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Jeunesse - Page 3

  • [Livre] Soline et le monde des rêves abandonnés

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    Lecture terminée le : 13 octobre 2019

     

    Résumé : Soline est une petite fille de 10 ans qui mène, auprès de ses parents Manon et Julien, une vie paisible dans un pavillon cossu d'une petite ville de la banlieue de Lille.
    C'est une enfant douce et rêveuse. Un peu têtue aussi. En somme, une fillette ordinaire... à un détail près.
    Elle n'existe pas.
    Elle est le fruit de l'imagination de ses parents qui, peinant depuis des années à avoir un enfant, se sont façonné en rêve une fille idéale.
    La vie de Soline bascule quand, un jour, Manon tombe enceinte.
    Instantanément, la fillette disparaît de son esprit et de celui de Julien, et se retrouve projetée dans un univers parallèle, étrange et biscornu : Le Monde des Rêves Abandonnés. Réceptacle de toutes les histoires inachevées, des amis imaginaires oubliés, des personnages et décors de romans jamais terminés ou de films jamais réalisés...


    Auteur : José Carli

     

    Edition : Inceptio

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 15 avril 2019

     

    Prix moyen : 19€

     

    Mon avis : Le sujet de l’histoire m’a immédiatement beaucoup plu : que deviennent les amis imaginaires oubliés par les enfants qui ont grandis ? Les personnages des histoires oubliés ? Ceux qui n’ont jamais vu le jour sous la plume d’un écrivain ou d’un scénariste ? Cela m’a un peu fait penser aux fées qui meurent lorsqu’on cesse de croire en elles dans Peter Pan.
    Soline est une petite fille de 10 ans, imaginée par un couple en mal d’enfants. Bien que Soline ait l’apparence d’une fillette, elle a été créée par les esprits de deux adultes et cela se ressent dans certaines de ses paroles et réflexions.
    Quand sa « maman » tombe enceinte pour de vrai, le couple oublie instantanément leur fille imaginaire et Soline voit son monde littéralement disparaitre.
    Quand elle arrive dans le monde des rêves abandonnés (arrivée pour le moins chaotique entrainé par une femme très antipathique), elle découvre un monde très sombre, sale, désenchanté. L’espoir et la joie sont absent, les personnages désagréables et l’endroit où les enfants imaginaires sont censés vivres ressemble à un orphelinat tout droit sorti des pires histoires de Dickens.
    Avec quelques camarades, tous en ayant assez d’être traités en véritables esclaves, et pressentant un danger à rester dans ces lieux, Soline décide de fuir et de se mettre à la recherche de parents imaginaires, se disant que si des parents sans enfants se créent des enfants imaginaires, il est fort possible que des enfants sans parents se soient créés des parents imaginaires.
    Le chemin est long et semé d’embûches. La plupart des personnages rencontrés sont loin d’être bienveillants (heureusement pas tous). Sans compter que ceux qu’ils fuient sont à leurs trousses.

    On a affaire ici à une histoire qui a la forme d’un conte : les héros doivent passer un certain nombre d’épreuves pour atteindre le lieu où ils trouveront enfin le bonheur.
    Une distinction est faite entre les personnages imaginaires désirés, créés pour combler un manque et les personnages d’histoires tombées dans l’oubli ou jamais achevés.
    Pour en parler de manière manichéenne, on pourrait dire que les 1ers sont les gentils et les seconds les méchants de l’histoire.
    Pourtant on trouve certaines nuances, comme par exemple Andy ou Mlle Valentine qui ne vivent pas dans la catégorie où leur type de création aurait dû les envoyer.
    En clair, si la plupart des personnages sont tels qu’ils semblent être, pour d’autres, il faut se méfier des apparences.
    Autre chose que j’ai beaucoup apprécié, c’est l’évolution du récit. On part d’une histoire assez jeunesse, enfantine même, puis le lexique et le ton deviennent plus riches, plus complexes, au fur et à mesure que l’histoire avance et s’assombrit.
    Si le vocabulaire est riche, il reste abordable et cette histoire plaira sans doute à tout âge.

    Les évènements s’enchaînent et, très souvent, je ne les ai pas vus venir.
    J’ai vraiment passé un bon moment avec Soline et ses camarades.

     

    Un extrait : Pour Soline, la vie était parfaite. Pas un instant, elle ne présageait les terribles bouleversements qui se préparaient. Elle avait tout juste dix ans. Ses cheveux, d’un noir intense, étaient si fins qu’ils ne parvenaient pas à couvrir entièrement ses oreilles, dont la pointe s’échappait. De son papa, elle tenait son menton carré, et un air un peu perdu. Comme sa maman, elle avait une petite boule bien ronde au bout du nez, et des lèvres très colorées, délicatement dessinées. Elle portait, la plupart du temps, une longue robe myrtille en laine, qui tombait sur ses genoux, ainsi qu’une paire de lunettes rondes, à monture rouge, qu’elle ne quittait que pour dormir. Elle avait toujours l’écharpe cerise tricotée par sa maman autour du cou.
    Elle aimait les choses simples de la vie. Faire, avec ses parents, de longues promenades les soirs d’été, le long de la Deûle. Flotter dans les airs sur la grande balançoire. Contempler le vol gracieux des papillons pendant que sa maman prenait le soleil sur le transat abricot du jardin. Ou simplement passer des après-midis entières à jouer dans sa chambre. Soline était, en somme, une enfant douce et rêveuse, une fillette on ne peut plus ordinaire.
    Un seul détail la distinguait des autres enfants. Un détail important néanmoins.
    Elle n’existait pas.
    Du moins, pas dans le monde tel que peut le percevoir le commun des mortels.
    Elle n’était rien d’autre que le fruit de l’imagination de ses parents.

     

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  • [Livre] Maîtresse de tous les maux

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    Lecture terminée le : 16 septembre 2019

     

    Résumé : Nous connaissons tous cette histoire : une belle jeune fille rencontre un beau prince. Mais la demoiselle apprend qu'elle a été maudite par une Fée noire, la condamnant à sombrer dans un sommeil éternel. Malgré la protection de trois bonnes fées, la malédiction se réalise. Mais le bien triomphe du mal : le prince défait le dragon cracheur de feu, et réveille la princesse grâce à son baiser d'amour véritable.
    Pourtant, ce n'est que la moitié de l'histoire : qu'en est-il de la Fée noire, Maléfique ? Pourquoi maudit-elle cette princesse innocente ? Bien des récits ont tenté d'expliquer ses motivations. Voici l'une de ces histoires, un conte ancestral où l'amour et la trahison côtoient la magie et les rêves.
    Voici l'histoire de la Maîtresse de tous les maux.


    Auteur : Serena Valentino

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 09 mai 2019

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Maléfique est l’un de mes personnages préféré, j’attendais donc avec impatience de lire son histoire.
    Le fil conducteur reste les trois sœurs qui sont de plus en plus présentes au fil des tomes (D’ailleurs, le tome 6 leur sera apparemment entièrement consacré), mais Maléfique n’est pas laissée de côté pour autant.
    Les chapitres alternent entre le présent (dans lequel on retrouve quelques personnages comme Blanche-Neige et sa Belle-mère) et l’histoire de Maléfique depuis son enfance.
    Toute cette partie dans le passé a vraiment été ma préférée. Les fées en prennent pour leur grade (et moi, à part Clochette, les fées ont tendance à profondément m’énerver).
    Dans la partie présente, j’ai beaucoup aimé l’histoire autour d’Aurore, mais j’ai trouvé qu’il y avait quelques incohérence ou en tout cas que l’auteur s’était dispensée d’expliquer certaines choses qui étaient, à mon sens, indispensables (Et là, je ne peux vraiment pas en dire plus dans spoiler à mort).
    Maléfique a un côté féministe qui dénote dans un conte de fée. Elle fait un discourt génial sur le fait qu’il y en a marre que l’on demande aux princesses d’être des cruches qui ont besoin d’attendre après des hommes pour être sauvées au lieu de se sauver toutes seules.
    J’aime toujours autant les réécritures de Serena Valentino qui sont des réécritures de Disney, plutôt que des réécritures de contes.
    En effet, dans ses réécritures, elle intègre toujours des scènes des films d’animation, ce qui rend l’histoire encore plus cohérente.
    C’est difficile d’en dire plus sans en révéler trop, alors je dirai simplement foncez, mais lisez les tomes dans l’ordre, sinon l’histoire des sœurs vous perdra vite et elle est quand même assez présente pour que ce soit essentiel de la suivre. Et ces trois furies sont assez difficiles à suivre comme ça !

     

    Un extrait : Elle avait plus que jamais besoin des trois sorcières et elle avait bien peur de les avoir perdues. Elle se dirigea vers le miroir magique suspendu au mur, celui que les sœurs lui avaient donné des années auparavant.

    - Montre-moi Lucinda ! Montre-moi Ruby ! Montre-moi Martha ! ordonna-t-elle.

    La surface du miroir s’éclaira d’un éclat violet. La fée noire n’avait jamais maîtrisé la magie des miroirs aussi bien que les étranges sœurs et elle utilisait rarement leur présent ; cependant, des images troubles des sorcières apparurent après quelques instants. Elles erraient sans but dans une grande salle pleine de miroirs et semblaient répéter un nom à l’infini, que Maléfique n’arrivait pas à distinguer.

    - Lucinda ! Vous m’entendez ? J’ai besoin de vous, cria Maléfique

    L’espace d’un instant, elle crut qu’elles l’avaient entendue car elles s’arrêtèrent brutalement.

    - Mes sœurs, où êtes-vous ? J’ai besoin de votre aide pour aurore, hurla Maléfique.

    Soudain, l’image de Lucinda se fit plus nette. Son visage vacilla dans la brume violette et elle transmit frénétiquement ses instructions à la fée noire.

    - Tu dois entrer dans ce château, Maléfique. Va par le feu, la fumée et les rimes, va par tous les moyens ! Crée toi-même l’instrument de son destin s’il le faut et envoie-la dans la terre des rêves. Nous l’attendrons. Mais tu dois faire en sorte qu’elle ne se réveille jamais. Nos pouvoirs ne sont pas les mêmes ici ! Tout dépend de toi. Va, maintenant !

     

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  • [Livre] Les loups ne se mangent pas entre eux

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    Lecture terminée le : 04 septembre 2019

     

    Résumé : Sloan vit avec son père à Rusic, un bled paumé au fin fond de l'Alaska. Dans cette immensité sauvage, la nature dicte ses lois. Et depuis quelque temps, les loups se rapprochent des habitations. Quand un blizzard s'abat sur la région, le village se retrouve coupé du monde. Plutôt que d'attendre d'improbables secours, Sloan décide de rejoindre la ville. Mais pour cela, elle va devoir traverser la forêt...


    Auteur : Victoria Scott

     

    Edition : Bayard

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 27 mars 2019

     

    Prix moyen : 14€

     

    Mon avis : Les loups ne se mangent pas entre eux…effectivement. Parce que si c’était le cas, Sloan aurait vu plus de la moitié de ses problèmes réglés.
    Sauf que non, les loups ne sont pas cannibales. Et que les habitants de Rusic, Alaska, ont trouvé très intelligent de modifier volontairement leur territoire de chasse par le biais de barrières et de défrichement, conduisant dans un premier temps à la prolifération de petit gibier et donc des loups.
    Mais arrive le blizzard, qui vient changer la donne en faisant disparaitre le gibier. Et les loups sont nombreux. Et ils ont faim.
    Pour moi, il n’est pas question ici de « méchants » loups, mais seulement d’animaux affamés luttant pour leur survie.
    Sloan est une jeune fille de 12 ans, traumatisée après s’être perdue 5 jours dans la forêt environnante, sans que personne ne s’organise pour mettre en place de vraies recherches. Sympa les voisins !

    Depuis elle a peur de rester seule. Et quelle est la réaction de son génie de père ? Partir à la ville la plus proche, avec le reste du village, sans sa fille, qu’il laisse donc seule dans maison, et sans la prévenir qui plus est.
    A 12 ans !! Sérieux, ce type mérite la prison pour négligences.

    Sloan se rend vite compte qu’elle n’est pas vraiment seule. Elton, 10 ans (encore mieux !) ; Pilot, 14 ans, Mr Foster, l’instituteur du village, Nash, le père alcoolique et violent de Pilot et enfin Mme Wade sont resté eux aussi.
    Mme Wade est gravement blessée au ventre suite à une chute et le blizzard risque de tenir éloigné plus longtemps que prévu les habitants.
    Et voilà, en une vingtaine de pages, les bases de l’histoire sont posées.

    Et là, ça part sérieusement en cacahouète pour nos héros !
    Pour diverse raisons, notamment la gravité de la blessure de la vieille femme, le petit groupe est obligé de quitter le village pour tenter de rejoindre la ville.
    Pour atteindre la rivière, le groupe doit traverser la forêt. Et la forêt, c’est un peu le domaine des loups. Qui ont toujours aussi faim et, qui n’ayant jamais été chassés, n’ont jamais vus les humains comme un danger.
    Et de voisins, pas dangereux, à proies potentielles, il n’y a qu’un pas.

    Vous pariez sur qui vous ? Les hommes ou les grands (méchants) loups ?

    Je ne peux pas dire que j’ai eu peur à la lecture de ce livre, mais certaines scènes sont assez intenses et j’ai tremblée plus d’une fois pour les personnages (Bon ok, mon chat a grogné dans son sommeil et j’ai bondis au plafond)

    D’instinct, je dirais que 12 ans (âge à partir duquel le livre est conseillé) est un peu jeune pour lire cette histoire somme toute assez sanglante et sans filtre, et d’un autre côté quand je vois les séries qu’ils regardent… Y’a plus de jeunesse ! Il suffit de voir les films accessibles à 12 ans (ça, mama, anabelle…) pour se dire que ce livre passera comme une lettre à la poste, alors qu’à leur âge, il m’aurait sûrement traumatisée.

    En tout cas, pour moi, ça a été une excellente lecture, avec juste ce qu’il fallait de petits frissons.

     

    Un extrait : La peur explose dans mon ventre alors que je fouille notre cabane, cherchant mon père et ma sœur dans les endroits les plus ridicules. Je ne sens plus ni mes doigts ni mes orteils et ma respiration s’accélère, jusqu’à ce que les murs de notre maison se referment sur moi. Même si mes poumons continuent à fonctionner, je suffoque.

    - Papa ?

    Ma voix tremble.
    Des larmes me brûlent les yeux et ma démarche s’emballe.

    - Maren ?

    J’aimerais la faire apparaître juste en disant son nom.

    - Papa !

    Dès que j’entends un bruit, je me précipite vers l’entrée et saisis la poignée froide. Un air glacial s’engouffre à l’intérieur, me fouette le visage, me rougit les joues. Mon cerveau bourdonne tandis que je scrute les alentours.
    La neige tombe, des flocons virevoltent, recouvrant tout devant moi. Mais je ne vois pas papa.
    Je claque la porte. Une nouvelle vague d’angoisse me foudroie, mon cœur tambourine dans ma poitrine. Il n’aurait pas pu partir sans moi. Ça suffit, ma mère l’a déjà fait. Et tout le village aussi, pendant cinq jours.
    « Tu sais où on stocke la réserve de munitions ? »
    J’enfouis la tête dans mes mains et prends trois inspirations haletantes. Je rejoue dans mon esprit le froncement de sourcil de ma sœur, mon père expliquant qu’il doit faire son sac. Il, pas nous.

     

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  • [Livre] Frangine

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    Lecture terminée le : 03 août 2019

     

    Résumé : "Il faut que je vous dise... J'aimerai annoncer que je suis le héros de cette histoire, mais ce serait faux. Je ne suis qu'un morceau du gâteau, même pas la cerise. Je suis un bout du tout, un quart de la famille. Laquelle est mon nid, mon univers depuis l'enfance, et mes racines, même coupées. Tandis que ma frangine découvrait le monde le cruel le normal et la guerre, ma mère et ma mère, chacune pour soi mais ensemble, vivaient de leur côté des heures délicates. C'est à moi que revient de conter nos quatre chemins. Comment comprendre, sinon ?"


    Auteur : Marion Brunet

     

    Edition : Sarbacane

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 2013

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Ce livre c’est avant tout l’histoire d’une famille.
    Joachim, l’aîné, nous raconte l’histoire de sa vie, celle de sa sœur surtout, mais aussi celle de ses mères.
    Premier né dans cette famille homoparentale, Joachim a toujours été très préparé par ses mères à affronter le regard des autres, leurs commentaires pas toujours intelligents, parfois méchants, en un mot, à affronter la bêtise et l’intolérance.
    Peut-être un peu trop rassurées par le fait que tout s’est bien passé pour leur fils, et prises chacune par de profonds problèmes personnels, Julie et Maryline n’ont pas préparé leur fille, Pauline, avec autant de soin.
    Le problème est que l’entrée au lycée de Pauline ne se passe pas aussi bien que celle de son frère.
    Elle refuse de parler de ses problèmes à ses mères pour ne pas faire peser davantage de pression sur leurs épaules.
    En effet, un événement soudain fait que Julie pense beaucoup à sa mère, laquelle refuse de la voir depuis 20 ans à cause de son homosexualité.
    Maryline, elle, éducatrice dans un foyer pour ado en difficulté, vit de plus en plus mal son travail, entre violence et coupes budgétaires incessantes.
    Joachim raconte un peu tout ça, se fustigeant un peu de ne pas avoir vu plus vite les problèmes de sa sœur.
    Au fil de l’histoire, Joachim nous révèle certains événements marquant de son enfance vis-à-vis de sa situation familiale.
    Mais il faut dire que ce n’est rien à côté de ce que subit Pauline. Ce livre parle d’homoparentalité, d’homophobie, de harcèlement scolaire, de dépression un peu, effleure le burn out, de tolérance et d’intolérance… Mais surtout, il parle d’amour. De l’amour inconditionnel que se porte les quatre membres de cette famille, des amours naissantes de Joachim puis de Pauline.
    Le roman démontre que l’homophobie a lieu de plus en plus tôt. Joachim n’avait affaire quasiment qu’à des adultes qui avaient ce genre de comportement, Pauline, elle, est confrontée à des ados de 14/15 ans qui ne connaissent rien de la vie, de l’amour mais qui ont déjà ce jugement négatif de ce qu’ils perçoivent comme une différence.
    Parmi les professeurs, tout sont témoins de ce qu’il se passe, mais n’interviennent pas de peur de « se mettre les parents à dos ». Le seul à bouger est le prof de sport, qui va du coup s’attirer les foudres de ses collègues, l’accusant de tenir un discours pro-gay alors qu’il n’exige que le respect de l’autre de la part de ses élèves.
    Marion Brunet arrive à donner un langage oral naturel à ses personnages (Il y a d’ailleurs des passages assez drôles dans les discussions entre potes). Sa plume est vraiment prenante. Je serais curieuse de la lire dans un autre registre que la jeunesse.
    J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre, un vrai coup de cœur.
    Il est d’une richesse incroyable pour un livre de moins de 300 pages.
    Une chose est sûre, je relirai cet auteur avec plaisir.

     

    Un extrait : Il m’a regardé très sérieusement, a posé une main compatissante sur mon épaule.

    - Désolé pour toi, Joachim

    - Pourquoi, exactement ?

    Il a éclaté de rire comme un dément en tournant sur lui-même et s’est mis à danser sur un reggae imaginaire en chantant :

    - Joachim va encore pas niquer c’t’année, oh, Jah ! C’est bien dommage mais c’est comme ça !

    - Toi non plus, mon pote. T’as même pas de meuf.

    - Justement ! Moi, je suis seul, disponible, libre comme le vent, chaud comme la braise. Si une petite coquine veut s’occuper de moi, je suis totalement open. Alors que toi, avec une Vraie chérie-doudou-mon-amour, t’es obligé de passer par tout un tas de trucs super chiants pour… que dalle, nada, nib. Je me trompe ?

    - Des « trucs chiants », franchement je vois pas…

    - Ohhh ! C’est mal de mentir ! L’an dernier, t’as jamais passé une plombe à l’écouter te parler de pourquoi elle est fâchée avec sa meilleure copine, genre parce qu’elle lui a dit ceci, ou bien cela, ou bien les deux, ou c’est autre chose ou gnagnagna ? Dis la vérité !

    J’ai pas pu m’empêcher de rire.

    - Alors ? Alors ? Jamais ? T’as jamais passé une plombe à la regarder essayer l’intégralité de ses fringues pour qu’elle trouve la tenue parfait pour aller, euh…manger une pizza ? Et aussi, et surtout…

    Là, il a pris une pause de nana, une main sur la hanche et l’autre coinçant derrière l’oreille une mèche de cheveux imaginaire. D’une voix traînante et sexy (enfin, c’était le but recherché), il m’a demandé :

    - Est-ce que tu m’aimes, Joaquim ? Est-ce que tu m’aime vraiment ?

    Il a encore accentué son regard minaudant.

    - Mais vraiment-vraiment ? Fort comme ça ? Tu ferais quoi pour moi ?

    Et il s’est avachi d’un coup, comme effondré.

    - Joachim, mon ami, mon frère, je ne sais pas comment tu fais.

    - T’es pourri de dire ça, quand même… C’est ta pote, Blandine.

    - Oui, mais ça n’a rien à voir justement. Les filles, quand c’est tes potes, elles sont normales, tu peux parler de trucs normaux avec elles. C’est après que ça fait flipper.

     

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  • [Livre] Le pensionnat de Mlle Géraldine – T02 – Corsets et Complots

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    Lecture terminée le : 05 juillet 2019

     

    Résumé : A-t-on vraiment besoin de quatre digitales pour décorer une table pour six personnes ? Ou bien est-ce six digitales pour tuer quatre invités ? La première année d’école de Sophronia a certainement été enthousiasmante. D’abord, son pensionnat pour jeunes dames de qualité l’entraîne à devenir espionne (Maman sera si surprise !). Ensuite, elle est mêlée à une intrigue à propos d’un appareil volé et on lui jette une tourte au fromage dessus. Aujourd’hui, Sophronia connaît chaque recoin de l’école, laisse traîner son oreille dans les quartiers des enseignants et monte clandestinement à la chaufferie du dirigeable où elle apprend qu’un simple voyage scolaire à Londres peut cacher davantage que ce qu’elle croit… Vampires, loups-garous et humains sont tous après le prototype récupéré par Sophronia dans Étiquette & Espionnage, qui a le potentiel d’améliorer le transport aérien surnaturel. Sophronia doit découvrir qui est derrière un dangereux complot pour contrôler le prototype… et survivre à la saison de Londres munie d’un carnet de bal complet.


    Auteur : Gail Carriger

     

    Edition : Calmann-Lévy

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 25 septembre 2014

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : J’avais beaucoup aimé le 1er tome. Cette série me permet de me familiariser avec l’univers steampunk avant d’attaquer Le protectorat de l’ombrelle, qui, parait-il, présente une histoire plus complexe.
    Sophronia avance dans ses études et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle apprécie sa nouvelle vie, au point d’avoir les meilleures notes de sa promotion.
    Si sa copine Dimity ne s’en sort pas si mal, ce n’est pas le cas de la peste Monique, qui, malgré son ancienneté, se ramasse en beauté.
    En six mois, temps écoulé entre les deux tomes, les personnages sont devenus plus matures, plus sûr d’eux. Vieve en est même au point de faire à Sophronia une offre qu’elle ne pourra pas refuser, en mini géni du mal qu’elle aspire à être.
    Sophronia de son côté, si elle n’a plus aucun problème à comploter (à part peut-être encore quelques tiraillements de conscience), est nettement moins à l’aise avec l’art subtil du flirt. Et pourtant, elle ne manque pas de charmants messieurs dans son entourage que ce soit Savon, Lord Mersey ou même le mystérieux lord Akeldama dont in parle peu mais qui promet d’être intéressant dans les prochains tomes.

    J’ai beaucoup aimé l’attitude de Sophronia face au comportement hostile de ses camarades. Elle n’est pas comme beaucoup de personnages féminins dans les romans fantasy qui sont souvent en mode Calimero devant les contrariétés. Non, Sophronia se demande si elle a mal agit et doit s’excuser, constate que non, et donc hausse les épaules en se disant que ça leur passera et poursuit ce qu’elle a à faire, à savoir protéger son amie Dimity, malgré elle s’il le faut, qui semble être la cible de kidnappeurs non identifiés.
    Mais si Sophronia est particulièrement douée pour repérer du cyanure sur un gâteau sec, elle galère nettement plus pour mener une enquête, n’ayant rien de Sherlock Holmes. Mais en apprentie espionne qui se respecte, ce qu’elle ne découvre pas par la logique, elle le découvre par la filature, et se débrouille toujours pour avoir les réponses à ses questions.
    A la fin du tome, deux personnages quittent l’école volante de Mlle Géraldine mais j’ai l’impression qu’on n’a pas fini d’entendre parler d’eux pour autant.
    Si le 1er tome s’attacher à présenter l’univers, dans celui-ci on s’attache plus aux différents complots, surtout politiques.
    On en apprend plus également sur les professeurs, et notamment sur le professeur Braithwope.
    J’ai hâte de voir comment les choses vont évoluer dans les prochains tomes, surtout qu’il n’en reste que 2 pour terminer la série.

     

    Un extrait : « Quand vous voulez, mademoiselle Temminnick ! »

    Dimity se trouvait déjà à côté de Lady Linette. L’amie de Sophronia lui fit signe de les rejoindre d’une main dissimulée par sa jupe. D’ordinaire, c’était Dimity qui rêvassait et Sophronia qui devait la houspiller.

    Sophronia bondit. « Veuillez m’excuser, Lady Linette. J’étais perdue dans mes pensées. Les quantités de digitales peuvent être tout à fait éclairantes.

    – Excellent, mademoiselle Temminnick. Une excuse exprimée en terme d’intérêt scolaire. Néanmoins, nous devons partir. »

    Pendant la plus grande partie du séjour de six mois de Sophronia au pensionnat de Mlle Géraldine pour le perfectionnement des jeunes dames de qualité, les leçons n’avaient jamais été interrompues. Même pas quand des bandits de haut vol les avaient attaquées. Les jeunes dames de qualité restaient en classe durant les conflits. Et aucune élève n’avait jamais été ôtée à l’autorité d’un professeur par un autre professeur. Quelle impolitesse !

    Et puis, au cours du mois précédent, en commençant par cette satanée Monique, toutes les compagnes de Sophronia avaient été systématiquement emmenées par Lady Linette de la même façon. Elles étaient revenues traumatisées et silencieuses. Sophronia avait employé tout son savoir-faire, dont elle avait appris une bonne partie chez Mlle Géraldine, pour résoudre ce mystère. En vain. Même ses amies proches, Sidheag et Agatha, n’avaient pas voulu expliquer ce qui s’était passé quand Lady Linette avait disparu avec elles.

     

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  • [Livre] Pauvre âme en perdition

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    Lecture terminée le : 15 juillet 2019

     

    Résumé : Nous connaissons tous l'histoire de la petite sirène, ce conte ancestral qui nous rappelle qu'il faut parfois perdre sa voix pour mieux la retrouver. Ariel désire explorer le monde et s'aventurer au-delà des frontières du royaume de son père, le roi des océans. Par amour, elle renonce à sa voix et manque d'y laisser la vie. Mais le bien l'emporte, et elle sort de ces épreuves métamorphosée et heureuse.
    Pourtant, ce n'est que la moitié de l'histoire. Qu'en est-il de son ennemie Ursula, la terrible sorcière des mers? Pourquoi et comment est-elle devenue si retorse et pleine de haine, dédaignée par la cour de Triton?
    Voici l'histoire d'une pauvre âme en perdition...


    Auteur : Serena Valentino

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 09 mai 2019

     

    Prix moyen : 14€

     

    Mon avis : 3ème tome de la série consacrée aux « vilains » de Disney, ce livre s’attache à Ursula. Pourquoi et comment la sorcière des mers est-elle devenu telle qu’elle est et qu’est ce qui l’a poussée à s’en prendre ainsi à Ariel ?
    Chaque histoire a deux versions et nous allons pouvoir entendre celle d’Ursula.
    Autant le dire tout de suite : si Ursula a connu des souffrances, cela n’excuse en rien son comportement.
    Triton, le père d’Ariel, sans surprise, n’est pas quelqu’un de bien (Je ne l’ai jamais aimé, vous l’aurez compris) mais la surprise, en revanche, vient des liens qu’il a avec Ursula, et que je n’avais absolument pas envisagés.
    Contrairement à la méchante Reine, qui bien que commettant des horreurs, agit sous une certaine influence et n’a jamais totalement ouvert son cœur à la haine, Ursula, elle, se complaît dans cette haine.
    On retrouve les trois sœurs qui étaient déjà présentes dans les deux tomes précédents et qui sont prêtes à tout pour retrouver leur petite sœur, Circé, qui leur en veut depuis la fin du tome précédent.
    A chaque tome, on en apprend plus sur ces trois-là (elles me font penser aux trois sorcières de Macbeth) et il semblerait que le tome 5 leur soit entièrement consacré (j’ai hâte… mais j’ai peur !).
    Les personnages secondaires des différents tomes sont tous interconnectés. Ainsi la princesse Tulipe, dont le château surplombe le domaine d’Ursula et qui a déjà eu affaire à la sorcière, semble avoir une histoire commune avec le prince Adam, alias La Bête.
    L’histoire d’Ursula est plus courte que les précédents et on s’attarde moins sur ses sentiments profonds que sur ceux de la Reine car ceux-ci semblent être étouffés par sa jalousie, sa soif de vengeance et son goût du pouvoir qui domine tout le reste.
    A plusieurs reprises, les sœurs sorcières reçoivent des messages de la fée noire, alias Maléfique. Celle-ci semble menaçante envers les trois sœurs et ces dernières paraissent ressentir une certaine crainte, alors que jusque-là, elles n’avaient l’air d’avoir peur de personne.
    Du coup, je suis vraiment impatiente de découvrir l’histoire de Maléfique dans le tome 4, d’autant plus que le tome est le plus épais de tous et que je pense donc qu’on va en apprendre encore plus sur ces trois punaises qui sèment la terreur et la destruction partout où elles passent !

     

    Un extrait : Le brouillard ondulait dans le sillage d’Ursula comme un tentacule gris et noirâtre tandis qu’elle avançait dans la ville apparemment abandonnée d’Ipwich. Le rire de la sorcière résonnait sur les cottages aux volets clos où se terraient les pitoyables habitants, terrifiés par la déesse des mers assoiffée de vengeance qui s’était abattue sur eux tel un cauchemar devenu réalité.
    Pour cette excursion, Ursula avait adopté sa forme humaine et utilisé sa magie afin de contrôler les brumes, donnant vie à de longs tentacules menaçants qui s’enroulaient autour d’elle et la suivaient à la trace, flétrissant tout ce qu’ils touchaient. Elle semait la dévastation en une longue trainée de putréfaction aussi noire que le pétrole.
    Elle se dirigea vers la principale place de la ville et s’arrêta devant la tour de l’Horloge. Ses tentacules prirent le bâtiment d’assaut, le transformant en un obélisque noir et trapu qui aurait pu être utilisé dans un but autrement plus sinistre que celui de marquer le passage du temps.
    Sa magie était imprégnée de haine. Dans laquelle palpitait une douleur vive et profonde. Ces humains lui avaient enlevé la seule personne qui l’avait jamais aimé et elle allait les faire souffrir. Elle dirigea ses appendices lugubres vers la mer, invoquant ses sombres serviteurs.


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  • [Livre] La légende des quatre – T02 – Le clan des tigres

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    Lecture terminée le : 12 juillet 2019

     

    Résumé : La guerre contre les hommes est imminente : les hauts Conseils des Yokaïs se préparent déjà au pire tandis que Bregan, Maya, Nel et Wan associent leurs efforts pour éviter l’inéluctable. Et, alors que le visage de leur véritable ennemi se dévoile, les quatre héritiers n’ont qu’une idée en tête : éviter le bain de sang qui se prépare et protéger ceux qui leur sont chers...


    Auteur : Cassandra O'Donnell

     

    Edition : Flammarion jeunesse

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 07 novembre 2018

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Après les événements du 1er tome, les quatre héritiers des quatre clans yokaï payent l’alliance qu’ils ont conclue dans le 1er tome et qui est vu comme une trahison par leurs clans respectifs.
    Brennan, l’héritier du clan des tigres, voit son titre remis en cause et enchaîne les combat à mort pour le défendre contre ses opposants.
    Nel, la jeune Rapaï, elle, a dû faire face à la colère de sa mère, bien plus redoutable que son conseil, mais on ne connaitra les détails de sa punition, qu’elle évoque au détour d’une conversation, d’un ton détaché, que plus tard dans le livre.
    De la même manière, on ne comprendra pourquoi Wan, le serpaï taciturne, ne semble pas être affecté par la réaction de son clan.
    C’est finalement Maya, la princesse lupaï, qui paye le prix le plus élevé : Enfermée, isolée (alors que les loups ont besoin d’être au contact de leur meute), interdite de transformation (ce qui est de la torture et pourrait la conduire à la folie), et condamnée au bannissement à la prochaine pleine lune (ce qui équivaut à une condamnation à mort).
    Mais, seuls conscients du danger que représentent les humains, ils décident de passer outre l’avis des anciens et de se réunir à nouveau pour tirer cette histoire au clair.
    Au cours de leur longue route vers l’endroit reculé où les hommes sont allés chercher les vestiges d’armes destructrices, on en apprend plus sur les adolescents et notamment sur Wan.
    Celui-ci est plus calculateur et froid que les autres adolescents, mais, quand on comprend le fonctionnement de la société Serpaï, que ce soit la naissance et la petite enfance ou la passation de pouvoir, on se dit que son attitude est peut-être une façade nécessaire qui ne reflète qu’en partie sa personnalité.
    Oui, bon, ok, je ne le cache pas, j’ai une affection particulière pour les deux psychopathes de la bande : Wan et Nel.
    Maya et Brennan sont trop raisonnables, quoique leur évolution à la fin du tome, me plaise bien.
    J’ai vraiment aimé ce tome, bien que j’avoue avoir affublée l’auteur de pas mal de nom d’oiseaux à une ou deux reprises.
    Dans cette suite, les 4 jeunes yokaï, surtout Brennan et Maya, doivent s’imposer au conseil de leur clan, leur montrer qu’ils ne se plieront pas à leurs désirs et qu’ils exigent d’être entendus. Ce qui ne va pas être du goût de tout le monde.
    La fin est assez inattendue quand on prend en compte les guerres intestines habituelles entre les camps yokaï.
    Cette fin promet un 3ème et un 4ème tome très sombres, dominés par la guerre avec les humains qui semble inévitable, ces derniers refusant de vivre plus longtemps sous la coupe des Yokaï et les Yokaï refusant de laisser plus de libertés à ceux qui ont déjà pratiquement détruit la planète.
    Donc effectivement, la guerre semble inévitable, et, traitez moi de psychopathe, mais j’ai hâte de voir ça !

     

    Un extrait : — Euh… tu es sûr de ce que tu fais ? grimaça Cook en regardant d’un air inquiet autour de lui.

    Une forte odeur de résine emplissait la forêt. Les branches des arbres se balançaient au-dessus de sa tête en dessinant d’étranges ombres chinoises sur le sol et s’étendaient au-dessus du sentier comme pour empêcher les intrus d’entrer.

    — Non, parce que ça va peut-être t’étonner, mais me faire égorger par une bande de canidés enragés ne figure curieusement pas sur la liste des trucs cool que j’avais prévu de faire aujourd’hui, poursuivit Cook d’un ton ironique.

    Bregan leva les yeux au ciel. Il n’était pas stupide. Pénétrer sur le territoire des Lupaïs était complètement insensé. Il risquait non seulement sa vie en franchissant les frontières d’un autre clan mais aussi de déclencher la fureur du Conseil des tigres. Ce dernier s’était montré très clair : il ne lui pardonnerait pas la moindre incartade. Plus maintenant. Pas alors qu’il tenait Bregan en partie responsable de la rupture du traité de paix conclu avec les humains et que sa position de prochain souverain du clan Taïgan ne tenait qu’à un fil. Mais Bregan s’en moquait. Il était fou d’inquiétude. Il n’avait pas eu de nouvelles de Maya depuis plusieurs semaines et il devait la voir coûte que coûte.

    — Si ça te fiche la trouille à ce point, tu peux toujours faire demi-tour, répondit Bregan d’un ton agacé.

    Cook lui lança un regard incrédule.

    — Ben voyons… Et à ta mère ? Je lui dis quoi à ta mère ? « Désolé d’avoir abandonné votre crétin de fils seul en territoire ennemi, vous ne m’en voulez pas, j’espère ? »

    — Si je comprends bien, tu préfères te faire bouffer par la meute plutôt que de devoir affronter ma mère ?

    Cook hocha vigoureusement la tête.

    — Sans hésitation.

     

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  • [Livre] Rois de Cendres

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    Lecture terminée le : 07 juillet 2019

     

    Résumé : August et Jack n'ont jamais fait partie du même monde. August est discret, alors que Jack est la star du lycée. Pourtant, tous deux partagent bien des secrets, à commencer par leur amitié qui remonte à l'enfance. Quand Jack semble envahi par des hallucinations inquiétantes, c'est le monde d'August qui s'effondre. Il réagit alors de la seule façon qui lui semble envisageable : en plongeant dans la folie de Jack.


    Auteur : K. Ancrum

     

    Edition : Milan

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 20 février 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : August et Jack sont deux amis fusionnels. Leur amitié a quelque chose de malsain. C’est une relation de domination mais il est difficile de dire qui est le plus affecté des deux. Jack est littéralement abandonné par ses parents et son seul socle affectif c’est August. August, de son côté, se démène pour garder la tête hors de l’eau, notamment financièrement, depuis le divorce de ses parents et la dépression de sa mère.
    Si Jack se pose comme le dominant, August est celui qui gère le quotidien.
    Jack voit un autre monde, qui se superpose au monde réel et cela, jusque-là, n’avait pas posé de problème, mais le « monde de Jack » semble devenir de plus en plus menaçant et Jack en est de plus en plus affecté.
    Les chapitres sautent d’une idée à l’autre de manière un peu déroutante, sans forcément beaucoup de logique au premier abord. C’est sur la durée seulement qu’une logique se dégage.
    Même si c’est un peu dur à suivre au début, cela renforce la folie de Jack et, dans une certaine mesure d’August.
    En effet, je trouve qu’August est aussi « fou » que Jack, peut-être même plus car il plonge dans le délire de Jack de son plein gré et c’est lui qui est l’instigateur de la relation malsaine qu’il y a entre eux.
    Ce que j’ai beaucoup aimé dans ce livre, c’est que, au fur et à mesure que Jack s’enfonce dans la folie, la noirceur envahit littéralement les pages du livre au point de finir avec une police blanche sur des pages complètement noires.
    Au-delà de l’histoire en elle-même, j’ai beaucoup aimé l’analyse que fait l’auteur dans sa postface sur la responsabilité de chacun et notamment des adultes qui n’ont pas été capable de voir que Jack s’enfonçait dans la folie parce qu’ils ne s’intéressaient pas à lui dans son ensemble mais seulement aux parties de lui qui les concernaient directement, laissant des ados essayer de gérer tout ça tout seuls.
    Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette lecture est intense.
    Je suis passée par toute une palette d’émotions : colère, inquiétude, tristesse…
    Au point qu’après cette lecture, il m’a fallu quelques jours avant de pouvoir lire autre chose.

     

    Un extrait : Les seules fois où ils se croisaient délibérément au bahut, c’était lors des matchs. Leur équipe de football américain n’était pas la meilleure, mais étant donné que c’était l’unique événement sportif de cette ville, on en faisait généralement tout un foin.
    August n’aimait même pas le football, ce qui ne l’empêchait pas d’assister aux matchs. Jack avait une passion ridicule pour le sport et cette année, il jouait en première ligne, alors August n’avait aucune excuse. Il n’applaudissait jamais, c’était trop d’efforts. Mais il se pointait, et ça semblait suffire.
    Après les matchs, ils se retrouvaient au vestiaire avant de prendre la Chevrolet Camaro pourrie de Jack pour aller faire les cons dans les champs.
    Ils se battaient pour rire. Ce genre de trucs.
    C’était une tradition. Ça rattrapait toutes les journées pendant lesquelles ils ne se voyaient pas. Sincèrement, il valait mieux que personne ne sache qu’ils se connaissaient mieux que ce qu’on soupçonnait. Ils étaient si éloignés l’un de l’autre dans le spectre social que personne n’aurait compris qu’ils se mettent à traîner ensemble du jour au lendemain. Ça aurait été comme se donner en spectacle, et August détestait ça. Certaines choses gagnaient à rester intimes.

     

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  • [Livre] Ce rêve bleu

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    Lecture terminée le : 29 juin 2019

     

    Résumé : Aladdin est un vaurien.
    Comme les autres habitants d'Agrabah, un pays pauvre, le jeune homme tente tant bien que mal de survivre. La princesse Jasmine, quant à elle, est sur le point de subir un mariage arrangé. Elle ne désire qu'une chose: échapper à son destin, découvrir ce qui se cache derrière les murs du palais.
    Mais tout bascule lorsque le conseiller du sultan, Jafar, prend subitement le pouvoir. À l'aide d'une lampe étrange dotée de pouvoirs extraordinaires, l'effrayant personnage tente de briser les lois de la magie, de l'amour, et de la mort. Désormais, Aladdin et la princesse déchue doivent unir le peuple d'Agrabah et mettre au point une rébellion pour faire tomber un dictateur avide de pouvoir, qui menace de déchirer le royaume...
    Ceci n'est pas l'histoire d'Aladdin telle que vous la connaissez. C'est une histoire de pouvoir. De révolution. D'amour. Une histoire où un seul détail peut tout changer.


    Auteur : Liz Braswell

     

    Edition : Hachette

     

    Genre : Jeunesse

     

    Date de parution : 15 mai 2019

     

    Prix moyen : 17€

     

    Mon avis : Hachette développe deux nouvelles séries autour de l’univers Disney.
    La 1ère série raconte l’histoire des méchants de Disney, expliquant les raisons qui les ont poussés à devenir ce qu’ils sont.
    La seconde série raconte les histoires de Disney en changeant un élément crucial qui va modifier le cours de l’histoire telle qu’on la connait.
    Ce rêve bleu fait partie de la seconde série. L’histoire part du postulat qu’Aladdin n’a jamais récupéré la lampe des mains du vizir.
    Le début du livre est un quasi copier-coller du dessin animé, un peu étoffé par l’ajout de personnages, en prévision de la suite, jusqu’aux dialogues qui en sont la transcription exacte.
    Mais soudain, au beau milieu d’une scène bien connue de tous ceux qui ont vu le dessin animé, voilà que tout bascule.
    Jafar s’empare de la lampe, pousse Aladdin dans les entrailles de la caverne aux merveilles et… Abu ne subtilise pas cette satanée lampe.
    Du coup, non seulement Aladdin ne rencontre pas le génie, mais Jafar a entre les mains ce qu’il a toujours souhaité.
    Et tout prend dès lors un tour beaucoup, beaucoup plus sombre.

    Certaines scènes, comme l’entrée d’Aladdin en Ali dans Agrabah, sont reprises et détournée au profit de Jafar.
    Le sorcier, furieux de se voir limité dans ses vœux, décide de tout faire pour briser les lois de la magie, ce qui correspond bien au personnage.
    Les différents caractères sont bien représentés et approfondis. Ils ne sont pas invincibles, ont des failles et commettent des erreurs.
    La folie de Jafar ne connait aucune limite. Toute la partie avec les morts et les patrouilles de la paix sont vraiment prenantes.
    Aladdin n’a pas que le désir de conquérir Jasmine, il est aussi très préoccupé par le sort des classes les plus pauvres d’Agrabah.
    J’ai adoré cette histoire qui offre une alternative plus sombre mais très crédible à l’histoire que nous a fait connaitre Disney.
    Les nouveaux personnages qui sont introduit dans l’histoire sont géniaux. J’ai particulièrement aimé Morgiana (petit clin d’œil au conte d’Ali Baba des 1001 nuits ? Où l’esclave d’Ali, Morgiane, le sauve de la vengeance des voleurs et est affranchie en récompense)
    Certains aspects de l’histoire m’ont vraiment bluffée, comme le tapis ou encore Iago.

    J’avoue que je ne m’attendais pas à la fin, ou du moins à une partie de la fin. Mais c’était vraiment bien trouvé et j’espère que l’autre livre de cette série que je possède, sur la Belle et la Bête, sera aussi bien tourné.
    En tout cas, j’ai hâte de le découvrir.

     

    Un extrait : Peut-être que la lune était là, quelque part dans le ciel, mais l’astre du jour régnait désormais, et tout s’évanouissait dans sa clarté ardente – qui brûlait plus encore sur les toits aveuglés de soleil.

    - Enfin seul ! dit Aladdin, le sourire aux lèvres, en serrant son trésor durement acquis.

    Il regarda brièvement par-dessus le parapet pour vérifier que personne ne pouvait le voir. Ses bras sombres le soulevèrent sans effort au-dessus des briques râpeuses. Puis il s’assit et se détendit, prêt à partager le précieux magot. Ses grands yeux bruns pétillaient d’impatience :

    - Une miche de pain. Ça vaut tous les joyaux froids et scintillants du bazar.

    Le petit singe à ses côtés piaillait d’excitation.
    Abu était le dernier présent de sa mère. Le père d’Aladdin, bien sûr, n’était jamais revenu de « sa quête de fortune à l’étranger ».
    Aladdin n’avait jamais cru à cette fable, de tout manière, ce n’était donc pas une grande perte. Sa mère, qui craignait qu’Aladdin ne perde pied sans véritable famille, pensait qu’un animal de compagnie pourrait l’adoucir.
    Et peut-être que c’était le cas…
    … sauf qu’il devait désormais voler pour deux.

    - Ne bouge plus, voleur !

    Abu s’enfuit. Aladdin se dressa sur ses pieds.
    Les gardes avaient réussi à escalader l’échelle derrière lui. Deux d’entre eux se tenaient maintenant sur le toit. Rasoul, hors de lui, suivait de près. Ces derniers temps, il portait le turban rayé orné d’un onyx noir qui faisait de lui le capitaine de la garde. S’il avait eu trop souvent affaire à lui, Aladdin devait bien reconnaître qu’il avait gravi honnêtement les échelons.
    Mais ça ne voulait pas dire qu’il l’appréciait.

     

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  • [Livre] Pretty dead girls

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    Lecture terminée le : 17 juin 2019

     

    Résumé : Les filles les plus populaires du campus sont tuées les unes après les autres et la reine de la promotion, Penelope Malone, présidente du club qui les réunit, est terrifiée à l'idée d'être la prochaine sur la liste. La seule issue, pour elle ? Fouiner un peu, chercher qui peut bien être ce tueur en série qui menace la tranquillité de cette petite ville côtière de Californie, un havre de paix habité par certaines des plus grandes fortunes du pays. Ses soupçons se portent d'abord sur Cass Vicenti, d'autant qu'il était étrangement proche de certaines des victimes malgré son statut de nerd de service. Mais échapper au tueur va demander à la jeune fille de se faire beaucoup, beaucoup plus maligne qu'elle ne le pensait...


    Auteur : Monica Murphy

     

    Edition : Lumen

     

    Genre : Thriller

     

    Date de parution : 14 juin 2018

     

    Prix moyen : 15€

     

    Mon avis : Quand ses copines/rivales se font assassiner, Penny Malone, présidente du club élitiste Les cygnes blancs, est morte de peur à l’idée d’être la prochaine.
    Devant l’attitude des inspecteurs chargés de l’affaire, à la fois agressifs et incompétents, Penny commence à fouiner.
    L’histoire est bien menée et les pensées du coupable, qui sont intercalées dans le récit, si elle donne un bon aperçu de sa psychologie, ne révèlent pas son identité. D’ailleurs, dans la version VO, ces pensées ne nous révèlent même pas le sexe du coupable. En revanche, en français, on a cette information quasiment dès le début, mais ça ne nous aide pas beaucoup ! D’ailleurs, je n’ai trouvé son identité que quelques pages avant que Penny ne le découvre elle-même.
    Du côté des personnages, j’ai beaucoup aimé Cass, stigmatisé pour son passé comme pour l’histoire de ses parents dans laquelle il n’a pourtant aucune responsabilité.
    Il est intelligent, mature, gentil et patient. Très patient ! La preuve, il supporte Penny !
    Penny n’est pas affreuse, elle se conduit parfois en peste mais ce n’est jamais avec la volonté de nuire, comme on peut le voir parfois chez certaines cheerleader reine du lycée. Elle a bon fond et est ouverte aux autres.
    Mais mon Dieu qu’elle est puérile ! Entre ses jugements à l’emporte-pièce sous prétexte qu’elle n’apprécie pas une personne, ne supportant pas que son entourage n’adhère pas à ses théories, et ses crises d’hystéries dès qu’elle réalise que Cass a connu d’autres filles avant elle, elle est ridicule. Alors qu’un tueur rode, elle se préoccupe plus du fait que son nouveau petit ami ait osé avoir une vie avant de la connaître que du danger qu’elle court.
    Franchement, Cass a du mérite.

    Même si le roman laisse une grande place au thriller, il reste avant tout un young adult avec une part de romance. Autant dire que si vous avez envie de flipper, même si ce roman a du potentiel, si vous avez plus de 20 ans et que vous avez l’habitude de lire des thrillers, il ne vous fera pas dresser les poils sur la tête ! (Quoi que pour l’âge, quand on voit les séries que regardent les ados aujourd’hui, ça peut être bien avant 20 ans !)
    J’ai un peu regretté le côté caricatural des flics : agressifs et totalement à côté de la plaque. C’était un peu trop et le coup des deux ados de 17 ans plus perspicaces que des enquêteurs chevronnés, ça devient vite un peu ridicule et peu crédible.
    Heureusement, les scènes avec ces deux policiers sont relativement peu nombreuses, juste assez fréquentes pour rappeler leur présence.

    J’ai aimé le fait que les personnages aient des failles : le passé de Cass, le côté puéril de Penny, la manière dont Dany court après un garçon qui se fiche ouvertement d’elle, l’addiction aux médicaments de Courtney…
    Pretty dead girls est un bon petit thriller aux allures de « scream » avec une fin un peu rapide mais qui répond à mes questions. Et malgré la puérilité de l’héroïne, j’ai beaucoup aimé ce roman.

     

    Un extrait : Tu es au courant ? chuchote Dani. Un… un corps a été retrouvé ce matin. Une fille de notre âge, il paraît.

    Prise de court, je referme brutalement mon casier pour la dévisager.

    — C’est une blague ? D’où est-ce que tu sors ça ?

    Mercredi, fin de matinée : les couloirs du lycée fourmillent d’une cohue d’élèves pressés de se rendre en cours. Malgré les coups d’épaule, j’essaie de déposer quelques bouquins à l’abri, histoire de m’épargner de les porter toute la journée. Notre uniforme est déjà assez moche comme ça, autant éviter que mon sac à dos déforme le gilet bleu marine immonde que je suis obligée de porter tous les jours.

    — Je te jure que c’est vrai. J’ai mes sources…

    Danielle, ma meilleure amie, parle si bas que c’est à peine si je l’entends. Mais après tout, si ça lui chante ! Ce n’est pas comme s’il y avait la moindre parcelle de vérité dans ce bruit de couloir improbable. Je vois déjà les gros titres : « Nouvelle preuve des ravages de la drogue chez les jeunes : Danielle Sanchez, élève de terminale du très exclusif lycée privé de Cape Bonita, invente de toutes pièces une histoire de meurtre ! » Non parce qu’un authentique cadavre, retrouvé aux aurores, entre deux villas de fortunes de la nouvelle économie, dans notre charmante petite ville de bord de mer dorée par le soleil californien, je ne sais pas vous, mais moi je dis…

    Même pas en rêve !

    Je me mords les lèvres, peine perdue : un petit rire m’échappe.

    — « Tes sources » ? Tu t’es crue dans un film policier ? Et arrête de chuchoter, tu vois bien que personne ne t’écoute !

    Ah, Dani ! Je la connais depuis la maternelle, et elle n’a jamais changé d’un iota : très crédule, elle répète la moindre rumeur qui lui revient aux oreilles, depuis les inepties que lui sert le premier sportif sans cervelle venu (elle a un petit faible pour les athlètes) jusqu’aux ragots la plupart du temps infondés qui se répandent comme une traînée de poudre à la pause-déjeuner. Et elle marche à fond à chaque fois.

     

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