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[Livre] Si je reste

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Résumé : Mia a 17 ans, un petit ami que toutes ses copines lui envient, des parents un peu excentriques mais sympas, un petit frère craquant, et la musique occupe le reste de sa vie. Et puis... Et puis vient l'accident de voiture. Désormais seule au monde, Mia a sombré dans un profond coma. Où elle découvre deux choses stupéfiantes : d'abord, elle entend tout ce qu'on dit autour de son lit d'hôpital. Ensuite, elle a une journée seulement pour choisir entre vivre et mourir. C'est à elle de décider. Un choix terrible quand on a 17 ans

 

Auteur : Gayle Forman

 

Edition : Editions Oh !

 

Genre : Young adult

 

Date de parution : 20 avril 2009

 

Prix moyen : 7€

 

Mon avis : Se passant sur un peu plus de 24h, avec le déroulement du temps comme titres de chapitres, ce roman, écrit à la première personne, est raconté du point de vue de Mia, adolescente de 17 ans, rescapée d’un terrible accident de voiture.
Si nous sommes immédiatement fixés sur le sort des parents, il va falloir près de la moitié du livre pour savoir si Teddy, le petit frère de Mia, s’en est sorti ou non.
Mia alterne le récit de ce qu’il se passe tandis qu’elle ère entre deux mondes, invisible aux yeux des vivants et ses souvenirs de sa vie avant l’accident.
Comme l’indique le titre et le résumé, la grande question pour Mia est de savoir si elle doit décider de se réveiller et de retrouver ses grands-parents, sa meilleure amie, son petit ami ou si elle doit suivre ses parents dans la mort. Par contre, comme souvent, le résumé n’est pas vraiment fidèle au livre car, s’il est vrai que l’histoire se déroule sur une journée et une nuit, il n’est dit nulle part que Mia a un délai pour faire son choix.
Le fait de voir les heures s’écouler en tête de chapitre donne un rythme de lecture assez rapide, comme si le temps nous était compté pour finir l’histoire.

Pour moi, la fin est très frustrante car elle ne nous dit rien clairement et le doute subsiste. Certaines critiques disent que la fin est prévisible. Je réponds que dans la mesure où on peut l’interpréter de différentes manières, il est évident que c’est prévisible puisqu’on en fait ce que l’on veut. S’il n’y avait pas eu une suite à ce roman, le doute subsisterait toujours.
J’ai d’ailleurs la suite dans ma PAL et je pense que je ne vais pas tarder à la lire, mais avant cela, je tiens à voir l’adaptation cinéma tant que j’ai encore le livre bien en tête car il parait que c’est une très bonne adaptation.
Pour revenir au livre, je l’ai trouvé bouleversant sans qu’il verse dans le mélo. J’ai lu à plusieurs reprises qu’il n’y avait pas de « sentiments profonds » mais la profondeur des sentiments n’a pas besoin d’être étalée à chaque page pour être ressentie. De plus, dès le début du roman, Mia précise qu’elle ne ressent rien physiquement et qu’elle est engourdie émotionnellement. J’ai trouvé le texte de Gayle Forman très juste, mais il faut peut être voir plus loin que le bout de son nez pour ressentir l’amour qui domine dans ce livre : l’amour de Mia pour sa famille, l’amour de sa meilleure amie pour elle (et réciproquement) et celui que Mia et Adam, son petit ami, se portent.
J’ai lu ce livre dans le cadre d’un challenge et je ne le regrette absolument pas.

Un extrait : Notre voiture est une antique Buick qui n'était déjà plus toute jeune lorsque papy nous en a fait cadeau, à la naissance de Teddy. Jusqu'alors, mon père avait refusé de passer son permis, préférant se déplacer à vélo. Cela agaçait les autres musiciens de son groupe, car il ne pouvait les relayer au volant pendant leurs tournées. Quant à maman, elle avait tout essayé pour le faire changer d'avis, même l'humour. En vain.

Quand elle a attendu mon frère, elle s'est vrai- ment fâchée et papa a enfin compris qu'il devait changer d'attitude. Il a passé son permis et, dans la foulée, a repris ses études afin de devenir professeur. Avec deux enfants, il n'était plus question pour lui de continuer à jouer les adolescents attardés. Le temps du nœud papillon était venu.

Il en porte un ce matin, avec des richelieus rétro et un manteau moucheté. Ce n'est pas vraiment une tenue pour la neige, mais il aime ce genre de contraste.

Après avoir gratté le pare-brise avec l'un des dinosaures en plastique de Teddy qui jonchent le gazon, papa met le contact et doit s'y reprendre à plusieurs fois pour que la voiture démarre. Comme d'habitude, c'est la bagarre dès qu'il faut choisir ce qu'on va écouter pendant le trajet. Maman veut mettre les informations, papa, Frank Sinatra, Teddy, Bob l'Eponge. Quant à moi, j'aimerais Radio-Classique, mais comme je suis la seule à apprécier ce genre de musique, je veux bien la remplacer par Shooting Star.

Papa résout le problème.


« On va commencer par écouter les infos, pour rester au courant, annonce-t-il. Ensuite, on mettra la station classique. Pendant ce temps, Teddy, tu peux te servir du lecteur CD.  «Il débranche le lecteur qu'il a relié à l'autoradio et farfouille dans la boîte à gants. «Jonathan Richman, ça te dirait ? »

Comme moi, mon frère a grandi bercé par le son loufoque de Jonathan Richman, l'idole des parents, mais il n'a pas l'intention de céder.

«Je veux Bob l'Eponge! hurle-t-il.

— Entendu, mais sache que tu me fends le cœur, mon fils. »

L'affaire réglée au bénéfice de Teddy, nous prenons la route. Quelques plaques de neige recouvrent encore la chaussée mouillée. Dans l'Oregon, les routes sont toujours humides. J'appuie mon front contre la vitre et je regarde défiler le paysage, avec ses sapins verts constellés de blanc et ses traînées de brouillard sous un ciel de plomb. La vitre ne tarde pas à être recouverte de buée. Je m'amuse à y tracer des signes avec mon doigt.

Après les nouvelles, nous passons sur la station de musique classique. Les premières notes de la Sonate pour violoncelle et piano n° 3 de Beethoven s'élèvent dans la voiture. C'est le morceau sur lequel j'étais censée travailler cet après-midi. J'y vois une sorte de coïncidence cosmique. Je me concentre sur les notes en m'imaginant en train de jouer, ravie de cette occasion de m'exercer, heureuse d'être là, dans cette voiture bien chauffée, avec ma sonate et ma famille. Je ferme les yeux.

On ne s'attendrait pas à ce que la radio continue à jouer, après. Pourtant, c'est le cas.

 

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