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Policiers/Thrillers - Page 22

  • [Livre] Une fille parfaite

    La victime a-t-elle été choisie au hasard ?

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    Résumé : « Je la suis depuis plusieurs jours. Je sais où elle fait ses courses, où elle travaille. Je ne connais pas la couleur de ses yeux ni comment est son regard quand elle a peur. Mais je le saurai bientôt. »

    Auteur : Mary Kubica

    Edition : Mosaïc

    Genre : Thriller

    Date de parution : 29 avril 2015

    Prix moyen : 20€

    Mon avis : Les chapitres sont du point de vue de trois personnages : Eve, la mère de Mia, Gabe, le policier chargé de l’enquête, et Colin, le kidnappeur. Ils alternent entre précédemment et après, le point de référence étant le retour de Mia auprès de sa famille.
    Dans précédemment nous voyons le déroulement de l’enquête, l’angoisse de la mère et le déroulement réel du kidnapping et de la détention de Mia. Dans Après, Mia semble avoir perdu la mémoire et sa mère et le policier essaient désespérément de l’aider à la retrouver, l’une parce qu’elle veut retrouver sa « parfaite » petite fille à tout prix, l’autre parce qu’il craint que le kidnappeur n’ait eu des complices et que Mia soit toujours en danger tant qu’il n’en saura pas plus.
    Il est très facile de passer d’un personnage à l’autre, bien que chacun parle à la première personne. Ce n’est pas que le fait que le personnage concerné est identifié en début de chapitre ainsi que la période à laquelle il s’exprime, mais un changement de ton qui fait que l’on sait d’instinct que l’on ne lit plus les pensées du même personnage.
    Le père de Mia, James, est odieux, à plus d’un titre et on se demande ce qui a bien pu attirer sa femme chez lui. On se demande aussi comment un couple aussi conventionnel a pu élever deux filles aussi différentes l’une de l’autre. Grace, l’ainée, semble être le portrait de son père, bien qu’elle soit quasi inexistante du récit. Mia, elle, a refusée de suivre le chemin préétabli par ses parents et a décidé d’évoluer dans sa propre voie, ce qui, aux yeux de son père, semble être le pire des crimes.

    Quand j’ai lu le résumé, dans un premier temps, j’avais pensé à une histoire de harcèlement. Je n’avais pas pensé à un kidnapping. Mais on comprend très vite de quoi il retourne, dès les premières pages.
    J’ai beaucoup aimé l’évolution de la relation entre Mia et son kidnappeur lorsqu’ils se retrouvent dans cet endroit isolé, avec des températures si basses qu’ils doivent collaborer s’ils ne veulent pas mourir de froid.
    On imagine très bien les lieux et bizarrement la maison des parents de Mia avec tout son luxe et son confort est aussi lugubre que le chalet perdu au fin fond d’une forêt, sans chauffage et plein de courants d’air. L’un est lugubre du fait de sa composition (la forêt, le lac gelé, l’isolement), l’autre l’est du fait de la froideur des personnes qui l’habitent et en particulier de James qu’on sent presque indifférent à ce qu’il se passe et seulement préoccupé de sa « réputation ».
    Quand je suis arrivée à la fin de ce livre, j’ai presque eu l’impression qu’il avait deux fins distinctes : le dernier chapitre qui clôt plus ou moins l’histoire dans les sentiments et les pensées des personnages narrateurs ; et l’épilogue, le seul raconté par Mia, qui fait l’effet d’un coup de poing dans l’estomac tant on ne s’attendait pas à ce qu’elle nous révèle, à nous les lecteurs, et qu’elle a tu et continue de taire à son entourage.
    Il n’y avait pas beaucoup d’action dans ce roman, et, contrairement à beaucoup de polars, il ne faisait pas peur, mais il m’a tenue en haleine jusqu’au bout !


    Un extrait : Rien de bien compliqué. J’ai payé un type pour qu’il reste à son travail un peu plus longtemps que prévu. J’ai suivi la fille jusqu’au bar et me suis assis à un endroit d’où je pouvais l’observer sans être vu. J’ai attendu le coup de téléphone et quand elle a compris qu’il lui avait posé un lapin, j’ai fait mon approche.

    Je ne sais pas grand-chose sur elle. J’ai vu une photo. Une photo floue d’elle sortant du métro, prise depuis une voiture garée à quelques mètres de là. Une dizaine de personnes séparent le photographe de la fille, si bien que quelqu’un avait pris la peine d’encercler son visage au stylo rouge. La cible. Au dos du cliché, les mots « Mia Dennett » et une adresse. On me l’a donnée il y a près d’une semaine. Je n’ai encore jamais fait un truc pareil. Quelques larcins. Du harcèlement. Jamais encore de kidnapping. Mais j’ai besoin d’argent.

    Je la file depuis quelques jours. Je sais où elle fait ses courses, où elle donne son linge à nettoyer, où elle travaille. Je ne lui ai jamais parlé. Je serais incapable de reconnaître le son de sa voix. Je ne connais pas la couleur de ses yeux ou leur expression quand elle est effrayée. Mais je ne vais pas tarder à le découvrir.

    J’ai commandé une bière que je ne bois pas. Pas question de prendre le risque d’être soûl. Pas ce soir. Pour autant, je ne tiens pas non plus à attirer l’attention sur moi. D’où la bière pour ne pas rester les mains vides. Le coup de téléphone la met en colère. Elle sort pour répondre et, quand elle revient, son visage affiche un air frustré. Elle envisage de partir, puis décide de terminer sa consommation. Elle sort un crayon de son sac et commence à gribouiller sur une serviette en papier, écoutant l’abruti qui déclame de la poésie sur scène.

    J’essaye de ne pas y penser. J’essaye de ne pas penser au fait qu’elle est mignonne. Je me concentre sur l’argent. J’ai besoin de cet argent. Ça ne doit pas être bien difficile. Dans deux heures, tout sera fini.

    — C’est beau, dis-je en indiquant le dessin d’un signe de tête.

    C’est tout ce que j’ai trouvé. Je ne connais rien à l’art.

    Au début, elle me snobe. Elle ne veut rien avoir affaire avec moi. Ce qui me facilite les choses. Elle lève à peine les yeux de la serviette quand je la complimente sur la bougie qu’elle a dessinée. Elle veut que je la laisse tranquille.

    — Merci, dit-elle sans me regarder.

    — C’est un peu abstrait.

    Apparemment, j’aurais mieux fait de me taire.

    — Vous pensez que c’est de la merde ?

    Un autre homme aurait éclaté de rire. Il aurait dit qu’il plaisantait et l’aurait abreuvée de compliments. Pas moi. Pas avec elle.

    Je me glisse sur la banquette. Face à n’importe quelle autre fille et n’importe quel autre jour, j’aurais tourné les talons. Je ne me serais même pas approché de la table pour commencer, la table d’une fille qui ressemble à une garce, en rogne qui plus est. Je laisse le baratin, le flirt et toutes ces conneries à d’autres.

    — Je n’ai pas dit ça.

    Elle pose la main sur sa veste.

    — J’allais partir, dit-elle en vidant son verre d’un coup et en le reposant sur la table. Je vous laisse la place.

    — Comme Monet. Monet dessine ce genre de trucs abstraits, n’est-ce pas ?

    J’ai dit cela exprès.

    Elle me regarde. Je suis sûr que c’est la première fois. Je souris en me demandant si ce qu’elle voit est assez intéressant pour qu’elle retire la main de sa veste. Le ton de sa voix s’adoucit. Elle prend conscience de s’être montrée un peu sèche. Peut-être pas une garce, finalement. Peut-être juste une fille en colère.

    — Monet est un impressionniste, explique-t-elle. Picasso fait de l’art abstrait. Tout comme Kandinsky ou Jackson Pollock.

    Jamais entendu parler de ces types. Elle a toujours l’air décidée à partir. Je ne m’inquiète pas. Si elle part, je la suivrai jusque chez elle. Je sais où elle habite. Et j’ai tout mon temps.

     

  • [Livre] Sous emprises

    Vos pires cauchemars n’en sont pas…

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    Résumé : À l’université de Cambridge, Evi Oliver, la psychiatre responsable des services de soutien psychologique, contacte Scotland Yard : une vague de suicides inquiétante frappe les étudiantes. Lacey Flint, jeune et jolie policière, est alors envoyée infiltrer les bancs de l’université. Une mission qu’elle compte remplir au plus vite : jouer les fragiles jouvencelles ne lui correspond guère. Mais, petit à petit, l’enquêtrice sûre d’elle et inébranlable vacille. D’étranges rêves peuplent ses nuits. D’ailleurs, s’agit-il bien de chimères ? Alors que les frontières de la réalité se brouillent et que le doute l’assaille, les griffes de l’angoisse l’étreignent et la portent au bord du gouffre. À croire que, dans l’ombre de son sommeil, quelqu’un joue de ses peurs pour mieux étendre son emprise sur elle…

    Auteur : Sharon Bolton

    Edition : Fleuve noir

    Genre : Thriller


    Date de parution
     : 08 janvier 2015


    Prix moyen
     : 21€


    Mon avis : Commençons par un avis de mi-lecture. Je suis approximativement à la moitié du roman et, tout comme l’héroïne, je comprends rien ! J’ai trouvé un fil conducteur entre les étudiantes, certes, mais pas de coupable en vue pour l’instant. Pire encore je ne sais toujours pas si les vagues de suicides et les ennuis qu’a Evi, la psychiatre qui a initié l’enquête (pardon l’observation, son chef le dit assez à Lacey : elle n’est pas là pour enquêter…) sont liés ou pas… Y a-t-il un seul coupable ? Ou sommes nous face à deux affaires totalement différentes qui arrivent en même temps par pure coïncidence ?

    Moui, je crois aux farfadets (sinon comment expliquer tout ce que je suis capable de perdre à l’intérieur de mon appartement) mais nettement moins aux coïncidences dans les polars.

    D’autant plus que celui-ci est très bien écrit et, s’il ne « fous pas les jetons » comme d’autres, il sait très bien doser ses effets et plus j’avance dans la lecture, plus l’angoisse monte petit à petit. Ce n’est pas brutal, il n’y a pas de chapitre qui fait sombrer dans l’angoisse la plus totale. Non, d’un coup on se rend compte qu’on est angoissé (par exemple on se lève pour fermer la fenêtre parce que bon ok, on est au deuxième étages mais entre les pierres anciennes de la façade et cette saleté d’arbre juste devant la fenêtre…bon ben…juste au cas où quoi…et tiens on va fermer les volets en prime…). Et on réalise que ça fait un bout de temps qu’on est angoissé sans même s’en rendre compte. La preuve ? L’oreille de la peluche (qui est mystérieusement passée du dossier du canapé à vos genoux) ressemble à un tire-bouchon tellement vous la malmenez depuis une demi-heure.
    Bon, je retourne à ma lecture, ça a été une torture de poser le livre 10 minutes pour écrire ces lignes. Je vais comprendre ! Je vais trouver ! Et avant la révélation par l’auteur s’il vous plait ! Il en va de mon honneur !
    Je tiens quand même à préciser : Je ne le sens pas du tout le médecin généraliste… Il est gentil, serviable, un brin dragueur et chasseur…Oui pour moi, il est louche ! Si, c’est cohérent ! Il tue des petites bêtes innocentes…rien que pour ça on devrait tout lui coller sur le dos !!

    Une bonne heure et demie plus tard….j’ai terminé…Alors à environ 100 pages de la fin j’avais compris une bonne partie de la solution. D’ailleurs il y a un élément que j’aurais du comprendre bien avant, mais il était tellement bien enfoui au milieu d’autres éléments, certains sans importance et d’autres qui semblaient d’une importance capitale que je n’y ai pas fait attention.
    Il y a un élément en revanche que j’ai carrément loupé et je me dis que j’aurais du me méfier. Ca ne m’aurait pas donné un nom mais ça m’aurait permis de m’orienter un peu mieux.

    Au début, j’ai eu du mal à lire ce livre, un peu à cause de la fatigue (Ben oui quand on ouvre un livre à 22h30, forcément), un peu à cause du changement de point de vue entre Lacey et Evi… Mais dès la 50ème page, j’étais mordue, totalement accro et il a fallu que je me force à refermer le livre pour me coucher à une heure décente.

    Ca c’est un policier comme je les aime. Je n’aime pas quand on ne trouve pas du tout la solution parce que plein d’indices nous sont cachés et qu’on ne nous les donne qu’à la fin. Du genre : Le coupable c’est lui parce qu’en fait j’avais remarqué dans la maison qu’il manquait un verre dans le buffet et… oui si tu nous l’avais dit, nous aussi on aurait compris !
    Je n’aime pas non plus quand on comprend absolument tout à la moitié du livre : on a l’impression de perdre son temps sur la moitié de la lecture.

    Là c’était parfait, une bonne partie de la solution était, pas facile, mais possible à découvrir avec les indices et l’autre partie était plus difficile mais logique quoique inattendue !

    J’espère que le prochain polar que je lirai sera de ce niveau !

    Un extrait : Evi balaya du regard le mur de briques qui entourait son jardin, les bâtiments alentour, les coins sombres sous les arbres, tout en se demandant si la peur allait la poursuivre pour le restant de ses jours.
    Peur d’être seule. Peur des ombres qui prenaient forme. Des murmures surgis de l’obscurité pour se précipiter à sa rencontre. D’un beau visage qui n’était qu’un masque. Peur des quelques pas, trois, quatre, pas plus, entre l’abri que lui procurait sa voiture et sa maison.
    Tôt ou tard, il faudrait bien y aller. Elle verrouilla son véhicule et se dirigea vers le portail. L’ouvrage en fer forgé était ancien mais avait été équipé de façon à s’ouvrir d’une infime poussée.
    Le vente d’est descendant des Fens soufflait fort ce soir-là et les feuilles des deux lauriers bruissaient en se frottant les unes contre les autres, comme du vieux papier. Même celles, minuscules, de la haie de buis, dansaient allègrement.
    Des massifs de lavande flanquaient l’allée de part et d’autre. En juin, leur parfum lui souhaiterait la bienvenue. Pour l’heure, les tiges non rabattues étaient nues.

    La maison datant de l’époque de la reine Anne, construite près de trois cents ans plus tôt pour le doyen principal de l’une des plus anciennes facultés de Cambridge, était bien le dernier logement qu’Evi pensait se voir proposer quand elle avait accepté son nouveau poste.
    Vaste édifice de briques à la teinte chaude et douce, aux ornements de calcaire blond, c’était l’une des maisons les plus prestigieuses de la dotation de l’université. Son précédent occupant, un professeur de physique à la renommée internationale qui avait à deux reprises manqué de peu le prix Nobel, y avait vécu près de trente ans.
    Quand une méningite l’avait privé de l’usage de ses membres inférieurs, l’université avait aménagé les lieux pour les convertir en un logement adapté aux handicapés.
    Le professeur était décédé neuf mois auparavant.
    Quand Evi s’était vu proposer le poste de directrice de soutien psychologique aux élèves, avec des responsabilités à mi-temps d’enseignement et de tutrice chargée des travaux dirigés, l’université avait vu là une chance de rentabiliser en partie ses investissements.

    L’allée dallée de pierres était courte. Cinq mètres à peine à parcourir au milieu des parterres, et elle aurait atteint l’élégant porche. Des lanternes de style ancien de part et d’autre de la porte éclairaient tout le sentier. Normalement, elle s’en réjouissait. Ce soir, elle n’était plus trop sûre.
    Parce que, sans elles, elle n’aurait sans doute pas remarqué l’alignement de pommes de pin menant du portail à la porte.

  • [Livre] J'ai rencontré Victor-Terreur

    Quand on vous dit qu'il ne faut pas faire de stop!

    Je remercie les éditions « Mon petit éditeur » pour cette lecture

     

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    Résumé : C'est l'histoire d'un dernier lieu où une improbable litanie d'individus est venue solder ses comptes. Marc est l'un d'eux. Scénariste pour séries télé, il croise, huit ans après l'avoir vu abattre deux hommes, celui qu'il a surnommé Victor-Terreur. 
    Condamné à fuir, courant dans Paris, Marc tombe sur une affichette qui lui soumet l'idée de se faire passer pour un pasteur au sein d'une clinique Évangélique. 
    Marc, y voit là le moyen d'échapper à cet homme et un clin d'œil surgi de l'enfance. Il accepte l'étrange proposition et débarque dans une curieuse clinique située à tout juste dix km du village où sa mère et sa grand-mère ont trouvé la mort six ans plus tôt, dans un étrange accident de voiture en bordure de Loire. 
    Dans cette demeure, Marc va, au détour des couloirs, croiser d'improbables personnages. La femme à la double vue, la fille à l'œil de verre, l'infirmière décolletée, la chanteuse de comptine, l'artiste peintre, l'archer, l'improbable neveu, le tueur retraité, l'alpiniste soupçonneux, et puis l'enfant qui ne dormait pas. Lui qui croyait échapper à son passé et à la peur, va finalement rencontrer un truc inimaginable, inintelligible et dingue.

    Auteur : Laurent Bernard

    Edition : Mon petit éditeur

    Genre : Thriller

    Date de parution : 2013

    Prix moyen : 19€

    Mon avis : L’idée de départ est intéressante dans ce livre, l’écriture est agréable bien que le découpage en longs paragraphes plutôt qu’en chapitres soit inhabituel.
    Tout était réuni pour que le livre soit génial, et, comme on dit, il se laisse lire. Mais quelque chose me chiffonnait et j’ai mis un bon moment à mettre le doigt dessus et cela tient en une phrase : trop de coïncidences tue la coïncidence.
    C’est exactement cela, il y a trop de coïncidences à un point de cela devient invraisemblable.
    Bon, 8 ans plus tôt, le narrateur, Marc, se fait prendre en autostop sur la route de Carcassonne. Mauvais endroit, mauvais moment, mauvaise personne, il se retrouve complice et témoin d’un double meurtre assorti de cette menace : si je te revois un jour, je te tue.
    Jusque là, ok, il faut bien un commencement.
    8 ans passent et, en sortant du bureau de son patron, paf, voilà-t-il pas que Marc tombe nez à nez avec le même sale type qui bien sûr le reconnait tout de suite.
    Suite à un certain nombre événements, Marc se fait passer pour un pasteur, quitte Paris, et va s’enterrer dans une clinique au fin fond de la Drôme… Et là re Paf, il se trouve que le tueur a des connaissances dans cette même clinique, est responsable d'événements dont Marc n’avait pas connaissance mais qui le touchent de près…
    Bref, trop de coïncidences pour être crédible. La fin aussi est complètement inimaginable. Les événements du dernier chapitre sont comme effacés, comme s’il ne s’était rien passé, ce qui est plus qu’improbable.
    Bref, ce qui domine ce livre c’est l’invraisemblance et une invraisemblance que je n’ai même pas rencontré dans des romans de fantasy (qui pourtant pourraient se le permettre).
    Cela a quelque peu gâché le plaisir de la lecture. J’aurais préféré une traque en bonne et due forme. Une raison plausible de l’arrivée du tueur dans ce village perdu (travail de recherche, intimidation, voire torture de l’entourage…).
    Ici rien n’est expliqué, rien ne se finit vraiment.

     

    Un extrait : Il y a huit ans, j’en avais 22, nous venions de gagner une coupe du monde, et durant ce même été, j’avais fait un truc qu’il ne fallait pas parce que j’avais été là où il ne fallait pas.
    Et aujourd’hui que je suis assis dans un compartiment de train face à un homme d’église, je ne peux m’empêcher de penser que la vie a le chic pour que ce qui était prévisible n’arrive jamais.

     

    Je monte dans une BMW grise, 22 degrés

    Lorsque la voiture s’était arrêtée au bord de la route, j’avais été soulagé. La première chose que je remarquai fut que vu le modèle, il devait y avoir la clim à l’intérieur. Une belle berline, classique, une marque allemande, gris métallisé. Je marchais déjà depuis un bon moment, depuis le matin très tôt, avec un sac à dos bien chargé et ce depuis trois semaines. Et comme tous les jours, arrivé le cœur de l’après-midi je crevais de chaud et je commençais à en avoir marre.
    Le type au volant allait certainement m’avancer plus vite qu’à pied. Peut-être pas jusqu’à Carcassonne mais m’avancer quand même.

    — Merci de vous arrêter, lui dis-je une fois sa voiture garée sur le bas-côté.

    — Pas de souci, montez, me répondit-il.

    L’homme, la quarantaine, un polo bleu uni, une veste légère posée sur son dossier, semblait en pleine forme. Un corps alerte, fort, une fine barbe soignée et un visage sec qu’on pouvait associer à ces écrivains aventuriers du début du XXe siècle.

     

    Et l’aventure se dessinait sur ses avant-bras. Un bronzage net, des muscles saillants et deux cicatrices qui laissaient imaginer des coups de couteaux.
    Alors que je montais dans sa voiture, l’homme me délivra un sourire que je jugeai à la fois bienveillant, apaisant et en même temps intimidant.
    Il était d’autant plus impressionnant qu’il semblait l’ignorer. Lui et sa voiture étaient impeccables mais n’avaient pas l’air totalement à leur place sur cette route.
    Je fis gaffe à ne rien salir et déposai mon sac à l’arrière. L’homme enclencha la première. Il y avait la clim, 22 degrés.

    — Qu’est-ce que vous faites sur cette route, me demanda-t-il après quelques secondes.

    — Je parcours le GR de château en château depuis maintenant trois semaines.

    — Super, beau projet, et vous allez où comme ça ?

    — Idéalement jusqu’à Carcassonne si cela vous est possible.

    — Oui, mais pourquoi remonter aussi haut et aussi vite ?

    — Je commence à trouver le temps long, trois semaines, et puis j’ai envie de rentrer.

    — Et où ça ?

    — Paris, et puis de toute façon la rentrée approche.

    — Vous êtes étudiant ?

    — Oui, en fac de lettres.

    Le type sourit.

    — Moi aussi j’aurais bien aimé faire des études de lettres, ajouta-t-il.

    — Oh, pas de regrets à avoir, ça sert à rien.

    — Pas sûr puisque vous êtes là.

    C’est alors moi qui souris. Puis l’homme introduisit un disque dans son autoradio. The Band, Long Black Veil. Je connaissais le groupe et le morceau, des héros de mon père. Il était parti quand j’avais dix ans, une drôle de maladie, me laissant ses disques et le souvenir de deux parties de chasse alors qu’il n’aimait pas ça. Le type tapotait sur son volant. 

     

  • [Livre] Le tueur en série a onze ans

    Une petite ville tranquille… Mais est-elle si tranquille que cela ?

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    Résumé : Chantilly, une petite ville comme les autres, où les enfants jouent tranquillement dans une prairie et ce mercredi-là, c'est le drame.
    Un terrible accident, sinistre épisode d'une longue série. Qui est le meurtrier ? Quel est ce prédateur démoniaque qui s'en prend à des enfants? Pourquoi?

    Auteur : Alexandre Dupuis

    Edition : ASA éditions

    Genre : Thriller

    Date de parution : 2009

    Prix moyen : 10€

    Mon avis : Je n’ai malheureusement que peu de bons points à relever sur cette nouvelle (oui, pour moi un livre de tout juste 100 pages est une nouvelle et non un roman).
    Ecrire une nouvelle policière est un exercice difficile. En effet, il faut mettre en place au moins une scène de crime, montrer le déroulement de l’enquête avec assez d’hésitations pour qu’il reste crédible, et enfin il doit y avoir la découverte de l’assassin et, éventuellement, son arrestation.
    L’idée de départ de l’auteur était excellente. Une enquête un peu à la Colombo puisque dès le titre, puis très vite dans la lecture, on a une idée de plus en plus précise du meurtrier. Malheureusement, cette idée n’est clairement pas assez exploitée.

    Commençons par l’histoire elle-même : Comme je le disais, je trouve que l’idée, à savoir comme l’indique le titre, que l’assassin est un enfant, n’a pas été exploitée correctement. La fin est totalement bâclée, quoi qu’à peine plus que certains « chapitres ». On a l’impression que l’auteur savait où il voulait aller, mais ne savait pas comment s’y rendre.
    Qu’à cela ne tienne, la fin prévue nous est livrée comme un cadeau surprise de tante Gertrude, sans la moindre explication.
    Alors que tout au long du livre, on a le sentiment que le petit meurtrier souffre d’une pathologie particulière, pas un mot n’est donné en explication sur cette dernière : il agit comme « un dingue », il a des réactions totalement illogiques (si si, même pour un môme de 11 ans) mais ce n’est pas grave, c’est normal braves gens.
    Au final, l’auteur nous offre un semblant d’épilogue, constitué d’une poignée de phrases qui font penser à ces brèves informations qui défilent à la fin d’un film historique pour instruire en quelques mots le spectateur du devenir des personnages après les événements du film.
    Je suis restée sur ma faim, je n’ai pas eu l’impression de terminer une histoire et j’ai été horriblement frustrée !

    Un autre point qui m’a beaucoup gênée dans ma lecture : ce sont les fautes d’orthographe.
    Quiconque lit mon blog ou me connaît quelque peu aura aisément constaté que je suis loin d’être le Torquemada de l’orthographe.
    Comme tout le monde, enfin pas mal de monde, je fais des erreurs d’inattention que soit le correcteur d’orthographe me signale, soit je réalise en faisant une seconde lecture (en général après avoir publié mon article, bien évidemment, ce ne serait pas drôle sinon…).
    Mais dans le cas présent, je parle de très très grosses fautes. Quelques exemples ? Allez, juste pour qu’on ne m’accuse pas d’exabuser (non, là, ce n’est pas une faute, c’est un néologisme, nuance).
    Donc, exemples :
    - « Ces frères » au lieu de « Ses frères » (et oui dans le contexte, il n'y a pas de doutes)
    - « Il se rangeait à la vie de ses camarades » au lieu de « il se rangeait à l’avis de ses camarades (celle là, elle est pas mal avouez)
    - « Hermite » au lieu de « ermite »…

    Quant à la ponctuation, elle est, au mieux, fantaisistes et les noms propres, eux, perdent parfois, sans raison une de leurs majuscules.

    Alors je ne dis pas que cette nouvelle n’aurait pas du être publiée. Je dis qu’elle a été publiée trop tôt. L’histoire aurait mérité d’être retravaillée, étoffée, mûrie…
    S’il s’agit d’une autoédition, l’auteur devrait, au minimum, se relire, voire, s’il en a la possibilité, se faire relire par un ami, quelqu’un qui pointerait d’une part les fautes d’orthographe mais aussi le coacherait pour développer son histoire.
    S’il s’agit d’une édition classique là, c’est plus grave. Soit l’éditeur n’a même pas lu le livre et a publié pour publier, soit le correcteur n’a pas fait son travail, mais je n’arrive pas à imaginer une maison d’édition mettant en jeu ainsi sa réputation en publiant un livre aussi truffé de fautes et d’incohérences. N’importe quel éditeur digne de ce nom aurait, au minimum, demandé à l’auteur de corriger les fautes d’orthographe.

    Honnêtement, ce livre n’est pas irrécupérable, loin de là. Si l’auteur le reprenait, le retravaillait en profondeur, peut-être avec de l’aide, le faisait corriger etc. je pense qu’il y a ici matière à avoir un bon petit polar.

    Un extrait : Quentin était assis sur le bord du lit. Sa courte chevelure blonde et ses grands yeux bleus lui donnaient l’air d’un ange.

    Son cœur battait dans ses tempes, sa respiration était saccadée. Avec le temps les crises étaient devenues plus fréquentes et semblaient gagner en intensité. Il serra les poings pour ne pas hurler et se mordit la lèvre supérieure jusqu'au sang.

    Tout avait débuté un peu plus de trois mois auparavant, le quatorze Juillet exactement, une fête appréciée par les enfants de son âge. À onze ans les feux d'artifice fascinaient par leurs mille éclats colorés et tous les chérubins avaient rêvé au moins une fois dans leur vie de pouvoir en allumer un. Pour Quentin ce jour était devenu maudit et le resterait pour toujours.

    — Tu viens avec nous ? avait insisté Morgan, son jumeau de quatre minutes.

    — Non, avait répondu Quentin, que le match de foot de l'après-midi avait mis sur les rotules.

    Son frère, dépité, avait tourné les talons. C’était la dernière fois qu'il l'avait vu vivant. Morgan, Antony et les autres avaient marché une bonne demi-heure avant d’arriver sur leur terrain de jeu favori, une ancienne voie de chemin de fer abandonnée. Morgan le rebelle, avait escaladé l’échelle, d’un vieux wagon. Arrivé sur le toit, il avait crié haut et fort qu’il était leur chef et que comme d'habitude tous allaient devoir se plier à ses ordres.

    Olivier ne vit pas très bien ce qui avait provoqué l’irréparable, mais Morgan glissa et se rattrapa à une ligne haute tension sensée être hors service. Un millième de seconde plus tard, l’enfant gisait dix mètres plus loin, les mains encore fumantes. Depuis Quentin avait perdu son insouciance.

    Juste avant de fermer le cercueil, il l'avait largement observé, tel un miroir qui lui renvoyait son reflet sans vie. Quentin était resté de marbre et c'est à ce moment que la première crise se déclencha. Au début rien d’alarmant, il eut très froid puis très vite, un besoin de mettre en lambeau les couronnes de fleurs l'obséda. C’était comme un ardent désir de tout casser autour de lui. Pour finir, cette sensation s'estompa rapidement laissant place à un grand vide.

    — Tu peux pleurer si tu le désires, avait dit sa mère qui avait remarqué l'émotion soudaine de son petit.

    Il s'était contenté de baisser la tête et de quitter la chapelle sans un mot, laissant ses parents à leur deuil qu'étrangement il ne partageait pas.

    Morgan était son compagnon de chaque instant, son frère, sa moitié et pourtant ! C'était plus fort que lui, il n'était pas triste ni même malheureux. À onze ans la mort était abstraite et il avait toujours entendu dire qu'il existait autre chose après, un paradis ou du moins un endroit où tout le monde se retrouvait un jour. Qui pouvait savoir ?

    Il pressa l'interrupteur, une lampe de chevet éclaira discrètement la chambre à coucher; son cœur s'était calmé et il respirait régulièrement.

    < Orphée est malheureux ! >

    Quentin regarda autour de lui, se frotta les yeux puis se leva. Sa première impression avait été la peur, car cette voix il l’avait entendu distinctement. Et maintenant, ce silence épais et pesant, seul, enfermé dans cette chambre deux fois trop vaste pour lui, à présent, incapable de bouger, il sentit un léger courant d'air lui parcourir l'échine. Il avait chaud, de plus en plus chaud, mais il n'avait plus peur. Une lumière intense avait jailli de nulle part et l'enveloppait complètement. Étonnamment il n'était pas aveuglé, sa clarté blanchâtre l'apaisa puis l'instant d'après plus rien.

    Chaque partie du mobilier avait repris sa place, éclairée discrètement par la lampe de chevet. Avait-il rêvé ou perdait-il tout simplement la tête. Du coin de l'œil, il observa Orphée, son hamster, qui avait l'air calme, si calme qu'il semblait dormir à point fermé, donnant l'aspect d'une peluche aux poils roux totalement inanimée. Il décida de se remettre sous les draps et la fatigue accumulée durant cette interminable journée fit le reste.

    < Tu as bien fait, c'est mieux pour lui. >

    — Tu as raison, soupira Quentin juste avant de sombrer dans un profond sommeil.

     

     

  • [Livre] La promesse des ténèbres

     

    Une prequel à la trilogie l'âme du mal où on découvre enfin ce qui est arrivé au mari d'Annabel

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    Résumé : New-York, hiver 2000.
    La vie de Brady O’Donnel, journaliste indépendant, bascule le jour où il accepte de rencontrer une starlette de films X. Mais la jeune femme se tire une balle en pleine tête devant lui après avoir murmuré d’étranges mots. Brady s’enfuit. Sa femme, Annabel, flic à Brooklyn, se voit confier l’enquête sur ce qui pourrait être un homicide déguisé. Commence alors une course poursuite vers la vérité, une enquête qui va disséquer l’Homme dans ce qu’il a de plus primitif…

    Auteur : Maxime Chattam

    Edition : Pocket

    Genre : Thriller

    Date de parution : 12 mai 2011

    Prix moyen : 7,70€

    Mon avis : Pour ceux, qui comme moi, se sont demandés, tout au long des deux derniers tomes de « la trilogie du mal », du même auteur, « Mais qu’est il donc, bon sang de bois, arrivé à Brady ????? », ce livre est fait pour vous ! Maxime Chattam lève le voile sur la disparition du mari d’Annabel O’Donnel dans un thriller toujours aussi prenant et encore plus glauque, si cela est possible, que la trilogie citée plus haut.
    Suivre Brady depuis la première décision qu’il prend au début du roman et qui va l’entraîner, malgré lui, dans un tourbillon dont l’issue m’a laissée sans voix ! J’avais imaginé plein de scénarii différents expliquant la disparation de Brady, mais je n’avais, à aucun moment, supposé celui-ci !
    Comme toujours, l’écriture de Maxime Chattam est agréable et j’ai eu l’impression qu’il utilisait moins de changement intempestif de temps avec de pseudo cours de criminologie ou de médecine légale… à moins que je ne me sois tout simplement habituée à son style.
    Mais il est difficile de parler plus de ce livre sans en révéler les détails, donc je vais vous laisser le découvrir ! Avec, comme toujours, un petit extrait, pour vous donner envie de l’ouvrir !

    Un extrait :

    La fin sera abrupte.
    Violente.
    C’est ainsi que Brady O’Donnel envisageait ses derniers instants. Depuis tout petit, il était convaincu qu’il mourrait tôt, et dans la douleur. Généralement, cette prédiction disparaît avec l’adolescence, mais, chez lui, elle avait perduré, avec insistance.

    Elle rejaillissait de temps à autre, souvent après un film, lorsque les notes du générique de fin s’élançaient, et que les premiers noms blancs sur fond noir se déroulaient.
    Brady était de ces cinéphiles sensibles qu’un long métrage pouvait influencer, la pellicule rendait son âme malléable. Combien de fois était-il ressorti d’une séance galvanisé ou au contraire bouleversé ?
    Ce jour-là, il venait de revoir Casablanca. Ce couple fascinant, ce vain amour. L’adieu sur une passerelle d’embarquement et cette dernière phrase, à mettre au panthéon des plans finals du cinéma au même titre que Citizen Kane. Une émotion quasi mystique, qui ne manquait pas de faire ressurgir en lui la même certitude :
    Je vais mourir jeune et ce sera brutal.
    Que lui prenait-il de songer à pareille chose ?

    Certes, la mélancolie d’une fin de film avait d’étranges pouvoirs sur l’esprit. Il l’avait souvent remarqué, et il suffisait d’aller voir un James Bond pour observer combien à la sortie les hommes bombaient le torse, ou combien les films de Meg Ryan faisaient briller les yeux des femmes, apportant un sourire particulier à leurs lèvres : entre espoir et résignation ; tandis qu’un bon Woody Allen provoquait la bonne humeur et lançait les débats entre amis.
    Pour lui, c’était différent à présent, il n’avait plus le temps de courir les films et puis la prolifération des multiplexes au détriment du cinéma de quartier plein de charme l’avait peu à peu chassé des salles obscures.
    Il s’était aménagé son antre.
    Dans son vaste atelier de Brooklyn, Brady avait transformé une partie de l’espace en cinéma privé. C’était un ancien entrepôt aux pièces longues et larges, flanquées de hautes fenêtres en ogive, et Brady en occupait tout le dernier étage. Il fallait soulever la lourde grille d’accès du monte-charge pour regagner son repaire. Dès l’entrée, son immense salle de travail l’accueillait, où le moindre pas lançait un écho, où le port du pull, même en demi-saison, devenait obligatoire tant elle était impossible à chauffer.
    Le lieu était pourtant idéal à ses yeux, spacieux et fonctionnel.
    Le QG parfait pour un reporter indépendant.


     

  • [Livre] La rose d'ébène

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    Résumé : Un escort-boy. Une danseuse de revue : tous deux ont été assassinés à une semaine d'intervalle. Des crimes manifestement commis par des tueurs distincts, mais étrangement reliés par une mise en scène troublante. Car les victimes ont toutes deux été retrouvées tatouées d'un coeur sur la poitrine... Pour Sophie Anderson, profileuse au FBI, comme pour son ami, l'inspecteur Darren Carter, aucun doute possible : il existe un lien entre ces homicides. Et les tueurs ne s'arrêteront pas là. En effet, ce n'est pas seulement son expérience d'agent du FBI qui conduit Sophie à cette conclusion. Ce sont aussi des visions - des visions atroces remontant à un drame de son enfance, qui la font entrer tour à tour dans la peau du tueur et dans celle de ses proies. Un terrible don qui, cette fois-ci encore, va la guider pas à pas sur les traces de l'assassin, et qui déjà l'oriente vers un petit tatouage, étrangement familier, sur l'une des victimes : une rose d'ébène.

    Auteur : P.D. Martin

    Edition : harlequin collection MIRA

    Genre : Thriller

    Date de parution : 1er septembre 2011

    Prix moyen : 10€

    Mon avis : Thriller bien ficelé, ce n’est que dans les tous derniers chapitres que j’ai compris l’identité d’American-psycho (je ne vous apprends rien de fondamental, il est cité dès la première page ou presque), mais quand même avant qu’il ne soit révélé par l’auteur ce qui a un peu fait tomber à plat l’effet de surprise qu’à voulu générer l’écrivain. Mais bon, c’est moi, peut être que d’autres ne verrons rien venir…
    En ce qui concerne les histoires, disons annexes à l’enquête, je n’ai pas trop aimé de ne pas avoir de détails sur le passé de Sophie. Il y a sans cesse des allusions sur ce que « l’écorcheur » (ou l’étrangleur, je ne sais plus), un criminel qu’elle a traqué avant le début du roman, lui a fait, mais on reste sur sa faim, car ça reste ça : des allusions. Et vagues qui plus est ! Et personnellement, ça m’énerve. Qu’on veuille donner de la profondeur à un personnage en parlant de son passé, ok. Mais laisser comme ça des tas de questions en suspens, c’est pénible. D’autant plus que Sophie voit un psychologue de la police suite à cette histoire, qu’elle se confie pas mal à Darren, son coéquipier sur cette nouvelle affaire et que donc, au travers de confidences, on aurait pu avoir le fin mot de l’histoire.
    C’est typiquement le genre de chose qui fait que, si je l’avais su à l’avance, je n’aurais pas lu le livre, dans la mesure où l’histoire est bien mais sans plus.
    Pour ceux, moins pénibles que moi, qui se fiche complètement du passé des personnages, ça reste un bon thriller et un bon moment lecture.

     

    Un extrait: Veuve-Noire vient d’entrer dans le salon.
    American-Psycho : Soyez la bienvenue, Veuve-Noire. Vous êtes la dernière arrivée dans notre petit groupe… et la seule femme.
    Veuve-Noire : Désolée pour le retard. Ai-je raté quelque chose ?
    American-Psycho : Non. Nous ne sommes en ligne que depuis une minute environ.
    Veuve-Noire : Très bien !
    Presque-Parfait : Bon, comment procède-t-on ?
    Jamais-Pris : C’est ça, passons aux réjouissances.
    American-Psycho : Aujourd’hui, ce sera surtout une journée d’introduction.
    Jamais-Pris : D’accord, allons-y !
    American-Psycho : Avant tout, nous devons aborder les problèmes de sécurité. J’ai mis au point un système capable de garantir notre protection, mais je dois m’assurer que vous avez bien suivi mes consignes. Avez-vous tous respecté les instructions données dans votre pack de bienvenue ?
    Presque-Parfait : Tout à fait.
    Jamais-Pris : Bien sûr.
    Veuve-Noire : Oui.
    American-Psycho : Excellent ! Ces consignes constituent notre première ligne de défense — vos ordinateurs portables sont tous spécialement équipés à cette fin.
    Jamais-Pris : Ouaip, les instructions sont très claires.
    American-Psycho : Pour le reste, je m’en suis occupé moi-même. On n’est jamais trop prudent.
    Jamais-Pris : Bien. Je tiens à rester jamais pris.
    American-Psycho : J’ai également installé un programme de filtrage permettant de détecter certains mots-clés, tels que votre métier, votre véritable nom, votre ville et Etat d’origine, etc., et de remplacer toute chaîne de caractères suspects par un nombre aléatoire de ***. Il faut prévoir un délai de deux secondes pour le déroulement du processus.
    Jamais-Pris : Génial !
    American-Psycho : La confidentialité doit être notre préoccupation primordiale à tout moment. Interdiction de parler ou d’aller se vanter auprès de qui que ce soit en ligne, sauf bien sûr entre vous. Ici, vous êtes en sécurité, vous pouvez dire tout ce que vous voulez. N’hésitez pas à donner libre cours à vos fantasmes les plus inavouables. Notre petit salon virtuel est très fermé et vous garantit un refuge sûr. Les contacts ne doivent s’établir qu’au sein de ce groupe de discussion. N’essayez jamais de vous mettre en rapport avec moi, ou les uns avec les autres, par un autre moyen, y compris les autres forums de discussion que vous fréquentez. J’afficherai régulièrement des informations, et vous pourrez également consulter les profils en ligne. Plus, cela va de soi, le clou du spectacle : la vidéo en flux continu. Avez-vous des questions ?
    Presque-Parfait : Merci, American-Psycho. Tout cela semble suffisamment clair.
    Veuve-Noire : Le FBI peut-il accéder à ce site ?
    American-Psycho : Notre site utilise les techniques les plus sophistiquées en matière de sécurité et de cryptage des données, et il sera pratiquement impossible à qui que ce soit, y compris le FBI, de le pirater… du moins, sans que j’en sois alerté. Mais rien n’est totalement hermétique. Si les choses devaient en arriver là, je dispose de toutes sortes de barrières de sécurité. Et n’oubliez pas — s’il arrivait quoi que ce soit, suivez les consignes d’urgence qui se trouvent dans votre pack.
    Jamais-Pris : Compris.
    American-Psycho : Okay, nous en avons terminé avec la partie la plus ennuyeuse. Maintenant, nous n’avons plus qu’à attendre… quelques semaines seulement. Les travaux de construction sont presque achevés.
    Jamais-Pris : Excellent !
    American-Psycho : D’autres questions ? Des commentaires ?
    Jamais-Pris : Juste une chose : vous connaissez nos noms !
    American-Psycho : Oui, et moi seul. Mais vos secrets seront bien gardés avec moi. Je suis le président du Club.

     

     

  • [Livre] Les quatre fils du Dr March

     

    Y a t-il un meurtrier dans cette maison? Ou bien plus que cela?

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    Résumé : La jeune Jeanie, récemment sortie de prison, est engagée comme bonne par la très respectable famille du Dr March. Un soir, elle découvre, caché dans une penderie, un journal intime où est consignée une série de meurtres atroces. Pour Jeanie, l'auteur n'est autre que L'un des fils March. Se sentant démasqué, l'assassin la provoque, la menace. Le jeu morbide du chat et de la souris commence alors.

    Auteur : Brigitte Aubert est l’auteur de plusieurs Thriller et de divers scénarios dans le même domaine.

    Edition : Points

    Genre : Thriller

    Date de parution : 20 mars 2008

    Prix moyen : 6,30€

    Mon avis : Je ne m’attendais pas à ça… Je pensais avoir un roman traditionnel émaillé des lectures du journal du tueur.  Le fait que le roman tout entier repose sur l’alternance du journal du tueur et de celui de Jeanie m’a un peu dérangée. Mais seulement pendant les premières pages, parce que très vite on est happé par l’histoire, on cherche les indices dans ce qu’il écrit, dans ce que dit Jeanie, on compare leurs notes, pour essayer de démasquer le coupable. J’ai commencé à avoir des doutes sur son identité dans le dernier tiers du livre. Mais je n’étais vraiment pas certaine. J’ai douté, j’ai même pensé qu’il n’y avait pas qu’un seul assassin, puis que c’était Jeanie elle-même, puis qu’elle devenait folle et qu’elle imaginait des trucs (ok celle là était vraiment tiré par les cheveux). Ce n’est que dans les toutes dernières pages qu’on a, enfin, le fin mot de l’histoire.
    Le roman est très bien ficelé, et l’ambiance qu’il crée est sombre et angoissante. Je l’ai refermé avec un mélange de satisfaction d’avoir (presque) deviné la fin et un certain soulagement. Pas un soulagement du genre : c’était bidon, enfin c’est fini, mais plutôt le soulagement qu’on ressent quand la tension retombe.
    C’était le premier roman de cet auteur que je lisais. Si jamais j’en trouve un autre, je pense que je n’hésiterais pas à le lire. Par contre, je pense que la forme même du roman ne s’adapterait pas bien à une adaptation cinématographique. Il faudrait qu’il n’y ait presque pas de dialogues et qu’une voix off raconte ce que l’on voit pour garder l’effet : journal intime… Mais après tout, pourquoi pas, ça pourrait être un genre…
    Au niveau des personnages, ils ne sont pas vraiment approfondis, ce qui est normal, puisqu’il n’y a pas de narration et que les auteurs des journaux, que ce soit le tueur ou Jeanie, ne développe pas trop cet aspect. On en apprend plus sur Jeanie, bien sûr, car, contrairement au tueur, elle n’a rien a cacher. Et ce n’est pas vraiment une héroïne : alcoolique, feignante, menteuse et voleuse… elle n’attire pas d’emblée la sympathie. C’est le fait qu’elle devienne la cible du tueur dans ce jeu malsain qui la rend plus sympathique.

    Un extrait :

    Journal de Jeanie

    Cet après-midi, j’ai cru mourir de peur. Ce petit salaud avait écrit qu’il montait l’escalier et, un instant, j’y ai cru. J’ai cru me tourner et voir briller une hache, c’est la hache qui me fait le plus peur, j’imagine ce que ça doit être d’être fendue en deux d’un coup de hache !

    J’ai raté le curry d’agneau, tant mieux, il n’y avait que ça à manger, le docteur était furieux. Fallait voir leurs têtes ! Tout à l’heure, je suis allée voir la Vieille, eux, ils étaient partis. J’y vais et je dis : « Si on faisait des navets un soir ? »

    Elle m’a regardée d’un drôle d’air. Peut-être parce que je sentais un peu le vin, je sais pas. « Des navets, quelle drôle d’idée ! A-t-elle dit en me regardant par en dessous, vous voulez maigrir, que vous faites des menus de confédérés ? – Non, mais chez moi on en faisait souvent et mes frères adoraient ça, Madame », ai-je répondu avec mon air le plus niais.

    Elle m’a souri gentiment, d’un sourire hypocrite et sournois, ça m’a fait froid dans le dos : « Mes fils n’aiment pas ça. – Aucun ? – Aucun. Je n’ai jamais pu leur en faire avaler ! », et elle s’est remise à tricoter une horreur bleu et jaune. (Pour Stark, ce coup-ci.) Conclusion : le gosse se fout de moi. Encourageant.

    J’ai appelé la gare : toujours rien. De toute manière, il va y avoir une tempête de neige. Vous croyez que ça m’étonne ? Bonne nuit. J’en ai marre.

    Mais qu’est-ce qu’il a voulu dire avec ces putains de navets ? Est-ce que c’est un symbole ? « Dans l’inconscient du malade, le navet symbolise le pénis flasque de son père, dont il raffole, ce pour quoi il tue les pauvrettes soupçonnées d’en jouir en volant la place de la mère. » Les navets symbolisent, par extension, les hommes, et le cinglé, qui n’est pas cinglé, docteur Knock, est donc homosexuel. Bravo, Jeanie, le bouquin t’aide vraiment. Je l’ai fini ce soir.

    Il faudrait que j’en achète un autre.

  • [Livre] Le visage de la peur

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    Résumé: Qui est le Boucher, et comment parvient-il à convaincre toutes ces femmes si différentes de le faire entrer chez elles en pleine nuit ? 
    Un tueur qui ne paraît ni fou ni enragé lorsqu'il s'en prend à ses victimes. Qui semble agir... méthodiquement. 
    Mais dans quel but ? 

    Auteur: Dean Koontz. Ancien professeur d'anglais, il a commencé par écrire de la science fiction avant de se lancer dans les thrillers.

    Editeur: Pocket collection terreur

    Genre: Thriller

    Parution: 2000

    Autres livre de Dean Koontz: Intensité, la cache du diable, le masque de l'oubli, la maison interdite (pour n'en citer que quelques uns)

    Avis: J'avais lu ce roman quand pocket l'avait édité en 2000, mais il est plus ancien que ça. Il est paru tout d'abord sous le pseudonyme de Brian Coffey en 1977, puis a été réédité sous le vrai nom de l'auteur dans les années 80.
    Je suis retombée dessus par hasard en rangeant des cartons de livres et je n'ai pas pu résister à le relire en me disant, suis-je aussi impressionnable à 32 ans qu'à 19? Et bien la réponse est: Non! C'est pas moi qui suis impressionnable, c'est ce bouquin qui est flippant! (Non parce que quand je relis du RL Stine, j'ai pas la trouille comme a 10 ans, et quand je relis Ça! de Stephen King, je dors pas la lumière allumée comme à 20... donc ça ne vient pas de moi: CQFD)
    Techniquement on connait l'identité des tueurs assez vite. Mais si nous on les connait, ce n'est pas le cas du personnage principal, le médium qui aide la police à les arrêter. Et tout le suspense est là: va-t-il comprendre à temps pour éviter d'autres meurtres? Va-t-il devenir leur cible? Va-t-il leur échapper?
    C'est cette dernière question qui va donner lieu à une des scènes les plus intense du livre, qui s'étend sur plusieurs pages, et qui nous tiens en haleine jusqu'à la fin.
    C'est un roman très court et chapeau à l'auteur d'avoir su mettre autant d'intensité et de suspense dans si peu de pages sans donner l'impression de bâcler son histoire. Au contraire, elle est bien ficelé, chaque détail a son importance et trouve une réponse. L'histoire se déroule sur trois jours seulement.
    Un roman qu'on relit avec plaisir, même quand on connait la fin!
    Après c'est un peu difficile d'en dire plus sans spoiler... Donc, je vais m'en tenir là et vous souhaiter une bonne lecture!

    Un extrait:" — Edna avait-elle aussi un rendez-vous ? continua Preduski.

    — Non. Je vous l’ai dit : elle est rentrée directement chez elle.

    — Peut-être son petit ami l’y attendait-il ?

    — Elle avait rompu avec son ancien et n’en avait pas de nouveau.

    — Peut-être qu’un de ses anciens avait fait un saut pour discuter avec elle ?

    — Non. Quand Edna larguait un type, c’était pour de bon.

    Preduski soupira, se pinça l’arête du nez et, derechef, secoua la tête d’un air chagrin.

    — Ça m’ennuie beaucoup de vous demander cela… Vous étiez sa meilleure amie. Mais ce que je vais dire… je vous supplie de comprendre que je n’ai aucunement l’intention de l’accabler. Mais la vie est dure, n’est-ce pas ? Il arrive à tout le monde de faire certaines choses qu’on préférerait ne pas faire. Dieu m’est témoin qu’il y a des jours où je ne me sens pas fier de moi, allez ! Ne jamais porter de jugement sur personne : c’est ma devise. Il n’y a qu’une seule chose que je ne peux pas excuser : le meurtre. Oui, cela m’ennuie vraiment de vous demander… enfin, est-ce qu’elle était… croyez-vous qu’elle ait jamais…

    — Vous voulez savoir si elle se prostituait ?

    — Oh ! Je n’aurais pas formulé ça de celte manière ! C’est quelque chose de vraiment épouvantable… en vérité je voulais seulement…

    — Ne vous tracassez pas. (Sarah adressa son plus gracieux sourire au policier.) Je ne suis pas vexée.

    Elle serra la main de Preduski. C’était maintenant elle qui le réconfortait ! Graham trouva que la scène ne manquait pas de sel.

    — Moi-même, je tapine un peu, enchaîna-t-elle. Mais léger, léger. Pas des masses. Peut-être une fois par semaine. Il faut que le type me plaise et qu’il ait deux cents dollars à claquer. Pour moi, c’est pareil que le strip, ni plus ni moins. Mais Edna n’aurait jamais pu le faire. C’était une honnête fille, si surprenant que cela paraisse.

    — Je n’aurais pas dû vous poser cette question. Cela ne me regarde pas. Mais j’ai pensé… comme ça… que dans ce métier, il devait y avoir des tas de tentations pour une jeune fille qui aurait besoin d’argent.

    — Avec l’effeuillage et les bouchons, elle se faisait l’un dans l’autre dans les huit cents dollars par semaine. Elle ne dépensait que pour acheter des livres et décorer son appartement. Le reste, elle le mettait de côté. À la banque. Elle avait peu de besoins.

    Preduski arborait une mine lugubre.

    — Vous comprenez pourquoi je devais vous poser cette question ? Si elle a ouvert à l’assassin, elle le connaissait, forcément, même si elle ne l’avait vu qu’une fois ou deux. C’est cela qui me turlupine le plus dans cette histoire. Comment le Boucher se fait-il ouvrir la porte par ses victimes ?

    Graham n’avait encore jamais songé à cet aspect du problème. Les victimes étaient toutes jeunes mais issues de milieux variés. Une mère de famille. Une avocate. Deux institutrices. Trois secrétaires. Un modèle. Une vendeuse… Comment le Boucher s’y prenait-il pour convaincre toutes ces femmes si différentes de le faire entrer chez elles en pleine nuit ?

  • [livres] La trilogie du mal, Maxime Chattam

    Oui je sais, ça fait longtemps que je n'ai pas fais de mise à jour. Il faut dire que ces derniers mois ont été mouvementés. Rendez-vous médicaux à droit et à gauche, adaptation de mode de vie du fait de mon diabète.. j'ai été bien occupée.

    Mon père venant de m'offrir un nouvel APN, j'ai refais la majorité des photos du blog, histoire d'avoir autre chose que des photos floues et du coup, je me suis décidée à me remettre un peu au blog...
    On va commencer soft par une fiche de livre, mais des achats et des recettes de cuisine suivront bientôt.

    La trilogie du mal, donc... Trois thrillers aussi angoissant les uns que les autres, ayant pour ligne directrice l'inspecteur, puis détective privé Joshua Brolin.

    L'auteur: De son vrai nom Maxime Drouot, c'est un auteur assez jeune, puisqu'il est né en 1976. Il a fait des études de criminologie ce qui étoffe nettement ses romans qui sont très bien ficelés et très sombres.

    En faisant quelques recherches sur lui, j'ai appris que le roman "la promesse des ténèbres" est une préquelle à la trilogie du mal. (Et de ce fait, il passe immédiatement dans ma PAL)

    prix moyen: entre 6€50 et 8€

    Où l'acheter: Amazon, Fnac, Cultura, Gibert...

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    Résumé: Portland, Oregon, de nos jours. Juliette, une jeune étudiante en psychologie, est kidnappée par un tueur en série qui a pris la fâcheuse habitude de couper les mains de ses victimes, toutes des femmes, et de leur tracer un mystérieux signe cabalistique à l'acide sur le front. Au moment où le tueur s'apprête à exécuter Juliette, il est abattu in extremis par l'inspecteur Joshua Brolin, un jeune profileur de la police de Portland. Juliette et Brolin restent en contact... et sont horrifiés quand, un an plus tard, un nouveau cadavre est découvert portant exactement les mêmes mutilations. Le fantôme de Lealand Beaumont, le bourreau de Portland, s'est-il remis à l'œuvre ? S'agi-t-il d'un "copycat", ces copieurs de tueurs, rares mais extrêmement dangereux puisqu'ils s'évertuent à dépasser leur "maître" dans l'horreur ? Brolin et Juliette ne sont qu'au début de leurs effroyables surprises...

    Mon avis: Bien que j'avais cette trilogie dans ma PAL depuis un moment, je ne l'ai attaqué que lorsque le forum Club de lecture l'a proposé en lecture commune de 2013.
    J'ai beaucoup aimé ce thriller. Il est prenant et bien mené, c'est très dur de s'en détacher.
    Le seul point négatif que j'ai relevé, c'est la tendance de l'auteur à passer d'un récit narratif au passé à des passages au présent. Je n'ai pas du tout aimé ces passages, j'ai beaucoup de mal avec les changements de temps intempestifs et j'ai trouvé qu'il "étalait" ses connaissances en psychologie criminelle et en médecine légale de manière abusive et inutile... Il pouvait faire passer les même explication soit en note de bas de page, soit au cours de dialogues où l'inspecteur aurait pu demander des explication sur l'utilité des produits.
    Ces passages là ont un peu ralentit ma lecture et cassaient le rythme du roman, ce qui est dommage vu à quel point le reste m'a tenu en haleine.
    J'ai cependant beaucoup aimé les personnages que j'ai trouvés attachants et très justes. Ni héros, ni grands méchants... parfois bornés ou susceptibles, humains quoi. 

     

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    Résumé: Chaque année, des dizaines de personnes disparaissent à New York dans des circonstances étranges. La plupart d'entre elles ne sont jamais retrouvées. Julia, elle, est découverte vivante, scalpée, entre autres sévices, et prétend s'être enfuie de l'Enfer. On pourrait croire à un acte isolé s'il n'y avait ces photos, toutes ces photos... Jeune détective à Brooklyn, Annabel O'Donnel prend l'enquête en main, aidée par Joshua Brolin, spécialiste des tueurs en série. Quel monstre se tâche dans les rues enneigées de la ville ? Et si Julia avait raison, si c'était le diable lui-même ? Ce mystère, ce rituel... Dans une atmosphère apocalyptique, Joshua et Annabel vont bientôt découvrir une porte, un passage... dans les ténèbres

    Mon avisJ'ai nettement préféré ce tome au premier du fait que les passages au présent que je n'aime pas du tout car ils cassent le rythme de l'histoire étaient bien moins nombreux dans ce tome ci.
    Contrairement au premier tome, j'ai eu un peu plus de mal à entrer dans l'histoire, peut être parce que je m'attendais à retrouver Joshua Brolin et que dans les 80 premières pages, rien ne laisse supposé qu'il va être présent. J'ai du coup été encore plus contente de le retrouver!
    Je n'avais vraiment pas vu venir la fin.
    J'ai été infiniment soulagé qu'il n'arrive rien au chien, je sais pas pourquoi mais vu le passé de Josh, je me suis dis que s'il s'attachait au chien, celui ci allait mourir, peut etre en le sauvant. Ouf, ça a pas été le cas!
    Enfin j'ai été un peu déçue que l'histoire de la disparition du mari d'Anabelle soit pas un peu plus approfondie. Peut être que ça aurait pu faire l'objet de l'épilogue, que Josh aurait pu mener une enquête et trouver des éléments... n'importe quoi plutôt que nous donner des bribes de souvenirs sur Annabelle et Brody et pas savoir ce qui a pu lui arriver! C'est énervant, même si savoir n'apportait rien à l'histoire. (Mais j'ai appris aujourd'hui que la préquelle que l'auteur a écrit: La promesse des ténèbres, est basée sur Brody)
    Enfin voilà, un tome lu assez rapidement tant on est happé dans l'histoire. Une nuit à dormir les lumière allumées aussi, sans doute.

     

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    Résumé: Une ombre inquiétante rôde dan les forets de l'Oregon, là où se passent parfois des choses dont nul homme ne devrait rien savoir. C'est d'abord un employé de l'environnement qui est retrouvé mort, le visage horrifié. Aucune trace du criminel... Dans le même temps, des femmes disparaissent en pleine nuit, pendant le sommeil de leur époux. Pas de trace d'effraction dans les maisons... Et puis se répand une épidémie singulière, du jamais vu : les foyers de Portland sont envahis par des araignées aux piqûres mortelles. Les victimes s'accumulent et la psychose s'intensifie. Et s'il n'y avait qu'une seule et même personne derrière tout cela ? Un être pas comme les autres. Peu à peu, on commence à murmurer le pire... Et s'il n'était pas humain ? Joshua Brolin et Annabel O'Donnel s'immiscent dans l'enquête. L'ex-profiler du FBI et la détective new-yorkaise vont entrer dans la toile et faire face à l'impensable. Une nouvelle génération de tueur.

    Mon avis:Un troisième tome qui m'a foutu une trouille monstre! Je suis arachnophobe et j'ai poussé des cris en pleine lecture (dont une fois au boulot, bonjour la discrétion) sur certaines scènes... notamment celle ou Annabel se prend le contenue d'une boite pleine de veuves noires sur la tête. Et je ne peux rien dire d'autre sans spolier complétement l'histoire! C'est dire si chaque détail compte!!!

    Un extrait: "Démêler les indices, relever les preuves, établir les profils psychologiques et faire progresser la traque du tueur, telles étaient donc les motivations essentielles de Brolin lorsqu’il était entré au FBI. Lorsqu’il obtint son badge, il avait vingt-huit ans passés, et Robert Douglas le convoqua dans son bureau.

    — Je sais que tu veux rentrer dans mon unité maintenant que tu fais pleinement partie de la maison, lui dit-il. Mais tu vas devoir patienter. Tu seras certainement un très bon profileur, je te l’ai déjà dit.

    — Mais ? avait demandé Brolin, le goût amer de la déception dans la bouche.

    — Mais je ne ferai pas d’exception. Il faut l’expérience du terrain qui s’ajoute à l’intuition et malgré toute ta connaissance des dossiers, je veux que tu te fasses la main. C’est l’affaire de quatre-cinq ans, six tout au plus. Je ne te demande pas grand-chose, juste d’engranger un vécu d’agent pendant tout ce temps, crois-moi, il y a des centaines de choses que tu n’apprendras que là-bas, dans la jungle urbaine. Ensuite, tu auras ta place ici. Avec nous.

    Devant la moue plus que renfrognée de Brolin, Robert Douglas ajouta :

    — Qu’est-ce que tu imagines, hein ? Tu es peut-être fait pour ce boulot mais je ne vais pas prendre un agent qui risque de se planter sur un dossier parce qu’il n’aura pas l’expérience et la maturité suffisantes. Tu as déjà regardé les types qui bossent ici ? Ils ont tous la trentaine bien tapée, au moins. Je vais m’arranger pour que tu aies un poste qui te convienne et dans quelques années, tu seras dans l’équipe.

    Brolin savait que Douglas mâchait ses mots mais la vérité était toute simple : l’USC avait réussi à acquérir une bonne réputation à force de travail et ne voulait engager que des agents ayant fait leurs preuves à maintes reprises pour ne pas risquer sa réputation sur une erreur. L’USC ne prendrait aucun risque.

    Il reçut quelques jours plus tard son attribution de poste, à l’antenne locale de Boston. Nombre de camarades de promotion lui envièrent son affectation mais pour Brolin, cela signifiait vivre encore six ans sans être confronté à ce qui le passionnait depuis déjà huit longues années. C’était tout simplement hors de question.

    Pendant son instruction, Brolin avait sympathisé avec un profileur qui enseignait la psychiatrie criminelle, John Rissel. Celui-ci s’était montré très chaleureux et disponible. Rissel fut le déclencheur de son départ. Il lui répéta qu’il avait un véritable don pour cerner la personnalité des criminels, qu’il devait patienter. Mais devant le refus obstiné de Brolin, il capitula. C’est alors qu’il lui conseilla de démissionner et de rejoindre les forces de police. Là-bas, ils avaient besoin d’éléments comme lui, on l’enverrait probablement sur le terrain pour faire ses preuves, mais s’il rejoignait une agglomération de taille moyenne, il finirait rapidement par hériter des dossiers criminels et donc du profilage, certainement plus vite qu’au FBI. Rissel avait cerné sa personnalité, son besoin de travailler sur des bases fixes, dans un environnement stable duquel il pourrait tirer avantage grâce à sa volonté de toujours en savoir plus sur ce qui l’entourait. Rissel l’avait encouragé à se sédentariser dans une grande ville plutôt que de choisir la vie des affectations fantaisistes de tout agent spécial du FBI. S’il se sentait incapable de persévérer quelques années ici, autant qu’il aille là où il serait le plus utile et le plus épanoui.

    C’est donc avec un diplôme de psychologie et une formation en criminalistique au FBI que Brolin avait rejoint Portland, sa ville natale, et obtenu en seulement six mois un poste titulaire d’inspecteur. Il écopa pendant encore onze mois des affaires branlantes et, vu sa capacité à cerner la nature criminelle, il obtint rapidement la considération de ses supérieurs qui lui confièrent enfin les dossiers les plus intéressants.

    Dès lors, il s’était gardé d’évoquer son passé au Bureau, qu’il considérait comme un enrichissement professionnel bien que ce fût le plus gros échec personnel de sa vie."

    L'âme du mal