Résumé : Emma commence doucement à réapprendre à vivre aux côtés d'Evan et de Sara. Hantée par des cauchemars terribles, elle décide de donner une seconde chance à sa mère, qui l'a abandonnée, espérant trouver un sens à sa souffrance. Mais elle doit aussi affronter le regard des autres : ceux qui s'en veulent de ne pas l'avoir soutenue, ceux qui la jugent mais aussi ceux qui, surgissant de son passé, ont encore bien des révélations à faire sur sa vie d'avant...
Auteur : Rebecca Donovan
Edition : Pocket jeunesse français
Genre : Young Adult
Date de parution : 15 octobre 2015
Prix moyen : 19€
Mon avis : J’attendais avec une grande impatience la sortie de la suite de ma raison de vivre et je n’ai pas été déçue.
J’ai retrouvé avec plaisir Emma, Evan et Sara (entre autres). L’histoire reprend quelques mois après l’épilogue du tome précédent, c’est donc par flash back ou par la conversation des protagonistes que nous apprenons ce qui s’est passé et les conséquences que cela a pu avoir sur la vie d’Emma et de ses proches.
Et surtout deux nouveaux personnages importants font leur apparition : Rachel, la mère d’Emma, qu’on avait brièvement aperçue dans le premier tome, et Jonathan, le très jeune petit ami de cette dernière.
Quand Emma décide de vivre avec sa mère, malgré le fait qu’elle l’ait laissée 5 ans avec son oncle et sa tante sans jamais se poser la question du bien-être de sa fille, je me suis dit qu’elle commettait une erreur et qu’elle aurait du commencer par aller passer quelques jours avec sa mère de temps en temps.
Très vite l’alcoolisme de Rachel se démarque et tout ce qu’elle fait nous fait nous demander si elle n’est pas sous l’emprise de l’alcool.
Comme à son habitude, Emma garde pour elle beaucoup de choses, quitte à risquer de se faire un ulcère. J’ai du mal à savoir si c’est par peur de déranger, par honte, par déni… c’est difficile à dire.
Sara nous fait quelques petites crises, mais c’est un peu revenir à une normalité. A présent elle peut être une adolescente normale et pas une adolescente qui se demande chaque soir ce que sa meilleure amie peut endurer comme tortures.
Au début, je trouvais Jonathan sympathique et puis il a fini par m’agacer. Il est instable, semblant incapable de prendre la moindre décision claire et quand il s’y essaie, soit il ne tient pas le cap, soit il s’y prend si mal qu’il empire les choses.
Quant à Rachel, c’est indescriptible. Non contente d’être alcoolique, je l’ai trouvée manipulatrice, pleurnicheuse, hystérique, bref, elle a tout pour plaire.
J’ai regretté qu’on ne sache pas pourquoi elle voulait tant qu’Emma (qu’elle n’appelle jamais qu’Emily) reste avec elle. Peur de l’abandon ? Intérêt financier ? Comme elle n’arrête pas de souffler le chaud et le froid, c’est difficile à dire.
Evan aussi m’a un peu agacée dans ce tome. Je comprends la peur qu’il a eue pour Emma et son désir de la protéger, mais il en devient lourd, étouffant, insistant lourdement pour qu’Emma lui révèle la moindre de ses pensées et ne semblant pas supporter l’idée qu’elle puisse vouloir garder des choses pour elle.
La mère d’Evan est sûrement l’un de mes personnages préférés dans ce tome, elle est plus présente que dans le précédent et se montre vraiment très gentille avec Emma sans jamais être intrusive.
La décision finale d’Emma m’a surprise et choquée, même si je comprends ce qui l’a poussée à la prendre.
Au début de ma lecture, j’ai eu l’impression que ce tome était moins captivant que « ma raison de vivre », mais finalement j’ai dévoré les 600 et quelques pages en un temps record (environ 4h je pense).
Et ça va être très dur de patienter jusqu’en mai 2016 pour connaitre la suite et fin de cette trilogie (en priant pour qu’il n’y ait pas de retard de sortie !)
Heureusement, les livres pour patienter jusque là ne manquent pas !!!
Un extrait : Sara était encore sous la douche quand le téléphone a sonné. J’ai pris mon courage à deux mains et décroché.
— Salut.
— Ah, tu es là ! s’est exclamée ma mère, prise de court. Je suis tellement heureuse de pouvoir enfin te parler ! Comment vas-tu ?
— Bien, ai-je répondu, le cœur bondissant dans ma poitrine. Et… euh… tu as des projets pour ce soir ?
— Une petite fête avec des amis, a-t-elle enchaîné, aussi mal à l’aise que moi. Je… je me disais qu’on aurait pu essayer de… Enfin… Tu sais, je vis à Weslyn, maintenant… Et si jamais tu voulais…
— Justement, l’ai-je coupée avant de changer d’avis. Je pensais venir vivre avec toi, si ça te va.
— Oh… euh… très bien, a-t-elle lâché avec un soulagement perceptible. Tu es sûre ?
— Certaine, ai-je répliqué en m’efforçant de paraître la plus sincère possible. Je vais bientôt partir pour l’université, alors autant essayer de renouer maintenant, plutôt que quand je serai à l’autre bout du pays, non ?
Je venais de m’inviter chez elle. Vu son silence, elle digérait, comme moi, l’information.
— Formidable ! Tu penses venir quand ?
— Je reprends le lycée lundi. Donc dimanche ?
— Tu veux dire ce dimanche ? Dans trois jours ?
Sa voix vibrait de panique, et mon cœur a eu un loupé. Était-elle vraiment prête à vivre à nouveau avec moi ?
— Je n’ai pas besoin de grand-chose, ne t’inquiète pas. Juste un lit, ou même un canapé. Mais si c’est trop compliqué… Désolée, je n’aurais pas dû…
— N-non ! a-t-elle bégayé. C’est parfait. J’ai largement le temps de préparer ta chambre. Donc, oui… On dit dimanche. J’habite Decatur Street. Je vais t’envoyer l’adresse par texto.
— OK. À dimanche, alors.
— D’accord, a-t-elle dit, encore déconcertée. Bonne année, Emily.
— À toi aussi.
Quelle mouche m’avait piquée ? Pourquoi avoir proposé un truc pareil ?
J’ai ramassé mes vêtements et, luttant contre la panique qui m’envahissait, je suis allée remplacer Sara dans la salle de bains. Le temps de prendre ma douche, je m’étais réconciliée avec moi-même : j’avais pris la bonne décision.