Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Jeunesse - Page 5

  • [Livre] Le magicien d'Oz

    Le magicien  d'oz.jpg

    Résumé : Dorothée, la petite orpheline au rire cristallin, vit avec son chien Toto dans une ferme retirée du Kansas, auprès de son oncle Henri et de sa tante Em. Rien ne semble devoir perturber son existence paisible et joyeuse...jusqu'au jour où un formidable cyclone vient tout bouleverser. Encore assommés par le choc, Dorothée et son compagnon se réveillent, le lendemain matin, dans une bien curieuse contrée...Ici ,les sorcières ressemblent à des fées, les arbres sont doués de parole et les rêves les plus fous se réalisent. A condition, bien sûr, de les formuler devant le Grand Magicien d'Oz. Se lançant à la recherche du mystérieux personnage, la fillette croise en chemin, l'Epouvantail sans cervelle, le Bûcheron en Fer Blanc et le Lion Poltron, qui ont, eux aussi une demande de la plus haute importance à présenter au Magicien.


    Auteur : L. Frank Baum

     

    Edition : Pocket

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 2013 dans cette édition, 1900 pour la première édition.

     

    Prix moyen : 6€

     

    Mon avis : Après avoir lu, et avoir eu un coup de cœur, pour « Wicked » de Gregory Maguire, sous-titré « La véritable histoire de la sorcière de l’ouest », je me suis dis qu’il était plus que temps que je lise l’histoire originale : « Le magicien d’Oz ». (Est-ce que je vous étonne beaucoup en vous disant que j’ai chantonné « Over the rainbow » durant toute ma lecture ? Heureusement qu’il est court !)
    On peut lire ce livre quel que soit son âge, le style et le vocabulaire sont très abordables.
    L’histoire est courte et peu développée. C’est plus un conte qu’un roman, en fait. On sait qu’il y a quatre sorcières qui gouvernent chacune à un point cardinal du pays d’Oz, mais on ne sait rien d’elles, ni des hommes qui peuplent leurs territoires.
    L’univers créé par l’auteur est une mine d’or pour les réécritures de contes (ce qui a permis l’écriture d’un pavé tel que Wicked).
    J’ai bien aimé la morale consistant à dire que souvent on a déjà au fond de soi les qualités dont on croit manquer. Le magicien d’Oz ne fait, au final, que donner des placebos, et est incapable d’aider la seule qui a vraiment besoin d’aide, à savoir Dorothée.
    Tous les personnages sont attachants dès qu’on les rencontre. Personnellement, la rencontre que j’ai préféré a été celle avec le lion.
    Que ce soit l’épouvantail, le bucheron en fer blanc ou le lion, on aurait envie de continuer la route avec eux, et d’un autre côté, Dorothée veut tellement retrouver sa tante qu’on ne peut que souhaiter qu’elle réussisse à rentrer au Kansas même si cela implique la séparation du quatuor.
    Arrivé à la fin du conte, on réalise que rien n’aurait pu se passer si la sorcière du nord avait su conseiller Dorothée.
    Celle-ci aurait pu repartir aussi vite qu’elle était arrivée.
    A moins, bien sur, que la sorcière du nord n’ait volontairement tûe à Dorothée le moyen de rentrer. Peut-être savait-elle que Dorothée devait aller à la cité d’émeraude pour rencontrer ses compagnons et ainsi contribuer à sauver la population d’Oz ?
    Allez savoir !
    Je suis contente d’avoir enfin découvert ce conte autrement qu’à travers le film ou sa réécriture !

     

    Un extrait : Dorothée tenait Toto dans ses bras et contemplait le ciel, elle aussi. Tante Em faisait la vaisselle.
    Le vent du nord leur arrivait avec une sourde plainte; ils pouvaient voir les hautes herbes se coucher à l'approche de la tempête. Un sifflement strident dans l'air leur fit tourner la tête vers le sud; ils virent alors des vagues de vent accourir dans l'herbe de ce côté aussi.
    Immédiatement, oncle Henry fut sur pied.

    — Un cyclone, Em! cria-t-il à sa femme; je vais m'occuper des bêtes.

       Et il courut vers les étables où l'on gardait les vaches et les veaux.

    Tante Em laissa tomber sa besogne et se dirigea vers la porte. D'un regard, elle comprit l'imminence du danger.

    — Vite, Dorothée, cria-t-elle, cours à la cave!

       Toto sauta des bras de Dorothée et alla se réfugier sous le lit; la fillette essaya de l'en déloger. Tante Em, au comble de la frayeur, ouvrit brusquement la trappe du plancher et dégringola par l'échelle dans le petit trou sombre. Dorothée avait enfin rattrapé Toto et allait suivre sa tante, quand un hurlement de la tempête la surprit au milieu de la pièce. La maison fut secouée avec une telle violence que l'enfant en perdit l'équilibre et se retrouva assise par terre. Alors une chose étrange advint.

    La maison tournoya deux ou trois fois sur elle-même et s'éleva lentement dans les airs. Dorothée se crut transportée en ballon. Le vent du nord et le vent du sud se rencontrèrent à l'endroit où se trouvait la maison et en firent le centre exact du cyclone. Au cœur même d'un cyclone, l'air est calme d'habitude, mais la forte pression des vents, de part et d'autre de la maison, la poussait si haut, si haut qu'elle se retrouva à la pointe du cyclone; elle y resta perchée et fut emportée comme une plume à des lieues et des lieues de là.

    Il faisait très sombre, et le vent l'entourait de ses mugissements horribles, mais Dorothée trouva qu'elle voguait plutôt confortablement. Les premiers tourbillons passés, la maison avait encore une fois basculé dans le vide, puis la fillette se sentit balancée avec douceur, comme un bébé dans son berceau.

     

    bonne lecture 3 étoiles.jpg

  • [Livre] Chevaux de foudre

    chevaux de foudre.jpg

    Résumé : Une aventure haletante, dans le monde des courses de la Rome antique ! Alix a tout perdu. Son père, sa terre, et même son nom. Devenue esclave à Rome, elle est précipitée dans le monde des courses du Déluge. Ces compétitions violentes et sans pitié voient s'affronter les fulgurs, des chevaux de foudre dont le corps s'électrise quand l'orage éclate.
    Monter sur leur dos, c'est mettre sa vie en jeu, mais la liberté couronne les vainqueurs. Aidée par Marcus, le prodige de son équipe, Alix va lier son destin à Ira, un étalon indomptable, aussi beau que mortel...


    Auteur : Aurélie Wellenstein

     

    Edition : Magnard

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 13 Avril 2015

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : Après avoir découvert la plume d’Aurélie Wellenstein dans le « roi des fauves », je m’interrogeais sur ce que son style allait donner sur un roman destiné à la jeunesse. J’avais peur qu’elle n’édulcore trop son style pour cadrer avec son public cible.
    Alors oui, effectivement, l’auteur a adapté son écriture à son public mais sans pour autant perdre de son mordant.
    L’histoire mêle le drame, l’aventure et la romance, le tout saupoudré d’une bonne dose de fantastique.
    Les fulgurs, les chevaux sauvages, sont tellement bien décrit que j’avais l’impression de les avoir sous les yeux.
    Les orages électriques sont amenés si naturellement qu’on les accepte aussitôt comme une chose normale. C’est tout juste si je ne m’attendais pas à en voir un éclater chez moi.
    L’histoire a pour base l’empire romain, ses esclaves, enlevés parmi les peuples alentours, et bien sûr, ses jeux du cirque.
    Mais ici, pas de gladiateurs, pas de lions, pas de chars, mais des cavaliers s’affrontant lors de courses mortelles, en montant les fulgurs, des chevaux remplis d’électricité et de fougue, et tout aussi mortels que les courses elles-mêmes.
    La description des courses est impressionnante et j’ai tremblé aussi bien pour les cavaliers que pour les chevaux.
    J’ai vraiment beaucoup aimé Alix, l’héroïne de se roman. Si elle ne sait pas toujours comment réagir et si elle ressent parfois des émotions contradictoires, ce qui, vu son jeune âge n’est pas étonnant, elle ne baisse jamais les bras et garde en tête son objectif de recouvrer sa liberté.
    C’est un petit reproche que je fais à ce livre : banaliser l’esclavage.
    La colère d’Alix, pourtant bien naturelle, est présenté comme exagéré au point que j’ai vu plusieurs chroniques le considérer comme un élément négatif du personnage.
    J’ai bien évidemment trouvé Caius méprisable, il était difficile de le voir autrement vu son attitude. Mais j’ai trouvé Flaccus, l’entraineur, bien pire. Il est odieux et inutilement cruel aussi bien avec les chevaux qu’avec les esclaves, alors qu’il en est lui-même un. J’ai rêvé pendant tout le livre qu’il se prenne un coup de jus !
    Par contre, plus difficile à expliquer, j’ai eu un avis très mitigé sur Marcus.
    Alors ok, c’est le héros, ok, on se doute dès le début qu’il va y avoir un truc entre lui et Alix, mais j’ai eu un peu de mal avec sa manière de faire, comme s’il était anormal qu’Alix ne se résigne pas à être en esclavage, qu’elle soit folle de rage, qu’elle veuille s’enfuir. D’ailleurs la liberté est également son but, mais il le met au dessus de tout le reste. Dans son esprit, c’est une fois que lui-même sera libre qu’Alix pourra cherche à l’être aussi. Pourtant, puisqu’il est bien mieux traité qu’elle, il serait normal qu’il rachète sa liberté à elle en premier, non ? Puisqu’il dit l’aimer !
    Non, je n’ai vraiment pas accroché avec ce jeune homme.
    La fin est un peu trop « happy end » pour moi et je n’adhère pas forcément à certains choix des personnages.
    Je pense que je préfère la fin, ouverte mais frappante, de « le roi des fauves », mais je suppose que l’auteur a voulu faire une fin typique d’un roman jeunesse.
    A part ces quelques détails, j’ai trouvé l’histoire très prenante et bien construite.
    C’était une bonne lecture, rapide mais captivante.

     

    Un extrait : Le monde était en proie au chaos.

    La foudre blanchissait le ciel. Une puissante odeur de cuivre et de cendres empuantissait l’atmosphère. Des gens hurlaient, couraient en tous sens, s’interpellaient bruyamment. Les chevaux se cabraient. Un éclair tomba sur un fulgur et les hommes reculèrent en voyant le corps de la bête s’embraser.

    Qui étaient ces gens ? Pourquoi se trouvaient-ils là, tout à coup, au beau milieu d’une horde de fulgurs déchaînés ?

    Alix ferma les yeux. La tête lui tournait. Un effort de plus, et elle vomirait de douleur. Elle se pelotonna dans la boue.

    —       Non ! Debout, je t’en prie ! lui cria son père. Ce sont des Romains !

    Des Romains ? Ce simple mot lui envoya un jet de peur sous la peau. Plusieurs d’entre eux avaient déjà pillé son village et volé leurs récoltes. Un jour, ils avaient même arraché aux bras de sa voisine une jeune fille en larmes. On ne l’avait jamais revue.

    Alix effectua un violent effort, mais malgré toute sa bonne volonté, elle ne put se lever. Elle retomba à plat ventre. En frappant la terre, son crâne résonna comme une cloche.

    Son père la saisit sous les aisselles pour la soulever. Il réussit à la hisser sur ses pieds, tenta de la porter, mais il était trop faible et elle, trop lourde.

     

    Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

  • [Livre] Aux délices des anges

    Aux délices des anges.jpg

    Résumé : Anya quitte son pays natal, la Pologne, avec sa petite soeur et sa mère. Elle va rejoindre son père en Angleterre. Mais à l'arrivée, le choc est grand. Loin des rêves qu'elle s'était fait, son quotidien s'avère des plus rudes : son appartement est un taudis, son collège lui fait l'effet d'un zoo plein d'animaux hostiles et survoltés, sa famille manque d'argent... Il y a bien Dan, ce garçon dont la mère tient le salon de thé "Bienvenue au Paradis" qui s'intéresse à elle. Mais il a tout du bad boy. Alors que le monde s'écroule autour d'elle, Anya va découvrir que la douceur se cache parfois là où on ne l'attend pas.


    Auteur : Cathy Cassidy

     

    Edition : Nathan

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 06 Novembre 2014

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Dans « Miss Pain d’épices », seul autre livre de Cathy Cassidy que j’ai lu à ce jour, on suivait Cannelle, qui se cherche après avoir connu le harcèlement scolaire.
    Dans « Aux délices des anges », on va rencontrer Anya, une jeune polonaise qui doit quitter son pays avec sa mère et sa petite sœur pour rejoindre son père en Angleterre où il a lui-même émigré depuis 3 ans.
    Anya parle mal l’anglais, ce qui l’isole de ses camarades de classe qui ne sont pas tendres avec elle et qui se moquent d’elle. Les enfants plus jeunes étant moins préoccupé ce genre de choses, la petite sœur d’Anya a moins de difficultés à se faire des amies, mais son pays et sa famille lui manquent.
    Si je me suis assez vite attachée aux filles et à leur mère, j’ai eu plus de mal avec le père. Au quotidien c’est un homme gentil et agréable mais je l’ai trouvé assez égoïste. Déjà, il a voulu partir en Angleterre alors que la famille avait une vie, pas luxueuse, mais normale, en Pologne. Ensuite, alors qu’il était convenu qu’il attendrait d’avoir un travail et un lieu de vie convenable pour que sa femme et ses filles viennent le rejoindre, il a décidé qu’elles devaient venir parce qu’elles lui manquent, obligeant ainsi sa femme à quitter son travail et a trouver des ménages à faire puisque son faible niveau d’anglais ne lui permet pas de trouver mieux et tout ça pour maintenir la barque à flot.
    Puis, aux premières difficultés, il décide de retourner en Pologne, sans égard pour ses filles qui s’étaient entretemps adaptées. Puis, il change encore d’avis.
    Ce n’est pas tant ses interrogations et changement d’avis qui m’ont gênée, parce que je me doute qu’émigrer n’est pas chose aisée, mais ce qui m’a profondément dérangée, c’est qu’à AUCUN MOMENT dans l’histoire il ne demande l’avis de son épouse. Pourtant ses décisions impactent toute la famille, j’aurais aimé le voir un peu plus préoccupé des sentiments de sa famille.
    J’ai trouvé les filles bien plus tenaces et courageuses que père, malgré les difficultés et l’isolement culturel.
    Anya se fait des amis qui sont tous très stéréotypés. Ce sont des marginaux et, si leur description et caractères manquent de subtilité, il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un roman jeunesse. Si le but était bien de délivrer un message de tolérance, on peut dire que le but est atteint.
    C’était une petite lecture globalement sympathique, même si tout était un peu facile, manquait de profondeur et se termine un peu à la Disney.

     

    Un extrait : Nos dernières affaires ont été empaquetées. Maman court dans l’appartement, un plumeau à la main, pour s’assurer que tout soit parfait avant l’arrivée des prochains locataires. Kazia, assise sur sa valise, serre contre elle le vieux lapin tricoté par grand-mère en retenant ses larmes.

    Je la comprends. J’ai beau être excitée à l’idée de déménager, moi aussi, j’ai un peu peur. J’ai imaginé cet instant si souvent… maintenant que nous y sommes enfin, je tremble comme une feuille et j’ai une grosse boule au ventre.

    Les choses se précipitent lorsque grand-père et grand-mère viennent nous chercher pour nous conduire à l’aéroport. Le plus dur, c’est le moment des adieux. Ils m’étreignent de toutes leurs forces, comme pour prendre l’empreinte de mon corps. Entre deux sanglots, ils nous recommandent d’être courageuses, de penser à notre avenir et de profiter au maximum de la nouvelle vie qui nous attend à Liverpool. Je leur promets :

    – On vous écrira, on vous appellera, on vous enverra des e-mails… Et puis on vous rendra visite, et vous viendrez pour Noël.

    – Bien sûr, répond grand-mère.

    Je sais que c’est faux. Ils passeront les fêtes dans leur grand appartement avec oncle Zarek, tante Petra et les cousins, autour de la table dressée près du feu de cheminée. Comme tous les ans, ils prévoiront un couvert en plus, au cas où un étranger frapperait à la porte.

    Le temps de franchir la douane, maman et Kazia sont en larmes, elles aussi. Je prends une grande inspiration pour retenir les miennes. C’est dur de quitter Cracovie et la Pologne pour se lancer vers l’inconnu. Dur de laisser sa famille, ses amis, sa maison…

    Mais c’est ce dont je rêve depuis des années.

    J’avais neuf ans quand papa est parti travailler en Grande-Bretagne. Maman nous a expliqué qu’il y gagnerait plus qu’avant et qu’un jour, bientôt peut-être, il viendrait nous chercher. Là-bas, la vie serait plus belle. Pourtant, avant qu’il s’en aille, nous n’étions pas malheureux.

     

    bonne lecture 3 étoiles.jpg

  • [Livre] Qui es-tu Alaska?

    qui es tu Alaska.jpg

    Résumé : Miles Halter a seize ans et n'a pas l'impression d'avoir vécu. Assoiffé d'expériences, il décide de quitter le petit cocon familial pour partir loin, en Alabama au pensionnat de Culver Creek. Ce sera le lieu de tous les possibles. Et de toutes les premières fois. C'est là aussi, qu'il rencontre Alaska. La troublante, l'insaisissable et insoumise, drôle, intelligente et follement sexy, Alaska Young.


    Auteur : John Green

     

    Edition : Folio

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 18 Mai 2017

     

    Prix moyen : 8€

     

    Mon avis : J’ai entendu beaucoup de bien de ce livre, et, comme j’avais beaucoup aimé l’écriture de l’auteur dans « nos étoiles contraires », je n’ai pas hésité à le rajouter à ma PAL pour le Pumkin Autumn Challenge.
    Dès les premières lignes, on peut voir qu’on est en présence d’un compte à rebours : 158 jours avant, 128 jours avant… Mais avant quoi ? On ne le saura pas avant d’y être.
    J’ai eu assez vite un gros pressentiment sur l'événement vers lequel on se dirige, un bon pressentiment d’ailleurs.
    Mais avoir deviné sa teneur n’a absolument rien changé aux émotions qu’il provoque.
    Les personnages sont attachants, vraiment. Chacun d’eux a ses failles, mais ce sont des failles qui permettent à tous de s’identifier aux personnages.
    L’un d’eux vient d’un foyer monoparental très aimant mais très pauvre, une autre a émigré dans ce pays à l’âge de 12 ans et a du faire le deuil de tout ce qu’elle a été obligée d’abandonner dans son pays d’origine… Le personnage principal, Mile, à travers les yeux de qui on découvre leur histoire, vient d’un lycée où il était au mieux ignoré et malheureusement parfois harcelé. C’est la raison pour laquelle il a demandé à partir en pension dans un autre état, pour repartir de zéro.
    Parmi les quelques amis qu’il se fait, j’ai eu une petite préférence pour le colonel.
    Concernant Alaska, je l’ai moins appréciée, même si elle est au cœur de toute l’histoire.
    J’ai eu du mal avec son caractère mais j’ai trouvé que l’histoire est plus centré sur son entourage que sur Alaska elle-même, du coup, l’apprécier importe au final assez peu.
    Difficile d’en dire plus sans parler de cet événement, ce que je ne veux surtout pas faire.
    Je dirais simplement que ce livre ne répond pas à toutes les questions que l’on se pose. Mais c’est tout à faire normal car personne ne peut vraiment répondre à ses questions. Contrairement à d’habitude, j’aurais été déçue d’avoir des réponses tranchées.
    Plusieurs hypothèses sont avancées. A chacun de se faire sa propre opinion.
    Ce roman était un livre bourré d’émotions dans lequel on peut voir un groupe d’adolescent passer brutalement dans le monde des adultes.

     

    Un extrait : IL FAISAIT TRÈS CHAUD EN FLORIDE, incontestablement, et humide. Chaud au point d'avoir les habits qui collent à la peau comme du scotch et la sueur qui ruisselle dans les yeux, mais uniquement en extérieur. Or, la plupart du temps, je ne sortais que pour aller d'un endroit climatisé à un autre.
    Je n'étais pas préparé à cette sorte de chaleur unique que l'on rencontre à vingt-cinq kilomètres au sud de Birmingham (Alabama), au lycée de Culver Creek. Le 4 x 4 de mes parents était garé sur l'herbe à quelques mètres à peine de ma chambre, la 43. Mais, chaque fois que je faisais le modeste aller-retour de la voiture à la chambre pour décharger ce qui me semblait être à présent beaucoup trop d'affaires, le soleil me mordait la peau à travers mes vêtements avec une férocité sans nom qui m'a fait véritablement redouter le feu de l'enfer.
    À nous trois, papa, maman et moi, ça ne nous a pris que quelques minutes de vider le coffre de la voiture, mais ma chambre non climatisée, bien qu'à l'abri des ardeurs du soleil, était à peine plus fraîche que l'extérieur. J'ai été surpris par la chambre. Je m'étais imaginé de la moquette épaisse, des murs lambrissés, du mobilier victorien. Excepté le seul luxe d'une salle de bains individuelle, j'avais hérité d'une boîte. Avec ses murs en parpaing enduits de généreuses couches de peinture blanche et son lino à carreaux verts et blancs, elle évoquait plus l'hôpital que le dortoir de mes rêves. Deux lits superposés en bois brut avec des matelas en vinyle avaient été poussés contre la fenêtre qui donnait sur l'arrière du bâtiment. Tous les meubles étaient fixés aux parois et au sol : bureau, armoire, étagères, pour éviter toute velléité d'agencement personnelle. Et pas d'air conditionné.

     

    Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

  • [Livre] Une robe couleur du temps – T03 – Cléopâtre Reine du Nil

    Une robe couleur du temps T03.jpg

     

    Résumé : Après ses aventures à bord du Titanic et à la cour de Marie-Antoinette, Louise Lambert n’a qu’une idée en tête : retourner à la boutique des Fashionistas Voyageuses, pour embarquer à nouveau vers une époque mythique. Mais cette fois, c’est en fouillant dans les affaires de sa mère qu’elle découvre un objet inattendu : un pendentif frappé à l’image du célèbre magasin, et que seules les fondatrices ont le droit de porter. Sa mère aurait-elle aussi vécu des histoires extraordinaires? Lui aurait-elle caché ce secret ? C’est sur le tournage d’un film pharaonique, puis au pays de la reine Cléopâtre, que Louise va élucider cette énigme !


    Auteur : Bianca Turetsky

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 13 Août 2014

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Ce roman est le troisième et dernier tome de la série et, quand on voit la fin, il semble évident que l’auteur avait l’intention d’écrire d’autres opus, mais, depuis 2013, année de la sortie en VO de ce troisième tome, la série semble abandonnée.
    Heureusement, chaque tome va jusqu’au bout de son histoire et, même si on reste un peu sur sa faim sur certains détails de la vie de Louise, cet abandon de série ne provoque pas une trop grande frustration.
    Dans ce tome, on se retrouve dans l’Egypte ancienne, au temps de Cléopâtre. Comme on ne possède guère de certitudes historiques sur cette période, les quelques libertés prises par l’auteur, qui admet par exemple avoir déplacé dans le temps certains évènements pour pouvoir les intégrer au voyage de Louise, sont moins dérangeantes que dans le tome précédant qui se passait dans le Versailles de Marie-Antoinette.
    Ce voyage-ci est quelque peu particulier. D’abord, Louise est dans un état d’esprit particulier puisqu’elle découvre dans les dernières pages du tome précédent et les premières de ce tome-ci que sa mère a elle-même été une fashionista voyageuse. Ensuite, Il n’était pas vraiment prévu que Louise se retrouve au cœur de l’Egypte ancienne. En effet, sa destination est avant tout le tournage du film Cléopâtre, sur lequel Liz Taylor et Richard Burton se sont rencontrés.
    C’est en découvrant sa nouvelle destination que Louise va accidentellement se retrouver plonger dans la vraie vie de la dernière reine d’Egypte.
    Le moins qu’on puisse dire, c’est que Louise n’a jamais été en aussi grand danger. En effet, intrigues politiques, trahisons, ou simple mépris pour la vie humaine, la vie à la cour de Cléopâtre n’est pas de tout repos, encore moins quand on est une servante, fut-elle la préférée de la souveraine. Louise va vite se rendre compte que sa vie ne tient qu’à un fil, celui des caprices de sa reine.
    J’ai beaucoup aimé la période passée en Egypte, mais j’ai regretté que la partie passée sur le plateau de cinéma soit ainsi survolée.
    Même si l’histoire va jusqu’à son terme, il est dommage que l’auteur n’ait pas continué sa série et nous laisse sur la question de l’avenir de Louise au sein des fashionistas voyageuses.
    Cependant, chaque tome étant toujours plus ou moins construit de la même manière, je pense que la série aurait rapidement fini par s’essouffler et ce n’est pas plus mal que tout s’arrête à son apogée. J’aurais peut-être juste aimé une fin plus définitive, plus tranchée.

     

    Un extrait : Ce dernier quart d’heure, l’axe autour duquel tournait le monde de Louise, s’était complètement renversé. Pour une raison inconnue, sa mère possédait un collier identique à ceux portés par Marla et Glenda, les stylistes magiques des Fashionistas Voyageuses. C’était un bijou tellement unique, cela ne pouvait pas être une simple coïncidence ! Sa propre mère, celle qui passait son temps à critiquer sa collection vintage, qui essayait toujours de la traîner dans des magasins barbants et qui avait failli lui interdire de se rendre à la première vente des Fashionistas Voyageuses ! La voilà qui se retrouvait, elle ne savait trop comment, sur une vieille photo jaunie toute froissée, vêtue d’une longue robe blanche ancienne ornée de festons de dentelle, avec une carriole tirée par des chevaux en arrière-plan. Elle pensait que sa mère était vieille, d’accord, mais pas à ce point-là ! À moins que ce cliché n’ait été pris lors d’une fête de village ou dans un studio de cinéma, sa mère tellement anglaise, toujours en twin-set impeccable, pouvait fort bien être une Fashionista Voyageuse elle-même !

    Ce n’est donc pas dans ta famille ?

    C’était la question que lui avait posée Stella, une Fashionista Voyageuse de treize ans, en plein milieu de la galerie des Glaces à Versailles. Et elle lui trottait sans arrêt dans la tête, comme un écho. Mais l’arrière-grand-tante au deuxième degré de Stella était Coco Chanel ! Et la mère de Louise était juste… sa maman. Du moins, c’était ce qu’elle croyait, jusqu’à ce soir. Il semblait que l’histoire de sa mère était bien plus intéressante que Louise ne l’aurait imaginé. Fébrile, elle remonta son édredon jusqu’à son cou, en essayant de concilier l’image familière d’une maman chic et guindée qu’elle croyait connaître avec une Victoria Lambert souriante en vêtements vintage sur une photo noir et blanc. Impossible !

     

    bonne lecture 3 étoiles.jpg

  • [Livre] Une robe couleur du temps – T02 – Au palais de Marie-Antoinette

    Une robe couleur du temps T02.jpg

     

    Résumé : Avec un peu de magie, les désirs deviennent réalité. Louise le sait bien. Et en ce moment, ce que désire Louise, c'est partir en France, le pays des grands couturiers. Mais avec un père au chômage, adieu les projets de voyage !
    Adieu Coco Chanel, Yves Saint Laurent et Christian Dior !
    Pour se consoler, Louise retourne dans la boutique des Fashionistas voyageuses; elle est loin de se douter qu'en enfilant une vieille robe, c'est à Versailles qu'elle va être propulsée, à l'époque de Marie-Antoinette et des débuts de la mode. Le rêve !
    Hélas, la vie à la cour n'est pas vraiment rose. Le château grouille d'intrigues et la Révolution est dans l'air. Si elle veut revenir avec la tête sur ses épaules, Louise va plus avoir besoins d'aide que de rubans et de dentelles.


    Auteur : Bianca Turetsky

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 04 juillet 2012

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : Dans ce second tome, nous retrouvons Louise dont la famille traverse une crise financière. Son père ayant perdu son travail, voilà Louise contrainte de renoncer au voyage scolaire à Paris. Son rêve ! Sans être égoïste, Louise est très déçue et ne mesure pas bien les possibles conséquences de la perte d’emploi de son père sur la vie quotidienne de la famille. Mais bon, il faut dire qu’elle n’a que 12 ans !
    Heureusement, la prochaine vente des fashionatas est là pour lui changer les idées.
    Déjouant la vigilance des étranges vendeuses qui ont déclaré que ce n’était pas le moment pour ce voyage, Louise enfile une robe du XVIIIème siècle et la voilà transportée à Versailles, dans la peau de Gabrielle de polignac, aux côtés d’une Marie-Antoinette de 15 ou 16 ans.
    Alors commençons d’emblée par les points qui m’ont dérangée. Ou plutôt le point, essentiel, qui est le manque de recherches de l’auteur sur l’Histoire de France. A l’instar de bon nombre d’américains, il semblerait que Bianca Turetsky pense que survoler cette période de l’histoire suffit à écrire un livre qui s’y déroule. Cela donne tout un tas d’inexactitudes, toutes plus agaçantes les unes que les autres. Pour n’en citer que quelques-unes : Marie-Antoinette, donc âgée de 16 ans à peu près, dauphine de France, passe son temps au petit Trianon avec ses amies la princesse de Lamballe et la duchesse de Polignac. Donc déjà là, on a trois inexactitudes. Marie-Antoinette était reine quand son époux lui a offert le petit Trianon, puisqu’il a dû attendre la mort de son grand-père pour lui offrir ce lieu qui était la demeure des favorites. Ensuite, elle était reine aussi quand elle rencontre Gabrielle puisque celle-ci n’a fait son apparition à la cour qu’en 1775. Enfin, Gabrielle n’est devenue duchesse qu’en 1780.
    Plusieurs fois, on appelle Marie-Antoinette « madame déficit », surnom qui ne lui été donné que bien après son accession au trône.
    Enfin bref, erreurs et exagérations s’accumulent et j’ai vraiment été frustrée de voir à quel point l’Histoire a été malmenée par ce livre.
    En dehors de ces considérations historiques, j’ai trouvé que, par rapport au premier tome, l’écriture de l’auteur s’est nettement améliorée. Elle donne plus de profondeur à ses personnages, chose qui manquait vraiment.
    Lors de son voyage, Louise va relativiser sa situation. Ne pas pouvoir aller en voyage scolaire n’est rien à côté des souffrances du peuple français qu’elle découvre lors d’une visite à Paris.
    Elle va comparer l’attitude des grands du royaume, qui « plaignent » le peuple mais font semblant de ne pas voir ceux qui implorent pour de l’aide, à l’attitude des gens en général à son époque, qui pleurent devant les documentaires montrant la pauvreté mais qui oublient les mêmes personnes tant qu’ils ont leur petit confort.
    Cette prise de conscience de Louise des différentes classes sociales est très bien décrite.
    La fin du roman nous laisse sur quelques interrogations : que cache la mère de Louise ? Qui sont les autres fashionatas voyageuses dont Stella, la jeune fille que rencontre Louise, lui a parlé ? Et Louise va-t-elle construire quelque chose avec le cousin de sa meilleure amie, aussi passionné de vintage qu’elle-même ?
    J’espère que toutes ces réponses seront dans le prochain tome et que celui-ci sera plus précis concernant le contexte historique dans lequel il se déroulera.

     

    Un extrait : Louise Lambert se réveilla en sursaut. Elle était en sécurité, dans son lit.

    Les tonalités sombres d’une pièce de musique classique emplissaient sa chambre. Comment cela se faisait-il qu’on était déjà le matin ? Elle se frotta les yeux du revers de la main et bâilla. Parfois ses rêves étaient si mouvementés que Louise avait l’impression de ne pas pouvoir dormir du tout. Elle jeta un coup d’œil à son radio-réveil luminescent : 7 h 17. L’heure de démarrer une nouvelle journée d’école.

    Louise aimait se réveiller aux sons d’une symphonie. Ainsi pouvait-elle prolonger un peu le monde de ses rêves, sans être brutalement rappelée à la réalité. Elle était alors transportée quelque part, n’importe où. Elle se remémora ses aventures nocturnes et eut, sur-le-champ, le sentiment de se retrouver dans cette pièce tapissée de brocart bleu, se cramponnant à la robe ivoire que les femmes lui avaient retirée, représentant sa vie passée, si loin de chez elle. Mais dans quelle maison exactement ? Et quelle vie passée ? Ces femmes dans les bois donnaient la chair de poule, et voulaient la transformer en une autre personne. Pourtant, à la fin, ce n’était pas tout à fait un cauchemar, parce qu’elles lui faisaient revêtir une robe encore plus somptueuse que la sienne et la paraient de bijoux. Elle aurait juré sentir encore le chatouillement de leurs mains gantées de soie qui lissaient doucement ses cheveux en arrière. Cependant elle gardait de toute la scène un sentiment de malaise. D’où venaient donc ces images ? se demanda-t-elle en se calant contre ses oreillers en plume. Elle sortit son journal relié en cuir rouge vif et ses stylos de couleur du tiroir de sa table de nuit, puis commença à tracer une esquisse de la robe bleu-vert pâle avec sa jupe à crinoline et son corset ajusté avant qu’elle ne s’efface complètement de sa mémoire. Elle aurait peut-être pu trouver quelque chose de similaire dans son dictionnaire illustré du vintage, qu’elle surnommait avec gourmandise sa « bible de la mode ». Elle se mit à feuilleter les pages écornées de Comment bien acheter vintage : le guide essentiel de la mode, où défilèrent les imprimés multicolores de Missoni et les créations excentriques d’Elsa Schiaparelli…

     

    bonne lecture 3 étoiles.jpg

  • [Livre] Nos âmes jumelles

    nos ames jumelles.jpg

     

    Résumé : L'une est blonde, l'autre brune. L'une solaire et populaire, l'autre timide et solitaire. Sonia dite Yuna écrit pour une association, Trames, qui publie un fanzine. Elle y rencontre Lou-Tiamat, qui s'affirme dans l'art du dessin suite au divorce brutal de ses parents. Leur amitié virtuelle se double d'échanges sur leurs créations et leur vie affective. Jusqu'au jour où les deux jeunes filles se rencontrent un week-end autour d'un projet…


    Auteur : Samantha Bailly

     

    Edition : Rageot

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 27 Mai 2015

     

    Prix moyen : 13€

     

    Mon avis : Sonia et Lou n’ont rien en commun au premier abord : l’une est blonde, populaire, en première L, dotée de parents baba cool pour lesquels aucune contrainte n’est envisageable, l’autre est brune, timide, solitaire, un poil harcelée au lycée, en première S, et pourvue d’une mère rigoriste qui ne pense qu’à la contrôler par tous les moyens possibles.
    Et pourtant, les deux filles ont une passion commune : l’art. Le dessin pour Lou, l’écriture pour Sonia : passions certes différentes mais complémentaires, la première illustrant les histoires de la seconde.
    Mais leurs points communs sont plus nombreux qu’il n’y parait. Chacune souffre de l’attitude de ses parents. Lou est étouffée par sa mère qui ne la laisse jamais respirer, contrôlant le moindre de ses faits et gestes. A l’inverse Sonia se sent abandonnée par ses parents avec qui elle vit comme avec des colocataires. L’attitude de ces derniers l’ayant poussée à demander à entrer en internat pour avoir un cadre plus délimité, des repères.
    Il faut dire que les parents en tienne une couche chacun dans leur genre. On peut se dire que les adolescents ne sont jamais contents, mais là, un juste milieu serait appréciable dans l’attitude des uns et des autres. Surtout côté parental, parce que dans ce livre, les seuls à faire des efforts ce sont les ados. Quoi que la mère de Lou va évoluer bien plus que les parents de Sonia au fil de l’histoire.
    J’ai trouvé que l’auteur décrivait parfaitement la cruauté et, n’ayons pas peur des mots, la stupidité de certains ados, hélas nombreux, qui pensent que seule leur vie est la norme, que tous ceux qui ont des passions différentes, des facilités ou des difficultés, peu ou beaucoup d’interactions sociales méritent de se voir mis à l’écart, moqués ou insultés.
    Que ce soit du côté de Lou, taxée d’être une intello (insulte suprême a priori chez les moins de 18 ans…) ou du côté de Sonia avec son meilleur ami qui subit insultes et moqueries du fait de son homosexualité, le harcèlement « ordinaire » est bien décrit.
    L’auteur parle aussi des rencontres via internet. Si Sonia et Lou développe une belle amitié, la révélation sur l’identité d’Eru m’a vraiment surprise, je ne m’attendais pas du tout à ça ! Mais heureusement que les filles sont unies, ça leur permet d’avancer quoi qu’il arrive.
    Le point le plus mis en avant dans ce livre est la nécessité de s’accrocher si on veut atteindre ses rêves parce que tout ne vous sera pas servi sur un plateau d’argent et surtout, il ne faut pas avoir peur de rêver.
    Comme le disait Oscar Wilde : « Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles ».
    Le livre aurait pu se suffire à lui-même, d’autant plus que, en tête de chaque chapitre, une citation de Lou ou de Sonia nous raconte comment les choses se passent pour elles 10 ans après leur rencontre. Mais l’auteur a décidé de faire de son roman une trilogie. Il me reste donc deux tomes à lire qui correspondront respectivement à l’année de terminale et la première année de fac des filles. Je suis impatiente de me replonger dans l’univers de Lou et So.

     

    Un extrait : Assise sur le rebord de son lit, Sonia feuillette son ancien agenda, un épais carnet rouge. Elle sourit en voyant se succéder les devoirs, les gribouillis, les longs mots rédigés dans des couleurs fluo. Il est temps de se tourner vers cette nouvelle année scolaire. La rentrée, cette rentrée tant attendue. Première L.

    Elle a choisi option arts, esquivant avec soulagement les pénibles mathématiques qui faisaient chuter sa moyenne générale.

    À présent, elle va se concentrer sur ce qui l’intéresse le plus : la littérature.

    Elle range le vieil agenda dans le tiroir de son bureau, puis s’empare de son successeur. Flambant neuf, d’un bleu laqué parcouru de reliefs, pourvu d’une reliure ouvragée. Il ressemble à un véritable livre. Pour le reste, toujours le même sac élégant, des feuilles volantes, des pochettes cartonnées usées, quelques stylos se battent en duel. Elle range les fournitures, puis vérifie une dernière fois sa valise. Des vêtements pliés approximativement, sa trousse de toilette, une serviette de bain. Tout semble y être.

    À présent qu’elle a bonne conscience, elle ouvre son ordinateur portable. Ses doigts agiles tapent immédiatement sur Google : Fanzine Trames.

    Le site internet apparaît, interface agréable, design épuré. Depuis plusieurs semaines, elle s’y rend chaque jour, et connaît les rubriques par cœur : Association, Galerie, Textes, Fanzines, Forum, Boutique. Elle a découvert le concept du fanzine au gré du Net, en cherchant des conseils sur l’écriture. Fanzine est la contraction de fanatic magazine, autrement dit un magazine réalisé par des amateurs passionnés. Cela tombe bien : elle est ET amateur ET passionnée.

    Elle hésite. L’icône de son document Word la nargue. Cela fait un moment à présent qu’elle songe à mettre son poème sur le forum, rien que pour obtenir un avis, pour voir s’il suscite des réactions. Mais elle a peur. Et si tout le monde détestait ? Lui jetait au visage qu’elle n’a aucun talent ? Cela anéantirait le rêve qui l’habite depuis le début du collège, celui qu’elle note avec application sur chaque feuille d’orientation.

     

    Quel métier envisagez-vous plus tard ?

    Écrivain.

     

    Soudain, on frappe à la porte.

    – So ?

    Son père.

    – Oui, tu peux entrer.

    Il pousse le battant, dévoilant son visage dévoré par une barbe qui s’éternise depuis quelques jours.

    – Qu’est-ce qu’il fait sombre ici !

    Il presse l’interrupteur, et les lampes tendues d’abat-jour colorés s’allument.

    – Qu’est-ce qu’il y a ? demande Sonia, agacée d’être dérangée.

    – Tu es prête pour demain ?

    – Oui.

    – Tu as fait des courses avec maman ?

    – Non, elle n’a pas eu le temps.

    Il fronce les sourcils. Sonia explique :

    – Elle a dû emmener Lucky chez le vétérinaire.

    Lucky, l’un des très nombreux chats de la maison. Sa mère n’a pas un métier classique : elle élève des persans. Matthieu, le meilleur ami de Sonia, est fasciné par cette famille atypique. Une mère qui a toujours un chaton à vous placer entre les bras. Un père régisseur lumière dans un théâtre parisien, qui ponctue les repas d’anecdotes sur la capitale, les caprices et/ou les talents des comédiens. Mais ce que Sonia perçoit surtout, c’est sa mère plus investie dans l’achat du prochain griffoir que dans son orientation.

     

    coup de coeur.jpg

  • [Livre] Moi Simon, 16 ans, Homo Sapiens

    Moi Simon, 16 ans, Homo Sapiens.jpg

    Résumé : Simon Spier, 16 ans, est gay. Personne n’est au courant. Les seuls moments où il est vraiment lui-même, c’est bien à l’abri derrière l’écran de son ordinateur. C’est sur un chat qu’il a « rencontré » Blue. Il ne sait pas grand-chose de lui. Simplement :

    1/ Ils fréquentent le même lycée.

    2/ Blue est irrésistible.

    3/ Il l’apprécie énormément. (Pour être tout à fait honnête, Simon commence même à être un peu accro.)

    Simon commet alors une erreur monumentale : il oublie de fermer sa session sur l’ordi du lycée. Résultat ? Martin, un de ses camarades de classe, sait désormais que Simon est gay. Soit Simon lui arrange un coup avec sa meilleure amie, soit Marin révèle son secret à la terre entière. Problème réglé ? Pas si sûr…


    Auteur : Becky Albertalli

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 15 Avril 2015

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Franchement, j’ai trouvé ce livre plaisant à lire mais loin d’être aussi bien qu’on pourrait s’y attendre en voyant les avis des lecteurs. Pour moi, le fait qu’il mette en scène un homosexuel en personnage principal ne suffit pas à faire de lui un livre exceptionnel.
    J’ai trouvé que l’entourage de Simon était trop stéréotypé, comme si l’auteur avait besoin de personnages ayant des caractéristiques particulières pour que son personnage gay devienne normal. Je ne pense pas qu’il avait besoin de ça, au contraire. Là on dirait qu’il dit : bon, ok, les gay c’est pas normal, essayons de le normaliser. J’aurais nettement préféré que Simon évolue dans un groupe constitués de plus de mecs blanc hétéros, pour bien montrer que rien ne le distingue d’eux, hormis son orientation sexuelle.
    Par exemple, Simon a une excellente amie, douée, talentueuse et qui est, bien malgré elle, le départ de ses ennuis. Mais pourquoi l’auteur ressent-il le besoin de rappeler à tout bout de champs qu’elle est noire ? Comme si la couleur de sa peau était la condition à sa réaction face au coming out de Simon.
    De plus, pour un roman censé parler de la quête de l’identité, ce livre est étonnamment lisse. Sérieusement, la plus grosse angoisse de Simon concernant son coming out, c’est que ses parents soient trop « enthousiastes » et en parlent ? Allez dire ça à tous les jeunes hommes qui ont peur de se retrouver à la rue ou pire ? Je ne dis pas que les parents de Simon auraient du mal réagir, mais les « angoisses » de Simon m’ont semblées vides de sens.
    Bon après, je ne suis pas la plus grande fan de littérature homosexuelle qui soit, tout simplement parce que quand je lis une romance, j’ai besoin de m’identifier à un personnage pour apprécier le livre et que du coup, il me faut une romance hétérosexuelle. Mais je trouve anormal qu’il y ait si peut de romance homosexuelle sur le marché (et je parle de romance, pas de quasi porno, merci bien), parce que si j’ai besoin de pouvoir m’identifier, je ne doute pas qu’un homosexuel, femme ou homme, a besoin de la même chose.
    Mais ce roman, je n’arrive pas à lui trouver une « case ». Ce n’est pas vraiment de la romance (un peu, mais sans plus) et côté livre engagé sur l’homosexualité, c’est un peu comme si on faisait de oui-oui va à l’école un livre engagé pour l’éducation…
    J’ai quand même bien aimé les réactions de la prof de théâtre face aux moqueries cruelles dont Simon est la cible après son coming out. Si tous les profs pouvaient réagir ainsi, sans la moindre concession, plus d’adolescents oseraient envisager de vivre leur sexualité au grand jour.
    Bon ça reste un livre qui se lit vite et qui n’est pas désagréable, mais il ne faut pas lui en demander pour plus que ce qu’il est : une bluette adolescente sympathique mais sans grand intérêt.

     

    Un extrait : C’est une conversation étrangement subtile. Tout juste si je m’aperçois du chantage.

    Nous sommes dans les coulisses, assis sur des chaises pliantes en métal, quand Martin Addison m’annonce :

    — J’ai lu tes mails.

    — Quoi ?

    Je lève la tête.

    — Tout à l’heure. À la bibliothèque. Sans le faire exprès, bien sûr.

    — Tu as lu mes mails ?

    — Disons que j’ai utilisé l’ordi juste après toi, et quand je suis allé sur Gmail, ton compte s’est ouvert. Tu aurais dû te déconnecter.

    Je le dévisage, médusé.

    — Pourquoi ce pseudo ? demande-t-il en martelant le pied de sa chaise.

    Merde, excellente question. À quoi bon utiliser un pseudonyme si le premier clown venu perce à jour mon identité secrète ?

    Il a dû me voir devant l’ordinateur, je suppose.

    Et je suppose que je suis le roi des crétins.

    C’est qu’il sourit, en plus.

    — Enfin bref, ça t’intéressera sans doute de savoir que mon frère est gay.

    — Euh, pas particulièrement.

    Il me fixe. Je demande :

    — Qu’est-ce que tu essaies de me dire ?

    — Rien. Écoute, Spier, ça ne me pose aucun problème, à moi. Disons que je m’en contrefiche.

    Sauf que c’est quand même une petite catastrophe. Voire un foutu cataclysme, suivant la capacité de Martin à la fermer.

    — C’est vraiment gênant, dit-il.

    Je ne sais même pas quoi répondre.

    — Enfin, reprend-il, tu n’as clairement pas envie que ça se sache.

    Franchement… Je suppose que non. Même si le coming out ne me fait pas peur. Oui, bien sûr, plus gênant tu meurs, et on ne va pas se leurrer, je ne suis pas pressé d’y être. Mais ça ne sera pas la fin du monde. Pas pour moi.

    Le problème, c’est que ça serait délicat pour Blue. Si jamais Martin venait à parler.

    Martin Addison. Il fallait que ce soit lui qui se connecte à Gmail après moi ! Comprenez : jamais je n’aurais utilisé l’ordi de la bibliothèque si j’avais pu me connecter au Wi-Fi depuis mon portable. Or c’était un de ces jours où je n’avais pas la patience d’attendre d’être rentré pour lire mes messages. Je ne pouvais même pas attendre de sortir sur le parking pour consulter mon téléphone.

    Parce que j’avais écrit à Blue depuis ma boîte secrète le matin même. Un mail plutôt important.

    Je voulais simplement voir s’il m’avait répondu.

     

    Petite déception 2 étoiles.jpg

  • [Livre] L'histoire de la bête

    L'histoire de la bête.jpg

     

    Résumé : C'est une histoire vieille comme le monde : celle d’un prince cruel transformé en Bête. Et celle d’une belle jeune fille qui surgit dans sa vie. Le monstre est métamorphosé par la compassion de la jeune fille et l’amour qu’il ressent pour elle. Puis ils se marient et ont beaucoup d’enfants. 
    Mais comme pour chaque histoire, il y a plusieurs versions. Qu’importe ce que l’on a pu dire ou écrire, une seule question demeure : qu’est-ce qui a changé le prince en la Bête que l’on connaît ?
    Voici l’une de ces histoires. Une histoire de bêtes, et, bien sûr, de belles.


    Auteur : Serena Valentino

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 01 mars 2017

     

    Prix moyen : 14€

     

    Mon avis : Après son premier livre qui explorait le passé de la méchante reine, ainsi que les raisons de ses mauvaises actions, Serena Valentino rempile avec cette fois les raisons qui ont conduit un prince à devenir la bête.
    Dans le dessin-animé de Disney, qui sert d’inspiration à ce livre, le prologue nous expliquait qu’une enchanteresse, dissimulée sous un déguisement, avait demandé au prince de la laisser entrer chez lui par un soir d’orage. Devant son refus, elle lui jette un sort.
    Ici, s’il y a bien une enchanteresse, ses motivations sont un peu plus sérieuses que de s’être levée un matin en se disant qu’elle allait tester un peu le caractère des princes des environs.
    Et si on ne connaissait pas la jeune Circé, ses trois sœurs aînées, nous les avons déjà rencontrées dans le premier tome où elles n’étaient pas étrangères au changement de comportement de la méchante Reine. J’ai comme l’impression que ces trois là ont plus ou moins à voir avec tout ce qui tourne pas rond dans tous les royaumes enchantés du coin !
    L’histoire se lit très vite et j’ai beaucoup appréciée de retrouver des scènes du dessin animé.
    Les scènes présentes dans le dessin animé sont rapportées fidèlement, mais enrichies des pensées de la bête, de ses motivations, ce qui éclaire les scènes que l’on connaît d’un jour nouveau.
    Bien que l’histoire aillé jusqu’à la fin du dessin animé, les scènes avec Belle ne sont pas nombreuse et les trois quart du roman concernent ce qu’il s’est passé avant, quand le prince était encore totalement humain, sa transformation et ses premiers temps en tant que Bête.
    L’histoire de la Bête n’est pas un coup de cœur, comme l’avait été pour moi Miroir, Miroir, mais il le frôle. A présent je suis impatiente de découvrir les histoires d’Ursula et de Maléfique, déjà sorties en anglais et qui, je l’espère, seront bientôt éditées en français.

     

    Un extrait : Avant la malédiction, la vie avait comblé le Prince de tous ses bienfaits. Cependant, il n’était rien de plus qu’un jeune homme arrogant, vaniteux et pleinement conscient des privilèges que lui apportait son ascendance royale. Il ne s’en cachait nullement, pas plus qu’il n’en rougissait. Il n’avait qu’une piètre opinion des princes qui s’abandonnaient aux billevesées codifiées par les contes de fées. Selon les croyances populaires, ils devaient chevaucher par monts et par vaux, vaincre dragons impétueux et cruelles marâtres dans le but unique de sauver de Belles au bois dormant et de les réveiller d’un premier baiser d’amour.
    Hypocrisie ! Duperie ! Qui donc pouvait croire que tous ces hommes bien-nés n’étaient autres que des princes charmants au grand cœur ? Ne combattaient-ils que pour obtenir la main de leur princesse, au nom de la justice ? Jamais ne le faisaient-ils pour leur propre gloire, pour flatter leur ego, ou tout simplement pour satisfaire un penchant belliqueux ?
    Quand bien même, le Prince se refusait à une existence d’amoureux transi. Il préférait se consacrer à la chasse et au plaisir que lui consacraient la traque et les trophées exposés à sa gloire. Abattre un élan ou vaincre un ours était tout autant gratifiant, si ce n’est plus, que de se frotter de trop près à des pommes empoisonnées ou des nains colériques. Les dépouilles qu’il traînait jusqu’à la taverne, où le vieil Higgins les empaillait, lui assuraient un nom et les faveurs de la gent féminine. Nil besoin de terrasser un dragon ou de vaincre une horrible sorcière pour obtenir le baiser d’une jouvencelle !
    Sa vie était parfaite : tous l’aimaient et l’idolâtraient comme il se devait.

     

    adoré 5 étoiles.jpg

  • [Livre] Animale – T02 - La prophétie de la reine des neiges

    animale t02 la prophetie de la reine des neiges.jpg

     

     

    Résumé : Et si le plus merveilleux des contes cachait le plus sombre des complots ?

    1833, sur une île perdue du Danemark.

    Elle s'appelle Blonde, il se nomme Gaspard.

    Elle est animale, il est fou d'elle.

    Le destin s'apprête à les arracher l'un à l'autre : ils sont les victimes d'une prophétie qui bouleversera le monde à jamais. Blonde parviendra-t-elle à déjouer les plans de l'énigmatique Reine des neiges, avec pour seul allié un jeune écrivain nommé Andersen ?

    Une héroïne prête à tout pour retrouver celui qu'elle aime, un ennemi insaisissable, une quête éperdue.

     

    Auteur : Victor Dixen

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 20 août 2015

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : J’avais eu un peu de mal à entrer dans l’histoire pour le premier tome, et, même si j’ai trouvé que celui-ci était un peu en dessous du précédent, j’ai eu plus de facilité à le lire.
    Ici le but est clairement de rattacher l’histoire de Blonde à celle des contes que l’on connait en en faisant l’inspiratrice d’Hans Christian Andersen qui devient un ami de Blonde et Gaspard qui se cachent sous les noms de Gerda et Kay.
    Parallèlement à l’intrigue principale concernant la reine des neiges, les autres ennemis de Blonde sont toujours à ses trousses. J’avoue que j’ai été révoltée par le fait que Charles de Valrémy et son âme damnée d’avocat semblent intouchables, mais bon, je suppose que c’est logique qu’à l’époque où se passe l’histoire, une fille seule et sans riches appuies n’ait aucune chance face à un comte. La monarchie reste la monarchie. Mais toutes les scènes où l’avocat apparait m’ont profondément énervée. J’aurais aimé que, même si Valrémy devait s’en sortir, qu’au moins l’avocat reçoive la monnaie de sa pièce.
    Concernant l’intrigue de la reine des neiges, j’ai bien aimé l’idée, même si j’ai trouvé que la fin était peut-être un peu facile.
    Si j’ai bien aimé Animale, j’ai été moins convaincu que par Phobos, du même auteur.
    Je ne sais pas pourquoi car je n’ai d’important à reprocher à Animale. Il y a parfois quelques longueurs, mais ça arrive dans beaucoup de livres, et en général je dépasse ça sans trop de problème.
    Je crois que je n’étais tout simplement pas dans le bon état d’esprit pour plonger dans cette histoire.
    L’écriture est très agréable et j’ai bien aimé de rythme de ce tome, avec les lettres que Blonde envoie à Hans.
    Ce n’était pas une lecture désagréable, au contraire, mais je n’ai tout simplement pas réussi à me concentrer dessus.

     

    Un extrait : Les yeux de Hans tombèrent sur l’enveloppe pleine à craquer, qu’il serrait toujours entre ses longs doigts bleuis.

    Qui pouvait bien se souvenir de lui dans cet univers anonyme ?

    Pas de timbres, pas de cachet, pas même d’adresse. Juste un nom, le sien, écrit en grosses lettres sur le papier huilé, fait pour résister aux intempéries :

     

    HANS CHRISTIAN ANDERSEN

     

    Tel un automate, il referma la porte et se dirigea vers son bureau. Ses semelles foulèrent, sans qu’il y prît garde, les papiers souillés par l’encre renversée, traçant à travers la pièce une traînée noire.

    Qui pouvait se soucier de son sort dans le brouillard du monde ?

    Il s’assit.

    Le rabat de l’enveloppe émit un bruit sec en se déchirant.

    Il en sortit une liasse de feuilles – non pas dix, non pas vingt, mais au moins une cinquantaine. Cinquante feuilles couvertes d’une écriture fine, qui semblait couler comme l’eau d’un fleuve, onduler comme les vagues d’un océan.

    Le jeune homme sentit la tête lui tourner, à voir toutes ces lettres, toutes ces lignes, tout ce plein, lui qui depuis des mois luttait contre l’angoisse de la page blanche. Au bout de quelques instants de vertige, le flou laissa la place au net, les mots prirent un sens.

     

    Tout ce que vous pensez savoir de moi est faux.

     

    C’était la première phrase.

    Une phrase qui sonnait comme une menace, comme une promesse.

    Une phrase qui réveilla le cœur de Hans au creux de sa poitrine glacée, qui enflamma ses souvenirs au fond de son cerveau.

     

    bonne lecture 3 étoiles.jpg