Résumé : À quinze ans, Harry Potter s'apprête à entrer en cinquième année à Poudlard. Et s'il est heureux de retrouver le monde des sorciers, il n'a jamais été aussi anxieux. L'adolescence, la perspective des examens importants en fin d'année, et ces étranges cauchemars... Car Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom est de retour et, plus que jamais, Harry sent peser sur lui une terrible menace. Une menace que le ministère de la Magie ne semble pas prendre au sérieux, contrairement à Dumbledore. Poudlard devient alors le terrain d'une véritable lutte de pouvoir. La résistance s'organise autour de Harry qui va devoir compter sur le courage et la fidélité de ses amis de toujours...
Auteur : Joanne Kathleen Rowling
Edition : Gallimard
Genre : Jeunesse
Date de parution : 03 décembre 2003
Prix moyen : 22€
Mon avis : Ce tome s’ouvre sur un Harry frustré qui ronge son frein, seul chez les Dursley, privé de toute nouvelle en provenance du monde de la magie. La gazette ne raconte rien et les lettres de ses amis ne sont qu’un amalgame de diverses excuses de ne pouvoir rien lui raconter.
Alors que l’adolescent essaie de calmer ses nerfs en se promenant dans son quartier, son cousin lui tombe sur le râble. Harry aurait géré cet inconvénient sans difficulté si, juste après Dudley, ce n’était pas deux détraqueurs qui avaient pointé leur absence de nez à Little Whinging. Obligé de jeter un sort du patronus pour se protéger, Harry va vite se rendre compte que l’indulgence qu’avait montrée le ministre de la magie lorsqu’il avait gonflé la tante Marge comme un ballon, ne va pas se reproduire.
De toute évidence, le ministère n’a aucune intention d’admettre la réalité du retour de Voldemort et, plutôt que de prendre les mesures de sécurité nécessaires, il préfère discréditer ceux qui dénoncent une vérité qui les dérange : Harry et Dumbledore en tête de liste.
Et le ministère n’a pas l’intention de se contenter d’une campagne de discréditation dans les journaux.
Ainsi, à la rentrée, le nouveau professeur de défense contre les forces du mal, le professeur Ombrage, se révèle à la solde du ministère et prête à tout pour museler les rumeurs.
Pour la première fois depuis sa rentrée en première année, Harry ne va pas être heureux à Poudlard.
J’ai beaucoup aimé, dans ce tome, ce qui parait n’être qu’un détail : Ron va enfin avoir l’opportunité de ne pas être dans l’ombre de Harry en étant nommé préfet. Ca n’apporte pas grand-chose au livre, mais j’ai trouvé ça bien qu’il ait cette opportunité car cela lui donne une confiance en lui qui va être importante aussi bien dans la suite de ce tome que dans la suite de la saga.
J’ai bien aimé aussi que des personnages secondaires comme Ginny, Luna ou Neville prennent de l’importance. Que tout ne tourne pas uniquement autour du trio.
Contrairement à beaucoup de lecteurs, je trouve que dans ce tome on voit la personnalité de Sirius et que ce n’est pas du joli : il est hargneux, jaloux et a une forte tendance à culpabiliser son entourage. Mais bon, disons qu’après 12 ans d’Azkaban, il a le droit d’être quelque peu irritable.
Lupin est égal à lui-même (J’aime cet homme). Molly est parfois un peu agaçante, mais, même si il faut qu’elle réalise qu’elle ne peut pas tenir les adolescents à l’écart de ce qui se prépare, on peut comprendre qu’ayant vécu la guerre, ayant perdu des proches du fait des mangemorts, elle ne veuille pas, contre toute logique, que ses enfants (au sens large, comprenant Hermione et Harry) soit mêlé à tout cela.
Dumbledore est pris en défaut dans ce tome. De son propre aveu, il a pris des décisions peu judicieuses qui ont conduit Harry à prendre des décisions qu’ils n’auraient jamais pris s’il avait eu conscience de tout ce qu’on s’évertue à lui cacher.
Dans la saga Harry Potter, j’ai toujours trouvé la plupart des adultes très hypocrites : ils veulent qu’Harry reste à sa place d’adolescent, mais ils comptent sur lui pour se dresser face à Voldemort. Un peu comme s’il était un pion sans conscience et sans sentiments.
Avec ce tome, on entre vraiment dans la guerre contre Voldemort. Même si beaucoup de sorciers nient son retour, il n’en est pas moins là, et recrute des partisans. On sait d’ores et déjà que les deux derniers tomes ne vont pas être faciles pour Harry et ses amis.
Un extrait : Dans la cuisine, Maugrey avait remis son œil magique qui tournait si vite à présent, après un bon nettoyage, que Harry en eut le vertige. Kingsley Shacklebolt et Sturgis Podmore regardaient le four à micro-ondes et Hestia Jones s’amusait beaucoup en examinant un épluche-légumes qu’elle avait trouvé dans un tiroir. Lupin, lui, cachetait une lettre destinée aux Dursley.
— Parfait, dit Lupin lorsqu’il vit entrer Tonks et Harry. Je pense qu’il nous reste à peu près une minute. Nous devrions peut-être sortir dans le jardin pour nous tenir prêts. Harry, j’ai laissé un mot à ta tante et à ton oncle pour leur dire de ne pas s’inquiéter…
— Ils ne s’inquiéteront pas, assura-t-il.
— … que tu es en sécurité…
— Ça va les déprimer.
— … et que tu les reverras l’été prochain.
— C’est vraiment indispensable ?
Lupin sourit mais s’abstint de tout commentaire.
— Viens là, mon garçon, dit Maugrey d’un ton bourru en lui faisant signe avec sa baguette magique. Il faut que je te désillusionne.
— Que vous quoi ? s’inquiéta Harry.
— Que je te soumette à un sortilège de Désillusion, répondit Maugrey, sa baguette brandie. Lupin m’a dit que tu possèdes une cape d’invisibilité mais tu n’arriveras pas à la maintenir en place pendant le vol, il faut donc trouver un meilleur déguisement. Allons-y…
Il lui donna un bon coup de baguette sur le crâne et Harry éprouva aussitôt une étrange sensation, comme si Maugrey venait de lui écraser un œuf sur la tête. Un liquide froid semblait couler le long de son corps à partir de l’endroit où il avait reçu le coup.
— Beau travail, Fol Œil, dit Tonks d’un air appréciateur en contemplant Harry à hauteur de la taille.
Harry regarda son corps, ou plus exactement ce qui avait été son corps et qui n’avait plus du tout le même aspect. Il n’était pas devenu invisible mais avait pris la couleur et la texture de l’élément de cuisine qui se trouvait derrière lui. Il semblait transformé en caméléon humain.