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[Livre] Soline et le monde des rêves abandonnés

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Lecture terminée le : 13 octobre 2019

 

Résumé : Soline est une petite fille de 10 ans qui mène, auprès de ses parents Manon et Julien, une vie paisible dans un pavillon cossu d'une petite ville de la banlieue de Lille.
C'est une enfant douce et rêveuse. Un peu têtue aussi. En somme, une fillette ordinaire... à un détail près.
Elle n'existe pas.
Elle est le fruit de l'imagination de ses parents qui, peinant depuis des années à avoir un enfant, se sont façonné en rêve une fille idéale.
La vie de Soline bascule quand, un jour, Manon tombe enceinte.
Instantanément, la fillette disparaît de son esprit et de celui de Julien, et se retrouve projetée dans un univers parallèle, étrange et biscornu : Le Monde des Rêves Abandonnés. Réceptacle de toutes les histoires inachevées, des amis imaginaires oubliés, des personnages et décors de romans jamais terminés ou de films jamais réalisés...


Auteur : José Carli

 

Edition : Inceptio

 

Genre : Jeunesse

 

Date de parution : 15 avril 2019

 

Prix moyen : 19€

 

Mon avis : Le sujet de l’histoire m’a immédiatement beaucoup plu : que deviennent les amis imaginaires oubliés par les enfants qui ont grandis ? Les personnages des histoires oubliés ? Ceux qui n’ont jamais vu le jour sous la plume d’un écrivain ou d’un scénariste ? Cela m’a un peu fait penser aux fées qui meurent lorsqu’on cesse de croire en elles dans Peter Pan.
Soline est une petite fille de 10 ans, imaginée par un couple en mal d’enfants. Bien que Soline ait l’apparence d’une fillette, elle a été créée par les esprits de deux adultes et cela se ressent dans certaines de ses paroles et réflexions.
Quand sa « maman » tombe enceinte pour de vrai, le couple oublie instantanément leur fille imaginaire et Soline voit son monde littéralement disparaitre.
Quand elle arrive dans le monde des rêves abandonnés (arrivée pour le moins chaotique entrainé par une femme très antipathique), elle découvre un monde très sombre, sale, désenchanté. L’espoir et la joie sont absent, les personnages désagréables et l’endroit où les enfants imaginaires sont censés vivres ressemble à un orphelinat tout droit sorti des pires histoires de Dickens.
Avec quelques camarades, tous en ayant assez d’être traités en véritables esclaves, et pressentant un danger à rester dans ces lieux, Soline décide de fuir et de se mettre à la recherche de parents imaginaires, se disant que si des parents sans enfants se créent des enfants imaginaires, il est fort possible que des enfants sans parents se soient créés des parents imaginaires.
Le chemin est long et semé d’embûches. La plupart des personnages rencontrés sont loin d’être bienveillants (heureusement pas tous). Sans compter que ceux qu’ils fuient sont à leurs trousses.

On a affaire ici à une histoire qui a la forme d’un conte : les héros doivent passer un certain nombre d’épreuves pour atteindre le lieu où ils trouveront enfin le bonheur.
Une distinction est faite entre les personnages imaginaires désirés, créés pour combler un manque et les personnages d’histoires tombées dans l’oubli ou jamais achevés.
Pour en parler de manière manichéenne, on pourrait dire que les 1ers sont les gentils et les seconds les méchants de l’histoire.
Pourtant on trouve certaines nuances, comme par exemple Andy ou Mlle Valentine qui ne vivent pas dans la catégorie où leur type de création aurait dû les envoyer.
En clair, si la plupart des personnages sont tels qu’ils semblent être, pour d’autres, il faut se méfier des apparences.
Autre chose que j’ai beaucoup apprécié, c’est l’évolution du récit. On part d’une histoire assez jeunesse, enfantine même, puis le lexique et le ton deviennent plus riches, plus complexes, au fur et à mesure que l’histoire avance et s’assombrit.
Si le vocabulaire est riche, il reste abordable et cette histoire plaira sans doute à tout âge.

Les évènements s’enchaînent et, très souvent, je ne les ai pas vus venir.
J’ai vraiment passé un bon moment avec Soline et ses camarades.

 

Un extrait : Pour Soline, la vie était parfaite. Pas un instant, elle ne présageait les terribles bouleversements qui se préparaient. Elle avait tout juste dix ans. Ses cheveux, d’un noir intense, étaient si fins qu’ils ne parvenaient pas à couvrir entièrement ses oreilles, dont la pointe s’échappait. De son papa, elle tenait son menton carré, et un air un peu perdu. Comme sa maman, elle avait une petite boule bien ronde au bout du nez, et des lèvres très colorées, délicatement dessinées. Elle portait, la plupart du temps, une longue robe myrtille en laine, qui tombait sur ses genoux, ainsi qu’une paire de lunettes rondes, à monture rouge, qu’elle ne quittait que pour dormir. Elle avait toujours l’écharpe cerise tricotée par sa maman autour du cou.
Elle aimait les choses simples de la vie. Faire, avec ses parents, de longues promenades les soirs d’été, le long de la Deûle. Flotter dans les airs sur la grande balançoire. Contempler le vol gracieux des papillons pendant que sa maman prenait le soleil sur le transat abricot du jardin. Ou simplement passer des après-midis entières à jouer dans sa chambre. Soline était, en somme, une enfant douce et rêveuse, une fillette on ne peut plus ordinaire.
Un seul détail la distinguait des autres enfants. Un détail important néanmoins.
Elle n’existait pas.
Du moins, pas dans le monde tel que peut le percevoir le commun des mortels.
Elle n’était rien d’autre que le fruit de l’imagination de ses parents.

 

Beaucoup aimé 4 étoiles.jpg

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