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Jeunesse - Page 4

  • [Livre] Nos vies en mille morceaux

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    Résumé : Comment reprendre goût à la vie quand on a tout perdu? Le cheminement de deux frères renversant, chaleureux et tout en finesse Le monde de Griff et Dylan, 13 et 15 ans s'écroule à la fin de l'été, quand un accident de voiture les laisse orphelins. Installés à New-York depuis peu ils sont d'abord recueillis par Blessing, collègue bienveillante de leurs parents. Puis à l'autre bout du monde, dans une petite ville du pays de Galles, chez un oncle et une tante qu'ils ne connaissent pas. Dylan veille sur son petit frère comme sur la prunelle de ses yeux, tandis que Griff sort de son isolement grâce à l'affection de son entourage et aux amitiés qu'il commence à nouer. Dylan, de son côté, trouvera-t-il le paix intérieure?


    Auteur : Hayley Long

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : Août 2018

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Emotive comme je suis, comment ai-je pu imaginer sortir indemne de cette histoire ?
    Dès le quatrième de couverture, j’aurais dû me méfier, mais je me suis dit que ça ne pouvait pas être aussi terrible. Et bien si ! Sachez-le, j’ai plus dépensé en kleenex que pour acheter le livre.
    Toute l’histoire est racontée du point de vue de Dylan, dont le seul objectif est d’aider son petit frère, Griff, à faire son deuil.
    Pour soulager son propre chagrin, il se replonge dans ses souvenirs et du coup, on alterne entre présent et passé.

    Les parents de Dylan et Griff étaient des globe-trotters, des professeurs d’anglais qui ne restaient jamais en place.
    Je n’ai pas eu l’impression que cette vie ait vraiment convenue à leurs fils. Griff laisse entendre qu’il n’a jamais fait l’effort d’apprendre la langue de ses différents pays d’accueil et Dylan, lui, exprime le regret de vivre sans aucun possession, pas même un vélo, la difficulté d’être toujours « le nouveau » et de ne se sentir chez eux nulle part.
    Après le décès des parents, Griff se demande pourquoi il ne peut pas rester aux états-unis puisque c’est là qu’ils habitaient, mais on lui explique qu’il est citoyen britannique et qu’il ne peut donc pas résider aux USA. Or les garçons, s’ils sont nés en Angleterre, n’y ont quasiment jamais vécu puisqu’ils étaient toujours par monts et par vaux. Les voyages c’est important, mais avoir des racines, un endroit qu’on peut qualifier de « chez soi » est indispensable. J’ai trouvé que les parents étaient égoïstes et vivaient leur rêve sans se préoccuper des effets sur leurs fils.
    Cette situation rajoute à la difficulté du travail de deuil.
    Une des choses qui revient constamment est que le temps passe et qu’avec lui le chagrin s’atténue. Même si c’est une vérité qui dérange et révolte quand on est en pleine affliction, c’est pourtant bien le cas : le temps est notre meilleur allié dans le deuil.
    Et on voit en effet les garçons sortir la tête de l’eau et Griff reprendre goût à la vie.
    Par contre, en ce qui nous concerne, nous, lecteurs, ça ne va pas être aussi simple. Parce que le dernier tiers du livre nous réserve une surprise de taille.
    L’auteur a pourtant disséminé pleins de petits indices qui mènent à cette révélation mais, bien sûr, cela ne m’a sauté aux yeux que quelques pages avant la révélation (mais il faut dire qu’à ce moment-là, l’auteur nous donne un indice aussi gros et voyant qu’un 33 tonnes sur une route de campagne).
    Avec le recul, cela m’a semblé évident, mais, j’étais tellement aux prises avec mes émotions au cours de ma lecture que je n’ai rien vu venir.
    Ce roman était une lecture souvent triste mais pleine d’amour et d’espoir.

     

    Un extrait : Mon frère Griff et moi, on a longtemps vécu avec notre maison sur le dos.

    On est nés à Londres, on était au jardin d’enfants à Munich, on est entrés à l’école à Shanghai et dans l’adolescence à Barcelone. Quand on est partis vivre à Brooklyn, on s’imaginait être les Anglais les plus cool du quartier. Et on l’était. Surtout parce qu’il n’y avait pas d’autres Anglais.

    Dans ces endroits, on s’est fait des amis du nom de Matilda, Maxim, Ibrahim, Li, Emilio et Lester, qui sont dispersés dans le monde, telles les miettes de notre passé.

    On avait des passeports remplis de tampons, et des canettes de Coca remplies de pièces de monnaie étrangères.

    On savait dire bonjour en plein de langues, et surtout au revoir dans ces mêmes langues.

    Car nos parents, des gens géniaux, avaient sans cesse la bougeotte. Ils étaient profs, et ils partaient enseigner comme ça leur chantait à travers le monde. Ils nous ont emmenés partout avec eux. Ce qui nous allait très bien.

    Jusqu’au jour où tout a changé.

     

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  • [Livre] Les filles sauvages

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    Résumé : Joan vient d'emménager avec sa famille près de San Francisco, à la lisière d'un bois. Là, elle rencontre une fille étrange qui prétend s'appeler Renarde et vit seule avec son père dans une maison délabrée, au cœur de la forêt. Les deux filles deviennent amies et participent ensemble à un concours de nouvelles. Elles remportent le premier prix et sont invitées à suivre un stage d'écriture pendant l'été. La porte d'un nouveau monde s'ouvre alors pour Joan : un monde merveilleux, plein d'ombres et de contradictions, mais aussi de lumières et de possibles.


    Auteur : Pat Murphy

     

    Edition : Bayard

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 20 Février 2014

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : J’ai choisi ce livre après en avoir entendu parler sur la chaîne de Margaud Liseuse.
    L’histoire se passe en 1972 mais franchement, elle aurait pu se passer à n’importe quel moment car il n’u a pas tellement de repères temporels.
    Joan et sa famille ont dû quitter le Connecticut pour la banlieue de San Francisco.
    Joan est furieuse de ce déménagement et si elle ne dit rien à ce sujet, sa mère semble plutôt mécontente de la situation. Joan est une adolescente plutôt équilibrée, sérieuse et réfléchie. Elle a avec sa mère la relation typique d’une adolescente de son âge : entre amour et rejet.
    Le père de Joan est odieux. Il passe son temps à hurler et à dénigrer tout et tout le monde. Il n’est pas étonnant que sa famille ne le supporte plus. J’ai eu l’impression d’un éternel insatisfait, probablement malheureux, qui pense ne pas être reconnu à sa juste valeur.
    En explorant les environs, Joan rencontre Sarah qui se présente comme La Renarde.
    Renarde est pétrie de contradictions. Vive, spontanée et directive dans la clairière jouxtant sa maison, elle se révèle timide, réservée et effacée en public.
    Elle a construit toute une légende de renarde enchantée pour supporter la disparition de sa mère.
    Quand les deux filles sont choisies pour intégrer un cours d’écriture, les questions que leur professeur leur demande de poser et de se poser va leur permettre de mieux comprendre leur entourage et peut-être même de se découvrir elles-même.
    J’ai vraiment apprécié le père de Renarde. Écrivain bourru aux allures de motard, il sait laisser de l’espace à sa fille tout en l’assurant de sa présence, et sait entrer dans les bonnes grâces de Joan comme de sa mère.
    A plusieurs reprises, je me suis dit que le père de Renarde et la mère de Joan auraient fait une très joli couple, stable et respectueux l’un de l’autre. Et les enfants n’auraient certainement pas eu à s’en plaindre.
    Ce roman a été un vrai coup de cœur, entre histoire d’amitié et conte initiatique.
    Il y a beaucoup de questionnement, de doutes et d’émotions et, quand on referme le livre, tout n’est pas résolu car, comme le dit Joan, ce livre ne « raconte pas une histoire, il raconte la vie.
    Et la vie continue. » Même au-delà du mot « fin ».

     

    Un extrait : Quand je redescendis, mon père était en train de râler après ma mère, parce que la réparation de la climatisation avait coûté trop cher. Mon frère était de nouveau devant la télé. Je mis la table et on dîna.
    Mes parents ne s’aimaient pas tellement. Il n’y avait guère qu’au dîner qu’ils étaient réunis. A table, il régnait toujours une certaine tension, entretenue par mon père. Il était éternellement en colère, pour tout et n’importe quoi. Il s’en défendait, pourtant. Il plaisantait constamment, sauf que ses plaisanteries n’étaient pas très drôles.
    « Tu pratiques la politique de la viande brûlée, maintenant ? » lança-t-il à ma mère, ce soir-là. Le rôti était bien cuit, pas du tout brûlé. « C’est intéressant, comme concept. »
    Ignorant son ton cassant, ma mère réagit par un petit rire. Il jeta un coup d’œil dans ma direction. « Ta mère croit que le charbon facilite la digestion », fit-il.
    Je ne répondis pas. Avec mon père, j’avais ma propre stratégie qui consistait à faire profil bas. J’essayais de ne pas attirer l’attention sur moi. J’en disais le moins possible.
    Il se tourna vers mon frère. « Alors, qu'est-ce que tu as vu comme émission éducative, aujourd’hui ? Je suis convaincu qu’on apprend énormément de choses avec le juste prix.
    - Je n’ai pas passé la journée devant la télé, répliqua mon frère, avec mauvaise humeur.
    - C’est vrai, intervint ma mère. Mark est allé faire un grand tour dans les environs, ce matin.
    - Je vois… tu as préféré traîner dans le quartier et chercher la bagarre que de t’ouvrir l’esprit en regardant la télévision. C’est bien, continue comme ça. »

     

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  • [Livre] Le bois sans songe

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    Résumé : Comment survivre quand on est la seule personne éveillée parmi des êtres en proie à des cauchemars éternels ?
    Princesse héritière de Modighjem, Liv se retrouve isolée, prisonnière de son pays désormais morne, séparée du reste du monde par un bois infranchissable, né le soir de la malédiction. Jusqu’au jour où son destin erratique croise celui de ce personnage entouré de ténèbres, avec son parapluie pagode et ses airs de prince maudit…

    Pourquoi continuer à vivre quand les personnes qui nous étaient chères ont été massacrées, quand une principauté entière a sombré face à la rage des hommes et que l’on est seul, le dernier représentant de son peuple ?
    Lennart Leifsen a choisi la vengeance comme raison d’exister. Retranché dans son lugubre manoir, penché sur son rouet, il tisse chaque soir, à partir de ses larmes, le sort qui maintient les Modigs sous le joug de ses tourments. Jusqu’à ce que survienne cette jeune fille dépenaillée, aussi agaçante qu’inconsciente, et que les larmes providentielles se refusent à lui…


    Auteur : Laetitia Arnould

     

    Edition : Magic Mirror

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 22 Octobre 2018

     

    Prix moyen : 18€

     

    Mon avis : Après une réécriture de Blanche-rose et Rose-Rouge, Laetitia Arnould revient avec cette fois une réécriture de la Belle au bois dormant.
    Une belle histoire, pleine de potentiel, mais qui présente des défauts qui font que je ressors de ma lecture assez mitigée.
    D’abord, j’ai eu énormément de mal à entrer dans l’histoire à cause d’une écriture trop souvent pompeuse, au point d’en être parfois indigeste.
    On a souvent l’impression que l’auteur veut montrer l’étendue de son vocabulaire au détriment de la clarté du récit. De plus, paradoxalement, elle semble incapable d’utiliser correctement les expressions les plus simples ou d’utiliser le présent du subjonctif lorsque cela s’avère nécessaire.
    La compréhension est desservie par des phrases à rallonge là où des phrases simples et courtes auraient été plus percutantes.

    Si un terme peut-être dit avec un mot alambiqué et un mot simple, vous pouvez être sûr que c’est le premier qui sera utilisé et que l’auteur préférera toujours parler de Feliw silvestris catus plutôt que de chat.
    J’ai cependant trouvé la réécriture plutôt bonne même si j’ai regretté que trop de choses soient révélées trop tôt.
    Ça m’a un peu gâché le plaisir de la découverte qu’une partie soit déjà dévoilée par le 4ème de couverture et que l’autre le soit par l’auteur dans des inter chapitres.
    J’ai trouvé qu’il y avait trop de longueurs et pas assez de développement des personnages.
    Liv est exaspérante, elle change d’avis comme de chemise et semble prête à taper du pied par terre à la moindre contrariété.
    J’ai bien apprécié les clins d’œil à la seconde partie du conte, après le réveil de la princesse Aurore, partie qui est trop souvent mise de côté.
    Je crois que ce qui m’a le plus dérangée, c’est que j’ai eu l’impression que l’auteur essayait de copier le style des contes d’autrefois sans toutefois y parvenir.
    Pour moi, une réécriture ne doit pas forcément coller au style original mais peut explorer d’autres styles, d’autres époques. Pour faire référence à un autre appel à texte de la maison d’édition, intervertir le sexe des personnages principaux ou mélanger plusieurs contes ne suffit pas à faire une bonne réécriture.

    Il m’a clairement manqué quelque chose, pas tant au niveau de l’histoire mais au niveau de l’écriture.
    C’est la seconde fois que je suis déçue par une publication de cette maison d’édition. Il me reste un titre à lire en ma possession mais si je ne suis pas plus transportée par son histoire, je cesserais de les suivre.
    Il y a bien trop de livres à lire !

     

    Un extrait : Liv sortit sur le balcon pour prendre l’air. Tout en inspirant profondément, elle offrit un visage pâle à la légèreté automnale de la brise qui souleva sa chevelure couleur de terre et de cuivre. La jeune héritière du trône de Modighjem était la dernière à se trouver jolie, pourtant le contraste entre la blancheur de sa peau, sa chevelure sombre et ses nombreuses taches de son, était saisissant. D’ailleurs, sa mère, la grande-duchesse Anna, lui murmurait toujours à l’oreille qu’elle était aussi mystérieuse et pleine de charmes qu’une aurore boréale.
    Avec une lenteur volontaire, Liv prit le temps de promener son regard au-dessus de l’horizon, quelque part entre les nuages endormis et des bandeaux de lumière vespérale. La jeune fille aimait ces rubans chaleureux que le ciel et les arbres déploient si souvent à l’automne. Aussi se concentra-t-elle sur cette vision, lointaine et apaisante.
    Pendant plusieurs minutes, elle demeura ainsi, presque immobile. Elle soupira, consciente que les maniaques de l’étiquette n’allaient pas tarder à la rappeler à l’ordre, pour qu’elle vienne honorer les festivités de sa présence.
    A la cour comme dans tout le royaume, entre les danses, les chats, les rires et les festins qui s’offraient sur des tables exubérantes comme une orgie de mets divers, on célébrait la mort du peuple de Skovhjem et la fin de la guerre. Pour l’occasion, on avait sorti les plus beaux services en or, versé le meilleur vin, convié les meilleurs musiciens.
    Néanmoins, Liv ne se sentait pas disposée à retrouver la compagnie des nobles de la cour et des officiers rescapés, si élégants soient-ils dans leurs beaux uniformes de parade. Elle n’avait aucune envie de replonger dans cette ambiance de liesse qu’elle jugeait irrespectueuse, presque indécente.
    Liv expulsa un soupir plus profond encore.
    Elle n’était revenue à Modighjem que le matin même, en réponse au billet que son souverain de père avait fait porter par un petit télégraphiste en uniforme de serge bleu et marron. Le grand-duc confirmait la victoire dont Liv avait eu vent en entendant les vibrations musicales des cromornes, sept jours plus tôt.

     

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  • [Livre] Juliette à New York

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    Résumé : En compagnie de sa mère journaliste, Juliette, 13 ans, voyage aussitôt qu'un congé scolaire se présente. Pour cette première aventure, elle s'envole vers la Grosse Pomme quelques jours avant Pâques. La voilà partie pour une semaine dans la cité de ses rêves ! Dès son arrivée, elle est séduite par les 1001 attraits de la ville qui ne dort jamais. Entre deux repas au restaurant, une visite au musée et quelques séances de magasinage intensif, Juliette ne tarde pas à se faire de nouveaux amis avec qui elle vivra évidemment des aventures à couper le souffle !


    Auteur : Rose-Lyne Brasset

     

    Edition : Kennes

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 03 juin 2015

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : Juliette à New York est le 1er livre de la série, mais le 3ème que je lis après Juliette à Barcelone (Tome 2) et Juliette à Quebec (Tome 6).

    J’ai vraiment l’impression que les tomes peuvent se lire dans n’importe quel ordre, parce que Juliette semble avoir toujours 13 ans et ne pas gagner en maturité au fil des tomes.
    Dans ce premier tome, d’ailleurs, on n’assiste pas au changement de carrière de sa mère. Juliette semble déjà bien habituée à voyager pendant toute ses vacances. Du coup, rien ne distingue vraiment ce premier tome des suivants, excepté la destination évidement.

    Si cela peut sembler une vie fantastique, Juliette, elle, est nettement moins enthousiaste. Ce qui l’intéresse, à l’étranger, c’est de faire les boutiques, pas de visiter des tas de monuments qui ne l’intéressent pas. Elle préférerait quand même passer ses vacances avec ses amis (des boutiques, il y en a à Québec !).
    On peut la comprendre, 13 ans c’est un peu jeune pour pleinement apprécier l’architecture de la grande bibliothèque de New York.

    Comme dans les deux autres tomes que j’ai lu, en plus de la visite de la ville, certains événements vont venir pimenter la visite de Juliette et sa mère à New York.
    Ces évènements montrent les dangers que courent les étudiants, et surtout les étudiantes, mal accompagnés et qui cherchent à se loger dans une ville où les seuls logements abordables sont soit insalubres, soit dans des quartiers dangereux, soit les deux.
    Au travers des péripéties de Juliette, on découvre la ville avec ses vendeurs de rue, ses quartiers typiques comme Chinatown ou le Queens…

    A la fin du livre, comme dans les autres tomes, on trouve la présentation des lieux les plus marquants : Empire State Building, La bibliothèque de New York, Chinatown, Elis Island, Macy’s, Time Square et bien d’autres…
    Le mini guide informe aussi sur les aéroports, la monnaie, les moyens de transport…
    Enfin, après un mini lexique français anglais, on a un petit historique de la ville suivi d’un petit QCM.
    Bref, tout ce qu’il faut pour que votre ado prépare parfaitement sa visite de the Big Apple !

     

    Un extrait : Je m’appelle Juliette, j’ai treize ans et je déteste mon prénom. Mes amis m’appellent d’ailleurs Jules et non pas Juliette, qui sonne comme «clarinette», «sonnette» ou «trompette», tiens! En particulier quand ma mère le hurle à tue-tête à 6 h 45, le matin.

    Je presse mon oreiller sur ma tête en maugréant. Pitiééé! Ce n’est pas humain de se lever si tôt! Encore deux petites minutes…

    — Julieeettte!

    ARRRHHH! Je hurle à mon tour:

    — OK, je ne suis pas sourde! Je viens de dire que je me lève, là.

    La porte de ma chambre s’ouvre brusquement et ma mère apparaît dans l’embrasure.

    — Il faut que je te parle, Juliette, lève-toi!

    — Je n’ai pas le temps, là, maman. Ça ne peut pas attendre ce soir?

    — Non, justement, j’ai préparé cette lettre que tu dois remettre au secrétariat de ton école.

    Elle me tend une feuille de papier pliée en trois.

    — Qu’est-ce que c’est?

    Je n’ai pas tout à fait les yeux ouverts et j’ai sur­tout l’esprit encore embrumé. Je sors péniblement une jambe de sous les draps, puis une deuxième, avant de m’asseoir au bord du lit et d’étirer le bras en direction du papier que me tend maman.

    — C’est le billet que tu dois remettre au secrétariat de l’école pour justifier ton absence la semaine prochaine. Nous partons à New York ce soir!

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  • [Livre] Le pays des contes – T06 – La collision des mondes

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    Résumé : Alex a disparu ! Pire, le sortilège de la sorcière Morina l’a transformée en enchanteresse maléfique. Cela ne pouvait tomber plus mal, car la brèche entre le Pays des contes et notre monde est désormais ouverte : héros comme vilains peuvent passer de l’un à l’autre selon leur bon vouloir.
    Alors que New York découvre avec stupeur l’existence de la magie, Conner, aidé de Rouge, Boucle d’or, Jack et de son armée littéraire, doit à tout prix libérer sa sœur. Car seuls les jumeaux peuvent affronter la plus grande menace qui ait jamais existé. Une menace qui plane de toute sa noirceur sur l’ensemble les mondes…


    Auteur : Chris Colfer

     

    Edition : Michel Lafon

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 24 mai 2018

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : J’avais vraiment hâte de lire le dernier tome de la saga. D’autant plus que le tome 5 nous laissait vraiment sur notre faim avec le pays des contes dévasté et Alex disparue.
    Le 6ème tome s’ouvre sur l’anniversaire des 80 ans de Conner, devenu auteur jeunesse à succès. Cet anniversaire se déroule dans une librairie, lors d’un évènement littéraire. Au cours de la soirée, une fillette parle d’Alex et Conner réalise qu’il ne se rappelle plus quand est ce qu’il a vu sa sœur pour la dernière fois.
    Rentré chez lui, Conner se plonge dans sa saga à succès, Contes de Féérésie, qui relate les aventures au pays des contes, dans l’espoir de retrouver sa sœur.
    Ses pensées le ramènent à New York, l’année de ses 16 ans, alors que les méchants de la littérature ont soumis le pays des contes et que Conner s’apprête à riposter avec les personnages de ses propres histoires.
    L’absence d’Alex, même si on la voit à plusieurs reprises, se fait cruellement ressentir. Elle m’a manqué bien que je reconnaisse que sa situation particulière rend les choses plus intéressantes.
    Mais l’absence d’Alex a aussi pour effet de mettre Conner à la tête des opérations et on peut dire qu’il est vraiment efficace dans ce rôle.
    Du côté des méchants, sans surprise, il n’y a pas une grande cohésion, chacun tentant de tirer la couverture à soi. C’est un avantage certain pour Conner et son équipe mais il n’empêche que les choses ne vont pas être simples pour autant.
    Comme c’est le dernier tome, on se doute bien que la bataille finale qu’on attend depuis le tome 3 va bientôt avoir lieu.
    Dans l’équipe de Conner on retrouve la plupart des personnages habituels.
    Le conseil des fées est figé, les rois et reines se cachent pour éviter la mort, et Grenouille est piégé à l’intérieur d’un miroir, ce qui les écartent tous de l’aventure.
    La maternité n’a guère assagit Boucle d’Or et, de toute façon, son bébé ne semble se calmer que quand les choses bougent un maximum.
    Rouge est égale à elle-même : écervelée, égoïste, égocentrique, décalée mais qui sort régulièrement des choses profondément censées et utiles.
    Bree, qui n’a clairement pas froid aux yeux, fait le mur alors qu’elle est déjà punie, pour se joindre à l’aventure. Bien que le prologue nous donne une bonne idée de l’avenir de la jeune fille, on se doute que ses parents ne vont pas apprécier l’attitude de leur fille.
    La bataille est telle que je l’avais espéré, toute en stratégie et en actions un peu folles.
    L’épilogue clôt magnifiquement la saga. Et, en plus de mettre un point final aux 6 tomes du pays des contes, il nous fait nous dire : Tout n’est pas fini !
    Comment ça ? Je vous laisse le découvrir par vous-même !

     

    Un extrait : La jeune femme ne leva toujours pas les yeux, ne prononça pas un mot. Son silence troubla terriblement Rudy. Plus il se tenait en sa présence, plus elle l’effrayait. Le destin de tous les agents de sécurité dans tous les films d’horreur que Rudy avait vus défila devant ses yeux mais il trouva le courage d’approcher l’étrange jeune femme.

    – Si vous ne dites rien, j’appelle la police !

    Soudain, la jeune femme poussa un cri et leva la tête, faisant bondir Rudy. Elle regarda autour d’elle en panique, comme si elle se réveillait d’un mauvais rêve.

    – Où suis-je ? demanda-t-elle, haletante.

    – Vous êtes dans la bibliothèque, dit Rudy dont la réponse ne fit que la confondre davantage.

    – La bibliothèque ? Quelle bibliothèque ?

    – La grande bibliothèque de New York au croisement de la Cinquième Avenue et de la 42e Rue.

    – Oh non ! Il faut que vous sortiez d’ici ! Il va se passer quelque chose d’horrible !

    – De quoi parlez-vous ? Et comment êtes-vous entrée ici ?

    – Je ne sais pas ce qu’elle a prévu mais vous devez partir avant qu’elle ne m’oblige à vous faire du mal ! supplia la jeune femme. Je vous en prie, vous devez m’écouter ! Je ne peux pas la contrôler !

    Des larmes jaillirent de ses yeux bleus et coulèrent le long de ses joues.

    – De qui vous parlez ? Il n’y a personne ici à part vous et moi.

    – La sorcière qui m’a maudite ! Elle m’a jeté un sort qui me fait faire des choses… des choses affreuses !

    – Ma petite, vous avez pris beaucoup trop de drogue. On va sortir et appeler la police.

    – Il faut que vous contactiez mon frère ! Il est le seul qui puisse nous aider ! Il s’appelle Conner Bailey, il doit être à l’hôpital pour enfants de Saint-Andrew de Willow Crest…

    – Ouais, ouais, ouais, rétorqua Rudy en l’agrippant par le bras. La ville est remplie d’endroits pour aider les gens comme vous mais vous ne pouvez pas rester ici.

    L’agent de sécurité voulut la reconduire vers la sortie mais la jeune femme ne bougea pas d’un centimètre. Il tira sur son bras de toutes ses forces mais elle resta exactement là où elle était, comme si ses pieds étaient collés au sol.

    – C’est trop tard ! Le sort… je le sens venir ! La sorcière doit être proche ! S’il vous plaît, courez !

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  • [Livre] Les amours d’un fantôme en temps de guerre

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    Résumé : " J'ai perdu la trace de mes parents très tôt, je n'avais pas quinze ans. J'étais encore ce que l'on pourrait appeler un bébé fantôme, un bout de chiffon blanc moins large qu'un mouchoir.
    Un soir, je me suis laissé porter par le mistral, j'ai vu une vallée, des lumières, la mer. J'ai croisé des animaux que je n'avais jamais vus auparavant, et quelques humains qui ont pris peur.
    Je n'aurais jamais dû m'échapper ce soir-là."
    La destinée d'un jeune fantôme au cours d'un siècle guerrier, qui le mènera à s'engager dans la résistance avant d'éprouver ses premiers émois sentimentaux.


    Auteur : Nicolas de Crécy

     

    Edition : Albin Michel

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 26 Septembre 2018

     

    Prix moyen : 24€

     

    Mon avis : Une histoire touchante, sublimée par de superbes illustrations aux allures d’aquarelles, voilà ce que nous propose le talentueux Nicolas de Crecy.

    On suit un petit fantôme de quinze ans, encore un bébé en âge fantôme, qui rentre d’une ballade pour découvrir la disparition de ses parents.
    Effrayé, il est soulagé de voir arriver son cousin Boris, qui lui raconte que ses parents sont partis en vacances en Ecosse.
    Le petit fantôme, qui nous raconte l’histoire dans les 70 ans après les faits avec la lucidité qu’apporte le recul, se raccroche à cette idée, plus rassurante à ses yeux.
    On nous explique rapidement que l’histoire des fantômes est liée à celle des humains, qu’elle précède toujours de quelques années.
    Dans ces conditions, il n’est pas difficile de voir le parallèle fait avec la 2nd guerre mondiale.

    Au fil des pages, l’histoire devient de plus en plus sombre et les illustrations plus angoissantes, avec de plus en plus de rouge.

    Le petit fantôme est attachant. Il ne comprend pas tout et notamment, il se pose des questions sur la mort des fantômes, se demandant ce que cela signifie pour des êtres, qui, par définition, ne sont pas vivants.

    Il est également question des relations entre fantômes et vivants qui sont mal considérées mais que notre petit fantôme trouve très attrayantes.

    Son amitié avec boulette, une petite chienne, est profondément touchante.

    Est également mentionnée une jeune fille, qui n’est pas nommée, au sujet de laquelle on parle d’un certain Peter, d’une cachette derrière une cloison, et d’un journal intime…

    Le fil conducteur, outre le petit fantôme lui-même, semble être la haine qui glisse du monde des fantômes à celui des humains comme un fleuve dont on se saurait détourner le cours.

    Bien que le livre soit estampillé « jeunesse », je trouve que beaucoup de choses sont dites à demi-mots, seulement suggérées, et je ne suis pas sûre que les jeunes de 11-15 ans, public cible de cette littérature, soient en capacité de lire entre les lignes et de décrypter certaines subtilités.

    La fin est sombre et plutôt pessimiste quant à l’avenir.

    J’ai vraiment beaucoup aimé cette lecture qui m’a pourtant fait pleurer à plusieurs reprises mais qui m’a surtout touchée par sa douceur malgré les terribles événements qu’elle relate.

     

    Un extrait : Je suis jeune.
    Quatre-vingt-neuf ans.
    L’adolescence est toujours un cap difficile ; les boutons, le duvet sous les bras, les membres qui s’allongent. Toutes ces choses un peu dérangeantes qui poussent et qui font voir son propre corps sous un angle improbable.
    Curieusement, à ce jour, je n’ai rien remarqué de cet ordre. Mon adolescence n’a peut-être pas encore débuté, et à dire vrai je ne m’en plains pas.
    Cela dit, je ne me considère plus comme un enfant, même si je suis encore relativement petit. Pour gagner le respect de mes pairs, il me faudra grandir encore de trente pour cent au minimum.
    C’est la norme.

    Depuis soixante-dix ans je traîne sur les routes, plus exactement sur les autoroutes. Je n’ai rien trouvé de mieux. Il y a du passage, de la vitesse, un mouvement continuel. Les autoroutes qui traversent le Sud sont les plus agréables ; j’aime passer du temps dans les stations-service, respirer l’odeur du gasoil en profitant de l’ombre des pins parasols. C’est là que je trouve assez de quiétude pour tenir mon journal intime.

     

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  • [Livre] Kaléidoscope

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    Résumé : Pour Naomi, adolescente timide et réservée, rien ne va plus : elle est obligée de déménager pour suivre sa mère et son copain à Dijon ! Au programme : maison délabrée, beau-père insupportable… et nouveau collège. Comment se refaire des amis quand on n’ose pas parler ? La vie perd toutes ses couleurs pour Naomi, jusqu’au jour où sa grand-mère lui offre un kaléidoscope peu ordinaire… Lorsqu’elle regarde à travers, la jeune fille voit des portes s’ouvrir sur des mondes inconnus et fabuleux, qui lui promettent des heures d’évasion. Arbres aux mille secrets, créatures cruelles et merveilleuses, nature changeante aux décors inconnus…
    À force de fuir la réalité, Naomi ne risque-t-elle pas de se perdre un peu plus… ?


    Auteur : Marie Caillet

     

    Edition : Castelmore

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution :  15 Mai 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Naomi est une adolescente de 12 ans mal dans sa peau.
    Elle doit quitter Paris pour Dijon car le nouveau copain de sa mère y a ouvert une boutique de fleuriste. Autant dire que ni elle, ni sa sœur, ne sont ravies.
    Naomi déteste sa nouvelle maison et trouve son beau-père insupportable, même si, objectivement, il est plutôt cool et ne s’impose pas aux deux filles, les laissant s’habituer à lui à leur rythme tout en étant disponible pour elles. Leur mère est plus pénible. Elle veut forcer les choses car elle veut que ses filles acceptent leur nouveau beau-père sans conditions et franchement, elle est lourde. Les choses iraient 10 fois plus vite si elle foutait un peu la paix à tout le monde à ce sujet.
    En 6ème, Naomi semble avoir été la cible de moqueries voire de harcèlement et à quelques jours de sa rentrée en 5ème dans un nouveau collège, elle n’est pas sereine et craint d’être de nouveau prise pour cible car elle se sent différente des autres.
    Elle est timide, parler en public est un calvaire (et ce n’est pas le corps enseignant qui va l’aider sur ce coup-là), elle a du mal à se faire des amis… Et comme les ados sont une bande de hyènes prompts à s’acharner sur celui qui montre le moindre signe de faiblesse…
    Je me suis beaucoup retrouvée en Naomi, sauf que moi c’est dans la lecture que je me suis plongée et que je n’ai jamais été sérieusement blessée par mes harceleurs.
    Naomi, elle, va se réfugier dans un monde différent, magique, grâce au kaléidoscope de sa grand-mère.
    J’ai trouvé qu’elle y passait beaucoup de temps, que ça devenait une obsession et que ça ne l’aidait pas tellement au début vu que son attitude en présence de ses camarades en devient encore plus bizarre (mais vu ma tentative de noyade dans les univers imaginaires par livres interposés, je me vois mal lui jeter la pierre).
    Il vient remplacer son doudou, qu’elle a perdu dans le déménagement et lui ouvre un nouveau mode d’évasion, quoi qu’il va lui falloir tout le livre pour le comprendre.
    Le monde dans lequel évolue Naomi à travers le kaléidoscope ne semble avoir aucune règle. A moins qu’il ne faille que Naomi prenne suffisamment confiance en elle pour comprendre ces règles et faire face à celles qui régissent la vie sociale des ados.
    J’ai beaucoup aimé ce livre qui parle avec beaucoup de justesse du véritable cauchemar que sont les interactions sociales pour certains ados, surtout quand ils ne rentrent pas pile poil dans le moule, du manque total d’empathie des professeurs, incapable de se rendre compte qu’ils aggravent un problème parce que pour eux aussi, il est plus simple d’avoir une bande de petits moutons bien formatés, et de l’incompréhension des parents qui sentent bien que quelque chose ne va pas sans vraiment comprendre quoi (et parfois sans réellement vouloir le comprendre car pour eux ce ne sont que des broutilles tant que ça n’interfère pas avec les résultats).
    A travers le monde imaginaire de son kaléidoscope, Naomi va apprendre à avoir confiance en elle et en ses capacités et au final, à avoir peut être moins peur de s’ouvrir aux autres.

     

    Un extrait : « Collège public de la Salpêtrière. »

    Tels sont les mots que j’ai tapés sur Google dimanche matin – en m’y reprenant à trois fois pour écrire « Salpêtrière ». J’aurais pu me contenter du courrier que m’a donné maman, avec la date de la pré-rentrée, l’adresse du collège et toutes les infos pratiques, mais c’était plus fort que moi.

    J’ai regretté mon geste dès que j’ai vu les photos.

    Je ne sais pas à quoi je m’attendais. Un endroit avec des arbres et de la pelouse, j’imagine – une sorte de mini-Poudlard, étant donné que maman nous a rabâché que l’avantage de déménager, c’est qu’on aurait plus d’espace et de verdure. À la place, un bâtiment grisâtre et une cour en bitume, avec trois pauvres arbres au milieu, m’ont sauté à la figure. J’ai quitté Google en vitesse.

    Le lundi matin, dès que je me réveille, les images jaillissent devant mes yeux. Intactes.

    « Biiip ! Biiip ! Biii… »

    J’arrête le hurlement de mon réveil et je me contracte sous ma couette. La première chose que j’aperçois est mon sac de cours au pied de mon bureau. Un courant d’adrénaline me parcourt le dos, les jambes, les doigts. Je donnerais n’importe quoi pour que ma couette tiède devienne un terrier dans lequel je puisse m’enfoncer, loin du réveil, de la rentrée et de l’odeur de pain grillé qui glisse déjà sous la porte.

    Mais c’est le jour J. Je n’ai pas le choix.

    Je repousse l’édredon et traîne les pieds jusqu’à ma chaise de bureau. Mes habits m’y attendent, bien pliés. Jean, pull bleu sombre, bottines. Rien pour sortir du lot, mais rien pour m’en écarter. C’est maman qui a préparé ma tenue. En sixième, elle me laissait m’habiller, mais cet été elle a insisté pour refaire toute ma garde-robe. On dirait que l’idée d’un faux pas l’angoisse encore plus que moi.

    — Bien dormi, ma puce ?

    Christophe est déjà là quand je descends à la cuisine. Je m’assieds sur mon tabouret du bout des fesses. L’odeur du pain grillé me soulève le cœur.

    7 h 30. Boule au ventre.

    Christophe s’agite autour de la table, dépose une assiette devant moi. Je me force à prendre une tartine et à l’enduire de confiture. C’est une cuisine différente des autres années, un décor différent derrière la fenêtre. Même l’homme qui s’assied en face de moi est différent. Et, pourtant, je retrouve exactement les mêmes sensations qu’à toutes les rentrées. L’angoisse brouille tout, jusqu’au goût des tartines.

    Est-ce que le changement de collège va changer quelque chose ? Vais-je trouver ma place ? Me refaire des amis ?

    — Bonjour, Sandra, dit Christophe. Je te sers quoi ?

    Je lève le nez de mon assiette, tout en notant que Sandra, elle, n’a pas droit au « ma puce ». Ma sœur fonce vers la table en grommelant je ne sais quoi et renverse la moitié du sachet de céréales dans son bol. Christophe toussote.

    — Bon, les filles…, il y a un changement de programme. Votre mère doit se rendre à sa nouvelle agence à 9 heures et, comme c’est à l’opposé de votre collège, c’est moi qui vais vous emmener à votre pré-rentrée. On démarre dans vingt minutes, c’est bon pour vous ?

    J’ai beau fixer la toile cirée, je devine qu’il lance des petits coups d’œil dans ma direction. Sandra conservant un silence buté, je lui fais un petit « oui » de la tête. Il se détend visiblement.

    — J’irai vous chercher à midi trente. Vous verrez, vous allez vous faire des copains super vite, j’en suis sûr !

    Il m’adresse un clin d’œil. Je remarque qu’il a les iris presque aussi bleus que ses lunettes. Son regard déborde de sympathie, mais c’est comme si je me trouvais bloquée dans un bocal aux parois invisibles. Rien ne m’atteint.

     

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  • [Livre] Connexions secrètes

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    Résumé : Je m'appelle Lucas Courage. Je n'ai pas choisi ce nom ni d'avoir un pouvoir extraordinaire, mais secret. Je n'ai pas choisi d'avoir un père espion, ni d'être recruté avec lui par le président de la République pour démanteler un réseau de terroristes. Je n'ai pas choisi non plus l'aventure, les poursuites, les énigmes... Partir au Shahistan, être pris en otage, assister à des assassinats... ! Je n'ai pas choisi de vivre, comme dirait Manon - Ah Manon... -, dans ce monde de dingues !


    Auteur : Lucas Courage

     

    Edition : Scrineo

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 2019

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : La première chose qui me vient à l’esprit quand je pense à ce livre c’est : Trop.
    L’auteur veut en faire trop faire à son jeune héros, du coup, les ficelles sont trop grosses et la crédibilité en prend du plomb dans l’aile.
    Déjà, dès les premiers chapitres, une scène est complétement irréaliste avec un père qui livre un combat digne d’un ninja… avec son fils dans le porte-bébé, lequel n’a même pas une mèche de travers.
    Et le reste du roman est à l’avenant. Tout se passe toujours en un éclair, des problèmes qui semblent insurmontables sont résolus en un claquement de doigts.
    Je me doute que les ados de 12-13 ans vont surement plonger les deux pieds en avant dans cette histoire. Il faut dire qu’un héros adolescent qui peut se connecter mentalement à internet et ainsi avoir de supers notes sans jamais avoir à travailler ; et qui est un espion à la solde du président… Il y a de quoi être emballé.
    Mais au-delà de cet âge, le tout manque d’approfondissement et de subtilité. La plupart des éléments sont survolés et je trouve un peu dommage que tant d’auteurs de littérature jeunesse ne prenne pas la peine de donner un peu de corps à leur histoire, comme si les enfants et les jeunes ados n’avaient pas besoin de romans de qualité.
    De même, il y a un peu d’humour, mais j’ai trouvé que l’histoire et surtout le caractère du personnage principal aurait mérité plus de sarcasmes et d’humour noir.
    Ici l’accent est mis avant tout sur l’action. Peu importe s’il y a un manque de cohérence du moment que ça déménage. C’est vraiment le sentiment que j’ai eu.
    J’ai également trouvé la fin un peu facile, un peu trop rapide.
    En bref, je pense que ce roman est bien écrit et qu’il conviendra sans doute aux plus jeunes.
    En revanche, dès 15 ans, les ados ainsi que les adultes le trouveront sans doute un peu superficiel.
    J’ai trouvé que c’était un roman mignon, mais il m’en faut plus !

     

    Un extrait : Les années passaient. C’étaient des années d’insouciance. La maternelle, l’école primaire. L’apprentissage scolaire m’était facile, trop facile. Lors des contrôles, si j’hésitais sur une réponse, il suffisait que je me connecte à un ordinateur ou un smartphone à proximité pour avoir accès à tout Internet ! Pourquoi se fatiguer à apprendre ses leçons ? Trop cool ! Je développai alors une paresse absolue qui irritait mon père.
    - Lucas, tu as appris ta leçon ?

    - Mais ça sert à rien, papa… j’aurais une bonne note de toute façon, soupirais-je à chaque fois qu’il revenait à la charge.

    - Tu ne travailles pas pour les notes ! Mais pour te développer… Parce que ce que tu auras assimilé te servira à réfléchir.

    Allez expliquer ça à un enfant de six ans, de huit ans, de dix ans. Mon père passait des heures avec moi à me pousser à faire mes devoirs, pour de vrai, sans tricher.
    Je lui dois d’avoir finalement appris quelque chose, de ne pas avoir été seulement un cancre surclassé.
    Ma paresse se doublait d’un manque de confiance en moi, car je ne savais jamais si mes succès étaient dus à mon mérite ou à une facilité qui confinait à la triche.
    Mon père me grondait. Mon père me rassurait. Il avait compris que notre secret était lourd à porter pour un petit bonhomme. Parce qu’à l’école, toute différence était traumatisante, et je craignais que mes camarades ne se rendent compte de quelque chose.

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  • [Livre] Cœur battant

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    Résumé : Alex, 17 ans, est un « hors-la vie ». Après avoir essayé d éteindre son coeur, il se retrouve dans une clinique pour y être «réhabilité à la vie». Il y rencontre Alice, aussi belle que cynique ; Victor, aussi obèse que candide ; la vieille Colette, aussi espiègle qu'élégante ; et Jacopo, aussi riche que grincheux. À eux cinq, ils décident de s'évader de la clinique, direction le manoir de Jacopo. Le but du voyage? Se jeter d'une falaise, tous ensemble ça leur fera un projet commun ! Mais la route va leur réserver plusieurs surprises.


    Auteur : Axl Cendres

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 5 Septembre 2018

     

    Prix moyen : 15,50€

     

    Mon avis : Fin août, Axl Cendres m’a contactée pour me proposer son livre au format PDF. Comme j’avais adoré son précédent roman et que le format PDF n’est pas très agréable à lire, j’ai décliné la proposition en indiquant à l’auteur que j’avais bien l’intention d’acheter son livre dès sa sortie. Ce que j’ai fait.
    S’il m’a fallu en revanche un certain temps pour sortir ce roman de ma PAL, je ne regrette pas de l’avoir fait.
    Bien que le livre soit très court (188p), il est divisée en trois parties composant le parcours des personnages : A la clinique, sur la route, à leur destination finale.
    Les cinq personnages principaux sont appelés des suicidants, c’est-à-dire qu’ils ont tous tentés de se suicider.
    Il se retrouvent donc dans une clinique psychiatrique pour… et bien je suppose pour guérir de leur envie de mourir, encore que je me demande bien comment on peut reprendre goût à la vie en étant enfermé, bourrés de médicaments, entourés de médecins parlant sur un ton faussement joyeux, contraints de participer à des « activités thérapeutiques » toutes plus ridicules les unes que les autres…

    Malgré un sujet sensible, polémique et généralement tabou, Axl Cendres a doté son roman de personnages certes atypiques mais bourrés d’humour.
    Alex, Alice, Victor et Colette sont très attachants, Jacopo un peu moins car on ne le voit guère.
    Les cinq compagnons d’infortune décident de ficher le camp de cette clinique qui fiche le bourdon à force d’afficher ainsi un optimisme et une joie factices pour aller joyeusement se suicider en cœur sur la propriété de Jacopo, situé en Normandie.
    Une ovation pour la sécurité de la clinique vu la facilité avec laquelle cette évasion se fait (et le pire est que, d’après mes renseignements, ce n’est absolument pas exagéré par l’auteur !).
    Voici donc nos cinq candidats à un raccourcissement drastique et volontaire de l’existence dans la nature, dans la vraie vie, donc confrontés à tout un tas d’événements bien plus susceptibles de redonner goût à la vie que le pétrissage de l’argile (et pas façon Demi Moore/ Patrick Swayze).

    Au cours de leur périple pour rejoindre la Normandie, ils vont faire quelques rencontres, mais surtout apprendre à se connaitre les uns les autres.

    J’aime toujours autant la plume d’Axl Cendres. Le texte est émaillé de phrases traitant de l’amour et de la mort telles que « Les vieux sont des morts avec le sang chaud » ou encore « L’amour, c’est un chat qui joue avec le cœur comme avec une pelote de laine ».
    Certaines de ces phrases sont drôles, d’autres sont émouvantes, mais toutes sont percutantes.

    L’auteur montre que la vie réserve toujours des surprises, parfois de bonnes surprises. Elle montre aussi que parler des raisons qui ont donné envie d’en finir est souvent le premier pas vers la guérison. C’est de garder ces choses-là pour soi qui finit par étouffer.

    L’auteur, sans s’attarder dessus, aborde les fléaux que sont le harcèlement scolaire et le viol, mais aussi le deuil et la dépression chronique qui poussent certaines personnes à ces extrémités.

    Pour finir, je dirais que pour un roman basé sur le suicide, ce livre est joyeux, drôle, tendre, et surtout rempli d’espoir !

     

    Un extrait : Dans une pièce qui ressemblait à une salle de classe, nous étions cinq à être assis derrière de petites tables formant un cercle.
    Blouse blanche et barbe grise, celui que tout monde appelait le Doc, le psychiatre qui animait la séance, a joint les mains avec un sourire joyeux.

    « Bien ! » il a dit. « Comme nous avons un petit nouveau parmi nous, et pour le mettre à l’aise, chacun va rappeler son prénom et la façon dont il a essayé de se suicider. »

    Le petit nouveau, c’était moi. Nous étions tous ce que l’on appelle des suicidants, c’est-à-dire des personnes qui ont raté leur tentative de suicide – à ne pas confondre avec les suicidaires, ceux qui ne sont pas passés à l’acte.
    Un garçon s’est lancé. Ses cheveux étaient aussi roux que les miens étaient bruns, et il était aussi gras que j’étais en os.

    « Je m’appelle Victor, j’ai avalé une boité de pilules que ma mère prenaient pour dormir, j’croyais que c’étaient des somnifères, mais en fait, c’était un truc avec des plantes… »

    « Merci Victor ! » a dit le Doc d’un ton enjoué.

     

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  • [Livre] Belle de glace

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    Résumé : Rosalinda Fitzroy, alias Rose, dort depuis soixante-deux ans quand elle est réveillée par un baiser. Durant son sommeil, les Heures Sombres ravageaient le monde tel qu'elle le connaissait et tuaient des millions de personnes dont ses parents et son premier amour. Depuis son réveil, Rose, reconnue comme l'héritière perdue d'un empire interplanétaire, doit faire face à un avenir où elle est considérée soit comme un monstre, soit comme une menace. Prête à tout pour mettre son passé derrière elle et s'adapter à ce nouveau monde, Rose se sent attirée par le garçon qui l'a réveillé et espère qu'il l'aidera à recommencer sa vie. Mais quand un danger mortel met en péril sa nouvelle existence, Rose doit faire face aux fantômes du passé et les affronter sans quoi, il n'y aura plus du tout de futur pour elle.


    Auteur : Anna Sheehan

     

    Edition : Le livre de poche

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 23 octobre 2013

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : Voilà un livre qui m’a fait passer une nuit blanche. Oui, je sais, j’avais bien dit que je ne devais plus commencer de livres le soir, histoire d’éviter ce genre de mésaventure, mais que voulez-vous, je suis faible.
    Il semblerait que ce roman soit le premier de l’auteur, c’est pourquoi j’ai été assez étonnée par la qualité de l’écriture qui est dépourvue des petites erreurs que l’on trouve généralement dans les premières œuvres (lourdeur, lenteur, dialogues manquant de naturel…).
    Dans cette histoire, si on débute comme une réécriture de la Belle au Bois dormant, avec la jeune fille, endormie depuis un certain temps (62 ans en l’occurrence), éveillée par un baiser (une réanimation au bouche à bouche, mais on ne va pas chipoter).
    Mais on s’éloigne très vite du conte de fée pour basculer dans une histoire bouleversante. On oscille entre un présent dans lequel Rose doit réapprendre à vivre dans un monde qu’elle ne connait plus, où elle n’a plus personne et avec un danger qui plane au-dessus de sa tête, et le passé dans lequel on voit sa vie auprès de ses parents et sa relation particulière avec Xavier, l’amour de sa vie.

    Je n’ai que très rarement autant bouilli d’indignation en lisant un roman.
    D’abord, il y a l’entreprise de la famille de Rose. Elle semble tout contrôler, peu importe les conséquences futures de ses actes (comme la stérilité de la population produite par une stérilité programmée des graines de seconde génération, obligeant ainsi les fermiers à racheter de nouvelles graines auprès de l’entreprise). Otto est le fruit d’une des expérience menée : peau bleue, yeux jaunes, hybride d’humain et d’un ADN extra-terrestre, le jeune homme, télépathe pouvant transmettre et recevoir les pensées sur un simple contact, mais privé de parole, a dû se battre pour avoir ne serait-ce que le droit d’aller au lycée car il est considéré non pas comme un être vivant doué de raison, mais comme la propriété de l’Entreprise.
    C’est pourtant sans l’ombre d’un doute mon personnage favori : il est gentil, drôle, intelligent, sensible… une vraie perle !

    Bren est sympathique et il est vraiment utile à l’histoire, mais j’ai moins accroché avec lui. Je suis un peu injuste parce qu’il est vraiment gentil et attentionné.

    Rose est un peu perdue. Elle n’a plus aucun repère et de plus, les années qu’elle a passé endormie ont été riches en évènements sombres, que l’on découvre en même temps qu’elle.

    Et puis, il y a les parents de Rose. Les fondateurs de l’entreprise dont l’ombre plane toujours. On les découvre à travers le passé de Rose  et leur portrait s’étoffe au fur et à mesure des remarques faites sur eux, notamment par Bren et Otto, après le réveil de la jeune femme.

    Si on peut trouver Rose effacée, docile, voire passive, c’est parce que sa personnalité a été littéralement écrasée par ses parents.
    je ne rentrerai pas dans les détails, pour ne pas gâcher la surprise, mais je peux vous dire que j’ai rarement ressenti autant de colère, de mépris et d’indignation à l’égard d’un personnage de roman.

    L’histoire de Rose est haletante, j’ai eu beau avoir deviné à l’avance certaines choses, ça n’a pas pour autant diminué la tension du récit.
    J’ai beaucoup aimé la fin, même si j’ai trouvé qu’elle avait un léger arrière-goût d’amertume.
    C’est peut être justement pour cela que ce bouquin a été un coup de cœur du début à la fin !

     

    Un extrait : M’accrocher à mes rêves : un jeu dans lequel je luttais pour suivre à la trace ces images si aisément perdues. J’essayais de me maintenir en sommeil, d’obliger mon cœur à battre trop lentement pour sentir quoi que ce soit, de refuser que mes poumons s’éveillent. À une ou deux occasions, j’ai tenu si longtemps que maman, prise de panique, a enclenché le ressusciteur.

    Cette fois, c’était un paysage marin d’un bleu électrique que je tentais de capturer. Et ce ne fut pas une main qui m’en a tirée, mais la sensation d’une bouche plaquée contre la mienne. Je me suis redressée d’un coup, cognant ma tête contre celle qui m’avait sauvée. Je ne voyais rien. Tout était sombre et douloureux, comme si je venais tout juste d’ouvrir les yeux en pleine lumière après des jours passés dans le noir. Une voix inconnue a crié des mots tout aussi inconnus :

    — Merde, tu es bien en vie !

    Je me sentais complètement perdue. Je me raccrochais comme une enfant à ce que je connaissais.

    — Où est maman ?

     

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