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Young adults - Page 2

  • [Livre] Frozen - T01

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    Résumé : La couverture de Nat est grillée. Bientôt, tout le monde saura qu’elle fait partie des « marqués ». Le casino, où elle officie comme croupière, va découvrir qu’elle a volé des jetons… Sans aucun scrupule, elle fait accuser quelqu’un d’autre à sa place : un dénommé Wes qui a beau être joli garçon, n’en demeure pas moins arrogant. Nat, elle, a déjà détourné le regard : elle a assez d’argent pour quitter cet infâme New Vegas plongé dans l’ère glaciaire, et rejoindre le Bleu, là où l’air est pur et la mer azure. Là où des renégats comme elle peuvent vivre en paix. Il suffit juste de payer grassement un mercenaire. Mais le passeur, ô surprise, n’est autre que Wes… Après tout, se dit Wes, un voyage dangereux en compagnie d’une jolie fille ne se refuse pas.


    Auteur : Melissa de la Cruz et Michael Johnston

     

    Edition : Albin Michel

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 02 Janvier 2015

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Frozen est un roman d’anticipation qui postule que la Terre est entrée dans une sorte de nouvelle ère glaciaire après avoir été dévastée par l’Homme.
    L’auteur nous dépeint un monde dévasté, couvert de neige et de glace, des villes entières ont disparues sous la montée des eaux provoquées par la fonte des glaces.
    Les océans sont si pollués que rien n’y vit, on croise d’immense trashberg (iceberg composés d’ordures) et les libertés individuelles sont réduites à zéro (il faut un permis pour avoir des relations sexuelle et une licence pour avoir un enfant).
    Le début du roman est assez abrupt : Nat s’échappe d’une sorte de prison où on la détient parce qu’elle est « marquée ». Ce que sont les marqués, d’où ils viennent, qu’elles sont leurs capacités, on ne l’apprend qu’au compte-goutte car on découvre les choses au même rythme que la jeune fille. Tout au plus sait-on que ces personnes sont traquées, accusées d’être maléfique, voire de transmettre une affreuse maladie.
    Nat rêve de s’échapper de New Vegas, où elle réside, pour rejoindre « le bleu » : un endroit qui serait épargné par le froid et la pollution. Une simple légende selon certains, un nouveau territoire à soumettre (et probablement à détruire) selon l’armée.
    Trouver le bleu n’a rien d’une promenade de santé : Il faut d’abord réussir à fuir la ville, puis, une fois sur l’océan, échapper à des dangers aussi divers que la faim, les trashbergs, les milices, les trafiquants d’esclaves ou encore les choses sinistres qui rôdent sous la surface.
    C’est un monde où la compassion peut-être fatale.
    Nat cherche ce qu’elle est, à qui appartient la voix qu’elle entend parfois au fond d’elle.
    Plus pragmatique, Wes, le jeune passeur que Nat a engagé, cherche avant tout de quoi payer le prochain repas.
    Pourtant, chacun des deux jeunes gens, aussi différents qu’ils puissent apparaître au premier abord, cache un secret qui lui pèse. Si pour Nat, on sait d’emblée que c’est la marque, pour Wes, il faut bien plus de temps pour qu’il nous livre sa face cachée. Et encore le fait-il au compte-goutte.
    Les deux personnages principaux sont attachants et on oublie facilement qu’ils n’ont que 16 ans. Mais l’espérance de vie est si réduite dans ce monde, que tout arrive plus tôt et notamment l’âge adulte. Ainsi, à 16 ans, Wes a déjà été militaire, mercenaire et passeur.
    Plus on avance dans l’histoire et plus la fantasy s’ajoute à la dystopie. Les deux se complètent parfaitement, sans doute parce que la fantasy est intégrée petit à petit.
    J’ai aussi apprécié que la romance n’arrive pas trop vite et qu’elle ne facilite pas les choses.
    Le chemin est très dangereux et ce n’est pas parce que nos personnages tombent amoureux qu’il en devient plus facile.
    Il y a beaucoup d’action, entrecoupé de pages plus calmes, comme pour nous laisser souffler.
    La fin est un vrai ascenseur émotionnel. On apprend enfin quelles sont les capacités de Nat (ainsi que pleins d’autres choses sur elle), ce qu’on a attendu pendant tout le livre. Et juste après, on a cette fin qui nous arrache un « non ! ».
    Mais bon, étant donné qu’il s’agit d’une trilogie, un happy end dès le 1er tome aurait été plus que bizarre.
    Vu la fin du 1er tome, les tomes 2 et 3 promettent d’être explosifs !
    Et je suis impatiente de les découvrir.

     

    Un extrait : C’était le coup d’envoi du week-end, le soir des amateurs ; autour de sa table se pressaient des hommes d’affaires venus pour des congrès, des gosses de riches brandissant des jetons en platine, un couple de soldats en permission – garçon et fille, jeunes mariés, qui se bécotaient entre deux verres –, des débutants nerveux posant leur mise avec des doigts tremblants. Nat battit les cartes et distribua. Le nom qu’elle se donnait lui était venu dans un rêve confus, oublié depuis, mais apparemment il lui allait bien. Désormais, elle était Nat. Habituée aux chiffres et aux cartes, elle avait facilement décroché un emploi de croupière au Loss. Il y avait des jours où elle pouvait presque se persuader n’être que cela, une rêveuse de Vegas parmi d’autres, tâchant de joindre les deux bouts, espérant toucher un jour le jackpot.

    Elle pouvait presque se convaincre qu’elle n’avait jamais fui, qu’elle n’avait jamais sauté de cette fenêtre. Elle n’était pas tombée, non : elle avait plané, filé dans les airs comme si elle avait eu des ailes. Puis atterri brutalement dans une congère, après quoi elle avait désarmé les gardes du périmètre qui l’avaient aussitôt cernée, et volé un gilet thermique pour se tenir chaud. Elle avait suivi les lumières du Strip et, une fois arrivée en ville, n’avait eu aucun mal à échanger le gilet contre des lentilles pour dissimuler ses iris – condition sine qua non pour trouver un emploi dans le casino le plus proche.

    New Vegas ne décevait pas ses espoirs. Alors que le reste du pays ployait sous le joug de la loi martiale, la cité du Grand Ouest était demeurée fidèle à elle-même : c’était bien l’endroit où les règles étaient faites pour être enfreintes, et où le monde venait se divertir. Rien ne pouvait décourager les foules : ni la menace de violence constante, ni la crainte des Marqués, ni même les rumeurs de sorcellerie noire supposément à l’œuvre dans les recoins obscurs.

    Depuis qu’elle s’était enfuie, la voix dans sa tête exultait, et ses rêves se faisaient de plus en plus sombres. Presque chaque jour elle s’éveillait dans une odeur de fumée et dans un vacarme hurlant. Parfois, ses visions étaient si prégnantes qu’elle ignorait si elle dormait ou non. Des rêves de feu et de ruines, de décombres fumants, de fumée épaisse, de sang sur les murs…

    Le bruit de ces cris…

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  • [Livre] Fandom

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    Résumé
     : Aucune histoire ne mérite qu'on meure pour elle...
    Imaginez que vous puissiez vous glisser dans la peau de votre héroïne préférée... Katniss, par exemple ! Le rêve, non ? Du moins, jusqu'à ce que vous vous rendiez compte que vous êtes incapable de tirer à l'arc ou de grimper aux arbres, et que vous n'avez pas le moindre instinct de survie. Mais pas de panique, vous pouvez toujours choisir de retourner à votre petite vie tranquille de fan, dans le monde réel. Ce qui n'est malheureusement pas le cas de Violet, coincée dans son roman favori...


    Auteur : Anna Day

     

    Edition : PKJ

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 18 octobre 2018

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Après un incident pendant une convention de fans, Violet, son petit frère Nate et ses amies Alice et Katie se retrouvent piégés dans l’univers du livre préféré de trois d’entre eux : La danse des pendus.
    Le moins que l’on puisse dire, c’est que lire un livre n’a rien à voir avec le vivre. Les personnages sont beaucoup plus complexes que dans l’univers limité du roman et les 4 amis se retrouvent incapables de prédire leurs réactions.

    Violet se retrouve à devoir prendre la place de Rose, l’héroïne du roman.

    Le problème est que Violet a beau admirer Rose et toutes les héroïnes du genre (Triss, Katniss…), le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle n’a pas les mêmes capacités que ses idoles.

    En plus, su d’un côté il apparait primordial, pour que Violet et les siens puissent sortir de cet univers, que l’histoire se déroule telle qu’elle a été écrite, d’un autre, il est très dur de suivre cette ligne directrice dans la mesure où les personnages se révèlent bien plus complexes que prévu.

    Violet, Nate et Alice sont des fans inconditionnel de la Danse des pendus, que ce soit le livre ou l’adaptation ciné. Ils connaissent l’histoire, au point d’en connaitre les dialogues au mot près.

    Mais du coup, quand l’histoire dévie un peu, ils sont complétement perdus, surtout Violet, mal à l’aise en société.

    Alice, la meilleure amie de Violet, est une fille jolie et populaire, auteur de fanfictions reconnue, et j’ai trouvé qu’elle était souvent arrogante et condescendante. Comme on dit : Un bon fond, mais faut creuser longtemps.
    J’ai préféré Katie. C’est la seule du groupe à n’avoir ni lu le livre, ni vu l’adaptation sur écran. Elle préfère lire Austen ou Dickens plutôt que les dystopies adolescentes, ce qui énerve Violet et surtout Alice. Du coup, si elle est un peu perdue dans ce monde, paradoxalement, elle est plus clairvoyante car dénuée d’a priori.
    J’ai regretté qu’elle ne soit pas plus présente.

    Enfin, Nate, le petit frère de Violet, est le plus enthousiaste de se retrouver dans ce monde. Plus jeune que les filles, il est plus naïf et il prend tout ceci comme un immense jeu et ne semble pas réaliser le sérieux de la situation (comme on peut le constater lors de la scène avec les gants).

    Je me suis rapidement douté d’un élément, mais les indices sont clairs et, quand une sorte de « magie » telle que celle qui a transporté les quatre ados dans l’univers du roman est à l’œuvre, cet élément n’est pas incompatible.

    En revanche, il y a eu quelques révélations que je n’avais vraiment pas vu venir.

    Le roman pourrait être une one-shot, même s’il a une fin ouverte.

    Pourtant, il semble qu’il y ait un second tome à venir. Je ne sais pas ce que l’auteur a prévu mais je suis vraiment curieuse !

    Quant à la danse des pendus, le livre dans lequel plongent Violet, Nate, Alice et Katie, même si on en connait les grandes lignes et surtout la fin, j’adorerais le lire.

    Il ne reste plus à Anna Day qu’à l’écrire.

     

    Un extrait : En me levant, je m’aperçois que ma jupe est restée collée à mes cuisses, alors je détache discrètement le coton de ma peau.

    — Vas-y ! me chuchote Katie.

    Je ne réponds pas. Qu’est-ce qui m’a pris de me porter volontaire pour cet exposé à la noix ? Je déteste prendre la parole en public. En fait, soyons honnêtes, je déteste tout ce qui contient les mots « en public ».

    — C’est à toi, Violet, me commande Miss Thompson.

    Je tire une dernière fois sur le pli de tissu rebelle, puis je m’avance vers le tableau. Et soudain, je me sens toute petite, comme si mes camarades avaient des rayons au pouvoir rétrécissant à la place des yeux. Violet, pas plus haute qu’une pâquerette. Cette pensée me fait rire… et voilà comment, en plus d’afficher mon trac, je passe maintenant pour une folle.

    Derrière son bureau vieillot, Miss Thompson me sourit.

    — Alors, Violet, parle-nous un peu de ton roman préféré, qui s’appelle… ?

    — La Danse des pendus, de Sally King.

    Soupir collectif des garçons au dernier rang. Mais ils font seulement semblant d’être déçus. Je me souviens : quand le film tiré du livre est sorti au cinéma, il n’y a même pas un an, ils avaient tous les yeux rouges en quittant la salle… étrange, non ?

    Je prends une grande inspiration et je me lance :

    — « Il était une fois un peuple, qu’on appelait les humains. Les humains étaient intelligents et ambitieux, mais aussi cupides. Ils devenaient de plus en plus obsédés par la perfection – perfection du corps et de l’esprit, vie parfaite. Au tournant du XXIIe siècle, cette obsession a conduit à la première vague d’humains génétiquement améliorés. »

    Là, je marque une pause théâtrale et j’en profite pour jeter un coup d’œil à la salle de classe. Moi qui espérais croiser des regards ébahis, captivés… En fait, mon auditoire a l’air à moitié endormi.

    — « Les Ingas. Les Individus Génétiquement Augmentés. Grands, forts, beaux et dotés d’un QI supérieur à 130. Rapidement, les Ingas s’installèrent à la campagne, dans de magnifiques régions, les Pâturages, à l’abri des maladies et de la criminalité. »

    Je tangue d’un pied sur l’autre tout en écartant une mèche qui me cache les yeux. Suis-je en train de passer pour une idiote ? Je chasse cette question dans un coin sombre et inactif de mon cerveau.

    — « Mais que devinrent les humains n’ayant pas été augmentés génétiquement ? Tous ces hommes et toutes ces femmes, normaux, comme vous et moi. On les appela les Imparfaits. Les Impas. Circonscrits aux anciennes cités minées par les maladies et le crime – Londres, Manchester, Paris, Moscou –, enfermés derrière des kilomètres d’enceinte et soumis à coups de bombes. Seuls les plus forts et les plus aptes d’entre eux étaient autorisés à se rendre dans les Pâturages pour servir d’esclaves aux Ingas.

    « Le terme “humain” fut banni. Il disparut du langage courant.

    « Seuls existaient les Ingas et les Impas…

     

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  • [Livre] Diabolic – T02 – Le trône de sang

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    Résumé : Les Diabolics, ces créatures issues d'une manipulation génétique, plus fortes, plus rapides et plus impitoyables que n'importe quel être au monde, ont été décimées.
    Mais trois Diabolics sont encore vivants.
    Deux sont gardés en isolement total, enchainés à vie.
    Le troisième s'apprête à prendre le pouvoir.
    Depuis la mort de sa maîtresse, Némésis n'a plus aucune limite.
    Mais avant de devenir la future impératrice de la galaxie, Némésis doit réussir à obtenir le statut d'être humain.
    Et pour cela, elle est prête à tout.
    Quitte à donner sa vie.
    Quitte à en prendre d'autres


    Auteur : S.J. Kincaid

     

    Edition : Bayard

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 16 mai 2018

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : A la fin du 1er tome, le prince Tyrus, qui a simulé la folie toute sa vie, succède à son oncle et fait un coup d’éclat en désignant Nemesis comme sa future impératrice et en condamnant à mort son ignoble grand-mère, Cygna.

    A peine sur le trône, voilà notre petit couple confronté à une tentative de meurtre (qui ne semble pas être la première).
    Nemesis et Tyrus mettent en place des stratégies mais ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde. Nemesis serait plutôt partisane de tuer toutes les menaces potentielles alors que Tyrus cherche sans cesse de nouvelles options.
    Le rythme est rapide, les actions s’enchaînent sans discontinuer.
    Ce tome-là est placé sous le signe du complot : complots des sénateurs contre l’empereur, complots des prélats…
    A chaque fois qu’un personnage ouvre la bouche, on se demande si ce qui en sort n’est pas un tissu de mensonges.
    Finalement les seuls à se montrer honnêtes dans ce tome sont Péril et Supplice, les deux Diabolics de la défunte Cygna qui n’ont jamais été exécutés.
    Le sénateur Von Pasus est une ordure mais vu sa fille, qui a tué Sidonia dans le 1er tome et a été éliminée par Nemesis, on s’en doutait un peu (la pomme ne tombant jamais loin de l’arbre… ça nous donnait un aperçu du père).
    Neveni, La Lumine, amie de Nemesis, m’a vraiment insupportée dans ce tome.
    Je comprends que les actes de Von Pasus l’aient rendue folle de rage (On le serait à moins), mais sa manière d’agir avec Nemesis est vraiment lamentable.

    Je dois dire que je ne m’attendais vraiment pas au tour que prend ce tome.

    L’histoire s’engage sur une route à laquelle je n’aurais jamais pensé, et laquelle je ne suis pas sûre qu’elle puisse encore dévier.

    Les 200 dernières pages environ, ont été une véritable torture (vous avez remarqué qu’on devient masochiste avec ce roman ? On souffre et pourtant on en redemande). Quasiment à chaque paragraphe, pour ne pas dire à chaque ligne, je me disais : « On non, non, non, c’est pas possible ça ! »

    La fin, après que j’ai fini de m’étrangler d’indignation, m’a donné une furieuse envie de me jeter sur le prochain tome.

    J’ai l’impression qu’après avoir passé deux tomes à chercher à s’humaniser à tout prix, Nemesis va renouer avec sa nature profonde de Diabolic.

    Et j’ai comme le sentiment que ça va faire mal !

     

    Un extrait : Quelqu’un avait voulu m’empoisonner. Je le sus à la première gorgée de mon verre.

    Un imbécile allait donc mourir.

    J’observai la salle du trône pleine de monde et tentai d’identifier le candidat à la mort qui avait eu la mauvaise idée de donner du poison à une Diabolic. Ce n’était pas la première fois qu’on attentait à mes jours depuis le couronnement de Tyrus – loin de là. J’avais déjà subi l’attaque du jeune Grandé Austerlitz, qui avait essayé de me poignarder par surprise. Sa tentative m’avait assez amusée pour que je tolère ses offensives maladroites quelques secondes.

    Estimant sage de me montrer diplomate, je lui avais laissé sa chance.

    – Arrêtez immédiatement, lui avais-je ordonné en esquivant son premier coup, puis le suivant.

    Il s’était contenté de se précipiter sur moi avec une moue hargneuse. Après m’être déportée, je lui avais crocheté les jambes. Il avait tenté de se relever en poussant un hurlement ; je lui avais ouvert le crâne d’un puissant coup de pied à la tête.

    Plusieurs jours s’étaient écoulés avant l’attentat suivant. Cette fois, son auteur avait été une jeune prêtresse fanatique. Elle avait trahi ses intentions en criant : « Meurs, monstre ! » juste avant d’essayer de m’entraîner avec elle dans un sas d’évacuation.

     

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  • [Livre] Toute la vérité sur Ella Black

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    Résumé : "Je commence par taper mon ancien nom, Ella Black.
    Mes doigts tremblent. J’ai besoin de savoir qui je suis.
    Je

    ne

    sais

    pas

    qui

    je

    suis."


    Auteur : Emily Barr

     

    Edition : Casterman

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 22 août 2018

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Ella est une jeune fille perturbée. Je me suis demandée à plusieurs reprises si elle n’était pas schizophrène, ce qui expliquerait la présence en elle de cette voix qui la pousse à la violence et qui la submerge parfois.

    J’ai globalement apprécié ma lecture, j’ai aimé l’écriture et le rythme de l’histoire.

    J’ai aussi beaucoup apprécié le compte à rebours au début de chaque chapitre qui fait que l’on tourne les pages avec un certain sentiment d’urgence.

    C’était une bonne lecture mais pas un coup de cœur, et cela tient essentiellement aux personnages.
    J’ai trouvé que les parents d’Ella faisaient une montagne d’une taupinière.
    Dès le moment où sa mère vient débarque au lycée, j’ai commencé à élaborer des théories au sujet de l’affreux secret qu’elle et son époux semblent cacher. Et quand on fini enfin par savoir de quoi il retourne exactement, ça m’a fait l’effet d’un soufflé sorti trop tôt du four. Je me suis dit : « Tout ça pour ça ? Sérieusement ? » Je m’attendais à tellement plus que je me suis sentie flouée.
    Jack et Lily avaient, eux, l’air prometteur, surtout Jack, mais, après des pages de présentation et d’introduction de leurs personnages, ils disparaissent purement et simplement. C’est à peine si Ella fait allusion à eux par la suite.

    Et Ella ? Alors on va passer sur la romance absolument pas crédible (qu’une gamine de 17 ans tombe follement amoureuse au premier regard, je veux bien le croire, mais qu’un gars de 21 ans, en vacances, fasse tout ce que va faire Christian pour une nana qu’il a vu seulement quelques heures, là, ça devient du grand n’importe quoi), qui ne gène pas vraiment car elle reste au second plan.
    D’ailleurs, ce coup de cœur pour un parfait inconnu est révélateur de la personnalité d’Ella : totalement immature, déconnectée des réalités, elle change d’avis comme de chemise sans jamais réfléchir aux conséquences de ses décisions (et même pas aux conséquences immédiates).
    Bien qu’elle comprenne très vite que ses parents lui cachent un secret, jamais elle ne se montre ferme en exigeant des explications. Elle pleurniche avant tout sur le fait que ses parents lui ont confisqué son téléphone plutôt que de poser les bonnes questions sur le fond du problème.
    Même si l’attitude des parents est inqualifiable, il est clair que les réactions d’Ella ne va pas les convaincre de se montrer honnêtes.

    Il y avait tant de choses qu’elle pouvait faire plutôt que les choix qu’elle fait.

    Je l’ai de plus trouvé terriblement naïve.
    Un des éléments du secret (vous comprendrez que je ne vous dise pas lequel) manque aussi totalement de crédibilité. Je veux dire que si on s’arrête pour réfléchir deux secondes, on se demande comment tout cela est seulement possible.

    Ella m’a souvent fait lever les yeux au ciel et l’explication quant à sa sorte de double personnalité m’a laissée un peu perplexe.

    Cela dit, le personnage d’Ella et les petites incohérences ne m’ont pas empêché d’apprécier ma lecture.
    J’ai passé un bon moment, même si ce roman n’a été à la hauteur de ses promesses. Il reste néanmoins une bonne lecture.

     

    Un extrait : Recroquevillée sur un banc, je frissonne, mais je suis occupée alors je me fiche d’avoir un peu froid. J’ai un crayon et un carnet à dessin en équilibre sur les genoux et je suis assise dans un parc, adossée à Jack qui lit un livre. Je fais face au palais de Westminster, très concentrée sur mon dessin. Pourtant, ce n’est pas la vue que je dessine – j’ai déjà quelques pages de Big Ben dans mon carnet. Aujourd’hui, c’est autre chose qui semble vouloir apparaître sur la page.

    — Tu as bientôt fini ? demande Jack. Prends tout le temps qu’il te faut, bien sûr, mais il va pleuvoir et…

    Il se retourne pour regarder mon dessin.

    — Ah, fait-il. Ah ouais, une interprétation métaphorique du paysage ?

    — C’est ça.

    — Ella Black m’a fait grelotter sur un banc pendant une heure pour dessiner… Ella Black.

    — Ce n’est pas Ella Black.

    — Désolé de te l’apprendre, ma belle, mais je crois bien que si.

    Je baisse les yeux vers le papier. Elle me ressemble, mais ce n’est pas moi. J’aimerais que Jack s’en rende compte, même si je ne vois pas comment faire. Si je lui expliquais, il finirait sans doute par comprendre, mais ça n’arrivera pas. Je laisse échapper un petit rire nerveux et lui aussi.

    — Et ton livre, il est comment ? je demande.

    — Génial, en fait. On est en plein dans l’apocalypse. Et tu sais quoi ? Tu as raison. Ce dessin, ce n’est pas tout à fait toi. C’est toi avec un regard de folle. Toi en train de penser à quelque chose que tu hais, pas vrai ?

    Je lève les yeux vers lui et respire un bon coup.

    — Oui, je dis. Oui, voilà. C’est exactement ça.

    — Ce n’est pas à moi que tu penses, au moins ?

    Je le regarde. Blond, quelconque, il est l’un de mes deux meilleurs amis. L’un des deux seuls amis que j’ai au monde. J’adore sa bouille. J’adore tous les secrets qu’on partage. Sauf que moi, je connais son grand secret, mais lui ne connaît pas tous les miens. Cela dit, il est possible qu’il me cache aussi des choses.

    C’est même sûrement le cas.

     

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  • [Livre] Everlasting

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    Résumé : “ L’amour éternel existe et Soulmates vous le trouvera.”

    C’est ainsi qu’Everlasting vend Soulmates, son logiciel révolutionnaire censé mettre fin au déclin inexorable de la natalité. Se soumettre au choix de l’algorithme, capable de trouver votre âme sœur, devient rapidement obligatoire. Sauf que les résultats d’As s’avèrent négatifs : « aucune correspondance dans la base de données ». Incapable d’envisager son futur sans cette âme sœur indispensable, As reprend finalement espoir quand Everlasting lui propose de tester une nouvelle version du logiciel... Seulement c’est au cœur du système que l’on en découvre les failles.


    Auteur : Juliette Pierce

     

    Edition : Inceptio

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 03 Octobre 2018

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Avec ce livre, je découvre une nouvelle maison d’édition : Inceptio.
    Pour une première lecture, c’est un bilan assez positif : la couverture est sympa, la police de caractère agréable à lire. Il y a peu de coquilles : je n’ai repéré qu’une concordance des temps hasardeuse, un mot manquant et, à deux reprises, le verbe servir utilisé à la place du verbe serrer (Je « sers » au lieu de je « serre »).
    Certes, ça fait tiquer sur le moment, mais ça ne se reproduit pas assez pour gêner la lecture.

    Quant à l’histoire, elle est géniale.
    On se trouve dans une dystopie futuriste. Les guerres et la pollution ont radicalement modifié la terre. La planète est devenue quasiment stérile, et les femmes le sont également de plus en plus. Les rares qui arrivent à concevoir sont peu à mener leur grossesse à terme et à mettre au monde des enfants viables. Dans ces conditions, rien d’étonnant à ce que la natalité ait dramatiquement plongée.
    Pour tenter d’y remédier, le gouvernement a rendu Soulmate obligatoire.
    Mais késako que Soulmate ? C’est un logiciel qui cherche à appareiller des âmes sœurs. Cela peut paraitre sympa sur le papier, mais les choses vont beaucoup plus loin que de simplement rechercher le ou la partenaire idéal(e). Ne pas avoir d’âme sœur est un obstacle au logement, au travail, à la nourriture… et à terme conduit à être exilé dans le Downside, banlieue dévastée où sont envoyés tous ceux qui ne rentrent pas dans le moule.
    As fait partie de ces personnes.
    Elle en souffre beaucoup même si elle cache ses angoisses sous un air bravache.
    Pour essayer de trouver sa place, As accepte de tester une nouvelle version de Soulmate.
    Et à partir de là, ça part en cacahouète et l’action ne s’arrête plus une seule seconde.
    Une chose que j’ai apprécié est que, contrairement aux autres dystopies, on voit l’évolution de celle-ci. As se rappelle de chacune des lois qui ont peu à peu servies à contrôler la population. D’ailleurs, en parallèle de l’action, on voit l’apparition de nouvelles lois en cours de votes et qui viennent durcir encore la position des autorités.

    Comme on vit l’histoire du point de vue d’As, on est aussi paumé qu’elle, plus même, car elle ne nous dévoile son passé que par bribes.

    C’est à travers ses yeux qu’on rencontre les différents personnages, donc, naturellement, on se retrouve à avoir souvent la même opinion qu’elle, à se méfier des mêmes personnes…
    Les rebondissements s’enchaînent sans discontinuer et ce, jusqu’à la toute fin.
    Une fin qui m’a vraiment prise au dépourvu. Je ne m’y attendais absolument pas mais j’avoue que j’ai bien aimé.
    Je ne sais pas si l’auteur prévoit de faire une suite.
    D’un côté, cette fin se suffit à elle-même, mais d’un autre, elle pourrait ouvrir la voie à un nouveau roman tout aussi palpitant.

    Quoi qu’il en soit, suite d’Everlasting ou tout nouveau roman, j’espère bien lire de nouveau la plume de Juliette Pierce.

     

    Un extrait : <recherche d’âme sœur>

    En traitement.

    </recherche d’âme sœur>

    J’ai peur. Peur de finir seule, dans le noir, sans personne pour m’aimer, sans personne pour me regarder. J’ai peur de ne plus ressentir les étincelles d’antan, celles qui m’emportaient loin, loin sur l’embrun des mers, sur le flan des montagnes, sur les ailes d’un oiseau ou dans le cœur d’un papillon. J’ai peur de ne plus avoir le droit de goûter au miel de l’amour, à l’amertume des tristesses nocturnes.

    Et dans mon champ de vision, la barre de téléchargement ne se remplit pas. J’ai beau cligner des yeux, rafraichir la page, ça ne change rien. Elle charge. Soulmates charge. Soulmates, le logiciel censé me trouver mon âme sœur. « En traitement ».
    Voilà des mois que j’attends, que j’essaie de ne plus avoir peur, de ne plus pleurer. Mes amies obtiennent la leur, voient les tatouages de l’amour fleurir sur leur peau, et moi… j’attends.
    J’ai l’impression d’être une pestiférée.

    Ce n’est pas que a me tienne spécialement à cœur, mais c’est comme a, je dois avoir une âme sœur pour mériter d’exister aux yeux des autres. Et si je veux pouvoir garder mon appartement, symbole d’un statut social dont je suis déchue.

     

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  • [Livre] Un palais de cendres et de ruines

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    Résumé : Devenue Grande Dame de la Cour de la Nuit, Feyre a offert son cœur à Rhysand.
    Après la trahison de Tamlin, pourtant, la jeune femme n'a eu d'autre choix que de suivre celui-ci à la Cour du Printemps, qu'elle considérait autrefois comme sa maison. Mais Feyre n'a qu'une idée en tête : découvrir ce que manigance Tamlin, qui s'est rangé aux côtés du roi d'Hybern, et rentrer au plus vite à la Cour de la Nuit.
    Car la guerre contre Hybern est imminente, et Feyre et Rhysand doivent à tout prix rallier les Grands Seigneurs à leur cause...


    Auteur : Sarah J. Maas

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 07 février 2019

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Sans surprise, ce tome a été un énorme coup de cœur. La fin du tome 2 m’avait laissée sur les dents avec l’espoir que Feyre allait ravager la cour de printemps et faire ravaler son sourire sirupeux à cette salope d’Ianthe.
    Heureusement pour ma santé mentale, comme j’avais précommandé ce troisième tome, je l’ai reçu (et lu, vous vous en doutez) une semaine avant la sortie officielle.
    J’avoue que j’ai ressenti un sacré pincement au cœur en refermant le livre.
    Ce n’est pas souvent, mais ça arrive que j’aie du mal à dire au revoir aux personnages d’une saga.

    Il parait que Sarah J. Maas a l’intention d’écrire une nouvelle trilogie contrée sur d’autres personnages de Prythian alors j’ai l’espoir de replonger dans ce fantastique univers.

    La force de cette saga, c’est qu’il est vraiment difficile de choisir un personnage préféré et qu’il est tout aussi compliqué de désigner celui qu’on déteste le plus.

    Feyre est toujours incroyablement forte. Elle en prend plein la tronche à tout va, mais elle ne renonce jamais.

    Et j’ai vraiment apprécié que Rhysand la soutienne toujours, quoi qu’il arrive, et qu’il la laisse toujours prendre ses propres décisions sans essayer de la contrôler ou de l’influencer.

    A la cour de printemps, Feyre joue les petites choses traumatisée et soumise mais cette fois, contrairement au tome précédent, Feyre n’a plus rien d’une victime.

    Tamlin m’a encore plus écœurée, en ce début de tome, que dans le tome précédent (c’est dire !). Et quelques soient les actes qu’il peut commettre au cours du livre, en bien comme en mal, je n’ai jamais pu dépasser la répulsion qu’il m’inspirait.

    Par contre, Lucien s’est enfin bougé. Sûrement qu’il ne le fait que pour retrouver Elain, qui s’est révélé être son âme sœur à la fin du tome 2, mais, même s’il se raccroche à l’image idéalisée qu’il se fait de Tamlin, il se rend bien compte que celui-ci va trop loin. La haine qu’il éprouve pour Ianthe a peut être jouée en faveur de son action.

    J’ai aussi été très surprise de ce que découvre Feyre à son sujet, et assez déçue qu’elle garde ça pour elle. J’aurais bien aimé voir cette bombe exploser (mais ça viendra peut-être dans un prochain livre).
    De même, je suis très intriguée par certaines choses que dit Eris, l’ex fiancé de Morrigan concernant ce qu’a subi la jeune femme après la rupture des fiançailles.
    J’espère qu’un hors-série ou un prochain roman nous éclairera sur ces points.
    De plus, le livre nous laisse quelques questions en suspens comme les sorts de Briaxis et de Vassa ou encore de ce que réservent à Prythian les reines mortelles.
    Je peux vous dire que Sarah J. Maas a joué avec mes nerfs parce qu’on tremble vraiment pour plusieurs personnages au fil du roman.
    J’ai frôlé la syncope plusieurs fois !

    Les scènes de batailles, et Dieu sait qu’il y en a (bon en même temps c’est la guerre quand même) sont vraiment criante de vérité.
    J’ai été impressionnée par Nesla et Elain qui se révèlent vraiment dans cette guerre.
    A présent, je n’ai qu’une hâte : lire le tome 3,5 (en espérant qu’il soit traduit en français) et que la prochaine saga ne tarde pas trop !

     

    Un extrait : Ce tableau était un mensonge.
    Un joli mensonge aux couleurs vives, un jaillissement de fleurs rose pâle et de chauds rayons de soleil.
    J’avais commencé la veille cette étude de la roseraie vue des fenêtres ouvertes de mon atelier. A travers son fouillis d’épines et de feuilles satinées, on distinguait le vert plus intense des collines qui s’étendaient à perte de vue.
    Eternel et implacable printemps.
    Si j’avais peint ce tableau sans tricher, ç’aurait été une vision cauchemardesque d’épines lacérant des chaires, de fleurs voraces qui, interceptant toute lumière, tuaient les plantes plus petites, et de colline maculées de sang.
    Mais chaque coup de pinceau sur la grande toile était calculé, chaque tâche, chaque volute et chaque fondu de couleur avait pour but de dépeindre une atmosphère sereine, douce et empreinte de soulagement, comme si je me remettais enfin des horreurs que je laissais entrevoir.
    Au cours des semaines précédentes, j’avais composé le rôle que je jouais avec autant de soin que mes tableaux. Si j’avais voulu apparaître telle que je le désirais, j’aurais eu des serres pour lacérer des chairs, des mains capables d’étrangler les étrangers parmi lesquels je vivais, et les couloirs dorés de ce palais auraient été teints en rouge après mon passage.
    Mais le moment n’était pas encore venu.
    Pas encore, me répétais-je à chaque coup de pinceau. Une vengeance précipitée ne me serait d’aucun secours et ne ferait rien de plus qu’assouvir la rage qui me consumait.
    Mais dès que je parlais avec eux, j’entendais les sanglots d’Elain quand on l’avait plongée dans le Chaudron. Dès que je les regardais, je voyais Nesta pointer un doigt vengeur vers le roi d’Hybern.
    Dès que je flairais, je sentais l’odeur entêtante du sang de Cassian coulant sur les dalles noires du château d’Hybern.
    Le pinceau se brisa entre mes doigts.
    J’avais rompu son manche en bois pâle.
    Étouffant un juron, je regardai les fenêtres et les portes. Le palais fourmillant d’yeux inquisiteurs, je ne pouvais jeter ces débris dans la corbeille.
    Je déployai mon esprit comme un filet autour de moi, à l’affut de témoins et d’espions, sans en trouver.
    Je tendis les bras, une moitié de pinceau dans chaque main. L’espace d’un instant, je m’autorisai à regarder par-delà l’illusion dissimulant le tatouage de ma main et de mon avant-bras droits, ce tatouage qui était l’empreinte de mon âme et l’insigne de ma fonction.
    La Grande Dame de la Cour de la Nuit…
    Il suffit d’un ordre à peine formulé pour enflammer le pinceau, qui se consuma sans me brûler. Quand il n’en resta que des cendres, je fis souffler un vent qui les emporta par la fenêtre ouverte. J’invitai ensuite une brise venue du jardin à dissiper le reste de fumée et à saturer la pièce de l’odeur étouffante des roses.
    Peut-être qu’une fois ma mission accomplie, je ferai brûler ce palais, en commençant par ces fleurs.

     

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  • [Livre] Un palais de colère et de brume

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    Résumé : Après avoir survécu aux défis d’Amarantha, Feyre est devenue une Fae et a hérité de pouvoirs qui échappent à son contrôle.
    Mais son cœur est resté celui d’une humaine, et elle ne peut effacer ce qu’elle a dû commettre pour sauver Tamlin et la Cour du Printemps…
    Elle ne peut non plus oublier qu’elle a conclu un marché avec Rhysand, le redoutable Grand Seigneur de la Cour de la Nuit. Une semaine par mois, elle doit séjourner à ses côtés, dans son palais.
    D’abord réticente, Feyre découvrira pourtant qu’il est loin d’être le Fae cruel et manipulateur qu’elle croyait connaître. Avec lui, elle va apprendre à dompter ses pouvoirs. Et douter de ce qu’elle ressent pour Tamlin…
    Mais au-delà de la Cour de la Nuit, une menace se profile. Car les desseins du roi d’Hybern pourraient bien ébranler tout le royaume des immortels.


    Auteur : Sarah J. Maas

     

    Edition : La martinière

     

    Genre : Young adult, Fantasy

     

    Date de parution : 08 février 2018

     

    Prix moyen : 22€

     

    Mon avis : Ce tome commence quelques mois après la fin du précédent.
    Feyre a vaincu Amarantha et est désormais immortelle. Elle est hantée par ce qu’elle a du faire pour survivre Sous la montagne.
    Feyre est vraiment déstabilisée. Elle a du mal à se faire à sa nouvelle condition et on ne peut pas dire que Tamlin lui soit d’une grande aide.
    Il me laissait déjà plutôt indifférente dans le tome 1 (je lui préférais nettement Lucien), mais là, il m’a carrément révulsée.
    Il essaie de faire de Feyre une poupée, un bibelot qu’on exhibe comme un trophée. Il la tient dans l’ignorance la plus complète, refuse de la laisser aller et venir à sa guise, ne s’émeut pas de la voir dépérir…
    D’ailleurs, quand on voit comment se passent les choses à la cour de la nuit, du moins dans la partie où Rhysand n’est pas en représentation, on se rend bien compte de la cruauté de Tamlin, cruauté qu’il cache derrière un soi-disant respect des traditions.
    a l’inverse, Rhysand, que j’appréciai déjà beaucoup dans le tome 1, est encore plus parfait dans celui-ci.
    Au fil de ma lecture, j’ai vraiment développé une aversion très marquée pour la cour de printemps. Pourtant, j’ai l’impression qu’au final, elle n’est pas très différente des autres cours, que c’est plus la cour de la nuit qui se distingue des autres.
    Alors qu’à la cour de printemps, je n’appréciais que Lucien et Alis, tout en supportant mal leur soumission aveugle à Tamlin, à la cour de la nuit, je les ai tous adoré : Cassian, Azriel, Amren et Morrigan en tête, avec un vrai coup de cœur pour cette dernière.
    L’évolution de Feyre se fait petit à petit, si subtilement qu’on se rend compte soudain qu’elle réagit de manière totalement différente en se demandant presque ce qui s’est passé.
    Sa transformation en immortelle lui a donné certains pouvoirs, mais comme son cas est unique, elle va devoir les découvrir au fur et à mesure qu’ils apparaissent, en, espérant qu’ils ne se manifesteront pas à de trop mauvais moments.
    Au-delà de l’adaptation de Feyre à sa nouvelle condition, des problèmes que pose Tamlin et de la relation entre Feyre et Rhysand, une nouvelle menace se profile sur le monde des immortels comme sur celui des mortels.
    Le roi d’Hybern, dont Amarantha était un des lieutenants, ce qui donne une idée du caractère du bonhomme, semble bien décidé à asseoir sa domination partout.
    Et Rhysand semble être le seul grand seigneur à réaliser le sérieux de cette menace.
    Franchement, ils mériteraient tous de se retrouver en esclavage ! Après 50 années d’asservissement sous le joug d’Amarantha, ils refusent tous d’ouvrir les yeux et de se bouger pour empêcher les choses de recommencer (en pire, de toute évidence).
    La fin est époustouflante et nous laisse dans un état de tension incroyable.
    J’ai lu ce tome fin décembre, et heureusement que le tome 3 est prévu pour février, parce que je ne sais pas si j’aurais pu supporter d’attendre un an pour savoir la suite !

     

    Un extrait : La force des immortels était plus une malédiction qu’un don. Pendant les trois jours qui avaient suivi mon retour à la Cour du Printemps, j’avais plié ou froissé chaque pièce d’argenterie qui m’était passée entre les mains. Gênée par la longueur insolite de mes jambes, j’avais trébuché si souvent qu’Alis avait ôté tous les objets de valeur de mes appartements, et j’avais brisé pas moins de cinq portes en verre en les fermant trop fort.

    Je dépliai mes doigts. Ma main droite était blanche et lisse, une vraie main de Fae. J’examinai sur le dos de ma main gauche les volutes des tatouages qui recouvraient mes doigts et se prolongeaient sur mon poignet et mon avant-bras. Leur encre sombre semblait boire l’obscurité de la salle. L’œil gravé au centre de ma paume paraissait m’observer, calme et rusé comme celui d’un chat. Sa pupille était plus dilatée que dans la journée, peut-être pour s’adapter à l’intensité de la lumière comme n’importe quel œil…

    Je les foudroyai du regard, lui et l’être qui m’épiait peut-être à travers ce tatouage.

    J’étais sans nouvelles de Rhysand depuis mon retour. Je n’avais pas osé poser de questions ni à Tamlin, ni à Lucien, ni à personne, de crainte de faire resurgir le Grand Seigneur de la Cour de la Nuit… Et de lui rappeler le marché de dupes que j’avais conclu avec lui Sous la Montagne : je devais passer une semaine par mois avec lui depuis qu’il m’avait sauvé la vie.

    Mais même si Rhysand avait miraculeusement oublié ce marché, moi, je ne le pourrais jamais. Tamlin, Lucien… Personne ne le pourrait. Pas avec ce tatouage.

    Rhysand était l’ennemi de Tamlin et de toutes les autres cours de Prythian. Rares étaient ceux qui, après avoir franchi les frontières de la Cour de la Nuit, avaient survécu. Aucun étranger à cette cour n’aurait pu vraiment décrire la région la plus septentrionale de Prythian.

    On savait seulement qu’elle n’était que montagnes, ténèbres, étoiles et désolation.

    En ce qui me concernait, je n’avais pas eu le sentiment d’être l’ennemie de Rhysand lors de notre dernière entrevue qui avait suivi la mort d’Amarantha. Je n’avais raconté à personne cette rencontre, ce qu’il m’avait dit et ce que je lui avais confié.

    Réjouissez-vous de posséder un cœur humain, Feyre. Et plaignez ceux qui ne ressentent rien.

     

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  • [Livre] Shades of magic

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    Résumé : Kell est le dernier des Visiteurs, des magiciens capables de voyager d’un monde à l’autre. Des mondes, il y en a quatre, dont Londres est le centre à chaque fois. Le nôtre est gris, sans magie d’aucune sorte. Celui de Kell, rouge, et on y respire le merveilleux avec chaque bouffée d’air. Le troisième est blanc : les sortilèges s’y font si rares qu’on s’y coupe la gorge pour voler la moindre incantation. Le dernier est noir, noir comme la mort qui s’y est répandue quand la magie a dévoré tout ce qui s’y trouvait, obligeant les trois autres à couper tout lien avec lui.
    Depuis cette contagion, il est interdit de transporter un objet d’un monde à l’autre. C’est pourtant ce que va faire Kell, un chien fou tout juste sorti de l’adolescence, pour défier la famille royale qui l’a pourtant adopté comme son fils, et le prince Rhy, son frère, pour qui il donnerait pourtant sa vie sans hésiter. Et un jour, il commet l’irréparable : il passe une pierre noire comme la nuit dans le Londres gris où une jeune fille du nom de Lila la lui subtilise.
    Mais la magie n’attire jamais à elle personne par hasard !


    Auteur : Victoria E. Schwab

     

    Edition : Lumen

     

    Genre : Young adult

     

    Date de parution : 08 juin 2017

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Quatre mondes dont le seul point commun est d’avoir une capitale nommée Londres.
    Il y a le Londres gris qui est dépourvu de toute magie, le Londres rouge qui baigne dans la magie, le Londres blanc dans lequel la magie est si convoitée qu’on peut s’y faire égorger pour le moindre sortilège et enfin le Londres noir où la magie noire a pris le dessus au point de tout dévorer.
    C’est pour échapper à se sort funeste que les Londres gris, rouge et blanc ont fermé les ponts qui les reliaient.
    Aujourd’hui, seuls les Antari, les magiciens de sang, peuvent se déplacer entre les mondes.
    Kell est l’un de ces (trop) rares magiciens.
    Adopté par la famille royale, il a toujours l’impression d’être leur propriété plutôt que leur fils et j’ai trouvé qu’il n’avait pas vraiment tort. Seul Rhys, le prince, le traite vraiment comme son frère.
    Le passage d’objet d’un monde à l’autre est interdit mais Kell en a fait une spécialité.
    Je ne sais pas trop s’il fait cela comme une provocation secrète envers sa famille ou juste s’il veut assouvir sa passion de collectionneur, mais il prend beaucoup de risques avec son petit trafic.
    Lila, elle, vit dans le Londres gris, n’avait jamais entendu parler de magie et survit comme elle peut, à coup de combines et de larcins, dans le Londres pré-victorien qui n’était vraiment pas tendre pour les pauvres, les orphelins et les femmes, trois situations qu’elle a le malheur de cumuler.  Elle vit dans un monde très dur dans lequel on se doit d’être impitoyable et de ne faire confiance à personne pour survivre.
    J’ai beaucoup aimé l’évolution de Lila au fil du roman. Elle devient plus altruiste, plus réfléchie. Si elle ne croit pas vraiment Kell quand il la met en garde contre les dangers des Londres rouge et blanc, ça peut facilement se comprendre.
    Son Londres étant dépourvu de magie, les dangers évoqués par Kell sont au-delà de sa compréhension. Cela dit, une fois qu’elle y est confrontée, elle sait s’adapter très vite.
    Kell et Lila vont se retrouver réuni dans la même aventure autour d’une drôle de pierre noire pourvue de grands pouvoirs mais qui semble malsaine et néfaste.
    Certains personnages secondaires ne sont pas très développés, comme le couple royal du Londres rouge, mais j’espère qu’on en saura plus sur eux dans les prochains tomes. En effet, la mémoire de Kell avant son adoption semble avoir été effacée et je me demande s’ils ont leur part de responsabilité là-dedans et si oui, pourquoi ils ont agi ainsi.
    A un moment, j’ai eu un gros flip sur un personnage dont je ne savais de quel côté il était. Mais j’ai réalisé que je savais déjà ce qu’il en était puisqu’une scène, au début du livre, me donnait la réponse. Sauf que quand je l’ai lu, je n’en ai pas mesuré la portée et que quand les choses se sont accélérées, je n’ai pas fait le rapprochement.
    La fin pourrait se suffire à elle-même, on ne s’arrête pas sur un gros cliffhanger de folie. Cependant, le passé de Kell reste mystérieux.
    J’ai quand même hâte de voir comment l’auteur va introduire son tome 2 et ce qu’il va bien pouvoir s’y passer.

     

    Un extrait : Le manteau de Kell était absolument unique en son genre.

    Ce vêtement n’avait ni un seul côté (pour le coup, il n’y aurait pas eu de quoi fouetter un chat), ni même deux (ce qui aurait déjà semblé plus surprenant), non… son pardessus avait tout bonnement plusieurs faces – concept, il faut bien l’avouer, complètement invraisemblable.

    Le premier geste de Kell, quand il quittait un Londres pour un autre, était de retirer le manteau en question et de le retourner une, deux, voire trois fois, afin de trouver le côté qu’il cherchait. Tous n’étaient pas à la dernière mode, mais chacun avait son intérêt. Certains lui permettaient de se fondre dans le paysage, d’autres de se faire remarquer. L’un d’entre eux se trouvait même, à vrai dire, dénué de la moindre utilité – ce qui n’empêchait pas le jeune homme de beaucoup aimer le porter.

    C’est pourquoi, quand Kell eut traversé le mur du palais pour pénétrer dans l’une de ses nombreuses antichambres, il prit quelques instants pour se ressaisir – passer d’un monde à l’autre n’était jamais sans conséquences – puis ôter son manteau rouge à col montant afin de le tourner une fois de droite à gauche, histoire d’en faire une veste noire toute simple. Enfin… simple, certes, mais élégamment rehaussée de fil d’argent et décorée de deux colonnes luisantes de boutons du même métal. Même s’il choisissait d’adopter une allure moins voyante quand il était en mission (il ne souhaitait ni offenser le monarque local, ni attirer l’attention sur lui-même), il n’en sacrifiait pas pour autant toute élégance.

     

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  • [Livre] Les intrus

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    Résumé : À la mort de Richard Walker, un vieil homme solitaire, acariâtre et très riche, son ex-femme, ses deux enfants et sa petite-fille retournent dans la maison familiale pour la succession. Mais la bâtisse est hantée. Hantée par des souvenirs d’enfance qui resurgissent à mesure que les nouveaux arrivants se réapproprient les lieux. Hantée également par de vrais fantômes qui observent et commentent les agissements de chacun, en espérant qu’un jour, enfin, ils pourront quitter les lieux à tout jamais. La très guindée Alice et la cynique Sandra, toutes deux mortes depuis longtemps, sont peu disposées à laisser la place aux nouveaux occupants. Les deux fantômes jouent des coudes pour rester maîtresses de leur propriété au travers de laquelle elles communiquent : escalier qui grince, radiateur qui siffle et ampoules qui grésillent remplacent les mots pour communiquer avec les nouveaux locataires. Mais bientôt, les vivants comme les morts seront confrontés à leur passé et à des vérités douloureuses…


    Auteur : Lauren Oliver

     

    Edition : Le Livre de Poche

     

    Genre : Young adult

     

    Date de parution : 14 Octobre 2015

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Dans ce roman aux multiples personnages, le point commun à tous est la maison.
    Vivants et morts se côtoient dans cette demeure qui a été le témoin muet de tant de drames et de secrets.

    Alice et Sandra sont deux défuntes qui cachent de nombreux secrets, elles sont rongées par la rancune, les remords, les regrets, voire la culpabilité.

    Autour des obsèques de Richard Walker, l’actuel propriétaire de la maison, les secrets et les non-dits vont se révéler peu à peu, quel que soit le coté de la barrière.

    A part Trenton, Amy et Alice, je n’ai franchement pas trouvé les personnages sympathiques. La plupart d’entre eux sont emplis de haine et se comportent de manière intolérable.

    Minna est sans doute celle qui est le plus détestable au premier abord : elle est agressive, violente, cruelle, odieuse même. Elle se comporte comme une vraie nymphomane, agresse les hommes qui ne cèdent pas immédiatement à ses charmes, reporte son dégoût d’elle-même sur les autres, bref elle est insupportable. Mais au fur et à mesure que ses secrets se dévoilent, on comprend mieux son attitude même s’il est difficile de l’excuser tant elle semble refuser de faire le moindre effort pour s’en sortir, ne serait-ce que par égard pour sa fille de 6 ans.

    Trenton et Sandra, on peut les comprendre car on sait de suite ce qu’il leur est arrivé, même si ce qu’on croit savoir n’est que le sommet de l’iceberg ou n’est pas la totale vérité. Cependant, on peut comprendre leur colère et leurs agissements.

    Aux premiers abords, Alice semble être la plus instable de tous. Mais on réalise vite que c’est la première occupante de la maison, celle qui a le plus connu la solitude, qui est coincé à l’état d’esprit depuis le plus longtemps. De plus, ses secrets sont sans nul doute les plus difficile à découvrir et ce n’est d’ailleurs qu’à la fin qu’on les découvrira tous. Quand on pense au temps qu’elle a passé à ressasser sa douleur et ses regrets, on ne s’étonne plus de son caractère et de son tempérament.

    Finalement, au fil de ma lecture, c’est Caroline qui m’a le plus insupportée. Elle est complètement dérangée. Elle est aussi celle qui se plaint le plus, qui ramène tout à elle, et qui part le plus en vrille alors qu’elle est certainement aussi celle qui a le moins de raisons de se comporter ainsi.

    Le rythme est lent, il ne faut pas s’attendre à voir les fantômes surgir des murs en criant « bouh » ou en faisant s’écrouler un lustre sur la tête d’un flic innocent. On a ici plus une introspection qu’une histoire de fantômes et les raisons des comportements de chacun se dévoilent peu à peu. Le roman se découpe selon le plan de la maison, les pièces faisant office de parties et les points de vue des personnages de chapitres.

    Seul les points de vues d’Alice et Sandra sont à la première personne. Elles sont les seules à vraiment donner leur sentiment sur les évènements. Les autres points de vue sont écrit à la troisième personne et on a le sentiment qu’il s’agit en fait toujours du point de vue des esprits, mais qu’elles racontent ce que font et voient chaque personnage alors que dans leurs propres chapitres, elles s’attachent à donner leur ressenti.

    Tout dans ce livre, des personnages tous plus abîmés les uns que les autres, aux secrets qu’ils dévoilent, en passant par les liens les unissant qui se détendent ou se resserrent, tout fait de ce livre une excellente lecture.

     

    Un extrait : Sandra veut prendre les paris : Richard Walker mourra-t-il chez lui ou non ? Je ne sais pas depuis quand cette passion s’est emparée d’elle. Vivante, elle n’avait rien d’une joueuse. Je suis même en pouvoir d’affirmer que c’était l’un des seuls vices qu’elle n’avait pas. Ces derniers temps, elle s’exclame « Je te parie ceci, je te parie cela » à tout bout de champ.

    — Il va clamser ici, tu verras, affirme-t-elle avant d’ajouter : Arrête de m’envahir.

    — Je ne t’envahis pas.

    — Si. Tu ne me laisses pas respirer.

    — De toute façon, tu ne peux pas.

    — Je te décris ce que je ressens.

    Richard Walker gémit. Serait-il possible qu’aujourd’hui, après toutes ces années, il puisse nous comprendre ?

    J’en doute. Malgré tout, l’idée est alléchante.

    Quelle langue parlons-nous ? Celle des craquements et des murmures, des grognements et des frémissements. Mais vous le savez. Vous nous avez entendus. Simplement, vous n’avez pas su interpréter ces sons.

    L’infirmière de jour prépare les médicaments de Richard dans la salle de bains, alors qu’elle doit bien savoir elle aussi que personne ne peut plus rien pour lui. La chambre sent le sirop pour la toux, la transpiration et l’odeur âcre, animale, d’urine qui imprègne les vieilles granges. Les draps n’ont pas été changés depuis trois jours.

    — Alors, tu en penses quoi ? insiste Sandra. Chez lui ? Ou à l’hôpital ?

    J’aime faire des paris avec Sandra. Ça désagrège l’espace – les longues heures aqueuses, le temps sirupeux. Le jour n’est plus le jour pour nous, la nuit plus la nuit. Les heures se déclinent en différentes nuances de brûlant et de chaud, d’humide et de sec. Nous n’accordons plus d’attention aux horloges. Pourquoi le ferions-nous ? Midi a le goût de la sciure et est aussi peu plaisant qu’une écharde glissée sous un ongle. Boue et mastic en décomposition, voilà le matin. Odeur de tomates cuites et de moisi, la soirée. Quant à la nuit, elle est frisson, et la sensation de souris nous reniflant la peau.

    Des séparations, c’est ce qu’il nous faut. Un espace et des frontières. Ton côté, le mien. Autrement, nous commençons à converger. Il n’y a pas de plus grande peur, de pire danger pour les morts. La lutte pour rester soi-même est permanente.

     

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  • [Livre] Chroniques homérides – T01 - Le souffle de Midas

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    Résumé : Entre tes mains, fille d’Homère, brûle encore le pouvoir des Dieux.
    Le jour où une inconnue rend son dernier souffle dans mes bras, je sais que ma vie paisible d’étudiante ne sera plus jamais la même. Au lendemain du drame dont j’ai été le seul témoin, aucune trace du crime n’a été retrouvée, tant et si bien que tout le monde me pense folle, moi la première. Seul un homme me croit, Angus Fitzgerald, détective à la recherche d’une personne qui ressemble trait pour trait à la femme morte sous mes yeux.
    Alors que ce mystère reste sans réponse, les objets que je touche se transforment en or. Et quand le bel Angus me narre le mythe antique de Midas, ce roi grec qui changeait tout en or, je comprends qu’il en sait bien plus sur ce qui m’arrive. Et aussi sur les dangers qui me menacent. Pour moi, le plus imminent est juste là, dans mes mains. Parce que si pour le détective, je suis bénie des Dieux, je ne vois en ce pouvoir qu’une malédiction…


    Auteur : Alison Germain

     

    Edition : Chat Noir

     

    Genre : Young Adult

     

    Date de parution : 31 Octobre 2017

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Ayant vu autant de chroniques dithyrambiques que de chronique extrêmement négatives, de bonds hystériques de groupies de booktubeuse que de lancé de venin accusant la maison d’édition d’avoir publié le roman dans même le lire, dans le seul intérêt de profiter de la notoriété de Lili bouquine, j’ai voulu me faire ma propre idée.

    Avec des airs de Percy Jackson (les homérides à la place des sangs-mêlés, le sanctuaire, les méchants qui se transforment en sale bêtes assoiffées de sang, les pouvoirs qui viennent des dieux grecs…), on ne peut pas dire que la base de départ déborde d’originalité. La suite pas tellement plus, d’ailleurs, tout est un peu trop prévisible.
    Mais bon, ce n’est pas le premier auteur à écrire sur une idée mainte fois reprise.
    L’histoire se laisse lire, on ne peut pas franchement dire qu’on s’ennuie mais on n’a pas non plus le cœur qui bat à 100 à l’heure. C’est sympathique. On a envie d’en savoir plus.
    Cependant, j’ai surtout eu un goût de trop peu. Moins de 300 pages pour le premier tome d’une série fantastique avec un univers à mettre en place, une héroïne à présenter, une intrigue à développer… c’est très (trop) court. A peine le temps de poser les jalons de l’histoire et de bâcler une scène d’action qui se termine trop vite.
    La plume de l’auteur est encore hésitante. Elle oscille entre un langage « oral » dans ses dialogues qui manquent totalement de naturel et un langage parfois soutenu qui tombe comme un cheveu sur la soupe dans une histoire qui ne s’y prête pas. A la limite, si l’auteur voulait employer ce genre de langage, il aurait mieux valu faire s’exprimer ainsi un personnage particulier, qui aurait conservé un langage d’une autre époque (et vu la longévité de certains d’entre eux, ça aurait été totalement crédible). Ici, on sent que l’auteur a voulu se distinguer avec un vocabulaire parfois recherché mais elle en fait trop.
    Mais encore une fois, il s’agit là d’un premier roman. Tous les grands auteurs ont écrit des premiers jets qui n’étaient pas forcément satisfaisant, mais peut être que tous n’ont pas été publié dès leur premier essai.
    D’un autre côté, j’ai bien aimé l’introduction des pierres et j’espère qu’elles auront encore un rôle important dans la suite de l’histoire, parce que ça, pour le coup, c’est assez original.

    Les clins d’œil à Harry Potter et Game of Thrones m’ont fait sourire même si ça montre une Louise beaucoup plus puérile que ne le laisse supposer ses 19 ans. J’ai souvent eu l’impression qu’elle n’avait pas plus de 15 ou 16 ans.
    Enfin, mais là ce n’est pas la faute de l’auteur, je trouve inadmissible qu’une maison d’édition laisse passer autant de coquilles. La relecture et la correction fait partie de leur travail, ils prennent un pourcentage suffisamment élevé pour le faire correctement.

    Au final, je suis plutôt mitigée par ce premier tome. Ma curiosité et l’espoir de voir le style de l’auteur s’améliorer, me feront très certainement lire la suite.

     

    Un extrait : Je bossais chez Crystals depuis presque six mois, soit à partir du moment où j’avais décidé de ne plus totalement dépendre de ma mère, financièrement parlant. Certes, à dix-neuf ans, je vivais toujours chez elle, mais j’avais également obtenu, grâce à ce job, une certaine liberté qui me permettait de m’offrir ce que je voulais quand je le voulais ou bien de mettre un peu d’argent de côté pour ma vie future. Le réserver, par exemple, pour des choses importantes comme le permis de conduire ou l’achat d’une voiture.

    Oui, ce job m’avait changé la vie.

    Le magasin appartenait à une chaîne qui comptait à ce jour vingt échoppes dans toute l’Angleterre, dont plusieurs répertoriées en Cornouailles. C’était le genre d’endroit qui sentait l’encens et qui accueillait parmi ses étalages quelques bouquins d’ésotérisme, des babioles bizarres et des pendules, en plus d’une gamme de pierres semi-précieuses très étendue. Lithothérapie, divination, transmission d’énergie, tout un vocabulaire que j’avais dû assimiler depuis mon embauche et qui faisait désormais partie de mon quotidien. Pour tous ceux qui croyaient à ce genre de choses, cela devait avoir un sens, pour ma part, je demeurais plutôt sceptique.

     

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