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Jeunesse - Page 2

  • [Livre] C'était un accident

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    Lecture terminée le
    : 05 mars 2020

     

    Résumé : Je m’appelle Prune. J’ai quatorze ans et quatre mois. Je suis hypersensible (il paraît), ROUSSE (je ne peux pas le nier) et accro aux listes (ma VIE). Je suis en internat depuis le mois de septembre (à ma demande) car je ne supportais plus de vivre avec mes parents et mes sœurs jumelles de cinq ans.
    Je ne le sais pas encore, mais dans quelques jours ma vie va basculer. Pas besoin de s’appeler Einstein pour deviner qu’il y aura un avant et un après et que l’enquête, que je mènerai pour comprendre, m’apportera plus que la vérité.


    Auteur : Isabelle Lagarrigue

     

    Edition : Librinova

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 13 Juin 2019

     

    Prix moyen : 14€

     

    Mon avis : Honnêtement, à la lecture du quatrième de couverture, je ne m’attendais pas à ce genre d’histoire.
    Déjà, je ne m’attendais pas à un roman sous forme de journal intime et de listes.
    J’ai beaucoup aimé Prune. Je l’ai trouvé vraiment mignonne. Elle est complexée par sa couleur de cheveux (quand on pense aux fortunes qu’on est capable de dépenser à l’âge adulte pour devenir ou rester rousse), exaspérée par ses sœurs jumelles de 5 ans et déteste son prénom.
    A à peine 14 ans, elle a choisi d’aller en pension pour ne plus avoir à vivre avec sa famille et surtout ses sœurs. J’ai trouvé dommage que ses parents mettent ça sur le compte de la jalousie et ne cherche pas à connaitre ses sentiments profonds sur la question parce que les raisons qu’à Prune de rejeter ses petites sœurs vont de la raison puérile (elles ont des prénoms « normaux ») à des raisons bien plus complexes.
    L’évènement tragique qui va bouleverser sa vie est raconté avec une grande sobriété.
    Et Prune, en plus de cet évènement qui est un véritable tsunami, va devoir gérer tous les aléas de la vie adolescente en parallèle : Notre amitié est-elle sincère ? Est-ce que je plais vraiment à ce garçon ?
    L’auteur a écrit une histoire vraiment crédible, Prune a les réactions normales de son âge et comme on lit son histoire à travers son journal intime, elle a parfois des pensées qu’elle n’admettrait jamais en public.
    J’ai beaucoup aimé aussi la compagne de chambre de Prune : Mathilda. Elle reste naturelle, ne montre ni sollicitude affectée, ni exaspération face aux sentiments de son amie, contrairement à d’autres qui semblent estimer que « bon, tu as eu ton quart d’heure mais là c’est bon, passe à autre chose ».
    J’ai eu un peu de peine pour la tante Sara-Line qui tente d’aider mais qui se montre si maladroite qu’elle provoque un certain rejet de la part de sa nièce.
    Dans ce roman, on voit que le manque de communication peut entraîner de sacré problèmes. Ainsi, parce qu’on ne lui dit pas les choses clairement, Prune se monte la tête et se torture l’esprit.
    Et puis, il y a Antoine. Il est tellement gentil et, en même temps, il est capable de rester silencieux, ou détaché, selon ce dont Prune a besoin à ce moment-là.
    La question du deuil est vraiment bien traité, on ne tombe pas dans le pathos et l’auteur a pris soin de traiter le regard des autres et la pression qui est mise pour agir comme chacun s’attend à ce qu’on agisse, puis à « guérir » au bout d’un temps imparti.
    J’ai adoré l’idée de Spring, son utilité, les interactions qu’il a avec Prune. Il va me manquer encore plus que les autres celui-là mais même s’il aide Prune à sa manière, j’ai eu l’impression que l’équipe de scientifique se servait d’elle pour ne pas avoir perdu leur temps sur ce projet, sans rien lui donner vraiment en retour.
    C’était un tout petit roman, mais qui raconte une histoire forte avec beaucoup de justesse et je ne peux que le recommander.

     

    Un extrait : Je suis rentrée chez moi pour les vacances de Noël.

    J’ai l’impression que rien ne change dans la maison. La vie de famille suit son cours avec les caprices d’Alpha et Bêta, mes sœurs jumelles de cinq ans et les effusions amoureuses de mes parents au milieu du salon.

    J’ai parfois l’impression d’être transparente.

    Ne devraient-ils pas être fous de joie de m’avoir auprès d’eux pendant les vacances ? Ne devraient-ils pas se disputer la place à côté de moi au petit-déjeuner en essayant de me tirer les vers du nez pour que je leur raconte ce qu’il se passe à l’internat ? C’est moi qui ai demandé à partir en pension, pas eux, que je sache. Ne devraient-ils pas être affligés que leur fille aînée préfère vivre ailleurs à quatorze ans que dans leur maison ?

    Mais non. En vrai, les petits déjeuners ressemblent plutôt à ça :

    Pap’s ne dit pas un mot. Il travaille de nuit dans un laboratoire et tient absolument à prendre le petit-déjeuner en famille avant d’aller se coucher. Son visage parle pour lui. C’est écrit en rides sur son front : « Suis crevé – Ne m’énervez pas ! ».

    Mam’s est concentrée sur un nouveau régime à base de raisins, de graines, d’herbe et d’un jus vert (qu’elle boit en faisant la grimace). Bon appétit.

    Et, Alpha et Bêta se chamaillent soit parce qu’Alpha trouve qu’elle a moins de jus d’orange que Bêta, soit parce que Bêta n’aime pas qu’Alpha la regarde comme ça.

    (NDM : Ambiance au top. Famille Incroyable. Talk Show sur nous soon !)

     

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  • [Livre] Nevermoor – T01 – Les défis de Morrigane Crow

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    Lecture terminée le : 04 mars 2020

     

    Résumé : Morrigane Crow est née le jour du Merveillon, ce qui signifie deux choses :

    1. Elle est maudite.
    2. Elle est condamnée à mourir à minuit le jour de ses onze ans.

    Son cercueil l'attend.

    Elle est sauvée in extremis par un homme étrange qui l'emmène dans le royaume magique de Nevermoor...


    Auteur : Jessica Townsend

     

    Edition : PKJ

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 03 Octobre 2019

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : En me lançant dans la lecture de ce livre que je voyais partout, je ne m’attendais pas à aimer autant ma lecture au point d’avoir un coup de cœur pour les aventures de Morrigane Crow.
    Morrigane est très résignée à son sort funeste, même si les « malheurs » qu’on lui impute ont le don de l’agacer.
    Si j’ai vraiment beaucoup aimé Morrigane Crow, j’ai également beaucoup d’affection pour plusieurs personnages tels que les habitants de l’hôtel et plus particulièrement Fen ainsi que le meilleur ami de Morrigane.
    Bien sûr j’ai apprécié Jupiter, mais il m’a rendue dingue avec ses manières désinvoltes. On a souvent l’impression qu’il n’est pas très sûr de comment il va bien pouvoir arranger les choses et qu’il joue un peu la vie de Morrigane aux dés.
    Pour être sauvée et intégrer la société à laquelle appartient déjà Jupiter et ainsi ne pas être renvoyée dans son royaume où l’attend une mort certaine, Morrigane doit passer une série de 4 épreuves.
    900 candidats pour 9 places, autant dire que les choses ne vont pas être faciles et que le fairplay ne sera pas souvent au rendez-vous.
    L’univers créé est très riche, et, à la fin de ce premier tome, je pense que je n’en ai pas encore découvert la moitié.
    Rien que l’hôtel de Jupiter doit encore nous réserver des surprises avec ses nombreuses pièces fermées et son aile sud interdite.
    Avec sa propension à changer de taille et de décoration au gré des humeurs de ses habitants, je me demande bien ce qu’il nous réserve.
    Tout au long du livre et des épreuves, une angoisse ne lâche pas Morrigane : La dernière épreuve, pendant laquelle elle devra présenter son « truc ». Or Morrigane, pas plus que le lecteur, ne sait pas quel peut bien être son truc, ni même ce que ce terme peut bien vouloir dire d’ailleurs. Elle ne sait pas du tout ce qu’elle doit faire et Jupiter, loin de répondre à ses questions, ne lui explique rien et balaie ses inquiétudes du revers de la main. Et comme par la même occasion, il ne nous explique rien à nous non plus, je ne l’ai pas porté dans mon cœur dans ces moments-là.
    Les épreuves étant très espacées les unes des autres (pour mieux laisser le temps aux participants de se remettre…. Ou d’angoisser ?), l’histoire s’étale sur plus ou moins une année.
    Je n’ai toutefois ressenti aucune longueur, aucune baisse de rythme, ni aucune baisse d’attention.
    Rien ne m’a moins plus dans cette histoire et je n’ai qu’une hâte, me plonger dans le tome 2 que je viens d’acheter au moment où j’écris ces lignes.

     

    Un extrait : — Morrigane n’a pas besoin d’aide, continua-t-il. C’est une enfant très intelligente. Elle a conscience de sa situation.

    L’assistante sociale jeta un coup d’œil à Morrigane, qui était assise sur le canapé à côté d’elle et tentait de rester tranquille. Ces visites traînaient toujours en longueur.

    — Monsieur le chancelier, sans vouloir paraître impolie… le temps presse. Les experts s’accordent tous pour dire que nous entrons dans la dernière année de cette Ère. La dernière année avant le Merveillon.

    Morrigane détourna les yeux vers la fenêtre, en quête d’une distraction, comme toujours quand on prononçait « le mot ».

    — Comprenez que c’est une importante période de transition pour…

    — Vous avez la liste ? la coupa Corvus sans cacher son impatience.

    Il indiqua du menton l’horloge au mur de son bureau.

    — Heu… Bien sûr.

    Avec des doigts tremblants, l’assistante sociale sortit une feuille de papier d’un dossier. Celle-là ne s’en tirait pas si mal, pensa Morrigane, étant donné que c’était seulement sa deuxième visite. La précédente parlait si bas qu’on l’entendait à peine, et si on lui avait imposé de s’asseoir à côté de Morrigane, elle aurait cru la fin du monde arrivée.

    — Puis-je la lire à voix haute ? Elle est très courte ce mois-ci… Bravo, mademoiselle Crow, dit la femme d’un ton sec.

    Morrigane la regarda avec des yeux ronds. On la félicitait pour quelque chose qui échappait totalement à son contrôle.

    — Commençons par les incidents demandant compensation : le Conseil de la Ville de Jackalfax demande sept cents kred pour les dommages causés sur un chapiteau par la grêle.

    — Je croyais que nous nous étions mis d’accord sur le fait que les catastrophes naturelles ne seraient plus attribuées à ma fille, intervint Corvus. Depuis cet incendie de forêt dans l’Ulf qui s’est avéré criminel. Vous vous en souvenez ?

    — Oui, monsieur le chancelier. Mais un témoin affirme que cette fois, c’est bien la faute de Morrigane.

    — Qui ? demanda Corvus.

    — Un employé de la poste a entendu Mlle Crow dire à sa grand-mère qu’elle appréciait le temps radieux qu’il faisait à Jackalfax.

    L’assistante sociale consulta ses notes.

    — La grêle est tombée quatre heures plus tard.

     

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  • [Livre] Le Wonderling

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    Lecture terminée le : 21 février 2020

     

    Résumé : Vous êtes-vous déjà retrouvé avec une créature fraîchement orpheline sur les bras ou dont personne ne veut ? Nous avons la solution !
    Bienvenue au Foyer pour Créatures Ingérables et Bâtardes, une institution dirigée par la redoutable Mlle Furonkle !
    Cette femme méchante et acariâtre considère que ses jeunes pensionnaires qui vivent dans la peur n’existent que pour souffrir et la servir. Hybrides mi-animaux, mi-humains, ces pupilles travaillent comme des forçats à l’école autant qu’à l’usine et ont l’interdiction de se livrer à des activités d’enfants de leur âge, et surtout de chanter ou de faire de la musique. Le Wonderling, sorte de renard à une oreille et au cœur pur et qu’on appelle Numéro 13 (d’après le médaillon avec lequel on l’a trouvé) à défaut de véritable prénom, n’a jamais connu d’autre maison. D’une timidité maladive, il prend pourtant la défense d’une jeune camarade oiseau, Babiole, qui va lui faire deux dons en retour : un vrai prénom – Arthur – … et une amitié indéfectible ! Tous deux vont parvenir à s’échapper du Foyer et vivre d’incroyables aventures au cours desquelles la formidable destinée d’Arthur va se révéler.


    Auteur : Mira Bartók

     

    Edition : France Loisirs

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 2019

     

    Prix moyen : 20€

     

    Mon avis : Dans l’univers de Mira Bartok, on trouve des créatures hybrides : mi-humaine, mi-animale, parfois mélange de plusieurs animaux.
    Numéro 13 est un hybride humain-renard pourvu d’une seule oreille. Il n’a jamais eu de prénom, porte un médaillon avec un 13 inscrit dessus et n’a jamais connu que l’orphelinat pour les créatures dans son genre, tenu par Mme Furonkle.
    Rien qu’au nom, on imagine bien le charmant caractère de la patronne.
    Ce foyer, et la manière dont les orphelins sont traités, rappelle un peu Oliver Twist : Tout y est, l’ambiance, les repas trop léger et immonde, le travail en usine…
    Petit rappel à Oliver Twist aussi avec un personnage que numéro 13 va rencontrer au cours de ses aventures : Quintus, son nouvel « ami », a un petit air de Fagin, même s’il est quand même plus sympathique.
    Une nouvelle arrivante au foyer, un petit oiseau sans ailes nommée Babiole, inventrice de génie, va le renommer Arthur, car elle est sûre qu’il va accomplir une quête.
    Le roman est divisé en 3 parties, chacune étant une étape de la quête d’Arthur. On peut vraiment parler de quête car, d’un voyage initial à la recherche de ses origines, l’aventure d’Arthur va le conduire à affronter un véritable complot.
    J’ai beaucoup aimé Arthur, un petit loulou sensible et aussi terrifié qu’une souris (dont il comprend le langage d’ailleurs) mais qui n’hésite pas à affronter ses peurs pour venir en aide aux autres.
    J’ai aussi vraiment appréciée Babiole. C’est une vraie pile électrique, dotée d’une véritable agilité malgré son absence d’ailes.
    A côté de cette histoire totalement géniale, le livre en lui-même est vraiment magnifique. Que ce soit la couverture, les pages annonçant les parties ou les diverses illustrations, c’est un ouvrage magnifique.
    Ce n’est pas ce à quoi j’attache le plus d’importance dans une lecture, mais il faut avouer que ça rajoute un certain plaisir.
    Dans plusieurs chroniques, j’ai lu « dans ce premier tome », cependant, je n’ai trouvé ni sur le livre, ni sur internet, de mention que ce livre soit le premier tome d’une saga plutôt qu’un one shot.
    La fin, que j’ai d’ailleurs beaucoup aimée, ne le laisse pas entendre davantage et, si on n’a pas absolument toutes les réponses à toutes les questions, ça ne m’a pas dérangée.
    La fin montre que la voie du changement a d’ores et déjà été empruntée.
    Quant à savoir où elle conduit… à chacun de faire parler son imagination !

     

    Un extrait : Beaucoup de noms lui avaient été donnés avant qu’il fût baptisé « Le Wonderling » : Tête-de-Boue, Crétin, Rampant et Crampon, pour n’en citer que quelques-uns. Ca ne l’ennuyait guère, même quand on l’avait surnommé « Rampant ». Non, le nom qu’il détestait réellement, c’était celui qu’on lui avait donné en premier, du moins dans son souvenir : Numéro 13. Ce n’était pas vraiment un nom. Juste un numéro écrit en rouge sur un morceau de papier, glissé dans un dossier lui-même rangé dans une pièce qui contenait des centaines de papiers et de dossiers. Ce numéro était gravé sur un petit médaillon en fer-blanc qu’il portait en pendentif au bout d’une ficelle. Il était aussi cousu à l’intérieur de sa chemise grise en lambeaux et de son pantalon gris élimé. Et il était peint sur son lit étroit et dur dans le dortoir, au milieu des lits d’autres créatures qui avaient au moins eu la chance d’hériter d’un nom à leur naissance.
    Numéro 13 ressemblait à un renard, mais se tenait sur ses pattes arrière comme un enfant et il ne possédait pas de queue à proprement parler. Ses yeux avaient une adorable teinte noisette et étaient pailletés d’or. Mais son regard indiquait que, malgré son jeune âge, il était en proie à un chagrin inexplicable.
    C’était une créature au cœur innocent. Mais quel genre de créature, exactement ? Malgré son visage de renardeau, son museau tenait davantage de celui du chien, et il avait quelque chose du lapin : son nez s’agitait lorsqu’il sentait approcher un danger, et il tremblait en entendant retentir la cloche de l’orphelinat. Mais son trait le plus singulier était sans contexte son oreille unique.
    Comment avait-il perdu une oreille (peut-être même était-il né sans), il n’en avait aucune idée. Son oreille droite, pointue comme celle d’un renard, était soyeuse comme le velours et recouverte d’une fourrure cuivrée comme le reste de sa personne à l’exception d’une petite tache blanche en forme de feuille sur sa poitrine. Si on exceptait son oreille manquante, Numéro 13 n’avait rien de singulier, du moins pas à première vue, puisqu’il vivait dans un monde où la frontière entre les humains et les animaux n’était pas clairement définie. Ce qui n’empêchait pas les gens de le trouver étrange.

    - Ca porte malheur, cette oreille, murmuraient-ils entre eux. Il doit être sourd comme un pot celui-là ! Et ce nom – Numéro 13 ! Il porte malheur, pour sûr !

    La nuit, il tentait de se rassurer, comme tous les enfants du monde vivant dans la peur. Il sortait de sous son oreiller un doux morceau de tissu bleu, qui n’était autre qu’un fragment de sa petite couverture de bébé. Il pensait deviner, brodé dans l’un des coins, un m minuscule, mais il n’en était pas certain, parce que le fil jadis doré s’était délavé avec le temps.
    Le morceau de tissu servait à protéger une minuscule clé dorée. Il ne savait pas ce qu’elle ouvrait, ni si elle avait un jour ouvert quoi que ce soit d’important – il savait juste que le chiffon et la clé étaient les seuls souvenirs de son premier foyer.

     

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  • [Livre] La légende des quatre – T03 – Le clan des serpents

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    Lecture terminée le : 17 février 2020

     

    Résumé : Les Yokaïs se regroupent pour lutter contre les humains, dans une guerre féroce et sanglante.
    Alors que le combat approche, Maya se révolte en pensant aux innocents qui vont mourir.
    La menace humaine est réelle, mais si elle venait également d’ailleurs ?


    Auteur : Cassandra O'Donnell

     

    Edition : Flammarion

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 20 Novembre 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Dans ce 3ème tome, après le clan des loups et le clan des tigres, on en apprend un plus sur le clan des serpents.
    Autre clan, autres mœurs et celui-ci est un vrai panier de crabe où chaque membre obéi par peur en attendant de trouver le courage d’assassiner le roi en exercice, et pas forcément à la loyale comme ce serait le cas dans un défi lancé à l’Alpha du clan des loups par un de ses subordonnés. D’ailleurs, si la traitrise est vu d’un sale œil par les lupaï et les Taïgan, clairement chez les Serpaï, pas vu pas pris et si un serpaï réussi son coup, il gagne le trône sans plus de cérémonie.
    Du coup, les serpents ont une vie bien plus solitaire que les autres clans étant donné que les femelles sont aussi retorses que les mâles et n’hésitent pas à assassiner leur compagnon dans son sommeil pour atteindre le pouvoir.
    C’est dans le clan des serpents que l’on entend parler pour la première fois de manière très claire de la « maladie » qui frappe les Yokaï, souvent les plus âgés. Une maladie qui leur fait perdre leur part d’humanité et agir comme des bêtes sauvages sans conscience.
    Les Yokaï, par nature ennemis les uns des autres, ont décidé de lancer un plan, d’extermination de la race humaine et donc d’allier les forces des différents clans pour ce faire.
    Mais tout le monde n’accepte pas cette éradication, ce qui risque de provoquer quelques dissensions.
    Wan se montre plus humain quand il est avec Maya, même s’il s’en défend vertement, et cela n’échappe pas à son clan. Après, est ce que ça le rend plus faible ou plus fort, là est toute la question.
    J’ai vraiment aimé que Maya reste fidèle à ses convictions, même si elles ne font pas l’unanimité parmi les Yokaï, et aussi qu’elle tienne tête à son alpha de père et à Bregan, qui s’est plus ou moins autoproclamé roi des Taigan, qui l’enfermeraient volontiers sous une jolie cloche de verre pour la protéger si elle se laissait faire.
    On peut pratiquement dire qu’elle est seule contre tous, car, même ceux qui ne sont pas contre ses idées, ne veulent pas qu’elle prenne de risque pour les imposer. Cependant elle reste celle qui défend le plus ses convictions, ne faisant des concessions qu’à contrecœur.
    Remarquez, que je ne suis pas forcément une pro-humain dans cet univers. Enfin pas tellement des humains en eux même, mais les masses sont manipulés et contrôlé par cette espèce de groupe anti-Yokaï, Résilience, qui ne respecte même pas sa propre espèce, qui n’est motivé que par l’argent et le pouvoir et qui eux, méritent amplement l’éradication.
    Autre chose que j’ai beaucoup aimé dans ce tome, c’est qu’on commence à avoir un aperçu du clan des aigles. Comme il vit dans les hauteurs et ne se mêle pour ainsi dire pas aux autres, il reste très mystérieux.
    D’eux on ne connait finalement que Nel, qui ne semble pas être une fidèle représentante des mœurs de sa race, et la Reine et mère de Nel, Aeyon, qui était déjà pénible, rigide et vindicative mais qui depuis semble avoir carrément tourné psychopathe ! Avec une telle mère, Nel a bien du mérite de ne pas être plus perturbée (et perturbante) que ça !
    J’ai vraiment le sentiment que Nel va devoir supporter de lourdes responsabilités et prendre une décision bien difficile pour son âge (même si les aigles semblent mûrir plus vite que les autres Yokaï). Vu les quelques échanges auxquels ont assistent entre la mère et la fille, j’ai vraiment très envie d’en découvrir plus sur leur clan.
    La guerre qu’ont déclenché les clans (eux diront sans doute que ce sont les humains qui l’ont déclenchée) ne va pas être de tout repos et les humains semblent bien décidés à vendre chèrement leur peau. Les Yokaï ne vont pas traverser ces combats sans lourdes pertes et je ne suis pas sûre qu’ils s’attendaient à une telle résistance.
    Du coup, à présent, j’ai vraiment hâte de lire le 4ème et dernier tome, (qui, à l’heure où j’écris cette chronique devrait sortir dans quelques mois) autant pour en savoir plus sur le clan des Rapaï que pour connaitre la fin de toute cette histoire.

     

    Un extrait : Le jour était levé depuis de nombreuses heures lorsque le chariot était entré sur les terres frontalières qui longeaient le territoire des loups. Le cœur battant, la gorge sèche, les yeux scrutant avec anxiété le chemin qui défilait sous les sabots des chevaux, les occupants du chariot avaient roulé depuis, sans faire de halte ni prendre le moindre repos.

    — Tu entends ces hurlements ? demanda Ronan, le regard braqué sur la forêt qui se dessinait au loin, trop proches, nous sommes trop proches…

    — Tiens, bois un coup, ça te détendra, affirma Bert, son compagnon de voyage, un petit homme au front dégarni et aux joues creuses, en lui tendant sa gourde de vin.

    Ronan prit la gourde et but une gorgée sans relâcher son attention. Il avait de bonnes raisons d’être inquiet. La semaine précédente, les Yokaïs avaient attaqué tous les villages situés à proximité de leurs terres et on racontait qu’ils venaient à présent de s’emparer de la petite ville de Tedeskah.

    — Je savais que ça finirait mal ! On leur avait dit qu’il fallait être complètement fou pour défier les bêtes, mais penses-tu qu’ils nous ont écoutés ? Non, non, bien sûr que non, pourquoi l’auraient-ils fait ? Après tout, on n’est que des frontaliens ! grogna Ronan dans sa barbe.

    — Ces gens n’ont même jamais croisé un Taïgan ou un Serpaï de leur vie, alors comment voulais-tu qu’ils comprennent ? soupira Bert.

    Non, ceux qui habitaient les grandes cités n’avaient pas compris. Ils n’avaient pas écouté les frontaliens, les habitants qui résidaient dans les villages situés aux limites des terres Yokaïs, quand ils leur avaient expliqué à quel point les bêtes étaient puissantes et dangereuses. Et à présent, il était trop tard. « Petite colline », « Grande prairie », « Terre fertile », « Grand bosquet » et tous les autres bourgs frontaliens avaient disparu…

    — Ne leur cherche pas d’excuse, on les avait avertis du danger ! On leur avait dit ce qui allait se passer ! C’est leur faute ! Tu n’étais pas là, mais moi j’ai vu, j’ai vu les cadavres mutilés de ces pauvres gens, j’ai vu les mères regarder en hurlant les bêtes dévorer leurs enfants !

    Le ton de Ronan était si amer qu’il pouvait pratiquement sentir un goût acide lui brûler la langue. Caché en haut d’un arbre, il avait miraculeusement échappé au massacre de « Grande prairie », mais les scènes atroces auxquelles il avait assisté hantaient chacune de ses nuits et il se réveillait tous les matins en tremblant, le front couvert de sueur et des larmes coulant sur ses joues.

     

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  • [Livre] Anne de Green Gables

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    Lecture terminée le : 17 octobre 2020

     

    Résumé : Née en Nouvelle-Écosse. Orpheline à trois mois. Anne est récupérée par une série de familles d'accueil. Malgré la pauvreté, elle parvient à s'évader de sa sombre existence grâce à son imagination débordante. Elle lutte pour rendre les circonstances acceptables. recherche des âmes sœurs et trouve dans les livres une certaine consolation, tout en rêvant de fonder un jour sa propre famille. Curieuse, inventive, amoureuse de la vérité, Anne fait déjà preuve du sens de l'émerveillement et de l'espoir qui la caractériseront sa vie durant.


    Auteur : Lucy Maud Montgomery

     

    Edition : Monsieur Toussaint Louverture

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 22 Octobre 2020 (1ère édition : 1908)

     

    Prix moyen : 16,50€

     

    Mon avis : De l’histoire d’Anne Shirley, je connaissais le film « le bonheur au bout du chemin » de 1985 et la série Netflix « Anne with an E », mais je n’avais jamais lu les livres. Quand les éditions Monsieur Toussaint l’ouverture a décidé de rééditer cette série avec une nouvelle traduction, j’ai sauté sur l’occasion et j’ai postulé à une masse critique privilégiée de Babelio pour le recevoir.
    Je ne peux donc pas faire de comparaison entre l’ancienne et la nouvelle traduction.

    Il y a vraiment longtemps que je n’ai pas revu le film, donc je ne me souviens pas vraiment de ce qu’il s’y passe mais j’ai trouvé qu’à l’exception de quelques modifications importantes, certes, mais qui ne dénaturent pas le roman, la série était assez fidèle à ce premier tome. En réalité, quand on y regarde de plus près, les modifications, à l’exception d’une, font en sorte de rendre la série plus dure, plus sombre que le livre qui reste vraiment très léger.
    Ainsi, Gilbert est un adolescent et n’a pas déjà un pied dans l’âge adulte, Les personnages des amis noirs de Gilbert et de l’ami homosexuel d’Anna n’existent pas, tout comme la communauté indienne : ces divers personnages ont été créés par la série. L’ile du prince Edward est profondément attachée aux traditions et à la religion, et il est probable qu’ils n’auraient pas acceptés des personnes aussi différentes d’eux. Si ces modifications étoffent la série et lui donne de la profondeur, je n’ai pas trouvé que ça rendait le livre plus fade ou moins attrayant. Juste un peu différent.
    Pour donner un exemple qui ne spoile ni l’un ni l’autre, dans la série, Anne ignore tout de ses parents biologique et la recherche de son passé est une grande part de ses recherches et interrogations, alors que dans le livre elle connait leurs noms et professions avant même d’arriver à Avonlea.
    Anne est vraiment une fillette adorable, même si on a parfois envie de lui faire un nœud à la langue pour la faire taire ! Il est dommage qu’elle soit si complexée par ses taches de rousseur et ses cheveux roux car elle semble vraiment être mignonne comme tout et elle se complique la vie en faisant une fixation sur ce point-là.

    Le livre met moins l’accent que la série sur la mauvaise opinion qu’ont les membres de la communauté d’Avonlea sur les orphelins. A part une ou deux remarques de Mme Lynde au début du livre, Anne n’a pas à subir d’acharnement, y compris de la part de ses camarades de classe puisqu’elle se révèle plutôt populaire.
    Par contre il y ait fait souvent allusion des mœurs de l’époque dont certaines prêtes à sourire : une jeune fille n’a pas le droit de relever ses cheveux avant 17 ans, il est très mal vu de le faire avant cet âge. Pas de prétendant avant 15 ans. Et, certainement ce qui m’a le plus fait sourire, les filles essaient de convaincre leur mère de les laisser rallonger la longueur de leur robe, puisque c’est un signe de l’âge adulte, tandis que de nos jours, les adolescentes auraient plutôt tendance à essayer de convaincre leur parents que « Mais non, ce n’est pas trop court ! »
    Anne est certes fantasque, bavarde, un peu tragédienne, mais pour une gamine qui n’a été que très occasionnellement envoyée à l’école, elle a une grande culture et un vocabulaire très étendu. Certes, il est souvent trop soutenu et pas forcément adapté aux circonstances, mais il est toujours correctement employé.

    Connaissant l’évènement qui doit se passer à la fin du livre et qui propulse Anne pleinement dans l’âge adulte, autant vous dire que j’ai commencé à pleurer trois chapitre avant que cet évènement n’arrive.
    Même si je ne suis pas une grande fan de hard back, je trouve que la lecture est plus confortable avec une couverture souple, je pense me procurer toute la saga dans cette réédition au fur et à mesure de ses sorties. Je trouve le rapport qualité/prix vraiment très bon et je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’une édition de cette qualité (même si je suis tombée sur une coquille qui m’a fait avaler ma salive de travers et tousser pendant si longtemps que je suis étonnée de pas avoir vu débarquer une brigade anti-covid chez moi) fasse ce prix-là.
    Hâte de découvrir la suite !

     

    Un extrait : Le supplice de parler le premier fut épargné à Matthew car, ayant aussitôt compris qu’il venait vers elle, la fillette s’était levée, avait saisi de l’une de ses fines mains sales les poignées d’un sac en tapisserie usé jusqu’à la corde, et lui avait tendu l’autre.
    «  Je suppose que vous êtes Monsieur Matthew Cuthbert de Green Gables, dit-elle d’une voix particulièrement douce et claire. Je suis très heureuse de vous voir. Je commençais à craindre que vous ne veniez pas me chercher et j’imaginais tout ce qui aurait pu vous retenir. J’avais décidé, si vous ne veniez pas ce soir, de longer la voie jusqu’à ce grand merisier là-bas, dans le virage, et de grimper dedans pour y passer la nuit. Je n’aurais pas eu peur du tout, et ça aurait sans doute été charmant de dormir dans cet arbre avec ces fleurs blanches au clair de lune, vous ne pensez pas ? Ça aurait été comme vivre dans un temple de marbre, non ? et puis j’étais certaine que si vous n’étiez pas venu me chercher ce soir, vous seriez venu demain matin. »
    Matthew avait gauchement pris la petite main toute maigre dans la sienne et immédiatement su quoi faire. Il ne pouvait pas dire à cette enfant aux yeux brillants qu’il y avait eu une erreur ; il allait la ramener à la maison et laisser à Marilla le soin de le faire. Peu importe l’erreur, on ne pouvait pas la laisser à Bright River de toute façon, alors questions et explications pouvaient tout aussi bien attendre son retour dans le giron de Green Gables.

     

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  • [Livre] Profondeurs de l'océan

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    Lecture terminée le : 15 janvier 2020

     

    Résumé : Et si Ariel n'avait jamais vaincu Ursula ? Ariel est une jeune sirène rêveuse qui ne souhaite que deux choses : parcourir le monde et avoir des jambes. Cette curiosité pour le monde des humains et son attirance pour le Prince Éric la poussent à transgresser les lois de son père, le Roi Triton, et à commettre l'irréparable : échanger sa voix contre sa liberté. Mais tout bascule lorsqu'elle ne parvient pas à se défaire du marché passé avec Ursula... Cinq années plus tard, orpheline et sans voix, Ariel est devenue la reine d'Atlantica tandis que la sorcière des mers, toujours déguisée, règne sur le royaume du Prince Éric. Lorsque la Petite Sirène découvre que son père pourrait être vivant, elle retourne à la surface pour confronter Ursula, auprès d'un prince qu'elle imaginait ne jamais revoir. Ceci n'est pas l'histoire de La Petite Sirène telle que vous la connaissez. C'est une histoire de pouvoir. De courage. D'amour. Une histoire où un seul détail peut tout changer.


    Auteur : Liz Braswell

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 11 Septembre 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Décidément, j’aime vraiment beaucoup les twisted tales.
    Profondeurs de l’océan est le troisième titre que je lis de cette collection et je ne trouve toujours aucun défaut à ces romans. Il faut dire que pour l’instant, je n’ai lu que des œuvres du même auteur, alors il faudra que j’attende de lire un twisted tale écrit par quelqu’un d’autre pour voir si c’est la plume de Liz Braswell qui est addictive ou si c’est le genre en général qui me plait autant.
    Ici, l’histoire ne bascule pas en cours de route comme dans les deux autres romans, « histoire éternelle » et « ce rêve bleu ». Tout a déjà basculé cinq ans avant le début de ce récit.
    Ariel a échoué à embrasser Eric, le médaillon ne se casse pas, Ariel ne retrouve pas sa voix, Ursula réussi à maintenir son sort sur Eric, et à réduire Triton à l’état de Polype quand celui-ci échange le nom d’Ariel par le sien sur le contrat de la sorcière.
    Aujourd’hui, 5 ans plus tard, Ariel est reine d’Atlantica. Ses sœurs ont refusé toute responsabilité et c’est donc à la plus jeune fille de Triton, coupable aux yeux de tous de la disparition de ce dernier, de se coltiner la gestion des océans.
    Et Ursula ? Et bien toujours sous l’apparence d’une petite brunette à la voix chantante, la sorcière met le pays d’Eric à feu et à sang dans sa conquête effrénée de pouvoir.
    Invasions, conquêtes, alliances, tout est bon pour devenir la parfaite dictatrice.
    Quand Eureka, vieillissant mais efficacement secondé par Jona, son arrière-petite-fille, découvre que Triton serait peut être vivant, il s’empresse de faire prévenir Ariel.
    si Sébastien est égal à lui-même : ronchon et moralisateur, Ariel et Polochon ont muris. Polochon a appris à s’affirmer, il n’est plus le menu fretin tremblant de peur qu’il était autrefois, d’autant qu’il doit être l’une des voix d’Ariel devant le peuple.
    La petite sirène, elle, est moins impulsive qu’avant. Peut-être à cause de ses nouvelles responsabilités ou peut-être parce qu’elle doit réfléchir aux bons signes à utiliser pour exprimer ses pensées, elle a appris à réfléchir avant d’agir.
    L’auteur a utilisé tous les personnages du dessin-animé et leur a donné de la profondeur. Par exemple on apprend qu’Eric a une sœur, qu’il gouverne cette portion du territoire car ses parents ont souhaité que leurs enfants prennent des responsabilités.
    Eric est surnommé le prince fou car, sous l’emprise du sortilège, il ne fait guère que composer de la musique ou se promener sur la plage. Mais quand le sortilège faibli, on peut voir qu’il est loin d’être bête et est même fin stratège.
    Le combat n’est pas gagné d’avance et Ursula semble toujours avoir un coup d’avance. Il faut avouer que son absence de scrupule lui donne certains avantages.
    Les héros ne vont pas régler leurs problèmes en deux coups de cuillère à pot, comme c’est trop souvent le cas.
    Non, pas du tout ! Ici, ils galèrent, cherchent, se trompent…
    Il y a plein de rebondissements, ça ne s’arrête pas une seconde. La fin est réaliste (enfin, pour une histoire de sirènes et de sorcières des mers), sans être un happy end à la Disney (justement, quitte à réadapter…), elle est plutôt positive et apporte de l’espoir.

     

    Un extrait : La foule habituelle était réunie autour du trône : des sirènes et des tritons de toutes les couleurs, des dauphins qui remontaient occasionnellement à la surface pour une bouffée d’air frais, un poisson-ruban solitaire, un petit groupe de chabots. Néanmoins, il y avait surtout des sirènes, car la reine devait présider le Rituel de la Marée de juin, l’un des événements les plus importants et les plus solennels des Rites sévarains.
    Mais la reine aurait préféré être n’importe où sauf ici.
    Les souverains devaient s’adresser au peuple, cela faisait partie de leurs attributions. La plupart des fonctions cérémoniales pouvaient être réglées avec quelques coups de nageoire, un air royal, des hochements de tête sérieux et des sourires pour les nouveau-nés.
    Mais quand l’occasion exigeait un discours… et que vous ne pouviez pas parler.

    - Annie a été choisi pour être le prêtre suppléant du Rituel, ce sera donc lui, et non Laiae, qui puisera dans le gouffre d’Hadès.

    Elle expliqua tout cela avec ses mains, en épelant soigneusement les noms des prêtres à l’aide des runes antiques.

    Sébastien, Polochon et Hermes, le petit messager hippocampe, étaient disposés autour de la foule et interprétaient ce que la reine disait.  Avec les sœurs d’Ariel, ils étaient les seuls à avoir pris la peine d’apprendre la langue des signes ancestrale des sirènes – mais seuls le crabe, le poisson et l’hippocampe avaient accepté de se faire la voix d’Ariel.

    Toutefois, aucun des trois ne parlait aussi fort que le vieux roi Triton. Si un seul s’occupait de traduire les propos de la reine, une partie du public ne pourrait rien entendre.
    (La seule fois où ils avaient essayé d’utiliser une conque pour amplifier la voix de Polochon avait été un vrai désastre. Le pauvre poisson s’était ridiculisé).
    Dans un monde parfait, ce rôle aurait été assuré par les sœurs d’Ariel. Celles qui avaient grandi avec elle, qui avaient une voix similaire et qui pouvaient aisément parler en son nom. D’autant qu’elles étaient aussi des princesses et aurait donc été écoutées plus attentivement.
    Mais cela ressemblait trop à du travail.
    Or, la seule chose que les sœurs cherchaient à éviter à tout prix – plus encore que les avances de prétendants indésirables -, c’était le travail.
    Et donc, Ariel signait, et les interprètes interprétaient, répartis dans le public.

     

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  • [Livre] Histoire éternelle

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    Lecture terminée le : 06 janvier 2020

     

    Résumé : Belle est une jeune femme vive: intelligente, ingénieuse, impatiente. Curieuse, elle n'aspire qu'à échapper définitivement à son petit village. Elle veut explorer le monde, malgré les réticences de son père à quitter leur chaumière, au cas où la mère de Belle reviendrait - une mère dont elle se souvient à peine.
    Mais Belle est surtout la prisonnière d'une bête effrayante et colérique - et c'est son principal souci. Pourtant, quand Belle touche la rose enchantée de la Bête, des images étranges la submergent, des images d'une mère qu'elle pensait ne jamais revoir. Plus étrange encore, elle réalise que sa mère n'est autre que la belle enchanteresse qui, jadis, a maudit la Bête, son château, et tous ses habitants. Sous le choc, Belle et la Bête doivent s'unir pour percer le sombre secret autour de leurs familles - un secret vieux de vingt et un ans.
    Ceci n'est pas l'histoire de la Belle et la Bête telle que vous la connaissez. C'est une histoire de famille. De magie. D'amour. Une histoire où un seul détail peut tout changer.


    Auteur : Liz Braswell

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 15 mai 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Dans les twisted tales, j’avais déjà beaucoup aimé « Ce rêve bleu » et « Histoire éternelle » fait mouche également.
    Dès les premiers chapitres, il y a des différences entre cette histoire et le dessin animé de Disney dont elle s’inspire en ce sens que les chapitres alternent entre le dessin animé, enrichi des pensées des personnages ainsi que de scènes que l’on ne voit pas dans le DA mais qui ont leur importance pour la psychologie des personnages, et le passé de Maurice à l’époque où il rencontre Rosalind, la mère de Belle.
    Tout bascule complètement quand Belle entre dans l’aile ouest. Au lieu de fuir devant la colère de la bête, elle s’empare de la rose, ce qui provoque la vision de sa mère, dont elle se souvient à peine, jetant la malédiction.
    Ce que j’ai particulièrement aimé dans ce roman, c’est que beaucoup de choses du DA sont approfondies et expliquées, comme par exemple comment un prince qui vient de passer dix ans maudit, et dont la rose devait se flétrir au jour de ses 21 ans, peut avoir un portrait de lui adulte (ou du moins grand adolescent).
    L’histoire est nettement plus sombre que celle du DA.
    Le livre a beau être catalogué comme un livre jeunesse, on y parle d’une véritable inquisition, de tortures, d’expérimentations, parfois avec des détails très précis.

    Quand on lit les premiers chapitres, on voit la mère de Belle comme une enchanteresse un poil susceptible mais profondément gentille. Alors quand elle maudit la bête, on se dit qu’elle doit avoir ses raisons.
    Mais Rosalind a beau être une grande enchanteresse, et ses semblables ont beau avoir été persécutés, je n’ai pas réussi à lui trouver des excuses pour avoir lancé cette malédiction quand on finit par savoir comment ça s’est passé.

    Je comprends sa colère, mais celle-ci l’a rendue beaucoup trop impulsive.
    Concernant la seconde intrigue importante du livre, à savoir ce qui arrive aux êtres dotés de pouvoirs qui disparaissent, j’ai rapidement eu un doute qui s’est avéré exact (je n’ai aucun mérite, les indices étaient gros comme des camions). Pour autant ça n’a diminué ni mon intérêt pour la lecture, ni mon indignation (oui, j’ai ressenti beaucoup d’indignation dans cette lecture, envers beaucoup de personnages très différents les uns des autres).
    J’ai vraiment été prise dans cette histoire et je commence à prendre goût à ces histoires dont le résumé pourrait commencer par « Et si… »
    Et quand on voit le nombre de contes que Disney a adapté en DA (puisqu’il semble que ce soit les seuls contes à être réécrits), je me dis que les possibilités sont infinies et que je vais continuer à me régaler encore longtemps, surtout si les prochains romans sont de la même qualité que les deux premiers twisted tales que j’ai lu jusqu’ici !

     

    Un extrait : […] Horrifié par son aspect effroyable, la bête se terra au fond de son château avec pour seule fenêtre sur le monde extérieur un miroir magique. La rose qui lui avait été offerte était une rose enchantée, qui ne se flétrirait qu’au jour de son vingt et unième anniversaire. Avant la chute du dernier pétale de la fleur magique, le prince devrait aimer une femme et s’en faire aimer en retour pour briser le charme. Dans le cas contraire, il se verrait condamné à garder l’apparence d’un monstre pour l’éternité.
    Plus les années passaient, et plus le prince perdait tout espoir d’échapper à cette malédiction – car, en réalité, qui pourrait un jour aimer une bête ?

    C’était une excellente histoire.
    Elle divertissait souvent la femme allongée dans sa chambre obscure, menottée à son lit froid et dur.
    Elle se la répétait en boucle depuis des années. Parfois, des passages lui revenaient avec quelques subtiles différences. Il arrivait que la rose soit rose comme l’aube sur la mer. Mais cela ne sonnait jamais aussi bien que rouge sang.
    Quant à la toute fin – quand l’enchanteresse est capturée en quittant le château, jetée dans un coche noir qui se volatilise dans la nuit –, elle ne la trouvait pas aussi épique et grandiose que le reste de l’histoire. Elle ne la récitait jamais.
    N’importe qui d’autre aurait purement et simplement arrêté de penser, à ce stade. N’importe qui d’autre aurait accepté l’inéluctabilité des basses-fosses jusqu’à en oublier sa propre existence.
    Certaines de ces pensées étaient faciles. Elles passaient et repassaient dans la bouilloire desséchée qui lui servait de tête.
    Si elle ne prenait pas garde, ces idées risquaient de prendre de l’élan, de se libérer, de s’échapper de son esprit fissuré. C’est ainsi que s’installait la folie. Mais elle n’en était pas encore là.
    Au bout de dix années, elle avait presque oublié sa propre existence. Presque.

     

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  • [Livre] Le chagrin du roi mort

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    Résumé : « C'est une petite île froide, quelque part dans le nord. Le vieux roi est mort. Son corps repose sur un lit de pierre, sur la Grand-Place. Il neige. Il sera question de séparation, de guerre, de trois ciels différents, d'un premier amour. Il y aura une prophétie, des êtres qui se perdent dans l'immensité, une sorcière qui mange des têtes de rat... »


    Auteur : Jean-Claude Mourlevat

     

    Edition : Gallimard

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 06 octobre 2011

     

    Prix moyen : 7€

     

    Mon avis : L’histoire commence par la mort du roi de Petite Terre, le roi Hollund, un roi pacifiste et qui était de toute évidence plus intéressé par sa bibliothèque que par les actions militaires.
    Pour autant, ce n’est pas à cause de sa bienveillance du défunt roi que les membres du conseil de Petite Terre sont bouleversés.
    Ils craignent que le neveu du roi, Guereolf, seul héritier après la mort du prince, un homme belliqueux avide de conquêtes, qui n’a jamais pardonné au roi et au conseil de l’avoir banni de Petite Terre, ne lance une attaque militaire contre leur tout petit royaume.
    En parallèle de ces inquiétudes, hélas bien légitimes, on suit deux frères, Aleks et Brisco, considérés par tous comme des jumeaux.
    Bien malgré eux, les deux frères vont se retrouver mêlés à toute cette histoire quand Brisco va être mystérieusement enlevé par la campagne de Guereolf, lequel ne tarde pas à attaquer Petite Terre.
    Dès lors, avec un souverain cruel et à la soif de conquête inextinguible, la vie change sur Petite Terre.
    On ne peut que constater ces changements puisque l’auteur fait une ellipse temporelle de dix ans, ce qui nous plonge dans la vie de Petite Terre sous l’occupation.
    Tous les jeunes de 18 ans sont enrôlés de force dans l’armée puisque Guereolf continue sans relâche sa politique d’expansion.
    La cruauté de Guereolf semble ne connaitre aucune limite : il lance son armée épuisée dans une guerre impossible à gagner, peu importe le nombre de pauvres garçons qui doivent perdre la vie pour ses désirs de grandeur !
    De nombreuses aventures attendent les personnages et on ne peut que s’attacher à un grand nombre d’entre eux.
    A partir de la fin de la guerre, j’ai trouvé qu’il y avait trop de longueurs.
    De plus, j’ai également trouvé qu’il n’y avait pas de vraie fin concernant certains personnages et c’est une chose qui m’a manquée car j’ai eu l’impression que ces personnages étaient un peu abandonnés sur le bord de la route à défaut de savoir quoi en faire.
    Du coup, ce roman était une lecture sympathique mais qui était loin du coup de cœur.

     

    Un extrait : Ils ne se ressemblaient pas autant que cela. Brisco, sous sa tignasse bouclée, était plus dense, plus massif. Seule la douceur du regard venait contredire un peu cette solidité. Il y avait dedans l’expression d’une confiance enfantine qui attendrissait.

    Aleks était plus fragile, plus délié. Ses cheveux courts et bruns tombaient sur son front. Et si l’inquiétude était d’un côté, alors c’était du sien. Mais ils avaient la même taille et la même façon de regarder autour d’eux avec une intense curiosité. Et surtout, tous deux obéissaient à ce même réflexe de se rapprocher l’un de l’autre, de se toucher du bras afin de ne pas perdre le contact. Ils le faisaient sans même se regarder, sans y penser, comme si un fil invisible les avait reliés.

    Au bout d’une heure d’attente, ils commencèrent à trouver le temps long, et dans leurs poches les briquettes avaient tiédi. Parfois, les adultes s’esquivaient et les invitaient à gagner quelques places.

    — C’est bien, les enfants, vous êtes courageux, leur dit un gros homme au crâne chauve qui les précédait. Le roi aurait aimé ça. Passez donc devant.

    Et il ajouta pour son voisin :

    — Je suis venu spécialement de Grande Terre, j’ai tout laissé en plan : mon bateau, mes affaires, et je suis venu.

    Malgré tout, cela dura encore une éternité avant qu’ils puissent apercevoir le grand lit de pierre dressé au milieu de la place. On ne pouvait passer qu’à son pied, les trois autres côtés s’ouvrant sur des espaces interdits d’accès. À distance, on ne distinguait pas le visage du roi, mais on devinait le grand corps allongé, le manteau royal rouge et or, et les bottes qui pointaient en l’air. Brisco tira sur la manche de son frère.

    — C’est lui ?

    — Ben, qui veux-tu que ce soit ?

    Malgré son air bravache, Aleks était très impressionné et les yeux lui sortaient de la tête. Aux coins du lit, quatre soldats montaient la garde. On avait juste le droit de toucher la botte ou la jambe du roi, enfin c’est ce que faisaient les gens, semblait-il.

    Le passage entre les dernières barrières était tellement étroit qu’on avançait en file indienne. Bientôt, il ne resta plus qu’une dizaine de personnes devant eux. Aleks poussa Brisco devant lui.

    — Vas-y ! Passe le premier !

    Soudain, ils furent au pied du lit. La tête du roi était nue, auréolée de l’abondante chevelure argentée. Les flocons de neige qui voletaient tout autour donnaient un peu le vertige et faisaient croire à un rêve, et pourtant c’était vrai : le roi était mort, et son corps reposait là, dans le froid, au milieu de la Grand-Place.

    Le visage barbu était paisible, comme si le roi faisait la sieste. On aurait dit que les vieilles mains croisées sur la poitrine allaient se soulever, poussées par la respiration, mais elles ne bougeaient pas, elles étaient figées comme les mains d’une statue. On aurait dit que les paupières allaient s’entrouvrir et que les yeux bleus allaient regarder le ciel, mais elles ne s’entrouvraient pas. Elles étaient fermées pour toujours. Le roi Holund ne dormait pas, il était mort.

     

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  • [Livre] N'écoute que moi

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    Lecture terminée le : 05 décembre 2019

     

    Résumé : L'histoire de la Vieille sorcière. L'histoire de Raiponce est à l'image de ses cheveux : longue et tortueuse. Il était une fois une jeune fille innocente arrachée à ses parents, une jeune fille dotée de cheveux magiques, retenue prisonnière dans une tour par une vieille sorcière tyrannique qui se faisait passer pour une mère surprotectrice.
    Pourtant, ce n'est que la moitié de l'histoire. Qu'en est-il de Gothel ? Comment est-elle devenue si amère et sans pitié pour Raiponce, qu'elle considère pourtant comme sa fille ? Cette histoire creuse dans le passé mystérieux de la sorcière pour mettre à jour les désirs enfouis au plus profond de son cœur.
    Voici l'histoire d'une mère qui pensait savoir ce qu'il y a de meilleur pour son enfant.


    Auteur : Serena Valentino

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 11 septembre 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Si vous voulez voir Raiponce, vous allez être déçue car cette dernière n'apparaît que dans le dernier quart du livre.
    En effet, ici, on s’intéresse strictement au passé de Gothel. A tout ce qui l’a conduite, à terme, à être celle que l’on a rencontrée dans le Raiponce de Disney.
    Dans ce tome, il n’y a que quelques allusions mineures aux tomes précédents, ce qui en fait le seul tome que l’on peut lire sans avoir lu les autres car on n’en a pas vraiment besoin pour comprendre l’histoire.
    J’ai beaucoup aimé que la jeunesse éternelle ne soit pas un but en soi pour Gothel. Alors, oui, elle ne va pas cracher dessus, mais elle a un but au-delà de ça. J’ai aussi vraiment beaucoup aimé son passé.
    La relation que Gothel a avec sa mère est vraiment toxique et on ne se demande plus pourquoi Gothel est devenue telle qu’on la connait quand on voit le caractère de la Mama !

    La présence de ses sœurs, Hazel et Primerose, apporte un peu de douceur dans la vie de Gothel, mais constituent à la fois sa plus grande faiblesse et la source de sa cruauté.
    Comme dans les autres tomes, les trois étranges sœurs ne tardent pas à faire leur apparition. Si elles semblent amicales de prime abords, leur comportement devient vite étrange et malsain.
    J’ai regretté un peu qu’on n’en sache pas plus sur Manéa et surtout sur Jacob. D’autant que le mystère autour de ce dernier est vraiment très épais.
    Même si elles ne prennent pas le pas sur l’histoire de Gothel, les trois sœurs sont quand même très présentes et leur folie semble les empêcher de se comporter de manière à revenir dans les bonnes grâces de Circé, qu’elles appellent toujours « leur petite sœur » tandis que la jeune sorcière, depuis les révélations faites sur sa naissance, les appelle « ses mères ».
    Et tandis que l’histoire de Gothel prend le tour qu’on lui connait, après des péripéties que je me suis régalée à suivre, le destin des trois sœurs prend un tournant qu’elles n’avaient pas prévu.

    Je me demande comment leur folie va supporter ce revers de situation.
    D’ailleurs, le prochain tome va être consacré à ces trois pestes et j’espère vraiment que j’y trouverais les réponses à toutes les questions que je me pose à leur sujet. D’autant qu’il semblerait que ce tome puisse être le dernier de la série.

     

    Un extrait : - Intelligente Gothel. Secrète petite Gothel au cœur noir. Gothel qui glisse des livres dans ses poches pour les lire en cachette dans la forêt !
    De ses longs doigts fins, Manéa éloigna ses cheveux de son visage enragé, ce qui lui donna l’air encore plus sévère. Ses filles comprirent qu’elle allait utiliser la magie. Elle faisait toujours ce geste les rares fois où elle s’apprêtait à lancer un sort devant elles.

    - Tu veux mesurer mes pouvoirs, Gothel ? Tu veux voir ce que ma mère m’a appris ? Tu veux apprendre ma magie ? Et bien regarde !

    Manéa leva les mains vers le ciel. Des éclairs argentés s’élancèrent de la pointe de ses doigts, illuminèrent la forêt obscure et frappèrent les arbres, mettant le feu aux branches.

    - Mère, non ! s’écria Primerose en serrant ses sœurs contre elle.

    - J’invoque les dieux d’hier et d’aujourd’hui : dans ces bois, ramenez la vie ! hurla Manéa

    Elle projeta de nouveaux éclairs vers le ciel, où apparurent de sombres nuages de tempête.

    - Mère, arrêtez ! supplia Gothel. Que faites-vous ? Nous savons que vous êtes puissante. Je suis désolée d’avoir dit du mal de vous. Je suis désolée !

    Mais Manéa continua à rire en déchaînant une tempête de lueurs dorées, qui se mêla à la pluie et s’abattit sur elles.

     

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  • [Livre] L’étoile – T01 - La belle étoile

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    Lecture terminée le : 11 novembre 2019

     

    Résumé : Dizzy avait 4 ans lorsque sa mère est partie vivre à Katmandou, la laissant seule avec son père. Elle ne l'a pas revue depuis, mais chaque année sa mère lui envoie une lettre ou un cadeau pour son anniversaire. Le jour de ses 12 ans, Dizzy attend donc le courrier avec impatience et reçoit... la visite d'une drôle de femme hippie : sa mère. La jeune fille est bouleversée, d'autant que sa mère lui propose de partir avec elle, faire la tournée des petits festivals de musique. Son père s'y oppose. Mais Dizzy grimpe tout de même avec quelques affaires dans le camion bariolé de sa mère, direction l'aventure au grand air...


    Auteur : Cathy Cassidy

     

    Edition : Nathan

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 04 janvier 2018

     

    Prix moyen : 16€

     

    Mon avis : Dans ce livre, il a fallu que je me rappelle à plusieurs reprises que Dizzy n’a que 12 ans.
    Parce que l’histoire que lui sert sa mère tout au long de ce roman est tellement cousue de fil blanc qu’il faut être une pré-ado pour ne rien voir.
    Il faut dire que Dizzy a grandi sans sa mère qui a mis les voiles quand elle avait 4 ans.
    Alors, évidemment, elle idéalise cette mère qu’elle pense bohème et esprit libre. Donc, quand celle-ci débarque avec le projet insensé d’embarquer Dizzy pour 5 semaines faire la tournée des festivals (alors que l’école n’est pas finie), la jeune fille déborde d’enthousiasme.
    Et le matin du départ, elle ne s’étonne pas que son père, qui s’est pourtant violement opposé au projet la veille, ait changé d’avis dans la nuit, ni que sa mère lui demande de ne pas aller le réveiller avant de partir.
    Tout comme elle ne s’inquiétera pas de ne pas le voir les rejoindre alors que sa mère lui répète sans cesse qu’il lui a dit qu’il viendrait très vite.
    Pas plus, d’ailleurs, qu’elle ne se pose la moindre question sur le fait que sa mère désire poster elle-même les cartes que Dizzy écrit à son père, alors que la jeune fille se rend régulièrement au village pour les courses.
    Sa mère, qui se fait appeler Storm (totalement ridicule à son âge) et son petit ami, Zach, un mec qui se complait dans cette image de paumé sans argent vivant de petites arnaques et fuyant sans cesse la police, sont deux irresponsables qui ne font que ce que bon leur semble.
    Le fils de Zach est totalement livré à lui-même comme beaucoup des enfants de ce groupe.
    S’il n’y avait pas Tess, une femme qui aime les festivals mais n’en est pas irresponsable pour autant, nombre d’entre eux ne mangeraient pas à leur faim, Dizzy comprise.
    La jeune fille va se créer de belles amitiés, notamment avec le fils de Tess, Finn, et le fils de Zach, Mouse.
    Une chose qui rappelle l’âge de Dizzy, c’est son immaturité dès qu’il est question de la petite amie de son père. C’est tout juste si elle ne tape pas du pied par terre quand elle considère que la jeune femme est trop présente.
    Bien sûr, à force de laisser des enfants livrés à eux-mêmes, on ne peut que récolter des ennuis.
    La fin est très réaliste et découle directement des ennuis susnommés.
    J’ai bien aimé le fait que la réalité rattrape un peu les protagonistes et que l’histoire ne finisse pas en complet happy end complètement irréaliste.

     

    Un extrait : Dans l’entrée, je trouve la deuxième fournée de courrier de la journée posée sur un petit guéridon. Je la feuillette, le souffle court.

    Aucune lettre de ma mère.

    J’ouvre les enveloppes en essayant de ravaler ma déception. Il y a un billet de vingt livres de tante Mel, une carte avec des petits chats de M. Desai, et un bon d’achat à la librairie de la part de mon ancienne nourrice. Ils se sont souvenus de mon anniversaire, alors pourquoi pas elle ?

    Papa est en train de discuter avec quelqu’un dans le salon. J’espère que ce n’est pas Lucy, sa petite amie. Elle est gentille, et je commence à m’habituer à elle, mais je n’ai pas envie qu’elle soit là pour ma soirée d’anniversaire. C’est un moment privilégié entre mon père et moi.

    — Je suis rentrée !

    Mon courrier à la main, je pousse la porte de ma chambre. Ma guitare neuve trône fièrement sur mon lit à côté du cadeau de Lucy : un petit appareil photo vintage. Elle m’a laissée l’ouvrir hier soir et m’a montré comment installer la pellicule, activer le flash et régler l’objectif. Cool.

    Je jette mon sac dans un coin, sors un tee-shirt et un jean propres de ma commode.

    — Dizzy ? appelle mon père. Tu peux venir une minute ?

    Je le rejoins en défaisant ma cravate. Ce n’est pas Lucy qui se trouve avec lui. Lucy est jeune, souriante, avec des cheveux blonds ondulés. Elle aime les tops amples, les pantalons taille basse brodés, le rouge à lèvres marron et le fard à paupières charbonneux. Son gel douche laisse sur sa peau un parfum citronné.

    La visiteuse est plus âgée, plus petite, très bronzée, le visage sillonné de rides d’expression. Ses cheveux teints au henné sont presque rasés. Elle a des dizaines de boucles sur chaque oreille, ainsi qu’un piercing au sourcil droit. Elle porte un pantalon rayé très large resserré aux chevilles, un débardeur délavé et pas de soutien-gorge. C’est... particulier.

    Il s’agit sûrement de la propriétaire du van bariolé, mais j’ignore qui elle est et pourquoi elle me fixe avec une telle insistance.

    — Salut, Dizzy, lance-t-elle avec un sourire qui dévoile ses dents jaunies.

    —  Bonjour.

    Je me tourne vers mon père, attendant une explication.

    Il me rend mon regard sans rien dire. Il paraît choqué et un peu agacé. Il a gardé son jean de travail et n’a pas eu le temps de laver ses mains couvertes d'argile.

    —  Joyeux anniversaire, dit la femme.

    Je n’y comprends toujours rien.

    —  C’est fou comme tu as grandi, ajoute-t-elle. Tu es si jolie... j’ai l’impression de rêver.

    Tout à coup, ma bouche se dessèche, et le sol se met à tanguer sous mes pieds. Je contemple ce visage souriant et bronzé, ces grands yeux bleus, ce piercing doré. Fronçant les sourcils, je déglutis avant de répondre :

    —  Bonjour, maman.

     

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