septembre 2017

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Je crois que l’émotion qui m’a le plus envahie dans ce livre est la colère.
    Colère contre la mère de Lochan et Maya qui en plus d’être alcoolique, se désintéresse totalement de son rôle de mère et abandonne à leur sort non seulement ses deux aînés mais aussi les trois petits, dont la plus jeune qui n’a que 5 ans.
    L’amour qui se développe entre Lochan et Maya ne m’a pas plus choquée que ça parce qu’ils n’ont jamais eu de vrais rapports fraternels. Tous jeunes, ils ont été obligés de se poser en couple parental pour pallier l’absence de leur père et l’indifférence de leur mère. Dans la mesure où les circonstances les obligent à vivre comme un couple, était-il vraiment étonnant qu’ils en viennent à voir leurs sentiments évoluer ?
    Mais la plus grosse colère que j’ai ressentie a été contre le gouvernement.
    En effet, en France l’inceste, dans le cadre d’une agression sexuelle, est constitutif de circonstances aggravantes, si les membres d’une même famille ne peuvent pas se marier, en revanche, on fiche la paix aux gens et l’inceste consenti n’est pas sanctionné.
    Mais l’histoire se passe en Angleterre. Et là, l’inceste consenti est sanctionné comme un acte criminel et passible d’une peine de prison.
    Un peu comme l’homosexualité, il n’y a pas si longtemps que ça (et encore dans certains pays). Or l’inceste, s’il a ici lieu entre frère et sœur, pourrait avoir lieu entre un oncle et sa nièce, sensiblement du même âge, et qui ne se rencontre qu’une fois adultes.
    Comment réagiriez-vous si on vous disait qui vous avez le droit d’aimer ? Si on décidait de vous envoyer en prison parce que, au nom de la morale (et la morale change d’une époque à l’autre, d’une société à l’autre), vous aimez quelqu’un « d’interdit » ?
    Et surtout, où se situe la limite ?
    Quand on torture et emprisonne les homosexuels, quand on emprisonne un couple qui s’aime mais qui a eu la malchance de naitre au sein d’une même famille, qu’est ce qui empêche d’aller plus loin ? Qu’est ce qui empêcherait les gouvernements de décider que dorénavant, ce sera à eux de former les couples et qu’il sera illégal de refuser le partenaire qu’on nous désignera ?
    Il ne faut pas confondre protection et ingérence. Car quel mal font Lochan et Maya ? Ils s’aiment. Ils ont un besoin vital l’un de l’autre. A qui portent-ils préjudices ? A ceux qui ne supportent pas leur amour ? A une société hypocrite (l’amour entre cousin est légal, mais pas celui d’une tante par alliance et d’un neveu qui n’ont pourtant aucun liens de sang).
    Ils essaient d’ailleurs de lutter contre cet amour qui les envahit, mais ce serait comme les amputer, les empêcher de respirer.
    Autant je peux comprendre que ce soit un sujet tabou, qu’il mette mal à l’aise, qu’il dérange, autant l’immixtion de la loi m’est insupportable.
    Si vous aimez les happy ends, passez votre chemin car dès le début, on se doute bien que l’histoire ne va pas bien se terminer. Pour autant, je ne m’attendais pas à ça. Pourtant, après coup, je me dis qu’en fait, il y avait de nombreux indices, mais peut-être que je n’ai pas voulu les voir.
    Je ne pleure pas souvent en lisant un livre, mais celui-là m’a complètement bouleversée et j’ai été incapable d’enchaîner immédiatement sur un autre. Un vrai coup de cœur, aussi bien pour l’histoire que pour l’écriture de Tabitha Suzuma.
    N’hésitez pas à dépasser vos préjugés pour lire cette histoire qui vous fera traverser un torrent d’émotions.

    Un extrait : — Comment s’est passée ta journée, mon chou ?

    Je parviens à sourire.

    — Bien, maman. Comme toujours.

    — Génial ! s’exclame-t-elle, faisant mine de ne pas remarquer mon ton sarcastique.

    Si ma mère excelle dans un domaine, c’est bien l’art de ne jamais se mêler des affaires des autres.

    — Dans moins d’un an, tu n’auras plus besoin d’aller à l’école et de consacrer ton temps à ces sottises, déclare-t-elle dans un sourire. Et puis, bientôt, tu vas fêter tes dix-huit ans et tu seras l’homme de la maison !

    J’incline la tête contre l’encadrement.

    L’homme de la maison.

    C’est ainsi qu’elle m’appelle depuis que j’ai douze ans, depuis que papa nous a quittés.

    Faisant de nouveau face au miroir, elle presse ses seins au-dessus du décolleté profond de sa robe.

    — Comment tu me trouves ? demande-t-elle. J’ai eu ma paie aujourd’hui, et j’ai fait chauffer ma carte de crédit.

    Elle m’adresse un sourire espiègle, comme si j’étais complice de cette petite extravagance.

    — Regarde ces sandales dorées ! Elles sont superbes, non ?

    Incapable de lui rendre son sourire, je me demande quelle somme elle a déjà dépensée sur son salaire mensuel. Depuis des années maintenant, elle fait du shopping pour se remonter le moral. Maman s’accroche désespérément à sa jeunesse, un temps où tout le monde se retournait sur son passage, mais sa beauté fane à vue d’œil avec la vie qu’elle mène.

    — Tu es très belle, dis-je avec une voix de robot.

    L’éclat de son sourire diminue un peu.

    — Allez, Lochan, ne le prends pas comme ça ! J’ai besoin de ton aide, ce soir. Dave m’emmène dans un endroit vraiment sympa. Ça vient juste d’ouvrir, c’est sur Stratton Road, en face du cinéma. Tu vois où c’est ?

    — Mouais… Bon, amuse-toi bien.

    Je me fais violence pour ne plus froncer les sourcils et dissimuler le ressentiment dans ma voix. Dave n’est pas un mauvais bougre, d’ailleurs ; sur la longue liste des hommes avec qui ma mère est sortie depuis que papa l’a quittée pour une de ses collègues, c’est même le plus convenable. De neuf ans son cadet et propriétaire d’un restaurant où elle travaille comme serveuse, il est actuellement en train de divorcer. Mais comme tous les flirts de ma mère, il semble exercer sur elle ce même pouvoir étrange, c’est-à-dire la capacité de la transformer en une jeune fille qui rit sottement, aime faire la fête, et ressent le besoin impérieux de dépenser l’argent qu’elle gagne péniblement dans des présents pour « son homme » et des vêtements très ajustés et suggestifs pour elle. Aujourd’hui, il est à peine 17 heures, et elle rayonne déjà d’excitation à l’idée de sa soirée tout en se pomponnant, après avoir sans doute passé une heure à se demander comment elle allait bien pouvoir s’habiller pour sortir. Peignant ses cheveux permanentés et peroxydés en arrière, elle se fait une nouvelle coiffure et me demande de lui attacher son collier en faux diamants – un cadeau de Dave – qui, d’après elle, sont des vrais. Elle a la ligne, et pourtant elle est toute comprimée dans cette robe que sa fille de seize ans ne porterait pour rien au monde… Le commentaire, que marmonnent souvent mes voisins : « Elle a encore piqué les fringues de sa fille », me revient soudain en tête. Je sors de la salle de bains.

     

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  • [Livre] Un palais d’épines et de roses – T01

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    Résumé : En chassant dans les bois enneigés, Feyre voulait seulement nourrir sa famille. Mais elle a commis l'irréparable en tuant un Fae, et la voici emmenée de force à Prythian, royaume des immortels.

    Là-bas, pourtant, sa prison est un palais magnifique et son geôlier n'a rien d'un monstre. Tamlin, un Grand Seigneur Fae, la traite comme une princesse.

    Et quel est ce mal qui ronge le royaume et risque de s'étendre à celui des mortels ?

    A l'évidence, Feyre n'est pas une simple prisonnière. Mais comment une jeune humaine d'origine aussi modeste pourrait-elle venir en aide à de si puissants seigneurs ?

    Sa liberté, en tout cas, semble être à ce prix.

     

    Auteur : Sarah J. Maas

     

    Edition : La Martinière Jeunesse

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 09 février 2017

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Si on veut donner une définition superficielle de ce livre, on peut dire que c’est une réécriture de la Belle et la Bête. Mais il est tellement plus que cela. Oui, on est dans la Belle et la Bête mais ici la Belle a une véritable identité, elle n’est pas que l’innocence dont on attend qu’elle défaille entre les bras de la Bête, laquelle, elle aussi est pourvue d’un nom et ne harcèle pas la demoiselle pour qu’elle l’épouse.
    Au-delà de leurs noms, Feyre (la belle) et Tamlin (la bête) ont un passé, des sentiments, de la famille, des ennemis, des amis. Ils ne sont pas isolés du monde mais sont au milieu d’un univers très riche, où chaque personnage a été approfondi et développé au point qu’on a l’impression d’avoir déjà lu un livre sur eux. Que ce soit la grande méchante (digne de Maléfique) ou l’ami qui apporte une touche d’humour, on sait comment et pourquoi ils sont arrivés là où ils sont.
    Si l’histoire prend sa source dans le conte de la belle et la bête, on trouve des clins d’œil à d’autres contes, comme Cendrillon avec le tri des lentilles.
    J’ai beaucoup aimé Feyre qui se sacrifie pour sa famille sans jamais rien obtenir en retour. Je comprends sa réaction face aux immortels, surtout qu’on lui raconte des horreurs sur eux depuis son enfance et qu’ils ne font pas grand-chose pour se rendre agréable avec leur mépris affichés des humains.
    Tamlin est sans doute le plus agréable de tous, car même si Lucien et Alis sont sympathiques, ils laissent assez souvent échapper que pour eux les mortels sont inférieurs, alors que Tamlin essaie de ne pas laisser entendre trop souvent ce genre de choses.
    La sœur aînée de Feyre, Nesta, est assez difficile à cerner : quand on croit s’être fait une idée assez précise d’elle, elle dévoile une autre part de sa personnalité qui remet (presque) tout en cause.
    Ce roman est classé en Young adult et je ne le conseille pas aux plus jeunes car, surtout dans la seconde partie, il y a beaucoup de scène assez difficile que ce soit de pure violence ou avec des sous-entendus sexuels.
    L’histoire d’amour commence assez rapidement au vu de la longueur du livre, mais prend forme progressivement avec des doutes, des craintes, des hésitations, de parts et d’autres.
    Pour résumé c’est une réécriture de conte qui se développe bien au-delà de l’histoire originale, qu’elle étoffe et rend plus moderne, plus mature, plus complexe.
    Et au vue de la réaction d’un des personnages vis-à-vis de Feyre, à la presque fin, je suis très impatiente de lire la suite pour savoir ce que cela implique !

     

    Un extrait : La neige gelée crissa sous les semelles de mes bottes usées jusqu’à la trame et je grimaçai : visibilité réduite et bruit inopportun – j’allais rentrer encore bredouille.

    La nuit tomberait bientôt. Si je m’attardais ici, je devrais rentrer chez moi dans l’obscurité et j’avais encore en mémoire les avertissements des chasseurs de la ville : des meutes de loups géants rôdaient dans les environs. Sans parler des rumeurs sur d’étranges créatures aperçues dans les parages, des êtres de haute taille et mortellement dangereux.

    Tout sauf des immortels – c’étaient les prières que nos chasseurs adressaient à des dieux pourtant oubliés depuis longtemps, et je joignais secrètement les miennes aux leurs. Depuis huit ans que nous habitions ce village, à deux jours de voyage de la frontière de Prythian, terre des immortels, ces derniers nous avaient épargnés. Mais des marchands ambulants nous parlaient parfois de lointaines villes frontalières réduites en cendres. Ces récits, autrefois assez rares pour être considérés comme de simples rumeurs, étaient devenus quotidiens dans les nouvelles qu’on se chuchotait les jours de marché au cours de ces derniers mois.

    J’avais pris un risque considérable en m’aventurant aussi loin dans la forêt, mais nous avions fini notre dernière miche de pain la veille et nos restes de viande séchée l’avant-veille. Je préférais pourtant passer encore une nuit le ventre creux que de satisfaire l’appétit d’un loup – ou d’un immortel.

    J’aurais néanmoins constitué un maigre festin, car depuis le début de cet hiver, je pouvais compter la plupart de mes côtes. J’évoluais aussi légèrement et aussi discrètement que possible entre les arbres, le poing pressé contre mon estomac vide et douloureux. Je savais d’avance l’expression que je lirais sur le visage de mes sœurs aînées si je rentrais de nouveau les mains vides.

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  • [Livre] Diabolic

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    Résumé : Un Diabolic n'est pas humain. Un Diabolic est programmé pour être fidèle envers une seule personne. Un Diabolic n'existe que pour protéger son maître. Quitte à donner sa vie. Quitte à en prendre d'autres.

     

    Auteur : S. J. Kincaid

     

    Edition : Bayard

     

    Genre : Young adult

     

    Date de parution : 03 mai 2017

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Après en avoir entendu parler sur la chaîne de Vibration Littéraire, j’ai eu très envie de lire ce livre. Il m’a fallu un certain temps, mais c’est enfin chose faite.
    Ce livre est un énorme coup de cœur. Pour tout dire, il fait près de 600 pages et je l’ai lu dans la journée, ce qui, même pour moi, est vraiment rapide.
    Au début, j’ai eu du mal à entrer dans l’univers de Diabolic, peut-être, sans doute même, parce que j’attendais tellement de ce bouquin. Mais au bout d’une vingtaine de pages, c’était bon, j’étais dedans, et j’étais conquise !
    D’abord, j’ai beaucoup aimé que l’auteur prenne vraiment le temps de mettre l’univers en place. Je sais que c’est un point qui énerve certains lecteurs car ça ralentit un peu l’action, mais moi j’adore pouvoir me projeter dans l’univers, imaginer les lieux, les décors… comme un film dans ma tête. C’est peut-être pour ça que j’ai eu du mal au début, car ce commencement est un peu abrupt : on est plongé dans l’histoire sans parachute. Mais finalement c’était comme si on nous avait jeté du bateau pour ensuite nous lancer plein de petites bouées pour qu’on puisse apprécier la baignade.
    Némésis est une Diabolic, un être humanoïde, qui a bénéficié d’une croissance accélérée et qui est conçue pour ne protéger qu’une seule personne tout au long de sa vie. Avant d’être rattaché à un humain, les Diabolic sont élevés dans des conditions effroyables : en cage, maltraités, contraint à la brutalité pour avoir de la nourriture, bref comme des chiens de combat. Les Diabolic sont censé n’avoir aucun sentiment si ce n’est l’amour artificiel qu’ils vouent à leur maître. Cependant, dès le début, Némésis nous apprend que depuis sa création, elle ressent la peur. On peut se demander si les Diabolic sont dès lors capables de ressentir d’autres émotions.
    Même si l’univers créé par l’auteur est très riche, très intéressant (ça se passe dans le futur et tout de la religion aux vaisseaux en passant par la politique et les « gadgets » est précis et cohérent) le plus intéressant va être l’évolution du personnage de Némésis. De garde du corps humanoïde sans émotions, elle doit devenir en apparence une jeune fille un peu effrayée jetée dans le grand bain de la cour impériale. Et à force de jouer ce rôle, Némésis va réaliser qu’elle est bien plus qu’une machine à tuer sous forme humaine.
    Difficile de parler encore de ce livre sans spoiler, mais je dirai qu’en dehors de Némésis, on rencontre nombre de personnages, tous plus intéressant les uns que les autres, qui ont tous une importance et qui sont tous approfondis, même quand on ne les voit pas beaucoup. Une petite mention pour Tyrus, l’héritier du trône, le prince fou, comme on l’appelle, qui a une grande place dans le roman et qui, jusqu’au bout, oui oui, jusqu’à la dernière ligne, m’a laissé perplexe…
    Au début, ce livre était prévu comme un one-shot. Mais devant le succès remporté par la version originale, il a été décidé que ce serait finalement une trilogie. Tant mieux, parce que les doutes que j’ai encore et les questions que je me pose appellent une suite ! Celle-ci étant prévue (en anglais) pour octobre 2017, il ne reste plus qu’à s’armer de patience.

     

    Un extrait : – Je ne t’ai même pas remerciée. Merci, Némésis.

    Ses remerciements ne m’intéressaient pas. Je ne me souciais que de sa sécurité. J’étais sa Diabolic. Seuls les humains aiment les éloges.

    Les Diabolics ne sont pas humains.

    Nous leur ressemblions, certes. Nous possédions le même ADN, mais nous étions des êtres tout à fait différents : des créatures façonnées pour être impitoyables et fidèles jusqu’à la mort envers une seule personne. Pour elle, et uniquement pour elle, nous pouvions tuer sans la moindre hésitation. C’était pour cette raison que les membres de l’élite impériale s’étaient empressés de nous utiliser comme gardes du corps à vie pour eux-mêmes et leurs enfants, ainsi que pour être la terreur de leurs ennemis.

    Depuis quelque temps, les Diabolics semblaient toutefois s’acquitter trop bien de leur mission. Donia se connectait souvent en secret au flux vidéo du sénat pour regarder son père travailler. Depuis quelques semaines, la chambre débattait de la « menace Diabolic ». Les sénateurs évoquaient des Diabolics devenus incontrôlables, qui tuaient les ennemis de leurs maîtres pour des affronts sans gravité, ou supprimaient même des proches de leur protégé pour servir son intérêt. Certains estimaient que nous représentions davantage un danger qu’un atout.

    Je devinais que le sénat avait dû parvenir à une conclusion nous concernant, car, ce matin-là, la matriarche avait apporté à sa fille une missive émise directement par l’empereur. Après y avoir jeté un rapide coup d’œil, Donia s’était plongée dans la création de sa sculpture.

    Je vivais auprès d’elle depuis presque huit ans. Nous avions passé presque toute notre enfance ensemble. Elle ne devenait aussi silencieuse et distraite que lorsqu’elle s’inquiétait pour moi.

    – Que disait ce message, Donia ?

    Elle poussa un débris de statue du bout du doigt.

    – Némésis… ils ont interdit les Diabolics. Cette directive est rétroactive.

    Rétroactive. Cela signifiait qu’on interdisait les Diabolics déjà en service.

    Comme moi.

    – L’empereur veut donc que tu me mettes au rebut, conclus-je.

    Donia secoua la tête.

    – Je refuse d’obéir, Némésis.

    Évidemment qu’elle comptait refuser. Mais on la punirait pour cela. Ma voix se fit tendue.

    – Si tu n’es pas capable de te débarrasser de moi, je m’en chargerai moi-même.

    – J’ai décidé que je n’en ferais rien, et toi non plus ! s’écria-t-elle.

    Ses yeux lançaient des éclairs. Elle releva le menton.

    – Je trouverai une autre solution.

    Depuis toujours, Sidonia se montrait docile et réservée, mais cette apparence était trompeuse. Depuis longtemps, je savais qu’au fond d’elle-même elle possédait un tempérament d’acier.

    Son père fut de notre côté. Il nourrissait une profonde animosité contre l’empereur, Randevald von Domitrien.

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  • [Livre] Les cœurs fêlés

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    Résumé : Brit, 16 ans, en pleine rébellion adolescente, est envoyée par son père dans une institution pour adolescents difficiles (enfermée pour guérir d'une maladie qu'elle n'a pas), Red Rock, aux méthodes aussi musclées que cruelles. Organisée par niveaux de brimades, encourageant la délation, la méthode a pour objectif de briser les caractères rétifs et fait vivre un enfer aux pensionnaires. Dans ce cauchemar sans issue, éperdue par son impuissance, Brit manque de sombrer. Mais l'amitié secrète (car interdite) qui se noue avec trois jeunes filles enfermées ici elles aussi pour des raisons disproportionnées lui redonne l'espoir... et la force de résister. Une force difficile à puiser en soi quand on a 16 ans.

     

    Auteur : Gayle Forman

     

    Edition : OH éditions

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 03 mars 2011

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : A chaque fois (ou presque) que je lis un roman de Gayle Forman, c’est un coup de cœur. Celui-ci ne déroge pas à la règle.
    Comme dans « J’étais là » l’accent est mis sur l’amitié mais ici, contrairement au précédent, l’amitié est au présent, on la vit en même temps que les héroïnes et nous ne rencontrons pas les personnages au travers de simples souvenirs.
    Leur amitié est d’autant plus forte qu’elle se fait face à l’adversité. Un réel adversaire cette fois, qui n’est pas, comme souvent, une petite peste de l’école, mais une maison de redressement pour fille se faisant passer pour un internat strict.
    Cette « école » fait froid dans le dos. Tout y passe, des humiliations aux quasi-tortures psychologiques et physiques. Les cours y sont quasi inexistants, d’un niveau bien trop faible pour les élèves.
    Celles-ci se retrouvent dans cette école sur inscription de leurs parents pour des « infractions » telle qu’avoir un petit ami mexicain, être homosexuelle ou avoir du poids à perdre.
    Quand je vois la fréquence de l’apparition de telles institutions dans les livres et les séries, je me dis qu’il ne peut pas y avoir de fumée sans feu et je me demande comment des établissements qui violent avec autant d’arrogance les plus élémentaires des droits humains peuvent encore exister (Un peu comme les couvent des sœurs Madeleine, en Irlande, qui n’ont fermés qu’en 1996).
    Le sentiment qui m’a dominée, pendant toute ma lecture, a été la colère : colère contre les surveillants, la psy et le directeur de l’école, mais surtout colère contre les parents qui enferment leurs enfants parce qu’ils sont différents (pas indisciplinés ou délinquants) sans jamais se donner la peine de vérifier les conditions dans lesquelles ils vivent. Le père de Brit m’a particulièrement donné envie de lui coller de grandes baffes (et un petit tour en taule ne lui aurait pas fait de mal…Je suis dure ? Peut-être, mais je n’ai aucune compassion pour ce genre de mec… Lisez le livre, et que celle qui n’a pas envie de lui arracher les yeux me jette le premier harlequin !).
    Même si j’ai été en colère contre beaucoup de personnages, j’ai éprouvé toutes sortes d’émotions, et à plusieurs reprises, j’ai eu une boule dans la gorge devant ce à quoi doivent faire face les sœurs du club fermé des fêlés.
    Encore une fois, le titre français n’est pas à la hauteur du titre anglais, on se demande même comment l’éditeur français en est arrivé à ce titre puisque littéralement, sisters of sanity veut dire : « sœurs de la santé mentale »… Je pense qu’un titre plus adéquat que les cœurs fêlés aurait pu être trouvé, non ?
    Même si ce livre est un coup de cœur, j’ai deux petits reproches à lui faire : La fin est, à mon sens, trop rapide. J’aurais aimé voir plus en détail cette fin, en voir les conséquences, qu’elles soient judiciaires ou personnelles.

     

    Un extrait : Ce devait être une excursion au Grand Canyon et je n’avais aucune envie d’y aller. En plein été, il devait bien faire trois mille degrés dans ce désert. Entre le climat et les deux jours de trajet en voiture avec mon père et le Monstre, sa seconde femme, j’étais sûre d’y laisser ma peau. Le Monstre est toujours après moi. Tout y passe : mes cheveux, rouges avec des mèches noires, ou noirs avec des mèches rouges, si l’on préfère ; mes tatouages — un brassard celtique, une guirlande de pâquerettes sur la cheville, et un cœur situé à un endroit qu’elle ne risque pas de voir ; ma prétendue mauvaise influence sur Billy, mon demi-frère, qui n’est encore qu’un bébé et doit prendre mes tatouages pour de la BD, si même il les a remarqués.

    En plus, c’était mon dernier week-end de liberté avant l’entrée en première et il s’annonçait d’enfer. Je joue de la guitare dans un groupe, Clod, et on devait se produire au Festival de l’été indien d’Olympia parmi des orchestres top niveau, le genre qui est sous contrat avec des producteurs. Rien à voir avec les cafés et les soirées particulières où l’on jouait d’habitude. Mais, bien sûr, le Monstre s’en fichait. Elle considère le rock punk comme une sorte de culte diabolique. D’ailleurs, après la naissance de Billy, elle m’a interdit de continuer à répéter dans le sous-sol pour protéger le petit trésor. Du coup, je dois me replier chez Jed, qu’elle n’aime pas non plus parce qu’il a dix-neuf ans et qu’il habite — horreur! — non pas avec ses parents, mais en colocation.

    J’ai donc refusé poliment. Bon, d’accord, peut-être pas si poliment que ça. J’ai dit que je préférais bouffer du verre pilé, ce qui a fait se précipiter le Monstre vers papa, lequel m’a demandé d’un air las la raison de ma mauvaise humeur. J’ai expliqué l’histoire du concert. Dans une vie antérieure, mon père s’est s’intéressé à la musique, mais, là, il s’est contenté d’ôter ses lunettes et de se masser la cloison nasale en déclarant que c’était comme ça et pas autrement. On allait au Grand Canyon en famille, point final. Comme je n’avais pas l’intention de me laisser faire, j’ai sorti tout mon arsenal d’arguments : pleurs, silence obstiné, vaisselle fracassée. Pour rien. Le Monstre a refusé de discuter et je me suis retrouvée face à papa, à qui je n’aime pas faire de la peine. Résultat, j’ai cédé.

    J’ai dû annoncer la nouvelle au groupe. Erik, le batteur, amateur de fumette, s’est contenté de lâcher mollement un juron, mais Denise et Jed étaient contrariés. « On a tellement bossé, tu as tellement bossé », s’est lamenté Jed. J’étais désolée de le voir si déçu. D’autant qu’il avait raison. J’étais sur le point de participer à un méga-concert alors que, trois ans plus tôt, j’étais incapable de faire la différence entre un accord de do et un fa. J’allais devoir tirer un trait dessus et Clod serait réduit à un trio lors du festival. Ça me ravageait de ne pas pouvoir y aller, mais, en même temps, la réaction de Jed me réchauffait le cœur.

    J’aurais dû me douter qu’un coup tordu se préparait quand, le vendredi matin, j’ai vu papa en train de charger seul le monospace marronnasse que le Monstre lui a fait acheter à la naissance de Billy. Ni elle ni mon petit frère n’étaient présents.

     

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  • [Livre] Il faut sauver Zoé

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    Résumé : Écho a connu des jours meilleurs. Ses parents l’ignorent, trop occupés à sombrer dans la dépression, ses amies d’enfance se détournent d’elle, et son entrée au lycée n’annonce aucune embellie.

    Mais comment parvenir à exister alors que le souvenir de sa sœur, Zoé, assassinée un an plus tôt, continue de la hanter ?

    Quand elle met la main sur le journal intime de sa sœur elle découvre, au fil des pages, les secrets que cette dernière a toujours voulu cacher. Et, entre les lignes, le seul moyen pour Écho de se reconstruire…

     

    Auteur : Alyson Noël

     

    Edition : Michel Lafon

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 12 juin 2014

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : J’ai eu un vrai coup de cœur avec ce livre. Je connaissais déjà la plume d’Alyson Noël mais dans un registre plus fantastique avec la saga éternels.
    Ici l’auteur s’attarde sur le deuil, mais le deuil dans des circonstances particulières. En effet, Zoé, la sœur du personnage principal n’a pas succombé à une maladie ou un accident, elle a été assassinée.
    C’est un point qui peut paraitre secondaire, on peut se dire que le travail de deuil doit se faire dans tous les cas, mais en réalité, ce point est primordial.
    Echo ressent à la fois la tristesse que la perte de Zoé a provoquée, mais elle ressent aussi une certaine colère envers sa sœur. Parce que Zoé a eu une part active dans sa disparition, elle a fait des cachoteries, s’est montrée imprudente, et Echo lui en veut à la fois de l’avoir abandonnée et d’avoir mis sa famille dans cette situation, avec ses parents qui s’étiolent, qui ne se parlent presque plus et qui ne la laisse quasiment plus respirer tant ils craignent qu’on vienne leur arracher la fille qui leur reste.

    Ils rejettent aussi la faute sur beaucoup de monde. Sur le coupable, ben sûr, mais aussi sur Mark, l’ex petit ami de leur fille à qui ils reprochent de « ne pas avoir sauvé Zoé ». Ce reproche, bien évidemment, ils se le font l’un à l’autre, et la vie de la famille en est bouleversée.
    Pour couronner le tout, Echo, fille discrète qui préfère se plonger dans un roman que d’aller à des fêtes et qui a vécu toute sa vie dans l’ombre de sa sœur, entre au lycée que fréquentait celle-ci et se retrouve soudain sous des projecteurs malsains, devenant « celle dont la sœur a été assassinée ».
    Quand elle récupère le journal intime de Zoé, elle se rend compte qu’elle ignorait tout un pan de la vie de cette dernière, et si cela lui permet de mieux la comprendre, cela lui donne le sentiment d’être passé à côté de sa sœur.
    On ne sait pas exactement comment est morte Zoé, et les quelques informations que nous donnent Echo nous laisse imaginer une mort horrible.
    Une fois le livre commencé, il est impossible à lâcher. Comme Echo, on veut savoir quelles ont été les dernières semaines de la vie de zoé et comment elle en est arrivée à se mettre ainsi en danger.
    La plume d’Alyson Noël est fluide et l’histoire émouvante sans sombrer dans le pathos.
    Un livre que je recommande sans hésiter.

    Un extrait : Quand l’employée de la morgue – une dame aux cheveux frisés coiffés en une natte africaine et vêtue d’une longue robe à fleurs – a demandé si on pouvait lui apporter une photo de Zoé, ma mère s’est caché le visage dans les mains et a commencé à sangloter si fort que mon père l’a prise dans ses bras et, la mâchoire serrée, a hoché la tête comme pour indiquer qu’il s’en chargeait.

    Les yeux rivés sur mes Converse noires tout élimées, je ne comprenais pas bien la requête de cette dame. Partout en ville, on avait placardé des affiches avec la photo de Zoé, si bien qu’on croisait son image à chaque coin de rue. Elle qui était insaisissable, incapable de tenir en place, j’avais l’impression de la voir davantage que quand elle vivait dans la chambre à côté de la mienne.

    Ça avait commencé par deux petits flyers, que l’on avait scotchés partout où on avait trouvé de la place. Le premier, réalisé en urgence, était un agrandissement en noir et blanc d’une photo d’identité datant de un an. Pour le second, on avait utilisé un portrait plus récent, qui montrait ma sœur dans toute sa splendeur : belle, vive, heureuse. On y avait ajouté la promesse d’une généreuse récompense à quiconque serait capable de nous fournir la moindre information.

    Puis, les jours passant, on a commencé à voir son visage un peu partout : journaux, magazines, et même à la télé. Des âmes sensibles et sûrement bien intentionnées ont défilé devant notre maison pour y déposer des bougies, des poèmes, des animaux en peluche, des anges en porcelaine et, évidemment, des photos de Zoé. Quand ce mausolée de fortune a menacé d’envahir la rue tout entière, mon père et un de nos voisins ont décidé de débarrasser tout ce bazar.

    Ironie du sort : Zoé avait toujours rêvé de devenir mannequin ou actrice, et d’être admirée de tous. Elle attendait avec impatience le jour où elle pourrait échapper à notre bled paumé et mettre le cap sur Los Angeles, New York ou une autre grande ville à l’atmosphère trépidante. Alors, pendant qu’on la cherchait partout en s’efforçant de faire taire nos doutes, je m’imaginais que tout ça lui ferait une pub d’enfer et l’aiderait à lancer sa carrière. Que c’était en quelque sorte le casting ultime. J’ai donc trompé de longues heures d’angoisse à prétendre qu’elle serait ravie de voir son portrait repris en chœur par tout le pays lorsque, enfin, elle rentrerait à la maison.

    Puis, à la morgue, j’ai vu mes parents forcés de prendre les décisions les plus terribles qui soient, poussés à s’endetter par un croque-mort en costume noir qui leur recommandait le cercueil le plus luxueux de sa collection, les couronnes de fleurs les plus extravagantes, les colombes les plus blanches. Éberluée, j’ai compris que le deuil constituait un business lucratif et me suis demandé si ma mère percevait l’ironie de cette situation – l’ambition de Zoé, la requête de l’employée… Je me suis demandé si c’était pour ça qu’elle pleurait aussi fort.

    Puis j’ai renoncé à chercher une raison unique à son chagrin : il y en avait tellement…

  • [Livre] J'étais là

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    Résumé : Quand j'ai appris la mort de Meg, j'ai cru qu'elle me faisait une blague. Une de celles dont elle avait le secret.

    Elle avait tout prévu : la méthode, le lieu, ce qu'il faudrait faire de ses biens. Et même ce fichu mail, envoyé en différé, annonçant qu'elle en finissait avec la vie.

    Ensuite, il a fallu affronter la pitié des habitants de Plouc-la-ville. Faire face aux questions que je lisais sur tous les visages.

    Oui, Meg était ma meilleure amie.

    Non, je n'étais pas au courant.

    Pourquoi ne m'avait-elle rien dit? Elle avait eu besoin de moi, et je n'avais pas été à la hauteur.

    Pourtant, j'étais là.

     

    Auteur : Gayle Forman

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 09 septembre 2015

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Dans « Si je reste » Gayle Forman traitait du coma, du choix de vivre ou mourir et du deuil, dans « Là où j’irais » plus de la reconstruction après un drame. Dans « J’étais là », elle s’attaque au suicide, sujet tout aussi délicat à traiter.
    Après le décès de son amie, Cody l’idéalise un peu. Elle refuse d’accepter que Meg ait pu agir différemment à Seattle de ce qu’elle avait toujours fait dans leur petite ville ; elle refuse également d’imaginer une seule seconde que quiconque dans cette ville ait pu connaitre une Meg différente de celle qu’elle connaissait. Pour elle, il n’y a qu’une Meg et c’est celle qu’elle connait par cœur, celle qui est son amie depuis le jardin d’enfants, celle dont les parents l’ont pratiquement élevée, elle qui a une mère totalement dénué du moindre instinct maternel et pas de père.
    Après une interrogation du petit frère de Meg, Cody en est persuadée : Meg n’aurait jamais eu l’idée de se suicider, c’est donc que quelqu’un l’y a poussé.
    Elle a tellement besoin que son amie ne l’ait pas abandonnée de son propre chef, qu’elle saute sur ce que dit un gamin de 10 ans comme s’il détenait la moindre parcelle de vérité. Elle en oublie qu’il est lui aussi dans ce cas : il cherche une preuve que sa sœur ne l’a pas abandonné volontairement, qu’elle était manipulée.
    Cody va aller chercher les affaires de Meg, et compte en profiter pour se renseigner un peu, mais elle tombe de haut : la Meg qu’on lui décrit n’a rien à voir avec son amie.
    Immédiatement, elle en conclu que ces gens, qui ont vécu avec Meg pendant des mois, ne la connaissait pas et n’ont donc pas leur mot à dire sur sa copine.
    Cody est complètement repliée sur elle-même. Si je comprends son besoin de chercher une explication rationnelle à l’acte de Meg, je ne comprends pas qu’elle n’informe pas les parents de cette dernière de ses découvertes au fur et à mesure qu’elle les fait. Ils sont quand même les premiers concernés, non ?

    Une chose qu’on ne peut pas retirer à Cody, c’est qu’elle est tenace. Elle va très très loin pour comprendre ce qui est arrivé à Meg, mais elle est aussi un peu naïve. Heureusement, elle est entourée. Et va se rendre compte qu’elle peut bien plus compter sur sa mère que ce qu’elle croyait.
    Au travers de la quête de Cody pour comprendre Meg, Gayle Forman la fait passer par toutes les étapes du deuil.
    Cody va devoir admettre qu’elle n’était pas dans la tête de Meg, que celle-ci ne lui disait pas tout. Mais surtout elle va devoir se pardonner d’avoir été là, et de n’avoir rien vu. Parce que parfois, il est impossible de voir quoi que ce soit.
    Le roman a un petit côté polar, avec Cody prête à tout pour découvrir la vérité.
    Pour une fois, je n’ai pas pleuré. Peut-être parce qu’on n’a pas l’occasion de voir Meg et Cody ensemble, de ressentir leur amitié. J’ai eu l’impression de ne pas connaitre Meg, de ne pas la découvrir réellement. Je suis restée concentrée sur Cody.
    Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’émotions dans ce roman, mais la quête de Cody et le côté positif (que Cody reprenne sa vie et fasse le deuil de son amie) m’a empêchée de lâcher les grandes eaux.

    Un extrait : Le lendemain de la mort de Meg, j’ai reçu le mail suivant :

    J’ai le regret de vous informer qu’il m’a fallu en finir avec la vie. Cette décision, je l’ai prise il y a longtemps. Elle m’appartient entièrement. Je sais qu’elle vous causera du chagrin et j’en suis désolée, mais comprenez que je devais mettre un terme à mes souffrances. Ça n’a rien à voir avec vous, et tout avec moi. Ce n’est pas votre faute.

    Meg.

     

    Elle en avait envoyé une copie à ses parents et une au commissariat de Tacoma, cette dernière accompagnée d’une note indiquant aux policiers dans quelle chambre de quel motel ils la trouveraient, quel poison elle avait absorbé et comment les employés de la morgue pouvaient sans risques récupérer son cadavre. Sur son oreiller, un mot ordonnait à la femme de ménage de prévenir les secours et de ne pas toucher à son corps. Elle y avait joint cinquante dollars de pourboire.

    Elle avait veillé à expédier ses messages en différé. Ainsi, elle serait bel et bien morte quand nous les recevrions.

    Ces détails, je ne les ai appris que plus tard, bien sûr. En découvrant sa lettre d’adieu sur l’ordinateur de la bibliothèque municipale, j’ai cru à une farce. À un mauvais canular. Je l’ai appelée. Comme elle ne répondait pas, j’ai contacté ses parents.

    — Vous avez eu le mail de Meg ? leur ai-je demandé.

    — Quel mail ?